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L'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire

( Télécharger le fichier original )
par Amal Ben Hassena
Université de Sfax : Ecole Supérieure de Commerce de Sfax - Diplôme de maîtrise en Hautes Etudes commerciales 2006
  

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République Tunisienne

Ministère de l'Enseignement Supérieur

Université de Sfax

Ecole Supérieure de Commerce de Sfax

MEMOIRE

En vue de l'obtention du

Diplôme de maîtrise en Hautes Etudes commerciales

L'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire

Elaborées par : Amal Ben Hassena

Encadrée par : Mme. Rahma Bouali Ben Arab

Année Universitaire : 2005/2006

SOMMAIRE

Introduction Générale 1

Chapitre 1 : L'intermédiation financière et l'intermédiation bancaire

Introduction 5

Section 1 : L'intermédiation financière 5

1-Definition de l'intermédiation financière 5

2-L'approche théorique de l'intermédiation financière 6

3-Les différents types d'intermédiation financière 7

3-1)L'intermédiation du bilan 8

3-2)L'intermédiation de marché 9

4- Les différents types d'intermédiaires financiers 10

4-1)Les établissements de crédit habilité à traiter toutes les opérations de banque 10

4-2)Les autres institutions habilitées à effectuer des opérations de banques mais qui sont surtout prestataires de services d'investissement 11

4-3)Le trésor public 12

4-4)Les organismes de placement collectif de valeurs mobilières (OPCVM) 13

Section 2 : L'intermédiation financière des banques 13

1-Définiton de l'intermédiation financière des banques 13

2-Les activités d'intermédiation bancaires 14

2-1)La collecte de l'épargne 15

2-2)L'octroi des crédits et la création de la monnaie 15

3-Les risques bancaires 16

3-1)Le risque de contrepartie ou de crédit 16

3-2)Le risque de liquidité 16

3-3)Le risque de change 17

3-4)Le risque de taux d'intérêt 17

3-5)Le risque de solvabilité 17

4- La gestion des risques bancaires 17

4-1)La gestion du risque de contrepartie ou de crédit 17

4-2)La gestion du risque de liquidité 18

4-3)La gestion du risque de change 18

5- La spécificité de la firme bancaire 18

5-1)La réduction des coûts de transactions 18

5-2)La réduction des asymétries informationnelles 19

5-3)Un pouvoir de création monétaire 19

5-4)La gestion des moyens de paiement 20

Conclusion 21

Chapitre 2 : La libéralisation financière

Introduction 23

Section 1 : Le fondement théorique de la libéralisation financière 23

1- L'approche théorique de Mc kinnon et Shaw 24

2- Les prolongements de Mc kinnon et Shaw 25

3- Les caractéristiques et les effets de la répression financière 25

3-1)Les caractéristiques de la répression financière 25

3-2)Les effets de la répression financière 26

Section 2 : Le processus de la libéralisation financière 27

1- La libéralisation financière interne 27

2- La libéralisation externe : libéralisation des mouvements de capitaux 31

3- L'enchaînement des réformes : ordonnancement de la libéralisation 32

4- Les conditions requises pour la réussite de la libéralisation financière 32

Section 3 : Les conséquences provoqués par la libéralisation financière 33

1- Les caractéristiques de la libéralisation financière 33

1-1)La libéralisation des taux d'intérêt 33

1-2)La libéralisation du secteur financier 34

1-Mondialisation 34

2-Dérèglementation 34

3- Globalisation 35

1-3)La libéralisation des banques : la déréglementation 37

2- Les principaux risques de la nouvelle économie financière 38

2-1)Des mouvements de capitaux déstabilisateurs 38

2-2)Contagion internationale des crises financières 38

2-3)Vulnérabilité et propension aux crises du secteur financier 39

2-4)Délinquance financière 39

2-5)Les craintes sur les conditions de stabilité bancaire 39

Conclusion 41

Chapitre 3 : la libéralisation financière et l'intermédiation bancaire

Introduction 43

Section 1 : l'activité traditionnelle bancaire et les nouvelles tendances 43

1- L'affaissement relatif de l'activité traditionnelle bancaire 43

2- La diversification des modalités de financement et la baisse des taux 44

3- Diversification de l'activité bancaire 45

3-1)La marchéisation des conditions bancaires 45

3-2)Le développement des activités hors bilans 46

3-3)La titrisation 46

Section 2 : L'activité bancaire à l'écho des changements 47

2-1)L'accélération de la concurrence 47

2-2)L'accélération de la concentration bancaire 48

2-3)L'évolution des métiers bancaires 48

2-4)L'évolution de la rentabilité bancaire et les nouveaux revenus 49

2-5)La restructuration de l'industrie bancaire 50

Conclusion 53

Conclusion Générale 54

Bibliographie

Introduction Générale

Avant les années 70 l'économie est caractérisée par une économie d'endettement, marqué par une prédominance de l'intermédiation bancaire liée à la faiblesse et à l'étroitesse des marchés de capitaux, une concurrence insuffisante entre institution financière où les circuits de financement et de collecte de l'épargne sont étroitement cloisonnés et spécialisés et un strict contrôle par les autorités monétaires de la distribution du crédit et des opérations financières avec l'étranger.

Les inconvénients de ce système financier ont commencé à se faire sentir à la fin des années 1970 : permissivité à l'égard de l'inflation, coûts excessifs de l'intermédiation, faible efficacité dans l'allocation des ressources. Cette situation va être totalement bouleversée par un vaste mouvement de réformes entreprises au cours des années 1980 par le déclenchement de la libéralisation financière.

En effet, la libéralisation financière se traduit par plusieurs phénomènes : une accélération de l'innovation financière, une ample déréglementation, une globalisation financière...

Ces mutations constituent un processus continu qui modifie progressivement et en profondeur les modes de circulation des fonds, les méthodes de transferts de risque et la géographie financière.

La déréglementation et l'innovation ont libéré des forces considérables qui continuent à influencer le mode de fonctionnement des banques et leurs restructurations. Tous les systèmes financiers semblent glisser d'un système dominé par les banques, ou la fonction principale des banques était l'intermédiation financière, vers un système ouvert et régulé par le marché (courtage et échange direct de titres).

Les conséquences sont nombreuses tant sur le plan pratique qu'au plan théorique. L'intermédiation est déclinante qui se traduit par une diminution de son coût du fait de l'accroissement de la pression concurrentielle à la suite de la libéralisation financière. La banque est de plus en plus une entreprise de service et de gestion des risques adossés au marché de capitaux.

Depuis, le rôle des marchés de capitaux s'est considérablement accru tant au niveau des modalités du financement des entreprises qu'à celui des possibilités de placements des ménages, on parle d'un passage à l'économie de marché de capitaux

Dans cette étude on se propose d'examiner à travers une revue de littérature le concept de l'intermédiation financière des banques et de la libéralisation financière. Ensuite on procèdera de mettre en relief l'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire.

Problématique

Nous tenterons d'analyser le phénomène de mutation financière, les moteurs de son développement, en répondant aux questions suivantes :

· Comment se manifestent ces mutations financières et comment la libéralisation financière peut-elle apporter des éléments de réponse à cette question ?

· Quelles sont leurs incidences sur la sphère financière et spécialement sur l'activité traditionnelle bancaire ?

Nous procéderons tout d'abord en soulignant le phénomène de libéralisation financière en présentant ses grands traits, puis nous étudierons la problématique relative à leurs conséquences sur le fonctionnement de la sphère financière et spécialement les réformes du secteur bancaire.

Objectifs

· Mettre en relief l'impact de la libéralisation financière sur l'activité d'intermédiation bancaire.

· Identifier les changements qui ont marqué la banque depuis un demi-siècle en s'intéressant plus particulièrement à la réorientation stratégique des banques par la mise en évidence de l'affaissement de l'activité traditionnelle et aussi les nouveaux revenus et les nouveaux métiers.

Architecture du travail

Dans le cadre de cette recherche, nous nous proposons de déterminer l'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire.

Ce mémoire sera organisé de la manière suivante :

- Dans le premier chapitre, nous allons présenter dans une première section la définition du concept de l'intermédiation financière et dans une deuxième section nous allons mettre en relief l'intermédiation financière des banques.

- Dans le second chapitre, nous allons analyser dans une première section les fondements théoriques de la libéralisation financière, dans une deuxième section le processus de la libéralisation financière et dans une troisième section les conséquences provoquées par cette libéralisation.

- Dans le troisième chapitre, nous allons présenter dans une première section l'activité traditionnelle bancaire et ses nouvelles tendances et dans une deuxième section l'activité bancaire à l'écho des changements en mettant l'accent sur l'émergence de nouveaux produits et métiers bancaires.

Chapitre 1 : L'intermédiation financière et l'intermédiation bancaire 

Introduction

Le système financier est dominé jusqu'au milieu des années 80 par la finance indirecte qui privilégie l'intermédiation de bilan des banques. Il fonctionne selon les principes d'une économie d'endettement. Cette organisation se modifie progressivement à la suite d'un ensemble de réformes financières qui favorisent l'essor d'une économie de marché financier.

Cette évolution est caractérisée par le développement des marchés des capitaux qui incite les entreprises non financières à recourir au financement par émission des titres et les banques à faire appel à un marché monétaire largement ouvert à tous les agents. Elle également marqué par une désintermédiation qui se traduit par une baisse de l'importance des crédits bancaire dans le financement global de l'économie. Mais ce mouvement n'implique pas un affaiblissement sensible de l'intermédiation financière. En effet, l'expansion des marches des capitaux suscite une diversification de l'intermédiation financière assurée par les établissements de crédit et l'émergence de nouveaux intermédiaires.

Dans ce chapitre, nous allons présenter dans une première section la définition du concept de l'intermédiation financière et dans une deuxième section nous allons mettre en relief l'intermédiation financière des banques.

Section 1 : L'intermédiation financière 

1-Definition de l'intermédiation financière 

La fonction de l'intermédiation financière est l'opération qui consiste a mettre en contact des agents non financiers ayant une capacité de financement appelés prêteurs avec d'autres agents non financiers ayant un besoin de financement appelés emprunteurs,afin de réaliser l'équilibre épargne-investissement.

En effet « l'intermédiation vise à faire coïncider les choix de portefeuilles des deux types des agents non financiers, les emprunteurs et les prêteurs1(*) » et ceci par le biais d'un organisme appelé intermédiaire financier qui a pour fonction de recueillir des fonds des agents à excèdent de ressources et les transforment auprès des agents à déficit de financement.

-Les agents à déficit de financement remettent en échange de la monnaie perçue sous forme d'emprunt ou d'avance, des reconnaissances des dettes, ou titres de la dette primaire (valeurs mobilières, hypothèques, cautions, etc....).

-Les prêteurs initiaux (déposants, épargnants) reçoivent des intermédiaires financiers monétaires ou non monétaires des rémunérations (taux d'intérêt) ou des titres de la dette secondaire (livret d'épargne, carnet de pot, bon de caisse, valeur de SICAV).2(*)

Le profit de l'intermédiaire financier est constitué par la différence entre les deux types de titres.

2-L'approche théorique de l'intermédiation financière 

Jusqu'au années cinquante, la théorie n'intégrait pas véritablement les banques et les institutions de crédits du faite que les agents interviennent de manière décisive dans la transmission de l'épargne à l'investissement ainsi que dans la création monétaire.

La mise en évidence théorique de l'intermédiation financière s'est faite, à la fin des années cinquante à partir de l'étude d'une économie de marchés financiers. Les travaux de pionniers de R.W.Gold Smith en 1955 et de J.G.Gurley et E.S.Shaw en 1955 et 1956 font ressortir la montée de l'institutionnalisation du processus de l'intermédiation financière dans l'économie américaine.

Dans une approche beaucoup moins récente Gold Smith s'est interrogé sur les raisons de la complexité croissante des systèmes financiers des économies contemporaine. Néanmoins, cette approche n'a pas permis d'expliquer ni de justifier la prolifération des intermédiaires financières dans les économies en développement3(*).

Cette justification sera, par ailleurs fournis par Gurley et Shaw (1960) dans « Money in a theory of finance »qui, pour la première fois, analysèrent des institutions financière par rapport à leur fonction d'intermédiation en s'interrogeant sur le processus de financement de l'activité économique.

En fait, la notion d'intermédiation financière a connu une profonde mutation dans le temps suivant les définitions et les interprétations des théoriciens et des praticiens.

En général, les économistes ont repris la terminologie anglo-saxonne, développée par Gurley et Shaw, à savoir « Intermédiation », qui est définit comme le processus d'ajustement des besoins et des capacités de financement par l'intervention d'un agent spécifique, l'intermédiaire financier, dont le rôle consiste à collecter l'épargne des prêteurs ultimes par émission des titres indirects en vue de financer les emprunteurs ultimes par acquisition des titres primaires.4(*)

Le modèle d'intermédiation financière de Gurley et Shaw a sans doute présenté l'expression théorique la plus synthétique de l'intermédiation et leur cadre conceptuel demeure actuel et suscite même un regain d'intérêt avec le développement des marchés. Ce cadre est construit à partir de la distinction entre finance directe et finance indirecte.

Sur la très longue période, l'évolution de la structure financière de l'économie semblerait marquée à la fois par un glissement de la finance directe vers la finance indirecte de l'activité bancaire traditionnelle de crédit et de création monétaire (désintermédiation bancaire) au profit de la gestion collective de l'épargne.

3-Les différents types d'intermédiation financière

D'après l'approche de Gurley et Shaw5(*), il s'avère que l'intermédiation financière monétaire ou non monétaire est une intermédiation de bilan qui engage d'une part les éléments du passif de l'intermédiaire (capital + ressources de dépôts, de souscription, de primes ou de titres) et investi d'autre part, les éléments de l'actif de ce même intermédiaire.

Il est vrai que le développement des marchés de capitaux, des produits et l'émanation de la déréglementation et la dérégulation ont totalement transformé la notion classique d'intermédiation de bilan (finance indirecte) où l'on parle davantage d'intermédiation de marché (finance directe) au niveau de la bourse des valeurs mobilières, au niveau du marché monétaire, courtage, négoce...

De manière générale, l'intermédiation financière est l'activité développée par les agents financiers qui s'interposent pour faciliter l'adéquation en quantité de l'offre à la demande de capitaux.

On distingue donc deux types d'intermédiations à savoir :

-L'intermédiation du bilan ; intermédiation active ; finance indirecte.

-L'intermédiation du marché ; intermédiation passive ; finance directe.

3-1) L'intermédiation du bilan

L'intermédiation comporte une fonction de transformation de titres, ce qui affecte nécessairement le bilan de l'intermédiaire, d'où l'expression d'« intermédiation de bilan ».

Le financement intermédié, ou finance indirecte, fait intervenir par définition des institutions ad hoc - les institutions financières - pour servir d'intermédiaire entre les agents à besoin de financement et ceux à capacité de financement. Les institutions financières émettent des titres secondaires au bénéfice des seconds (les agents à capacité de financement cherchent par acquisition de ces titres - « courts » et peu risqués - à rentabiliser leur épargne liquide) pour collecter les ressources nécessaires au financement des titres primaires offerts par les premiers (les agents à besoin de financements).

En effet, les intermédiaires financiers n'ont pas un rôle passif dans l'économie, leur rôle ne consiste pas seulement à mettre en contact les offreurs et les demandeurs, mais à réaliser un équilibre entre eux.

D'une façon plus précise, le rôle bancaire consiste à l'acquisition des titres de « dette primaire » (actions, obligations) des agents à besoin de financement en émettant en contrepartie des titres de « dette secondaire ». Les firmes ainsi que l'Etat préfèrent s'endetter auprès des banques et autres institutions financières spécialisées dans les prêts. Les banques qui prennent la décision de prêter, se refinancent couramment sur le marché interbancaire ou après de la banque centrale. Cette dernière ne rationne pas le volume de refinancement mais l'offre au taux d'intérêt qu'elle fixe en fonction de son objectif de taux et / ou de réserves de change.

Il s'agit, donc, d'une économie d'endettement où prédomine la finance indirecte. Cette économie peut être définie de manière stricte « comme étant une économie dans laquelle les agents non financiers ont une faculté d'emprunt auprès des banques commerciales, qui ont à leur tour la même faculté auprès de la banque centrale .Dès lors, le taux d'intérêt de la monnaie centrale joue un rôle directeur ».Ce taux monétaire est inférieur au taux d'intérêt naturel (taux d'intérêt qui serait dans une économie de marché financier).

3-2) L'intermédiation de marché 

Le financement de marché, ou finance directe, amène les agents à besoin de financement à offrir, en contrepartie des capitaux qu'ils demandent, des titres au bénéfice des agents qui sont à la recherche de placements-« longs et risqués- pour leur capacité de financement.

L'intermédiation peut être passive en ce sens que le rôle de l'intermédiaire financier se limite à aider les agents à besoin de financement à trouver les agents à capacité de financement pour écouler les titres que les premiers désirent offrir à long ou court terme aux seconds. C'est « l'intermédiation de marché ».

Dans une économie de marché où prédomine la finance directe, les banques jouent un rôle de courtier pour faciliter l'émission des dettes sur le marché primaire (qui est le véritable mécanisme de la finance directe, c'est à dire d'approvisionnement des entreprises en capitaux nouveaux par le biais d'émission des titres) et les reclassements des portefeuilles des investisseurs sur le marché secondaire (marché qui permet aux propriétaires des titres cotés et uniquement à eux d'échanger ces titres contre de la monnaie donc d'assurer leurs liquidités).

Deux principales modalités de la finance directe sont présentées pour lever les fonds sur le marché financier à savoir les actions et les obligations. Ces dernières sont des titres différents, souvent négociables (achat, vente).

-Les actions : Elles représentent une fraction du capital d'une société, ce sont des titres à revenu variable. Le prix d'une action diffère de la valeur nominale du titre et se fixe sur le marché selon la loi d'offre et de la demande.

-Les obligations : Ce sont des titres de créance provenant d'un emprunt à long terme réalisé par une société non financière, une institution financière ou une administration publique. Elles peuvent être à taux fixe où à taux variable et d'une durée de 7 à 15 ans généralement. Ces nouveaux titres sont disponibles auprès des banques et des établissements financiers et directement vendus par eux.

On y distingue :

-Les obligations à plus de 5 ans émises par l'entreprise.

-Les emprunts de collectivités publiques.

-Les bons du trésor.

Outre les actifs financiers traditionnels c'est à dire les actions et les obligations, il existe d'autre modalités de la finance directe à savoir les actifs dérivés admis dans le MONEP (marché des options négociables) ou le MATIF (marché à terme des instruments financiers).

Cette nouvelle forme d'intermédiation ou désintermédiation (finance directe) représente un avantage majeur, celui de transfert du risque de l'intermédiation vers les marchés, remplissant, de ce fait, une fonction voisine de l'intermédiation .Par conséquent, les institutions financières deviennent de simples prestataires de services, les risques étant assurés par le fonctionnement de marché.

Après avoir présenter les deux types d'intermédiation, on peut les récapituler comme ainsi :

- Fonction de négociation L'intermédiaire financier est un simple courtier ; il est

de titres un acteur auxiliaire de la finance directe.

 « Intermédiation de marché »

- Fonction de transformation L'intermédiaire financier est un acteur central de la

de titres finance indirecte.

« Intermédiation de bilan »

4- Les différents types d'intermédiaires financiers

4- Les différents types d'intermédiaires financiers

4-1) Les établissements de crédit habilité à traiter toutes les opérations de banque 

Au premier rang des intermédiaires financier, les établissements de crédit collectent l'essentiel de leurs ressources sous forme de dépôts et emploient les fonds ainsi recueillis à l'achat de titres et l'octroi de crédit. Ces établissements qui forment l'essentiel du système bancaire « sont des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque »6(*).

· Les banques (les banques commerciales)

Leurs ressources résultent de l'émission de monnaie, de comptes sur livret, de plans d'épargne et d'émissions de titres négociables. Leurs emplois sont essentiellement formés par des crédits de trésoreries et d'investissement accordés aux entreprises, par des crédits à la consommation et au logement bénéficiant aux ménages et par des achats de titres négociables.

· Les banques mutualistes et coopératives 

Les banques mutualistes et coopératives sont constituées en quatre réseaux : le Crédit Agricole Mutuel, le Crédit mutuel, les Banques populaires, le Crédit Coopératif. Elles sont affiliées à des organismes centraux : Confédération nationale du Crédit Mutuel, Caisse Nationale du Crédit Agricole, Chambre syndical des banques, Caisse centrale de Crédit Coopératif).

· Les Caisses d'épargne et de prévoyance

Elles ont comme instance de direction le Central national des caisses d'épargne et comme exécutif la Fédération nationale des Caisses d'épargne. Elles remplissent des missions d'intérêt général (exemple : protection de l'épargne populaire, financement du logement social, développement régional). Elles émettent des titres indirects analogues à ceux des banques et des actifs spécifiques, comme le livret A.

· Les caisses de crédit municipal 

Les caisses de crédit municipal sont des établissements publics communaux de crédit et d'aide sociale. Elles ont le monopole de l'octroi des prêts sur gages. Leurs ressources proviennent de bons de caisse, de dépôts et de dotations publiques. Elles peuvent accorder qu'exceptionnellement des prêts aux personnes morales.

4-2) Les autres institutions habilitées à effectuer des opérations de banques mais qui sont surtout prestataires de services d'investissement

On cite parmi ces institutions : les sociétés financières, les sociétés financières spécialisées et les entreprises d'investissement.

· Les sociétés financières 

Les sociétés financières sont des établissements de crédit qui sont crée par des institutions bancaires pour étendre leurs activités dans des domaines particuliers, soit par des entreprises commerciales ou industrielles pour effectuer le financement des achats de leurs produits. Elles effectuent des opérations de crédit de court et de long terme avec des ressources propres ou empruntées sur le marché des capitaux. Elles n'ont pas accès aux dépôts du public à vue ou à moins de deux ans de terme.

· Les institutions financières spécialisées 

Les institutions financières spécialisées dans des crédits sectoriels bonifiés, comme les sociétés de développement régional et le Crédit foncier de France, sont des établissements de crédit auxquels l'Etat a confié une mission d'intérêt public. Ne pouvant pas recevoir de dépôts à vue et à moins de deux ans de terme, elles sont essentiellement alimentées par des emprunts à long terme qu'elles lancent sur le marché obligataire et elles accordent généralement des crédits de long terme.

· Les entreprises d'investissement

Les entreprises d'investissement sont habilitées à assurer des services d'investissements qui concernent des opérations sur titres. Elles sont formées par les sociétés de bourse, des agents du marché interbancaire et des sociétés de gestion de portefeuille.

4-3) Le trésor public

Le trésor public est l'expression financière de l'Etat. Il est le caissier des administrations publiques dont il assure les encaissements et les décaissements, et leur banquier. En tant que banquier, le Trésor exerce les fonctions d'un intermédiaire financier. Ces ressources proviennent donc de la création monétaire effectuée par le Trésor ou à son bénéfice et de l'épargne des agents non financiers qui, en tant que prêteurs ultimes, souscrivent les titres émis par le Trésor. Le Trésor utilise ces ressources pour agir sur le financement de long terme et sur le développement économique.

4-4) Les organismes de placement collectif de valeurs mobilières (OPCVM)

Les organismes de placement collectif de valeurs mobilières (OPCVM) sont formés par les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV) et par les Fonds communs de placement (FCP). Ils acquièrent des titres primaires sous la forme d'actions et de titres de créances émis par les non résidents, l'Etat, les entreprises non financière et surtout les institutions non financière. Ils émettent des actifs secondaires sous la forme de titres de propriété pour les SICAV et de parts de copropriété (droit sans regard sur la gestion du fonds) pour les FCP.

On peut ajouter à la liste de ces institutions les sociétés d'assurances qui peuvent être considérées comme les collecteurs d'une épargne de précaution utilisée pour l'achat des titres primaires (placement des provisions techniques représentant les engagements des sociétés envers les assurés).

Section 2 : L'intermédiation financière des banques 

Sous l'impact de la pléthore des innovations financières et suite aux mouvements avancées de l'information financière et économique , la théorie de la banque et la structure de son intermédiation financière ont été complètement transformées avec des profondes mutations durant les dix dernières années .

L'objectif recherché est de mettre en exergue les développements récentes de la littérature de l'intermédiation de la banque, incluant la notion de risque dans le rôle joué par la banque dans son intermédiation.

Pour mettre cette littérature en perspective, on commence d'abord par la présentation des principales activités de la banque en tant qu'un intermédiaire financier et les risques inhérents à ses fonctions. Enfin on présente la spécificité de la firme bancaire.

1-Définiton de l'intermédiation financière des banques 

-Selon l'approche classique de Gurley et Shaw (1960) : La banque est définie comme un intermédiaire financier monétaire. L'activité principale de la banque est l'intermédiation entre les agents à excédent de ressources et les agents à déficit de financements, recevant des premiers des dépôts liquides à vue ou à terme contre rémunération, et octroyant aux deuxièmes des crédits rémunérés à taux d'intérêt débiteurs largement supérieur aux taux d'intérêt créditeurs dont bénéficient les déposants.

-Selon Jean Pierre Paratat : « Les intermédiaires financiers bancaires peuvent être définis comme des établissements bancaires qui collectent des ressources dégagées pour des particuliers, des entreprises ou des pays extérieurs à la métropole et les émettent à la disposition d'autre particulier, entreprises ou pays extérieurs à la métropole pour la couverture de leurs besoins de financement 7(*)».

-De leur coté, Towsend (1979), Diamand et Dybing (1983) et autres, insistent sur la particularité et l'importance des banques dans le financement de l'économie « leur rôle spécial décrit la réalité qu'elles fournissent la liquidité pour leurs clients pour financer leurs projets d'investissements8(*) ».

De ce fait , les banques jouent un rôle d'intermédiation financière monétaire, par l'acceptation de dépôts à vue et à terme et leur transformation sous forme de crédits et d'engagements envers les emprunteurs .

Pour mieux comprendre la notion d'intermédiation bancaire on doit présenter les activités d'intermédiation d'une banque et les risques inhérents à ces activités et la manière de les gérer.

2-Les activités d'intermédiation bancaires

Les établissements bancaires et assimilés ont des activités très diversifiées. Ils exercent des fonctions traditionnelles d'intermédiaires qui se traduisent par les opérations de banque avec leurs clients.

On parle d'intermédiation bancaire pour désigner la fonction remplie par les banques comme intermédiaires financiers. Elle consiste à collecter les disponibilités sous forme d'épargne et de dépôts auprès des agents économiques et à accorder des crédits9(*).

2-1) La collecte de l'épargne 

Pour pouvoir exercer sa principale activité, à savoir la distribution du crédit et la création de la monnaie, la banque commerciale a besoin à collecter des ressources qui prennent souvent la forme de dépôts à vue et à terme, de compte d'épargne et de bon de caisse et les certificats de dépôt.

Les comptes à vue : constituent des ressources « gratuites » c'est-à-dire non rémunérée par des intérêts mais génèrent un coût de réseaux et de gestion des moyens de paiement.

Les comptes à terme, les bons de caisses et les certificats de dépôts : sont des ressources théoriquement stables, mais en réalités, souvent volatiles lors des arrivées d'échéances et surtout coûteuses (taux proche de celui du marché monétaire) car elles sont concurrencées par les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV) et les fonds communs de placement monétaire (FCP) ou de trésorerie.

Les comptes d'épargne (livret, épargne-logement) : sont des ressources à vue mais structurellement stables et peu rémunérées.

Très souvent, les ressources collectées par la banque ne suffisent pas pour couvrir les crédits accordés. Dans ce cas la banque est obligée de se procurer le complément sur le marché monétaire.

2-2) L'octroi des crédits et la création de la monnaie 

Il s'agit de l'activité la plus importante de la banque commerciale. Le crédit se fait essentiellement par le biais de l'escompte : opération qui consiste pour la banque à acquérir des actifs financiers en contre partie du crédit qu'elle consomme. Les crédits bancaires bénéficient aux particuliers pour le financement de l'habitat et de la consommation et aux entreprises non financières pour le financement des achats d'équipements, de la trésorerie et des opérations d'exportation.

Chaque fois qu'il y a un crédit consenti, il correspond à une création de monnaie scripturale nouvelle par la banque.

Les crédits distribués par les banques sont différenciées selon plusieurs critères : la durée, l'objet, la forme et le bénéficiaire.

L'intermédiation bancaire apparaît dans le bilan des banques de la manière suivante : les dépôts de la clientèle dans le passif et les crédits consentis dans l'actif.

3-Les risques bancaires 

Du fait de leurs complexité et de leur diversité, les activités des banques engendrent des risques, s'ils sont mal gérés, entraînent des effets néfastes non seulement pour ces institutions mais aussi pour le système financier auquel elles appartiennent.

Les risques bancaires sont multiples, il s'agit essentiellement du : risque de contrepartie, risque de liquidité, risque de change, risque de taux et le risque de solvabilité.

3-1) Le risque de contrepartie ou de crédit 

Selon J.B.Bessis (1995, p15) «  le risque de contrepartie désigne le risque de défaut des clients, c'est-à-dire, le risque des pertes consécutives au défaut d'un emprunteur face à ses obligations ».

Ce risque de contrepartie ou de crédit est le premier des risques auquel est confronté un établissement financier. Il est dû à la défaillance possible des agents avec les quels elles se sont engagées et qui constituent les contreparties. Une telle défaillance peut se traduire par le non remboursement de crédits par des emprunteurs privés nationaux en difficulté ou par le non transfert du remboursement des crédits accordés en devises à des non résidents.

L'exposition au risque de crédit est mesurée par les montants susceptibles d'être perdus en cas de défaut :

-Pour les opérations de bilan, le défaut de contrepartie conduit à une perte du capital de l'opération et à la perte des intérêts dus à la rémunération des prêts.

-Pour les opérations de hors bilan, le risque représente de coûts estimés du remplacement de la garantie précédemment obtenue par les lignes de hors bilan.

3-2) Le risque de liquidité

Selon J.Bessis (1995, p16-17) « le risque de liquidité est celui de disposer de liquidités bancaires insuffisantes c'est-à-dire les actifs liquides disponibles ne semblent pas suffisant pour faire face à des besoins inattendus. Dans cette optique la liquidité est plutôt un coussin de sécurité pour gagner du temps en présence de difficultés ».

Le risque de liquidité est donc induit par des difficultés qu'éprouvent des banques à faire face à leurs engagements par la mobilisation de leurs actifs. Ce risque peut résulter d'un retrait massif de dépôts qui traduit une perte de confiance dans le système bancaire.

3-3) Le risque de change 

Il correspond au risque de perte sur des opérations effectuées sur des devises. C'est le risque d'observer des pertes à cause des évolutions des taux de change. La position de change est définie comme la quantité de monnaie détenue ou cédée, exprimée dans une devise distincte de la monnaie locale.

3-4) Le risque de taux d'intérêt 

C'est le risque de perte représenté par une variation des taux d'intérêt appliqué aux emplois et aux ressources. Il provient de l'éventualité d'une baisse de rentabilité induite pour la variation des taux d'intérêt. Ce risque peut notamment se manifester à l'occasion d'opérations de transformation lorsque les banques financent des crédits de long terme à taux fixe par des ressources de court terme dont le taux d'intérêt s'accroît soudainement.

Il touche également les portefeuilles de titres que possèdent les banques et dont la valeur peut varier brutalement à la suite d'une modification des taux d'intérêt

3-5) Le risque de solvabilité 

Il s'agit du risque de ne pas disposer des fonds propres suffisants pour absorber des pertes éventuelles, il résulte du montant des fonds propres disponibles et des risques pris (risque de crédit, de change, de taux...).

4- La gestion des risques bancaires 

4-1) La gestion du risque de contrepartie ou de crédit 

Leurs gestions peuvent être à priori, lors de la sélection des entrepreneurs, ou à posteriori au cours du suivi de leur situation financière dans le cadre de la relation contractuelle.

La gestion à priori est fondée sur une évaluation objective de la capacité du client à rembourser les prêts. A cette fin, les entreprises ont tenu de fournir au minimum les documents comptables (bilans et comptes de résultat) des derniers exercices aux établissements de crédits.

A partir de ces documents, une analyse de quelques ratios peut aider à détecter les bonnes et les mauvaises entreprises. Parmi ces ratios on peut citer le ratio de liquidité qui est utile pour faire face aux demandes de retraits et le ratio de rentabilité qui constitue une base pour accorder les crédits.

Le risque de contrepartie peut être réduit en exigeant des garanties qui réduisent les pertes en cas de défaut. Le montant payé en cas de risque devient le solde du crédit diminué de la valeur des biens fournis en garanties.

4-2) La gestion du risque de liquidité 

La gestion des financements permet de contenir les besoins dans les limites acceptables. Aussi, la gestion du risque de liquidité fait appel à la gestion optimale des réserves bancaires que la banque doit en disposer pour faire face aux retraits massifs des déposants et aux paniques bancaires.

4-3) La gestion du risque de change 

Le risque de change peut être géré de deux façons soit par la neutralisation soit par la couverture :

-La neutralisation consiste à ajuster la position de change de la banque devise par devise afin de supprimer les positions courtes ou longues. Il s'agit d'augmenter les éléments d'actifs ou diminuer les éléments de passifs en cas de position courte et dans le cas d'une position longue.

-La couverture est assurée à travers les instruments de marché (le marché de change à terme, futures de devises, options de change et swaps de change) lorsque la neutralisation n'est pas possible.

5- La spécificité de la firme bancaire 

L'activité traditionnelle d'une banque commerciale consiste à collecter des dépôts à vue pour accorder des crédits à court terme. Mais à côté de ces fonctions primordiales, d'autres avantages s'ajoutent pour distinguer la banque de ses institutions financiers.

5-1) La réduction des coûts de transactions 

L'intermédiation bancaire permet également de supprimer les coûts induits par la recherche d'une enquête de solvabilité, le suivi des emprunts, la gestion des défaillances et des saisies financières.

Imaginons par exemple qu'il y ait 10 prêteurs et 10 emprunteurs potentiels, nous avons alors théoriquement 100 couples. Mais si ces agents transitent tous par un seul intermédiaire nous aurons 20 couples seulement c'est-à-dire on peut aboutir au même échange avec 20 transactions au lieu de 100 grâce à l'intervention de la banque.

En présence de cet acteur chacun d'entre nous devrait supporter ses coûts à titre individuel les coûts d'information sont aussi réduit puisque la banque dispose de précieuses informations sur la qualité des investissements issus des opérations effectués sur leurs comptes.

5-2) La réduction des asymétries informationnelles 

La combinaison de services de paiement et d'intermédiation confère un avantage irréductible aux banques par rapport aux autres intermédiaires financiers dans la réduction des asymétries d'information.

En fait, on parle d'une asymétrie d'information si l'une des parties d'une transaction économique, ayant un comportement opportuniste, peut tirer profit en exploitant un avantage informationnel. Ce qui oppose véritablement les financements de marché aux financements intermédiés, c'est l'inégalité dans l'accès à l'information dû à l'efficience du marché. Ceci étant lorsque le prix des titres ne reflète pas entièrement et instantanément toute l'information pertinente disponible, ce qui est susceptible d'orienter les décisions de l'investisseur.

La banque s'avère alors mieux capable que le marché de réduire l'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs, ce qui lui permet de fonder l'efficience du marché de crédit et ceci par la tenue des comptes des clients qui est une source d'information continue pour la banque qu'elle peut mobiliser, lors d'une demande de prêt, pour évaluer la solvabilité de l'emprunteur. Ainsi la banque peut se renseigner sur la santé financière de ces clients et disposer de l'information pertinente nécessaire pour décider de ses transactions. Donc on peut insister sur la spécificité de la banque non seulement en terme de producteurs d'information, mais aussi en terme d'évaluateurs.

5-3) Un pouvoir de création monétaire 

La banque se distingue des autres intermédiaires financiers par leurs capacités à distribuer des financements sans collecter préalablement de l'épargne et ceci grâce à leur pouvoir de création monétaire.

L'octroi de crédit ne se fait pas à la base des ressources préexistantes. La banque ne se contente pas à transformer les caractéristiques d'une épargne préformée. Elle crée par le crédit un dépôt bancaire au profit de l'emprunteur. Selon Garsuault et Priami (1997) « une banque n'utilise pas les fonds collectés pour réaliser des crédits mais adosse les prêts consentis à l'actif aux fonds collectés au passif ».

5-4) La gestion des moyens de paiement 

La gestion des moyens de paiement est une fonction importante d'une banque qui contribue à l'efficacité et à la sécurité du système de paiement de l'économie. Ce système comporte un circuit des opérations de masse de petits montants réglés notamment par chèques et par cartes bancaires et un circuit des opérations de montants élevés réalisées par exemple sur le marché monétaire et sur le marché de changes.

Les règlements de ces opérations s'effectuent selon différentes modalités. Une partie de la masse des petits règlements utilisant les supports de papier transitent par les chambres de compensation et une autre est automatisée (système interbancaire de télécompensation (STT) pour les virements, cartes bancaires, etc....

Pour les règlements de montants élevés, une tendance semble se dégager en faveur des systèmes de règlements bruts en temps réel qui permettent des paiements instantanés et irrévocables, ce qui accroît la rapidité et la sécurité des opérations (les débiteurs doivent détenir préalablement les liquidités nécessaires).

Conclusion 

Avant les années 80, la fonction principale des banques était l'intermédiation financière. Au sens strict du terme, cette fonction consiste à collecter les ressources des agents économiques disposant d'une capacité de financement pour les mettre à la disposition des agents déficitaires ayant un besoin de financement. En effet, l'intermédiation financière qui consiste à ajuster l'épargne à l'investissement joue un rôle important dans le financement de l'économie.

Au niveau des pays en développement la nouvelle tendance d'intermédiation financière (de marché) ne fait qu'à peine commencer .En effet avec l'émergence de nouveaux marchés de capitaux dans les pays en développement, il y'a une légère mutation dans la forme d'intermédiation financière mais elle reste toutefois traditionnelle malgré les efforts déployés pour passer d'une économie d'endettement à une économie de marché financier.

Dans le cadre de cette transition, certaines réformes ont été introduites. Ces dernières s'inscrivent dans la logique de la déréglementation, de la libéralisation financière et du désengagement de l'Etat.

Chapitre 2 : La libéralisation financière

Introduction

Les travaux sur le rôle du système financier dans le développement financier ont été dominés par l'approche néoclassique de la libéralisation financière initié par Mc kinnon et Show (1973). Ces deux auteurs présentent la libéralisation du secteur financier comme moyen efficace et simple pour accélérer la croissance économique des pays en voie de développement. Cette théorie trouve rapidement un écho favorable, tant auprès des grands organismes internationaux (F.M.I, Banque Mondiale) qu'auprès de certains pays en voie de développement. Elle séduit par la simplicité de sa mise en oeuvre. Dès la fin des années 70, un certain nombre de pays d'Amérique Latine (Argentine, Chili, Uruguay) mettent en place une politique de libéralisation financière. Des pays du Sud-Est Asiatique (Corée du sud, Taiwan) leur emboîtent le pas au début des années 80.

Dans ce chapitre nous allons analyser dans une première section les fondements théoriques de la libéralisation financière, dans une deuxième section le processus de la libéralisation financière et dans une troisième section les conséquences provoquées par cette libéralisation.

Section 1 : Le fondement théorique de la libéralisation financière

Depuis les années 70, les pays en voie de développement souffrent de certains déséquilibres et de certaines difficultés d'ordre économique et sociale dûes pour certains économistes à l'intervention massive de l'état.

L'interventionnisme étatique est apparu dans les économies capitalistes développées à la suite de la grande crise 1929 lors du grand crash boursier. Tout au long de la période ayant précédé cette crise, leur fonctionnement économique était basé sur le principe de l'autorégulation. L'Etat n'exerce aucun contrôle et aucune fonction régulatrice sur l'économie.

De ce fait, l'état crise était attribué à l'incapacité du marché d'assurer une autorégulation permettant un équilibre de plein emploi. Dans ce cadre, selon la théorie de Keynes, l'Etat est appelé à jouer un rôle central dans le processus de régulation et constitue le stimulant et le moteur du développement et de la croissance économique.

En revanche, les tenants du libéralisme (les thèses libérales : Mc kinnon Show et Fry) ont trouvé dans l'intervention massive de l'état des difficultés et des déséquilibres majeurs affectant l'économie capitaliste depuis 1970, d'où la nécessité du désengagement total de l'Etat et de l'abondant de toutes formes d'institutionnalisme et de toute structure de réglementation de l'activité économique. Il s'agit en effet du passage d'une économie basée sur le contrôle de l'Etat à une économie de marché. Ce passage s'inscrit dans le cadre d'un processus de libéralisation.

En effet, le succès de la libéralisation financière n'est pas surprenant car depuis les années 1960 et les travaux de Gurley et Shaw (1960) et de Goldsmith (1969), la communauté économique « attendait » un instrument théorique solide pour justifier la liaison entre le développement financier et le développement réel dans les pays en voie de développement.

1- L'approche théorique de Mc kinnon et Shaw

Mc kinnon et Shaw considèrent un système économique en déséquilibre avec une abondance d'opportunité d'investissement. Ils se placent dans le cadre de pays en retard dans lesquels les politiques financières adaptées ne permettent pas d'exploiter ces opportunités. En effet, ces derniers se caractérisent par des taux d'intérêt bas et par une forte intervention des autorités dans l'allocation des crédits notamment par le biais des réserves obligatoires.

Dans les économies en voie de développement oû les auteurs définissent l'inflation comme étant élevé et stable. La politique de taux d'intérêt bas rend alors les taux d'intérêt réels négatifs et pousse les épargnants à préparer les biens refuge à la monnaie. Cette répression conduit à un ralentissement de la croissance économique.

Pour Mc kinnon et Shaw, la libéralisation financière serait la meilleure solution pour promouvoir la croissance économique. Cette hypothèse repose sur deux arguments :

-D'une part, le plafonnement des taux d'intérêt à des niveaux artificiellement bas réduit l'épargne, l'offre des fonds prêtables, ceci conduit à un rationnement de l'investissement et un ralentissement de la croissance économique.

-D'autres part, la répression financière entraîne une mauvaise allocation des crédits.

2- Les prolongements de Mc kinnon et Shaw 

Les contributions de ceux que l'on peut qualifier d'héritiers des deux fondateurs de l'école de la libéralisation financière, se proposent d'étayer la théorie originelle sans en modifier les postulats fondamentaux. Ainsi, on trouve l'approche de :

Kapur (1976) : fût un des premiers à compléter l'analyse de Mc kinnon et Shaw. Il conclut qu'il est préférable d'accroître le taux nominal servi sur les dépôts plutôt que de réduire le rythme de croissance de la masse monétaire. En effet la première solution permet d'atteindre simultanément deux objectifs qui sont la réduction de l'inflation grâce à une diminution de la demande de monnaie et la stimulation directe de l'épargne.

Galbis (1977) : construit un modèle à deux secteurs :

-Un secteur traditionnel ou le rendement du capital est constant. Ce secteur autofinance totalement les investissements (il n'y a pas accès au crédit bancaire).

-Un secteur moderne ou le rendement de capital est aussi constant mais plus élevé. Les investissements sont financés par des prêts bancaires eux même déterminés par l'importance des dépôts bancaires.

Dans le modèle de la libéralisation financière, l'augmentation des taux d'intérêt fixés sur les dépôts conduit à un accroissement de la productivité moyenne de l'investissement dans la mesure où elle permet un déplacement de l'épargne du secteur traditionnelle vers le secteur moderne.

3- Les caractéristiques et les effets de la répression financière 

3-1- Les caractéristiques de la répression financière 

Globalement la situation de la répression financière est définie par :

-un plafonnement des taux d'intérêt nominaux qui peuvent entraîner des taux réels négatifs avec un effet défavorable sur l'épargne financière et les décisions d'investissement.

-Un contrôle quantitatif et une allocation sélective du crédit vers les secteurs de production, les régions où les activités considérées par le gouvernement comme prioritaires (souvent à des taux d'intérêt préférentiels).

-Des réserves obligatoires minimums constitués sur les dépôts bancaires qui peuvent varier selon les instruments financiers et les institutions financières permettant à l'Etat de financer son déficit budgétaire à faible coûts.

-Un contrôle direct par l'Etat d'une partie du système bancaire avec des décisions de prêts guidées par des facteurs politiques plutôt que par des considérations d'efficacité.

-Une allocation forcée des actifs ou des prêts aux secteurs publics par les banques privées commerciales. Un exemple courant est l'utilisation des ratios de liquidités qui obligent les banques à détenir une proportion donnée de leurs actifs sous la forme de dette publiques.

Cette répression financière, selon Mc kinnon et Shaw et leurs héritiers conduit à un ralentissement de la croissance économique.

Comme le soulignent Dornbush et Reynoso (1989) qu'une économie financièrement réprimée se caractériserait par le fait que « les canaux d'épargne sont souvent sous-développés et où le rendement de l'épargne est négatif et instable ; les intermédiaires financiers qui collectent l'épargne n'assurent pas une allocation optimale de celle-ci grâce à des moyens compétitifs ; les entreprises sont découragées à investir parce que des mauvaises politiques financières réduisent le rendement ».

3-2- Les effets de la répression financière

On peut aussi résumer ainsi les effets de la répression financière : Si l'Etat fixe arbitrairement les taux d'intérêt réels (via la fixation des taux d'intérêt nominaux servis et/ou demandés par les banques) au dessous de leurs valeurs d'équilibre de marché, il réduit la croissance économique dans la mesure où :

-cela réduit la quantité de fonds disponibles pour l'investissement via la baisse des dépôts bancaires ;

-cela affecte la quantité de l'investissement via la modification de comportement des intermédiaires financiers. Comme le souligne Shaw, « les plafonnements effectifs à la baisse des taux créditeurs réels intensifient l'aversion pour le risque et la préférence pour la liquidité des intermédiaires.

Section 2 : Le processus de la libéralisation financière

1- La libéralisation financière interne

Les théoriciens de la libéralisation financière, dont les plus connus sont Mc Kinnon et Shaw, estiment donc qu'il suffit que la répression financière soit éliminée pour promouvoir le développement. La libéralisation financière interne consiste à centraliser l'épargne entre les mains des intermédiaires financiers officiels, centralisation qui permettra l'unification du marché financier.

Les tenants de la libéralisation financière estiment que dans un système financier sur-réglementé et/ou la concurrence est limitée, les banques ressentent moins le besoin de rechercher de nouveaux clients et d'attirer des dépôts, tandis que les épargnants et les emprunteurs potentiels, n'étant pas sollicités, sont amenés à se tourner vers les circuits financiers parallèles.

La répression financière apparaît comme une situation caractérisée par des restrictions et des dysfonctionnements qui conduisent à une fragmentation des marchés financières.

Parmi ces restrictions on cite :

-La structure des taux d'intérêt reflète un profond déséquilibre:

Les taux d'intérêt réels négatifs observés pendant de longues périodes a entraîné une diminution de l'incitation aux placements bancaires et surtout, a renforcé le rationnement du crédit bancaire traditionnel, pourtant nécessaire à la dépense d'investissement privé.

-L'endettement du Trésor auprès de la banque centrale :

Cet endettement est lié au déficit budgétaire et aux déficits des entreprises publiques, ce qui crée des effets d'éviction vis-à-vis du secteur privé, notamment des petites unités et se traduit par des créances douteuses contraignant les banques à privilégier des prêts à court terme et à garanties élevées.

-La lourdeur administrative :

Les coûts de gestion et les délais de décaissement: ceux-ci interdisent les grandes organisations d'atteindre les acteurs produisant à petite échelle.

On peut citer comme autres formes de restrictions imposées par le gouvernement: le contrôle des changes, les coefficients de réserves obligatoires, la régulation de la concurrence....

Selon M.Fry qui a adressé des critiques à l'égard de la répression financière, l'administration des taux à des niveaux inférieurs aux taux d'équilibre du marché peut influencer négativement l'économie par le biais de cinq canaux10(*) :

-Des faibles taux d'intérêt entraînent la préférence des individus pour la consommation immédiate au lieu de la consommation future. Ceci a pour effet la réduction de l'épargne à un niveau inférieur de celui qui serait optimal du point de vue de l'ensemble de la collectivité.

-Des faibles taux d'intérêt sur les dépôts bancaires par rapport au taux des marchés financiers informels peuvent réduire l'offre des fonds du système bancaire et favoriser la désintermédiation.

-Les emprunteurs qui peuvent obtenir les fonds dont ils ont besoin à des bas taux d'intérêt auront tendance à choisir des projets relativement capitalistiques étant donnée le coût modique de leur endettement,facteur considéré comme abondant dans les pays en voie de développement

-Les emprunteurs potentiels sont des entrepreneurs dont les projets sont relativement peu rentables et qui ne désirent pas de s'engager dans des crédits à taux élevés.

-Une mauvaise allocation des fonds prétables du fait du niveau réduit de l'intermédiation financière et du niveau faible de responsabilisation des banques dans le quadrillage des crédits.

Selon M.Fry, ces effets pervers de la répression et la ferme conviction dans la relation positive entre croissance économique et finance qui ont jalonné le paradigme de la libéralisation financière et qui constituent l'épine dorsale de la thèse de Mc kinnon et Show.

Dans ce contexte, libérer le secteur financier, accroître le niveau des taux d'intérêt réels servis sur les dépôts (par une augmentation des taux nominaux ou par une baisse de l'inflation) va stimuler l'accumulation d'encaisses monétaires (l'épargne) et donc permettre la croissance de l'investissement. Cela devrait aussi permettre d'accroître l'intermédiation bancaire ; d'où une réduction des frais d'intermédiation entre prêteurs et emprunteurs grâce à la réalisation d'économie d'échelle, une meilleure diversification du risque, un accès facilité des emprunteurs au fonds prêtables.

Pour Mc kinnon et Shaw, la libéralisation financière a un impact positif sur la croissance économique. Cette hypothèse repose sur deux arguments :

-D'une part, le plafonnement des taux d'intérêt à des niveaux artificiellement bas réduit l'épargne, l'offre des fonds prêtables, ceci conduit à un rationnement de l'investissement et un ralentissement de la croissance économique.

-D'autres part, la répression financière entraîne une mauvaise allocation des crédits.

D'autres modèles qui s'inspirent de la thèse de Mc kinnon et Show, tel que celui de Bencivinga et Smith (1991), mettent l'accent sur le rôle positif exercé par les intermédiaires financiers dans l'amélioration de l'efficacité de l'investissement plutôt que sur l'augmentation du volume de l'épargne et de l'investissement qui en résulte.

Ce rôle moteur des intermédiaires financiers dans la propulsion de la croissance est dû selon Greenwood et Javanovic (1990), au pouvoir de collecte de l'information pertinente sur les différents projets et à leurs fonctions de partage et de diversification du risque qui peut aider leurs clients à faire un choix plus judicieux des projets d'investissement ainsi leur efficacité et leur productivité. C'est ainsi, la libéralisation financière est considérée nécessaire pour encourager plusieurs activités productives.

Selon Hugon (1990) le tableau suivant décrit les avantages qu'apporterait la libéralisation financière en comparaison avec la répression financière:

Répression financière

Libéralisation financière

Analyse

-Rôle favorable des taux d'intérêt réels négatifs sur l'investissement.

-L'investissement crée l'épargne
-Dissociation épargne/crédit: les déposants ne profitent pas des crédits liés à leurs dépôts.
-Les crédits font les dépôts.

-Rôle favorable des taux d'intérêt positifs sur l'épargne.

-L'épargne crée l'investissement.

-Les dépôts font les crédits.

Politique

-Transfert inflationniste et politique sélective du crédit.
-Pas de rémunération des dépôts des ménages.


-L'économie non monétisée et la rareté des liquidités suppose une centralisation de la politique. Les gisements d'épargne ne peuvent être mobilisés.
-Les structures financières sont des préalables aux politiques monétaires financières.
-Critères enveloppe et quotas: rationnement quantitatif.

-Désengagement du Trésor et politique de rigueur monétaire.
-Le seul actif financier des ménages doit être rémunéré.
-Monétiser l'économie et créer des réseaux par la décentralisation, Possibilité de mobiliser les encaisses oisives.
-La hausse des taux d'intérêt permet les innovations financières.
-Critère de rentabilité: rationnement par les prix.

2- La libéralisation externe : libéralisation des mouvements de capitaux 

La croissance des transactions financières internationales et des mouvements internationaux de capitaux est une des caractéristiques les plus marquantes de l'économie de la fin du XXe siècle. Cette croissance explosive a été favorisée par de puissants courants, notamment la tendance à la libéralisation économique et à la multilatéralisation du commerce tant dans les pays industrialisés que dans les pays en développement.

Le fait de lever toutes les restrictions qui pèsent sur ces transactions, autrement dit de laisser les capitaux entrer et sortir du pays sans contrôle ni entrave, est ce que l'on appelle déréglementer les mouvements de capitaux.

Selon la théorie économique classique, la mobilité internationale des capitaux permet aux pays qui ont des ressources d'épargne limitées d'attirer des financements pour leurs projets d'investissements internes, cependant que les investisseurs peuvent diversifier leurs portefeuilles, que les risques sont plus largement répartis et que les échanges intertemporels -- des biens aujourd'hui en échange de biens demain -- s'en trouvent favorisés. Plus précisément :


· Les ménages, les entreprises et même des pays entiers peuvent emprunter lorsque leurs revenus sont faibles et rembourser lorsqu'ils sont élevés, ce qui a pour effet de lisser la courbe de consommation. L'aptitude à emprunter à l'étranger peut ainsi atténuer les fluctuations du cycle économique en évitant aux ménages et aux entreprises d'avoir à limiter trop radicalement leur consommation et leurs investissements et à réduire ainsi encore davantage la demande intérieure, lorsque la production et le revenu intérieurs ont chuté.


· En prêtant à l'étranger, les ménages et les entreprises peuvent diversifier les risques liés aux perturbations qui menacent uniquement leur propre pays. Les entreprises peuvent se prémunir contre les coûts et les chocs de productivité en investissant dans des filiales réparties dans plusieurs pays. La mobilité du capital peut ainsi permettre aux investisseurs d'obtenir des taux de rendement, corrigés du risque, plus élevés. En retour, les taux de rendement plus élevés peuvent encourager l'épargne et l'investissement propices à l'accélération de la croissance économique.

Les arguments classiques en faveur de l'ouverture et de la libéralisation des marchés financiers sont multiples : elles favorisent l'affectation plus efficace de l'épargne, de plus vastes possibilités de diversification des risques d'investissement, une croissance plus rapide et une atténuation des cycles conjoncturels.

3- L'enchaînement des réformes : ordonnancement de la libéralisation

Théoriquement, un pays doté d'un système financier intérieur entièrement libéralisé, qui a déjà mis en place les dispositifs de protection nécessaires pour en assurer le fonctionnement efficace, pourrait passer presque immédiatement et en toute confiance à la libéralisation complète des mouvements de capitaux.

Par contre, le maintien de restrictions strictes à la plupart des formes de mouvements internationaux de capitaux jusqu'à la libéralisation réussie et complète du système financier intérieur n'est pas une stratégie généralement recommandable. La libéralisation interne et la libéralisation externe peuvent se renforcer mutuellement et bénéficier de leur déploiement parallèle.

Lorsque la préparation interne est bien avancée, on devrait être en mesure de procéder assez rapidement à une libéralisation externe essentiellement complète, c'est-à-dire en moins d'une décennie environ pour les marchés émergents les plus avancés. Lorsque l'infrastructure essentielle à un système financier libéral et stable n'est pas bien développée, la libéralisation complète, interne et externe, prendra plus de temps.

4- Les conditions requises pour la réussite de la libéralisation financière 

Plusieurs auteurs supposent l'existence d'un ensemble de conditions pour que la libéralisation financière puisse atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Mc kinnon a avancé deux conditions essentielles pour la réussite de la libéralisation financière à savoir :

-Un contrôle plus strict des finances publiques : la libéralisation suppose la suppression de toutes sorte d'interventions et de distorsions sur le système bancaire qui est asservi au financement du déficit budgétaire et leur remplacement par d'autres sources de financement.

-Une politique monétaire plus rigoureuse : la libéralisation financière suppose un contrôle plus rigoureux du crédit bancaire.

M.Fry (1997) a préconisé aussi cinq conditions pour le succès de la libéralisation financière :

-Une régulation prudentielle et une supervision du système bancaire. 

-Un degré raisonnable de stabilité des prix.

-Une discipline fiscale qui assure l'assouplissement de la dette publique et permet d'atténuer les pressions inflationnistes dûes au financement du déficit budgétaire.

-Un système fiscal qui n'impose pas de mesures discriminatoires implicites ou explicites sur l'activité des intermédiaires financiers.

-Un comportement de maximisation du profit et une concurrence loyale entre institutions financières.

Deux autres principes ont été développés à la réponse relative à l'ordre de la mise en oeuvre des réformes. Doit on commencer à libéraliser le secteur financier avant la libéralisation du secteur réel ou le contraire ? Doit on les libéraliser simultanément ?

La réponse à de telles questions n'a pas été laissée au hasard et une convention de sagesse a été préconisée par Mc kinnon (1991) et Edwards (1987) et se résume en deux grands principes :

-Le premier principe consiste à libéraliser les mouvements de capitaux une fois le marché réformé et les taux d'intérêt élevés. Ceci suppose au préalable que le déficit budgétaire ait été maîtrisé.

-Le deuxième principe consiste à une libéralisation des échanges commerciaux par la réduction des droits de douanes et la suppression des quotas qui suppose une dépréciation du taux de change en vue de promouvoir les exportations et comprimer les importations.

La coordination de la libéralisation, interne et externe, est donc un point essentiel dans la réussite de ce processus des réformes et la transition vers une économie régie par les mécanismes du marché.

Section 3 : Les conséquences provoqués par la libéralisation financière

1- Les caractéristiques de la libéralisation financière 

1-1) La libéralisation des taux d'intérêt 

Fisher et Smaoui (1997) constatent que la suppression des contrôles des taux d'intérêt est considérée comme étant l'événement central de la libéralisation financière. La suppression du contrôle des taux d'intérêt dans les pays caractérisés par une répression financière s'est traduite par une hausse des taux d'intérêt.

Les taux d'intérêt de la plupart des pays ont été libéralisés et ne sont plus déterminés administrativement. La libéralisation des taux d'intérêt peut être procédée en deux étapes : la première consiste à libéraliser les taux créditeurs, la deuxième consiste à libéraliser les taux débiteurs.

1-2) La libéralisation du secteur financier

Plusieurs pays ont depuis la fin des années 80 et début des années 90 entrepris des programmes de libéralisation du secteur financier pour : introduire les forces du marché ; réduire la domination du secteur public sur les avoirs et les engagements bancaires ; accroître la concurrence ; et relever l'efficacité. Ces mesures qui ont été le plus souvent accompagnées par la restructuration et la recapitalisation, ont amélioré la réglementation dans le but de réhabiliter les systèmes bancaires en crise.

§ Les réformes des marchés financiers

Depuis une trentaine d'années, les marchés de capitaux ont connu de profonds changements qui ont eu pour origine d'importants déséquilibres économiques.

1-Mondialisation

Les différents intervenants sont perpétuellement en quête de financements ou de placements bénéficiant de conditions optimales. Ils ont donc tout naturellement cherché à étendre leurs activités au niveau international.

2-Dérèglementation

La mondialisation évoquée ci-dessus a entraîné la réduction progressive des obstacles entravant la libre circulation des capitaux dans le monde. Dans certains pays, ces contraintes ont tout simplement disparu. C'est notamment ce qui s'est passé en France avec la suppression du contrôle des changes.

3- Globalisation

La mondialisation et la déréglementation simultanées du paysage financier international ont entraîné une globalisation du marché financier, en le décloisonnant pour tendre vers un marché unifié couvrant fonctionnant désormais à l'échelle mondiale. Les informations circulent partout instantanément, le système de cotation est devenu continu et les produits financiers (options, actions, etc.) ont été standardisés : un opérateur peut désormais investir sur les marchés internationaux 24h/24h. En fait, cette globalisation financière a surtout permis aux spéculateurs de profiter de l'ensemble de la sphère financière pour rentabiliser leur capital. On parle, pour illustrer les changements survenus sur les marchés financiers, d'une nouvelle règle ; celle des 3D :

· Désintermédiation 

La désintermédiation correspond au recul de l'économie d'endettement (par l'intermédiaire des banques créditrices) au profit de l'économie de marché financier ; en clair, les entreprises se financent directement sur les marchés financiers (en émettant des obligations, des actions, etc.) au lieu de s'endetter en empruntant auprès des banques. On estime ainsi que 80% des opérations de financement se déroulent aujourd'hui directement sur les marchés financiers ; c'est évidemment la baisse des coûts d'intermédiation qui motive cette pratique. On parle donc de désintermédiation pour nommer la disparition de l'intermédiaire bancaire et de son activité classique de dépôts et de prêts au profit de l'utilisation des produits du marché.

· Décloisonnement 

Le décloisonnement correspond à la fois à l'ouverture des marchés nationaux et à l'élimination des barrières cloisonnant les différents marchés nationaux de capitaux. Ainsi, alors qu'avant le début des années 80, les circuits de financement de nombreux pays étaient autonomes et répondaient chacun à un besoin particulier, des passerelles entre le marché à long terme (bourse) et celui à court terme (marché monétaire) ont été érigées. L'accès aux divers marchés, qui était limité, est ainsi devenu ouvert.

· Déréglementation 

Cette transformation du système financier signe la disparition du contrôle de l'État qui était la règle depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années 70 ou 80 et parfois bien plus longtemps. Les systèmes financiers contrôlés par l'État étaient fortement réglementés et conçus pour canaliser les ressources financières vers les secteurs et les objectifs ayant la faveur des pouvoirs publics. La déréglementation consiste à libérer les marchés des interférences administratives et à supprimer les entraves freinant la concurrence entre les agents économiques. La libéralisation financière a pour effet de faire payer très cher aux gouvernements les errements de la politique budgétaire ou monétaire et c'est là un des avantages cruciaux d'un système financier soumis aux règles du marché.

Cette déréglementation vise :

-une baisse des coûts d'obtention de capitaux ;

-une ouverture des marchés nationaux aux non-résidents ;

-le développement d'une économie financière parallèle internationale non-réglementée.

§ Une nouvelle économie financière : des bénéfices considérables

Depuis les années 70, les réformes économiques ont progressivement transformé les systèmes financiers partout dans le monde et entraîné une extraordinaire expansion du rôle des forces du marché dans la formation des prix et l'affectation des ressources financières. Cette nouvelle économie financière a vu éclore toutes sortes de nouveaux instruments financiers qui désigne habituellement la révolution des technologies de l'information et des télécommunications (TIC) et la formidable amélioration de la productivité et du bien-être qui en découlent. Elle se caractérise aussi par une mondialisation rapide et un degré d'intégration sans précédent des marchés de capitaux internationaux. Il y a de fortes chances pour que l'intégration soit de plus en plus poussée à mesure que la révolution financière se poursuit.

La nouvelle économie financière engendre d'énormes bénéfices, tant pour les ménages que pour les entreprises. Par exemple, les particuliers qui épargnent en vue de leur retraite ou les caisses de retraite qui gèrent les cotisations des entreprises et de leurs salariés ont une palette bien plus large de choix de placements entre des actifs nationaux ou internationaux, ce qui leur permet d'obtenir de meilleurs taux de rendement. Les ressources financières sont donc investies plus efficacement, d'où une croissance économique plus forte et de plus hauts niveaux de la vie pour tous. C'est pour recueillir ces bénéfices que tant de pays ont libéralisé leurs systèmes financiers et démantelé les restrictions aux mouvements des capitaux.

§ Développement des marchés financiers

Pour se financer, les entreprises transnationales s'adressent directement à l'épargne. En contournant l'intermédiation bancaire, elles réduisent le coût des capitaux. Le développement des marchés financiers va de pair avec la désintermédiation bancaire. En réalité, il y a eu un changement dans l'activité bancaire. Les grandes banques internationales conseillent les entreprises (introduction en bourse, pertinence d'une émission de valeurs mobilières, fusions - acquisitions) dans le domaine du financement.

Plus précisément, les grandes entreprises trouvent des capitaux en émettant des actions, des obligations ou d'autres titres de créance. Ce qui importe, par rapport à la situation d'intermédiation, c'est que ces valeurs mobilières sont négociables. En d'autres termes le détenteur des valeurs peut à tout moment trouver une contrepartie sur le marché secondaire. La détention de valeurs mobilières négociables permet constamment des arbitrages : par exemple se désengager de valeurs fragilisées pour se positionner sur des valeurs stables (obligations d'Etat).

Cette évolution du financement de l'économie est l'un des moteurs de la spéculation financière.

1-3) La libéralisation des banques : la déréglementation

A partir des années 80, la plupart des systèmes bancaires, ont connu des vagues de déréglementation et de libéralisation financière. Ces refontes des cadres réglementaires semblent obéir à deux logiques imposées par les autorités monétaires: le renforcement de la sécurité du système bancaire et l'amélioration des conditions de fonctionnement des marchés financiers.

Aux Etats-Unis, cette évolution a été imposée par l'inadaptation de la réglementation antérieure aux nouvelles conditions de l'activité bancaire.

En France, la loi bancaire du 24 janvier 1984 avait pour objectif de créer les conditions d'une concurrence normale et de favoriser la modernisation de l'industrie bancaire. Elle a également pris en compte le processus de bancarisation de la société. L'extension de la déréglementation aux autres pays s'est opérée dans la diversité du fait des différences significatives des structures bancaires.

La déréglementation a consisté à réduire le nombre de procédures spécifiques et à lever les cloisonnements et les interdictions au sein du système de financement afin d'obtenir un marché plus ample et homogène. A partir de 1987, on a assisté à la suppression de l'encadrement du crédit et au développement du rôle des marchés. Une des grandes innovations intervenues durant les années quatre-vingt a été le mouvement de désintermédiation, qui a rendu possible l'accès direct des agents économiques non financiers aux marchés des capitaux. Ceci traduit donc le passage progressif d'une économie intermédiée à une économie de marché, notamment avec la multiplication des modalités de financements de l'économie et l'apparition de nouveaux titres et de nouveaux opérateurs.

2- Les principaux risques de la nouvelle économie financière 

Malgré les nombreux arguments, qu'on a déjà cités, en faveur de la libéralisation cette dernière présente également des risques. Les principaux dangers de la nouvelle économie financière sont les suivants :

2-1) Des mouvements de capitaux déstabilisateurs

De nombreux pays émergents ont bénéficié d'apports considérables d'investissements directs et de portefeuille. Dans un nombre alarmant de cas, cependant, les investisseurs, inquiétés par des déséquilibres internes ou externes, se sont ravisés, et une hémorragie de capitaux s'est ensuivie. Depuis 1994, ces reflux de capitaux ont contribué aux graves crises financières qui ont touché une grande partie de l'Amérique latine, de nombreux pays d'Asie du Sud-Est et quelques pays en transition.

2-2) Contagion internationale des crises financières

La mondialisation des marchés financiers a incité beaucoup de gérants de portefeuilles à investir dans un grand nombre de pays dans des secteurs spécifiques ou selon des critères de risque précis. Cette stratégie a accru les risques de contagion lorsque le marché vient soudain à manquer de liquidité dans tel ou tel pays, non pas parce que sa situation économique est foncièrement mauvaise, mais parce qu'il partage certains traits avec un autre pays qui a perdu la confiance des marchés. La contagion (et le comportement moutonnier des investisseurs) sont particulièrement présents lorsque l'on dispose de peu d'information sur la santé financière du pays.

2-3) Vulnérabilité et propension aux crises du secteur financier

Les possibilités plus variées de placements profitables qu'offre un système de libre concurrence tendent à accroître les taux de rendement. Dans le même temps, elles exposent les investisseurs, particuliers ou institutionnels, à de plus grands risques, du fait notamment des bulles spéculatives. Si le surcroît de risque n'est pas convenablement maîtrisé, les institutions financières peuvent se retrouver vulnérables en cas d'événements imprévus qui provoquent une chute soudaine des prix des actifs financiers ou réels. Le jeu des forces du marché peut donc s'assortir d'un plus grand risque de crises systémiques, comme en témoignant les nombreuses crises bancaires qui ont secoué tant des pays industrialisés que des pays émergents depuis la fin des années 80. Ce problème est particulièrement aigu durant la transition à un système de marché, car les normes de contrôle et les capacités de gestion des risques mettent du temps à se mettre en place.

2-4) Délinquance financière

Il risque de devenir plus facile, avec des marchés financiers mondialisés, de blanchir des capitaux mal acquis, provenant par exemple du trafic de drogue ou de la corruption. Il risque en outre de devenir plus aisé d'échapper à l'impôt en investissant dans un paradis fiscal. Enfin, il est à craindre que la réglementation financière et les mécanismes de surveillance des places financières extra-territoriales soient insuffisants, ce qui peut menacer la stabilité du système tout entier.

2-5) Les craintes sur les conditions de stabilité bancaire

Aujourd'hui, avec les mutations structurelles de l'environnement financier, l'accélération des intensités concurrentielles sur les marchés financiers remet à l'ordre du jour la question de la stabilité et de la sécurité du système bancaire. Cette concurrence accrue qui conduit à une fragilisation des profits bancaires suite à la baisse de l'offre des crédits, favorise l'accroissement des risques sur les marchés financiers, d'où une certaine crainte de l'apparition d'une concurrence "destructrice" ainsi que la menace du risque systémique.

Selon Dietsch.M (1992) la concurrence est "destructrice" puisqu'elle détruit les conditions de viabilité des offreurs et engendre l'instabilité des marchés.

Par ailleurs, Geoffron.P (1993) souligne que l'accélération de la concurrence et la tendance à la formation de conglomérats financiers génère aussi d'autres risques en compliquant leur surveillance. L'émergence de ces conglomérats peut donc représenter une source d'accroissement du risque systémique.

Dans ce contexte vivement concurrentiel, il y a également la crainte de faillite de banques, qui par effet de contagion, peut provoquer la rupture du système bancaire dans son ensemble. La faillite récente des caisses d'épargne américaines s'est traduite en effet par des coûts sociaux importants dont la charge pèse en définitive sur les contribuables. En Europe, le nouvel environnement financier de ces dernières années a incontestablement fait apparaître de nouveaux risques qui rendent la rentabilité des établissements bancaires de plus en plus incertaine.

L'accroissement de la concurrence s'est traduit par une érosion des marges bancaires. Ceci peut conduire à une augmentation de la vulnérabilité des banques en Europe. Goyeau.D et Tarazi.A (1992), ont pût identifier à l'aide d'une mesure de la probabilité de défaillance une évolution de la fragilité des systèmes bancaires européens au cours des dernières années. Ces auteurs considèrent que dans la perspective de l'Union Economique et Monétaire Européenne, un système bancaire homogène apparaît indispensable pour garantir des réactions analogues à d'éventuels chocs. Le fonctionnement de l'industrie bancaire exige donc une adaptation moderne et efficace des dispositifs réglementaires.

Conclusion 

Les arguments classiques en faveur de l'ouverture et de la libéralisation des marchés financiers sont multiples : elles favorisent l'affectation plus efficace de l'épargne, de plus vastes possibilités de diversification des risques d'investissement, une croissance plus rapide et une atténuation des cycles conjoncturels.

La libéralisation financière est inévitable pour l'ensemble des pays qui souhaitent tirer parti des bienfaits considérables : hausse de l'investissement, croissance plus rapide et amélioration du niveau de vie d'une participation élargie au système économique mondial ouvert en cette ère moderne de la technologie et des communications.

Les avantages d'une meilleure allocation des ressources et une augmentation de l'efficacité dans le secteur financier doivent être mis en balance avec les éventuels effets de la déréglementation sur la stabilité financière. L'analyse des crises individuelles suggère que des politiques macroéconomiques inadéquates, un système prudentiel déficient et des distorsions microéconomiques ont contribué d'une manière importante aux troubles financiers vécus.

Chapitre 3 : la libéralisation financière et l'intermédiation bancaire

Introduction 

La déréglementation et l'innovation ont libéré des forces considérables qui continuent à influencer le mode de fonctionnement des banques et leur restructuration. Tous les systèmes financiers semblent glisser d'un système dominé par les banques vers un système dominé par les marchés. Les conséquences sont importantes et nombreuses tant au plan pratique qu'au plan théorique. L'intermédiation traditionnelle est déclinante11(*). La banque est de plus en plus une entreprise de services et de gestion des risques adossée au marché des capitaux. Notre objectif ici vise à caractériser les changements qui ont marqué la banque depuis un demi-siècle. On s'intéresse plus particulièrement à la réorientation stratégique des banques par la mise en évidence de l'affaissement de l'activité traditionnelle et à identifier aussi les nouveaux revenus et les nouveaux métiers.

Section 1 : l'activité traditionnelle bancaire et les nouvelles tendances

1- L'affaissement relatif de l'activité traditionnelle bancaire

Les banques sont un rouage essentiel des économies contemporaines. La définition de leur rôles au sein de ces économies fait apparaître la notion d'intermédiation entre agents emprunteurs et agents prêteurs.

Certes, si l'on s'en tient à une vision étroite de l'intermédiation, en cantonnant au crédit sa contribution au financement de l'économie, et aux dépôts sa collecte de ressources, alors on peut conclure à son déclin. Mais cette vision ne rend pas compte de l'évolution de l'activité bancaire. Les banques ont, en effet, dû faire face à la mutation financière ce qui leur a permis le passage d'une logique d'endettement administré à une logique de marché libéralisé12(*). Elles se sont donc adaptées au développement des marchés en faisant le levier d'activités nouvelles.

Loin de se réduire aux traditionnelles activités de collecte de dépôts et d'octroi de crédit, l'activité des banques, depuis le début des années 1990, s'appuie de plus en plus sur les marchés financiers. Les banques y trouvent des sources de financement, des opportunités de placement pour leur compte propre ou pour celui de leurs clients ; elles y interviennent en tant qu'experts financiers pour permettre l'introduction en bourse des entreprises, réaliser des opérations de montage financier, mettre en place des stratégies de couverture qui peuvent reposer sur des combinaisons complexes de contrats à terme. La banque apparaît alors de plus en plus comme une entreprise de services et de gestion des risques adossée au marché des capitaux.

Empiriquement, ce constat se fonde sur trois évolutions majeures : celle de la structure des bilans, celle de la structure des produits nets bancaires et celle des métiers. Le champ de l'intermédiation bancaire et financière s'est donc élargi et le partage du financement de l'économie entre le marché et les intermédiaires financiers demeure équilibré. Cet équilibre reflète une complémentarité fondamentale entre banques et marché que la mutation financière (globalisation financière, innovations technologiques et financières, ...) a paradoxalement rendu encore plus manifeste.

2- La diversification des modalités de financement et la baisse des taux

La transformation et le développement rapide des marchés de capitaux au cours des années quatre-vingt ont eu un impact important sur les structures de l'activité traditionnelle des établissements de crédits. Les effets ont été particulièrement sensibles sur l'activité d'intermédiation classique pour donner lieu aux phénomènes de désintermédiation et à la " marchéisation " des conditions de financement bancaire.

L'ère de la finance directe et des nouvelles technologies n'a donc pas tant engendré de désintermédiation, mais qu'un nouveau partage des rôles dans la sphère financière. En effet, l'intensification de la concurrence et le développement du rôle des marchés ont conduit à une diversification des modalités de financements de l'économie.

Avec la création de nouveaux marchés de financement (par exemple : la création des titres de créances négociables, la création d'un marché de financement à court terme...), les emprunteurs et principalement les entreprises ne dépendent plus uniquement des banques pour obtenir des fonds ou pour gérer leurs risques de taux d'intérêt ou de change. Les banques ont vu également s'échapper les grandes entreprises avec le développement des financements directs, non bancaires (actions et billets de trésoreries) ainsi qu'avec la création de banques de groupe.

Dans ces conditions, les banques ont dû s'adapter à ces variations brutales des besoins économiques. Elles ont dû adapter leur offre aux nouveaux besoins de leur clientèle, notamment en proposant de nouveaux produits. Mais, cette concurrence accrue entre banques d'une part et entre banques et marchés financiers d'autre part, a conduit à une baisse des taux débiteurs pratiqués ainsi qu'à une baisse des prix des services bancaires. D'où une certaine amélioration de la situation financière de la clientèle des banques.

3- Diversification de l'activité bancaire

Le développement des marchés financiers ayant fait perdre aux établissements bancaires une partie de leur activité traditionnelle (collecte des dépôts et octroi de crédits), ceux-ci vont pouvoir réagir notamment en diminuant les coûts d'intermédiation, par ailleurs ils vont aller eux-mêmes sur les marchés à la fois pour lever des fonds et émettre des titres et pour acheter des titres, enfin ils vont développer toute une nouvelle gamme de services liés au fonctionnement des marchés financiers. On parle désormais de marchéisation des conditions bancaires, développement des activités hors bilans13(*) et la titrisation.

3-1) La marchéisation des conditions bancaires 

La marchéisation, c'est ni plus ni moins la généralisation des financements aux prix du marché. Il importe de noter que la marchéisation ne veut pas dire une réduction du rôle des banques, bien au contraire ; c'est plutôt à une mutation de leur rôle à laquelle nous allons assister. Le développement très important des activités bancaires dites hors bilan est le signe le plus évident de cette transformation.

Deux phénomènes lui sont liés : d'une part, les financements par émission de titres s'accroissent au détriment des financements bancaires traditionnels ; d'autre part, ces derniers sont de plus en plus affectés par les conditions des marchés financiers.


L'un des phénomènes les plus marquants des 15 dernières années, c'est la marchéisation de l'intermédiation financière, qui couvre deux éléments très interdépendants :

1) l'ampleur croissante de l'intermédiation financière assurée par les banques à des conditions qui sont presque entièrement déterminées par le jeu des mécanismes du marché ;

2) l'ampleur croissante de l'intermédiation financière qui s'opère sur les « marchés » des capitaux, sans apparaître dans les bilans des banques et des institutions financières.

3-2) Le développement des activités hors bilans 

Les activités hors bilan sont des opérations engagées mais non encore réalisées en matière d'échéance qui peuvent avoir une incidence à terme sur le bilan de l'entreprise.
Un bilan présente la situation financière d'une entreprise et l'état de son patrimoine, incluant à l'actif tous les biens et les créances dont elle est propriétaire et, au passif, l'ensemble de ses dettes ou engagements. Le bilan est donc le résultat d'opérations déjà réalisées. Par nature, les activités hors bilan ne figurent pas au bilan, mais la défaillance de tiers pour qui une banque s'est engagée peut entraîner des difficultés financières et ainsi modifier son bilan à terme. C'est le cas, par exemple, quand une banque se porte garante d'une entreprise. Cet engagement ne figurera pas à son bilan mais la défaillance possible de l'entreprise fera apparaître par contre une perte qui, elle, sera enregistrée au bilan.

Les principaux « instruments financiers dérivés », c'est-à-dire ceux que l'on peut qualifier d'activités hors bilan, sont les suivants :

o les garanties et lettres de crédit,

o les engagements de crédits,

o les contrats de change à terme,

o les swaps de taux d'intérêt et de monnaies étrangères,

o les ententes relatives aux taux d'intérêt futurs (FRA ou Forward rate agreement),

o les options sur monnaies étrangères et taux d'intérêt,

o les facilités d'émission de titres de créances et les facilités renouvelables à prise ferme.

L'intérêt pour les institutions financières d'utiliser ces instruments réside dans la possibilité qu'ils offrent de segmenter les différents risques des opérations financières et de les transférer à d'autres. Ces instruments sont devenus de nos jours comme les instruments de spéculation et d'arbitrage les plus prédominant dans le marché.

3-3) La titrisation

La titrisation permet la transformation des actifs financiers en titres négociables et donc liquides, elle est considérée comme un produit dérivée de la désintermédiation14(*).

Les marchés financiers fournissent la plupart du financement aux secteurs non financiers de l'économie. Les obligations d'entreprise et les titres commerciaux se substituent aux emprunts bancaires ; même les prêts hypothécaires et le crédit consommation aux particuliers sont titrisés, c'est à dire mis en pool et revendus comme d'autres actifs sur les marchés de dette. La collecte et l'allocation de l'épargne, le « monitoring » des entreprises et des administrations publiques sont conduites par les marchés financiers (les agences de notation, banques d'affaires et investisseurs institutionnels).

Dans ce contexte, l'innovation en termes de produits financiers commence à s'accélérer. De nouvelles formes d'expertise et d'acteurs institutionnels apparaissent dans le champ des marchés financiers avec des implications pour les banques. Trading, underwriting (l'acte de garantir par exemple une émission d'actions sur le marché boursier, en s'engageant sur l'achat des titres à un prix donné au cas où le marché ne se porterait pas acquéreur), conseil et gestion d'actifs prennent des places centrales alors même que les activités bancaires traditionnelles perdent de l'importance.

Section 2 : L'activité bancaire à l'écho des changements

La grande volatilité des taux d'intérêt et des taux de change qu'a connue ces dernières années le système financier international va créer une demande pour des « instruments financiers dérivés » et appeler des stratégies de couverture plus efficaces. On assistera aussi à une autre tendance : la suppression des intermédiaires. Cela entraînera une concurrence croissante entre les banques, phénomène qui provoquera la réduction des marges bénéficiaires sur les opérations traditionnelles et la nécessité de sources nouvelles de revenus. Enfin, les modifications importantes dans la distribution géographique des flux nets d'épargne et d'investissement au niveau international et les changements dans le cadre réglementaire financier vont également contribuer fortement à l'innovation

2-1) L'accélération de la concurrence

En définitif, la principale conséquence de la déréglementation et la libéralisation financière des années 80 est l'accroissement de la concurrence entre institutions financières. Cette intensification de la concurrence et le développement du rôle des marchés, notamment avec la diversification des modalités de financement sur les marchés, ont induit des changements profonds dans les conditions d'exercice de la profession bancaire.

2-2) L'accélération de la concentration bancaire

La plupart des études sur le phénomène de concentration bancaire ont conclu à une accélération des opérations de fusions acquisitions entre banques américaines15(*). Berger, Humphrey et Smith (1993) soulignent que depuis octobre 1993, on assiste à une importante vague de fusions entre banques américaines de grande et moyenne tailles. Le repositionnement géographique des banques se traduit par une recherche d'implantations stratégiques sur les principaux centres financiers internationaux mais aussi par la recherche d'une efficacité économique impliquant des économies de coûts et de gain de parts de marché. Ces objectifs expliquent l'accélération du phénomène de concentration bancaire

2-3) L'évolution des métiers bancaires 

Certains observateurs pensent même que la déréglementation a privé le secteur bancaire de son rôle privilégié de collecteur d'épargne et de fournisseur de financement aux ménages et aux entreprises. Cette réduction du rôle des banques dans le financement de l'économie a reçu le nom barbare de "désintermédiation".

La désintermédiation recouvre deux phénomènes distincts: la perte, par les banques, de parts de marché au profit de nouveaux intermédiaires financiers; et le remplacement du crédit bancaire comme moyen privilégié de financement par des produits et instruments négociables. La banque ne se cantonne plus à son métier traditionnelle d'intermédiation de bilan, elle est désormais appelées à élargir leurs activités et ceci en :

-Offrant, directement ou par l'intermédiaire des filiales, des services nouveaux tel que le crédit bail (le Leasing) ;

-Prêtant à plus long terme (généralement sous la forme de crédits à moyen et long terme aligné au taux de marché) ;

-Développant une activité d'ingénierie et de montages financiers permettant de développer de nouveaux produits (dérivées notamment) ou des techniques de traitements spécifiques ( stratégie d'investissement, analyse de risque de la clientèle...) destinées à promouvoir et perfectionner les échanges entre agents économiques ;

-Prenant des participations au capital d'autres entreprises, bancaires ou non bancaires ;

-Organisant des émissions ou des placements de valeurs mobilières ce qui les conduit à s'engager en leur nom propre sur les marchés financiers ;

-Gérant des fortunes ce qui les conduit notamment à intervenir sur les marchés financiers pour le compte de leurs clientèles.

Les liens entre la banque et son client, qui étaient intimes jadis, se détendent donc. Dans une opération traditionnelle de crédit, la banque est la contrepartie de l'emprunteur: le crédit reste inscrit à son bilan jusqu'à ce qu'il soit remboursé ou annulé. Dans les opérations sur les instruments négociables, la banque agit en revanche comme simple courtier: moyennant commission, elle trouve des investisseurs pour un placement ou des placements pour des investisseurs. Même lorsqu'elle détient une créance, cette détention est temporaire, le temps qu'il lui faut pour trouver un acquéreur. Les créances négociables, qui par définition peuvent être librement vendues ou achetées, ne figurent pas à son bilan.

2-4) L'évolution de la rentabilité bancaire et les nouveaux revenus

La hausse de la concurrence et la diversification des activités bancaires ont pesé sensiblement sur l'évolution de la structure des résultats, qui a été marquée au cours de ces dernières années par la baisse des marges d'intermédiation et la croissance relative des produits nets hors intermédiation. En effet, la montée des pressions concurrentielles a tiré les marges à la baisse. La marge globale d'intermédiation a ainsi diminué depuis plusieurs années. Cette marge est en diminution constante depuis 1986, elle passe de 2,59 points en 1984 à 1,4 points en 1993.

Outre l'impact de pression concurrentielles, d'autres éléments interviennent dans l'explication de la baisse des marges bancaires: les variations de taux d'intérêt, l'évolution des structures de bilans bancaires et l'évolution des volumes d'activité. Toutefois, l'orientation à la baisse de la rentabilité bancaire semble avoir largement été déterminé par la croissance des pressions concurrentielles et le ralentissement de l'activité économique, notamment à partir de 1990. En effet, avec la crise économique dès le début des années quatre-vingt-dix, on assiste à une forte baisse du taux d'intermédiation financière liée à la baisse de l'offre de crédit. Celle-ci s'explique principalement par la diversification des moyens de financement et par la "marchéisation" croissante des conditions bancaires. Les financements bancaires ont donc emprunté de nouvelles voies.

Cette évolution défavorable résulte du changement de comportement des agents économiques qui ont partiellement délaissé les dépôts bancaires traditionnels au profit des placements plus rémunérateurs et aussi liquides, principalement les SICAV monétaires.

Par ailleurs, la part des produits nets hors intermédiation s'est accrue au cours des dernières années. En effet, les opérations hors intermédiation ont généré près de la moitié du produit net bancaire en 1993 contre 16,2% en 1984 (Rapport 1994 de la commission bancaire).

Face aux changements de l'activité bancaire, l'apparition de nouveaux métiers génère de nouveaux revenus autres que ceux provenant de l'activité d'intermédiation classique à savoir les marges d'intérêt.

Les sources de revenus bancaires peuvent être ventilées en plusieurs groupes par référence à la nature de l'intermédiation et des produits bancaires. Elles couvrent notamment : les marges d'intérêts, les revenus et plus-values sur titres et participations, les primes d'assurances, les commissions perçues sur les garanties et sur l'ingénierie ou sur les montages financiers, les honoraires et frais recueillis en relation avec le courtage, les conseils, la gestion de portefeuilles privés ou de fonds institutionnels, les tarifs sur la garde des valeurs, le trafic des paiements, la comptabilité et différents autres mandats.

Face à ce nouveau paysage, les banques sont de plus en plus amenées à rechercher une meilleure rentabilité de leurs activités sur les marchés financiers. Le statut de la banque a donc évolué au cours de ces dernières années. Elle se comporte d'une manière de plus en plus concurrentielle.

2-5) La restructuration de l'industrie bancaire 

L'accroissement de la concurrence à la suite des mouvements de déréglementation et de libéralisation financière des années quatre-vingt a suscité une restructuration de l'industrie bancaire. Cette restructuration s'effectue par l'évolution du statut de la banque : de la banque-administration à la banque-firme et par une séries d'innovations.

· L'évolution du statut de la banque : de la banque-administration à la banque-firme

La banque d'aujourd'hui ne se comporte plus uniquement comme une administration qui cherche à rendre service à l'économie et aux agents économiques. Désormais, c'est le marché qui sanctionne la qualité des choix de la banque et de ses stratégies. La montée des pressions concurrentielles et le développement du rôle du marché incitent les banques à faire des efforts supplémentaires en matière de rationalisation de leurs activités et de recherche de rentabilité. Les banques ont donc été amenées à redéfinir leurs métiers. Il s'agit de passer à une logique de la valeur ajoutée et du profit. Aujourd'hui, le métier de banquier consiste à exploiter les activités rentables et à rationaliser la prise de risque16(*).

· Les innovations financières

A travers l'accélération des innovations financières au cours de ces dernières années, les banques tentent de s'adapter en permanence à l'évolution de la demande de la clientèle et ceci pour maintenir ou gagner des parts de marché et pour renforcer leur position par rapport aux concurrents. On peut distinguer entre les innovations de produit et les innovations de processus.

- Les innovations de produit : Elles concernent l'utilisation des nouveaux actifs ou services offerts par les participants aux marchés. Ces innovations sont encouragées par l'instauration d'une fonction " recherche-développement " dans les établissements de crédit et qui ont pour mission la mise au point de nouveaux produits. Cette logique industrielle implique de la part des banques des démarches de réflexion stratégique et marketing et de développer une comptabilité analytique détaillée par clientèle et par produit.

- Les innovations de processus : On a ainsi vu au cours de ces dernières années une véritable modernisation de l'activité bancaire et le développement de la fonction de couverture de risques. Le passage à une logique concurrentielle n'est pas simple. Il nécessite des grands efforts d'anticipation et d'investissements notamment technologiques. L'approche clientèle a donc évolué et le marketing bancaire se professionnalise. En effet, les relations de clientèle jouent également un rôle majeur dans le renforcement de la position de la banque sur les marchés locaux. D'où le souci permanent d'améliorer l'image de la banque et sa réputation. Les banques ont donc investi dans les technologies informatiques pour mieux collecter et traiter l'information et pour mieux répondre ainsi aux besoins de la clientèle.

Les progrès de l'informatique et de la télématique ont favorisé la création de nouveaux produits comme les différentes cartes bancaires, la banque à domicile, les automates bancaires. L'utilisation des nouveaux outils de télécommunications (internent, échanges de données informatisées, multimédias ...) ont eu des points d'application multiples : mode de distribution, banque à distance,...ont entraîné l'automatisation de nombreuses tâches administratives comme la gestion des moyens de paiement, distribution du crédit, gestion de l'épargne. Ces nouveaux services sont générateurs de commissions.

En effet, l'élargissement de la gamme des produits et des services bancaires peut constituer un frein à la compétition par les prix entre les banques. En fidélisant la clientèle par des engagements de long terme, les banques instaurent un obstacle à la concurrence. Cet obstacle découle des avantages informationnels que tirent les firmes installées de cette relation durable et stable avec leurs clients.

Le processus d'innovation s'est poursuivi, on a assisté ces dernières années à la création de nouveaux produits sur actions et au développement accéléré des systèmes de négociation électronique de plus en plus performants permet la diminution des coûts de transaction. De plus, les opérations de gré à gré apparaissent comme plus aptes à profiter de ces innovations. Et les produits dérivés (futures, swaps, options ou combinaisons de ces différents éléments) déjà utilisés sur les marchés des matières premières, se répandent sur les marchés des changes et les marchés des taux17(*). Ils s'échangent sur les marchés organisés, soit sur des marchés de gré à gré. Ces produits dérivés contribue à mettre en correspondance, pour les différents agents le risque désiré et le risque effectivement pris. Elles facilitent donc l'activité économique et l'allocation des ressources.

Conclusion 

L'évolution du système financier est marquée par une désintermédiation bancaire qui se traduit par une baisse de l'importance des crédits bancaires dans le financement global de l'économie. Mais ce mouvement n'implique pas un affaiblissement sensible de l'intermédiation financière. En effet, l'expansion des marchés de capitaux suscite une diversification de l'intermédiation financière assurée par les établissements de crédit, et l'émergence de nouveaux intermédiaires.

L'importance de la désintermédiation varie d'une période à l'autre et d'un pays à l'autre (elle est plus grande, par exemple, aux États-Unis qu'en Allemagne ou au Japon).

La marchéisation de l'intermédiation financière a modifié la nature des opérations bancaires et leurs positions dans le système financier. Les banques ne sont plus autant qu'avant des établissements bien à part et uniques en leur genre. À mesure que la marchéisation a progressé, elles ont dû s'employer activement à trouver des fonds et sont devenues plus intégrées au reste du système financier. Les coûts des ressources des banques sont devenus aussi plus sensibles au marché et l'écart entre les prix de demande et les prix d'offre s'est réduit.

Par ailleurs cet alignement des banques sur les prix et les taux pratiqués sur les marchés a induit une amélioration des conditions de financement de l'économie avec la réduction des charges de la dette publique et l'abaissement du coût moyen de refinancement de l'activité bancaire et donc au total une amélioration de la politique budgétaire.

La restructuration de l'industrie bancaire touche tous les pays, qu'ils soient développés, émergents ou en transition vers le marché. Elle est due à la conjugaison de plusieurs forces difficiles à pondérer avec exactitude. La banque est de plus en plus une entreprise de service et de gestion des risques adossés au marché de capitaux

Conclusion Générale

En conclusion, l'objectif central était de proposer un bilan de vingt années de travaux relatifs aux innovations financières et d'éclairer certaines perspectives de ce champ d'analyses. La mutation financière a désigné une phase d'évolution profonde des structures et des systèmes financiers. Ainsi l'apparition de nouveau contexte réglementaire et technologique nécessite une actualisation de la théorie de l'intermédiation financière, celle-ci peut se faire en soulignant le rôle des intermédiaires financière dans la gestion des risques et en montrant leurs capacité à fournir des services au profit des agents économiques non financiers.

Les systèmes financiers poursuivent néanmoins leur évolution : les caractéristiques structurelles des systèmes financiers continuent de varier selon les pays de façon notable, particulièrement en ce qui concerne l'importance relative des marchés des titres, des banques et des institutions financières comme sources de financement.

Toutefois, de la mutation financière naît un paradoxe. En effet, l'innovation contribue à la fois à définir de nouvelles plages concurrentielles (entre firmes et marchés et entre les firmes elles-mêmes), la demande croissante de couverture contre les risques financiers dans les années 1970 a été à l'origine des profondes transformations des systèmes financiers mais a généré de nouveaux risques (fragilisation des systèmes bancaires et des marchés, perturbations du champ monétaire) qui pèsent sur la solidité du système dans son ensemble. En particulier, la libéralisation excessive et le développement de produits de plus en plus complexes peuvent être considérés comme un facteur explicatif de la multiplication des crises récentes.

Deux conclusions ressortent particulièrement des récentes crises financières : Pour que les forces du marché jouent correctement, il faut d'une part que les opérateurs comprennent beaucoup mieux les risques, et d'autre part, il est absolument indispensable d'avoir une infrastructure financière robuste pour limiter le risque de catastrophes financières.

Devant ces constats, la communauté financière a mis au point un ensemble de normes internationales de bonnes pratiques pour la conduite de la politique économique et les infrastructures financières, que chaque pays est encouragé à faire siennes. Le respect de ces normes devrait atténuer la nervosité des marchés en cas d'imprévus et rendre les systèmes financiers plus résistants aux crises.

On pense que cela pourrait être une mission du fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque mondiale, qui sont des organisations internationales qui réguleraient le marché lorsqu'il est instable et qui ont l'avantage de regrouper presque tous les pays du monde (183 pays membres), ces dernières sont particulièrement bien placés pour aider les pays à évaluer et à appliquer ces normes.

Bibliographie 

1- Les ouvrages et les articles

1- Christine Lagoute (2005) : « Le paradoxe des banques britanniques », Revue d'économie financière n°77

2- C.Lagoutte, (2002), « la rentabilité des banques britanniques en question : Approche théorique et stratégique », Groupement de Recherche du CNRS, Université de Lille III.

3- Dhafer Saïdane : «  Annales d'économies et de gestion » n°5.Octobre 1995

4- D.Saïdane, (2001) «  la banque commerciale traditionnelle est-elle en déclin », Finance et Développement au Maghreb n° 27 ? PP 12-34.

5- Gurley et Shaw, (1974) : « la monnaie dans une théorie des actifs financiers », Guigas.

6- Jamel Eddine Chichti : «  Intermédiation financière des banques et des assurances ». Imprimerie officielle, 2000-446p.

7- J. Kertudo, (2001), «  le système financier face à la globalisation », Edition CFPB

8- JP.Patat., (1982) : « Monnaie, institution financière et politique monétaire », Economica, Paris.

9- M.Gabel., (2001), «  les banques : quel rôle, quel risque, quel avenir ? », Cahiers français, n°301, pp 23-30.

10- M..Mokadem., (2002), « Economie monétaire : mécanismes, politiques et théories », Publication de l'imprimerie officielle de la République Tunisienne.

11- R. Rajan, (1998) : «  la banque est morte ! Vive la banque ! », L'art de la finance, les Echos, pp314-321.

12- Richard. H. Schamiat, Andreas Hackethal, M.Tymel (1999) : « Désintermédiation et rôle des banques en Europe une comparaison internationale », Revue d'économie financière.

13- VAN.N-T. (1999), « Tendances récentes du marché des produits dérivés », Lettre de la BNP.

14-Y.Ullmo, (1988) : « intermédiation, intermédiaire financier et marché  ». Revue d'économie politiques n°5. PP 639-654.

15- Z. Mikdashi, (1998): «  les banques à l'ère de la mondialisation », Edition Economica.

16-Article : «  L'intermédiation dans le système financier français ». La loi bancaire de 1984

2- Les sites web

1- http://www.imf.org/external/pubs/ft/issues/issues17/fre/index.htm

2- http://www.imf.org/external/np/speeches/2001/111501f.htm

3- http://www.chez.com/neapolis/chap2.htm

4-http://www.cultureco.com/blog/blog/bts.Immobilier/economie_generale /les_mouvements_de_capitaux

5- http://www.fao.org/docrep/V4875F/V4875F00.htm#Contents

6- http://perso.wanadoo.fr/r.dagorn/FichesEtudiants2.html

7- http://www.senat.fr/rap/r02-367/r02-367122.html

8- http://www.archipress.org/ts/goldfinger.htm.

9-http://classiques.uqac.ca/contemporains/elie_bernard/evolution_systeme_financier/evolution_texte.html#Anchor-51262

10- http://team.univ-paris1.fr/teamperso/couppey/docs/TPM2005_expos%E9%20n%B01.DOC

11- http://www.gdrc.org/icm/french/matthieu/section-3.html

* 1 Ullmo. Y (1988) : « intermédiation, intermédiaire financier et marché  ». Revue d'économie politiques n°5. PP 639-654.

* 2 Chichti Jamel Eddine (2000) : «  Intermédiation financière des banques et des assurances ». Imprimerie officielle, 446p.

* 3 Chichti Jamel Eddine (2000) : «  Intermédiation financière des banques et des assurances ». Imprimerie officielle, 446p.

* 4 Lagoute Christine (2005) : « Le paradoxe des banques britanniques », Revue d'économie financière n°77.

* 5 Gurley et Shaw (1974) : « la monnaie dans une théorie des actifs financiers », Guigas.

* 6Article : «  L'intermédiation dans le système financier français ». La loi bancaire de 1984

* 7 Patat.JP (1982) : « Monnaie, institution financière et politique monétaire », Economica, Paris.

* 8 Schamiat Richard H, Hackethal Andreas, Tymel. M (1999) : « Désintermédiation et rôle des banques en Europe une comparaison internationale », Revue d'économie financière.

* 9 Mokadem.M. (2002), « Economie monétaire : mécanismes, politiques et théories », Publication de l'imprimerie officielle de la République Tunisienne.

* 10 Saïdane Dhafer(1995), «  Annales d'économies et de gestion » n°5.Octobre.

* 11 Rajan. R. (1998) : «  la banque est morte ! Vive la banque ! », L'art de la finance, les Echos, pp314-321.

* 12 Saïdane .D (2001) «  la banque commerciale traditionnelle est-elle en déclin », Finance et Développement au Maghreb n° 27 ? PP 12-34.

* 13 Lagoutte.C. (2002), « la rentabilité des banques britanniques en question : Approche théorique et stratégique », Groupement de Recherche du CNRS, Université de Lille III.

* 14 Kertudo.J. (2001), «  le système financier face à la globalisation », Edition CFPB

* 15 Gabel.M. (2001), «  les banques : quel rôle, quel risque, quel avenir ? », Cahiers français, n°301, pp 23-30.

* 16 Mikdashi. Z.(1998): «  les banques à l'ère de la mondialisation », Edition Economica.

* 17 VAN.N-T. (1999), « Tendances récentes du marché des produits dérivés », Lettre de la BNP.






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