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La coexistence humaine et participation politique du citoyen. Une réévaluation de l'espace politique avec Hannah Arendt

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par Gauthier Malulu Lock j
Faculté de Philosophie saint Pierre Canisius. Kimwenza-Kinshasa - Graduat en Philosophie 1999
  

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CONCLUSION GENERALE

«L'homme, disait Xavier La Bonnardière, est, en même temps et par nature, animal social et même, à un degré d'évolution plus avancé, animal politique»_.

Cette conception aristotélicienne de l'homme a été le leitmotiv de notre étude de Condition de l'homme moderne de Hannah Arendt. Notre travail s'achève. Il nous faut maintenant faire succinctement la récapitulation du chemin parcouru.

Dans le premier chapitre, nous nous sommes efforcé de tracer la ligne centrale de la pensée de Hannah Arendt. Nous avons ensuite ordonné cette pensée dans une synthèse telle qu'elle s'énonce dans Condition de l'homme moderne. Condition de l'homme moderne, nous l'avons vu, est d'abord et surtout une analyse des activités, de la vita activa dans leur signification politique : le travail, l'oeuvre et l'action.

Le deuxième chapitre a essayé de montrer que la coexistence humaine est une réalité tangible, voire «donnée par la nature», puisque la socialité de l'homme fait partie de son essence : l'homme est toujours et déjà dans une société, il est un animal social en tant qu'«être-avec». Cependant, selon Hannah Arendt, la communauté politique advient lorsque les hommes, déjà en société naturelle, s'engagent, dans un espace public, à dire et à agir sur les affaires politiques ou publiques. Dialectiquement, on dirait que la communauté politique émerge de l'action qui s'y situe, et cette communauté politique disparaît dès que les hommes n'agissent plus de concert.

Toujours dans cette logique de la pensée de Hannah Arendt nous avons compris qu  «il y avait (a) en l'homme quelque chose de politique qui appartient à son essence»_.

On peut déduire de cette découverte de l'espace public en tant que lieu naturel

du politique que le domaine politique est l'unique et le véritable «domaine où nous

(humains) devons être, c'est-à-dire où nous ne nous sentons ni livrés à nos

impulsions ni dépendants de quoi que ce soit de matériel»_. De façon simple et claire,

nous dirons que l'inter-esse s'est révélé nécessaire et exigé de l'homme et des

hommes.

Nous avons vu encore que le vivre ensemble, l'inter-esse, nécessite toujours une conjugaison harmonieuse d'actions (paroles et actes) des hommes libres et égaux. C'est à ce niveau qu'intervint la notion de participation politique, notion que nous avons largement expliquée dans le troisième chapitre en tant que condition sine qua non de l'avènement de l'espace politique véritable, c'est-à-dire l'espace de l'agir humain pluriel où il fait bon vivre pour tous et pour chacun.

La participation politique de l'homme, en l'occurrence le citoyen, s'est révélée comme l'acte humain et civique le plus excellent parce que, c'est lorsque l'homme s'engage actuellement (effectivement) à prendre part (selon le sens même de participer), par l'action et par la parole en face de ses égaux, c'est-à-dire aux affaires publiques qu'il exhibe réellement ce qui est d'essentiellement humain en lui, son être politique, en tant qu'être avec. La réciprocité caractérise l'agir et le dire en public, car l'homme est toujours un être avec les autres et c'est avec ceux-ci qu'il échange les paroles et les actions pour créer cet espace de vivre ensemble organisé. Comme on s'en sera rendu compte, la visée de ce travail, dans le contexte où nous sommes, c'est d'être un plaidoyer pour une communauté humaine caractérisée par la participation politique de tous et de chaque citoyen.

Partant d'une phénoménologie du vivre-ensemble actuel, notamment en Afrique, et nous tournant vers l'analyse de Hannah Arendt sur la condition de l'homme moderne, notre travail a consisté justement à montrer l'importance du politique comme une structure fondamentale de la réalité de l'homme, et que cette structure ne provient effectivement que «d'une action et d'une parole partagées au sein d'un espace politique»_.

L'accomplissement du politique au sens qu'en donne Hannah Arendt est important, d'autant plus qu'il est destiné à garantir le droit qu'a chaque homme en tant qu'être humain : d'agir et de dire ce qu'il pense sur les problèmes qui engagent le destin collectif de la cité, c'est-à-dire de tous.

Enfin, nous allons conclure ce travail. Après le chemin que nous avons

parcouru, le titre de notre travail devient plus compréhensible :

«La coexistence humaine et la participation politique. Une réévaluation de l'espace politique chez Hannah Arendt». Ce titre, qui a guidé notre étude, stipule, en ces deux parties, que la coexistence humaine lorsqu'elle est bien assumée et pour être excellemment réussie, convoque et exige nécessairement la participation politique des individus qui vivent ensemble et qui partagent un même espace. La re-évaluation de l'espace politique dont nous avons parlée tient du seul fait qu'avant nous, Hannah Arendt ainsi que d'autres penseurs ont fait des évaluations de leur espace politique. Nous avons, à notre tour, fait une nouvelle évaluation de notre politique avec l'aide et selon l'inspiration de la pensée de Hannah Arendt.

Disons donc que nos politiques qui sont encore marquées d'exclusion et de soustraction politiques de toutes sortes vont sans doute trouver chez Hannah Arendt des outils d'inspiration importants pour rendre vivable et harmonieux l'espace commun. Et partant, l'Afrique pourra se soustraire de l'odeur de la mort qu'elle connaît actuellement _. Telle est, en conclusion, la réhabilitation radicale du politique que Hannah Arendt proposait dans le sens d'un véritable espace public de délibération et d'initiative.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery