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Les sons binauraux, effets cliniques et neuropsychologiques; perspectives d'applications.

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par Brigitte Forgeot
Université Paris 8 - Master 2 Recherche en psychologie clinique 2006
  

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INTRODUCTION

GÉNÉRALE

Quelques définitions.

Les sons binauraux :

Ce sont des sons écoutés à l'aide d'un casque stéréophonique dont la fréquence diffère d'une oreille à l'autre (contenu sonore identique mais tonalités différentes). Les signaux binauraux furent observés pour la première fois par le scientifique allemand H.W. Dove en 1839. C'est cependant Le docteur Gérald Oster qui fut le premier en 1973 à mettre en évidence l'effet de ce type de sons sur les ondes corticales dans le contexte d'une recherche sur l'acuité auditive ; c'est également lui qui les a nommés « sons binauraux ».

 La différence de fréquences induit deux effets :

- tout d'abord cette différence de fréquences est traitée au niveau des noyaux olivaires supérieurs de chaque hémisphère qui produisent alors des ondes cérébrales de même fréquence que la différence ; ces nouvelles ondes se propagent à partir de ces noyaux progressivement dans tout le cortex. Ainsi, par exemple pour faire produire des ondes alpha on fera écouter des sons qui diffèrent de 8 à 13 Hz, ce qui correspond à la fréquence des ondes alpha ; ce phénomène a été nommé par Atwater (1975) « réponse d'adoption de fréquence » (FFR, Frequency Following Response).

- ces sons permettent aussi de synchroniser les deux hémisphères cérébraux (Foster, 1990), synchronisation qui induirait un état de bien-être, une amélioration de l'humeur, de meilleures performances attentionnelles et mnésiques, un traitement des émotions et une diminution de l'anxiété.

.

Les fréquences audibles :

Elles se situent dans la gamme de fréquences de 20 à 20 000Hz ; les fréquences utilisables pour induire des états de relaxation ne sont pas dans cette gamme. Par contre, l'utilisation de sons binauraux permet le traitement de la différence de fréquence par le cerveau, qui produit alors des ondes de fréquence différentielle, utilisables dans une perspective d'action sur les ondes cérébrales.

L'Institut Monroe :

Robert Monroe, fondateur de l'Institut Monroe des sciences appliquées en Virginie, a mené d'autres études sur ces phénomènes et a découvert des combinaisons particulières de tonalités et de fréquences produisant des effets spécifiques chez l'homme. Sur les milliers de combinaisons de fréquences possibles qui pourraient être reproduites, Monroe et son équipe en ont sélectionné cinquante trois qui avaient des effets très positifs sur le cerveau et a fait breveter ce procédé en 1975. Il a également développé une série de cassettes et de CD, utilisant les combinaisons de fréquences que lui et son équipe ont découvertes, la série HemiSync, pour « Synchronisation des Hémisphères ».

En 2005, Schwarz, médecin ORL, et Taylor, comparent les réponses du système auditif humain aux sons mono et binauraux : les sons binauraux induisent des potentiels évoqués bien qu'ils ne soient pas perçus. Les auteurs montrent également que ces types de sons excitent alternativement et très rapidement chaque hémisphère cérébral.

Les ondes cérébrales :

Les rythmes cérébraux observables lors d'un enregistrement EEG sont les suivants :

Ondes dominantes Bêta: > 13 Hz (éveil, activité).

Ondes dominantes Alpha: 8 à 13 Hz (repos, relaxation).

Ondes dominantes Thêta: 4 à 7,5 Hz (sommeil léger).

Ondes dominantes Delta: 0,5 à 3,5 Hz 

(sommeil moyen et profond).

Choix des ondes pour cette étude :

Nous avons choisi dans ce travail d'utiliser un son d'une différence de fréquence de 8 à 10 Hz, au centre de la gamme des ondes alpha. Les ondes alpha se situent en effet entre les ondes rapides bêta stimulant l'attention et les ondes lentes thêta favorisant l'apprentissage. Nous avons souhaité tester les effets de cette fréquence sur diverses fonctions cognitives ainsi que sur l'humeur et l'émotion. Nous étudierons ainsi tour à tour les effets des sons binauraux de fréquence alpha sur l'attention, sur la mémoire de travail et sur la mémorisation à travers les tests neuropsychologiques habituellement utilisés en clinique ainsi que sur des tâches informatisées tirées d'un logiciel de remédiation neuropsychologique. Nous tenterons ensuite de mettre en évidence un effet de ces sons de fréquence alpha sur le traitement des émotions par le moyen d'une échelle d'alexithymie et d'une échelle d'intelligence émotionnelle. Enfin, nous évaluerons l'effet d'un entraînement de dix semaines à l'écoute de ces sons de différence de fréquence de 8 à 10 Hz sur l'humeur et sur l'anxiété, par des échelles cliniques habituellement utilisées.

PARTIE I - APPORTS THEORIQUES

PARTIE I

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APPORTS THEORIQUES

INTRODUCTION.

On attribue à Hans Berger la découverte du rythme alpha en 1924. Les ondes reconnues par Berger sur l'enregistrement EEG étaient des ondes d'environ 10 cycles par seconde, dominantes, stables et synchrones qui étaient produites lors de la fermeture des yeux et durant les états de relaxation. Berger note également que les ondes alpha sont remplacées par des ondes bêta à l'ouverture des yeux ou lorsque les sujets étaient engagés dans une activité mentale telle que des calculs arithmétiques. Pour Berger les ondes alpha représentent une forme de fonctionnement automatique, un état de préparation à l'action qui existe quand le sujet est éveillé et conscient mais inattentif.

Les sons binauraux d'une différence de fréquence de 8 à 13 Hz induisent la production d'ondes alpha par le cerveau (Foster, 1990), lesquels sont mis en évidence par enregistrement EEG, les yeux restant ouverts. De nombreuses recherches associent les ondes alpha à un état de détente, à l'augmentation de certaines performances et à l'amélioration de l'humeur et de l'anxiété. Ces effets seraient expliqués par la synchronisation hémisphérique induite par les ondes alpha (Hoovey, 1972).

Les sons binauraux d'une différence de fréquence de 16 à 24 Hz induisent la production d'ondes Bêta. En conséquence, ils tendent à augmenter la concentration et l'état d'alerte (Monroe, 1985). Ils améliorent également les performances mnésiques (Kennerly, 1994). L'entraînement cérébral augmentant les ondes bêta est couramment utilisé depuis de nombreuses années dans le traitement du trouble de déficit de l'attention ainsi que dans la remédiation de l'attention chez les traumatisés crâniens. Ces protocoles ont fait l'objet de nombreuses publications dont nous parlerons plus en détail lors de nos recherches ultérieures.

Les sons binauraux dont la différence de fréquence est de 4 à 8 Hz induisent des ondes thêta dont Schacter (1977) a dressé la liste des effets dans une méta analyse. Elles sont associées à des états subjectifs de relaxation profonde, de méditation et de créativité (Hiew, 1995). Les ondes thêta favorisent l'apprentissage en améliorant la concentration et la focalisation détendue sur une tâche (Pawelek, 1985).

Les sons binauraux d'une différence de fréquence de 1 à 4 Hz provoquent l'apparition d'ondes delta qui induisent le sommeil ainsi que des phénomènes de rêve éveillé (Davis, 1938).

I. SONS BINAURAUX ET ATTENTION.

1. Définitions : attention et mémoire de travail.

L'attention comporte différentes composantes, que l'on peut décrire selon un continuum de durée et d'intensité. À une extrémité de ce continuum, nous pouvons décrire l'alerte tonique comme l'état d'éveil d'un sujet tandis que la vigilance est un « un état de préparation à détecter et à réagir à certains changements discrets apparaissant à des intervalles de temps variables au sein de l'environnement » (Mackworth, 1957, cité par Seron et Van der Linden, 2004, p. 99).

L'attention sélective est « la capacité du sujet à investir les ressources de traitement dont il dispose sur les éléments pertinents de la situation ou de la tâche, tout en inhibant les éléments distracteurs. Le mécanisme qui la sous-tend est double : d'une part, l'activation de processus de centrations sur l'objet de l'attention et, d'autre part, l'inhibition active d'éléments distracteurs potentiellement perturbateurs et pouvant interférer avec la localisation (Seron et Van Der Linden, 2004, p. 101).

La flexibilité cognitive est la capacité de passer d'une tâche à l'autre alternativement, et donc de garder à l'esprit les consignes des deux tâches ainsi que d'inhiber la tâche non en cours. Il s'agit de déplacer le foyer de l'attention.

L'attention soutenue enfin, à l'extrémité du continuum, nécessite la part du sujet un traitement actif ininterrompu ; « il s'agit pour le sujet de maintenir un niveau d'efficience adéquat et stable au cours d'une activité d'une certaine durée sollicitant un contrôle attentionnel continu » (Seron et Van Der Linden, 2004, p. 98) ; en vie quotidienne, une attention soutenue de bonne qualité permet la conduite automobile, le travail intellectuel ou manuel et toutes les tâches qui nécessitent un coût attentionnel important durant une période de temps relativement longue.

La mémoire à court terme ou mémoire immédiate est une mémoire de capacité limitée englobant l'analyse de l'information sensorielle au niveau des aires cérébrales spécifiques et sa reproduction immédiate pendant un temps de rémanence très brève de l'ordre d'une à deux minutes (Gil, 2004). On distingue l'empan auditif et l'empan visuel (nombre d'items retenus), mesurée par les subtests des échelles de Wechsler (WAIS, MEM III).

Baddeley (1993) a introduit le concept de mémoire de travail : il s'agit d'un système de capacité limitée, une mémoire tampon, qui permet de stocker et de manipuler des informations au cours de résolution de tâches. Dans les modèles actuels, la mémoire de travail fait partie des fonctions attentionnelles. Le modèle de Baddeley décrit un administrateur central qui coordonne des systèmes esclaves, dont la boucle phonologique (stockage des informations verbales) et le calepin-visuo spatial (informations visuelle, le « quoi » et le « où »).

2. Revue de la littérature.

Diana S. Woodruff (1975) a recherché les relations entre fréquences alpha, temps de réaction et âge des sujets. Elle a montré chez cinq sujets jeunes et cinq sujets âgés une diminution du temps de réaction auditif lorsque les sujets augmentaient leur production d'ondes alpha par une technique de biofeedback.

Lane (1998) a comparé les effets de l'application de sons binauraux induisant des ondes bêta, delta et thêta sur l'attention : la vigilance, le contrôle de l'attention et l'humeur étaient améliorée par les sons binauraux dont la différence de fréquence correspondait au rythme bêta que tandis que vigilance et attention diminuaient lorsque les sons binauraux se trouvaient dans la gamme des ondes delta et thêta, avec des temps de réaction plus longs et davantage de fausses alertes. Ces effets sont confirmés par les travaux d'Atwater (2001) montrant une corrélation entre l'augmentation de la vigilance et l'application de sons binauraux de différence de fréquence bêta.

Plus récemment, en 2005, Butnik a montré l'intérêt du neurofeedback dans le traitement du trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité chez des adultes et des adolescents. À l'EEG, ce trouble est caractérisé par un excès d'activité des ondes lentes (ondes thêta) ainsi que par une réduction de l'activité des ondes rapides (ondes bêta).

Oubré (2002) a également démontré par une méta analyse l'efficacité du neurofeedback comme traitement non médicamenteux du TDAH, pouvant remplacer les psychostimulants et montrant un effet qui tient dans le temps.

3. Tests et taches neuropsychologiques utilisés.

Les tests neuropsychologiques que nous avons sélectionnés sont ceux habituellement présentés au cours d'un bilan neuropsychologique, de façon à pouvoir comparer plus facilement dans un deuxième temps les effets sur des populations cliniques. Les tâches informatisées dont nous nous sommes servies sont tirées d'un logiciel d'entraînement cognitif, « HappyNeuron », édité par la société SBT France sous la direction du Dr Bernard Croisile. Ces mêmes logiciels sont fréquemment utilisés en remédiation neuropsychologique.

Tests neuropsychologiques utilisés pour les fonctions attentionnelles :

Le Trail Making Test, formes A et B (Reitan, 1971) est une épreuve papier/crayon comportant deux feuilles ; sur la première (forme A), le sujet doit relier les chiffres de 1 à 25 dans l'ordre chronologique le plus rapidement possible ; sur la deuxième (forme B), le sujet doit relier alternativement un chiffre et une lettre, les chiffres dans l'ordre croissant (1 à 13) et les lettres dans l'ordre alphabétique (A à L). La forme A de cette épreuve permet d'évaluer la rapidité de traitement de l'information tandis que la forme B évalue les fonctions exécutives. La comparaison des deux temps de réalisation permet d'évaluer la flexibilité attentionnelle du sujet.

Le test de Stroop (1935) : cette épreuve comporte quatre tâches successives : lecture durant 45 secondes du maximum de noms de couleurs écrits en noir et blanc, puis mêmes consignes, les noms de couleurs étant écrits de différentes couleurs. La troisième épreuve consiste en une dénomination de carrés de couleurs : le sujet doit nommer un maximum de couleurs eu 45 secondes ; au cours de la quatrième épreuve, dite d'interférence, le sujet doit reprendre la planche des noms de couleurs colorés, et donner la couleur d'impression de chaque mot, en ignorant le mot écrit. Il doit donc inhiber l'activité automatique de lecture. Nous avons conservé les performances de la quatrième épreuve ainsi que le score d'interférence calculé en soustrayant le score de la quatrième épreuve au score de la troisième épreuve.

Le test D2 de Brickenkamp (1966) : il s'agit d'une épreuve de barrages constituée d'une feuille de 14 lignes dans laquelle le sujet doit cocher le plus rapidement possible durant 20 secondes pour chaque ligne la lettre « d » associée à deux apostrophes tout en ignorant les distracteurs ( « d » avec 1 ou 3 apostrophes et « p »). Le profil obtenu permet d'évaluer la fatigabilité, la vitesse et l'efficacité du traitement de l'information, l'attention sélective et l'attention soutenue ; nous en conserverons le score global de performance (nombre d'items traités - erreurs) et le score de concentration (performance - omissions).

Tâches informatisées utilisées pour les fonctions attentionnelles.

Alerte tonique : exercice « Haute tension »

Dans cette tâche, une croix noire est présentée très rapidement, suivie d'un point rouge. Il s'agit d'indiquer le plus rapidement possible à l'aide des flèches du clavier si le point rouge se trouvait situé au-dessus ou en dessous de la croix noire. Le temps de réaction est mesuré en millisecondes. Il y a trois niveaux de difficultés (présentations de plus en plus rapides). Nous avons utilisé le niveau moyen. Le score correspond au temps de réaction du sujet.

Résistance à l'interférence : exercice « Ne vous laissez pas tenter » (tâche de type Stroop)

Cet exercice est une version informatisée du test de Stroop. Il existe deux niveaux de difficultés : au premier niveau, la couleur demandée reste affichée à l'écran ; au second niveau elle disparaît après une présentation d'une seconde. Nous avons utilisé le premier niveau. Le score tient compte du temps de réalisation de l'exercice et des erreurs commises.

Attention sélective : exercice « Cherchez l'intrus »

Dans cette tâche, le sujet doit détecter l'intrus dans une grille (en vert sur l'écran), intrus qui lui a été présenté au préalable, en ignorant la présence d'un item perturbateur (en jaune). L'exercice est chronométré et permet de mesurer la vitesse de traitement de l'information. Trois niveaux sont disponibles, ainsi que différents types de grilles (chiffres et lettres, signes, formes géométriques). Le niveau sélectionné est le niveau moyen avec perturbateur, les grilles sont composées de chiffres et de lettres.

Attention sélective et attention soutenue : « Comparaison de caractères d'écriture »

Dans cet exercice, il s'agit de comparer items par item deux lignes de caractères d'écriture ou de symboles, le plus rapidement possible. Les deux lignes à comparer peuvent être disposées l'une en dessous de l'autre, ou décalées, ou encore perpendiculaires. Il existe deux niveaux de difficulté, selon le nombre de caractères à comparer ; nous avons choisi le plus difficile, huit caractères.

Tests neuropsychologiques utilisés pour la mémoire immédiate et pour la mémoire de travail.

Les épreuves standardisées utilisées pour évaluer la mémoire auditive et la mémoire visuelle immédiates (dépendant respectivement globalement de l'hémisphère gauche et de l'hémisphère droit) donnent des indications à la fois sur l'attention, la mémoire immédiate et la mémoire de travail, ces trois systèmes étant intimement liés ; d'ailleurs l'empan, c'est-à-dire le nombre de chiffres répétés correctement ou le nombre de blocs correctement pointés, est également nommé « empan attentionnel » (Seron et Van Der Linden, 2004, p. 107).

Les subtests de l'échelle de mémoire de Wechsler, version III (MEM III).

Les subtests suivants ont été retenus :

- Mémoire des chiffres : il s'agit d'un rappel immédiat de chiffres, permettant d'obtenir un empan verbal, identique au subtest du même nom de la WAIS-R

- Mémoire spatiale : dérivée du test des blocs de Corsi, cette épreuve consiste à désigner une succession de blocs immédiatement après l'examinateur, dans le même ordre. Elle permet d'obtenir un empan visuo-spatial.

- Mémoire logique I : il s'agit du rappel immédiat d'une histoire courte lue par l'examinateur.

- Reconnaissance des visages I : pour cette épreuve, le sujet doit observer une série de 24 visages, puis désigner parmi 48 visages ceux qu'il a vus auparavant.

- Mémoire des chiffres, ordre inverse : une série de chiffres est lue au sujet qui doit les redonner en sens inversé, en commençant par le dernier.

- Mémoire spatiale, ordre inverse : le sujet doit désigner la succession de blocs montrés par l'examinateur, mais en ordre inverse, en commençant par le dernier pointé.

Tâches informatisées utilisées pour la mémoire immédiate et pour la mémoire de travail.

Mémoire immédiate et mémoire de travail : « Tour du monde »

Dans cette tâche, après avoir choisi 2 pays à visiter, le sujet doit en mémoriser les circuits, le nom de six villes pour chaque pays ainsi que les photos associées à chaque ville, en un temps limité. Ensuite, il lui est demandé de redonner l'ordre du circuit, puis de replacer les noms des villes à leur place et enfin de placer les photos qui correspondent aux noms, chaque sous épreuve est limitée dans le temps (5mn). Il existe trois niveaux de difficulté selon le nombre de villes et le temps disponible ; nous avons choisi le niveau moyen.

Mémoire de travail : « Garçon s'il vous plait ! »

L'exercice consiste à mémoriser les menus de plusieurs convives. Pour chaque convive, un menu de quatre plats est présenté durant une minute. Puis le nom de chaque plat est présenté au milieu de la table et le sujet doit cliquer sur l'assiette du convive qui avait commandé ce plat, de façon à attribuer à chaque convive son menu. La performance tient compte du temps d'exécution, du nombre de plats correctement attribués et du nombre de menus correctement reconstitués. Parmi les différents niveaux, nous avons choisi l'un des plus faciles, quatre convives qui ne changent pas de place et sans tâche interférente entre la présentation des menus et leur reconstitution.

Mémoire de travail : « Dernier mot »

Ici, des phrases sont présentées successivement, d'abord deux, puis une de plus jusqu'à six en fonction des performances du sujet. Dans un premier temps, une question est posée sur chaque phrase (ex copie d'écran ci-contre) ; puis, le sujet doit entrer le dernier mot de chaque phrase, dans l'ordre de présentation des phrases. La difficulté est donc de retenir le sens des phrases pour répondre aux questions tout en gardant en mémoire le dernier mot de chaque phrase. Nous avons retenu la version difficile de cet exercice.

II. SONS BINAURAUX ET MEMORISATION.

1. Définitions : mémoires et apprentissage.

La mémoire à long terme est un système composé de plusieurs mémoires, mis en évidence par les travaux sur les lésions cérébrales. Elle repose anatomiquement sur le circuit de Papez (hippocampes, fornix, corps mamillaires, noyaux antérieurs du thalamus et gyrus cingulaire). Ce circuit permet le codage et l'organisation du stockage de l'information. Ainsi, les lésions du circuit de Papez empêchent l'apprentissage tandis que les souvenirs les plus récents sont perdus ; cependant, les souvenirs anciens sont préservés car ils ont été stockés en dehors de ce circuit.

Tulwig (1983) distingue deux types de mémoire, la mémoire sémantique et la mémoire épisodique. La mémoire sémantique concerne le corpus des connaissances d'un individu, c'est-à-dire son savoir, sa culture, dépourvus de toute référence à l'histoire personnelle du sujet. Cette mémoire gère aussi la signification des mots. La mémoire épisodique permet de relater les événements d'une journée ou d'un passé récent ; elle recouvre en partie la mémoire autobiographique. C'est la mémoire épisodique qui est évaluée dans les épreuves d'apprentissage, de rappel de liste de mots (Gröber-Buschke, 15 items de Rey, figure de Rey- épreuve de rappel, nombreux subtests de la WAIS et de la MEM III).

2. Revue de la littérature.

Peu d'études à ce jour ont été publiées spécifiquement sur les relations entre l'apprentissage et les sons binauraux. La raison en est que l'apprentissage est généralement intégré dans des problématiques plus larges (trouble du déficit de l'attention, troubles envahissants du développement, rééducation des traumatisés crâniens etc.). Cependant, l'amélioration de l'apprentissage d'une langue étrangère par les sons binauraux a été démontrée et utilisée par l'armée américaine (Pawelek, 1985).

Une recherche a exploré l'action des sons binauraux de fréquences alpha et thêta sur l'apprentissage de la musique, dans un conservatoire (Egner &.Gruzelier, 2004). Les sujets apprenaient, par neurofeedback sur un écran d'ordinateur, à ralentir leurs ondes cérébrales vers les gammes alpha et thêta. Le groupe de sujets entraînés par neurofeedback a significativement amélioré leurs capacités d'apprentissage de la musique par rapport au groupe contrôle, les deux groupes étant évalués par des professionnels de la musique indépendant des chercheurs. Les performances ont été améliorées dans divers domaines tels que compréhension de la musique, précision stylistique et interprétation imaginative. De plus, les étudiants faisaient significativement moins d'erreurs d'apprentissage.

Nous avons mentionné précédemment quelques-unes des études effectuées chez des enfants et des adolescents souffrant de trouble de déficit de l'attention. Les sons binauraux ont été et sont encore largement utilisés auprès d'enfants présentant divers troubles du développement (Morris, 1985) ainsi que dans le but de faciliter la communication chez des enfants handicapés moteurs, ou bien encore pour améliorer la prise de nourriture chez les enfants souffrant de troubles neurologiques importants (Morris, 1985). En particulier, ce type de son améliorerait l'intégration sensorielle (Morris, 1990) et a été utilisé avec succès chez des enfants dyspraxiques. L'auteur montre que les changements obtenus pour toutes ces pathologies sont significatifs et surtout permanents dans le temps, pour des écoutes de sons binauraux d'environ trois heures par mois.

Nous citerons enfin l'étude de Russel (1990) qui a montré chez 30 garçons de 8 à 12 ans présentant des troubles des apprentissages sans pathologie associée, l'effet très significatif des stimulations par écoute de sons binauraux sur l'apprentissage, au travers de tests tels que le « Peabody Picture Vocabulary Test » (mesure du QI verbal), les matrices progressives de Raven, le subtest « Auditory Sequential Memory » du test Illinois d'habiletés psycho linguistiques, et l'échelle de Wechsler, la WISC III-R. L'auteur conclue dans son article que cette méthode améliore significativement les résultats de l'enfant sur les tests d'intelligence, les tests de performance scolaire ainsi que le comportement coté par les parents et les enseignants. Il constate que la simplicité d'utilisation et le coût très faible de l'équipement en font un traitement de choix, à la fois efficace et facile à mettre en place, pour les troubles des apprentissages et les troubles du déficit de l'attention.

3. Tests et taches neuropsychologiques utilisés.

Tests neuropsychologiques utilisés pour la mémoire épisodique.

Les subtests de l'échelle de mémoire de Wechsler, version III (MEM III) :

Les subtests suivants ont été retenus :

- Mémoire logique II: il s'agit du rappel différé de l'histoire courte lue par l'examinateur 30 mn plus tôt.

- Reconnaissance des visages II : il s'agit du rappel différé des 24 visages observés 30 mn plus tôt, en les reconnaissant parmi une nouvelle série de 48 visages.

Tâche informatisée utilisée pour la mémoire épisodique

Mémoire épisodique : « Mémoire d'éléphant »

Il s'agit d'une tâche de rappel d'une liste de mots. Une grille de 25 mots est présentée durant cinq minutes ; le sujet doit ensuite retrouver ces 25 mots, en sélectionnant cinq mots par planche de 15 mots présentée. Parmi les 15 mots se trouvent des perturbateurs appartenant aux mêmes catégories sémantiques que les mots à retrouver ou bien étant de même consonance. La performance du sujet est notée selon les critères de temps de réalisation (un maximum de 20 secondes par planche est permis), de mots reconnus et de fausses reconnaissances. Trois niveaux de difficultés existent, en fonction du nombre de mots à rappeler ; nous avons choisi le niveau moyen (25 mots).

III. SONS BINAURAUX ET EMOTIONS.

1. Revue de la littérature.

Comme pour la mémoire, peu d'études ont été publiées à ce jour sur les relations spécifiques entre sons binauraux et émotions. Pourtant, dans la littérature, il a été démontré depuis longtemps les liens entre ondes cérébrales et émotions, d'une part grâce à une méta analyse des publications sur les ondes thêta (Schacter, 1977), d'autre part par l'observation de l'asymétrie cérébrale en ce qui concerne le traitement des émotions (Davidson, 1993). En particulier, Davidson remarque l'asymétrie des ondes cérébrales chez des patients souffrant de dépression : la distribution de l'activité alpha dans les parties antérieures des hémisphères est associée à l'humeur ; chez les patients dépressifs, ils constatent une activité moindre dans l'hémisphère gauche par rapport au droit.

En conséquence de ces travaux, un protocole de traitement de la dépression par neurofeedback -ondes alpha- a été mis en place avec succès (Baer & Rosenfiel, 2001). Les auteurs ont montré que la dépression disparaissait, que les cognitions habituellement liées à la dépression avaient également disparues et que ces effets se maintenaient au cours d'un suivi de cinq ans après cette thérapie.

Young Youn Kim et Al ont étudié en Corée, en 2002, les effets particuliers d'exercices respiratoires sur l'EEG de 12 enfants, ces changements visibles à l'EEG étant corrélés à de meilleurs résultats scolaires et une meilleure stabilité émotionnelle. Ces changements ont pu être comparés à ceux induits chez les adultes par la méditation : augmentation du rythme d'amplitude alpha, présence rythmique d'ondes bêta, augmentation du rythme Thêta et cohérence inter-hémisphérique. Les auteurs ont montré que les effets de la relaxation induisaient chez ces enfants une maturation émotionnelle.

2. Echelles cliniques utilisées.

L'échelle HAD :

L'échelle HAD est un questionnaire développé par Zigmond et Snaith (1983), traduit et validé en France par Lepine (1985), afin d'évaluer le niveau actuel de la symptomatologie dépressive et anxieuse en éliminant les symptômes somatiques. C'est principalement pour cette raison que nous avons sélectionné cette échelle, au vu de la population à laquelle nous nous intéressons. Ce questionnaire se présente sous la forme d'une échelle d'auto-évaluation de symptômes anxieux et dépressifs, dans laquelle la dimension d'anhédonie c'est-à-dire de perte de la capacité à ressentir du plaisir est prédominante. L'échelle comporte 14 questions : 7 concernant l'anxiété et 7 concernant la dépression, correspondant à une réponse variant de 0 à 3. Le score total est la somme des deux sous-scores, calculés en additionnant les réponses.

Les auteurs de l'échelle recommandent l'utilisation des deux sous-scores avec les valeurs suivantes :


· Score total = 7 : trouble (anxieux ou dépressif) considéré comme absent,


· Score total compris entre 8 et 10 : trouble (anxieux ou dépressif) considéré comme douteux,


· Score total = 11 : trouble (anxieux ou dépressif) considéré comme probable.

La comparaison de différentes populations de patients évalués par l'HAD permet de confirmer sa stabilité malgré des facteurs événementiels ou situationnels récents, comme l'admission en milieu hospitalier, le stade d'évolution de la maladie cancéreuse, la proximité de la fin de vie, qui en soi, ne sont pas associés à des scores significativement différents. En revanche, la baisse du fonctionnement physique et social du patient et la présence d'une douleur chronique sont associés à des scores d'anxiété plus élevés (Lepine, 1985). L'échelle est apparue sensible aux changements. Son administration peut être répétée jusqu'à une fois par semaine. Dans cette perspective d'évaluation dynamique, il est possible de mesurer l'efficacité des traitements mis en route par la variation des scores.

Le "Bermond-Vorst Alexithymia Questionnaire" (BVAQ):

Bermond et Vorst, deux auteurs néerlandais, ont développé dans le courant des années 90 un questionnaire d'alexithymie suite à certaines critiques qu'ils formulaient à l'égard de la TAS-20. Tout d'abord, ils voulaient réintégrer la dimension d'appauvrissement de la vie fantasmatique qui avait été éliminée de la TAS-20 car elle était corrélée avec la désirabilité sociale. Ensuite, ils ont sélectionné un nombre identique d'items par dimension afin d'éviter qu'un facteur n'exerce un poids plus important sur le score total, comme c'est le cas pour la TAS- 20. Enfin, leur échelle comprend un nombre identique d'items dont la cotation est inversée.

La BVAQ mesure, en auto-évaluation, cinq facteurs:

F1 : Difficulté à décrire ses sentiments (difficulty verbalizing)

F2 : Difficulté à s'échapper dans l'imaginaire (difficulty fantasizing)

F3 : Difficulté à identifier ses sentiments (difficulty identifying)

F4 : Pensée opératoire (difficulty analyzing)

F4 : Difficulté à réagir aux situations émotionnelles (difficulty emotionalizing)

Les quatre premières dimensions concernent des aspects habituellement mesurés par les échelles d'alexithymie. En revanche, la dimension de faible réactivité est nouvelle. Elle concerne la capacité de l'individu à ressentir des émotions en présence d'une scène admise comme émouvante.

La « Trait Meta-Mood Scale » (TMMS) :

Cette échelle a été créée par Salovey et Mayer (1995), auteurs connus par ailleurs pour leurs travaux sur l'intelligence émotionnelle et la mise au point d'un outil évaluant celle-ci, la MEIS (Mesurement of Emotional Intelligence Scale). Elle a pour but de mesurer les différences individuelles dans la capacité à identifier et à traiter les émotions. Plus précisément, elle évalue le degré d'attention que les individus portent à leurs sentiments, la clarté de leur expérience de ces sentiments, et leurs croyances à propos de la possibilité de stopper les états d'humeurs négatives ou de prolonger les positifs. Les auteurs considèrent cet instrument comme une sorte de test d'intelligence émotionnelle puisqu'il a été conçu pour mesurer des différences individuelles relativement stables concernant les trois facteurs évalués. Les individus diffèrent dans leur compréhension de leurs états affectifs (et ceux des autres) ainsi que dans leur capacité à les articuler. Ils varient également dans leur capacité à réguler ces sentiments et à les utiliser de manière adaptée pour motiver leur comportement. L'attention portée aux émotions, la clarté de discrimination des émotions et la régulation de l'humeur semblent fondamentales dans le domaine de l'intelligence émotionnelle. Ainsi, la structure factorielle de l'échelle mesure les trois domaines de l'expérience de l'humeur réflexive décrits par Mayer et Gaschke (1988) : monitorer les sentiments, les discriminer et les réguler.

Trois échelles ont été créées, basées sur l'analyse factorielle :

F1 : L'attention (Attention) portée aux émotions.

F2 : La clarté (Clarity) dans la discrimination des émotions.

F3 : La régulation de l'humeur (Repair), dans le sens de stopper les émotions négatives et prolonger les positives.

La TMMS se présente sous la forme d'un questionnaire d'auto-évaluation en 30 questions, 10 pour chaque échelle.

IV. UTILISATION DES SONS BINAURAUX EN MEDECINE ET PSYCHOPATHOLOGIE.

1. Revue de la littérature.

En dehors du trouble de déficit de l'attention et des troubles du développement, c'est en psychopathologie et en médecine comportementale que les effets des sons binauraux ont sans doute été le plus étudiés. Il existe également quelques publications concernant leur intérêt en chirurgie (anesthésie) et pour le contrôle de la douleur. Ainsi, deux publications récentes dans la revue « anaesthesia » décrivent, l'une les effets sur la dose d'anesthésique nécessaire durant une intervention chirurgicale légère, l'écoute de sons binauraux diminuant significativement cette dose comparée à l'écoute de sons neutres (Kliemptf et al, 1999), l'autre les effets de l'écoute de sons binauraux sur l'anxiété pré opératoire des patients (Padmanabhan , Hildreth & laws, 2005). Dans cette étude, l'anxiété des patients avant l'intervention a été mesurée à l'aide de l'échelle STAI, anxiété Etat/Trait de Spielberger ; l'anxiété était significativement plus basse chez les patients ayant écouté des sons binauraux que chez ceux ayant écouté des sons neutres.

D'autre part, il a été montré (Cox, 1996), que l'écoute de sons binauraux de fréquence alpha réduisait la pression artérielle et la vitesse des battements cardiaques de 4 à 10 %, diminuait la sensation de douleur de 50% en moyenne, diminuait le taux sanguin de mélatonine de 6 % en moyenne tandis que les taux de beta endorphines sanguines augmentaient de 14 % en moyenne. Chez les mêmes sujets, Cox note une augmentation de sérotonine de 23% ainsi qu'une diminution de norépinephrine de 18%.

.

Peniston et Kulkosky (1989) ont mis en évidence des effets physiologiques dus à un entraînement par les ondes cérébrales lentes alpha et thêta, en particulier une augmentation sanguine des bêta endorphines chez des patients alcooliques. Par la suite, Peniston et Saxby (1995) ont confirmé l'efficacité de l'entraînement cérébral par des ondes lentes chez des sujets alcooliques présentant des symptômes dépressifs associés, cotés par l'échelle de dépression de Beck. Le traitement consistait en 20 séances d'entraînement de 40 minutes chacune. L'entraînement a de plus induit une diminution significative des scores aux sous-échelles de personnalité (personnalités schizoïde, schizotypique, borderline, évitante, dépendante, anxieuse, hypomaniaque, dysthymique, histrionique, passive-agressive, abus de substances, abus d'alcool, pensée psychotique et dépression psychotique). Un suivi de 21 mois n'a pas montré de reprise d'alcool. Le choix des ondes a été déterminé en ce qui concerne les ondes alpha pour leur action réduisant l'anxiété et les ondes thêta, induisant des états proches du sommeil, pour leur capacité à générer imagerie mentale et rêves éveillés habituellement pauvres chez les sujets alcooliques. Ces résultats ont été confirmés par d'autres auteurs, lors d'une étude chez des patients indiens d'Alaska, présentant une dépendance alcoolique (Sanders & Waldkoetter, 1997).

Enfin, nous citerons une dernière étude (Degood & Valle, 1975) qui a mis en évidence l'effet de la production d'ondes alpha chez 28 jeunes hommes de 20 ans en moyenne : augmentation significative aux échelles auto-administrées de confiance en soi, d'expressivité, d'ambition, d'internalité, de contrôle sur les événements, ainsi que sur l'extraversion. Dans une deuxième étude chez les mêmes sujets (DeGood & Valle, 1975) les auteurs ont mis en évidence une diminution significative de l'anxiété cotée par l'échelle de Spielberger, la STAI.

2. Echelles cliniques utilisées.

L'échelle d'anxiété Etat-Trait de Spielberger (STAI-Y) :

Couramment utilisée dans la recherche en psychologie, la STAI-Y est un indicateur sensible des modifications transitoires de l'anxiété induite par divers situations ; elle comprend deux échelles : l'échelle anxiété-Etat, qui a pour but d'évaluer les sentiments d'appréhension, la tension, la nervosité et l'inquiétude que le sujet ressent « à l'instant présent, juste en ce moment », et l'échelle anxiété-Trait qui mesure l'anxiété en tant que disposition stable, révélant un trait de personnalité, ressentie « de façon générale ». Chaque échelle comporte 20 propositions, elles sont auto-administrées. L'échelle Etat évalue l'anxiété situationnelle, c'est-à-dire l'état émotionnel actuel du sujet. Dix énoncés de cette échelle se réfèrent à la présence d'affect négatif (ex : être nerveux) tandis que dix autres énoncés se réfèrent à la présence d'affects positifs (ex : être calme). Le sujet indique ses réponses selon une échelle de Likert à quatre points allant de « pas du tout » à « beaucoup » selon l'intensité des sentiments ressentis. L'échelle anxiété Trait permet d'évaluer l'état émotionnel habituel du sujet. Onze énoncés se réfèrent à la présence d'affects négatifs (ex : avoir des pensées troublantes) et neuf se réfèrent à la présence d'affects positifs (ex : être bien). Le sujet indique ses réponses selon une échelle de Likert à quatre points allant cette fois de « presque jamais » à « presque toujours ».

Echelle de relaxation de Crist (Relaxation Inventory) (traduction Dovero) :

Le but de cette échelle est de mesurer par autoévaluation l'état de détente ressenti par le sujet à un moment précis.

C'est une échelle factorielle qui comporte trois facteurs qui forment trois sous échelles :

F1 : l'échelle de tension physiologique (Physiological Tension) concerne les activités physiologiques présentes durant les états de tension et de non relaxation ;

F2 : l'échelle d'évaluation comportementale (Physical Assessment) représente l'évaluation d'un état général agréable ;

F3 : l'échelle de tension cognitive (Cognitive Tension) évoque les états mentaux d'inquiétude et d'anxiété.

L'intérêt de cette échelle est de permettre d'établir une ligne de base de l'état de relaxation du sujet afin d'évaluer une thérapie ou encore l'entraînement à la relaxation. Elle se prête facilement à un re-test.

V. UTILISATION DES SONS BINAURAUX DANS UN DISPOSITIF PSYCHOTHERAPEUTIQUE.

L'écoute de sons binauraux ne nécessite qu'un lecteur de CD audio et un casque stéréo. Il devrait donc pouvoir s'insérer facilement dans un dispositif de psychothérapie en face à face, le son devant être réglé de façon à ne pas gêner l'entretien. Nous pouvons imaginer diverses applications de ce dispositif : relaxation, diminution de l'anxiété, traitement des émotions, facilitation des souvenirs, facilitation des associations, « médium » autorisant la verbalisation et l'élaboration etc.

Nous avons évoqué précédemment l'effet de synchronisation des hémisphères cérébraux lors de l'écoute de son binauraux. La technique EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) développée par Francine Shapiro (2001) qui consiste à stimuler alternativement chaque hémisphère de façon rapide en demandant au sujet de suivre des yeux un stylo est très employée pour traiter les psycho-traumatismes ; l'hypothèse la plus souvent avancée pour expliquer l'efficacité de ce traitement est la synchronisation inter-hémisphérique, laquelle favorise le traitement des émotions. Nous noterons que les mêmes effets ont été obtenus par la stimulation alternative de chaque côté du corps, en tapant par exemple alternativement sur chaque cuisse ou sur chaque bras, ainsi que par un son qui serait entendu alternativement d'une oreille à l'autre.

Il nous paraît donc intéressant d'inclure des sons binauraux dans un dispositif de psychothérapie avec les mêmes indications qu'un protocole EMDR.

PARTIE II - DISPOSITIF EXPERIMENTAL

PARTIE II

_____

DISPOSITIF EXPERIMENTAL

I. OBJECTIFS DE L'ETUDE ET HYPOTHESE GENERALE.

Au cours de cette recherche exploratoire, nous espérons mettre en évidence des effets significatifs de l'écoute de sons binauraux d'une différence de fréquence de 8 à 10 Hz induisant des ondes alpha. Nous nous attendons d'une part à des effets immédiats sur les fonctions cognitives, qui seront évaluées par différents tests neuropsychologiques couramment utilisés lors de bilans ainsi que par des tâches informatisées, plus écologiques, de remédiation cognitive ; nous nous attendons d'autre part à trouver des effets à plus long terme, dus à un entraînement de 15 à 20 minutes quatre à cinq fois par semaine, sur des aspects cliniques tels que l'humeur, l'anxiété et le traitement des émotions. Ces aspects seront mesurés par des échelles couramment utilisées en psychologie clinique.

Notre objectif à moyen terme, selon les résultats de cette étude, sera l'application de cette technique à des populations cliniques, tant dans le domaine neuropsychologique (réhabilitation) que dans le domaine psychiatrique (troubles anxio-dépressifs, PTSD etc.) ou de médecine comportementale (addictions par exemple).

II. SONS UTILISES ET RECUEIL DES DONNEES.

1. Aspects techniques des sons utilisés.

Deux types de sons ont été créés, chacun dans deux versions différentes (l'une de 30 minutes, l'autre de 60 minutes), à l'aide du logiciel de génération de sons « Brain Waves Generator », édité par la société RegSoft ( http://www.bwgen.com/):

- une version de sons neutres, c'est-à-dire sans différence de fréquence;

- une version de son binauraux, dont la différence de fréquence de 10 Hz en début d'écoute à 8 Hz en fin d'écoute correspond aux fréquences les plus basses des ondes alpha.

Les deux encadrés suivants montrent les caractéristiques techniques de ces différents sons à partir de copies d'écran du logiciel Brain Waves Generator.

SON 0BWa 30

Son neutre.

Durée : 30 minutes.

Volume : 100% (0 à 28 minutes) puis de 100 à 0% (28 à 30 minutes).

Signal : type sinusoïdale.

Fond sonore : non.

Bruit : non.

Fréquence voie 1 : 120Hz.

Fréquence voie 2 : 70Hz.

Fichier mp3 : 160 Kbps ; 44 KHz ; stéréo.

SON 0BWa 60

Son neutre.

Durée : 60 minutes.

Volume : 100% (0 à 55 minutes) puis de 100 à 0% (55 à 60 minutes).

Signal : type sinusoïdale.

Fond sonore : non.

Bruit : non.

Fréquence voie 1 : 120Hz.

Fréquence voie 2 : 70Hz.

Fichier mp3 : 256 Kbps ; 44 KHz ; stéréo.

SON 1BWa 30

Son binaural.

Durée : 30 minutes.

Volume : 100% (0 à 28 minutes) puis de 100 à 0% (28 à 30 minutes).

Signal : type sinusoïdale.

Fond sonore : non.

Bruit : non.

Fréquence voie 1 : 120Hz.

Fréquence voie 2 : 70Hz.

Différence binaurale (sur les 2 voies) : 10 à 8 Hz (0 à 5 minutes) puis 8 Hz (5 à 30 minutes).

Fichier mp3 : 160 Kbps ; 44 KHz ; stéréo.

SON 1BWa 60

Son binaural.

Durée : 60 minutes.

Volume : 100% (0 à 55 minutes) puis de 100 à 0% (55 à 60 minutes).

Signal : type sinusoïdale.

Fond sonore : non.

Bruit : non.

Fréquence voie 1 : 120Hz.

Fréquence voie 2 : 70Hz.

Différence binaurale (sur les 2 voies) : 10 à 8 Hz (0 à 10 minutes) puis 8 Hz (10 à 60 minutes).

Fichier mp3 : 224 & 256 Kbps ; 44 KHz ; stéréo.

2. Population et protocole.

Pour cette étude exploratoire nous avons demandé à des sujets volontaires sains, hommes et femmes, de 25 à 45 ans, de se soumettre à une batterie de tests neuropsychologiques et de tâches informatisées tout en écoutant des sons binauraux induisant une fréquence alpha à l'aide d'un casque stéréo. Une partie des sujets s'est de plus entraînée en écoutant ces mêmes sons durant 10 semaines (durée moyenne d'un protocole TCC, afin de pouvoir éventuellement comparer les psychothérapies), à raison de 15 minutes quatre à cinq fois par semaine selon leurs disponibilités. Les sujets ont été appariés par sexe, âge et niveau culturel. Le protocole complet se présentait ainsi (voir document d'information et formulaire de consentement éclairé en annexe) :

- Première séance  (1 h 30) : entretien individuel; explications sur la recherche, signature du consentement éclairé et passation des échelles cliniques (HAD, STAI, échelle de relaxation de Crist, BVAQ et TMMS); écoute au casque de 15 minutes de sons binauraux immédiatement suivie d'une seconde cotation de l'échelle de relaxation de Crist. Six hommes et six femmes ont participé à cette première séance dont la moitié s'est ensuite entraînée pendant 10 semaines.

- Deuxième séance (deux heures) : passation une première fois de tests neuropsychologiques (TMT, Stroop, D2, subtests de la MEM III : rappel d'histoire immédiat et différé, rappel de visages immédiat et différé, empans visuels et spatiaux à l'endroit et inversés) ; après une courte pause durant laquelle le casque était installé, passation une deuxième fois de ces mêmes tests avec des sons. Huit personnes, quatre hommes et quatre femmes, ont écouté les sons binauraux de fréquence alpha pendant la deuxième passation tandis que les huit autres personnes, quatre hommes et quatre femmes, ont écouté un son neutre durant la seconde passation, ceci afin de contrôler l'effet d'apprentissage des tests.

- Troisième séance (1 h 30) : 10 sujets, cinq hommes et cinq femmes, ont effectué des tâches informatisées tirées d'un logiciel de remédiation neuropsychologique (HappyNeuron, société SBT) évaluant et stimulant l'attention, la vigilance, la mémoire de travail et la mémoire épisodique. La série de tâches a été effectuée deux fois consécutives, avec l'écoute de sons en même temps. Afin de contrôler l'effet d'apprentissage des tâches, cinq sujets ont effectué la première série en écoutant les sons binauraux et la deuxième série en écoutant les sons neutres tandis que les cinq autres ont écouté les sons neutres d'abord, les sons binauraux ensuite.

- Quatrième séance (une heure) : neuf sujets, cinq hommes et quatre femmes, ont participé à la mise en place d'un dispositif de psychothérapie en face à face utilisant les sons binauraux ; durant cette séance, il leur a été demandé de raconter un événement de vie chargée émotionnellement tout en écoutant les sons au casque. Puis, nous inspirant du protocole EMDR, nous leur avons demandé tout ce qui leur venait à l'esprit au sujet de cet événement et les émotions qu'ils ressentaient au même moment.

- Dernière séance (une heure) : 10 semaines plus tard les 12 sujets de la première séance, six hommes et six femmes, ont rempli de nouveau les questionnaires cliniques (HAD, STAI, échelle de relaxation de Crist, BVAQ et TMMS) ; six d'entre eux s'étaient entraînés à l'écoute de son binauraux de fréquence alpha durant ces 10 semaines. Au cours de cette séance, nous faisions le point sur leur ressenti quant à cette recherche et à cette méthode et répondions à leurs questions restées en suspens.

Récapitulatif du protocole.

Séance 1 :

Consentement éclairé.

Passation des échelles cliniques (HAD, STAI, échelle de relaxation de Crist, BVAQ et TMMS)

Ecoute de sons binauraux 15 mn suivie d'une deuxième passation de l'échelle de Crist.

Séance 2 :

Passation des tests neuropsychologiques (TMT, Stroop, D2, subtests de la MEM III)

Deuxième passation des tests neuropsychologiques avec écoute de sons, neutres ou binauraux.

CD de sons binauraux de fréquence alpha donnés à 6 sujets pour un entrainement de dix semaines, 15 mn quatre à cinq fois par semaine.

Séance 3 :

Série de tâches de remédiation cognitive informatisée tirées des logiciels « HappyNeuron » avec écoute soit de sons binauraux soit de sons neutres.

Deuxième essai de la même série de tâches informatisées avec les sons neutres ou binauraux qui n'ont pas été écoutés lors du premier essai.

Séance 4 :

Protocole type EMDR : évocation d'un évènement de vie émotionnellement chargé et passation de la BIMS.

Séance 5 :

(Dix semaines plus tard). Entretien de clôture et deuxième passation des échelles cliniques pour tous les sujets, du groupe entraînement et du groupe contrôle.

III. HYPOTHESES

Ce travail étant avant tout exploratoire, nous ne pouvons pas émettre d'hypothèses opérationnelles telles qu'attendues dans une recherche scientifique. Nous nous attendons simplement à obtenir quelques effets significatifs, d'après les travaux recueillis dans la littérature d'une part, et d'après la pré-étude que nous avons réalisée l'an dernier sur deux sujets. Nous souhaitons par ailleurs explorer d'autres aspects des effets possibles de ces sons sur lesquels soit rien n'a été publié (l'effet sur le traitement des émotions), soit les publications sont contradictoires (l'action sur l'attention par exemple).

IV. RESULTATS

1. ASPECTS NEUROPSYCHOLOGIQUES 

a. Effets des sons binauraux de fréquence alpha sur l'attention

Tests neuropsychologiques

Les sujets ont passé deux fois chaque test. Sur les graphiques, les performances de la première passation sont en bleu, celles de la deuxième en rouge. Les sujets 1 à 8 ont effectué la deuxième passation en écoutant des sons binauraux tandis que les sujets 9 à 16 écoutaient des sons neutres.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sons binauraux

2,341

7

0,026

 

1,282

7

0,120

Sons neutres

-0,307

7

0,384

 

0,329

7

0,376

Comparaison 2 groupes

1,510

14

0,070

 

0,730

14

0,230

Résultats au Trail Making Test : les sujets écoutant des sons binauraux sont significativement plus rapides à traiter l'information que les sujets écoutant les sons neutres (forme A) ; en ce qui concerne la flexibilité cognitive (« Shifting », forme B), les sons binauraux semblent améliorer les performances, sans que leurs résultats ne soient significatifs.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sons binauraux

-3,235

7

0,007

 

-1,060

7

0,162

Sons neutres

-3,656

7

0,004

 

-0,333

7

0,374

Comparaison 2 groupes

-1,113

14

0,142

 

-0,876

14

0,198

Résultats au Test de Stroop : les 2 groupes améliorent significativement leurs performances (score 4) tandis que les différences aux scores d'interférence ne sont pas significatives.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sons binauraux

-6,724

7

0,0001

 

-7,524

7

0,00007

Sons neutres

-5,494

7

0,0004

 

-3,966

7

0,00271

Comparaison 2 groupes

0,822

 14

0,212

 

0,05230

14 

0,479

Résultats au test D2 : Les résultats des deux groupes sont significativement meilleurs d'une passation à l'autre, montrant l'effet d'apprentissage important de ce test. Cependant, les résultats des sujets écoutant des sons binauraux sont beaucoup plus significatifs que ceux de l'autre groupe.

Tâches informatisées

Chaque sujet a réalisé toutes les tâches informatisées deux fois, une fois en écoutant des sons neutres (en bleu sur les graphiques) et une fois en écoutant des sons binauraux (en rouge sur les graphiques). Les graphiques comparent donc les performances de chaque sujet aux mêmes tâches selon qu'il écoute ou non les sons binauraux.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

(sons neutres vs binauraux)

2,024

9

0,037

 

2,085

9

0,033

Aux tâches informatisées d'alerte tonique et de résistance à l'interférence, les différences de performances sont significatives selon que le sujet exécute la tâche en écoutant un son neutre ou des sons binauraux.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

(sons neutres vs binauraux)

-0,069

9

0,473

 

0,346

9

0,368

Aux tâches informatisées utilisant l'attention sélective, les résultats ne sons pas significatifs.

b. Effets des sons binauraux de fréquence alpha sur la mémoire immédiate.

Tests neuropsychologiques.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sons binauraux

-0,168

7

0,436

 

-1,429

7

0,098

Sons neutres

-1,106

7

0,153

 

-2,000

7

0,043

Comparaison 2 groupes

-0,536

 14

0,300

 

0,346

 14

0,367

Les sujets écoutant des sons neutres ont mieux réussi aux épreuves mesurant les empans, les résultats aux empans visuels étant significatifs.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sons binauraux

-1,197

7

0,135

 

-3,967

7

0,0027

Sons neutres

0,350

7

0,368

 

-2,140

7

0,0347

Comparaison 2 groupes

0,943

 14

0,180

 

1,296

 14

0,1079

La comparaison entre les deux groupes montre une meilleure performance des sujets écoutant des sons binauraux, mais non significative, dans l'épreuve du rappel immédiat d'histoire. Par contre, en ce qui concerne la mémoire immédiate visuelle, l'écoute de sons binauraux a significativement amélioré les performances à l'épreuve de rappel des visages.

Tâche informatisée.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

p

(sons neutres vs binauraux)

-0,10775942

9

0,458275292

En ce qui concerne l'épreuve informatisée stimulant la mémoire immédiate, le résultat n'est pas significatif.

c. Effets des sons binauraux de fréquence alpha sur la mémoire de travail

Tests neuropsychologiques.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sons binauraux

-2,934

7

0,011

 

-1,103

7

0,153

Sons neutres

0,560

7

0,297

 

-0,475

7

0,324

Comparaison 2 groupes

1,943

 14

0,036

 

0,716

 14

0,243

Les résultats pour l'épreuve d'empans chiffrés inverse sont significatifs, et meilleurs sans atteindre le seuil de significativité pour l'épreuve d'empans visuels inverses.

Tâche informatisée.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

(sons neutres vs binauraux)

2,077

9

0,034

 

-1,009

9

0,169

Pour les épreuves informatisées, nous obtenons un résultat significatif à la tâche « Garçon s'il vous plait ! », et meilleure sans atteindre le seuil de significativité pour la tâche « dernier mot ».

d. Effets des sons binauraux de fréquence alpha sur la mémorisation

Tests neuropsychologiques.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sons binauraux

-5,446

7

0,0005

 

-0,141

7

0,446

Sons neutres

1,279

7

0,1208

 

0,215

7

0,418

Comparaison 2 groupes

4,622

 14

0,0001

 

0,236

 14

0,408

Le résultat est très significatif pour l'une des deux épreuves de rappel différé, le rappel d'histoire ; il n'est pas significatif pour le rappel différé de visages.

Tâches informatisées

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

(sons neutres vs binauraux)

0,153

9

0,441

 

0,164

9

0,437

Les résultats pour ces deux tâches ne sont pas significatifs.

2. ASPECTS CLINIQUES

a. Effets des sons binauraux de fréquence alpha sur l'état subjectif de relaxation

Effet immédiat

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sons binauraux

-0,448

7

0,334

 

0,161

7

0,438

Sons neutres

-0,647

3

0,282

 

-0,683

3

0,271

Comparaison 2 groupes

-0,260

10

0,400

 

-0,706

10

0,248

Les résultats ne sont pas significatifs.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sons binauraux

-0,302

7

0,386

 

-0,839

7

0,214

Sons neutres

-0,134

3

0,451

 

-1,776

3

0,087

Comparaison 2 groupes

0,057

10

0,478

 

-0,877

10

0,201

Les résultats ne sont pas significatifs.

b. Effets de l'entraînement à dix semaines

Effet de l'entraînement

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sujets entraînement

-0,579

5

0,294

 

0,558

5

0,300

Sujets contrôles

-1,353

5

0,117

 

1,242

5

0,135

Les résultats ne sont pas significatifs.

Effet de l'entraînement

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

P

Sujets entraînement

-1,820

5

0,064

 

0,108

5

0,459

Sujets contrôles

-2,875

5

0,017

 

-0,312

5

0,416

Les résultats sont significatifs pour la sous échelle « évaluation comportementale » mais pas pour celle « tension cognitive ».

Effets de l'entrainement de dix semaines sur l'humeur

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

-2,015

5

0,050

Sujets contrôles

1,732

5

0,072

Comparaison 2 groupes

-2,629

 10

0,013

L'humeur de tous les sujets s'est significativement améliorée au cours des dix semaines, la différence entre les deux groupes est cependant significative.

Effets de l'entrainement de dix semaines sur l'anxiété

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

2,423

5

0,030

Sujets contrôles

1,464

5

0,102

Comparaison 2 groupes

0,542

 10

0,300

Les résultats sont significatifs, les scores des sujets entraînés sont significativement moins élevés à l'échelle HAD-Anxiété.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

-2,015

5

0,050

 

4,746

5

0,0025

Sujets contrôles

1,732

5

0,072

 

-0,274

5

0,3974

Comparaison 2 groupes

0,791

 10

0,227

 

2,966

 10

0,0071

Les résultats sont significatifs tant pour l'anxiété Etat que pour l'anxiété Trait.

Effets de l'entrainement de dix semaines sur les émotions

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

3,790

5

0,006

Sujets contrôles

0,714

5

0,254

Comparaison 2 groupes

-0,415

 10

0,344

Les résultats sont significatifs pour le score global à la TMMS, il y a eu traitement des émotions par les sujets s'étant entraînés.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

-0,919

5

0,200

Sujets contrôles

-2,220

5

0,039

Comparaison 2 groupes

-1,007

10

0,169

Les résultats sont significatifs pour le score global de la BVAQ.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

0,36115756

5

0,36637005

 

-0,12327842

5

0,45334441

Sujets contrôles

-2,80305955

5

0,01892837

 

-3,60555128

5

0,00772631

Comparaison 2 groupes

-1,5239012

 10

0,079256249

 

-1,35181773

 10

0,103108235

Les résultats sont significatifs pour les sous échelles de la BVAQ « verbalisation des émotions » et « vie fantasmatique ».

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

-1,452

5

0,103

 

3,782

5

0,006

Sujets contrôles

-0,522

5

0,312

 

0,480

5

0,326

Comparaison 2 groupes

0,710

 10

0,247

 

-0,829

 10

0,213

Les résultats sont significatifs pour la sous échelle «clarté des émotions » et proches du seuil de significativité pour « l'identification des émotions » de la TMMS.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

3,503

5

0,009

 

-0,501

5

0,319

Sujets contrôles

1,762

5

0,069

 

0,349

5

0,370

Comparaison 2 groupes

0,854

 10

0,206

 

0,578

 10

0,288

Les résultats sont significatifs pour la sous-échelle « attention prêtée aux émotions de la TMMS et ne le sont pas pour la sous-échelle « analyse des émotions » de la BVAQ.

Comparaison sujet à lui-même

t. Student

ddl

P

 

t. Student

ddl

p

Sujets entraînés

-1,581

5

0,087

 

1,250

5

0,133

Sujets contrôles

-1,387

5

0,112

 

-0,382

5

0,359

Comparaison 2 groupes

0,687

 10

0,254

 

-1,063

 10

0,156

Les résultats bien que marqués ne sont pas significatifs pour la sous-échelle « excitabilité émotionnelle » de la BVAQ ni pour la sous-échelle « régulation » de la TMMS.

V. SYNTHESE DES RESULTATS

Nous ne présenterons en synthèse et ne discuterons dans ce travail que la partie « aspects neuropsychologiques » de cette étude, réservant la discussion sur les aspects cliniques, dont le protocole et les résultats ont été présentés dans les chapitres précédents, pour un travail de thèse. Outre le problème de doubler le volume de ce mémoire, il nous paraît en effet plus intéressant de réserver la discussion des effets des sons binauraux induisant des ondes alpha sur l'humeur, l'anxiété et le traitement des émotions pour le moment où l'on pourra comparer ces effets chez des sujets sains, qui nous serviront de groupe contrôle, et chez des sujets appartenant à une, ou plusieurs population (s) clinique (s).

TABLEAU DE SYNTHESE DES RESULTATS

 
 

Moyenne sous sons binauraux

Moyenne sous sons neutres

ATTENTION ET MEMOIRE DE TRAVAIL

 
 
 

Alerte tonique

Tâche "haute tension"

615,441

721,868

Temps de Réaction en ms

 

TMT-A

4,67

-0,96

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

"Shifting"

TMT-B

16,06

3,71

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

TMT B - A

12,64

4,68

Différence de Temps de réalisation en s

Résistance à l'interférence

Tâche "Stroop"

0,246

0,506

score d'interférence

 

Test de stroop score d'interférence

-0,71

-0,66

score d'interférence

 

Test de Stroop score 4

5,25

8,38

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

Attention sélective

Tâche "cherchez l'intrus"

5,909

5,875

Temps moyen de réalisation en s

 

Tâche "comparaison écriture"

8,429

8,618

Temps moyen de réalisation en s

Attention soutenue

D2 score de performance globale

71,88

59,38

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

D2 score de concentration

35,00

32,71

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

Mémoire immédiate

MEM III: Empans chiffres

0,13

0,63

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

MEM III: Empans visuels

1,37

1,00

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

MEM III: Rappel d'histoire

1,375

-0,625

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

MEM III: Rappel de visages

8,125

4,375

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

Tâche "tour du monde"

27,051

26,655

Temps moyen de réalisation en s

Mémoire de travail

MEM III empans chiffres inversés

1,875

-0,625

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

MEM III empans visuels inversés

1,00

0,25

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

Tâche: "Garçon SVP"

55,664

81,118

Temps moyen de réalisation en s

 

Tâche "dernier mot"

2,562

2,169

Performance

MEMOIRE EPISODIQUE

 
 
 

Verbale

MEM III: rappel d'histoire différé

4,875

-1,25

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

 

Tâche "mémoire d'éléphant"

30,512

31,142

Nombre de mots rappelés (/ 50)

 

Fausses reconnaissances

1,95

2,07

Nombre de fausses reconnaissances

Visuelle

MEM III Rappel de visage différé

-0,25

-0,25

Evolution de la performance (score 2 - score 1)

VI. DISCUSSION

Concernant les tests neuropsychologiques, nous avons comparé tout d'abord chaque sujet à lui-même (performance au deuxième test - performance au premier test), afin de rechercher une amélioration significative des performances entre les deux tests. Puis nous avons comparé l'amélioration de la performance des sujets 1 à 8 ayant écouté des sons binauraux lors de la seconde passation (groupe 2), à l'amélioration de la performance des sujets 9 à 16 qui ont écouté un son neutre lors de la seconde passation (groupe 1).

Concernant les tâches informatisées, nous avons comparé chaque sujet à lui-même; le groupe 2 correspond à la réalisation des tâches sous écoute des sons binauraux tandis que le groupe 1 correspond à la réalisation des tâches sous écoute de son neutre.

1. Interprétation des résultats

Les comparaisons de moyennes (T.de Student) montrent plusieurs résultats significatifs. Ainsi, nous trouvons chez les sujets du groupe 2 (écoute de sons binauraux) :

- Une augmentation significative de la vitesse de traitement de l'information.

Les résultats au Trail Making Test -Forme A- montrent une amélioration significative des performances du groupe 2 (p = 0,03), amélioration qui ne peut être expliquée par l'effet d'apprentissage du test puisque le groupe 1 obtient une amélioration non significative de ses performances (p = 0,38) ; en outre, quand on compare les moyennes de l'amélioration des performances des deux groupes, nous pouvons remarquer que le groupe 1 a baissé sa performance (- 0,96) tandis que le groupe 2 l'a augmentée (+ 4,67) ; cette différence entre les deux groupes est significative à 93 % (p = 0,07).

À la tâche informatisée « haute tension » qui requiert une bonne alerte tonique et un traitement rapide de l'information, le temps de réaction moyen du groupe 1 est de 721 ms tandis que celui du groupe 2 est de 615 ms ; la différence est significative p =0,03).

À la tâche informatisée « ne vous laissez pas tenter », qui correspond à une version informatisée du test de Stroop, les sujets du groupe 1 mettent en moyenne 0,5 secondes à réagir par item en situation d'interférence, tandis que les sujets du groupe 2 mettent la moitié de ce temps, soit 0,24 secondes cette différence est significative à 97 % (p = 0,03).

- Des effets perturbateurs possibles sur la flexibilité cognitive mais une augmentation de la résistance à l'interférence.

En effet, les résultats au TMT-forme B montrent une augmentation des performances moyennes de 3,71 pour le groupe 1 est de 16,06 pour le groupe 2. La différence entre les deux groupes n'est pas significative (p = 0,23), mais l'amélioration des performances entre les deux épreuves, si elle est plus significative pour le groupe 2 (p = 0,12) que pour le groupe 1 (p = 0,37), n'atteint pas pour autant le seuil de significativité, alors que nous avons vu que les sujets 2 traitaient l'information et réalisaient la tâche beaucoup plus rapidement que les sujets 1. On aurait pu donc s'attendre à une performance aussi bonne pour la forme B. du TMT, à moins que les sons binauraux ne perturbent cette performance.

Nous avons vu que pour une tâche informatisée de type Stroop, les sujets du groupe 2 traitaient l'information significativement plus rapidement que les sujets du groupe 1, et ce malgré l'interférence. Ce résultat est confirmé par les performances des sujets au score 4 du test de Stroop (épreuve d'interférence). Cependant, pour cette épreuve les deux groupes améliorent significativement leurs performances, le groupe 1 les améliore en moyenne de 8,6 couleurs dénommées (p = 0,004) tandis que le groupe 2 les améliore en moyenne de 5,25 couleurs dénommées (p = 0,007) ; On donc peut supposer un effet d'apprentissage important pour ce test. La différence entre les deux groupes n'est pas significative (p = 0,14) mais malgré tout importante. On peut se poser la question de l'effet perturbateur des sons binauraux de fréquences alpha sur cette tâche.

En ce qui concerne, toujours dans le test de Stroop, le score d'interférence qui rappelons-le est la différence entre le nombre de rectangles de couleurs dénommées sur la carte C et le nombre de couleurs de mots dénommés sur la carte B (score 4), si l'interférence est amoindrie par les sons binauraux de fréquences alpha, alors nous attendons à ce que le score d'interférence soit moins important lors de la deuxième passation que lors de la première, et par conséquent à ce que la différence Temps 2 - Temps 1 soit négative. Il faudra là aussi tenir compte de l'effet d'apprentissage. En ce qui concerne la différence moyenne de ces scores d'interférence, elle est de - 0,66 pour le groupe 1 qui s'est donc amélioré mais pas de manière significative (p= 0,37) et de - 0,71 pour le groupe 2, ce qui montre que le groupe 2 semble résister l'interférence un peu mieux que ne l'expliquerait l'effet d'apprentissage, mais sans toutefois atteindre le seuil de significativité (p = 0,16) ; la différence entre les deux groupes n'est pas significative bien qu'importante (p = 0,19).

- Des résultats à recontrôler concernant l'attention soutenue.

L'évolution dans les deux groupes est significative tant au niveau du score de performance globale (groupe 1, p=0,0004 ; groupe 2, p = 0,0001), que du score de concentration (groupe 1, p = 0,002 ; groupe 2, p = 0,0006). Ces résultats montrent l'effet d'apprentissage très important de ce test ; il sera préférable d'en utiliser un autre par la suite.

- Une action significative sur la mémoire immédiate, mais différente selon les tâches 

Dans les épreuves d'empan, les sujets du groupe 1 ont légèrement amélioré leurs performances à l'empan auditif, chiffré (p = 0,15 ; p = 0,43 pour le groupe 2) tandis que les sujets du groupe 2 ont beaucoup mieux amélioré leurs performances à l'empan visuel (p =0,04 ; p = 0, 67 pour le groupe 1).

En ce qui concerne le rappel immédiat d'une histoire entendue, l'évolution des performances est meilleure chez les sujets du groupe 2 (p = 0, 13 ; p = 0,36 pour le groupe 1) avec une différence entre les deux groupes significative à 82 % (p = 0,18).

Comme pour les empans, la mémoire visuelle semble davantage bénéficier de l'écoute des sons binauraux de fréquences alpha : les sujets du groupe 1 rappellent en moyenne 4,37 visages supplémentaires, ce qui est significatif (p = 0,03) tandis que les sujets du groupe 2 en rappellent près du double, soit 8,12 (p= 0,002). La différence entre eux les deux groupes est significative à 90 % (p= 0,1).

Une amélioration significative des performances de la mémoire de travail.

Les subtests principaux de l'échelle d'évaluation de la mémoire de Wechsler (MEM III) permettant une évaluation de la mémoire de travail sont les empans inversés.

Concernant les empans visuels inversés, les sujets du groupe 1 ont en moyenne amélioré leurs performances de 0,25, ce qui n'est pas significatif (p = 0, 32) tandis que les sujets du groupe 2 ont amélioré leurs performances en moyenne de 1, ce qui est significatif à 85 % (p= 0,15). La différence entre les deux groupes n'est cependant pas significative (p= 0,24).

Concernant les empans auditifs inversés (chiffres) les résultats sont encore plus marqués et cette fois-ci significatifs. Les sujets du groupe 1 montrent une chute de performance (-0, 625) tandis que les sujets du groupe 2 voient leurs performances augmentées de 1,87 points en moyenne (p = 0,01). La différence entre les deux groupes est significative à 97 % (p = 0, 03).

L'amélioration des performances de la mémoire de travail durant l'écoute de sons binauraux de fréquences alpha est confirmée par les résultats des sujets aux tâches informatisées. Ainsi, lors de l'exercice « dernier mot » (rappelons ici qu'il s'agit à la fois de se rappeler de plusieurs phrases ainsi que spécifiquement du dernier mot de chaque phrase ; le programme pose une question de compréhension sur chaque phrase et ensuite le sujet doit taper le dernier mot de chaque phrase, dans l'ordre d'apparition des phrases), les sujets réussissaient mieux cette tâche lorsqu'ils écoutaient des sons binauraux que des sons neutre (p = 0,16). Les résultats à l'exercice « garçon s'il vous plaît ! » (Il s'agit de replacer les plats commandés par quatre convives) sont encore plus significatifs : les sujets font moins d'erreurs d'attribution des plats et ce en un temps plus court (p = 0, 03).

Une amélioration significative de la mémoire verbale épisodique.

A l'épreuve du rappel d'histoire différé de la MEM III, le groupe 1 perd en moyenne 1,25 points (p = 0,12) tandis que le groupe 2 en gagne 4,87 (p = 0,0004). Rappelons ici le protocole de ce test : une histoire courte est lue au sujet qui la répète immédiatement après (score de mémoire immédiate et vérification de l'encodage). L'encodage est alors renforcé par une répétition de l'histoire en prévenant le sujet que cette histoire lue sera redemandée une demi-heure plus tard. Bien entendu, deux histoires différentes ont été présentées aux sujets d'une passation de la série de tests à l'autre (histoire A et histoire B de la MEM III). La différence d'évolution des performances entre les groupes 1 (sons neutres) et 2 (sons binauraux) est très significative (p = 0,001).

Par contre, il n'y a aucune différence entre les deux groupes en ce qui concerne la mémoire visuelle épisodique évaluée par l'épreuve « reconnaissance des visages » de la MEM III. La moyenne des deux groupes est exactement la même, ils perdent en moyenne O, 25 points.

Au niveau clinique, nous avons observé une action importante des sons binauraux de fréquences alpha sur l'humeur, l'anxiété et le traitement des émotions, tant par les résultats significatifs obtenus au score des échelles HAD, STAI, BVAQ et TMMS que par les conclusions des entretiens bilan que nous avons eues avec les sujets qui se sont entraînés. Nous expliciterons ces résultats et les discuterons dans le cadre d'une thèse.

Ces divers résultats vont en grande partie dans le sens des études citées dans la première partie, tout en les complétant en ce qui concerne le traitement des émotions. Par ailleurs, l'effet des sons binauraux n'ont jamais à notre connaissance été testé au moyen des tests neuropsychologiques standardisés habituellement utilisés pour les bilans. Nous retrouvons bien des effets sur l'apprentissage et sur la mémorisation comme cela a déjà été démontré, ainsi qu'au niveau clinique sur l'humeur et l'anxiété.

Par contre, nous trouvons par nos résultats que les sons binauraux dont la différence de fréquences appartient à la gamme des ondes alpha pourraient avoir une action sur certaines composantes de l'attention. Les études citées utilisaient l'entraînement avec des ondes plus rapides, bêta. Leurs auteurs postulaient que par exemple les personnes souffrant de déficit du trouble de l'attention avaient du mal à inhiber leurs ondes thêta et alpha et à produire des ondes bêta, d'où le trouble. D'après nos résultats préliminaires avec l'utilisation de sons induisant des ondes alpha, les fréquences de 8 à 10 Hz sembleraient avoir une action positive sur l'alerte tonique, la vitesse de traitement de l'information, la résistance à l'interférence et les performances de la mémoire de travail. Il semble donc intéressant de poursuivre nos investigations dans cette voie est de vérifier nos résultats auprès d'une population clinique.

En ce qui concerne l'action des sons binauraux sur le traitement de l'émotion, nous n'avons trouvé à ce jour aucune étude publiée. De même que pour l'attention et la mémoire de travail, les résultats préliminaires auxquels nous avons abouti nous laissent entrevoir que de nombreuses interactions entre sons binauraux induisant des ondes alpha et traitements émotionnels.

NOTES SUBJECTIVES DES SUJETS DURANT L'ENTRAÏNEMENT

Durant l'entraînement des six sujets de notre recherche, nous avons été régulièrement en contact avec eux et avons noté leurs impressions semaine après semaine. Parmi les remarques recueillies, il est intéressant de constater que :

- l'un des sujets, musicien amateur par ailleurs, a déclaré avoir plus de facilités que d'habitude pour jouer à la guitare certains morceaux difficiles habituellement pour lui (Brassens par exemple), lorsqu'il écoutait le CD fourni, ou bien immédiatement après ;

- deux des sujets, pratiquant le théâtre amateur, ont déclaré mieux retenir les textes qu'ils devaient apprendre depuis qu'ils pratiquaient cet entraînement ;

- deux des sujets, étudiants en plus de leur travail à plein temps, ont trouvé qu'ils ressentaient moins la fatigue en étudiant avec le casque et les sons binauraux ;

- l'un des sujets a dû arrêter l'entraînement, les sons binauraux fournis lui donnant une sensation de tête qui tourne. Ce même sujet n'a pas ressenti cet effet désagréable lors d'essais de sons binauraux induisant d'autres fréquences ;

- quand les sujets écoutaient les sons binauraux le soir, ils ont noté que certains soirs les sons les détendaient et les aidaient à s'endormir tandis que d'autres soirs, sans raison apparente, les sons semblaient provoquer l'effet inverse et les énerver.

2. Dispositif d'entretien en face à face

Comme nous l'avons décrit dans notre protocole, nous avons tenté d'inclure l'écoute de sons binauraux dont la différence de fréquences était de 8 à 10 Hz dans un dispositif d'entretien du type EMDR ». Les sujets ayant accepté de participer à cette partie de l'expérience ont reçu pour consigne de raconter, avec le casque sur les oreilles, un événement de vie émotionnellement chargé. Après l'évocation de cet événement, les sujets devaient associer à cet événement tout ce qui leur venait à l'esprit et tout ce qu'ils ressentaient.

Selon notre engagement vis-à-vis des sujets (voir document d'information en annexe), nous ne pourrons évoquer ici ce qui a été dit. Ce qui ressort de cette expérience est que les sujets ont trouvé très facile de parler de l'événement qu'ils ont choisi, certains ayant pu comparer avec des thérapies qu'ils avaient suivies dans le passé. Nous avons noté une fluidité des associations d'idées et les sujets semblaient accéder plus facilement à une nouvelle vision de l'événement, à une nouvelle compréhension. Considérant qu'il n'y a eu à chaque fois qu'un seul entretien de ce type pour chaque sujet, il nous a semblé que l'évocation de l'événement et les associations liées à cet événement ont pu être facilitées, soit par les sons eux-mêmes, soit par le dispositif. En effet, nous avons rarement obtenu une telle richesse d'évocation lors des entretiens que nous menons en service de psychiatrie adulte. Il nous semble donc intéressant de développer nos recherches dans cette direction.

3. Limites de l'étude - validité des conclusions

Nous n'avons pu tester dans cette étude, pour des raisons de temps, qu'une seule gamme de fréquences (fréquences alpha). Il faudrait par la suite envisager le même type d'études avec les autres gammes d'ondes cérébrales, afin de vérifier ce qui est spécifique à chaque fréquence d'ondes.

Par ailleurs, même s'il a déjà été montré par d'autres études que les sons binauraux induisaient des changements dans les ondes cérébrales, il serait mieux de compléter nos études à venir par des enregistrements EEG. Les effets indésirables parfois ressentis par les sujets ainsi que les effets inverses observés par les mêmes sujets à des moments différents (endormissement ou excitation par exemple) donnent à penser qu'il est fondamental de prendre en compte la ligne de base des ondes cérébrales du sujet, et de choisir les sons binauraux à utiliser en fonction de cette ligne de base et selon les buts que l'on se fixe.

Enfin, nos résultats ont été obtenus sur des sujets sains et volontaires pour cette étude. Déjà, lors de cette étude, nous avons constaté à quel point la motivation était importante pour que les sujets acceptent un entraînement. Plusieurs de nos sujets initiaux ont abandonné l'expérience et, curieusement, ce sont ces mêmes sujets qui auraient été le plus susceptibles de bénéficier de ses effets. Cette question cruciale de la motivation se posera inévitablement lors de l'application à une population clinique. On sait que chez beaucoup de patients existe une résistance au changement et par ailleurs le dispositif tel que nous l'imaginons est basé sur un entraînement à la maison. Comment dans ces conditions s'assurer de la compliance des patients ?

VII. PERSPECTIVES ET PROLONGEMENTS

Suite à nos résultats préliminaires, nous pouvons envisager de nombreuses perspectives d'application à notre dispositif :

En psychologie clinique, l'introduction de sons binauraux serait intéressante à évaluer dans les prises en charge des troubles anxieux, des troubles dépressifs, des traumatismes et de certains troubles de la personnalité. De nombreuses applications sont envisageables également en tant qu'adjuvants dans la prise en charge des comportements addictifs.

Les effets physiologiques de l'écoute de ce type de sons (production de béta endorphines, de sérotonine et d'autres neurotransmetteurs et hormones) ouvrent de nombreuses voies de recherche d'applications en gérontologie, en cancérologie et dans tous les domaines de la médecine dans lesquelles le contrôle de la douleur est important à prendre en compte.

Les aspects neuropsychologiques des effets des sons binauraux sont également des pistes de recherche sur les applications possibles lors de prise en charge de traumatisés crâniens et de rééducations spécifiques de fonctions cognitives.

Bien évidemment, l'une des premières applications sera le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité puisqu'actuellement en France la seule prise en charge proposée est palliative par voie médicamenteuse, avec les conséquences à long terme possible, alors que les prises en charge par des sons binauraux ou par le neurofeedback induisent des changements qui tiennent dans le temps et qui ont été validés par l'imagerie cérébrale.

Pour la suite de notre étude, dans le cadre d'une thèse, après avoir développé la discussion sur nos résultats concernant les effets cliniques ainsi que ceux concernant le traitement des émotions, nous envisageons de tenter de valider la prise en charge neuropsychologique d'une fonction cognitive par l'utilisation de sons binauraux, ainsi que la prise en charge d'un trouble rencontré en psychopathologie clinique. De cette manière, nous espérons montrer que ce dispositif a de multiples applications, dans différents domaines, et qu'il peut être un outil de choix pour les psychologues, outil qui peut s'adapter à toutes les orientations des cliniciens.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Relativement développée aux États-Unis et au Canada mais quasiment confidentielle en France, l'utilisation des sons binauraux dans les prises en charge, que ce soit en neuropsychologie, en médecine, ou en psychopathologie, sera espérons-nous amenée à se développer. Si par ce travail nous avons apporté à cette technique une « coloration » neuropsychologique, il faut savoir que de nombreux cliniciens outre-Atlantique l'utilisent dans un dispositif de type psychanalytique, afin de favoriser l'élaboration, la verbalisation, les associations libres, la vie fantasmatique, la réminiscence des rêves, le travail sur les émotions etc. Pour notre part, nous envisageons à moyen terme plutôt de l'inclure dans un dispositif psychothérapeutique en face à face, inspiré du protocole EMDR, tel que nous l'avons décrit plus haut.

Nous avons montré l'année dernière, dans le cadre de notre mémoire de DESS de psychologie clinique, l'efficacité de la prise en charge du trouble de déficit de l'attention chez des enfants suivis en institut médico-éducatif par des logiciels de remédiation cognitives. Nous envisageons également une application conjointe des sons binauraux et de ce type de logiciel afin de renforcer leurs effets mutuels, pour les prises en charge neuropsychologique ainsi que pour les prises en charge des troubles de déficit l'attention avec hyperactivité.

Enfin, il faut noter que l'entraînement aux sons binauraux fait partie des techniques de « développement personnel » et que l'on trouve sur Internet de nombreux sites de passionnés et une liste d'échanges sur le sujet, en anglais ( http://health.groups.yahoo.com/group/bwgen/) , qui réunit à ce jour plus de 5500 membres dans le monde entier. Nous pensons qu'il existe actuellement un engouement pour les techniques de stimulation cognitive, ce qui nous semble confirmé par les ventes d'un nouveau type de jeux sur consoles, basé un entraînement des fonctions cognitives.

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Institut Monroe : http://www.monroeinstitute.com

Logiciel Brain Waves Generator: http://www.bwgen.com/

Tableaux de résultats

Tests neuropsychologiques

 

Sujet 1

Sujet 2

Sujet 7

Sujet 8

Sujet 4

Sujet 5

Sujet 6

Sujet 10

Sujet 11

Sujet 12

Sujet 13

Sujet 16

Sujet 3

Sujet 14

Sujet 15

Sujet 9

TMT A 1

25,15

36

23,46

28,09

19,75

20,25

32,12

37,7

17,13

12

17

28,25

21,96

22

24,72

22,28

TMT A 2

23,8

33,8

26,15

17,94

19

18

21,5

25

13

31,85

20

19,41

15,95

26

22,82

24

Evolution performance

1,35

2,2

-2,69

10,15

0,75

2,25

10,62

12,7

4,13

-19,85

-3

8,84

6,01

-4

1,9

-1,72

TMT B 1

120

100

80

120

51,88

57,1

56,5

93

37

69

53

51,69

48,5

120

58,28

56,15

TMT B 2

45,8

100

100

61

47,2

39

37

120

38,54

120

44,42

38

56

55

63

49

Evolution performance

74,2

0

-20

59

4,68

18,1

19,5

-27

-1,54

-51

8,58

13,69

-7,5

65

-4,72

7,15

TMT score B-A 1

94,85

64

56,54

91,91

32,13

36,85

34,38

55,3

19,87

57

36

23,44

26,54

98

33,56

33,87

TMT score B-A 2

22

66,2

73,85

43,06

28,2

21

15,5

95

25,54

88,15

24,42

18,49

40,05

29

40,18

25

Evolution performance

72,85

-2,2

-17,31

48,85

3,93

15,85

18,88

-39,7

-5,67

-31,15

11,58

4,95

-13,51

69

-6,62

8,87

Stroop score 1 T1

100

115

138

122

114

135

128

117

120

120

130

150

102

97

119

124

Stroop score 1 T2

130

117

150

124

118

144

145

125

120

114

144

160

108

100

127

134

Evolution performance

30

2

12

2

4

9

17

8

0

-6

14

10

6

3

8

10

Score d'erreur 1 T1

1

2

1

1

0

0

0

0

0

2

3

0

1

0

1

1

Score d'erreur 1 T2

1

2

2

1

0

0

0

1

1

0

4

0

1

0

0

0

Evolution performance

0

0

-1

0

0

0

0

-1

-1

2

-1

0

0

0

1

1

Stroop score 2 T1

97

90

128

130

123

128

140

113

113

95

128

137

89

98

96

120

Stroop score 2 T2

125

95

133

133

115

130

150

120

115

107

123

142

98

95

96

139

Evolution performance

28

5

5

3

-8

2

10

7

2

12

-5

5

9

-3

0

19

score d'erreur 2 T1

3

5

2

2

1

1

0

2

1

4

4

0

3

2

1

1

Score d'erreur 2 T2

2

1

2

0

1

3

1

2

1

1

6

2

3

1

0

1

Evolution performance

1

4

0

2

0

-2

-1

0

0

3

-2

-2

0

1

1

0

Stroop score 3 T1

72

69

73

78

99

90

82

78

80

80

80

92

81

67

62

72

Stroop score 3 T2

103

78

78

89

105

99

94

73

92

82

86

105

90

74

70

86

Evolution performance

31

9

5

11

6

9

12

-5

12

2

6

13

9

7

8

14

Score d'erreur 3 T1

3

1

5

1

1

8

4

3

4

10

7

2

4

3

1

3

Score d'erreurs 3 T2

2

3

4

1

0

4

3

2

3

2

9

1

4

3

2

1

Evolution performance

1

-2

1

0

1

4

1

1

1

8

-2

1

0

0

-1

2

Stroop score 4 T1

45

31

37

50

57

60

53

38

52

38

43

58

45

40

41

44

Stroop score 4 T2

47

42

45

55

60

60

65

39

72

36

49

69

53

50

44

55

Evolution performance

2

11

8

5

3

0

12

1

20

-2

6

11

8

10

3

11

Score d'erreur 4 T1

2

1

2

2

2

8

5

4

2

7

8

2

6

0

2

6

Tests neuropsychologiques - suite.

 

Sujet 1

Sujet 2

Sujet 7

Sujet 8

Sujet 4

Sujet 5

Sujet 6

Sujet 10

Sujet 11

Sujet 12

Sujet 13

Sujet 16

Sujet 3

Sujet 14

Sujet 15

Sujet 9

Score d'erreur 4 T2

2

3

2

3

0

5

2

3

1

7

8

4

3

1

0

4

Evolution performance

0

-2

0

-1

2

3

3

1

1

0

0

-2

3

-1

2

2

Interférence Stroop 1

27

38

36

28

42

30

29

42

28

42

37

34

36

27

21

28

Interférence Stroop 2

56

36

33

34

45

39

29

34

20

46

37

36

37

24

26

31

Evolution performance

-29

2

3

-6

-3

-9

0

8

8

-4

0

-2

-1

3

-5

-4,25

D2 Indice GZ-F 1

449

368

364

518

506

526

603

386

516

367

521

616

465

493

487

398

D2 Indice GZ-F 2

488

466

448

579

574

582

644

514

588

377

601

636

520

582

544

490

Evolution performance

39

98

84

61

68

56

41

128

72

10

80

20

55

89

57

92

D2 indice KL 1

174

144

131

215

200

207

263

168

209

150

212

263

187

172

183

157

D2 indice KL 2

211

171

143

243

241

256

289

216

256

145

263

283

199

241

218

192

Evolution performance

37

27

12

28

41

49

26

48

47

-5

51

20

12

69

35

 

Empans chiffres 1

12

6

10

13

12

7

10

9

7

13

8

12

10

11

9

13

Empans chiffres 2

11

7

10

10

15

10

9

8

10

14

8

13

9

9

10

15

Evolution performance

-1

1

0

-3

3

3

-1

-1

3

1

0

1

-1

-2

1

2

Empans visuels 1

12

7

4

9

7

6

7

7

7

7

7

3

8

5

6

6

Empans visuels 2

11

6

9

10

5

11

8

10

8

6

8

6

8

8

6

7

Evolution performance

-1

-1

5

1

-2

5

1

3

1

-1

1

3

0

3

0

 

E. chiffres inversés 1

6

4

5

8

8

6

4

5

8

6

6

7

7

7

5

5

E. chiffres inversés 2

9

4

7

13

10

9

4

5

7

5

5

0

9

6

5

9

Evolution performance

3

0

2

5

2

3

0

0

-1

-1

-1

-7

2

-1

0

4

E. visuel inversé 1

8

6

6

6

6

8

8

7

7

8

6

6

6

8

7

7

E. visuel inversé 2

9

4

7

9

3

10

13

8

6

7

8

7

8

9

5

7

Evolution performance

1

-2

1

3

-3

2

5

1

-1

-1

2

1

2

1

-2

0

Rappel histoire 1

17

16

14

19

16

16

18

12

14

13

16

10

20

15

15

17

Rappel histoire 2

22

18

17

14

19

19

20

10

19

18

16

11

11

12

17

11

Evolution performance

5

2

3

-5

3

3

2

-2

5

5

0

1

-9

-3

2

-6

Rappel différé H.1

12

16

13

14

15

15

16

10

18

15

15

16

18

16

15

16

Rappel différé H.2

19

19

13

18

23

20

22

16

21

13

13

15

12

14

17

14

Evolution performance

7

3

0

4

8

5

6

6

3

-2

-2

-1

-6

-2

2

-2

Rappel visages 1

24

36

29

33

45

37

42

34

35

33

29

38

37

32

38

30

Rappel visages 2

43

44

39

44

44

45

46

40

45

34

39

35

34

40

40

40

Evolution performance

19

8

10

11

-1

8

4

6

10

1

10

-3

-3

8

2

10

Rappel visages différé 1

37

32

38

32

41

39

44

38

37

36

36

35

39

32

40

38

Rappel visages différé 2

44

38

36

30

42

39

45

29

36

36

34

39

34

37

39

36

Evolution performance

7

6

-2

-2

1

0

1

-9

-1

0

-2

4

-5

5

-1

-2

Tableaux de résultats

Tâches informatisées

 

Sujet 1

Sujet 2

Sujet 7

Sujet 8

Sujet 4

Sujet 5

Sujet 6

Sujet 10

Sujet 11

Sujet 9

 

Alerte tonique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Haute tension 1

560,82

734,02

793,8

921,59

442

717

621,6

951,19

597,87

878,72

1 = Sons neutres

Haute tension 2

520

645,36

572,2

620,21

509,3

712,4

727,8

648

641,48

557,73

2 = Sons binauraux

Résistance à l'interférence

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Stroop score interférence 1

0,56

0,45

1,66

0,35

0,35

0,85

0,39

0,05

0,2

0,2

 

Stroop score interférence 2

0,2

0,5

0,62

0,1

0,2

0,05

0,32

0,35

0,1

0,02

 

Attention sélective

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Intrus 1

4,71

6,16

5,8

6,03

6,06

4,21

6,54

7,53

6,01

5,7

 

Intrus 2

4,53

8,28

8,78

5,63

5,71

4,75

5,59

5

5,55

5,27

 

Attention sélective et soutenue

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Comparaison caractères 1

12,48

11,19

13

7,5

7,3

4,21

6,3

9,6

6,5

8,1

 

Comparaison caractères 2

11,02

12,43

10

6,8

6,99

4,75

8,8

9,5

8,1

5,9

 

Mémoire immédiate et MT

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Tour du monde 1

23,27

26,61

59,6

19,17

19,54

24,12

19,95

38,04

18,3

17,95

 

Tour du monde 2

20,41

30,38

32,34

18,24

17,95

43,25

22,72

36,9

23,94

24,38

 

Mémoire de travail

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Garçon SVP 1

98,28

12,5

178,3

160

9,25

80

57,84

43,42

125,33

46,28

 

Garçon SVP 2

76,57

13,75

120

73,84

8

112

7,25

40,57

54

50,66

 

Mémoire de travail

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dernier mot score rectifié 1

1,73

0,57

0,5

1,2

3,76

1

4,03

2,4

5,5

1

 

dernier mot score rectifié 2

3,18

2,01

1

2,75

4

1,58

1,8

2,23

4,6

2,47

 

Mémoire épisodique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Score mémoire d'éléphant 1

17,89

20

42,7

27,2

40

14,7

43,8

33,33

28

43,8

 

Score mémoire d'éléphant 2

19,39

20,52

33,33

40

49

31,42

28,14

21,66

38,33

23,33

 

Fausses reconnaissances 1

2,5

1,5

1

4

0

6,2

1

2,5

1,5

0,5

 

Fausses reconnaissances 2

4

0,5

1

2

0

1

3

3,5

1

3,5

 

Tableaux de résultats

Echelle de relaxation de Crist

 

Sujet 1

Sujet 2

Sujet 3

Sujet 4

Sujet 5

Sujet 6

Sujet 7

Sujet 8

Sujet 9

Sujet 10

Sujet 11

Sujet 12

 

Homme

Homme

Homme

Femme

Femme

Femme

Homme

Homme

Homme

Femme

Femme

Femme

Relaxation Total 1

184

196

166

156

160

169

163

173

177

185

160

134

Relaxation Total 2

197

201

149

111

193

189

158

175

173

191

194

150

Relaxation Total 1

184

196

166

156

160

169

163

173

177

185

160

134

Relaxation Total 3

198

175

160

177

173

170

144

158

163

204

214

166

Evolution (T3-T1)

14

-21

-6

21

13

1

-19

-15

-14

19

54

32

Tension physiologique 1

71

74

70

64

67

62

71

72

75

75

66

65

Tension physiologique 2

74

74

70

55

68

68

68

72

72

75

75

66

Tension physiologique 1

71

74

70

64

67

62

71

72

75

75

66

65

Tension physiologique 3

70

63

73

69

62

63

57

62

58

73

75

68

Evolution (T3-T1)

-1

-11

3

5

-5

1

-14

-10

-17

-2

9

3

Evaluation comportementale 1

66

75

59

51

48

71

50

58

58

62

53

45

Evaluation comportementale 2

74

79

42

22

69

73

50

58

56

68

72

49

Evaluation comportementale 1

66

75

59

51

48

71

50

58

58

62

53

45

Evaluation comportementale 3

78

70

64

63

67

69

59

55

76

81

89

57

Evolution (T3-T1)

12

-5

5

12

19

-2

9

-3

18

19

36

12

Tension cognitive 1

47

47

37

41

45

36

42

43

44

48

41

24

Tension cognitive 2

49

48

37

34

50

48

40

45

45

48

47

35

Tension cognitive 1

47

47

37

41

45

36

40

43

44

48

41

24

Tension cognitive 3

50

42

33

45

44

38

28

41

38

50

50

41

Evolution (T3-T1)

3

-5

-4

4

-1

2

-12

-2

-6

2

9

17

EN BLEU: SUJETS ENTRAÎNÉS

Tableaux de résultats

Echelles cliniques

Echelles cliniques

Sujet 1

Sujet 2

Sujet 3

Sujet 4

Sujet 5

Sujet 6

Sujet 7

Sujet 8

Sujet 9

Sujet 10

Sujet 11

Sujet 12

Homme

Homme

Homme

Femme

Femme

Femme

Homme

Homme

Homme

Femme

Femme

Femme

HAD- Anxiété 1

5

7

5

8

8

14

10

5

11

4

10

11

HAD-Anxiété 2

4

4

3

6

7

5

3

5

6

5

11

9

Evolution (différence T2-T1)

1

3

2

2

1

9

7

0

5

-1

-1

2

HAD-Dépression 1

2

1

1

4

10

2

3

2

5

3

6

4

HAD-dépression 2

6

2

3

2

12

6

2

0

6

2

6

1

Evolution (différence T2-T1)

-4

-1

-2

2

-2

-4

1

2

-1

1

0

3

STAI ETAT 1

46

23

38

43

35

43

45

29

29

27

30

43

STAI ETAT 2

23

25

43

31

42

32

48

30

27

31

27

33

Evolution (différence T2-T1)

23

-2

-5

12

-7

11

-3

-1

2

-4

3

10

STAI TRAIT 1

35

34

45

37

54

49

52

39

34

32

56

51

STAI TRAIT 2

25

27

44

30

43

36

50

38

45

33

58

44

Evolution (différence T2-T1)

10

7

1

7

11

13

2

1

-11

-1

-2

7

BVAQ

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

verbalisation 1

18

23

28

23

34

18

26

26

19

22

35

13

verbalisation 2

20

26

29

20

34

12

28

30

18

24

37

15

Evolution (différence T2-T1)

2

3

1

-3

0

-6

2

4

-1

2

2

2

Vie fantasmatique 1

26

21

21

12

23

14

23

23

19

20

12

30

Vie fantasmatique 2

21

24

21

16

24

12

25

23

22

21

15

34

Evolution (différence T2-T1)

-5

3

0

4

1

-2

2

0

3

1

3

4

Identification émotions 1

14

20

20

9

24

13

20

17

26

13

23

32

Identification émotions 2

19

30

22

8

30

9

23

24

21

11

28

30

Evolution (différence T2-T1)

5

10

2

-1

6

-4

3

7

-5

-2

5

-2

EN BLEU: SUJETS ENTRAÎNÉS

Tableaux de résultats

Echelles cliniques - suite

Echelles cliniques

Sujet 1

Sujet 2

Sujet 3

Sujet 4

Sujet 5

Sujet 6

Sujet 7

Sujet 8

Sujet 9

Sujet 10

Sujet 11

Sujet 12

Homme

Homme

Homme

Femme

Femme

Femme

Homme

Homme

Homme

Femme

Femme

Femme

Excitabilité émotionnelle 1

21

20

20

25

17

12

20

26

22

24

14

20

Excitabilité émotionnelle 2

25

19

19

25

21

16

19

26

22

26

17

21

Evolution (différence T2-T1)

4

-1

-1

0

4

4

-1

0

0

2

3

1

analyse des émotions 1

14

18

13

9

19

13

13

18

24

16

9

14

analyse des émotions 2

19

17

19

9

19

8

14

17

22

16

9

15

Evolution (différence T2-T1)

5

-1

6

0

0

-5

1

-1

-2

0

0

1

TMMS 1

71

62

81

65

96

57

65

79

81

47

81

86

TMMS 2

68

55

80

55

82

47

76

85

71

47

80

52

Evolution (différence T2-T1)

-3

-7

-1

-10

-14

-10

11

6

-10

0

-1

-34

Attention aux émotions 1

35

24

37

32

35

24

25

38

35

18

30

36

Attention aux émotions 2

33

23

34

26

30

23

27

37

29

17

21

15

Evolution (différence T2-T1)

-2

-1

-3

-6

-5

-1

2

-1

-6

-1

-9

-21

Clarté des émotions 1

26

22

26

16

38

19

33

27

30

22

39

36

Clarté des émotions 2

23

20

25

15

33

14

36

29

30

21

40

25

Evolution (différence T2-T1)

-3

-2

-1

-1

-5

-5

3

2

0

-1

1

-11

Régulation (Repair) 1

10

16

18

17

23

14

7

14

16

7

22

14

Régulation (Repair) 2

12

12

21

14

19

10

13

19

12

9

19

12

Evolution (différence T2-T1)

2

-4

3

-3

-4

-4

6

5

-4

2

-3

-2

EN BLEU: SUJETS ENTRAÎNÉS

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