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Production de domaines recombinants PRODH en vue de l'analyse structurale & Caractérisation de la région 51-160 de la protéine KIN17 humaine par RMN et Modélisation Moléculaire

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par Ludovic Carlier
Université de Rouen - Doctorat de biologie structurale 2006
  

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2.2) Production, purification, et obtention des protéines d'intérêt

Le détail des matériels et méthodes relatifs à la production à grande échelle, à la purification, et à l'obtention finale des 4 domaines PRODH figure en fin de ce chapitre dans

le paragraphe 3.

2.2.1) Obtention du domaine PROcatal

La transposition des meilleures conditions d'expression de PROcatal à grande échelle

a été entreprise en fernbach contenant 1 litre de culture. Les souches Rosetta ont été transformées par le vecteur d'expression encodant la protéine PROcatal fusionnée au partenaire MBP, puis mises en préculture afin d'ensemencer la culture de 1 litre. L'expression

de la protéine hétérologue a été induite à une DO600 de 1.2 par ajout de 1 mM d'IPTG, puis

maintenue pendant 14 heures à 20°C sous agitation. Les culots bactériens ont été lysés dans

un tampon Tris-HCl à pH 8.0, et les fractions contenant les protéines solubles et insolubles

ont été séparées par centrifugation.

Comme le montre le Tableau 4.2, les résultats de la transposition à grande échelle en fernbach sont tout à fait satisfaisants : le taux de protéine hétérologue PROcatal obtenu dans

la fraction soluble est similaire, voire légèrement supérieur, à celui obtenu en microplaques.

PROcatal

Microplaque (250 uL)

Fernbach (1 L)

MBP/Rosetta/20°C

S I

++(+) ++

S I

+++ +++

Tableau 4.2 : Résultats de la transposition à grande échelle des meilleures conditions

d'expression PROcatal. Après dépôt des fractions soluble (S) et insoluble (I) sur gel SDS- PAGE, chaque bande de surexpression est analysée, et une valeur semi-quantitative est associée à son intensité, de faible (+) à très forte (++++). Les fractions se confondant aux protéines endogènes de E. coli et constituant un doute, sont associées au sigle +/-. La légende

de ce tableau s'applique également pour les résultats de la transposition des autres protéines

PRODH (cf. Tableaux 4.3, 4.4, et 4.5).

Sur la base de cette transposition très favorable, la purification de la protéine de fusion PROcatal a pu être entreprise. Celle-ci a été menée par chromatographie d'affinité sur résine d'amylose Amylose Resin (Biolabs) spécifique au partenaire MBP. La moitié du volume de surnageant de cassage, provenant de 500 mL de culture, a été chargée dans la résine d'amylose. Après rinçage, l'élution a été menée en introduisant un tampon contenant 10 mM

de maltose. L'ensemble des fractions recueillies ont été déposées sur gel d'électrophorèse

SDS-PAGE, et les fractions d'élution ont été quantifiées par mesure de l'absorbance à 280 nm sur un spectromètre UV.

L'analyse SDS-PAGE de la fraction principale d'élution fait apparaître une bande majoritaire dont la masse apparente correspond à celle de la protéine de fusion MBP- PROcatal (Figure 4.3A). La quantité de protéine recombinante présente dans cette fraction est estimée à environ 29 mg, ce qui correspond à une production de près de 60 mg par litre de culture. Cependant, nous avons remarqué la présence de précipités troubles dans les différentes fractions lors de l'élution de la protéine. L'analyse SDS-PAGE de la fraction principale, après centrifugation et reprise du culot insoluble par du SDS, révèle en effet qu'une partie de la protéine hétérologue s'est agrégée (Figure 4.3B).

(kDa)

150

100

75

S I

B)

MBP

- PROcatal

50

37

25

A)

Figure 4.3 : Purification de la protéine de fusion MBP-PROcatal (99 kDa) sur résine

d'amylose. A) Analyse SDS-PAGE de la fraction principale d'élution. B) Mise en évidence de l'agrégation partielle de MBP-PROcatal : analyse SDS-PAGE des fractions soluble (S) et insoluble (I) après centrifugation de la fraction principale d'élution.

Nous avons mené une étude de stabilité à 4°C sur plusieurs jours qui montre que la protéine de fusion MBP-PROcatal présente une propension lente à l'agrégation. En effet, alors que la fraction principale de protéine purifiée contient 29 mg de protéine soluble en sortie de purification, elle n'en contient plus que 23 mg au bout de 24 heures, et 18 mg au bout de 48 heures. D'autre part, la conservation de la protéine à -80°C, après congélation dans l'azote liquide, n'est pas recommandée car elle provoque une agrégation drastique à la décongélation. La stabilité de la protéine de fusion a également été testée sur plusieurs gammes de concentration. La dilution des échantillons au 1/2, au 1/5, ou au 1/10 avec du tampon d'équilibration (NaCl 200 mM, Tris-HCl 100 mM, pH 8.0) n'induit aucune modification du profil de stabilité, ce qui suggère que la propension à l'agrégation n'est pas dépendante de la concentration. Dans certains cas, ce type de comportement peut être observé lorsqu'une protéine est mise en solution avec un tampon non adapté qui provoque son agrégation lente. Nous avons donc testé la solubilité de la protéine MBP-PROcatal avec 9 solutions tampons différentes : phosphate de sodium, hepès, MES, acetate de sodium, phosphate de potassium, acétate d'ammonium, citrate, imidazole, et Tris-HCl (étude non présentée). Aucun de ces tampons ne permet de ralentir le phénomène d'agrégation de la protéine de fusion. D'autre part, l'oxydation de cystéines libres favorise la formation de ponts disulfures intra ou intermoléculaires non natifs qui peuvent conduire à l'agrégation. Le domaine PROcatal possédant 8 cystéines, nous avons ajouté différents réducteurs dans les surnageants de lyse et dans les fractions d'élution : DTT, â-mercapto-éthanol, et TCEP.

L'ajout de ces réducteurs n'a aucune influence sur le profil de stabilité de la protéine de

fusion. Au vu de l'ensemble des résultats de ces tests, il semble donc que cette propension à

l'agrégation soit intrinsèque à la protéine hétérologue MBP-PROcatal.

En parallèle de ces études de stabilité, nous avons entrepris de cliver le partenaire de fusion MBP par coupure enzymatique avec la protéase TEV. Cette opération a été réalisée en solution en ajoutant 640 ug de protéase à un échantillon contenant 9 mg de protéine de fusion. Après une incubation à 4°C sous agitation pendant 14 heures, l'échantillon a été centrifugé et

la fraction insoluble a été reprise avec du SDS. Comme le montre le gel SDS-PAGE de la Figure 4.4, le clivage de la protéine de fusion par la TEV n'a pas accentué le phénomène d'agrégation. Trois bandes de forte intensité dont les masses apparentes correspondent à celles de MBP-PROcatal, MBP, et PROcatal, apparaissent dans la fraction soluble sur le gel d'acrylamide. La coupure en solution est donc partielle, et le rendement peut être estimé à

plus de 60% en comparant les intensités de ces 3 bandes protéiques.

S I

(kDa)

100

75

50

37

MBP-PROcatal

PROcatal

MBP

25

20

Figure 4.4 : Clivage du partenaire de fusion de MBP-PROcatal (99 kDa). Analyse de la

solution de clivage par la TEV après centrifugation. Mise en évidence des bandes protéiques

de MBP-PROcatal, PROcatal (59 kDa), et MBP (43 kDa).

Sur la base de ce bon résultat, nous avons envisagé de séparer le partenaire de fusion

de la protéine d'intérêt par chromatographie de pseudo affinité sur résine de nickel HisTrap

HP (Amersham). La solution de clivage, issue de la réaction de coupure enzymatique par la TEV de 9 mg de protéine de fusion, a été intégralement chargée sur une colonne HisTrap HP. Après lavage de la résine avec un tampon contenant 20 mM d'imidazole, l'élution a été réalisée avec un gradient linéaire en imidazole de 20 mM à 300 mM. Les fractions récoltées

ont été analysées sur gel SDS-PAGE (Figure 4.5), et la concentration d'imidazole dans les fractions d'élution a été vérifiée par mesure de l'absorbance à 300 nm sur un spectromètre

UV.

concentration en imidazole (mM)

20

100

200

chargement lavage élution

SC

MBP- PROcatal

1 2 3 4

5 6 7 8 9

10 11 12

13 14 15

(kDa)

150

100

75

PROcatal

50

MBP

MBP coli 37

TEV

25

Figure 4.5 : Suivi par SDS-PAGE de la purification de PROcatal sur résine de nickel.

Analyse des fractions de chargement, de lavage, d'élution, et de la solution de clivage (SC). Les protéines MBP-PROcatal (99 kDa), MBP clivée (43 kDa), et PROcatal (59 kDa) sont mises en évidence par des flèches rouges, et la protéase TEV (27 kDa) et la MBP endogène à

E. coli (40 kDa) par des flèches vertes.

L'analyse SDS-PAGE met en évidence une bande protéique, dont la masse apparente

est très proche de celle du partenaire MBP clivé, dans les fractions contenant les protéines non retenues (fractions 1 à 9). Cette bande correspond à la MBP endogène de E. coli, qui ne possède pas d'étiquette 6xHis, et qui s'est concentrée sur la résine d'amylose lors de la première étape de purification. La faible différence de poids moléculaire entre les deux formes de MBP est suffisante pour les différencier sur les gels d'acrylamide (respectivement

43 kDa pour le partenaire clivé, et 40 kDa pour la protéine endogène).

De manière inattendue, le profil d'élution de PROcatal, qui ne possède pas d'étiquette

6xHis, est similaire à celui de MBP-PROcatal et MBP clivée qui en comportent une. Ainsi,

ces trois protéines fixent la résine de nickel jusqu'à des concentrations d'imidazole de l'ordre

de 100 mM. La chromatographie de pseudo affinité IMAC est une technique de purification peu spécifique. Ainsi, il est communément observé que certaines protéines, qui présentent à leur surface un amas de plusieurs résidus histidine, sont capables de fixer la résine de nickel

de manière non spécifique à des concentrations d'imidazole relativement faibles. PROcatal est

un domaine de 486 résidus qui comporte 14 résidus histidine dispersés dans la séquence primaire ; il est donc tout à fait possible qu'il interagisse de manière non spécifique avec les ions nickel. Cependant, ce type d'interaction ne suffit pas pour accrocher la résine jusqu'à des

concentrations d'imidazole de l'ordre de 100 mM. Par conséquent, nous proposons une autre

hypothèse expliquant le profil d'élution de PROcatal.

En effet, les gels d'acrylamide de la Figure 4.5 montrent que la présence de la protéine d'intérêt PROcatal dans les différentes fractions est toujours accompagnée du partenaire de fusion clivé MBP, ou de la protéine de fusion résiduelle MBP-PROcatal (fractions 10 à 15). Ceci suggère que l'élution de PROcatal, à des concentrations d'imidazole de l'ordre de 100 mM, puisse être due à un effet d'entraînement de grande envergure, qui s'expliquerait par l'existence de fortes interactions entre PROcatal et MBP. Ce type d'interactions de fortes intensités, entre la protéine d'intérêt et son partenaire de fusion après clivage par la TEV, suggère un repliement incorrect ou instable du domaine PROcatal, qui pourrait expliquer la propension à l'agrégation de la protéine de fusion. De manière intéressante, ce type de comportement a déjà été rencontré au LMP avec d'autres protéines dont la séparation de leur partenaire de fusion, pourtant clivé, n'a jamais été obtenue.

Dans l'optique de vérifier notre hypothèse, nous avons envisagé de séparer le partenaire de fusion MBP de la protéine PROcatal sur résine d'amylose dont l'affinité est beaucoup plus spécifique. Cependant, lorsque nous avons préparé cette opération 48 heures après la purification sur résine de nickel, nous avons constaté que plus de 80% de la protéine PROcatal s'était agrégée dans les fractions d'élution.

2.2.2) Obtention du domaine PROinser

Les meilleures conditions d'expression de PROinser obtenues à l'issu du criblage en microplaques sont identiques à celles obtenues pour PROcatal (MBP, Rosetta, 20°C). Par conséquent, nous avons eu recours aux mêmes stratégies et méthodologies pour produire, purifier, et isoler la protéine d'intérêt PROinser. Comme le montre le tableau 4.3, l'expression

de la protéine de fusion MBP-PROinser, en fernbach contenant 1 L de culture, conduit à un taux de protéine soluble tout à fait comparable à celui obtenu en microplaques. Sa purification

est donc envisageable.

PROinser

Microplaque (250 uL)

Fernbach (1 L)

MBP/Rosetta/20°C

S I

++(+) +

S I

++ +(+)

Tableau 4.3 : Résultats de la transposition à grande échelle des meilleures conditions

d'expression PROinser.

La moitié du volume de surnageant de lyse, provenant de 500 mL de culture, a été

déposé sur résine d'amylose. L'analyse SDS-PAGE des différentes fractions, après élution

par un tampon maltose, met en évidence une bande majoritaire dans la fraction principale dont

la masse apparente correspond bien au poids moléculaire de MBP-PROinser (56 kDa) (Figure

4.6A). Le rendement de l'expression de la protéine de fusion, obtenu à l'issu de cette première étape de purification, est d'environ 30 mg de protéine par litre de culture, ce qui est tout à fait satisfaisant. Cependant, nous avons également constaté que la protéine MBP-PROinser présente une tendance à l'agrégation comparable à celle de MBP-PROcatal. En effet, l'analyse SDS-PAGE de la fraction principale, après 24 heures d'incubation à 4°C, montre qu'une fraction importante de la protéine s'est agrégée (Figure 4.6B). Une étude de stabilité, identique à celle décrite précédemment, a donc été entreprise dans l'optique d'améliorer la solubilité de la protéine hétérologue. Les résultats de cette étude indiquent que MBP- PROinser présente une propension lente à l'agrégation quels que soient les paramètres expérimentaux testés (concentration, solution tampon, réducteur). Ainsi, aucune condition permettant de ralentir ce phénomène d'agrégation n'a été déterminée.

(kDa)

150

100

75

50

37

MBP

- PROinser

S I S I

(kDa)

75

50

37

25

20

15

10

MBP-PROinser

MBP

PROinser

25

A) B) C)

Figure 4.6 : Purification et clivage du partenaire de fusion de MBP-PROinser (56 kDa)

suivis par SDS-PAGE. A) Purification sur résine d'amylose : analyse de la fraction principale d'élution. B) Mise en évidence de l'agrégation partielle de MBP-PROinser : analyse des fractions soluble (S) et insoluble (I) après centrifugation de la fraction principale 24 heures après l'élution. C) Analyse de la solution de clivage par la TEV après centrifugation. Mise en évidence des bandes protéiques de MBP-PROinser, PROinser (13 kDa), et MBP (43 kDa).

Nous avons tout de même entrepris de cliver le partenaire de fusion par coupure enzymatique avec la TEV. 680 ug de protéase ont été introduits dans la fraction principale d'élution de 10 mL contenant environ 8.5 mg de protéine de fusion. L'analyse SDS-PAGE de

la solution de clivage fait apparaître dans le surnageant une bande protéique de faible poids

moléculaire à une masse apparente qui correspond à celle du domaine PROinser (Figure

4.6C). En se basant sur les intensités des bandes correspondant à MBP-PROinser, MBP, et PROinser, le rendement de coupure peut être estimé à une valeur proche de 70%. De plus, l'analyse de la fraction insoluble montre que l'introduction de la TEV n'a pas accentué le phénomène d'agrégation.

La quantité de protéine hétérologue clivée étant suffisante, la séparation du partenaire

de fusion peut être envisagée sur résine de nickel. La solution de clivage a été intégralement chargée sur une colonne HisTrap HP. Après rinçage avec un tampon contenant 20 mM d'imidazole, l'élution a été menée avec un gradient linéaire en imidazole de 20 mM à 300 mM. L'analyse des éluats par SDS-PAGE fait apparaître 2 bandes protéiques dans les fractions contenant les protéines non retenues par la résine de nickel (fractions 1 à 6) (Figure

4.7). La première traduit la présence d'une faible quantité de protéine de fusion MBP-

PROinser, et la seconde correspond à la MBP endogène de E. coli.

concentration en imidazole (mM)

20

100

200

chargement lavage élution

MBP- PROinser

MBP MBP coli

TEV

SC 1 2 3 4

5 6 7

8 9 10 11

12 13 14

15 16 17

(kDa)

75

50

37

25

20

15

PROinser

10

Figure 4.7 : Suivi par SDS-PAGE de la purification de PROinser sur résine de nickel.

Analyse des fractions de chargement, de lavage, d'élution, et de la solution de clivage (SC). Les protéines MBP-PROinser (56 kDa), MBP clivée (43 kDa), et PROinser (13 kDa) sont mises en évidence par des flèches rouges, et la protéase TEV (27 kDa) et la MBP endogène à

E. coli (40 kDa) par des flèches vertes.

De manière intéressante, le profil d'élution du domaine PROinser sur résine de nickel

est tout à fait comparable à celui de PROcatal. En effet, PROinser, qui ne comporte pas d'étiquette 6xHis, est retenu dans la colonne jusqu'à des concentrations d'imidazole de

l'ordre de 130 mM ; ce qui est également le cas de la majeure partie de la protéine de fusion

MBP-PROinser, et de MBP clivée, qui en possèdent une. Le domaine PROinser ne comportant que 2 résidus histidine dans sa séquence primaire, il est donc exclu que cette liaison à la résine de nickel soit due à des interactions non spécifiques. De plus, la présence de PROinser dans les différentes fractions est toujours accompagnée du partenaire MBP ou de la protéine de fusion résiduelle (fractions 13 à 15). A l'instar de PROcatal, il semble donc que le domaine PROinser interagisse avec son partenaire clivé ou la protéine de fusion via des liaisons non covalentes de fortes intensités. L'analyse des profils d'élution sur résine de nickel suggère donc un repliement incorrect ou instable du domaine PROinser, qui pourrait expliquer la propension à l'agrégation de la protéine de fusion, avant et après la coupure par la protéase TEV.

2.2.3) Obtention de la protéine PROentier

La production du domaine PROentier a également été entreprise avec le partenaire de fusion MBP et en souche Rosetta cultivée à 20°C. Les résultats de la transposition à grand volume, rassemblés dans le Tableau 4.4, montrent que le taux de protéine soluble, obtenu en fernbach ou en erlenmeyer, est très inférieur à celui obtenu en microplaques. Ainsi, l'expression dans la fraction soluble est à peine détectable en fernbach contenant 1 L de culture, et elle est un peu plus prononcée en erlenmeyer de 3L contenant 300 mL de culture.

PROentier

Microplaque

(250 uL)

Fernbach

(1 L)

Erlenmeyer

(300 mL)

MBP/Rosetta/20°C

S

++

I

++

S

+/-

I

++++

S

+

I

+(+)

Tableau 4.4 : Résultats de la transposition à grande échelle des meilleures conditions

d'expression PROentier.

Ces quantités de protéine soluble n'étant pas satisfaisantes, nous avons voulu tester la production à grande échelle du domaine PROentier en fusion avec le partenaire NusA, qui conduit au deuxième meilleur taux de protéine soluble en microplaques. Cependant, un certain nombre de difficultés inhérentes au vecteur d'expression ont été rencontrées lors des étapes de transformation et de précultures, et n'ont pas permis d'exprimer la protéine hétérologue NusA-PROentier.

La purification de la protéine de fusion MBP-PROentier a donc été entreprise à partir

de la culture de 300 mL réalisée en erlenmeyer. La totalité du surnageant de lyse a été déposée sur résine d'amylose. L'analyse SDS-PAGE de la fraction principale d'élution fait apparaître une bande protéique majoritaire, dont la masse apparente correspond bien à celle de MBP-PROentier (Figure 4.8A), ce qui confirme la surexpression de la protéine de fusion. La quantité de protéine recombinante présente dans cette fraction de 11 mL est estimée à environ

2.3 mg, ce qui correspond à une production relativement faible d'environ 8 mg par litre de culture. Cependant, contrairement aux domaines PROcatal et PROinser, aucune tendance à l'agrégation de la protéine de fusion n'a été constatée.

Le clivage du partenaire de fusion a donc été réalisé en ajoutant 180 ug de protéase

TEV dans la fraction d'élution contenant 2.3 mg de protéine de fusion. Comme le montre le

gel d'acrylamide de la Figure 4.8B, le rendement de coupure du partenaire MBP est très satisfaisant et atteint quasiment 90 %. En effet, 2 bandes de moyenne intensité, dont les masses apparentes correspondent à celles de PROentier et MBP, apparaissent sur le gel d'acrylamide, alors que la bande protéique correspondant à MBP-PROentier a quasiment disparu.

(kDa)

150

100

75

50

37

25

A)

MBP-PROentier

(kDa)

150

100

75

50

37

25

B)

MBP-PROentier

PROentier

MBP

Figure 4.8 : Purification et clivage du partenaire de fusion de MBP-PROentier (107 kDa) suivis par SDS-PAGE. A) Purification sur résine d'amylose : analyse de la fraction principale d'élution. B) Analyse de la solution de clivage par la TEV. Mise en évidence des bandes protéiques de MBP-PROentier, PROentier (67 kDa), et MBP (43 kDa).

Au vu de ce bon résultat, nous avons abordé avec confiance la dernière étape de séparation du partenaire de fusion. La solution de clivage de 11 mL a été déposée sur une colonne HisTrap HP. La résine a été dans un premier temps lavée avec un tampon contenant

20 mM d'imidazole, puis l'élution a été menée avec un gradient linéaire en imidazole de

20 mM à 200 mM. L'analyse des fractions par SDS-PAGE montre clairement que le domaine

PROentier n'est pas retenu sur la résine de nickel (Figure 4.9). En effet, la bande protéique correspondante n'apparaît que dans les fractions qui contiennent moins de 40 mM d'imidazole (fractions 1 à 8). On retrouve également dans ces fractions la MBP endogène de

E. coli issue de la première purification sur résine d'amylose. Comme attendu, la protéine de fusion résiduelle MBP-PROentier, et le partenaire clivé MBP, fixent la résine de nickel jusqu'à des concentrations d'imidazole de l'ordre de 120 mM. Par conséquent, la chromatographie de pseudo affinité IMAC sur résine de nickel permet de séparer le domaine PROentier de son partenaire de fusion, ce qui n'était pas le cas avec PROcatal, et PROinser.

Au vu de l'analyse SDS-PAGE des fractions contenant PROentier, un second passage sur résine d'amylose apparaît cependant nécessaire pour éliminer la MBP endogène de E. coli, et ainsi atteindre un degré de pureté satisfaisant. En se basant sur les fractions 6, 7 et 8 contenant

la protéine relativement pure, le rendement obtenu, à l'issu de cette seconde étape de purification, atteint à peine 0.9 mg de domaine PROentier purifié par litre de culture. Il

faudrait donc plus de 10 litres de culture pour espérer obtenir 10 mg de protéine purifiée.

concentration en imidazole (mM)

20

100

200

chargement lavage élution

MBP- PROentier

PROentier

MBP MBP coli

SC 1 2 3 4

5 6 7 8

9 10

11 12

13 14

(kDa)

150

100

75

50

37

TEV

25

20

Figure 4.9 : Suivi par SDS-PAGE de la purification de PROentier sur résine de nickel.

Analyse des fractions de chargement, de lavage, d'élution, et de la solution de clivage (SC). Les protéines MBP-PROentier (107 kDa), MBP clivée (43 kDa), et PROentier (67 kDa) sont mises en évidence par des flèches rouges, et la protéase TEV (27 kDa), et la MBP endogène à

E. coli (40 kDa) par des flèches vertes.

Nous avons enregistré un spectre d'absorbance entre 400 et 600 nm sur l'échantillon

N° 7 contenant 83 ug de protéine PROentier pure à plus de 90 % (estimation à partir du gel

d'acrylamide). De manière intéressante, ce spectre fait apparaître un léger pic à 450 nm qui

correspond à la longueur d'onde d'absorbance du FAD dans le visible (non montré). Ce résultat suggère donc l'incorporation du cofacteur FAD au sein du domaine PROentier dont le repliement serait proche de la forme native. Cette analyse ne fournit cependant qu'une première indication et doit être confirmée avec un échantillon de protéine plus concentrée.

2.2.4) Obtention du domaine PROter

A l'issu des tests d'expression en microplaques, nous avons retenu comme meilleures conditions d'expression de PROter : le partenaire NusA, la souche Rosetta, et une température

de 20°C. Comme le met en évidence le tableau 4.5, les résultats de la transposition à grande échelle, menée en erlenmeyer et en fernbach, ne permettent pas de valider ces conditions. En effet, l'expression dans la fraction soluble est quasiment nulle en erlenmeyer de 3L contenant

300 mL de culture, et elle est très faible en fernbach contenant 1 litre de culture. De plus, la diminution de la vitesse de croissance bactérienne observée en microplaques, a également été constatée à grande échelle ; ce qui confirme l'hypothèse du caractère toxique du domaine PROter. En parallèle, la production en grand volume avec le partenaire NusA a été testée en souche C41, qui permet d'améliorer l'expression des protéines hétérologues PROter en microplaques. Que ce soit en erlenmeyer ou en fernbach, aucune expression n'a été détectée

dans la fraction soluble ou insoluble avec cette souche.

PROter

Microplaque

(250 uL)

Fernbach

(1 L)

Erlenmeyer

(300 mL)

NusA/Rosetta/20°C

S

++

I

++

S

+

I

+

S

+/-

I

+

Tableau 4.5 : Résultats de la transposition à grande échelle des meilleures conditions

d'expression PROter.

Nous avons tout de même entrepris la purification de la protéine de fusion NusA- PROter à partir de la culture menée en fernbach. Aucune résine d'affinité spécifique à NusA n'étant disponible au laboratoire, celle-ci a été réalisée sur une colonne de nickel HisTrap HP.

La moitié du surnageant, provenant de 500 mL de culture, a été déposée sur la résine. L'élution a été menée avec un gradient linéaire d'imidazole de 20 mM à 400 mM. L'analyse SDS-PAGE fait apparaître une très légère bande à peine discernable, dont la masse apparente correspond à celle de NusA-PROter, dans les fractions contenant entre 100 et 200 mM

d'imidazole (fractions 9 à 12) (Figure 4.10A).

concentration en imidazole (mM)

20

100

200

chargement lavage élution

(kDa)

150

100

75

50

37

1 2 3 4

5 6 7 8

9 10 11 12 13

NusA- PROter

10 11 12

(kDa)

150

100

75

50

37

25

25

A) B)

Figure 4.10 : Purification de la protéine de fusion NusA-PROter (68 kDa) sur résine de

nickel. A) Analyse des fractions de chargement, de lavage, et d'élution par SDS-PAGE. B) Analyse des fractions d'élution 10 à 12 par Western-blot avec un anticorps anti-NusA.

Afin de confirmer la présence de la protéine de fusion, une hybridation Western-blot, beaucoup plus sensible que la coloration au bleu de Coomassie, a été menée avec des anticorps anti-NusA (Figure 4.10B). Cette analyse montre que la bande protéique de faible intensité correspond bien à la protéine NusA-PROter, mais elle révèle également un profil de dégradation de la protéine hétérologue. En effet, la présence de « traînées » en dessous d'une bande majoritaire sur une membrane de Western-blot est caractéristique d'une protéolyse partielle. D'autre part, la quantité de protéine étant trop faible dans les fractions d'élution, il

n'a pas été possible de quantifier le rendement de production par mesure de l'absorbance à

280 nm ; d'autant plus que l'imidazole possède une absorbance résiduelle à cette longueur d'onde. Au vu de ces résultats, il n'a pas été envisagé d'aborder l'étape suivante de clivage du partenaire de fusion.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault