WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le trading de produits dérivés climatiques

( Télécharger le fichier original )
par Adrien BERTEAUX
IPAG Paris - Master 2007
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Mai 2007

Le trading de produits dérivés climatiques...

Réalisé par

Adrien BERTEAUX
Sales Trader Calyon

1 LES DERIVES CLIMATIQUES ET L'ECONOMIE MONDIALE 3

1.1 LE CLIMAT - UN ROLE IMPORTANT DANS L'ECONOMIE 3

1.2 RAPPEL HISTORIQUE 3

1.3 L'UTILITE DES OPERATEURS DE MESURES METEOROLOGIQUES 4

1.4 LE CLIMAT ET LES INDUSTRIES 5

1.5 MARCHES PRIMAIRES ET SECONDAIRES 6

1.5.1 LES ACTEURS 6

1.5.2 DISTINCTIONS ENTRE LES DEUX MARCHES 7

1.6 LES OPPORTUNITES DES MARCHES DE DERIVES CLIMATIQUES 7

1.6.1.1 Différences avec les produits d'assurance climatique 7

1.6.1.2 Un nouveau marché pour les traders 8

2 LES MARCHES DE DERIVES CLIMATIQUES ET LEURS PRODUITS 9

2.1 LE MARCHE ORGANISE - CME 10

2.1.1 PRESENTATION 10

2.1.2 LES INDICES 10

2.1.2.1 Température 10

2.1.2.1.1 Etats-Unis, Canada, 10

2.1.2.1.2 Europe 10

2.1.2.1.2.1 Asie Pacifique, 11

2.1.2.2 Le gel 11

2.1.2.3 Chutes de neige 11

2.1.2.4 Les ouragans (CHI) 12

2.1.3 LES PRODUITS 12

2.1.3.1 Présentation 12

2.1.3.2 Les futures / Strips futures 14

2.1.3.2.1 Exemple 15

2.1.3.2.1.1 Si les températures sont plus hautes que prévues 15

2.1.3.2.1.2 Si les températures sont plus faibles que prévues 15

2.1.3.2.2 Risque de base 16

2.1.3.3 Les options sur : Futures / Strips futures 16

2.1.3.3.1 Présentations 16

2.1.3.3.2 Strategies sur la volatilité 17

2.1.3.3.3 Les stratégies directionnelles 18

2.2 LE MARCHE OTC 19

2.2.1 PRESENTATION 19

2.2.2 INDICES 19

2.2.3 PRODUITS 20

2.2.3.1 Cap 20

2.2.3.2 Floor 20

2.2.3.3 Swap 20

2.2.3.4 Collar 21

2.2.3.5 Produits structurés - L'exemple des Cat Bonds 21

3 CONCLUSION 23

4 BIBLIOGRAPHIE 24

1 Les dérivés climatiques et l'économie mondiale

1.1 Le climat - Un rôle important dans l'économie

La gestion du risque apparue il y a fort longtemps ne cesse de prendre de l'importance dans la gestion quotidienne des entreprises. Alors que l'on se couvrait auparavant contre le risque de change, le risque de taux ou du prix des matières premières, il existe aujourd'hui des produits permettant de se couvrir contre les risques climatiques et leurs conséquences. Ces types d'éléments sont autant de facteurs que les entreprises doivent aujourd'hui intégrer dans leurs structures de gestion des risques. Le marché de l'assurance a donc ouvert une porte avec l'assurance dommage qui couvre les entreprises contre des dommages éventuels. La couverture du risque climatique, quand à elle, repose sur le franchissement d'un niveau concernant un indice de référence. Les contrats pouvant être établis n'auront donc plus, comme les contrats classiques, d'actifs sous jacents (cours d'actions ou matières premières par exemple), mais un produit dérivé climatique mesuré par des conditions météorologiques sur certaines régions du globe. Ces contrats permettent aux professionnels de la gestion alternative, aux hedge funds ainsi qu'aux assureurs de se développer afin d'apporter des solutions plus efficaces en termes d'anticipation des risques et d'adaptation aux fluctuations d'activités. En effet, une demande existe, à titre d'exemple, 80% des entreprises américaines sont soumises aux risques météorologiques.

Le marché des produits de dérivés climatiques s'étend au fil du temps impliquant divers acteurs telles que les sociétés productrices d'énergie, les sociétés d'assurance, de réassurance, ainsi que les banques et des hedge funds qui dédient leur activité au trading de produits dérivés climatiques.

1.2 Rappel historique

La première transaction sur le marché des produits de dérivés climatiques a eu lieu en 1997. Les transactions étaient réalisées entre Koch Industries et Enron. Quelques temps plus tard Willis et Enron se sont mis à travailler conjointement sur l'utilisation des données

climatiques, mesurables, telles que la température ou les précipitations. Avec d'autres variables, ils donnent par la suite, la possibilité de transférer parallèlement les risques de vent...

Parallèlement au marché OTC1 qui s'est créé, seul le CME2 propose très rapidement des contrats à terme et des options. Ainsi, en 1997 le premier marché organisé s'est créé. Apparaissent alors les contrats de swap indexés sur les HDD3 and CDD4, ainsi que les options sur futures.

En 2001, les indices NextWeather créés par Euronext impliquent désormais la France qui s'y investi en espérant étendre ses produits à l'Europe. En 2002, c'est au tour de Liffe5 qui juste avant son absorption par Euronext lance ses propres indices climatiques ainsi des contrats futurs et des options sur les températures de Londres, Paris et Berlin. Eurexchange, de son côté lance 180 indices sur 30 villes européennes situées dans 19 pays différents.

En 2003, Euronext décide de retirer ses contrats tout en continuant à produire des indices sur NextWeather pour les pays membres d'Euronext qui voudront échanger des contrats à terme. En 2005, la filiale Powernext d'Euronext créé 9 indices nationaux européens et 5 indices régionaux français.

Aujourd'hui, le CME reste le seul marché ou peuvent s'échanger des produits dérivés climatiques. Les autres marchés se contentent uniquement de produire des indices climatiques.

1.3 L'utilité des opérateurs de mesures météorologiques

On peut donc remarquer que les industries les plus affectées sont celles qui y sont les plus sensibles. En effet, pour une bonne couverture du risque climatique, il est essentiel que l'activité de l'entreprise soit corrélée avec un indice prédéfini. Pour cela, l'utilisation des statistiques fournies par les opérateurs de mesures météorologiques est primordiale. Ainsi, en fonction des demandes, ces sociétés affinent localement leurs statistiques et diversifient leurs indices et leurs services (diagnostic, prévision, production d'indices...) afin de mettre à la

1 Over The Counter

2 Chicago Mercantile Exchange : Sondage réalisé en 2002-2003 par WRMA et PriceWaterHouse Coopers

3 Heating Degree Days

4 Cooling Degree Days

5 London International Financial Futures Exchange)

disposition des entreprises concernées des moyens permettant d'établir des stratégies de gestion des risques climatiques.

Une technique simple est la régression linéaire qui permet, sur une base historique, de déterminer le coefficient de corrélation entre un indice de dérivé climatique et l'activité de l'entreprise.

Par exemple, on pourra déduire une baisse de 8% des ventes lorsque la température augmente de 1°C au dessus de 20°C au mois de Juin.

1.4 Le climat et les industries

Grace aux dérivés climatiques, les entreprises ont la possibilité de se protéger contre une part de leurs pertes ou de leur manque à gagner. Cela leur permet ainsi de lisser leurs résultats par réduction de la volatilité. Les entreprises cotées en bourse ont donc ainsi la possibilité de se financer à des taux plus intéressants du fait que leurs ratings peuvent être améliorés.

Les secteurs dont les activités sont les plus corrélées avec les indices climatiques sont : L'énergie : un hiver plus doux ou plus rigoureux que la normale saisonnière entraîne respectivement une baisse ou une hausse de la consommation l'énergie. En effet les demandes de chauffage, de climatisation, d'électricité peuvent varier en fonction des températures.

L'agriculture : les aléas climatiques influencent la production agricole et modifient à la fois la quantité et la qualité de la récolte. L'ensemble de la chaîne agroalimentaire peut être affectée par les conditions météorologiques : La production, les traitements phytosanitaires, la logistique, la gestion des stocks ou la vente. On notera comme principaux indicateurs concernés le niveau de précipitation ainsi que la température dans la mesure ou, un gel, ou des averses trop violentes pendant des périodes de croissance, peuvent anéantir des récoltes.

L'agroalimentaire : Les produits tels que les boissons, les glaces, voient leur consommation intiment corrélée à la température. En effet, les modes de consommation alimentaire sont très liés aux températures et peuvent avoir de lourds impacts sur les résultats des entreprises les vendant ou les achetant.

Distribution : Certains types d'articles correspondent clairement à des conditions météorologiques. Le prêt-à-porter par exemple, la jardinerie et son mobilier...

Le tourisme et le loisir : la fréquentation des sites est très sensible à un ensemble de paramètres météorologiques dont la température extérieure. Les stations de ski par exemple, dépendent énormément des conditions d'enneigement... Des concerts peuvent être annulés du fait de mauvaises conditions météorologiques et engendrer d'énormes dépenses aux organisateurs.

Santé : Les canicules, les vagues de froid peuvent avoir de lourdes conséquences sur les dépenses publiques de santé.

La construction: Le gel, le vent, la pluie, peuvent entrainer des retards ou interruptions de chantier. Cela a pour conséquence des surcouts directes et indirects pour les sociétés de construction (ex : pénalités).

Le transport : Des événements climatiques imprévus peuvent augmenter les coûts opérationnels, de maintenance ainsi que de retard. La fermeture d'autoroutes pour cause d'inondations entraîne d'importants retards pour le secteur des transports.

Les collectivités territoriales : l'entretien des infrastructures doit tenir compte de l'usure provoquée par le climat.

Promotion : Pour les produits très sensibles au climat (ex : air conditionnée), ce dernier peut faire l'objet de campagnes de promotion.

1.5 Marchés primaires et secondaires

1.5.1 Les acteurs

Deux types d'utilisateurs des produits dérivés climatiques ont donné naissance à deux marchés. En effet, spéculateurs et hedgers se partagent les marchés. Cependant, encore aujourd'hui, de nombreux hedgers spéculent sur ces marchés afin de mieux connaître le fonctionnement de ces derniers. Pareillement, de nombreux spéculateurs font du hedging afin de limiter leur exposition au risque.

Cependant, les participants peuvent être de toute catégorie : Ainsi, on y trouve aussi bien des banques, assureurs, réassureurs qui seront généralement à l'origine des transactions pour les « end users » qui sont majoritairement des entreprises souhaitant couvrir leurs risques météorologiques. Parmi ces entreprises, les producteurs d'énergie sont les plus concernés.

1.5.2 Distinctions entre les deux marchés

Le marché primaire correspond aux transactions entre hedgers et spéculateurs alors que le second marché est au centre des opérations entre les différents spéculateurs présents sur les produits dérivés climatiques.

Cependant, il faut prendre en compte le fait que les spéculateurs ne sont pas nécessairement les plus exposés au risque dans la mesure ou ils font transiter les risques climatiques d'un hedger à un autre grâce au marché primaire qui est généralement OTC.

Cependant les marchés organisés tels que celui du CME, donnent la possibilité aux différents acteurs de bénéficier d'une plus grande transparence des opérations qui s'y déroulent mais aussi de diminuer leur risque de crédit.

Le marché des produits de dérivés climatiques ne touche encore que peu de participants actifs. Ceci a donc pour conséquence, une liquidité réduite de ces produits.

1.6 Les opportunités des marchés de dérivés climatiques

1.6.1.1 Différences avec les produits d'assurance climatique

Les sociétés d'assurance proposent des contrats auxquels les entreprises pourront souscrire en échange de quoi, elles se verront reverser, au cas où un événement pris en charge par l'assureur arrive, auquel cas, la compagnie d'assurance dédommagera l'entreprise en fonction des dommages subis par le versement de certaines sommes d'argent.

Les contrats d'assurance basés sur des indices climatiques diffèrent des produits de dérivés climatiques. Certaines entreprises recherche un certain confort en souscrivant des contrats d'assurance, elles n'ont donc pas à trader des produits dérivés.

Contrairement aux contrats d'assurance, les dérivés climatiques vont donner naissance à un risque de base.

1.6.1.2 Un nouveau marché pour les traders

Le risque climatique présente un certaine attractivité pour les traders dans la mesure ou il n'est pas corrélé aux traditionnels marchés financiers et présente ainsi une opportunité de diversification. En effet, le climat est un phénomène atmosphérique indépendant des caractéristiques statistiques. Il n'a ainsi pas de connexion avec les marchés de capitaux ou d'obligations. De plus, il n'a pas d'actif sous jacent, à la différence des instruments classiques. Cependant, il a une volatilité et un portefeuille de risque climatique peut être géré selon les méthodes traditionnelles de couverture : tests de ratios, paramétrage des grecs, mesure de la VAR6.

6 Value at risk

2 Les marchés de dérivés climatiques et leurs produits

Comme tout marché de couverture, les marchés de produits de dérivés climatiques fonctionnent sur des anticipations futures.

Les produits dérivés climatiques sont des instruments financiers négociables à tout moment et sont définis par un sous jacent (le dérivé climatique), une date d'échéance, ainsi que par un nominal. Ainsi, comme pour un contrat de produit dérivé classique, l'acheteur des contrats déterminera son niveau de couverture en fonction de la sensibilité de son activité avec les dérivés climatiques concernés, mais aussi en fonction de son aversion au risque.

Par exemple, si une entreprise a une sensibilité historique de 10 % par degré et qu'elle doit couvrir 1 000 000 d'euros avec des contrats dont la valeur du degré fait varier le nominal de 5000€, elle devra couvrir 1 000 000€ * 10% soit 100 000€. Pour cela elle devra donc acheter 100 000 / 5 000 soit 20 contrats. Si la température augmente, sont entreprise verra son chiffre d'affaire diminuer mais compensera cette perte, ou plutôt manque à gagner, par la revente du contrat. Cependant, pour que cette compensation soit exacte, la sensibilité historique devra rester constante, auquel cas, une légère perte ou un léger gain pourra survenir (la couverture ayant été calculée sur une sensibilité historique pouvant varier cette année là).

Le marché des aléas climatiques a permis des partenariats commerciaux entre fournisseurs et détaillants. A titre d'exemple, certains producteurs se couvrent contre les aléas climatiques en remboursant les distributeurs, en fonction de certains indices, en échange de promesses de maintien de commandes d'un certain pourcentage.

· Durée du contrat : date de départ et date de fin

· Une station de mesure

· Une variable climatique

· Un indice : en relation avec la variable climatique

· Le règlement : Converti l'indice en flux financiers

· Paiement prioritaire : L'acheteur devra éventuellement, dans certains contrats, payer au vendeur une certaine somme au départ du contrat.

2.1 Le marché organisé - CME7

2.1.1 Présentation

Depuis qu'Euronext Liffe s'est retiré des produits dérivés climatiques, le CME reste le seul marché organisé au monde à proposer des contrats à termes sur indices de dérivés climatiques ainsi que des options sur ces contrats.

2.1.2 Les indices

2.1.2.1 Température

2.1.2.1.1 Etats-Unis, Canada,

Les indices Heating Degree Days (HDDs) et Cooling Degree Days (CDDs) reposent sur des définitions précises :

Une température de référence est choisie. Une température inférieure à cette température de référence nécessitera un chauffage, il s'agira donc d'un HDD ayant pour valeur la différence entre la température de référence et la température observée. Lorsque la température observée est supérieure à la température de référence, un rafraichissement est nécessaire, c'est un CDD qui a pour valeur la différence entre la température observée et la température de référence.

Ainsi les HDDs seront les mesures du froid en hiver et les CDDs la mesure du chaud en été. On remarque donc, qu'en fonction de la saison, les « degree days » seront soit des HDDs soit des CDDs. Les HDDs et CDDs mesurent des déviations de température de 65 degrés Fahrenheit pour des villes américaines .

Il est important de noter que les HDDs et CDDs sont recensés dans 18 villes américaines ainsi que dans 6 villes canadiennes.

2.1.2.1.2 Europe

7 Chicago Mercantile Exchange

8 Cumulative Average Temperature

Les indices de températures européens sont pour l'hiver les HDDs et pour l'été les CAT8. Le CAT, qui remplace les CDDs, n'est pas calculé de la même manière. Il s'agit de la moyenne cumulée des températures mesurées au cours du mois. 9 villes européennes sont recensées sur ces produits.

Notons que les HDDs européens mesurent des déviations de température de 18 degrés Celsius pour des villes européennes.

2.1.2.1.2.1 Asie Pacifique,

2 villes produisent cet indice (Tokyo et Osaka). Il ne s'agit pas d'HDDs, CDDs ou un CATs mais du « Pacific Rim Index » qui est un indice de température indifférencié tout au long de l'année. Ainsi le « Pacific Rim Index » sera le même en février et en Août. Cet indice correspond aux températures quotidiennes moyennes en degrés celsius.

2.1.2.2 Le gel

Depuis septembre 2005, le gel constitue un indice de produits dérivés climatiques. Cet indice est déterminé à partir de la moyenne cumulée du nombre de jours de gel par mois à Amsterdam. Cette période démarre le 1er lundi de novembre et se termine le dernier vendredi de mars (en excluant les samedi et dimanche ainsi que les 25 et 26 décembre et le 1er janvier)

Un jour de gel est un jour ou :

· La température à 7h00 heure locale est inférieure ou égale à -3.5°C

· La température à 10h00 heure locale est inférieure ou égale à -1.5°C

· Les températures à 7h00 et 1 0h00 heures locales, sont inférieures ou égales à -0.5°C

2.1.2.3 Chutes de neige

Le « Snowfall Index » est un indice de chute de neige sur les villes de Boston et New York. La chute de neige mensuelle est définie comme la somme des chutes de neige quotidiennes pour un emplacement particulier pendant un mois calendaire. La période d'accumulation pour chaque contrat commence par le premier jour calendaire du mois de contrat et finit avec le dernier jour calendaire du mois de contrat.

2.1.2.4 Les ouragans (CHI9)

En utilisant des données publiquement disponibles du Centre d'Ouragan national du Service Météorologique national, les « Carvill Hurricane Index » (CHI) utilisent la vitesse de vent maximale et la taille (le rayon) de chaque tempête officielle pour calculer le potentiel pour des dégâts. Le contrat précédent expire quand un ouragan événement a lieu. La formule du « Chi » est la suivante :

10

2.1.3 Les produits

2.1.3.1 Présentation

Le risque météorologique est évalué à 30% du PIB américain. Ainsi le marché des produits dérivés climatiques représente aujourd'hui le marché dérivé ayant la croissance la plus importante.

Ainsi à partir des indices retenus par le CME et détaillés précédemment, vont être mis en place des contrats à terme « futures et strips futures» ayant pour objectif de mettre à la disposition des entreprises dont l'activité est dépendante au climat, des moyens de couverture en cas d'événement climatique défavorable pour le résultat de leur entreprise. Ces contrats seront hebdomadaires, mensuels ou saisonniers (strips) en fonction des indices.

9 Carvill Hurricane Index

10 «R» is the radius to hurricane force winds,

«V» is the maximumsustained wind speed and the subscript

«0» denotes reference values. If we take as the reference values 74mph, and 60 miles for the maximum sustained wind speed and radius to hurricane force winds respectively, then a storm with these characteristics would have an CHI of 2.5.

Par ailleurs, le CME met à la disposition des entreprises des options sur ces contrats à terme (futures ou strips futures), leur permettant ainsi d'affiner leur protection en mettant en place des stratégies complexes de couverture pouvant allier futures, strips futures et options sur ces derniers. On pourra par exemple acheter un contrat futur ainsi que son put afin de se préparer aux différentes éventualités. Ces produits, correctement combinés et utilisés permettront aux entreprises de lisser leurs résultats et donc de diminuer la volatilité de leurs cours en bourse pour les sociétés cotées qui pourront alors bénéficier de meilleurs ratings de la part des agences de notation telles que : Standard & Poor's, Moody's, Fitch Rating... Etant moins risquées, elles pourront alors se financer à des taux bien plus intérressants.

2.1.3.2 Les futures / Strips futures

2.1.3.2.1 Exemple

·Prenons l'exemple d'une entreprise qui vend des boissons et souhaitant couvrir ses ventes de Mai 2007 à Philadelphie. Si la température est trop faible, les ventes de boissons vont diminuer mais la valeur du futur va augmenter.

Sur le mois de Juin, elle estime que la part de ses ventes exposée au risque de température représente $100 000, soit 10%. Ces 10% représentent la corrélation entre le cours de l'indice et les résultats de l'entreprise (utilisation de modèles de régression). Les 100 000$ représentent la part de ses ventes directement corrélée au CDD. Pour cela des calculs stochastiques devront être réalisés en amont par l'entreprise pour estimer la part de ses ventes directement corrélée au CDD.

Si la somme à couvrir est de $100 000, elle devra vendre 100 000 / (20*210) soit environ 24 contrats futures indexés sur le CDD Juin 2007.

2.1.3.2.1.1 Si les températures sont plus hautes que prévues

Les ventes de boissons augmenteront, les bénéfices aussi. Il va y avoir une hausse de la demande en chauffage, la valeur du future augmentera. Etant donné la position longue au départ, il va falloir racheter les contrats futures à des cours plus hauts pour fermer sa position. Il y aura donc une perte value sur le contrat future qui sera compensée par une hausse des ventes

2.1.3.2.1.2 Si les températures sont plus faibles que prévues

Les ventes de boissons diminueront, les bénéfices aussi. Il va y avoir une baisse de la demande en chauffage, la valeur du future diminuera donc. Etant donné la position longue, les contrats futurs pourront être achetés à des cours plus faibles. Il y aura donc un gain sur le contrat future qui sera compensée par une baisse des ventes

Ainsi, on peut remarquer que les contrats futures permettent de lisser réellement les résultats des entreprises ayant une part de leur activité corrélée à un ou des indices climatiques.

2.1.3.2.2 Risque de base

Cependant, un risque résiduel appelé « basis risk » existera quasiment touj ours dans la mesure ou un ratio de couverture11 égal à 1 est quasi impossible à maintenir. En effet, le nominal du contrat futur évolue proportionnellement à la valeur de l'indice. Cela signifie que la personne chargée de couvir le risque climatique devra acheter ou vendre des contrats dès que l'indice sous jacent du futur évolue. Si le CDD cote 210 en date t avec une valeur du tick de $20, il faut 24 contrats pour couvrir $100 000. Si en t+1, le CDD cote 220, il en faut environ 23.

Ce risque de base correspond à la différence entre les flux engendrés par la souscription de contrats de produits dérivés et les pertes réalisées. Ainsi, plus la perte financière est corrélée avec le climat, plus le risque de base sera faible. Il en est de même lorsque les entreprises peuvent souscrire à des contrats correspondant à la taille optimale qu'elles doivent couvrir, à la bonne structure, ainsi qu'à la bonne localisation.

2.1.3.3 Les options sur : Futures / Strips futures

2.1.3.3.1 Présentations

Des options (call ou put) portent sur les contrats à terme (futurs / strips futurs). Ces options auront des « strike » correspondants à une certaine valeur du contrat à terme.

11 Ratio de couverture future = Valeur à couvrir / Nominal du futur

Les options sur les contrats à terme sont du type européenne, ce qui signifie qu'elles ne sont exerçables qu'à l'échéance.

Chaque contrat future ou strip future va donner naissance à des options qui sont traitées, sur GLOBEX ainsi que sur le « floor12 » du lundi au vendredi de 8h30 à 15h15, heures de Chicago.

Ainsi, les entreprises vont avoir la possibilité de mettre en place des stratégies avec l'achat ou la vente de put ou de call, le choix des « strike » correspondants, le choix des échéances...

Toute entité désirant se protéger contre le risque climatique pourra ainsi se construire des protections en fonction de leur aversion au risque que de leur politique de couverture.

Ainsi, la couverture du risque climatique par les options sur futures permet de mettre en place des stratégies qui permettront parallèlement de bénéficier de l'évolution favorable des marchés.

Par ailleurs, les options sur futures ont un effet de levier plus important que les futures. Elles donnent ainsi la possibilité de prendre des positions sur des montants très importants par rapport aux liquidités de l'acteur désirant prendre une position. Ainsi, spéculateurs et « hedgers » pourront utiliser ces produits en fonction de leurs différents objectifs.

2.1.3.3.2 Strategies sur la volatilité

Les acteurs désirant prendre des positions sur les options sur futures vont effectuer des stratégies sur la volatilité (non directionnel) ou sur le prix du sous jacent (directionnel). Pour les acteurs longs sur des stratégies non directionnelles, l'essentiel est que la volatilité augmente. Ils sont donc short de volatilité, et toute augmentation de cette dernière augmentera leur P&L.

L'acheteur d'une stratégie espère une hausse de la volatilité et le vendeur une baisse.

12 A la criée

· Le straddle : Achat du call et du put aux mêmes prix d'exercice.

· Le strangle : Equivalent du straddle sauf que le prix d'exercice du put est inférieur à celui du call.

· Le butterfly : L'achat du butterfly correspond à l'achat d'un strangle et à la vente simultanée d'un straddle de même échéance et de même nominal.

· Le condor : L'achat d'un condor correspond à l'achat d'un strangle et à la vente simultané d'un autre strangle, de même échéance, et de même nominal, mais avec des prix d'exercice différents.

· Le Seagull

2.1.3.3.3 Les stratégies directionnelles

· Call / Put Spread : Le call/put spread correspond à l'achat d'une option (call ou put) de prix d'exercice P1 associé à la vente d'une option de même sens (call ou put) de prix d'exercice P2. Pour un call spread, on a P2 > P1 et pour un put spread, on a Pe2 < Pe1. dans le cas du call spread comme dans celui du put spread, le profit s'obtient par appréciation du contrat future sous jacent.

· Le collar : Il correspond à l'achat d'une option (call ou put) associé à la vente d'une option de sens contraire (put ou call). Ce type d'option est également appelé terme synthétique. Il est important de noter que ce type de stratégie est insensible aux variations de volatilité.

· Strap : Stratégie consistant à acheter un plus grand nombre de call que de put (prévision de hausse)

· Strip : Stratégie consistant à acheter un plus grand nombre de put que de call (prévision de baisse)

2.2 Le marché OTC

2.2.1 Présentation

Le marché de gré à gré permet aux différents acteurs de pouvoir échanger des produits qui permettront de mettre en place des couvertures sur mesure aux différents niveaux : temporel, géographique, indiciel (températures, précipitations, vent...). Ce marché alimente donc principalement des positions de couverture mais il ne faut pas oublier que les opérateurs du marché secondaire (spéculateurs) animent aussi ce dernier.

2.2.2 Indices

Tous les indices publiés par les organismes de mesure climatique peuvent être utilisés comme indices sous jacents des contrats établis entre les différentes parties intervenantes sur le marché OTC.

Par exemple, les HDD et CDD, qui sont des indices graduels, peuvent être utilisés comme sous jacent, cependant, le marché OTC préférera les indices CED (Critical Event day) qui sont des indices binaires. Il est important de noter que la température reste de loin le paramètre climatique le plus utilisé dans la structuration de produits dérivés de couverture climatique.

Dans le but d'élargir la gamme des outils de gestion du risque, Powernext et Météo-France offrent Powernext Weather, des indices climatiques.

Ainsi, Powernext, filiale de Nyse euronext, produit ses indices climatiques. Powernext Weather est une gamme d'indices nationaux economico-climatiques couvrant 9 pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suisse. Chaque indice national Powernext Weather est défini sur la base de températures moyennes en tenant compte du poids économique des régions composant le pays.

Il est essentiel de savoir que les opérations de gré à gré (OTC) doivent obligatoirement s'appyer sur les normes de l'ISDA13. Les parties contractantes vont devoir les paramètres habituels du contrat, préciser quel sera l`indice sous jacent, l'organisme fournisseur de

13 International Swaps and Dérivatives Association

données météo ainsi qu'une station météo de secours, les règles applicables en cas d'interruption dans la fourniture de données.

2.2.3 Produits

2.2.3.1 Cap

Ce produit peut être utilisé pour se couvrir contre le risque climatique dans la mesure ou l'acheteur, moyennant le paiement d'une prime, pourra limiter ses pertes potentielles liées aux aléas climatiques. En fait, il s'agit d'un call avec plafonnement des gains pour l'acheteur.

Prenons l'exemple vu précédemment d'une société distributrice de boissons fraiches qui souhaite se couvrir contre un hiver trop rude qui aurait pour conséquence une baisse des ventes. Plus la température va être faible, plus l'indice HDD va augmenter. Ainsi, pour se couvrir cette société va acheter un cap sur HDD de strike 1000 HDD, et paiera $5000 par HDD, avec un plafond de 5 M$.

Ainsi, s'il fait plus froid que prévu (HDD>1000), le gain sur le cap viendra compenser les pertes (manque à gagner par rapport aux prévisions) réalisées sur les ventes de boissons fraiches.

S'il fait plus chaud que prévu (HDD<1000), l'entreprise devra payer la prime qui sera financée par une hausse des ventes.

2.2.3.2 Floor

Il s'agit du produit symétrique au cap. Concrètement, on peut le comparer à un put dont les pertes sont limitées pour l'acheteur.

2.2.3.3 Swap

Le Swap est un contrat conclu entre deux parties qui souhaitent se couvrir contre des risques opposés. Contrairement aux swaps de taux, un swap climatique ne donne pas lieu à un échange de flux mais à un versement unique, généralement plafonné de l'une des parties à l'autre en fonction du niveau atteint par l'indice retenu par rapport à un strike convenu.

14 Catastrophe bonds

Le swap est un instrument ferme qui permet de qui permet de contrôler clairement son exposition face au risque climatique. Etant donné l'asymétrie des positions des deux parties, les gains de l'autre seront les pertes de l'autre.

2.2.3.4 Collar

On appelle collar ou tunnel la combinaison de l'achat d'un cap et de la vente d'un floor. Cela permet à un opérateur de fixer une zone de fluctuation de l'indice climatique en deçà de laquelle il doit payer le différentiel (entre le cour marché de l'indice et le cour plancher) et au delà de laquelle sa contrepartie lui réglera ce différentiel. Cette combinaison se traduit par une réduction du coût de la couverture puisque la prime du cap est payée partiellement ou totalement par la vente du floor.

2.2.3.5 Produits structurés - L'exemple des Cat Bonds14

Les CAT Bonds sont des produits dérivés ayant pour but la couverture contre les risques de catastrophe naturelle. Ce moyen de couverture permet de transférer le risque à des investisseurs. Ces émissions prennent souvent la forme d'obligations à taux flottants. Ce type de produit est majoritairement utilisé par les assureurs comme une alternative aux traditionnels produits de réassurance de catastrophe. En effet, un assureur a la possibilité d'acheter un contrat de réassurance le protégeant contre les risques de catastrophes naturelles ou pourra mettre en place des cat bonds lui permett ant de transférer le risque à des investisseurs. Les investisseurs achèterons des obligations en échange de quoi ils se verront verser des coupons correspondants par exemple au LIBOR plus une prime de risque comprise entre 3% et 20% (plus le risque est important pour l'investisseur, plus ce dernier bénéficiera d'un taux important). Il s'agit là du même principe que celui utilisé dans les opérations de titrisation ou la dette émise pourra être compartimentée en différents types de dettes plus ou moins exposées au risque (dettes séniors, dettes mezzanines...). Ainsi, concrètement, si la catastrophe à couvrir a lieu, l'investisseur perdra son nominal, ce dernier sera alors utilisé par l'émetteur de la dette pour couvrir ses pertes.

Ainsi, les structures des produits de dérivés climatiques sont similaires aux structures classiques à l'exception des sous jacents qui sont en relation directe avec des événements climatiques.

.

3 Conclusion

4 Bibliographie

http://www.meteofrance.com/FR/actus/dossier/archives/derives/dos.htm

Agarwal V. et N. Naïk, (2000), "Multi-period Performance Persistence Analysis of Hegde Funds", Journal of Financial and Quantitative Analysis 35 (3), September 2000, 327-342. Agarwal V. and N. Naïk, (2001), "Characterizing Risks of Hedge Funds", présentation au 3rd LSEFMG

Workshop on Advances in Emprical Finance, Londres, Juin 2001, 19 pages.

Amenc N., (2002), «Ratio de Sharpe : à manipuler avec prudence !», L'Agefi du 26/03/02, 2 pages.

Amin G. et H. Kat, (2001), "Hedge Fund Performance 1990-2000. Do the 'Money Machine' Really

Add Value?", présentation à la 1st EIR Conference, Paris, Septembre 2001, 57 pages. Asness C., R. Krail et J. Liew, (2001) «Do Hedge Funds Hedge?», Journal of Portfolio Management,

Fall 2001, 13 pages.

Banz R. et R. de Planta, (2002), "Hedge Funds: All that Glitters is not Gold. Seven Questions for Propective Investors", présentation au séminaire Pictet "Reaching Higher Ground", Saint Moritz, Mars

2002, 20 pages.

Bertrand J.-Ch., (2001), "D'une odeur de souffre... à un air de liberté", Banque Magazine, n°628, Septembre 2001, 35-37.

Brown S. et W. Goetzmann, (2001), «Hegde Funds with Style», présentation à la conférence du SIRIF,

Edimbourgh, Juillet 2001, 23 pages.

Diz F., (2001), "Commodity Trading Advisors' Leverage and Reported Margin to Equity Ratios", présentation à la conférence du SIRIF, Edimbourgh, Juillet 2001, 17 pages.

Eichengreen B. et D. Mathieson, (1999), «Hedge Funds: What Do We Really Know?», Economic Issues 19, International Monetary Fund, 1999, 22 pages.

Fung W. and D. Hsieh, (1997), «Empirical Characteristics of Dynamic Trading Strategies: the Case of

Hedge Funds», Review of Empirical Studies 10, 275-302.

Fung W. and D. Hsieh, (2000), «Measuring the Market Impact of Hedge Funds», Journal of Empirical

Finance 7, 35 pages

Fung W. and D. Hsieh, (2001), «Dynamic Characteristics of Hegde Funds», présentation à un séminaire de la LBS sur les Hedge Funds, Londres, Septembre 2001, 40 pages.

Hwang S. and M. Salmon, (2002), "An Analysis of Performance Measures using Copulae", présentation au M-CAPM Workshop de Finance-sur-Seine à l'ESCP-EAP, Paris, Avril 2002, 41 pages.

Leclair A. et B. Vincent, (2001), "D'une odeur de souffre... à un air de liberté", Banque Magazine, n°628, Septembre 2001, 20-24.

AFG-ASFFI

Recueil d'opinions et articles sur la gestion alternative 73

L'habitant F.-S., (2001), "VaR pour Hedge Funds", présentation au séminaire de l'AFG-ASFFI sur la

gestion alternative, Paris, Novembre 2001, 35 pages.

Lubochinsky C., M. Fitzgerald et L. McGinty, (2002), «The Role of Hedge Funds in International Financial Markets», Economic Notes 31 (1), 33-57.

Maillet B. et P. Rousset, «Classifying Hedge Funds using Kohonen Map: A First Attempt»,

Computational Economics, Advances in Computational Economics and Management Sciences Series,

Kluwer Academic Press, à paraître 2002, 26 pages.

Osterberg W. et J. Thomson, (1999), «The Truth about Hedge Funds», Economic Commentary, Federal Reserve Bank of New York, May 1999, 6 pages.

Peskin M., S. Anjvil, M. Urias et B. Boudreau, (2000), "Why Hedge Funds Make Sense", MSDW Quantitative Strategies Document, November 2000, 17 pages.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo