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L'impérialisme culture occidental et devenir de la culture africaine: Défis et perspectives

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par Bernard ZRA DELI
Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Fin de cycle de Philosophie (Licence) 2008
  

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II. PARTIE

LA CULTURE AFRICAINE

La culture africaine sclérosée, marginalisée se trouve aujourd'hui dénudée. Ses valeurs essentielles sont à priori escamotées, taxées d'impureté, du mysticisme, d'obscurantisme et traitées de toutes les maladies. Déprouvue de son identité, la culture africaine est en crise d'orientation car les jeunes africains ne lui font plus confiance parce qu'elle n'apporte plus des solutions à leurs problèmes. Pourtant MBUMUA n'est pas de cet avis que partage Ebénézer NJOH MOUELLE et bien d'autres philosophes. Il pense à cet effet que cette culture est dynamique dans sa manifestation ; harmonie ; globalité de la vie de l'homme38(*). Dans le même ordre d'idée, Alpha SOW pense que cette : « culture négro-africaine, n'est point ce syncrétisme folklorique qu'affectionnent et encouragent les moyens de diffusion de masse des nouveaux États »39(*), elle est vie pour ceux qui se laissent pénétrer par elle, monde d'une existence vertueuse pour la pleine réalisation de la nature humaine.

Nous nous demandons aussi ce qu'elle est effectivement. Notre analyse portera sur la nature de cette culture, les problèmes qu'elle connaît et les nouvelles orientations que nous lui devons pour faire face au nouvel élan mondial et pour épanouir l'Africain contemporain. Une telle culture mérite sans doute qu'on y lève un pan de voile.

II.1.1 Essence et caractéristiques de la culture africaine

Parler de la culture africaine, c'est vouloir pénétrer la vie même de l'homme africain dans son ensemble. Selon la Délégation guinéenne au festival culturel d'Alger (juillet 1969) ; « la culture n'a pas d'autres fondements et n'a pas besoin d'autres fondements que la vie concrète de l'homme africain. Plongeant ses racines dans les couches populaires les plus profondes, elle exprime la vie, le travail, les idéaux, les aspirations des peuples africains. »40(*) Malheureusement, ce fondement reste un mystère à nombre d'étrangers et d'Africains qui ne se limitent qu'à l'aspect folklorique. Et pourtant, elle marque l'avenir et l'histoire d'un continent dans ses réalités tant passées qu'actuelles.

La vérité de cette culture se trouve dans ce qu'elle a d'essentiel et non dans les préjugés. La profondeur d'un tel dynamisme est nouménologique. Elle est « dans la vérité de ce qu'est la culture africaine : un art d'être qui pouvait réunir, sans tension, en une synthèse harmonieuse le travail et la vie, le jeu et la passion »41(*) ; un art de vivre à une seule force téléologique : promouvoir le sens existentiel de l'homme. Ici, est valorisé l'humain qui s'exprime dans la tradition africaine, la représentation et la vie dans la recherche d'harmonie existentielle. Cette culture réside dans le génie créateur de l'Africain à communiquer avec ce qui l'entoure, à avoir un sens de la vie, d'éthique, à faire passer le message par l'usage des images, des fantasmes au point de dire avec MBUMUA que l'enseignement culturel se nourrit du suc le plus précieux de la vie dans l'Afrique42(*). Notons au préalable que l'initiation à la culture en Afrique traditionnelle est primordiale. La manière spécifique de transmission orale et la technique de mémorisation permettent à l'homme de mieux maîtriser sa culture, de cultiver en lui une certaine capacité de rétention et de véhiculer la sève nourricière de la sagesse ancestrale. Cette façon de faire cultive et développe l'esprit, le tient en éveil, détermine la maturité de l'homme, sa capacité de se poser comme être existant. Les initiés sont conviés à percer le mystère de la nature, à s'ouvrir aux forces cosmiques, à la lumière et à communier avec la triple relation : nature, altérité et transcendance.

Au plus profond d'elle-même, la culture africaine se caractérise par la vie qu'elle recèle, l'érotisme, le sens d'abnégation, la joie qu'elle procure, la fierté, l'agilité, l'esprit de solidarité, la sagesse et le sens d'humanisme sans précédent qu'elle offre. La vitalité, le courage et la gaieté devant les souffrances la traduisent. Ces caractéristiques culturelles africaines s'incarnent dans l'art ; la musique ; l'intelligentsia africaine ; la vie quotidienne. Ce constat est pertinent. Les Brésiliens en savent quelque chose. Jorge AMADO n'hésite d'ailleurs à reconnaître que :

« C'est aux Noirs que nous devons quelques unes de nos caractéristiques populaires les plus puissantes, comme notre capacité de résister à la misère et à l'oppression, à survivre aux conditions les plus dures et les plus diverses, à rire et à animer la vie. C'est à eux encore que nous devons cette joie de vivre qui nous pousse à lutter et à vaincre le retard, la misère, le manque de liberté et les innombrables obstacles qui s'opposent à notre développement. Cette capacité de résistance et de lutte, pour ne rien dire de la musique, de la danse et de la tendance artistique générale du Brésilien, nous la devons d'abord à ce sang noir qui circule dans nos veines. »43(*)

C'est dire que cette culture regorge quelque chose de précieux qu'il faut exploiter au maximum pour la réalisation de l'homme. Reste à savoir la valeur qu'elle regorge.

* 38 Cf. MBUMUA W. E., Un certain humanisme, Clé, Yaoundé, 1970, p. 19.

* 39 SOW I. A., Op. Cit., p. 33.

* 40 Intervention de la Délégation guinéenne au festival culturel d'Alger (juillet 1969) citée par MBUMUA W. E., Démocratiser la culture, Yaoundé, Clé, 1974, p. 7.

* 41 MUDIMBE V.Y., L'Odeur du Père. Essai sur des limites de la science et de la vie en Afrique Noire, Paris, Présence africaine, 1982, p. 96.

* 42 Cf. MBUMUA W. E., Un certain humanisme, Yaoundé, Clé, 1970, p. 32.

* 43 AMADO J., « Nous, peuple de métis. Amérique latine, immense mosaïque de cultures », in Unesco, Courrier, Août-septembre 1977, pp. 18-20.

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