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La chlamydiose aviaire

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par Saber Beghoul
Département des sciences vétérinaires - Université Mentouri de Constantine - Algérie - Magister en médecine vétérinaire - Option pathologies - Spécialité aviculture et pathologies aviaires 2006
  

Disponible en mode multipage

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    LA CHLAMYDIOSE AVIAIRE

    1. INTRODUCTION

    La chlamydiose aviaire est une zoonose infectieuse, contagieuse provoquée par une bactérie Chlamydia psittaci, très répondue dans l'avifaune sauvage et domestique. Elle se définie chez les psittacidés (perroquet) par un syndrome entérotyphique souvent mortel qui est la psittacose et chez tous les autres oiseaux par un syndrome respiratoire le plus souvent inapparent qui est l'ornithose.

    La maladie est transmissible à l'homme, elle se traduit par une pneumonie atypique primitive (PAP) aiguë ou subaiguë. Fort heureusement, les thérapeutiques actuelles ont considérablement modifié les données du problème et réduit la portée de cette maladie chez l'homme. Chez les oiseaux le traitement de choix sera fait avec les tétracyclines, il a l'inconvénient de créer des porteurs sains inapparents, excréteurs de chlamydies (ANDRE, 1994; VILLATE, 2001).

    2. ETIOLOGIE

    L'agent causal, fait partie de l'ordre des Chlamydiales, famille des Chlamydiaceae, qui comprend 2 genres et 9 espèces.
    - Le genre Chlamydia comprend 3 espèces dont une seule rencontrée chez l'homme, C. trachomatis.

    - Le genre Chlamydophila regroupe 6 espèces. Deux sont rencontrées chez l'homme, C. pneumoniae et C. psittaci
    . C. pneumoniae spécifiquement humain.
    . C. psittaci comprend des souches variées isolées chez les oiseaux sauvages (perroquets) ou domestiques (perruches) et les volailles (canards, poulets).

    Les chlamydies sont des bactéries parasites intracellulaires obligatoires, parfois désignées sous le nom" des parasites d'énergies", très petites (0.25 micron de large, par 0.35 micron de long) ce sont des bactéries Gram négatif. Elle contient du DNA, du RNA, ainsi que de nombreux ribosomes. Il s'agit d'un organisme ubiquiste, fortement infectieux remarquable par sa capacité à esquiver les défenses immunitaires de la cellules hôte. La chlamydie se présente sous deux formes:

    - Corps élémentaires (CE) : il s'agit de la forme infectieuse, pouvant se trouver dans le milieu extérieur, elle est incapable de se multiplier. Le CE est sphérique (0.2 à 0.4 um de diamètre) immobile, sans flagelles et métaboliquement inerte.

    Figure 1 Chlamydies sous forme (CE) (Anonyme2, 2004)

    Figure 2 Corps élémentaires( Anonyme8, 2004).

    - Corps réticulé (CR) : Il représente la forme non infectieuse, intracellulaire métaboliquement active (division binaire) de la chlamydie. Son diamètre est de 0.6 à 0.8 um.

    Les chlamydies sont très résistantes dans le milieu extérieur et peuvent garder leur pouvoir infectieux plusieurs mois, dans les selles et les secrétions. Par contre elles sont très sensibles à l'action de la chaleur et du formol (André, 1994; Anonyme5, 2004).

    Figure 4 Vues en microscopie électronique, Dr Mortemousque, Pr Gendre, Laboratoire de Microscopie électronique, Université de Bordeaux I (Anonyme5).

    3. PATHOGENIE

    3.1 ATTACHEMENT ET ENTREE DU CE DANS LA CELLULE HOTE

    Le CE présente un tropisme préférentiel pour les cellules à épithélium cylindrique, essentiellement celles des muqueuses respiratoires et digestives. Il s'attache aux microvillosités de la surface apicale de ces cellules. La cellule hôte génère des invaginations de sa membrane plasmatique. Ces genres de vésicules abritent alors les CE et par la suite, s'accumulent dans la zone de Golgi. Les CE restent partiellement protégés vis-à-vis du système immunitaire de le l'hôte par leur situation intracellulaire.

    3.2 DIFFERENCIATION DU CE EN CR

    Les CE, métaboliquement inerte, vont se transformer en CR métaboliquement actifs. On assiste à une modification au niveau des membranes du CE : les ponts disulfures interprotéiques disparaissent. Se réalise ensuite une synthèse de DNA, de RNA et de protéines conduisant la formation de CR.

    3.3 CROISSANCE DU CR

    Le CR plaque son endosome contre les mitochondries de la cellule hôte et grâce à l'intermédiaire d'une ATPase spécifique (translocase), il parasite son ATP. Des carences en éléments nutritifs chez la cellule hôte pourraient faire en sorte que la chlamydie se mette temporairement en sommeil, restant alors à l'état latent chez l'hôte porteur. Par la suite grâce à une scission binaire, se forme alors un groupe de un à plusieurs centaines (100 à 500) CR, ce groupe prenant le nom d'inclusion (ou "corps de Levinthal-Cole-Lillie"). Lors de la division de la cellule hôte, il y a possibilité de transmission de l'inclusion.

    3.4 MATURATION DES CR

    Ils sont considérés comme matures, lorsque les éléments nutritifs de la cellule hôte sont épuisés.

    3.5 CONDENSATION DES CR EN CI (CORPS INTERMEDIAIRE)

    Cette mutation se déroule à l'intérieur de l'inclusion. On peut considérer les chlamydies comme des agents mise en sommeil, pouvant persister plus ou moins longtemps, sans activité, dans les cellules hôtes. Après cette étape les CI vont se transformer en CE.

    3.6 RELARGAGE DES CE

    Figure 4 Cycle de développement de la chlamydie (48h) (Anonyme2; 2004).

    Il se produit à la suite de la lyse de la cellule hôte (sous l'action d'enzymes produits par la chlamydie), les CE envahissant alors de nouvelles cellules hôtes ou étant disséminés à l'extérieur (André, 1994; Anonyme5; 2004).

    4. EPIDEMIOLOGIE

    4.1 ESPECES RECEPTIVES

    4.1.1 Les psittacidés

    Perroquets et perruches semblent relativement résistants mais, mais comme les pigeons, représentent des réservoirs naturels.

    4.1.2 Les passériformes

    Canari, pinson, gould, padda cardinal sont sensibles.

    4.1.3 Les columbidés

    Colombes, tourterelles, pigeons (véritables réservoirs).

    4.1.4 Les palmipèdes Les canards, les oies.

    4.1.5 Les gallinacés

    Poules, faisans, dindes (principales sources d'infection humaine aux Etats-Unis), dindons, pintades.

    - Il ne faut pas oublier de citer, parmi les espèces réceptives, la classe des mammifères au premier rang desquels on trouve l'homme.

    4.2 TRANSMISSION

    La dissémination du germe se fait par les fientes, les sécrétions nasales des oiseaux infectés, on peut trouver les germes dans le matériel, la poussière de plume, au niveau des pondoirs et les couveuses, les marchés d'oiseau, et les stations de quarantaine qui sont également des secteurs de gros risque.

    Habituellement la transmission est due à l'inhalation de poussière de selles (voie respiratoire), à l'absorption de graines, de plantes souillées par les excréments (voie digestive). Elle peut se produire chez les jeunes au nids, lors du gavage par les parents (par l'intermédiaire du lait du jabot), par la souillure provoquée par les excréments des parents. La présence d'arthropodes pourrait jouer un rôle. Sont également virulents, les sécrétion nasales, et oculaires, le sang.

    4.3 FACTEURS FAVORISANTS

    4.3.1 Age Les jeunes oiseaux étant les plus sensibles.

    4.3.2 Espèce

    4.3.3 Stress le froid, le transport, la surpopulation, les mauvaises conditions sanitaire et alimentaire, les parasitoses (André, 1994; Anonyme8, 2004; Anonyme4, 2001).

    5. SYMPTOMATOLOGIE

    Il faut préciser que, dans la majorité des cas, l'infection reste inapparente. Ces symptômes présentent une diversité en fonction de l'état immunitaire de l'oiseau, la charge bactérienne infectante et la présence concomitante d'autres maladies. L'incubation est de 3 à 10 jours, parfois plus.

    5.1 FORME SURAIGUE

    Elle est plus particulièrement observée chez les jeunes oiseaux et les petits exotiques. La mort survient en quelques heures, sans signes particuliers préalables.

    5.2 FORME AIGUE

    C'est la forme la plus classique. La maladie prend, en général, une forme septicémique;

    - L'oiseau est abattu, se tient en " boule", présente une forte hyperthermie.

    - Les paupières mi-closes, il souffre de conjonctivo-blépharite, voire de kérato-conjonctivite.

    - Il tient les ailes plus ou moins pendantes.

    - Des troubles respiratoires : dyspnée, polypnée, jetage nasal séro-muqueux, éternuements.

    - Des troubles digestifs : gastro-entérite, diarrhée de couleur citron-vert, souillant les plumes péri-cloacales.

    - Une polyurie, urines verdâtre ou jaunâtre.

    - Enfin, des troubles nerveux (paralysies, convulsions), traduisant une atteinte du système nerveux central, précédent parfois la mort.

    - La mort peut survenir dans les 4 à 15 jours qui suivent le déclanchement de la maladie.

    5.3 FORME SUBAIGUE OU CHRONIQUE

    On n'observe aucun des symptômes précédemment décrits ou alors essentiellement des troubles respiratoires (dyspnée, toux, râles, éternuements, jetage nasal), souvent accompagnés d'un écoulement oculaire, un manque d'appétit, des plumes hérissées ou un oiseau dormant la plupart du temps (léthargie), peut laisser suspecter la présence de la maladie. Chez nombreux oiseaux, le seul signe extérieur reste une conjonctivite (chez le pigeon).

    5.4 FORME INAPPARENTE

    Pas de symptômes extérieurs caractéristiques de la maladie. Chez les psittacidés, le taux de porteurs chroniques inapparents est estimé comme étant de 10 à 40 %, voir dans quelques cas de 100 % (André, 1994; Anonyme1, 2004).

    6 LESIONS

    6.1 MACROSCOPIQUE

    A l'autopsie on note également

    - Un amaigrissement.

    - Un dépôt fibrineux blanchâtre sur les séreuses péritonéale et cardiaque, ainsi que sur les sacs aériens (dépôts très riches en chlamydies).

    - Un oedème pulmonaire, une pneumonie secondaire, de l'aérosacculite.

    - Un foie hypertrophié, à bords arrondis de couleurs ocracée et une splénomégalie

    - Une nécrose multifocale dans le foie et la rate.

    - Une dégénérescence hépatique graisseuse et, parfois la présence de petits foyers nécrotique (psittacomes).

    - La rate présente une pulpe rouge sombre, molle, avec parfois, présence de psittacomes. (Lors de l'infection inapparente, la splénomégalie est souvent la seule lésion visible).

    - Des reins sont parfois hypertrophiés, friable, de couleur grisâtre.

    - Une entérite catarrhale et un épanchement péritonéal dans certains cas.

    Figure 5 Lésions du foie (Anonyme8, 2004)

    Figure 6 Splénomégalie due à la chlamydiose (André, 1994).

    6.2 MICROSCOPIQUE

    Les meilleurs prélèvements sont représentés par les exsudats inflammatoires contenant des mononucléaires (macrophage) ; le jetage, contient pour l'essentiel des cellules épithéliales squameuses, la conjonctive, liquide péritonéal...

    Après la coloration (Giemsa ou de Stamp), les lames, sont observées au microscope (immersion x 1000), à la recherche d'éventuelles inclusions intra-cytoplasmiques. (André, 1994; Anonyme2, 2004; Anonyme8, 2004).

    Figure 7 Inclusion Chlamydienne, coloration du Stamp, foie du perroquet (André, 1994).

    Figure 8 Inclusions intracytoplasmiques (Anonyme6, 2004).

    Figure 9 Les corps réticulés (Anonyme2, 2004)

    7. DIAGNOSTIC

    7.1 CLINIQUE

    Le diagnostic d'un oiseau soupçonné d'avoir la psittacose peut être difficile. Il convient de procéder à une collecte de l'anamnèse la plus objective possible :

    espèce - lieu et période d'acquisition, provenance de l'oiseau - traitement antérieurs connus - conditions d'hébergement - antécédents pathologiques...

    Dans bien de cas, l'observation attentive de l'oiseau permet la découverte des symptômes préalablement décrits.

    7.2 COMPLEMENTAIRES

    7.2.1 Radiographie

    - Une augmentation de densités des sacs aériens.

    - Une hépatomégalie, une splénomégalie entraînant un déplacement des viscères abdominaux vers le bas.

    7.2.2 Hématologie

    - Une leucocytose (augmentation de nombre de globule blanc)

    - Une hétérophilie.

    7.2.2 Biochimie

    - Une augmentation des protéines totales, LDH, SGOT, CPK, des acides biliaires.

    7.3 EXPERIMENTAL

    7.3.1 Sérologique

    - Deux sérologies sont généralement nécessaires à 3 ou 4 semaines d'intervalle.

    - Une augmentation des anticorps lors du deuxième prélèvement sanguin.

    7.3.2 Test de fixation du complément (FC)

    - Il détecte seulement les IgG.

    - Un taux positif identique qu'une infection chlamydienne a bien eu lieu, infection peut-être disparue au moment où est réalisée l'analyse.

    7.3.3 Méthode BELISA (Bloking Enzyme Linked Immunosorbent Assay)

    - Permet de détection des globulines IgM dans le sérum. Il est associé avec le test ELISA.

    7.3.4 Méthode ELISA (Enzyme Linked Immunisorbent Assay)

    - Les anticorps sont associés à une peroxydase ou à des marqueurs fluorescents.

    - Détecter l'antigène lipopolysaccharides de la membrane externe de CE.

    7.4 DIFFERENTIEL

    Les lésions et les symptômes n'étant pas pathognomoniques, il faudra éliminer l'action d'autres agents infectieux, qui par ailleurs peuvent agir concomitamment avec la chlamydie : Pasteurella, Salmonella, Escherichia coli, Mycoplasmes, virus,... (André, 1994).

    8. TRAITEMENT

    8.1 TETRACYCLINES

    Il est nécessaire de poursuivre le traitement pendant au moins 15 jours. Ces antibiotiques ont fait leurs preuves. Les tétracyclines n'ont aucun intérêt, distribués dans l'eau de boisson, car leur concentration est insuffisante. Il est donc nécessaire de les distribuer dans un aliment supplémenté.

    8.2 QUINOLONES

    À action bactéricide, agissent sur une plus courte durée d'administration et sont également actifs vis-à-vis de nombreuses maladies bactériennes.

    - Enrofloxacin (Baytryl).

    - Ciproflaxicine.

    8.3.1 TRAITEMENT D'APPOINT

    Distribuer aux oiseaux sous traitement, du yaourt, des lactobacilles (Océdiar), un détoxifiant hépatique, tel que le lactulose (Duphalac) (André, 1994).

    9. PROPHYLAXIE

    9.1 PROPHYLAXIE MEDICALE

    Un vaccin efficace sera certainement difficile à réaliser, en raison des variations antigéniques dépendantes des différentes souches chlamydiennes. Il sera nécessaire d'associer les diverses classes d'anticorps (IgA-IgM-IgG).

    9.2 PROPHYLAXIE SANITAIRE

    Il faut choisir les agents chimiques capables d'attaquer la fraction lipidique de leur membrane cellulaire. le chlorure de benzalkonium [22 bis]. Sont également utilisables, l'alcool iodé, l'éthanol à70°, l'eau oxygénée (André, 1994).

    10. LA LEGISLATION

    CODE SANITAIRE POUR LES ANIMAUX TERRESTRES 2003

    PARTIE 2

    TITRE 2.7.

    CHAPITRE 2.7.4.
    CHLAMYDIOSE AVIAIRE

    Article 2.7.4.1.

    Les normes pour les épreuves diagnostiques sont fixées dans le Manuel terrestre.
     Article 2.7.4.2.

    Les Administrations vétérinaires des pays indemnes de chlamydiose aviaire peuvent interdire l'importation ou le transit sur leur territoire, en provenance de pays considérés comme infectés de chlamydiose aviaire, de tout oiseau de la famille des Psittacidés.
     Article 2.7.4.3.

    Les Administrations vétérinaires des pays importateurs tiennent compte :
     pour les oiseaux de la famille des Psittacidés :

    De la présentation d'un certificat vétérinaire international attestant que les oiseaux :
    1. Ne présentaient aucun signe clinique de chlamydiose aviaire le jour de leur chargement ;

    2. Ont été placés, durant les 45 jours ayant précédé leur chargement, sous surveillance vétérinaire, et ont été traités contre la chlamydiose aviaire avec de la chlortétracycline. (Anonyme3, 2004).

    LA BIBLIOGRAPHIE

    1. ANDRE J.P., 1994.

    La chlamydiose aviaire à Chlamydia psittaci chez les oiseaux de cage : revue bibliographique.

    In : Revue de médecine vétérinaire. Décembre 1994, n°145, p 915-929.

    2. VILLATE D., 2001.

    Les chlamydioses : Ornithose-Psittacose.

    In : Maladies des volailles. 3eme Ed.

    éd : France agricole., p 282.

    3.  ANONYME1 : www.calopsitte.com 2004

    4. ANONYME2: www.chlamydie.com. 2004

    5. ANONYME3 : www.oie.int. 2004

    6. ANONYME4 : Epidémies d'ornithose dans un abattoir de volailles.

    In : Document pour le médecin du travail, N°85 1èr trimestre 2001.

    7 ANONYME5 : www.microbe-edu.org/etudiant/ chlamydia.html. 2004

    8. ANONYME6 : www.ocbs-nt-server.umaryland.edu/ bavoil/turni. 2004

    9. ANONYME8: Avian Biotech International. 2004






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein