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Contribution à la mise en place d'un système de mesure de performances dans une entreprise publique: Cas de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale

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par Virgile I. Anani LABITE
Université d'Abomey Calavi - Audit et Contrôle 2005
  

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REPUBLIQUE DU BENIN

********

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA FORMATION TECHNIQUE

********

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

*******

ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE

ET DE MANAGEMENT

*******

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION

CYCLE II

Option : Gestion des Entreprises Filière : Audit et Contrôle

de Gestion

THEME

Contribution à la mise en place d'un système de mesure de performances dans une entreprise publique : Cas de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale

Présenté et soutenu par :

Virgile A. LABITE

Sous la direction de  TUTEUR :

Ennajat MOUTRANE Ismaël B. TADDE

Directrice de la Stratégie Expert Consultant

et du Contrôle de Gestion Professeur à l'ENEAM

CNSS-MAROC

2ème PROMOTION : 2003-2005

SOMMAIRE

Sommaire I

Remerciements II

Liste des tableaux III

Liste des graphiques IV

Abstract V

INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE PRELIMINAIRE : FONDEMENTS THEORIQUES ET CADRE INSTITUTIONNEL DE RECHERCHE

SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

SECTION 2 : CADRE INSTITUTIONNEL : LA CNSS

CHAPITRE PREMIER : ANALYSE DU SYTEME DE GESTION DE LA CNSS

ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

SECTION 1 : LE SYSEME DE CONTROLE DE GESTION DE LA CNSS

SECTION 2 : DE LA MESURE DE PERFORMANCE A LA VERIFICATION

DES HYPOTHESES

CHAPITRE DEUXIEME: ELABORATION D'UN SYSTEME DE MESURE DE PERFORMANCES ET CONDITIONS DE MISE EN PLACE

SECTION 1 : PRESENTATION DES INSTRUMENTS DE MESURE DE

PERFORMANCE

SECTION 2 : DU SUIVI DE LA PERFORMANCE PAR LES TABLEAUX

DE BORD AUX CONDITIONS DE MISE EN PLACE

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N° 1 : Répartition du personnel par catégorie socioprofessionnelle

Tableau N° 2 : Evolution des ressources de 2000 à 2004

Tableau N° 3 : Evolution des résultats nets des exercices 2000 à 2004

Tableau N°4 : Répartition du résultat de l'exercice 2004 par nature de prestation

Tableau N° 5 : Evolution du taux de charge de structure

Tableau N°6 : Evolution des ratios de couverture des dépenses techniques

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique N° 1 : Répartition du personnel par catégorie socioprofessionnelle

Graphique N° 2 : Evolution des ressources de 2000 à 2004

Graphique N° 3 : Evolution des résultats nets des exercices 2000 à 2004

Graphique N°4 : Répartition du résultat par gestion

ABSTRACT

There is a very great number of public companies in the countries in the process of development in general and the African countries in particular. These companies exert in all the key sectors of the national economy like transport, the communication, energy, the social security, etc.

The social security can be defined like the whole of the protection which the company grants to its members, thanks to a series of public measurements, against the economic and social destitution where could plunge them, because of the disappearance or the signficant reduction of their profit, the disease, maternity, the industrial accidents and the occupational diseases, unemployment, disability, the old age and the death of the worker. Thus, the need for social security exists and is inherent in any company in which we live. The workers need a protection against the risk of a loss of incomes in the event of incapacity of work or unemployment. The employers need the social security to have a productive labour. The pensioners need a safety of the income to enjoy a satisfactory retirement fully. Moreover, the universal declaration of the humans right (1948) in his article 22 proclaims that "any person, as a member of the company, is entitled to the social security". This is why, the social security became in the majority of the countries a business of the State. With Benign, this tendency appeared at the beginning by the creation of the Equalization fund which evolved/moved to give rise to the Benin Office of Social security before becoming National Fund of Social security.

The National Fund of Social security on the level of the economic situation during twenty last years, evolved/moved in an unstable environment in perpetual change. Indeed, the economic crisis observed since the last oil crisis maintained in the recession the majority of the African economies. The economic growth which should make it possible the institutions of social security to face the increase in their loads is not sufficient. On the contrary, one observes a continuous fall of activity, which involves the closing of the companies, reduced the number of cotisants, therefore the level of the resources, whereas the volume of the services of the CNSS does not cease growing. Also, the economic crisis of 1989 and the devaluation of CFA franc intervened in January 1994 are they come to worsen the situation. Like considerable public companies, the CNSS had met many problems of management: whimsical management, inappropriate management sciences, bureaucratic procedures, navigation at sight, etc.

Today, even if the financial standing of the CNSS is best, it is significant to adopt an attitude of management being able to guarantee on the one hand, financial balance for the hardest tests, and on the other hand the quality of service and the satisfaction of the "customers" of the CNSS. The manager of a public company as the CNSS must be able to control in a finer way the activities, while having at his sides of the tools which must help it to maintain the course, to alert it in the event of drift and to help it to make decisions to correct the trajectory. With through won't the definition of precise objectives, the respect of the elementary principles of management and especially the installation of a system of measurement of the performances make it possible to the leaders of the CNSS to avoid "sailing at sight"?

It is accordingly that this work wants to be to be a contribution to the development of the National Case of Social security. It is focused on the following topic:

"CONTRIBUTION A The INSTALLATION Of A SYSTEM OF MEASUREMENT OF The PERFORMANCES IN A PUBLIC COMPANY: Case of the National Fund of Social security " CNSS-BENIN.

The present report will be harnessed to have the framework and the theoretical dimension of the study then, to proceed to the proposal for a system of measurement of performances which aims at the total performance through financial and non-financial indicators.

INTRODUCTION

Il existe un très grand nombre d'entreprises publiques dans les pays en voie de développement en général et dans les pays africains en particulier. Ces entreprises exercent dans tous les secteurs clés de l'économie nationale comme le transport, la communication, l'énergie, la sécurité sociale, etc.

La sécurité sociale peut être définie comme l'ensemble de la protection que la société accorde à ses membres, grâce à une série de mesures publiques, contre le dénuement économique et social où pourraient les plonger, en raison de la disparition ou de la réduction sensible de leur gain, la maladie, la maternité, les accidents du travail et les maladies professionnelles, le chômage, l'invalidité, la vieillesse et le décès du travailleur. Ainsi, le besoin de sécurité sociale existe et est inhérent à toute société dans laquelle nous vivons. Les travailleurs ont besoin d'une protection contre le risque d'une perte de revenus en cas d'incapacité de travail ou de chômage. Les employeurs ont besoin de la sécurité sociale pour disposer d'une main d'oeuvre productive. Les retraités ont besoin d'une sécurité du revenu pour jouir pleinement d'une retraite satisfaisante. De plus, la déclaration universelle des droits de l'homme (1948) en son article 22 proclame que « toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ». C'est pourquoi, la sécurité sociale est devenue dans la plupart des pays une affaire de l'Etat. Au Bénin, cette tendance s'est manifestée au départ par la création de la Caisse de Compensation qui a évolué pour donner naissance à l'Office Béninois de Sécurité Sociale avant de devenir Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale sur le plan conjoncturel au cours des vingt dernières années, a évolué dans un environnement instable en perpétuelle mutation. En effet, la crise économique observée depuis le dernier choc pétrolier de 1974 a maintenu dans la récession la plupart des économies africaines. La croissance économique qui devrait permettre aux institutions de sécurité sociale de faire face à l'augmentation de leurs charges n'est pas suffisante. Au contraire, on observe une baisse continue d'activité, qui entraîne la fermeture des entreprises, réduit le nombre de cotisants, donc le niveau des ressources, alors que le volume des prestations de la CNSS ne cesse de croître. Aussi, la crise économique de 1989 et la dévaluation du franc CFA intervenue en janvier 1994 sont elles venues aggraver la situation. Comme bon nombre d'entreprises publiques, la CNSS avait rencontré beaucoup de problèmes de gestion : gestion fantaisiste, techniques de gestion inappropriées, procédures bureaucratiques, navigation à vue, etc.

Aujourd'hui, même si la situation financière de la CNSS reluisante, il est important d'adopter une attitude de gestion pouvant garantir d'une part, l'équilibre financier face aux épreuves les plus rudes, et d'autre part la qualité de service et la satisfaction des «clients« de la CNSS. Le manager d'une entreprise publique comme la CNSS doit être en mesure de piloter de manière plus fine les activités, en ayant à ses côtés des outils qui doivent l'aider à maintenir le cap, l'alerter en cas de dérive et l'aider à prendre des décisions pour corriger la trajectoire. A travers la définition d'objectifs précis, le respect des principes élémentaires de gestion et surtout la mise en place d'un système de mesure des performances ne permettront-ils pas aux dirigeants de la CNSS d'éviter de « naviguer à vue » ?

C'est dans cette optique que le présent travail se veut être une contribution au développement de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Il se focalise sur le thème suivant :

« CONTRIBUTION A LA MISE EN PLACE D'UN SYSTEME DE MESURE DES PERFORMANCES DANS UNE ENTREPRISE PUBLIQUE : Cas de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ».

Le présent mémoire s'attellera à présenter le cadre et la dimension théorique de l'étude puis, procéder à la proposition d'un système de mesure de performances qui vise la performance globale à travers des indicateurs financiers et non financiers.

CHAPITRE PRELIMINAIRE : FONDEMENTS THEORIQUES ET CADRE

INSTITUTIONNEL DE RECHERCHE

Le présent chapitre abordera dans un premier temps le cadre théorique de la recherche, et ensuite le cadre institutionnel.

SECTION 1 : Cadre théorique de l'étude

PARAGRAPHE 1 : Problématique et objectifs de l'étude

I- Problématique

Après leur accession à l'indépendance dans les années 1960, les Etats africains ont procédé à de vaste nationalisation et à la création de nombreuses entreprises pour servir de fer de lance au développement de l'économie nationale. Mais quels que soient les motifs de leur création, les entreprises publiques évoluent actuellement dans un environnement concurrentiel. Avec la mondialisation de l'économie et de la globalisation des échanges, le monde est devenu un village planétaire. Les décisions prises dans une partie du monde se répercutent forcément sur les autres parties. Dans ce nouveau contexte, où aucun pays n'est économiquement indépendant, ce sont les meilleures entreprises qui vont gagner.

Au Bénin, la loi 88-05 relative aux entreprises publiques distingue trois sortes d'entreprises publiques à savoir les offices, les sociétés d'Etat et les sociétés d'économie mixte.

Classée parmi les offices à caractère social, la CNSS, sous la tutelle du MFPTRA, a pour mission de gérer le régime général de sécurité sociale institué en faveur des travailleurs salariés. A ce titre, elle assure la protection sociale de ses travailleurs et des personnes à leur charge à travers la fourniture de prestations familiales, de prestation de pensions de retraite et des prestations relatives aux accidents du travail et des maladies professionnelles.

Avec le style de gestion d'entreprise publique et la crise économique des années 1980, la CNSS a traversé des périodes très difficiles caractérisées par un déséquilibre financier très important, l'absence de liquidité pour payer les pensions, les prestations. Cette situation ne lui permettait plus d'assurer sa mission, qui pourtant est très importante pour la communauté.

Aujourd'hui la CNSS est une des rares entreprises publiques dont la situation financière est reluisante, car durant les cinq dernières années les résultats dégagés par an s'exprime en milliard. A priori on peut conclure que la CNSS est performante. Mais il convient de se demander si les indicateurs usuels que sont la Valeur Ajoutée, l'Excédent Brut d'Exploitation et le Résultat sont assez expressifs pour représenter la performance globale. Ne s'agit-il pas là d'une insuffisance dans la mesure des performances, même si certains ratios significatifs comme le taux de charge de structure et le taux de couverture des dépenses techniques sont calculés chaque fin d'année ? Il est à noter aussi l'absence de tableaux de bord au niveau des trois secteurs essentiels de la sécurité sociale à savoir la perception des cotisations, la liquidation des prestations et le coût de fonctionnement. Il sera alors difficile pour la CNSS d'aborder le problème crucial des dossiers d'allocataires en souffrance, la lenteur dans la liquidation des dossiers, le paiement des prestations qui ne se fait pas dans les meilleures conditions, la longue attente des employeurs pour le paiement des cotisations, les assurés qui ne comprennent pas les textes de la CNSS, la difficulté aussi bien pour les travailleurs que pour les employeurs d'avoir la situation de leurs comptes. Les comptes cotisants ne sont pas correctement tenus de sorte qu'il est difficile de déterminer les créances réelles dues par les employeurs ; soit parce que l'enregistrement des informations accuse un retard, soit parce que les comptes ne sont pas régulièrement analysés. De même, la pratique a assujetti le bénéfice des prestations (notamment les allocations familiales) à l'obligation pour l'employeur de s'acquitter régulièrement de ses cotisations. La CNSS fait ainsi supporter aux travailleurs (ses clients) sa propre défaillance alors que les textes donnent les moyens coercitifs appropriés dans le recouvrement des cotisations sociales.

Mais n'est-il pas possible pour la CNSS de faire un deuxième bond en avant pour parvenir au niveau de l'excellence, aussi bien dans le domaine de l'efficience que celui de l'effectivité et de l'économie des moyens de gestion ? Faire le travail ne suffit plus, encore faut-il savoir choisir la meilleure méthode pour le faire et ajouter de la valeur aux produits fournis aux «clients«. Il s'agit de voir si les différents outils de mesure de performance peuvent améliorer aussi bien la qualité de la gestion que celle du service rendu.

Dans ce contexte, une entreprise publique comme la CNSS est amenée à s'insérer dans un processus d'amélioration continue de sa performance afin de toujours honorer ses engagements vis-à-vis de la communauté. C'est pour répondre à cette préoccupation majeure que nous abordons le thème : Contribution à la mise en place d'un système de mesure de performance dans une entreprise publique : cas de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

II- Objectifs de l'étude

1- Objectif général

L'objectif général de cette étude est de proposer des outils pour un meilleur pilotage de la performance d'une entreprise publique comme la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, afin d'assurer sa pérennité et sa viabilité.

2- Objectifs spécifiques

- proposer d'autres indicateurs de performance et des tableaux de bord appropriés à la CNSS ;

- améliorer les services de la CNSS.

PARAGRAPHE 2 : Revue de littérature et Hypothèses de l'étude

I- Revue de littérature

L'objectif est de présenter les termes et expressions utiles à la compréhension de notre travail ainsi que les travaux antérieurs relatifs à notre sujet.

1- Concept d'entreprise publique

Le concept d'entreprise publique, bien qu'il soit couramment utilisé, recouvre en fait une signification juridique imprécise et a depuis longtemps, posé un problème de définition.

Ainsi, le lexique des termes juridiques précise que « ni la doctrine, ni la jurisprudence n'ont encore dégagé l'essence de cette catégorie juridique et nombreux sont d'ailleurs ceux qui en nient la spécificité. Cependant il existe toute une série d'organismes que l'on désigne sous ce terme générique et qui ont en commun une personnalité juridique distincte de celle de l'Etat : l'accomplissement d'activités de nature industrielle ou commerciale et des systèmes de gestion proches de ceux du secteur privé ».

Mais il faut noter que cette catégorie regroupe un ensemble d'entités hétérogènes en ce sens qu'elles relèvent de statuts, histoires, modalités de gestion et structures juridiques très variés. Cette définition juridique ne lève donc pas le flou sur le concept d'entreprise publique car certaines d'entre elles s'identifient aux établissements à caractère industriel ou commercial, d'autres aux sociétés d'Etat, d'autres encore aux établissements publics à caractère administratif.

C'est pourquoi nous nous référons maintenant à l'approche économique du concept d'entreprise publique. Ainsi, le dictionnaire économique et financier définit l'entreprise publique comme « un organisme placé sous la tutelle ou l'autorité des pouvoirs publics qui en ont la propriété  partielle ou entière, et dont l'activité est orientée vers la production de biens et services destinés à la vente à un prix qui tend à couvrir au moins leur prix de revient ».

Cette définition apporte quelques éléments nouveaux à savoir : l'autorité de tutelle, la propriété des moyens de production et la recherche tout au moins d'un équilibre de gestion.

Cependant, il arrive souvent que le prix de vente soit largement inférieur au prix de revient car tout dépend de la politique de l'Etat en matière de production du bien ou service en question. Dans ces conditions l'Etat intervient pour combler le déficit à travers des subventions.

Un autre aspect des entreprises publiques qu'aucune des définitions précédentes n'a évoqué est celui de « l'autonomie de gestion ». Dans ce sens, le lexique des termes économiques ajoute, en plus de tous les autres aspects suscités, que « l'entreprise publique dispose d'une certaine autonomie de gestion. On distingue par degré décroissant de l'autonomie financière et de gestion, les formes suivantes d'entreprises publiques : la concession, la société d'économie mixte, l'entreprise nationale ou nationalisée et la régie autonome, l'office et enfin la régie directe ».

Selon l'autonomie de gestion, l'entreprise publique peut donc prendre plusieurs formes. La législation béninoise (elle aussi) a identifié plusieurs sortes d'entreprises publiques. Ainsi, la loi 88-005 du 26 avril 1988 distingue plusieurs sortes d'entreprises publiques : les offices, les sociétés d'Etat et les sociétés d'économie mixte.

- Les offices :

L'article 3 de la loi 88-005 distingue deux catégories d'offices à savoir les offices à caractère social, scientifique ou culturel et les offices à caractère industriel et/ou commercial.

Les offices à caractère social, scientifique ou culturel sont gérés comme des établissements publics administratifs ; on ne peut pas exiger à ces offices de réaliser des bénéfices.

Quant aux offices à caractère industriel et/ou commercial, ils sont tenus tout au moins d'équilibrer leurs comptes.

- Les sociétés d'Etat :

Selon l'article 5 de la loi 82-008 du 30 décembre 1982, « les sociétés d'Etat sont des établissements publics nationaux à caractère industriel et/ou commercial, appelés à assurer dans les secteurs d'activités déterminés, la réalisation des programmes de développement économique, soit en suppléant l'initiative privée dans les domaines où elle ne s'est pas encore manifestée, soit en prenant en charge des tâches économiques d'intérêt général ».

Cette disposition de l'article 5 de la loi 82-008 comporte des insuffisances. En effet, en définissant la société d'Etat comme un établissement public à caractère industriel, elle ne confère pas à la société d'Etat le statut d'une véritable entreprise. De plus, en précisant que la société d'Etat est créée pour suppléer l'initiative privée, on peut penser à une disparition des sociétés d'Etat une fois que le secteur privé sera bien développé.

C'est pour corriger ces insuffisances que la loi 88-005 en son article7, définit la société d'Etat comme « une entreprise publique à caractère industriel et/ou commercial dont le capital est, soit intégralement souscrit par l'Etat, soit en partie par l'Etat et en partie par des personnes morales de droit public ».

- Les sociétés d'économie mixte :

Selon l'article 12 de la loi 88-005, « les sociétés d'économie mixte sont des sociétés par actions dans lesquelles l'Etat ou toute collectivité publique ou toute entreprise sont associés à des capitaux privés nationaux, étrangers privés ou publics ».

Ces sociétés sont des entreprises semi-publiques quand : l'Etat ou toute collectivité publique associée à des capitaux privés détient au moins 50% des actions ; l'Etat bien que majoritaire peut, dans les statuts, décider que la société d'économie mixte aura une gestion totalement soumise aux règles de droit commun.

2 - Notion d'indicateur

Un indicateur est une information généralement chiffrée, choisie pour rendre compte à intervalle régulier, de l'exécution d'une mission. C'est une information précise, utile, pertinente pour le gestionnaire et exprimée sous des formes diverses.

Les indicateurs de performances traduisent les facteurs de compétitivité de l'entreprise et attirent l'attention des gestionnaires sur les points clés de leur gestion et améliorent ainsi la prise de décision.

- Qualités d'un indicateur de performance

Nombre limité d'indicateurs

Un dirigeant d'entreprise peut se trouver « asphyxié » non seulement par manque d'informations mais aussi par un excès d'informations mal présentées ou insuffisamment hiérarchisées. Le problème à résoudre pour doter les dirigeants d'un outil opérationnel d'information pour l'action, est de sélectionner un nombre réduit de données importantes, rapidement obtenues et cohérentes entre elles, leur permettant d'agir soit directement, soit en contrôlant l'action des principaux collaborateurs auxquels ils ont pu déléguer une part de responsabilité.

Fidélité et objectivité

Un indicateur doit avoir les qualités d'un instrument de mesure. Il doit donc présenter des caractéristiques de fidélité et d'objectivité :

- dans le temps et dans l'espace (la signification de l'indicateur doit rester identique ;

- à l'égard des utilisateurs (il ne doit pas pouvoir être manipulé ou biaisé par les échelons d'exécution ou de décision).

Rapidité et facilité d'obtention des données

L'utilité de l'indicateur diminue très vite quand le délai entre la collecte des données et l'analyse de l'indicateur s'accroît. Pour cela, il faut retenir des indicateurs de calcul rapide et de sources d'information facile à accéder.

Notons que si autrefois les indicateurs de performance se limitent aux données financières, aujourd'hui bon nombre d'auteurs ne considèrent plus les données financières comme la base de la mesure des performances, mais il les traitent seulement comme une mesure parmi tant d'autres.

Les auteurs comme NORTON et KAPLAN conseillent vivement d'ajouter aux traditionnels indicateurs financiers, des indicateurs concernant la satisfaction des clients....

3 - La performance des organisations

La « performance » est un concept difficile à définir et à mesurer. Ce concept est utilisé en contrôle de gestion par transposition facile à son sens en anglais où il signifie d'abord « résultat » (BOUQUIN. H, 1998). On évalue les résultats atteints pour les comparer aux résultats souhaités où à des résultats « étalons ».

Ainsi, une organisation serait déclarée performante, si elle réalise de bons résultats. Mais qu'est ce que l'accomplissement d'un bon résultat ?

Pour une entreprise privée, il peut s'agir par exemple de la réalisation d'un profit maximum qui puisse enrichir davantage les actionnaires : on s'intéresse donc beaucoup plus à la rentabilité financière. Mais pour une entreprise publique, la réponse paraît plus complexe et délicate. On ne peut pas se baser uniquement sur la rentabilité financière pour apprécier la performance des entreprises (MBANGALA. M, 1999). Pour cet auteur, pour mesurer la performance des entreprises publiques, il faut se référer aux missions que l'Etat leur assignent. Il identifie trois (3) missions principales à savoir le développement économique et industriel, l'intérêt général et la rentabilité financière.

A chaque mission, l'auteur associe un critère de performance. Ainsi par exemple, le critère d'efficacité technique est associé à la mission de développement économique et industriel ; le critère de performance économique et sociale est associé à la mission d'intérêt général.

Pour mesurer la performance relative à l'efficacité technique, l'auteur utilise la méthode DEA (Data Enveloppment Analysis) qui consiste à envelopper les activités productives de telle manière que l'ensemble des possibilités de production ainsi formé soit convexe.

En ce qui concerne la performance économique et sociale, l'auteur utilise la méthode des comptes de surplus. Cette méthode permet de montrer d'une part, comment l'entreprise utilise les facteurs de production pour maximiser la production et d'autre part, comment s'organise l'activité de répartition entre tous les fournisseurs des facteurs de production et comment cette production évolue dans le temps.

Il serait illusoire de vouloir évaluer la performance de l'entreprise en se basant sur un seul critère. Il faudra tenir compte des critères, qui nécessitent des mesures d'appréciation pertinentes et suffisamment élaborées. Selon OOGHE et al. (op.cit.) chaque critère de mesure de performance doit réunir les qualités suivantes :

- il doit être simple ou être facilement compris pour que le responsable d'entreprise puisse agir sur ces variables lorsque cela est nécessaire ;

- il doit être objectif, c'est-à-dire approprié à la mesure adéquate des réalisations ;

- il doit être contrôlable, c'est-à-dire intégré les paramètres sur lesquels le manager à des moyens d'agir ;

- il doit être cohérent, toute bonne décision pour un centre de responsabilité doit l'être pour l'ensemble de l'organisation ;

Quant à BARTOLI A. (1997), il propose quatre critères pour apprécier la performances des organisations publiques : l'efficacité, l'efficience, la qualité et la valeur ajoutée. Pour cet auteur, l'efficacité se réfère au rapport entre objectifs et résultats. Mais l'efficacité de l'entreprise tout comme la performance organisationnelle, est un concept difficile à définir de façon opérationnelle. Il est donc nécessaire de chercher une définition plus précise de l'efficacité. GEOROPOULOUS B.S. et TRANNENBAUM A. S. (1957) indiquaient en introduction de leur étude que l'efficacité organisationnelle est l'un des problèmes les plus complexes de l'étude des organisations sociales.

En dépit des nombreux travaux consacrés à ce thème, MAHONEY T. A et WEITZEL W. (1960) font remarquer qu'il existe cependant peu de consensus sur les dimensions ou les composants du concept d'efficacité. Pour MONTEBELLO M. H. (1976), il existe un « consensus sur la mesure ultime de l'efficacité d'une organisation : sa survie». Cependant, peut-on considérer que toutes les entreprises ayant survécu sont efficaces ?

Généralement, l'efficacité se définit comme la capacité d'une organisation à atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée (ETZIONI A., 1964 ; BOUQUIN H., 1986 ; DUPUY Y. et AL, 1989 ; DESREUMAUX A., 1992 ; BOIVERT H., 1995).

L'efficacité étant considérée comme le degré d'atteinte des objectifs, reste posée la question de la nature et du nombre des objectifs surtout pour les entreprises publiques africaines qui ont des objectifs multiples et parfois contradictoires.

Puisqu'il est difficile de définir de façon opérationnelle l'efficacité de l'entreprise, KALIKA M. (1995) propose une approche multidimensionnelle de la mesure d'efficacité : efficacité économique, efficacité sociale et efficacité dimensionnelle.

L'efficacité économique est appréhendée par les indicateurs comme le degré d'atteinte des objectifs, la place de l'entreprise dans son secteur, l'évolution de la place de l'entreprise dans son secteur et enfin la qualité des produits et services.

L'efficacité sociale permet de considérer les salariés comme partenaires et non seulement comme facteurs de production. Les indicateurs d'appréciations sont les suivants : le climat social de l'entreprise, la satisfaction des salariés, la nature des relations sociales et l'activités sociale de l'entreprise.

L'efficacité organisationnelle est appréciée par les indicateurs comme : le respect de la structure formelle, les relations entre les services, la qualité de la circulation de l'information et la flexibilité de la structure.

Outre l'efficacité, l'efficience est une autre dimension de la performance. L'efficience est mesurée par la qualité des ressources utilisées pour produire une unité de biens ou services. Il s'agit d'atteindre les objectifs sous contrainte de coût. MATHE J.C. et CHAGUE V. ( 1999) emploient le terme d'efficience productive qui est mesurée en terme de coût et de productivité. La productivité étant le rapport entre une « production et l'ensemble des facteurs de production qui ont permis de l'obtenir (RICHARD J., 1993) ».

La qualité est le troisième critère retenu par BARTOLI A. (op.cit.) pour apprécier la performance ; mais les développements précédents nous permettent d'inclure la qualité comme un indicateurs permettant d'appréhender l'efficacité économique. Cependant il est nécessaire d'insister sur la notion de qualité et de la satisfaction de la clientèle lorsqu'il s'agit du service public. En effet, la qualité d'un produit ou d'un service, c'est son aptitude à satisfaire le besoin d'un client en respectant ses exigences de volume, de temps, de lieu et de coût. Pendant longtemps, les entreprises publiques n'ont avec leurs usagers que des relations de type administratif classique, ne nécessitant pas, dans la plupart des cas, un contact direct entre les agents et le public. Avec les changements croissants qui interviennent dans l'environnement juridique et institutionnel de ces entreprises, l'usager doit être considéré comme un client dont la satisfaction détermine la réussite de l'entreprise publique.

La notion de qualité doit être aussi présente dans l'esprit des dirigeants d'entreprises publiques comme c'est souvent le cas dans les entreprises privées. La qualité n'est pas un concept abstrait dans les entreprises publiques. Elle se traduit dans des opérations concrètes et donc doit pouvoir se mesurer.

ESTELLE M. et al. (1996) identifient quatre dimensions de la performance organisationnelle : la pérennité de l'organisation, l'efficience économique, la valeur des ressources humaines et la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes. Pour ces auteurs :

. La pérennité de l'organisation est assurée par trois éléments : la qualité du produit ou service, la rentabilité financière et la compétitivité.

. L'efficience économique se réfère aux deux éléments suivants :

- l'économie des ressources : degré auquel l'organisation réduit la quantité d'inputs tout en assurant un bon fonctionnement du système.

- La productivité : quantité ou qualité de biens et services produits par l'organisation par rapport à la quantité de ressources utilisées pour leur production durant une période.

- La valeur des ressources humaines s'apprécie à travers : la mobilisation des employés et le développement des employés.

- Enfin, la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes s'apprécie à travers : la satisfaction des bailleurs de fonds (actionnaires et prêteurs), la satisfaction de la clientèle, la satisfaction des organismes régulateurs et la satisfaction de la communauté.

En mettant l'accent sur la satisfaction de la communauté, ces auteurs pensent entre autres au nombre d'emplois créés par l'organisation dans la communauté. Ce qui répond à la mission d'intérêt général des entreprises publiques.

BOURGUIGNON A. (1995, 1998) définit la performance en gestion à partir de trois sens généraux : performance résultat, performance action et la performance succès.

- La performance résultat est mesurée en comparant le résultat obtenu à l'objectif fixé. Ce qui correspond à la définition généralement acceptée de l'efficacité. C'est l'approche également retenue en contrôle de gestion où la performance est « l'évaluation des résultats obtenus ex-post ».

- La performance action est appréhendée à partir des moyens, des processus, des compétences et des qualités mis en oeuvre pour atteindre les résultats. Ce qui fait appel aux notions d'efficacité et de productivité.

- Enfin, la performance succès est fonction des représentations de la réussite et varie donc en fonction des représentations que se font les acteurs, et de manière plus générale, l'organisation tout entière (BESIRE D., 1999).

A partir de cette revue des travaux sur la performance, nous pouvons retenir :

- que la performance d'une entreprise ne peut être appréciée uniquement en interrogeant la rentabilité financière. Beaucoup d'autres indicateurs non financiers doivent être pris en compte si l'on veut mesurer la performance globale de l'entreprise.

- que la performance est un concept qui fait appel aux notions comme : efficacité, efficience, productivité, climat social, rendement des employés, la qualité du service, la satisfaction des clients, des usagers, des communautés etc.

Un bon système de mesure de performance doit intégrer tous les concepts ci-dessus cités. Car « what gets measured gets managed ! » que l'on peut traduire en français par « on ne gère bien que ce que l'on mesure »

II- Hypothèses de l'étude

Hypothèse 1 : Entreprise publique, la CNSS ne dispose pas d'un système de mesure de performance adéquat.

Hypothèse 2 : la mesure des performances est une démarche indispensable pour l'amélioration des services fournis.

SECTION 2 : CADRE INSTITUTIONNEL DE RECHERCHE: LA CNSS

PARAGRAPHE 1 : Le système organisationnel de la CNSS

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) est un établissement public à caractère social, jouissant de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Elle a pour mission de gérer le régime général de sécurité sociale institué en faveur des travailleurs salariés. Conformément aux dispositions de la Décision N°016\05\CNSS\DG\DAC-SPS du 11 avril 2005, la CNSS comprend une Administration Centrale composée des Directions et des services extérieurs constitués par les agences régionales.

I - La Direction Générale

Elle a entre autres pour attribution de veiller à l'exécution des décisions du Conseil d'Administration, de coordonner les activités de toutes les structures de la CNSS, de procéder à l'ordonnancement des dépenses inscrites au budget de la CNSS, d'établir les instructions nécessaires au fonctionnement de la CNSS et à la gestion des différentes branches du régime général de sécurité sociale.

Le Directeur Général est assisté d'un Directeur Général Adjoint qui le supplée en cas d'absence ou d'empêchement. Il est chargé de la coordination des Agences régionales et de l'Informatique.

Sont rattachés à la Direction Générale, les Chargés de Mission et les organes spéciaux de contrôle et d'exécution à savoir : la cellule du Budget ; la cellule de l'Inspection Générale et de l'Audit Interne ; la cellule des Relations Publiques et de la Communication ; la cellule du Médecin Conseil et la cellule Informatique.

1- La cellule du Budget

Elle est chargée :

- de préparer le projet de budget de la CNSS à soumettre au Conseil d'Administration ;

- de procéder à l'ordonnancement des dépenses inscrites au budget de la Caisse ;

- de suivre l'exécution du budget ;

- d'établir les bons de commandes ;

- de liquider les dépenses.

2- La cellule de l'Inspection Générale et de l'Audit Interne

Cette cellule est chargée :

- du contrôle à posteriori de toutes les structures de la Caisse ;

- de l'analyse des réclamations aussi bien des employeurs, des prestataires que des assurés sociaux en général ;

- d'évaluer l'efficacité du contrôle interne ;

- de s'assurer du respect des procédures en vigueur et de leur conformité à la politique générale de la Caisse

- de proposer les améliorations des procédures.

II- La Direction Technique

C'est la direction chargée d'animer l'activité de sécurité sociale de la Caisse. La direction Technique comporte quatre services : le service des Prestations, le service de la Prévention des Risques Professionnels, le service de la Carrière des Travailleurs et le Service des Etudes, de la Documentation et des Relations Extérieures.

1-Le service des Prestations

Le service des Prestations est chargé :

- du contrôle d'attribution des prestations ;

- de la liquidation des prestations à long terme ;

- du traitement des réclamations portant sur l'attribution et le paiement des prestations ;

- du traitement des demandes de remboursement des cotisations personnelles ;

- de l'évaluation et de l'application des textes régissant les prestations.

2- Le service de la Gestion de la Carrière des Travailleurs

Ce service s'occupe :

- de la gestion des comptes individuels des travailleurs ;

- de la mise à jour du compte individuel ;

- de la reconstitution de la carrière des travailleurs ;

- de la gestion des archives de la CNSS.

3- Le service de la Prévention des Risques Professionnels

Il est chargé :

- de la sensibilisation des travailleurs et des employeurs en matière de prévention des risques professionnels ;

- du contrôle de l'hygiène et de la sécurité en milieu de travail ;

- de la dimension ergonomique de la prévention ;

- des études sur les risques professionnels dans le but de rechercher les causes des accidents du travail et des maladies professionnelles et les moyens des les éliminer.

4- Le service des Etudes, de la Documentation et des Relations Extérieures

Le service s'occupe :

- des études de toute nature ;

- des relations de coopération technique en matière de sécurité sociale avec les Organismes Internationaux et les Institutions Etrangères de Sécurité Sociale ;

- de la conception des supports et de la collecte des données statistiques.

III - La Direction du Recouvrement

1- Le service de la Gestion des Comptes Cotisants et Relances

Ce service s'occupe :

- de l'établissement des états complémentaires et des avis de débit ;

- de l'édition et de la ventilation des appels de cotisations ;

- de la gestion des comptes cotisants ;

- de l'établissement des états de recouvrement des cotisations ;

- de l'établissement des attestations de paiement des cotisations.

2- Le service des Immatriculations

Le service des Immatriculations est chargé :

- de procéder à l'immatriculation des employeurs et des assurés volontaires ;

- de procéder à l'affiliation des travailleurs au régime de sécurité sociale ;

- d'établir les livrets ou cartes d'assurance.

3- Le service du contrôle des employeurs

Ce service s'occupe :

- de la vérification des déclarations de salaires ;

- du contrôle et du recensement des employeurs et des travailleurs dans les entreprises ;

- du contrôle de l'assiette des cotisations ;

- de la mise en oeuvre des procédures de mise en demeure et de règlement à l'amiable ;

- de l'établissement des échéanciers de règlement et du suivi de leur exécution ;

- de l'étude et du traitement des réclamations des employeurs.

VI- Les autres Directions

1- La Direction Administrative et du contentieux

Elle s'occupe notamment de la gestion du personnel et de la solde, de la gestion du patrimoine de la CNSS, des services généraux, du parc automobile et du suivi des affaires relatives aux contentieux général, technique et administratif opposant la Caisse à des tiers.

Cette direction comporte trois services que sont le service administratif et du matériel, le service du contentieux et le service du personnel et de la solde.

2- La Direction Financière et Comptable

Le responsable financier est chargé entre autre :

- de l'analyse des opérations financières ;

- de la tenue de la comptabilité ;

- de l'encaissement des recettes et du paiement des dépenses ;

- de la gestion des fonds de réserve et de la trésorerie ;

- de l'établissement des états financiers.

A cette fin, il dispose du service de la comptabilité générale et du service de la trésorerie et des placements.

V - Les Agences Régionales

Elles sont essentiellement chargées :

- de la réception et de l'étude des dossiers des assurés ;

- du décompte et du contrôle des prestations à court terme ;

- du paiement des prestations au profit des bénéficiaires.

NB : L'organigramme de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale est en Annexe.

PARAGRAPHE 2 : Les activités et les ressources de la CNSS

Dans ce paragraphe, nous aborderons les activités et les ressources de la CNSS.

I- Les activités de la CNSS

La CNSS est une institution financière à caractère social qui est chargé du service

- des prestations familiales et de maternité (branche des prestations familiales) ;

- des prestations d'accident du travail et de maladies professionnelles (branche des risques professionnels) ;

- des prestations de vieillesse, d'invalidité et de survivants (branche des pensions).

Notons qu'il existe des prestations à court terme et des prestations à long terme.

1- Les prestations à court terme

? L'allocation prénatale

Les allocations prénatales ou primes de grossesse sont payées en trois tranches aux femmes des allocataires et aux mères célibataires réellement enceintes à condition qu'elles subissent des examens prénataux obligatoires se situant vers les 3è, 6è et 8è mois de la grossesse.

? L'allocation familiale

Pour compter de leur date de naissance, les allocations familiales sont attribuées aux travailleurs pour chacun de leur enfant et ceci dans la limite de six enfants. Les allocations familiales sont payées jusqu'à l'âge de 21 pour les enfants inscrits dans un établissement scolaire ou en apprentissage. Actuellement le taux mensuel d'allocation familiale est de 2 000 francs CFA par enfant.

? L'indemnité de congé de maternité

L'indemnité de congé de maternité servie aux femmes salariées constitue une indemnité journalière destinée à compenser la perte de salaire pendant la durée de congé de maternité. Elle est versée par l'employeur à la femme salariée durant son congé de maternité. La CNSS rembourse dans la limite de 50 % cette indemnité à l'employeur.

? L'indemnité journalière d'accident du travail

Est considéré comme accident du travail quelle que soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit. Une indemnité journalière est accordée à la victime pendant les jours d'interruption du travail, la durée de cette interruption ne doit pas dépasser 12 mois. L'indemnité journalière est égale au 2\3 du salaire journalier du travailleur.

2- Les prestations à long terme

? La pension de vieillesse

L'assuré qui atteint l'âge de 55 ans a droit à une pension de vieillesse s'il remplit les conditions suivantes :

- avoir totalisé au moins 180 mois d'assurance effective à la CNSS ;

- avoir cessé toute activité salariée.

Le montant mensuel est fonction de la rémunération mensuelle moyenne des rémunérations de l'assuré soumises à cotisations au cours des 10 dernières années d'assurance.

? La pension d'invalidité

Est considéré comme invalide, l'assuré qui, par suite de maladie ou d'accident d'origine non professionnelle a subi une diminution permanente de ses capacités physiques ou mentales. L'assuré en activité qui devient invalide avant d'atteindre l'âge de 55 ans a droit à une pension d'invalidité.

? La pension de survivants

Cette pension est allouée aux orphelins et aux veuves d'un pensionné décédé. Elle est aussi accordée aux orphelins et aux veuves d'un assuré qui à la date de son décès, remplissait les conditions donnant droit à une pension.

? L'allocation de vieillesse

Quand l'une des conditions donnant droit à la pension n'est pas remplie, il est accordé à l'assuré une allocation de vieillesse qui est versée en une seule fois.

? La rente d'incapacité permanente

Elle est accordée à l'assuré accidenté à la suite d'un accident du travail non mortel, mais entraînant une incapacité permanente de ces facultés physiques ou mentales.

II- Les ressources de la CNSS

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale, pour mener ses activités dispose d'un

certain nombre de ressources.

1- Les ressources humaines

Dans toute organisation le capital humain constitue une ressource primordiale. L'effectif de la CNSS à la fin de l'année 2005 s'élève à 330 et se repartit comme suit :

Tableau N°1 : Répartition du personnel par catégorie socioprofessionnelle au 31/12/2005

ELEMENTS

Effectif

Effectif en pourcentage

Cadres supérieurs

64

19,16%

Agents de maîtrise

93

27,84%

Agent d'exécution et de service

177

53%

TOTAL

334

100%

Source : Service du Personnel et de la Solde

Le graphique ci-après donne une meilleure idée de la répartition du personnel de la CNSS.

Graphique N° 1 : Répartition du personnel par catégorie socioprofessionnelle.

Il ressort de ce graphique représentant la répartition socioprofessionnelle du personnel de la CNSS, que l'effectif va croissant d'une catégorie supérieure à une inférieure. Ceci permet d'avoir une structure adéquate pour l'encadrement.

2- Les ressources financières

Les ressources de la CNSS sont constituées par :

a. les cotisations des employeurs et des travailleurs destinées au financement des différentes branches du régime de sécurité ;

b. les majorations encourues pour cause de retard dans le paiement des cotisations ou dans la production des déclarations nominatives des salaires et les intérêts moratoires ;

c. les subventions éventuelles de l'Etat ;

d. le produit des placements des fonds ;

e. les loyers des immeubles mis en location ;

f. les dons, legs et autres subventions.

Le tableau ci-après indique l'évolution des ressources de la CNSS sur les cinq dernières années.

Tableau N°2 : Evolution des ressources de 2000 à 2004

Année

Cotisations

Produit des placements

Autres

Total

2000

14 546 663 795

1 806 345 223

6 681 805 749

23 064 814 767

2001

13 915 084 991

2 285 330 233

792 621 407

16 993 036 631

2002

20 404 451 429

2 888 322 309

669 250 437

23 962 024 175

2003

22 657 981 072

3 366 555 999

897 584 861

26 922 211 932

2004

23 916 999 758

3 884 753 8972

1 958 593 379

29 760 347 034

La visualisation de l'évolution des ressources donne :

Graphique N°2 : Evolution des ressources de 2000 à 2004

Hormis l'année 2001, les ressources de la CNSS présentent une tendance à la hausse sur la période d'observation.

CHAPITRE PREMIER : ANALYSE DU SYSTEME DE GESTION DE LA

CNSS ET VERIFICATON DES HYPOTHESES

Dans ce chapitre, avant de présenter la vérification des hypothèses, nous aborderons l'analyse du système de contrôle de gestion de la CNSS et les pratiques constatées.

SECTION 1 : LE SYSTEME DE CONTROLE DE GESTION DE LA CNSS

PARAGRAPHE 1 : Les pratiques

Nous allons vérifier les éléments suivants :

- le découpage du processus de gestion à la CNSS ;

- la division de travail de management 

I- Analyse du processus de gestion

Le contrôle de gestion permet de modéliser la complexité du fonctionnement de l'entreprise et favorise la division du travail de management. Le processus de gestion comporte trois phases que sont : la finalisation, le pilotage et la post évaluation. Ainsi, avant l'action, la finalisation définit les finalités et les traduit en objectifs quantifiés sur un horizon déterminé. Pendant l'action, le pilotage permet d'organiser un suivi du déroulement, d'anticiper et d'entreprendre des actions correctives pour arriver au but ou changer le but. Enfin après l'action, la post évaluation permet de mesurer les résultats dans les domaines d'économie, d'efficacité et d'efficience.

1- La finalisation

Au début de chaque année les finalités sont définies et sont traduites en objectifs quantifiés. Les principaux objectifs que la CNSS s'est assignée et qui sont permanents sont les suivants :

- le rétablissement de l'équilibre financier global et celui de chaque branche ;

- l'informatisation de la CNSS à travers le projet PROMOFAT ;

- l'amélioration des recettes ;

- l'amélioration des prestations ;

- l'amélioration des conditions de travail ;

- le renforcement du partenariat avec les caisses étrangères de sécurité sociale et les institutions internationales.

Chaque année, les budgets sont construits en fonction de ces différents objectifs.

2- Le pilotage

Le suivi permanent du déroulement des activités ne se fait pas. C'est le Service des Etudes, Documentation et des Relations Extérieures qui est chargé d'élaborer les statistiques. Mais, ces statistiques qui devraient être mises au point mensuellement, sont élaborées que trimestriellement. Ce qui dénue ces statistiques de toute pertinence. Dans ces circonstances, aucune anticipation ne peut être faite et beaucoup de choses se sont déjà passées de sorte que les actions correctives ne sont pas trop efficaces.

3- La post évaluation

En ce qui concerne la post évaluation elle est constatée au niveau des rapports annuels d'activité. Les activités menées par les services sont passées en revue. Mais les écarts qui sont déterminés ne sont pas analysés. En effet, aucune sanction ou récompense n'est prévue en cas d'écart favorable ou défavorable.

II- Division du travail de management

En ce qui concerne la division du travail de management, ANTHONY R. (1965) précise qu'elle se fait à trois niveaux :

? la planification stratégique concentrée au niveau de la direction générale, elle concerne le long terme ;

? le contrôle d'exécution (à court terme) effectué au niveau des opérationnels ;

? le contrôle de gestion qui s'insère entre les deux premiers niveaux et qui joue donc ainsi un rôle d'intermédiaire entre le long terme et le court terme.

Ainsi, à la CNSS, l'analyse du processus de gestion n'est pas satisfaisante, il en est ainsi en ce qui concerne la division du travail de management. En effet, les dirigeants de la CNSS ne s'adonnent pas à la réflexion stratégique ; il n'existe pas une direction ou un service de planification et de stratégie. De 1995 à 2004, la CNSS n'a pas pu élaboré un plan stratégique à long terme. De plus, il n'existe pas une direction ou un service de contrôle de gestion, c'est plutôt la Cellule du Budget qui est l'équivalent du service du contrôle de gestion puisque c'est cette cellule qui élabore les budgets, fait le suivi budgétaire en collaboration avec le service de la trésorerie.

Mais il faut souligner que la gestion se concentre sur le court terme. Les plans annuels sont toujours élaborés et prennent appui sur les années écoulées.

Paragraphe 2- Les outils du contrôle de gestion à la CNSS

Les outils du contrôle de gestion utilisés à la CNSS sont essentiellement des outils classiques.

1- Comptabilité analytique

La comptabilité analytique de gestion est une comptabilité tournée vers le futur, construite pour fournir aux dirigeants d'entreprise des données utiles aux prises de décision. Selon De Ronge Y. (1998), la comptabilité analytique de gestion à trois missions essentielles :

? connaissance des coûts : connaître le coût de revient en vue de déterminer la politique tarifaire de l'entreprise ;

? base au contrôle de gestion : l'organisation de l'entreprise en sections et en coût standard constituent une base pour le contrôle de gestion surtout pour la notion de centre de responsabilité et l'analyse des écarts ;

? outil d'aide à la décision : la comptabilité analytique permet aux dirigeants de prendre des décisions sur :

1) l'opportunité de l'externalisation ou de la sous-traitance d'une activité ;

2) l'acceptation ou le refus d'une commande spéciale ;

3) l'abandon d'un produit ou le développement d'un nouveau produit.

A la CNSS, la comptabilité analytique est encore très embryonnaire. Mais elle permet de déterminer les résultats par branche. Les charges fixes sont réparties selon deux méthodes. La première méthode suivant la clé de répartition ci-après :

- pension : 47%

- prestations familiales : 42%

- risques professionnels : 11%

En ce qui concerne la dernière méthode, le taux de chaque branche est égal au pourcentage des charges de ladite branche par rapport à la masse de cotisation encaissée.

2- Budget

Le budget est une affectation prévisionnelle quantifiée, aux centres de responsabilité, d'objectifs et/ou de moyens pour une période déterminée limitée au court terme. Le budget découle d'une démarche prévisionnelle plus large qui consiste à décliner la stratégie en plan stratégique pour le long terme et en plan opérationnel pour le moyen terme. Il constitue la traduction financière de l'adaptation au court terme des objectifs à moyen terme du plan opérationnel. Les budgets de la CNSS sont élaborés de façon classique où on distingue les phases suivantes :

1. Il est demandé à chaque service d'exprimer ses besoins. Les besoins des services sont agrégés d'abord au niveau de la direction technique concernée.

2. Réunion budgétaire qui regroupe la commission budgétaire, toutes les directions techniques et les chefs de service. C'est à cette réunion que les arbitrages sont faits pour garantir la convergence des objectifs.

3. Elaboration du budget général de la CNSS par la commission budgétaire.

Le budget général ainsi élaboré est soumis au Conseil d'Administration pour amendement et adoption.

3- Suivi budgétaire

La gestion budgétaire est un système d'aide à la décision qui prend en compte non seulement la budgétisation, mais le contrôle budgétaire constitué par le calcul des écarts et les actions correctives à envisager. En confrontant les réalisations aux prévisions, le contrôle budgétaire évalue la performance des centres de responsabilité. Mais cette performance présente l'inconvénient d'être uniquement financière.

En ce qui concerne le suivi budgétaire à la CNSS, il se fait correctement. En effet, avant l'engagement d'une dépense, il y a d'abord une vérification pour voir si la dépense concernée est prévue au budget. Si oui, la Cellule du Budget vérifie si le montant de la dépense est celui prévu au budget. Dans l'affirmatif, la dépense est ordonnée et exécutée. Dans le cas contraire, il est procédé à des révisions soit à la hausse soit à la baisse.

4- Tableau de bord

Le tableau de bord est un support du contrôle budgétaire ; il permet le pilotage de l'action du responsable budgétaire. Le tableau de bord comprend les informations capables de rendre compte des activités spécifiques du département ou du centre de responsabilité pour lequel il est construit. Le tableau de bord est un outil d'aide à la décision et à la prévision ; c'est un ensemble d'indicateurs peu nombreux conçus pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l'état et de l'évolution des systèmes qu'il pilote et de l'identification des tendances qui les influenceront sur un horizon cohérent avec la nature de leurs fonctions (BOUQUIN H., op. cit.). Généralement, les informations contenues dans les tableaux de bord sont des informations de type financier. Avec les modifications intervenues dans l'environnement technologique, concurrentiel et la structure des organisations, les indicateurs financiers ne suffisent plus à eux seuls pour aider à la prise de décision. Le tableau de bord prospectif apporte une réponse à cela, il est construit suivant quatre axes :

? axe financier qui prend en compte les indicateurs financiers ;

?axe client qui traduit la satisfaction des clients ainsi que leur fidélité ;

?axe processus interne qui rend compte des processus de production et d'innovation ;

?axe apprentissage organisationnel qui permet d'apprécier la qualité des ressources humaines.

Au cours de nos recherches à la CNSS, nous avons constaté que la direction n'est pas habituée à utiliser les tableaux de bord de gestion.

SECTION 2 : DE LA MESURE DES PERFORMANCES A LA

VERIFICATION DES HYPOTHESES

Paragraphe 1 : Mesure de la Performance à la CNSS

I- Les résultats de 2000 à 2004

Le tableau et le graphique ci-contre retracent l'évolution des résultats de 2000 à 2004.

Tableau N°3 : Evolution des résultats nets des exercices : 2000 à 2004

A

N

N

E

E

S

Place-ments

Immeubles

Prestations familiales

Risques pro-

fessionnels

Pensions

Total

2000

1.971.643.625

-34.391.391

4.352.253.501

1.124.578.585

1.612.091.505

9.026.175.825

2001

2.268.324.111

30.747.585

4.069.505.006

1.021.944.157

405.885.728

7.796.406.587

2002

2.839.919.051

44.760.047

6.682.417.752

1.593.548.747

2.481.457.944

13.642.103.541

2003

2.689.417.106

59 760 820

7 350 497 183

1 767 501 441

2 653 092 845

14.520.269.395

2004

3 604 077 610

50 922 441

7 019 549 910

1 663 068 121

2 512 218 560

14.849.836.642

Taux d'évolution des résultats de 2000 à 2004

1999 à 2000...................... 48,13%

2000 à 2001..................... -13,62%

2001 à 2002 ................... 74,98%

2002 à 2003.................... 6,44%

2003 à 2004..................... 2,27%

Graphique N° 3 : Evolution des résultats nets de 2000 à 2004

De ce graphique, on constate que les résultats nets annuels sont en croissance, ce qui dénote une amélioration de la gestion de la CNSS.

Tableau N° 4 : Répartition du résultat de l'exercice 2004 par nature de prestations

Désigna-

Tions

Place-

Ments

Immeu

bles

RESULTATS DES BRANCHES DE PRESTATIONS

Total
 
 
 

Prestations familiales

Risques professionnels

Pensions

 

Produits

3 884 753 897

149 451 584

10 187 785 536

2 335 575 744

11 393 638 478

27 951 205 239

Charges

280.676.287

98.529.143

3.168.235.626

672.507.623

8.881.419.918

13.101.368.597

Résultats

3.604.077.610

50.922.441

7.019.549.910

1.663.068.121

2.512.218.560

14.849.836.642

Il se dégage, du rapprochement des produits et des charges enregistrés au titre de l'exercice 2004, un résultat net excédentaire de quatorze milliards huit cent quarante neuf millions huit cent trente six mille six cent quarante deux (14.849.836.642) Francs CFA contre quatorze milliards cinq cent vingt millions deux cent soixante neuf mille trois cent quatre vingt quinze (14.520.269.395) Francs CFA en 2003, soit une progression de 2,27%.

Pour les différentes branches des prestations, les données de ce tableau comparées aux résultats de 2003 font apparaître une régression des résultats de la branche des prestations familiales, des risques professionnels et de celle des pensions. Si cette tendance n'est pas corrigée, les deux (02) branches risquent d'être à terme déficitaires.

Le résultat enregistré au niveau de la gestion des placements au cours de l'année 2004, il a connu une amélioration de 34,01% par rapport à l'année 2003.

Le graphique qui suit donne une idée de la contribution de chaque gestion à la constitution du résultat net de l'exercice 2004.

Graphique N° 4 : Répartition du résultat par gestion

Outre la détermination du résultat net chaque année, la mesure des performances à la CNSS s'apprécie à travers quelques indicateurs et ratios. Les indicateurs utilisés sont le taux de charge de structure et le taux de couverture des dépenses techniques.

II- Le taux de charge de structure

C'est le rapport entre les charges de fonctionnement et la masse salariale soumise à cotisation au cours d'une année.

Le tableau ci-après présente l'évolution du taux de charge de structure

Tableau N° 5 : Evolution du taux de charge de structure

Eléments Années

Masse salariale soumise à cotisation

Charges de fonctionnement

Taux de charge de structure

2000

58 701 540 110

2 775 203 938

4,73%

2001

64 814 391 024

3 296 844 049

5,09%

2002

96 075 321 290

3 693 694 330

3,84%

2003

104 076 004 786

4 653 903 296

4,47%

2004

110 761 454 500

6 458 658 165

5,83%

Source : Rapport d'activité 2004 Norme :<= 5%

On peut constater à travers ce tableau que le rapport charges de fonctionnement sur la masse salariale soumise à cotisation encore appelé charge de structure a évolué en dent de scie au cours des cinq dernières années. Ce taux est de 5,83 en 2004, ce qui est au dessus de la norme de 5%.

Cet indicateur bien que facile à calculer, est sujet à beaucoup d'interprétations subjectives en ce qui concerne sa pertinence. Cela représente le pourcentage des charges de fonctionnement par rapport à la masse salariale soumise à cotisation, il n'est pas aisé d'avoir une idée claire sur ce qu'il exprime.

3- Le taux de couverture des dépenses techniques

Le ratio de couverture des dépenses techniques ou taux de redistribution, permet d'apprécier la part des cotisations affectées au paiement des dépenses techniques (prestations familiales, risques professionnels, pensions) qui constituent l'objet même de la sécurité sociale.

Tableau N° 6 : Evolution des ratios de couverture des dépenses techniques

ANNEES

Prestations familiales

Risques Professionnels

Pensions

2000

882.321.179

---------------- = 16,02 %

5.508.948.052

169.618.615

----------------- = 13,01%

1.303.982.807

4.169.183.888

---------------- = 67,77 %

6.151.846.489

2001

874.368.066

----------------- = 14,85%

5.886.501.231

176.505.987

---------------- = 12,80%

1.378.529.122

4.848.793.592

----------------- = 73,90%

6.561.572.748

2002

860.935.982

---------------- = 09,88%

8.710.900.943

157.226.600

---------------- = 7,95%

1.978.480.704

5.608.014.672

---------------- = 57,84%

9.696.530.378

2003

1.035.729.021

------------------ = 10,80%

9.588.895.052

198.245.412

----------------- = 9,04%

2.192.061.420

6.153.970.858

----------------- = 57,54%

10.694.915.955

2004

1.523.822.070

.....................= 14,96%

10.187.632.716

343.678.133

...................= 14,72%

2.335.370.994

6.584.312.024

.....................=57,83%

11.386.112.125

Source : Rapport d'activité 2004 Norme : = 65%

Les chiffres de ce tableau, font observer que pour la branche des prestations familiales et celle des risques professionnels, le taux de couverture des dépenses technique est faible.

En revanche, la branche des pensions dégage un taux de redistribution qui respecte les normes pour les années 2000 et 2001.

Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses

1- Hypothèse spécifique N° 1 : La CNSS ne dispose pas d'un système de mesure de performance adéquat.

Les différents indicateurs utilisés à la CNSS montre bien que l'attention des dirigeants est beaucoup plus orientée vers l'aspect financier. La sécurité sociale est une activité spécifique, et par rapport à cela, la mesure des performances au niveau des trois secteurs essentiels de la sécurité sociale à savoir la perception des cotisations, la liquidation des prestations et le coût de fonctionnement est indispensable pour l'accomplissement de la mission de la CNSS, le pilotage et la mise en oeuvre des actions stratégiques. L'absence d'indicateur au niveau des trois secteurs de la sécurité sociale ne permet pas à la CNSS d'avoir un système de mesure de performance adéquat par rapport à ses activités. L'hypothèse spécifique N° 1 est ainsi vérifiée.

2 - Hypothèse spécifique N° 2 : La mesure des performances est une démarche indispensable pour l'amélioration des services fournis.

Le résultat qui découle de l'objet statutaire de la CNSS, de sa raison d'être est la protection contre les événements de la vie à travers le paiement de différentes prestations aux assurés. La façon dont la CNSS atteint ces résultats est également un résultat en soi. Une institution de sécurité sociale qui s'acquitte efficacement de ses missions statutaires n'apporte pas de valeur ajoutée si ses partenaires ne sont pas satisfaits de la façon dont elle remplit ses missions. A travers les différents indicateurs observés à la CNSS, il serait difficile d'adopter une démarche d'amélioration des services fournis aux assurés. La gestion de la performance se définit de plus en plus par rapport à la notion de qualité permanente de service au «client«, laquelle donne un sens aux actions et aux décisions. Ce qui permet d'avoir en permanence une sorte de traçabilité de la performance depuis la demande du client à travers les activités et de ce que l'on veut mesurer à l'aide des indicateurs et des tableaux de bord. Dans ce sens, il n'y aura pas de risque encouru lié à la non maîtrise des conditions d'amélioration continue de service au «client«.

 

CHAPITRE DEUXIEME : ELABORATION D'UN SYSTEME DE MESURE

DE PERFORMANCES ET CONDITIONS DE MISE EN PLACE

SECTION 1 : PRESENTATION DES INSTRUMENTS DE MESURE DE

PERFORMANCES

Avant la présentation des instruments de mesure de performances, il est nécessaire d'identifier les centres de responsabilité, car l'analyse de la performance d'une entité de gestion implique au préalable le découpage de cette dernière en centre de responsabilité.

Paragraphe 1 : Identification des centres de responsabilité

Le centre de responsabilité est une sous entité de l'entreprise dont l'étendue du pouvoir a été définie et qui est investi d'une obligation de performance cohérente avec ce pouvoir. La création des centres de responsabilité dépend fortement de la structure d'origine de l'entreprise. Ils sont placés sous l'autorité d'un responsable possédant un réel pouvoir de décision. On distingue, au sein de la CNSS deux types de centre :

- les centres de coûts ;

- les centres de recette.

I- Les centres de coûts

Ce sont des centres qui de par leur pouvoir de décision ne peuvent agir directement sur les coûts, mais pas sur le chiffre d'affaires. Au niveau de la CNSS, nous avons les centres de coûts ci-après : la Direction Technique, la Direction Financière et Comptable et les Agences départementales.

1- La Direction Technique

Cette direction s'occupe des études, de la prévention et surtout de la liquidation des prestations à long terme. Elle constitue un centre de coût parce que toutes les décisions prises en son sein influent directement sur le niveau des charges techniques de la CNSS.

2- La Direction Financière et Comptable

Elle a pour mission la tenue des comptes financiers, la gestion de la trésorerie ainsi que la politique de placement. La Direction Financière et Comptable constitue donc un centre de coûts car elle a également pour but de mettre en exergue l'ensemble des charges supportées par la CNSS en vue de proposer des solutions susceptibles de le maîtriser.

3- La Direction Administrative et du contentieux

Cette direction gère les affaires administratives, le personnel et les moyens généraux. Elle génère des coûts du fait de ses prestations pour assurer le bon fonctionnement de la CNSS.

4- Les Agences départementales

La mission essentielle des agences est la liquidation des prestations à court terme. A ce titre, elles fournissent des prestations au nom de la CNSS, elles génèrent des coûts. La CNSS dispose de six (6) agences sur toute l'étendue du territoire national.

II- Les centres de recette

L'objectif des centres de recette est la maximisation du chiffre d'affaires. Au niveau de la CNSS, la Direction du Recouvrement est celle qui est chargée de contribuer à la maximisation des cotisations. A ce titre, elle constitue un centre de recette.

Paragraphe 2 : Propositions d'indicateurs de performance

En réalité, les indicateurs de performance ont d'abord une utilité interne du fait des informations sous une forme analytique qu'ils fournissent dans le but de redresser une situation déclinante ou d'améliorer des succès enregistrés. Ils permettent enfin d'avoir une transparence dans la gestion.

Dans cette partie, il s'agira de présenter les indicateurs par rapport aux différents centres de responsabilités identifiés. Ceux-ci dans tous les cas couvrent les trois secteurs essentiels dans la gestion d'une caisse de sécurité sociale, à savoir la liquidation des prestations, la perception des cotisations et, bien sur, le coût du bon fonctionnement de l'ensemble.

I- Les indicateurs des centres de coûts

1- Les indicateurs de la Direction technique

Au niveau de ce centre le délai est le principal critère qui a été choisi afin d'apprécier la performance de cette direction. A travers ce critère deux indicateurs sont proposés dans ce sens. Il s'agit du délai de liquidation des prestations et du ratio des restes à traiter en fin de période.

1.1 Le délai de liquidation des prestations

Cet indicateur va permettre de mesurer la durée maximale de liquidation d'un dossier. Ainsi le délai de liquidation de chaque dossier doit être mesuré en tenant compte du temps écoulé entre la date de réception du dossier et l'émission des ordres de paiement.

Nombre de dossiers traités pendant une période donné

R=

Nombre de dossiers enregistrés durant la même période

Si le ratio est égal à 1, l'indicateur n'indique pas de variation, ce qui veut dire que ce centre de responsabilité présente une certaine stabilité, car il va absorber la demande courante de services. Si il y a des dossiers en souffrance, il en maintient toujours le même niveau.

Si le ratio est supérieur à 1, cela suppose que le centre traite plus de dossiers qu'il n'en reçoit.

Si le ratio est inférieur à 1, l'indicateur fait état d'une nouvelle phase d'accumulation des dossiers en souffrances (arriérés), le centre n'arrivera même plus à faire face aux demandes courantes. Le calcul de ce ratio doit se faire chaque mois afin de prendre le plus tôt possible, les mesures nécessaires pour mieux traités les dossiers des «clients« de la CNSS.

1.2 Le ratio des restes à traiter en fin de période

Ce ratio va mesurer le volume des dossiers en instance en fin de période par rapport à l'ensemble des dossiers reçus au cours de la période.

Nombre de dossiers en instance au 30 du mois

R=

Nombre de dossiers reçus au cours du mois

2- Les indicateurs de la Direction Financière et Comptable

La rentabilité et la maîtrise des charges sont les deux critères autour desquels se basent les indicateurs de cette direction. Ainsi, le ratio de rentabilité globale des placements, le ratio de charge de fonctionnement par rapport aux charges totales et le ratio des charges de fonctionnement par rapport aux produits techniques sont les indicateurs proposés.

2.1 Ratio de rentabilité globale des placements

Le calcul de ce ratio va permettre de mesurer la rentabilité des placements effectués par le service trésorerie et gestion des placements de la Direction Financière Comptable.

Total des produits des placements

R=

Total des placements

2.2 Ratio des charges de fonctionnement par rapport aux charges totales

Ce ratio permettra de mesurer chaque année les efforts de maîtrise des frais de fonctionnement.

Montant des charges de fonctionnement

R=

Montant total des charges

2.3 Ratio des charges de fonctionnement sur les produits techniques

Le calcul de ce ratio permet d'apprécier le niveau des ressources affectées à la couverture des charges de fonctionnement. Son calcul doit se faire chaque année.

Montant des charges de fonctionnement

R=

Montant total des cotisations encaissées

3- Les indicateurs de la Direction Administrative et du Contentieux

Le critère de maîtrise des charges du personnel et le critère relatif à l'effort de formation du personnel, sont les critères identifiés pour définir les indicateurs de cette direction.

3.1- Ratio des frais de personnel par rapport aux charges de

fonctionnement

Ce ratio traduit essentiellement le poids des frais de personnel par rapport à l'ensemble des charges administratives de la CNSS, et permet d'apprécier aussi le caractère incitatif du niveau de rémunération du personnel de la CNSS. Il s'agit d'un aspect très important, car dans l'optique performance d'une entité, les ressources humaines constituent un facteur à ne pas négliger.

Montant des charges de personnel

R=

Montant total des charges de fonctionnement

Son calcul est annuel.

3.2 - Ratio des dépenses de formation rapportées à la masse salariale

La formation occupe une place importante dans la gestion des ressources humaine, ce ratio calculé chaque année permet d'apprécier le niveau d'investissement dans ce domaine. Il traduit aussi la politique de formation du personnel et met en exergue la qualité de plan de carrière définie par la direction de la CNSS.

Dépenses de formation

R=

Masse salariale

II - Les indicateurs du centre de recette

La maîtrise et l'optimisation des ressources doivent constituer l'un des objectifs prioritaires d'une institution de sécurité sociale comme la CNSS. C'est l'une des raisons qui ont motivé la création de la Direction du Recouvrement en Mai 2005. En effet, une attention particulière doit être portée sur le recouvrement des cotisations sociales qui constituent la principale ressource sur laquelle repose toute la politique du service des prestations sociales et la validation des carrières des assurés, au moment où ceux-ci font valoir leurs droits à la retraite.

1- Le taux de recouvrement des cotisations à date exigible

Il permet de mesurer l'efficacité du recouvrement des cotisations dues au cours d'une période donnée.

Cotisations encaissées

R=

Cotisations ordonnancées

Son calcul doit se faire trimestriellement comme la date d'exigibilité des cotisations.

2- Le taux des recouvrements contentieux

Cet indicateur permet d'évaluer les performances du recouvrement forcé par rapport au montant total des cotisations contentieuses déterminées au cours de la période. Il doit être suivi trimestriellement.

Cotisations recouvrées au titre du contentieux

R=

Cotisations totales mises en recouvrement forcé

Ce ratio traduit l'efficacité des procédures des recouvrements contentieux.

3- Le taux de compte cotisant analysé

Il permettra d'apprécier le nombre de compte cotisant analysé au cours d'un trimestre. L'analyse régulière des comptes permettra d'identifier très tôt les entreprises qui ont des créances en d'autre terme celles qui ne cotisent pas pour leur personnel. Cela aura pour avantage d'avoir la situation des cotisants mauvais payeurs en vue de transmettre leur dossier au contentieux.

Nombre de compte analysé

R=

Total des comptes

Les différents indicateurs proposés sont résumés dans le tableau ci-après :

Les indicateurs des centres de coûts

Centre de responsabilité

Critères

Indicateurs

Formule

Direction Technique

Et Agences départementales

Délai

Délai de liquidation des prestations

No Nbre de dossiers traités pendant une période donné

R=

Nbre de dossiers enregistrés durant la même

période

Ratio des restes à traiter en fin de période

Nbre de dossiers en instance au 30 du mois

R=

Nombre de dossiers reçus au cours du mois

Direction Financière

-Rentabilité

- Maîtrise des charges

Ratio de rentabilité globale des placements

Total des produits des placements

R=

Total des placements

Ratio des charges de fonctionnement par rapport aux charges totales

Montant des charges de fonctionnement

R=

Montant total des charges

Ratio des charges de fonctionnement par rapport aux produits techniques

Montant des charges de fonctionnement

R=

Montant total des cotisations

encaissées

Direction Administrative

-Maîtrise de la masse salariale

- Formation du personnel

Frais de personnel par rapport aux charges de fonctionnement

Montant des charges de personnel

R=

Montant total des charges de

fonctionnement

Dépenses de formation rapportées à la masse salariale

Dépenses de formation

R=

Masse salariale

Les indicateurs du centre de recette

Direction du Recouvrement

Efficacité du recouvrement

Le taux de recouvrement des cotisations à date exigible

Cotisations encaissées

R=

Cotisations ordonnancées

Le taux des recouvrements contentieux

Cotisations recouvrées au titre du

contentieux

R=

Cotisations totales mises en

recouvrement forcé

Le taux de compte cotisant analysé

Nombre de compte analysé

R=

Total des comptes

Après avoir présenté les différents indicateurs de mesure de performance, nous proposons le suivi de la performance à partir de tableau de bord qui, donne une analyse plus riche et plus opérationnelle de la performance. Il est plus réactif et mieux orienté vers la prise de décision.

SECTION 2 : DU SUIVI DE LA PERFORMANCE PAR LES TABLEAUX DE BORD AUX CONDITIONS DE MISE EN PLACE

Les tableaux de bord sont des instruments de pilotage à court terme dirigés vers l'action. Outils de pilotage de performance, les tableaux de bord comportent un nombre limité d'indicateurs clairs, pertinents, obtenus rapidement et traduisant les facteurs de compétitivité de l'entreprise ou d'un centre de responsabilité. Les indicateurs peuvent être aussi bien quantitatifs que qualitatifs.

Paragraphe 1 : Les tableaux de bord

Pour tous ces différents tableaux de bord deux rapports sont complémentaires et revêtent une importance particulière : un rapport explicatif et un rapport d'amélioration. Le rapport explicatif prévoit l'existence éventuelle de valeurs divergentes, entre autres, en attirant l'attention sur les particularités de certains services déterminés. Tout comme le rapport d'amélioration, qui prévoit des mesures pour la résorption de retard et d'anomalies éventuelles, et qui contient donc des suggestions en vue de l'amélioration du fonctionnement, le rapport explicatif va constituer une aide importante pour l'interprétation des données de mesure.

Paragraphe 2 : Conditions de mise en oeuvre

Les indicateurs et les tableaux de bord que nous avons recommandé pour améliorer la gestion de la CNSS sont simples et faciles à utiliser. Mais la réussite de leur mise en place dépend d'un certain nombre de paramètres.

I- Par rapport à l'Etat

Très souvent, les directeurs généraux sont nommés par le ministère de tutelle, le gouvernement. Dans ces politiques de nomination, c'est la loyauté politique qui l'emporte sur les capacités de gestion des individus nommés. Cette pratique fait naître inévitablement une relation verticale entre les pouvoirs publics et les managers des entreprises publiques comme la CNSS. Ce qui peut conduire à toute sorte d'abus, de clientélisme, etc. Il existe donc une dépendance organique des entreprises publiques vis-à-vis des pouvoirs publics. Cette dépendance malheureusement fait que les règles et procédures internes à l'entreprise ne diffèrent pas de celle de l'administration publique, au risque de transformer ainsi la CNSS en une vraie bureaucratie rigide, ce qui peut être un frein à la mise en place d'un système de mesure des performances.

Il s'agit désormais de rompre avec de telles pratiques en insistant sur la nécessité d'introduire les contrats d'entreprise dans la gestion de la CNSS, soit des conventions d'objectifs et de gestion conclues entre la CNSS et l'Etat. Ainsi, à travers un document contractuel, la CNSS et l'Etat s'obligent à s'engager sur des objectifs clairs et publics pour améliorer les performances de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

II- Par rapport à la Direction Générale

La direction doit définir la stratégie et la traduire en objectifs opérationnels. Il doit avoir une cohérence et une convergence entre les indicateurs et la stratégie de la CNSS. De plus, il faut que la Direction communique à chaque responsable la portion du couple Objectif/Stratégie qui concerne son département afin que la stratégie devienne la préoccupation quotidienne de tous les acteurs. Le plan stratégique à mettre sur pied comporte :

- les grandes orientations stratégiques de la CNSS ;

- l'explication des objectifs stratégiques clés, éventuellement déclinés par entité et accompagnés d'étapes clairement identifiés ;

- les principaux plans d'action et le résultat attendu (mise en oeuvre au quotidien de la vision à long terme).

De même, les indicateurs de performances une fois calculés seront portés à la connaissance des employés selon leur position hiérarchique et selon une politique d'incitation préalablement définie.

Afin de parvenir à une mise en place plus réussite du système de mesure des performances, la création d'une cellule de contrôle de gestion à la CNSS. Cette cellule aura entre autres missions :

- de participer à la mise au point des objectifs et des indicateurs ;

- du suivi des performances ;

- d'organiser la production périodique de collecte des informations auprès de chaque centre de responsabilité ;

- de centraliser et d'analyser les résultats ;

- de les diffuser et d'en faire la promotion ;

- de les conserver.

La plus importante des conditions de succès dans la mise en place d'un système de mesure des performances réside dans la volonté réelle qu'ont les dirigeants de la CNSS de concrétiser ce système.

III- Par rapport au personnel

L'implication de tout le personnel est une condition sine qua non de réussite pour l'instauration et l'utilisation des indicateurs et des tableaux de bord à la CNSS. Une importance toute particulière doit être accordée à l'information précise et complète et à la participation effective de tout le personnel. Il faudrait une phase préparatoire pour que la CNSS consacre le temps, l'énergie et les moyens nécessaires pour l'organisation des sessions d'information au cours desquelles les objectifs et les perspectives du projet des tableaux de bord doivent être exposés clairement au personnel, à tous les niveaux de la hiérarchie. Les cadres de la CNSS doivent non seulement jouer le rôle de promoteur, mais aussi le suivi du projet depuis sa conception jusqu'à sa réalisation. La réussite passe aussi par une nouvelle culture d'entreprise, la formation à la gestion des changements.

CONCLUSION

La problématique de la mise en place d'un système de mesure de performance reste un sujet d'actualité pour les entreprises publiques en général, et pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale en particulier.

Pour piloter une organisation dans un environnement de plus en plus complexe et exigeant, où la compétitivité, la technologie et la compétence des travailleurs jouent un rôle déterminant, les décideurs ont besoin d'un système d'information pertinent, permanent, et qui les renseigne en temps voulu sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. La CNSS doit s'acquitter efficacement de ses missions statutaires, à travers des qualités de services appréciables pour ses partenaires, ce qui important pour une institution de sécurité sociale. Si le citoyen assuré, qui est, le principal intéressé en matière de sécurité sociale, estime que son dossier n'est pas géré de façon efficace, il ne serait pas satisfait de l'institution même s'il reçoit la prestation en espèce à laquelle il a droit.

Il s'agira désormais pour la CNSS à travers la mise en place du système de mesure des performances d'apprécier au delà des indicateurs financiers ceux non financiers. C'est ainsi qu'il a été proposé des indicateurs et des tableaux de bord au niveau des trois secteurs essentiels de la sécurité sociale à savoir la perception des cotisations, la liquidation des prestations et le coût de fonctionnement.

Pour y parvenir, les responsabilités sont partagées au niveau de l'Etat, de la direction générale et du personnel de la CNSS.

Mais toutefois une démarche supplémentaire pour finaliser ce travail reste après le calcul des indicateurs, de déterminer à quelles normes faut-il les comparer et aussi de voir comment les prestations de pension contribuent à des résultats sociétaux plus large comme l'amélioration de la qualité de vie des personnes âgées (c'est-à-dire, une amélioration en pourcentage du revenu familial) et la réduction de la pauvreté (c'est-à-dire, une réduction annuelle du pourcentage des personnes âgées vivant dans la pauvreté).

BIBLIOGRAPHIE

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PORTER M. (1986), « L'avantage concurrentiel », Inter Edition, 1986.

ANNEXE 2

Les liens entre Structure Organisationnelle et Structure de Gestion

Organisation Nature des

du Pouvoir objectifs

de décision assignés

Cohérence Cohérence

interne interne

Construction du

Ressources critère

d'évaluation des

performances

Structure organisationnelle Structure de gestion

TABLES DES MATIERES

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

LISTES DES TABLEAUX

LISTES DES GRAPHIQUES

ABSTRACT

INTRODUCTION

CHAPITRE PRELIMINAIRE : FONDEMENTS THEORIQUES

ET CADRE INSTITUTIONNEL DE RECHERCHE

SECTION 1 : Cadre théorique de l'étude

Paragraphe 1 : Problématique et objectifs de l'étude

I- Problématique

II- Objectifs de l'étude

1- Objectif général

2- Objectifs spécifiques

Paragraphe 2 : Revue de littérature et Hypothèses de l'étude

I- Revue de littérature

1- Concept d'entreprise publique

2- Notion d'indicateur

3- La performance des organisations

II- Hypothèses de l'étude

SECTION 2 : Cadre institutionnel : la CNSS

Paragraphe 1 : Système organisationnel de la CNSS

I- La Direction Générale

II- La Direction Technique

III- La Direction du Recouvrement

IV- Les autres Directions

V- Les agences régionales

Paragraphe 2 : Activités et Ressources de la CNSS

I- Activités de la CNSS

1- Les prestations à court terme

2- Les prestations à long terme

II- Les ressources de la CNSS

1- Les ressources humaines

2- Les ressources financières

CHAPITRE PREMIER : ANALYSE DU SYSTEME DE GESTION

DE LA CNSS ET VERIFICATON DES HYPOTHESES

SECTION 1 : Le système de contrôle de gestion de la CNSS

Paragraphe 1 : Les pratiques

I- Analyse du processus de gestion

1- La finalisation

2- Le pilotage

3- La post évaluation

II- Division du travail de management

Paragraphe 2 : Les outils du contrôle de gestion à la CNSS

1- Comptabilité analytique

2- Budget

3- Suivi budgétaire

4- Tableau de bord

SECTION 2 : De la mesure de performance à la vérification

des hypothèses

Paragraphe 1 : Mesure de performance à la CNSS

I- Les résultats de 2OOO à 2OO4

II- Le taux de charge de structure

III- Le taux de couverture des dépenses techniques

Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses

I- Hypothèse spécifique N°1

II- Hypothèse spécifique N°2

CHAPITRE DEUXIEME : ELABORATION D'UN SYSTEME

DE MESURE DE PERFORMANCES ET CONDITIONS

DE MISE EN PLACE

SECTION 1 : Présentation des instruments de mesure de

performances

Paragraphe 1 : Identification des centres de responsabilité

I- Les centres de coûts

1- La Direction Technique

2- La Direction Financière et Comptable

3- La Direction Administrative et du Contentieux

4- Les Agences régionales

II- Les centres de recette

Paragraphe 2 : Propositions d'indicateurs de performance

I- Les indicateurs des centres de coûts

1- Les indicateurs de la Direction Technique

1.1 Le Délai de liquidation des prestations

1.2 Le ratio des restes à traiter en fin de période

2- Les indicateurs de la Direction Financière et Comptable

2.1 Ratio de rentabilité globale des placements

2.2 Ratio des charges de fonctionnement par rapport aux

charges totales

2.3 Ratio de charges de fonctionnement sur les produits techniques

3- Les indicateurs au niveau de la Direction Administrative

et du Contentieux

3.1 Ratio des frais de personnel par rapport aux charges

de fonctionnement

3.2 Ratio des dépenses de formation rapportées à la masse

salariale

II- Les indicateurs du centre de recette

1- Le taux de recouvrement des cotisations à date exigible

2- Le taux des recouvrements contentieux

3- Le taux de compte cotisant analysé

SECTION 2 : Du suivi de la performance par les tableaux

de bord aux conditions de mise en place

Paragraphe 1 : Les tableaux de bord

I- Au niveau de la Direction Technique

1- Suivi des délais de traitement des dossiers

2- Suivi des assurés par branche de prestations

II- Au niveau des Agences régionales

1- Suivi des dossiers déposés

2- Suivi des dossiers traités

III- Au niveau de la Direction du Recouvrement

1- Suivi du recouvrement

2- Suivi des comptes cotisants

Paragraphe 2 : Conditions de mise en oeuvre

I- Par rapport à l'Etat

II- Par rapport à la Direction Générale

III- Par rapport au personnel

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984