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Twingo, Vuitton, Lexomil, Carambar et Roudoudou... étude de l'utilisation des marques de publicité dans les romans contemporain

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par Laetitia van de Walle
Université Libre de Bruxelles - Licence en Langues et Littératures Romanes 2005
  

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2. Une littérature « marquée ».

2.1. Le roman.

La notion de littérature a fait l'objet de nombreuses études. Elle désigne, dans son sens le plus général, l'ensemble des textes, l'art verbal. Mais cet ensemble se subdivisera à l'époque de la Renaissance entre les Lettres saintes, les Lettres scientifiques et les Belles Lettres. C'est parmi cette dernière catégorie que se « classent » le roman, la poésie et le théâtre. À l'exception de la poésie, le roman et le théâtre sont des oeuvres fictionnelles.

Les oeuvres que nous allons analyser au cours de cette étude appartiennent au genre du roman, genre populaire par excellence. À l'origine, il désigne un récit en langue vulgaire, en roman; il n'a cessé de se développer et de se diversifier au cours des siècles. Au XVIème siècle, le roman se définit comme une oeuvre d'imagination, en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages présumés réels, qui fait connaître leur psychologie, destin et aventures. C'est particulièrement au XIXème siècle que le roman accède à la place dominante. Genre protéiforme, il contient quantité de sous-genres : roman noir, policier, historique, fantastique, feuilleton.... et peut traiter des sujets les plus divers.

Si le but du roman est avant tout de distraire, il peut aussi avoir une ambition didactique,
historique, sociale... Au XXème siècle, « le roman devient cette langue, universelle et
polyglotte, de la littérature et s'impose en offrant au public la version fictionnelle de

l' « univers de reportage » que Mallarmé condamne dès 1897 et dont le journalisme est la forme documentaire. »29

2.3. La réalité.

Imiter la réalité, tel est le propre du roman. Les anciens développaient déjà ce concept nommé mimésis. Platon dans « La République » « considère que le fondement des arts tient à leur capacité de représenter le réel »30 et Aristote fait de la mimésis le fondement de sa « Poétique ». Selon lui, « l'imitation ou faculté de représentation est inhérente à la nature humaine et [qu'elle] est un moyen de communiquer les connaissances. »31 Roland Barthes analyse la notion de réalisme en mettant l'accent sur « l'effet de réel »32. « Dans cette

29 Alain Viala, « Roman », Le dictionnaire du littéraire, PUF, 2002.

30 Alain Viala « Mimésis », Le dictionnaire du littéraire, PUF, 2002.

31 Ibidem.

32 Roland Barthes, « L'effet de réel », dans Littérature et réalité », Editions du Seuil 1982.

conception, le texte littéraire ne saurait être pur reflet, mais il contient des ressemblances avec le réel, sous forme de « petits détails concrets » ; ils produisent l'illusion qui fonde l'esthétique de la vraisemblance. »33

La vraisemblance est corollaire de la crédibilité. « Selon Aristote, le propre du poète n'est pas de raconter ce qui est arrivé, mais ce qui pourrait arriver, c'est-à-dire des événements imaginaires mais crédibles : ainsi le vrai- semblable, tel que « la Poétique » le définit, est lié à la fois à la fiction, à la mimésis ou imitation du réel, et à un enjeu de réception, « au croyable » »34. Ainsi donc la fiction serait « une exploration d'un vrai supérieur au réel ordinaire. »35

La vraisemblance peut s'envisager aussi bien d'un point de vue interne (pas de place abusive au hasard dans l'intrigue) qu'externe (liée à la doxa). Ce qui est essentiel, selon Boileau dans son « Art poétique » (1674), c'est que le lecteur « y croie » afin que soit possible la catharsis.

Pour que le lecteur puisse y croire, il faut donc qu'il y ait illusion de la réalité. La vraisemblance avec l'oeuvre est ressentie quand les lieux, les faits et les personnages correspondent aux événements possibles de la civilisation contemporaine. Les sociétés sont régies par un ensemble de règles, de croyances, d'idées qui leur sont propres : nous appellerons cela la doxa.

La doxa est une forme efficace de l'idéologie dominante, elle s'apparente à la mémoire collective, à un fond discursif commun. Il s'agit de tout ce qui est préjugés, stéréotypes, etc. « Tout ce qui est figé dans la langue, ce qu'on ne prend pas la peine d'énoncer avec précision parce que cela va de soi »36, Barthes nomme cela les « masques de l'idéologie ». Pour être vraisemblable, le roman doit être en concordance avec les « mentalités » de son époque.

Cependant, comme le rappelle Philippe Hamon, quoi que l'on fasse, l'on n'atteint jamais le
réel strict dans un roman, mais seulement sa textualisation37. En littérature, le réel « est pensé
comme l'univers d'expériences (objets, êtres, manières d'être, valeurs...) auquel un texte

33 Constanze Beathge, « Réalisme », Le dictionnaire du littéraire, PUF, 2002.

34 Denis Pernot « Vraisemblance » Le dictionnaire du littéraire, PUF, 2002

35 Ibidem

36 Jean- François Chassay, « Doxa », Le dictionnaire du littéraire, PUF, 2002.

37 Philippe Hamon, « Un discours contraint », dans Littérature et réalité, Edition du Seuil, 1982.

renvoie.»38 La littérature romanesque « fictionnalise la référence pour construire un simulacre cohérent et crédible du monde. »39

Nous pouvons donc conclure que le roman se doit par nature d'intégrer la réalité de sorte que « l'oeuvre de fiction renvoie à un monde posé hors langage, elle n'est rendue intelligible que par la perception des mises en relations qu'elle fait jouer entre le monde qu'elle représente et le savoir que le lecteur possède du monde où il vit. »40

Nous emploierons le terme réaliste pour répertorier ces romans. Cependant, le terme réalisme renvoie également à l'école réaliste du XIXème siècle.

La question de savoir si le terme réalisme s'applique exclusivement à cette école ou si l'on peut l'étendre à une certaine production aussi bien antérieure que postérieure a fait l'objet de nombreuses études. Nous suivrons Auerbach, pour dire que « le réalisme devient une catégorie universelle de la littérature, un mode fondamental de son rapport au monde, et tend à se confondre avec l'application du « vrai - semblable vrai ».»41 Nous le retrouvons déjà entre autres dans la comédie de moeurs, la satire sociale, le burlesque... Le terme, utilisé pour la première fois dans Le Mercure de France en 1826, désignait « la littérature du vrai ».

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway