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Le FMI et la crise financière internationale depuis les années 80

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par Jean Bruno RAKOTOMALALA
Université Montesquieu Bordeaux IV - DEA 2004
  

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3. La crise russe de 1998 :

Moins d'un an après le déclenchement de la crise asiatique, et en partie par effet de contagion, la Russie est victime à son tour d'une grave crise financière. Ainsi, le 17 août 1998, après des manoeuvres désespérées et en dépit du soutien du FMI, le gouvernement russe a annoncé simultanément un défaut de paiement de sa dette, la dévaluation du rouble via un élargissement de la bande de fluctuation du change, le « CORRIDOR » et un moratoire unilatéral sur les engagements en devises des banques.

Cette crise va causer des tensions monétaires dans les pays voisins, faire fortement briser les marchés boursiers mondiaux et provoquer la quasi-faillite du Hedgefund américain LTCM avec des conséquences potentiellement désastreuses pour le système financier occidental. [Kharas et al, 2001].Comme le reconnaîtra trois ans plus tard STANLEY FISSHER, le premier directeur général adjoint des Fonds d'alors : « J'ai été incapable de dormir deux nuits durant mon temps au FMI. La première fois fut la nuit précédente la dévaluation russe. Mon inquiétude n'eut aucun impact sur la suite des événements, mais en terme d'impact sur le reste du monde, j'avais raison d'être inquiet. [Fischer, 2001.]

AGLIETTA poursuit cette analyse avançant les répercussions de la crise russe ont montré que la finance mérite pleinement son qualitatif de globale.

Que s'est-il passé alors ?

Tout comme certains pays asiatiques victimes de la crise il y a un an environ, la Russie est un pays à régime de change fixe et dépendant de plus en plus des capitaux privés en quête de rendement et sensibles à des moindres changements. Lorsque la crise se déclencha, ces capitaux privés sortirent de la Russe avec force, l'effondrement du rouble qui s'ensuit fait exploser l'endettement des entreprises endettées en devise qui va peser sur le secteur bancaire.

Mais contrairement aux pays asiatiques, le gouvernement russe était responsable de l'essentiel de l'endettement extérieur du pays. En effet, le budget de l'Etat était fondamentalement déficitaire de l'ordre de 7% à 8%. Ce qui, faute de ressource fiscale suffisante contrainte l'Etat à s'endetter sur les matchés financiers pour financer ce déficit. La forte baisse du prix de pétrole, principale ressource en devise du pays va aggraver la situation déjà critique.

A cet égard, la crise russe s'apparente davantage au modèle de la première génération, c'est-à-dire une crise provoquée par des faiblesses macroéconomiques fondamentales qu'à celui de la  « seconde génération », c'est-à-dire une crise causée pour l'essentiel par le comportement des investisseurs. [ Patrick Lenain, 2004, p.24].

En Russie, où le financement par titres d'Etat (Gko) couvrait le trou des recettes fiscales, les taux d'intérêt sont montés au-dessus de 80%.

En mai 1998, alors que l'inflation était inférieure à 10% et que le taux de change était stable un peu au-dessus de 6 roubles par dollars, ce taux de change était surévalué. Une surélévation qui profite avant tous des hommes d'affaires comme les oligarques au détriment de la population. En même temps, la hausse des taux (Go) ne devait pas masquer une autre dimension du problème. Pour assurer un simple roulement de la dette interne existante fin 1997, le gouvernement russe de A. KIRIENKO devait émettre des titres pour un montant de 8 à 12 milliards $ de nouveaux roubles par semaine. Pour financer le déficit, il lui faut 4 et 6 milliards de dollars supplémentaires. Au total, le besoin de financement hebdomadaire devait monter à 16 milliards de dollars en ce premier semestre 1998. Or, les émissions étaient au mieux couvertes pour des montants entre 10 et 12 milliards de dollars : ce qui justifie alors le recours au FMI de l'ordre de 4 milliards de dollars. Le FMI arriva à la rescousse comme on s'y attendait en juillet 1998 avec un apport de 4,8 milliards de dollars. Mais la crise s'éclata toujours le 14 août 1998 malgré cet apport.

En deux semaines, le système bancaire russe se désintégra, le marché des GkO fut fermé, le rouble s'effondra et le gouvernement russe prononça un double moratoire : la dette publique et sur les engagements extérieurs des banques russes.

Comme le montre AGLIETTA (2001, p35), la crise russe avait bouleversé les règles du jeu en vigueur dans la finance internationale depuis le consensus de Washington. Selon ces règles non écrites, mais mise en pratique au Mexique, la libéralisation financière des marchés émergentes devait être encouragée coûte que coûte, y compris par la garantie des risques pris par créanciers étrangers.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard