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Biostratigraphie et Paléoenvironnement du Crétacé moyen des Hameimats à partir de l'étude de la faune et de la microfaune - Coupe du Djebel Chemla (Morsott, NE Algérie)

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par Muriel Ruault-Djerrab
Université de Tébessa (Algérie) - Magister, spécialité géologie (paléontologie) 2008
  

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CONCLUSION et PERSPECTIVES

La (micro)paléontologie n'est pas en soi une science compliquée. Elle nécessite en fait deux choses principales : une grande expérience et une documentation de référence très bien fournie... L'expérience ne peut s'acquérir qu'avec le temps, en contact avec le terrain et en observant de très nombreux spécimens. Amasser une importante documentation nécessite également du temps et des échanges avec des paléontologues expérimentés, les seuls à même de partager leur savoir...

Lorsque j'ai commencé ce Magister, je ne connaissais rien (ou presque !) à la (micro)paléontologie, à peine avais-je déjà observé une petite dizaine de fois des foraminifères ou des ostracodes dégagés, et quelques rares lames minces. Les premières séances de tri furent donc laborieuses, difficile en effet de trier des microorganismes à peine plus gros que la tête d'une épingle ! Le geste doit être extrêmement précis, faute de quoi il est facile d'écraser de si petits organismes, ou de les perdre sur 'l'immensité' d'une table (ils furent d'ailleurs nombreux à subir ce sort) !

Cependant, au fur et à mesure, le geste s'affirme, la cadence s'accélère et les microfossiles deviennent familiers. Les quelques mois passés à la réalisation de ce Magister m'auront ainsi permis d'observer des milliers de microfossiles, de dizaines de genres et d'espèces différentes. Du statut de (micro)paléontologue totalement néophyte, je suis donc passée à celui de (micro)paléontologue débutante, avec pour bagage une expérience d'une année.

En introduction, deux objectifs avaient clairement été définis, d'une part préciser la biostratigraphie des dépôts et d'autre part en faire une étude paléoenvironnementale.

Le premier objectif a été atteint grâce à l'identification d'un certain nombre de fossiles-marqueurs, essentiellement des foraminifères planctoniques. Trois zones ont ainsi pu être définies entre le début du Cénomanien et le début du Turonien (zone à Rotalipora brotzeni, à R. cushmani et à Whiteinella archeocretacea), alors que la limite entre Vraconnien et Cénomanien inférieur n'a pas pu être située avec précision. En effet, une certaine imprécision est à regretter, en premier lieu du fait de mon inexpérience, et en second lieu du fait d'un contenu (micro)paléontologique particulièrement peu favorable (quasi-absence des foraminifères planctoniques carénés essentiels pour des études biostratigraphiques précises, extrême rareté des ammonites).

L'étude paléoenvironnementale a quant à elle pu être mieux détaillée, grâce à un ensemble de critères (minéralogiques ou géochimiques, en plus des études statistiques réalisées à partir des paramètres définis lors des séances de tri des microfossiles). Le milieu de dépôt ainsi caractérisé est un milieu marin calme, de type plate-forme externe, d'une profondeur de l'ordre de 200 m, caractérisé par une fréquente tendance à l'anoxie au niveau du fond. Le contenu paléontologique est nettement dominé par des organismes benthiques de type bivalve (des ostréidés très majoritairement) et gastéropodes, alors que les ammonites sont quant à elle très rares. Parmi les microfossiles, il faut retenir la dominance des foraminifères planctoniques (un peu plus de la moitié de l'ensemble des microfossiles observés, mais parmi eux très peu de foraminifères planctoniques carénés), et la faible représentation des ostracodes.

Loin d'être homogène, cet environnement présente au contraire une variabilité relativement importante, marquée par une différenciation nette du contenu micropaléontologique notamment. En effet, bien que globalement dominants, les foraminifères planctoniques sont en réalité supplantés par les foraminifères benthiques dans

environ 40 % des échantillons, ce qui dénote à n'en pas douter de variations paléoenvironnementales notables. Ce sont ainsi quatre cycles qui ont été mis en évidence, ce qui équivaut en vérité à quatre séquences de dépôt, au cours desquels le niveau marin a fluctué, ainsi donc que le contenu (micro)paléontologique.

La crise Cénomanien/Turonien, qui constituait également l'un de nos thèmes de recherche, a bien été caractérisée. Les calcaires laminés noirs, typiques de la formation `Bahlour, ont révélé, en plus d'un taux de COT élevé (jusqu'à 2 %), un contenu micropaléontologique composé presque uniquement de foraminifères planctoniques globuleux, tandis que dans le même temps les Rotalipores avaient déjà disparu, ce qui confirme bien la survenue de la crise C/T. Les foraminifères benthiques, extrêmement peu diversifiés, ne comportent que quelques espèces de type agglutiné.

Pour terminer, replaçons maintenant notre étude dans un cadre plus global. Imaginons-nous au Cénomanien. Les températures sont très élevées, bien plus que les températures actuelles. Le climat tropical règne sur une bonne partie de la planète. Le niveau des océans est un des plus élevés qu'il n'a jamais été, si bien que les zones basses des continents sont en grande partie recouvertes par les eaux, formant d'immenses plate-formes épicontinentales. Le nord de l'Algérie est ainsi inondé. La zone de Tébessa, située à environ 15° de latitude nord, est recouverte d'une tranche d'eau épaisse de 100 à 200 m, qui s'épaissit vers l'est et se réduit à l'ouest et au sud. On peut ainsi imaginer un vaste golfe, ouvert vers le nord-est.

Une telle reconstitution géographique s'appuie bien entendu sur de multiples études. Environ 40 km à l'est de Tébessa, en Tunisie, de nombreuses recherches montrent un milieu de dépôt profond, de type talus, avec des associations de foraminifères riches en formes planctoniques carénées (Robaszynski et al., 1993, 1999 par exemple). Dans la zone de Tébessa, l'environnement décrit est nettement mois profond, on se retrouve au niveau de la plate-forme externe (cf notamment Benkherouf (1988) et Vivière (1985), en plus de cette étude). Resteraient donc à mener des études plus précises immédiatement à l'ouest et au sud de Tébessa, afin notamment de préciser les paléoenvironnements...

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault