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La mouche noire et le comportement des populations

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par Harcel NANA TOMEN
ISSEA - Ingénieur d'Application de la Statistique 2008
  

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SECTION 3 : ASPECTS ÉCOLOGIQUES DE LA RÉPARTITION DE L'ONCHOCERCOSE

3.1. Onchocercose et environnement

D'après le Petit Larousse (2002), l'environnement est l'ensemble des éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels et artificiels, qui entourent un être humain, un animal ou un végétal. Dans le cadre de l'étude des relations entre l'onchocercose et l'environnement, l'environnement peut être considéré comme l'ensemble des paramètres du milieu humain qui favorisent l'apparition de l'onchocercose. Autrement dit, l'environnement sera considéré comme l'ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles de favoriser le développement de l'onchocercose ; il prend également en compte les caractéristiques sociales, familiales ou économiques liées à la population humaine concernée.

L'onchocercose ne sévit que dans les régions tropicales où les conditions environnementales permettent le développement de son vecteur (OMS, 1999). C'est une maladie liée à l'eau et par conséquent aux saisons climatiques et à l'environnement.

Les facteurs climatiques qui influencent en grande partie le développement et le comportement des simulies sont la température, l'hygrométrie et la pluviométrie. La température agit sur le développement larvaire, l'hygrométrie influence l'activité des simulies et la pluviométrie agit sur le régime des cours d'eau qui est un élément important pour la reproduction. La forêt dense constitue un frein au déplacement des populations de simulies. Lorsque l'homme ouvre des couloirs dans cet environnement pour l'agriculture, l'exploitation forestière ou le désenclavement de certains sites, les simulies trouvent des espaces pour se déplacer et infester de nouvelles zones (Paris F.).

La transmission de l'onchocercose est plus fréquente à proximité des rivières et ruisseaux à courant rapide, donc très oxygénés. Les larves de simulies sont rhéophiles et trouvent des conditions favorables dans les eaux rapides et les imagos qui y émergent peuvent facilement attaquer les hommes qui vivent à proximité de ces eaux. Généralement en zone tropicale, la température moyenne du mois le plus froid descend rarement en dessous de 18°C. Étant donné que la transmission de l'onchocercose n'est possible que pour des températures supérieures à 18°C (OMS, 1999), les conditions sont favorables à la propagation de la maladie.  Les régions dans lesquelles cette maladie est endémique sont non seulement situées dans la zone tropicale, mais elles sont caractérisées par un réseau hydrographique dense ; c'est le cas du Cameroun. Les foyers de l'onchocercose sont situés près des cours d'eau à courants rapides très oxygénés (eau blanche). Les gîtes larvaires des mouches noires sont ainsi situés au niveau des chutes et des rapides. Les pics de transmissions sont liés au niveau d'oxygénation de l'eau qui varie en fonction des saisons. Une étude épidémiologique de certains foyers a permis de distinguer une onchocercose de type savane et une onchocercose de type forêt. Si la majorité des caractères épidémiologiques et climatiques de ces deux types d'onchocercose sont identiques, les taux de lésions oculaires onchocerquiennes graves et des cécités sont beaucoup plus élevés dans les foyers de savane que dans les foyers de forêt (PICQ et al., 1992 ; DUKE, 1981). Actuellement, l'hypothèse retenue pour expliquer cette différence est l'existence de souches d'Onchocerca volvulus différentes en savane et en forêt.

Les changements de pluviométrie entraînent un changement du débit des cours d'eau à courants rapides où les simulies se reproduisent. C'est ainsi que le pic de transmission de l'onchocercose et de nuisances dans les régions traversées par ces cours d'eau est observé en saison de pluie. Pendant cette période le débit des cours d'eau et l'oxygénation de l'eau augmentent, créant ainsi des conditions propices au développement des larves de simulie. En saison sèche, dans certaines régions où le  lit du cours d'eau a une topographie de fond rocheux, on peut aussi avoir un pic de transmission, car on a la création de rapides due aux chocs entre l'eau et les roches du lit.

Dans les régions où sont implantés des barrages, les conditions de prolifération des mouches noires sont permanentes car le débit rapide est maintenu en aval. Le maintien d'un débit rapide fait que dans ces régions, l'onchocercose n'est plus saisonnière. Les barrages créent ainsi d'un côté des rapides propices pour le développement des larves de simulies et de l'autre côté des eaux stagnantes propices au développement les larves de moustiques.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus