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FLS: Analyse des manuels et évaluation des compétences linguistiques en RD. Congo

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par Willy Ilunga Ntumba
Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle - Master2 Recherche 2006
  

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I.2.2. Après l'indépendance

Les actes légaux en matière de politique linguistique sont assez timides depuis l'accession du pays à la souveraineté nationale. Néanmoins, l'Etat congolais prend des initiatives en organisant des réunions des scientifiques et des politiques, mais dont les recommandations ne sont parfois pas respectées.

A titre illustratif, on peut citer :

- les résolutions de la 3ème conférence des responsables de l'éducation (22-26/8/1966) qui préconisent le développement et la diffusion d'une langue locale devant devenir l'unique langue nationale et exercer toutes les fonctions linguistiques;

- le rapport de la 1ère session de la commission de réforme de l'enseignement (20/2 - 1er /3/1968) qui prône le bilinguisme franco-congolais à l'école primaire;

- le communiqué n° 253/59 (1968) du Département de la culture et du tourisme décidant la promotion et la diffusion des 4 langues nationales, mais sans en indiquer les modalités d'application;

- les résolutions du 1er congrès ordinaire du MPR (Mouvement populaire de la révolution) (1972) qui recommandent l'étude et l'apprentissage des langues nationales à tous les niveaux de l'éducation nationale;

- les actes du 1er séminaire de la Société nationale des linguistes (Lubumbashi, 22-26/5/1974) qui suggèrent la réintégration des 4 langues nationales dans l'enseignement;

- le constat fait au cours du 3ème congrès ordinaire du MPR (1982) sur l'absence d'une politique en matière d'utilisation des langues nationales;

- les actes du colloque sur l'utilisation des langues nationales dans l'éducation et dans la vie socioculturelle (Kinshasa, 11-16/3/1985) qui font des propositions intéressantes pour l'élaboration d'une politique linguistique appropriée, etc.

L'article 8 de la constitution élaborée en 1964 après l'accession de la RDC à l'indépendance (30 juin 1960) stipule que le français est la seule langue officielle du pays, mais avec la possibilité, pour chacune des deux chambres du Parlement d'adopter d'autres langues de travail parmi les langues nationales (kikongo, lingala, swahili, tshiluba). La constitution actuelle reconnaît en son article 1er du titre 1er (DES DISPOSITIONS GENERALES), chapitre 1er (De l'Etat et de la Souveraineté), Section 1ère (De l'Etat) que le français est la langue officielle de la RDC. « Ses langues nationales sont le kikongo, le lingala, le swahili et le tshiluba. L'Etat en assure la promotion sans discrimination. Les autres langues du pays font partie du patrimoine culturel congolais dont l'Etat assure la protection. »

Le Congo indépendant estime devoir compenser son déficit des cadres scolarisés et universitaires. Il se propose alors d'instaurer un système éducatif entièrement en français. C'est ainsi que l'ordonnance n° 174 du 17/10/1962 décide la suppression de l'usage des langues nationales dans l'enseignement. En effet, lorsqu'il accède à l'indépendance, la RDC ne compte pas suffisamment de cadres. Aussi se lance-t-elle obstinément dans un projet éducatif accéléré et vulgarisé, où l'enseignement du et en français est considéré comme une panacée pour réparer ce déficit.

A la suite du 1er séminaire des linguistes congolais (22-26/5/1974), le gouvernement réintroduit les langues nationales comme matière à l'école primaire (1ère, 2ème, 3ème et 4ème années) et comme médium en 1ère et 2ème années. Le français intervient comme matière et médium à partir de la 3ème année primaire. Ces dispositions non officiellement abrogées apparaissent dans le programme national d'enseignement, mais n'ont jamais été sanctionnées par un arrêté ou une ordonnance de l'autorité publique.

Nous remarquons que la politique linguistique congolaise est plus orientée vers le choix de la langue ou des langues d'enseignement. On ne perçoit pas vraiment le désir d'un aménagement linguistique devant mettre en place des infrastructures de normalisation et de standardisation des langues locales et gérer véritablement les interactions langagières dans la vie socioculturelle, en tenant compte de la réalité complexe qui détermine la situation sociolinguistique du pays.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus