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La mobilisation d'indicateurs pour l'évaluation de la soutenabilité de l'Agriculture

( Télécharger le fichier original )
par Sarah Dauvergne
Université de Saint Quentin en Yvelines - Master 2 2008
  

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Mémoire de Recherche

« La mobilisation d'indicateurs pour

l'évaluation de la soutenabilité de

l'Agriculture :»

Par Sarah Dauvergne

Pour l'obtention du diplôme de Master Recherche Economie et
Gouvernance des Territoires et de l'Environnement, spécialité
Développement Soutenable et Intégré
Université de Versailles - Saint Quentin en Yvelines

Suite au stage effectué de mai à aout 2008 au Centre d'Ethique et d'Economie pour l'Environnement et le Développement, au sein de l'équipe IACA

Sous la direction de Jean-Marc Douguet, Maitre de Conférences en Sciences Economiques à l'UVSQ et Martin O'Connor, Professeur en Sciences Economiques à l'UVSQ

En collaboration avec Tania Armand, étudiante du master Ingénierie du Développement Durable, Spécialisation Médiation des Connaissances Environnementales

REMERCIEMENTS

Je tiens d'abord à remercier toutes les personnes dont le travail sur l'évaluation des exploitations agricoles a été une vraie mine d'or : les concepteurs de la méthode IDEA, particulièrement Kevin Boisset, de la Bergerie Nationale de Rambouillet, Philippe Girardin, de l'INRA de Colmar, et Frédéric Zahm, du CEMAGREF de Bordeaux ; Sylvain Doublet de SOLAGRO pour DIALECTE, Audrey Ossard d'Agro-Transfert pour le DAEG, David Guyon de FADEAR pour la charte de l'agriculture paysanne, Chantal Rabolin de l'INRA de Colmar pour INDIGO.

Un grand merci également à mes tuteurs de stage, Jean-Marc Douguet et Martin O'Connor, ainsi qu'à ma collaboratrice Tania Armand, pour avoir avancé ensemble sur les chemins tortueux de la réflexion, et à l'équipe IACA pour son accueil et son aide.

SOMMAIRE

INTRODUCTION 4

I. EVALUER LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE 5

A. AGRICULTURE DURABLE : DEFINITIONS ET PROBLEMATIQUES 6

B. LES METHODES EXISTANTES POUR EVALUER LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE 8

C. LE PRINCIPE D'UNE FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR L'AGRICULTURE DURABLE 15

II. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 19

A. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS : DONNER UNE

REPRESENTATION UTILISABLE DU REEL 20

B. LES COMPARTIMENTS DE L'ENVIRONNEMENT 21

C. LES BRANCHES ECONOMIQUES 22

D. LES FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES 23

E. LES ECHELLES 28

F. LES AXES A REMPLIR LORS DE L'UTILISATION DE LA FOIRE 30

III. REMPLIR LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 31

A. TROUVER ET CLASSER LES INDICATEURS DE PRESSION DE L'AGRICULTURE SUR

L'ENVIRONNEMENT 32

B. L'ORGANISATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS 39

C. DES PISTES D'AMELIORATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 48

CONCLUSION 50

BIBLIOGRAPHIE 54

SITE INTERNET 57

Introduction

Ce travail a été réalisé à la suite d'un stage réalisé au sein du Centre d'Ethique et d'Economie pour l'Environnement et le Développement (C3ED), dans le cadre du projet AGRIVISTAS. L'objectif de ce projet est l'exploitation des modélisations à des multiples échelles (de la parcelle jusqu'à l'hexagone et l'espace européen) comme un outil d'aide à la délibération pour l'émergence de visions claires, cohérentes et crédibles des dynamiques de l'agriculture durable comme composantes de projets de territoire notamment dans les zones périurbaines en Ile de France.

Le rôle premier de l'agriculture, sa raison d'être, est la production de denrées alimentaires et non alimentaires. Elle est aussi le principal moyen par lequel l'homme interagit avec l'environnement, et façonne l'écosystème pour le rendre vivable pour 6 milliards, et plus, d'êtres humains. Plus qu'une activité économique, elle s'est chargée au fil du temps de l'histoire d'un poids symbolique, culturel, identitaire, indispensable à la transmission d'un savoir-faire paysan, certes empirique, mais inestimable.

Les systèmes agricoles se sont profondément transformés en quelques décennies, un laps de temps très court si on le compare avec les évolutions précédentes. A la recherche d'un nouvel équilibre permettant la pérennisation de l'agriculture, et par là même la poursuite et l'expansion des évènements spectaculaires qui se sont produits en parallèle, croissance ou au moins stabilité démographique, augmentation du bien-être pour la population entière, la communauté scientifique s'est penchée sur des questions telles que la multifonctionnalité de l'agriculture, la durabilité/soutenabilité des systèmes agricoles.

Nous proposons dans ce travail un nouvel outil, répondant au besoin d'évaluer la durabilité de l'agriculture et de proposer un cheminement réalisable vers des systèmes durables. En croisant les travaux réalisés sur l'évaluation de la durabilité des exploitations agricoles, se basant sur des systèmes d'indicateurs, et la constatation de plus en plus évidente que le développement durable n'est pas qu'une affaire de techniques, mais aussi et surtout, de gouvernance, c'est-à-dire de gestion des acteurs et des intérêts, et considérant que la gouvernance passe par des processus de délibération, nous avons construit une Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour une Agriculture Durable.

Nous commencerons par nous demander comment évaluer la durabilité de l'agriculture, et proposer un nouvel outil dans ce but, puis nous verrons comment nous avons structuré cet outil, à l'aide d'axes qui permettent d'accompagner les processus de délibération entre acteurs, et enfin nous présenterons le travail déjà effectué dans le but de remplir, partiellement, cet outil et de le rendre fonctionnel.

I. Evaluer la durabilité de

l'agriculture

Qu'est-ce que l'agriculture durable ? Comment l'identifier ? Comment la mettre en oeuvre ? Il existe de nombreux travaux qui tentent de répondre à ces questions. Les méthodes les plus couramment utilisées pour évaluer l'agriculture durable sont des systèmes d'indicateurs. Le choix des indicateurs est généralement fait par des experts, qui cherchent à rendre compte de la cohérence technique et économique des exploitations agricoles.

Notre but ici n'est pas de créer encore un autre système d'indicateur, mais d'utiliser les systèmes existants dans une voie un peu différente. Chaque indicateur peut être utilisé dans différents contextes, différentes conditions, seul ou intégré dans un système, il peut être discuté, validé.

C'est à partir de cette idée que nous avons construit un nouvel outil, qui n'a pas pour but d'évaluer la durabilité de l'agriculture, mais qui se sert des indicateurs pour permettre la discussion autour des problématiques importantes de l'agriculture. C'est un cadre de réflexion conceptuelle sur l'agriculture durable, qui a pour vocation de permettre aux changements nécessaires de s'amorcer.

A. Agriculture durable : définitions et problématiques 1. Définitions de l'agriculture durable

Le terme d'« agriculture durable » est fortement connoté, de même que celui de développement durable. Toutefois, comme il est très pratique à utiliser, nous allons tenter ici d'en donner une définition objective et générique.

Un système agricole durable est un système qui ne va pas tomber en crise dans un futur prévisible. Une crise agricole se caractérise par une baisse incontrôlée des rendements aboutissant à une production insuffisante pour assurer l'alimentation de la population.

On définit souvent la durabilité au croisement de trois dimensions: économiques, sociales et environnementales. Autrement dit, pour être durable, l'agriculture doit assurer un revenu suffisant aux agriculteurs, être intégrée dans la société par un système d'échange équitable et préserver les ressources naturelles dont elle dépend.

a. La définition de l'agriculture durable du RAD

Le Réseau Agriculture Durable donne une définition conceptuelle de l'agriculture durable, tout en mettant l'accent sur la définition de durabilité du Rapport Brundtland :

« L'agriculture durable est le contraire d'un modèle : elle tente d'apporter des réponses locales aux questions posées dans une perspective globale quant aux fonctions et à la place qu'occupe l'agriculture dans la société.

L'agriculture durable s'appuie sur les fondements du développement durable. Cela signifie qu'elle doit répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre le développement des générations futures, en leur garantissant les mêmes chances de progrès.

L'agriculture durable est un moyen de réflexion sur le devenir des exploitations agricoles et plus largement sur la vie des campagnes de demain. Les agriculteurs du réseau ont développé des savoir-faire, souvent simples et empreints de bon sens, qui tendent vers une agriculture à taille humaine, liée au sol, économe en intrants comme en moyen de production. » ( http://www.agriculture-durable.org/)

b. La définition de l'agriculture durable IDEA

Les concepteurs de la méthode IDEA (F. Zahm, P. Girardin, C. Mouchet, P. Viaux, L. Vilain) se sont appuyés sur les travaux d'autres chercheurs : « Plusieurs définitions d'un modèle de développement durable existent. En 1988, le groupe consultatif pour la recherche agricole internationale considère que «l'agriculture durable consiste à gérer de manière efficace les ressources utilisables pour l'agriculture dans le but de satisfaire les besoins changeants de l'être humain, tout en veillant au maintien, voire à l'amélioration de la qualité de l'environnement, ainsi qu'à la préservation des ressources naturelles».

HARWOOD définit l'agriculture durable comme «une agriculture capable d'évoluer indéfiniment vers une plus grande utilité pour l'homme, vers une meilleure efficacité de l'emploi des ressources et vers un équilibre avec le milieu qui soit bénéfique à la fois pour l'homme et pour la plupart des autres espèces» (HARWOOD, 1990 in BONNY, 1994).

C'est la définition consensuelle de FRANCIS et YOUNGBERG (1990, in BONNY,
1994), qui est aujourd'hui communément admise pour qualifier l'agriculture durable :

«L'agriculture durable est une agriculture écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et humaine » ».

Ils nous donnent également leur propre définition, opérationnelle, et qui sous-tend ensuite toute la méthode : « Dans la méthode IDEA, nous retenons qu'une agriculture durable repose sur trois grandes fonctions essentielles: la fonction de production de biens et services, la fonction de gestionnaire de l'environnement et la fonction d'acteur du monde rural. Quant à la conception d'une exploitation durable, nous proposons celle de LANDAIS, à savoir «une exploitation viable, vivable, transmissible et reproductible » ». ( http://www.idea.portea.fr/)

c. La définition de l'agriculture durable de l'Union Europénne

On peut lire sur le portail internet de l'Union Européenne que « c'est une agriculture européenne durable qui permettra aux générations futures d'accéder, comme nous pouvons le faire aujourd'hui, aux ressources et au patrimoine naturels uniques de l'Europe.

À l'avenir, l'agriculture européenne devrait être économiquement durable, socialement durable, écologiquement durable. En d'autres termes, notre objectif est de favoriser l'émergence d'un secteur agricole européen concurrentiel et axé sur le marché, capable d'améliorer les conditions de vie et les perspectives d'emploi dans les zones rurales, de promouvoir les bonnes pratiques environnementales et de préserver les habitats naturels, la biodiversité et les paysages. »

Enfin, on trouve dans la lettre de mission de la Direction générale de l'agriculture et du développement rural de l'Union Européenne, que leur mission est de « promouvoir le développement durable de l'agriculture européenne et de s'assurer du bien-être de ses zones rurales. », avec pour objectifs (1) de « promouvoir un secteur agricole solide et compétitif qui respecte des normes d'environnement et de production strictes, tout en garantissant un niveau de vie équitable pour les agriculteurs »; (2) « contribuer au développement durable dans les zones rurales, notamment en aidant le secteur agricole à s'adapter aux nouveaux défis, en protégeant l'environnement et l'espace naturel (particulièrement dans la perspective du changement climatique) et en améliorant la qualité de vie dans les zones rurales, tout en y garantissant croissance et emploi »; et (3) promouvoir le secteur agricole européen sur le marché mondial. ». ( http://ec.europa.eu/agriculture/)

2. La problématique actuelle de l'agriculture durable

La question de la durabilité de l'agriculture française se pose de manière accrue, les enjeux autour de la multifonctionnalité de l'agriculture sont âprement discuté, notamment dans les négociations internationales et par les agriculteurs au niveau local. Les conditions de la durabilité sont -elles remplies en France ? l'agriculture n'assure plus un revenu juste aux agriculteurs, ou seulement lorsque ceux-ci mettent en péril la viabilité environnementale et sociale de leur exploitation ; avec l'urbanisation la société s'est détachée de l'agriculture et de la ruralité, les espaces ruraux se vident, et il y a une incompréhension fondamentale entre les non-agriculteurs qui veulent des produits de qualité à bas prix et les agriculteurs qui produisent en fonction de leur contraintes ; et enfin l'activité agricole, qui a façonné l'environnement et a produit des milieux seminaturels partout sur la planète, est aujourd'hui destructrice des ressources naturelles dont elle dépend elle-même en premier lieu.

En Europe, la majeure partie des systèmes agricoles sont basés sur la spécialisation des productions, l'agrandissement des exploitations agricoles, l'utilisation d'intrants couteux et destructeur d'environnement (les engrais minéraux, les pesticides, les OGM...) et la perte d'une culture et d'un savoir-faire paysans au profit d'une culture entrepreneuriale.

Comment définir la durabilité pour l'activité agricole en France ? Existe-t-il des critères de durabilité ? Et s'ils existent, comment les utiliser ? Quels sont les instruments, politiques, économiques, qui peuvent modifier la situation vers une situation plus appréciable ? Comment définir des scénarios plausibles d'amélioration des systèmes de production ?

On constate que le développement durable n'est pas seulement une affaire de technique, il faut avant tout que l'intérêt des principaux acteurs soit d'aller dans le sens du développement durable. Les choix politiques et les conflits d'intérêt sont les principaux points de levier pour le changement. Comment communiquer sur la nécessité d'un changement vers des systèmes plus durables ? Comment permettre à des intérêts divergents de se rencontrer ? C'est à ces questionnements que nous nous efforcerons de répondre.

B. Les méthodes existantes pour évaluer la durabilité de l'agriculture

Il existe de nombreuses tentatives de systèmes d'indicateurs permettant d'évaluer la durabilité de l'agriculture, le plus souvent à l'échelle de l'exploitation agricole, mais aussi à l'échelle des territoires ou à l'échelle internationale.

Chaque système d'indicateur possède ses propres hypothèses de départ et ses objectifs. Quels sont-ils et à quelles questions répondent-ils ? Nous allons présenter ici quelques systèmes que nous avons étudié.

1. La méthode IDEA (Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles)

a. Contexte de création

La méthode IDEA est créée en 2000 et rééditée en 2003 et 2006. C'est une ressource qui illustre les initiatives impulsées par Ministère de l'Agriculture pour promouvoir l'agriculture durable. Cette méthode de diagnostic est issue d'une demande de la Direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) du ministère chargé de l'agriculture, qui, dès 1996, souhaitait mettre à disposition de l'enseignement agricole un outil d'évaluation de la durabilité des systèmes d'exploitations agricoles qui soit pertinent, sensible et fiable, tout en étant accessible au plus grand nombre.

b. Concept de durabilité dans la méthode IDEA

"Le concept d'agriculture durable est dérivé du concept de développement durable. Il repose sur les mêmes postulats et objectifs de départ puisqu'il prétend concilier développement économique et social avec gestion rationnelle et prudente des ressources naturelles.

Au plan théorique, l'agriculture durable subit également de nombreuses critiques fondées sur une remise en cause du concept de développement lui-même. En effet, comme aucun développement ne peut perdurer indéfiniment sur une planète aux ressources limitées, aucun développement ne peut être durable et ce vocable, utilisé

abusivement par beaucoup, est perçu au mieux comme une nouvelle utopie et au pire comme un simple slogan publicitaire. La décroissance soutenable aujourd'hui proposée comme une alternative crédible au développement durable, démontre qu'il est effectivement impossible de consommer chaque jour davantage d'énergie, de ressources naturelles et d'espace, même au nom du développement, et qu'il est essentiel au contraire de réduire au plus vite nos besoins.

Sur la question du long terme, les concepts de développement durable et de décroissance soutenable ne sont donc pas antagonistes mais plutôt complémentaires. Réduire nos gaspillages et limiter notre consommation est en effet une condition fondamentale d'un véritable développement. Mais qu'est-ce qu'un véritable développement ?" (Extraits du texte introductif à l'agriculture durable, Vilan L., Zahm F., 2005, Source : http://www.idea.portea.fr/)

c. Objectifs

La méthode IDEA est destinée aux enseignants, aux responsables d'exploitation des lycées agricoles, aux techniciens et agents de développement et aux agriculteurs désireux de faire évoluer leur exploitation vers des systèmes agricoles durables. C'est avant tout un outil à vocation pédagogique qui cherche non seulement à apprécier la durabilité des systèmes agricoles, mais qui permet aussi de faire avancer le concept de durabilité en suscitant des débats et des questionnements à travers chaque indicateur, et en suggérant des moyens simples et adaptés à chaque situation locale pour améliorer la durabilité et le fonctionnement global du système analysé.

d. Mise en oeuvre

Le principe de durabilité se décline en 17 objectifs clairement identifiés : Cohérence, autonomie, protection et gestion de la biodiversité, protection des paysages, protection des sols, protection et gestion de l'eau, protection de l'atmosphère, gestion économe des ressources naturelles non renouvelables, bien-être animal, qualité des produits, éthique, développement humain, développement local, qualité de vie, citoyenneté, adaptabilité et emploi.

La méthode IDEA réalise un diagnostic multidimensionnel de la durabilité de l'exploitation à partir de la combinaison de trois groupes d'indicateurs qui mesurent la durabilité agro-écologique (diversité des productions, organisation de l'espace, pratiques agricoles), la durabilité socio-territoriale (qualité des produits et du territoire, éthique et développement humain, emploi et services) et la durabilité économique (viabilité, indépendance, transmissibilité, efficience).

2. La méthode du Réseau Agriculture Durable (RAD)

a. Contexte de création

Né en 1994 de la nécessité de coordonner les projets des groupes locaux, le RAD promeut un type d'agriculture basé sur les systèmes économes et autonomes. Les divers groupes du RAD travaillent depuis longtemps sur la durabilité des exploitations agricoles, en animant des groupes de formation d'agriculteurs.

Le diagnostic de durabilité du RAD synthétise trois types d'évaluation de la durabilité (IDEA, Solagro et Fadear). C'est une méthode permettant de fixer des objectifs à atteindre et de suivre l'évolution de la durabilité de l'exploitation.

b. Objectifs

Les objectifs affichés du RAD sont (Source : http://www.agriculture-durable.org/): - Disposer d'un outil visuel et rapide à réaliser mais le plus complet possible.

- Capitaliser les résultats des exploitations dans une démarche vers l'agriculture durable.

- Crédibiliser les systèmes en agriculture durable pour pouvoir mieux communiquer sur les tenants et les aboutissants de l'agriculture durable.

- Se fixer des objectifs à atteindre à plus ou moins long terme pour améliorer la durabilité de l'exploitation.

- Avoir un outil de suivi de l'évolution de cette durabilité par une utilisation régulière de cet outil.

c. Mise en oeuvre

Cette évaluation s'appuie sur 22 indicateurs répartis sur trois pôles d'intérêts que sont la durabilité économique, la durabilité sociale et la durabilité environnementale. Le diagnostic est avant tout un outil d'auto-évaluation. C'est un outil pédagogique d'aide à la réflexion. A l'arrivée, on obtient trois radars qui offrent la possibilité d'appréhender la pérennité de l'exploitation : plus la surface est grande, plus la ferme est « durable ».

3. Le diagnostic DIALECTE de Solagro

a. Contexte de création

Une première méthode d'évaluation agro-environnementale (DAE SOLAGRO 1), a été élaborée par SOLAGRO. Pour améliorer cette première version, SOLAGRO s'est rapprochée de la Chambre Régionale d'Agriculture Midi-Pyrénées et de la Chambre d'Agriculture -ADVA de la Haute-Garonne. Cette coopération a débouché sur la création de deux outils de diagnostics : DIALOGUE et DIALECTE. Le premier est une méthode exhaustive avec grande précision (échelle parcellaire) ; DIALECTE - littéralement DIAgnostic Liant Environnement et Contrat Territoriaux d'Exploitation- est une méthode plus synthétique et dont la mise en oeuvre est facile. Tous les opérateurs agricoles et tous les agriculteurs (formés) peuvent réaliser un diagnostic d'exploitation en ligne.

b. Objectifs

La vocation première de DIALECTE est de permettre une évaluation de l'impact de l'exploitation agricole sur l'environnement. Il établit l'état des lieux de l'environnement à un moment donné et doit permettre de mettre en avant les systèmes respectueux de l'environnement, de repérer les pratiques à risques et ainsi de suggérer à l'agriculteur les voies d'amélioration.

Les diagnostics réalisés dans les exploitations agricoles montrent qu'il existe une grande diversité de positionnement des exploitations par rapport à l'environnement. Certaines exploitations optimisent mieux que d'autres l'utilisation de leurs propres ressources naturelles (sol, climat, biodiversité...), limitent la pression sur les ressources (eau, énergie...) et les impacts négatifs sur les écosystèmes locaux. Cet outil a pour vocation de mettre en évidence les marges de progrès des exploitations sur la base réaliste de situations déjà existantes.

Cette méthode doit pouvoir être utilisée dans tout type d'exploitation agricole de France ou d'Europe, qu'elle soit une exploitation d'élevage extensif à base d'herbe ou une exploitation de maraîchage périurbain.

c. Concept de durabilité

DIALECTE prend à son compte les principes développés dans l'agro-écologie, dans la production intégrée (selon l'OILB) et l'agriculture biologique.

Ses fondements sont :

- Favoriser la mixité sous toutes ses formes comme base de la productivité et de la multifonctionnalité de l'agriculture ;

- Développer une agriculture liée au sol et adaptée aux conditions locales ;

- Conserver la biodiversité tant animale que végétale, moteur du fonctionnement des agrosystèmes (recyclage des éléments minéraux, processus d'évitement des pertes, optimisation du stock d'éléments minéraux disponibles, régulation des ravageurs) ;

- Valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares. Ses principes doivent permettre:

- D'assurer une durabilité de l'agriculture en limitant au minimum la consommation
des ressources non renouvelables, en n'épuisant pas les ressources renouvelables ;

- De trouver un certain équilibre avec la nature et de profiter de cette nature pour limiter en particulier le contrôle chimique des ravageurs et des plantes concurrentes des plantes cultivées ;

- De maintenir voire d'accroître, la fertilité des sols ;

- De maintenir en bon état les facteurs de production indispensables au bon fonctionnement des agrosystèmes (pollinisation naturelle des plantes cultivées, par les insectes, drainage naturel, confort des animaux, etc.) ;

- De limiter ou d'éviter les pertes dans le système se traduisant généralement par des pollutions (érosion des sols, lessivage, etc.) ;

- D'éviter la disparition d'espèces animales et végétales présentes dans l'espace agricole ;

- De maintenir en bon état les ressources en eau.

d. Objectifs opérationnels DIALECTE doit permettre :

- D'utiliser des données significatives (critères et indicateurs) facilement récupérables et exploitables.

- De mener une analyse quantitative permettant de comprendre rapidement l'environnement par un ensemble d'indicateurs, d'évaluer, de suivre une évolution et éventuellement de comparer deux exploitations. Cela nécessite un nombre restreint d'indicateurs utilisés individuellement ou par croisement entre eux pour exprimer un état ou une tendance de l'exploitation vis-à-vis de l'environnement ou d'une de ses composantes. Ces critères pouvant éventuellement être comparés à des moyennes départementales, régionales ou nationales.

- De sensibiliser l'agriculteur à produire dans le souci et le respect de l'environnement.

- D'être intégré dans un diagnostic complet de l'exploitation, diagnostic technicoéconomique et humain et se positionner dans une logique de durabilité.

- De prendre en compte les indicateurs en cours dans les réglementations (Installations classées, MAE, CPBA, Directive « Nitrates », Bâtiments d'élevages, Loi Paysage, Conférences de Rio, etc.).

e. Méthodologie

Cet outil réalise une évaluation environnementale en dehors de toute considération économique, la rentabilité économique de l'exploitation étant trop dépendante des fluctuations du marché et des politiques agricoles.

La méthode nous permettant d'aboutir à un diagnostic repose sur quatre principes :

- Favoriser et privilégier l'approche globale du système qui permet une meilleure intégration des interrelations (la boîte noire du système) entre les différents facteurs.

- Donner plus de valeur aux actions préventives plutôt que curatives. - S'intéresser à l'ensemble des problématiques environnementales.

- Avoir à la fois une approche quantitative et qualitative. Le qualitatif est traité d'une façon littéraire et vient compléter, relativiser les données quantitatives. L'analyse qualitative permet de situer l'exploitation dans son contexte historique, économique, social et ainsi de relativiser les résultats et les informations. Elle permet également de compléter les aspects non pris en compte dans l'approche quantitative : toutes les informations environnementales ne peuvent en effet s'analyser à partir de données facilement mesurables.

La méthode d'évaluation est basée sur une double approche :

- Une approche globale qui analyse le fonctionnement de l'exploitation agricole et qui comprend deux thèmes : la mixité de l'exploitation et l'utilisation rationnelle des intrants.

- Une approche thématique de l'environnement qui mesure l'impact de l'activité de l'exploitation agricole sur les différents compartiments de l'environnement : l'eau, le sol, la biodiversité, la consommation de ressources.

f. Mise en oeuvre

Les risques d'impacts sur l'environnement sont évalués à partir d'indicateurs agri- environnementaux. Chaque thème comprend plusieurs critères qui comprennent des indicateurs parfois regroupés en sous-critères. Chaque indicateur est défini par un mode de calcul utilisant des variables quantitatives ou qualitatives. Le regroupement des indicateurs nécessite l'élaboration d'une codification en points afin qu'ils puissent être cumulés à l'intérieur d'un critère puis d'un thème. Des seuils minimum et maximum pour chaque indicateur sont définis. La cohérence de l'ensemble des indicateurs dans un thème est établie par la pondération des indicateurs.

Le résultat du diagnostic agri- environnemental s'exprime par plusieurs notes : - Une note sur 100 points pour l'approche globale de l'exploitation.

- Une note sur 20 points pour chacune des thématiques environnementales.

Chacune de ces notes doit être interprétée à partir d'une analyse des indicateurs qu'elle prend en compte. La situation idéale (note 100 pour l'approche globale ou 20 pour l'approche thématique) n'existe peut-être pas. Au-delà de la valeur absolue des notes, les concepteurs ont surtout voulu illustrer, à partir d'une situation initiale de l'exploitation diagnostiquée, les marges de progrès possibles dans le champ de l'agrienvironnement. (Source : http://dialecte.solagro.org/)

4. L'opération IRENA

a. Contexte de création

Les conseils européens de Cardiff (juin 1998) et de Vienne (décembre 1998) ont mis l'accent sur l'importance de développer des indicateurs environnementaux pour évaluer l'impact des différentes activités économiques- y compris l'agriculture- sur l'environnement, et pour intégrer progressivement les considérations environnementales dans la Politique Commune.

L'opération IRENA (Indicator Reporting on the Integration of Environmental Concerns into Agriculture Policy) a pour principal objectif le développement d'indicateurs agroenvironnementaux pour suivre l'intégration des politiques environnementales dans la politique agricole de l'Union Européenne.

b. Le cadre d'analyse

IRENA présente 35 indicateurs classés dans le cadre du DPSIR. Les indicateurs sont également classés en fonction de grands « thèmes » environnementaux : l'eau, le sol et son occupation, le changement climatique, la qualité de l'air, la biodiversité et le paysage.

Le DPSIR est un cadre d'analyse développé par l'Agence Européenne de l'environnement (EEA, 1999) dans le but de décrire et comprendre les relations complexes entre activités économiques et environnement. Il définit les relations entre systèmes économiques et systèmes écologiques en cinq catégories : les forces motrices, les pressions, les états, les impacts et les réponses. Un des objectifs lors de sa création était de fournir une analyse environnementale intégrée. L'un des principaux problèmes du DPSIR est le manque d'information et de données de qualité sur les indicateurs.

Figure 1: Cadre d'analyse du DPSIR pour l'agriculture (Source: EEA)

c. Les résultats

Les résultats du processus IRENA sont les suivants : 35 indicateurs agroenvironnementaux classés selon le modèle DPSIR et un rapport sur les indicateurs fournissant une analyse environnementale intégrée de l'agriculture dans les 15 pays de l'UE-15 basée sur ces 35 indicateurs agro-environnementaux.

Ce rapport fournit également une évaluation des progrès faits dans le développement et la compilation des indicateurs agri- environnementaux. L'évaluation des indicateurs se focalise sur quelques aspects : la pertinence politique, la sensibilité, la robustesse analytique, la disponibilité des données, la facilité à être mesuré et interpréter, et le coût. (Source : http://reports.eea.europa.eu/)

5. La méthode INDIGO®

a. Contexte de création

Indigo® est une méthode scientifique d'évaluation de l'impact environnemental des pratiques agricoles sur l'air, le sol, l'eau de surface et l'eau souterraine. Elle a été mise au point par l'Inra, aux centres de Colmar et de Nancy, en collaboration avec l'Association pour la relance agronomique en Alsace (ARAA). Couplé à une application informatique, Indigo® est un outil de diagnostic et d'aide à la décision, destiné aux techniciens, conseillers, ingénieurs agronomes et agriculteurs qui souhaitent améliorer leurs pratiques pour les rendre plus durables.

b. Méthode

Grâce à une série de dix indicateurs, spécifiques de chaque type de culture, la méthode d'évaluation Indigo® permet de faire un diagnostic des pratiques agricoles à partir de leurs risques potentiels de pollution de l'air, du sol, de l'eau de surface et de l'eau souterraine.

Les indicateurs d'Indigo® recensent l'utilisation de l'azote, du phosphore, des produits phytosanitaires, de l'eau, de la matière organique, des ressources énergétiques non renouvelables, la gestion de la rotation des cultures et l'assolement.

c. Mise en oeuvre

Traités par un logiciel, les indicateurs présentent l'avantage d'être simples à utiliser et faciles à interpréter. L'utilisateur introduit des données techniques, qu'il possède en général, puis lance le calcul. Le résultat est une valeur comprise entre 0 et 10. En dessous de 7, les pratiques concernées présentent un risque potentiel pour l'environnement. Au-dessus, le risque est acceptable.

Indigo® donne aussi le détail des résultats intermédiaires pour une analyse plus fine de la note finale. L'outil Indigo® relève les points forts et les points faibles des pratiques analysées et identifie des causes possibles. En plus du diagnostic global de la parcelle et de l'exploitation, Indigo® donne les éléments pour bâtir un conseil agronomique personnalisé. L'utilisateur peut alors apporter des améliorations pour rendre ses pratiques plus respectueuses de l'environnement.

6. Conclusion sur les méthodes d'évaluation de la durabilité de l'agriculture

Il existe d'autres méthodes d'évaluation de durabilité des exploitations agricoles (La charte de l'agriculture paysanne de FADEAR, Quali'terre et le DAE-G d'AgroTransfert, L'arbre de la durabilité du TRAME, etc.), à différentes échelles (parcelles, exploitations, territoire). Chaque méthode repose sur des hypothèses de base, en général un modèle d'exploitation agricole de polyculture-élevage, qui permet une faible utilisation d'intrants extérieur et rejette peu de déchets. Socialement, c'est l'agriculture familiale qui est mise en avant.

Ces méthodes ont énormément de points communs, ce sont des systèmes d'indicateurs fixes, déterminés par des experts, même si chaque indicateur est discuté et validé dans la communauté scientifique. Nous pensons que pour améliorer la durabilité d'une exploitation agricole ou d'un territoire, il est nécessaire d'impliquer les acteurs, et notamment les agriculteurs, dans le processus de délibération et de décision.

Les méthodes d'évaluation de la durabilité des exploitations agricoles permettent et encouragent le dialogue. Mais nous souhaitons aller plus loin dans l'implication des acteurs afin qu'ils déterminent eux-mêmes leurs problèmes, qu'ils formalisent les enjeux, qu'ils déterminent quels sont les indicateurs adaptés à leur situation, qu'ils en construisent de nouveaux.

C. Le principe d'une Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour l'agriculture durable

Nous allons présenter ici un nouvel outil dans l'évaluation de la durabilité de l'agriculture : la Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour l'agriculture durable. Dans la première partie, nous verrons pourquoi cet outil nous parait nécessaire et en quoi il diffère des méthodes d'évaluation que nous venons de voir, puis nous présenterons la Foire et ces principes généraux.

1. L'utilité des indicateurs comme levier de changement

a. Définition d'un indicateur

D'une manière générale, un indicateur est un outil d'évaluation et d'aide à la décision grâce auquel on va pouvoir mesurer une situation, une activité ou une tendance, de façon relativement objective, à un instant donné, ou dans le temps et/ou l'espace. Un indicateur se veut être une sorte de résumé d'une information complexe offrant la possibilité à des acteurs différents (scientifiques, gestionnaires, politiques et citoyens) de dialoguer entre eux.

L'indicateur (qualitatif ou quantitatif) décrit généralement un état, une pression et/ou une réponse ne pouvant être appréhendé directement. Un indicateur peut en agréger d'autres. Il doit exister une relation causale entre le fait mesuré (indiqué) et l'indicateur. L'utilité d'un indicateur dépend d'abord de sa capacité à refléter la réalité, mais aussi de sa simplicité d'acquisition et compréhension. ( www.wikipédia.org)

b. La concertation comme outil pour le développement soutenable

Comme nous l'avons dit précédemment, la technique ou la science sont loin d'être suffisante pour assurer un développement durable. Encore faut-il qu'il soit dans l'intérêt des parties prenantes, des décideurs et de tous les acteurs concernés. En agriculture, il faut que les agriculteurs aient intérêt à appliquer un itinéraire technique « durable » (peu d'intrants, des productions diversifiées, une exploitation autonome, etc. .), et pour cela, il faut que les politiques soient incitatives, et que les consommateurs suivent. Il faut également que les groupes industriels n'aient pas intérêt à freiner cette évolution. Le changement de pratiques, certes technique à la base, requière donc une véritable concertation entre acteurs.

Cependant, la plupart du temps, les acteurs ont des visions différentes et des intérêts divergents. Une solution pour permettre au changement de se faire est de leur permettre de se concerter pour s'éclairer mutuellement, d'exprimer les enjeux qui sont derrière le conflit, de créer des scénarios de futur probable qui pourraient mettre tout le monde d'accord. Parfois, il suffit que chacun donne son opinion pour trouver des convergences fortes.

c. Les indicateurs comme outil dans la concertation

Même si la science avance dans la compréhension du monde, elle ne peut pas intégrer toute la complexité du réel. Chaque exploitation agricole est un système complexe, et chaque exploitation est différente des autres. C'est pourquoi il est difficile de les comparer entre elles ou même d'évaluer un changement de système dans le temps. Il est également difficile de faire appréhender cette réalité aux non-agriculteurs. C'est pourquoi, pour mener à bien une concertation, nous avons besoin d'outils qui permettent de contourner le problème de la complexité et des incertitudes.

Simplifier la réalité sans la déformer, tel est l'objectif que nous nous assignons afin de trouver un cheminement durable. L'utilisation d'indicateurs est pour l'instant le seul moyen d'atteindre cet objectif.

d. Un nouvel outil pour la concertation : la Foire Kerbabel aux indicateurs pour l'agriculture durable

Nous avons vu, dans la partie précédente, différentes méthodes d'évaluation de la
durabilité des exploitations agricoles, utilisant toutes des systèmes d'indicateurs. La

Foire aux indicateurs est construite différemment, son objectif est de soutenir la réflexion en utilisant les évaluations quantitatives permises par les indicateurs. Elle cherche à faire le lien entre la mesure (assessment) et la délibération.

La Foire recense les indicateurs utilisés dans les méthodes d'évaluation existantes, mais elle permet aux acteurs d'utiliser ces indicateurs indépendamment de la méthode dont ils sont issus, dans des contextes variés. Elle cherche à relier l'approche Top-down, l'utilisation d'indicateurs créés et validés par des experts, et l'approche Bottom-down, la réflexion sur des enjeux de développement durable par les acteurs concernés.

2. Présentation générale de la Foire KerbabelTM aux Indicateurs

a. La Foire KerbabelTM aux Indicateurs : un outil de délibération

Le système global de la Foire KerbabelTM aux Indicateurs (FKI) est conçu comme un cadre pour la médiation des connaissances à la base des dialogues entre les différentes catégories d'acteurs concernés et pour l'évaluation de leur pertinence dans une situation de gouvernance environnementale spécifique.

La Foire est un outil facile à utiliser pour la gestion de l'information et le dialogue entre acteurs autour de la gouvernance environnementale et de la durabilité. Elle est utile surtout dans le cadre d'un processus de délibération multi-acteurs. N'importe quel critères de décision, enjeux de performance ou de gouvernance, ou indicateurs pertinents peut être intégration, suite à une proposition faite par les acteurs.

La décision peut être basée sur des simulations, des scénarios, ou divers sortes de modèles. Quel que soit le cadre théorique employé, il y a, pour chaque situation, une unique mixture d'informations, de spéculations, de préoccupations, et d'expertise. Cela implique que la délibération se base sur des connaissances, des modèles et des opinions préexistantes, et également s'intéresse à la vision et aux normes développées dans la situation donnée.

La Foire est envisagée comme un cadre de méta-information, permettant un dialogue autour des indicateurs. Elle dresse un « Profil » pour chaque catégorie d'indicateur qui dépend, non seulement des informations fournies par le producteur de l'indicateur mais également, de façon dynamique, des contributions faites par les acteurs sociaux, qui deviennent des parties prenantes à part entière. La FKI est envisagée comme un support pour l'apprentissage et le dialogue autour des indicateurs, engageant un ensemble de producteurs et d'utilisateurs de connaissances différentes. (O'Connor 2004)

b. Le principe de découverte progressive de l'infirmation dans la Foire KerbabelTM aux Indicateurs

L'organisation de la Foire suit le principe d'une découverte progressive de l'information. Pour chaque indicateur (et donc pour le système entier), trois niveaux de méta-informations sont prévus.

Au Niveau Un, l'utilisateur peur voir la structure globale et le profil des méta- informations offertes pour un indicateur.

Au Niveau Deux, un format standard est offert pour caractériser les indicateurs
individuels, couvrant à la fois (1) les considérations techniques et scientifiques de
rigueur, de cohérence, de mesure, d'incertitude, de validation et d'interprétation, et (2)

les considérations de cohérence, destinées aux utilisateurs, pour définir un problème de décision et pour assister une activité d'apprentissage multi-acteurs. Ce cadre permet aux producteurs et aux utilisateurs finaux de l'information (les deux étant considérés comme des parties prenantes du problème de délibération traité) de formuler des jugements et des commentaires.

Enfin, l'utilisateur peut se référer à des éléments d'informations supplémentaires (qui peuvent, selon leur caractère et leur accessibilité, inclure un accès aux données elle- même). Cela constitue le Niveau Trois du système. En outre, l'utilisateur a l'opportunité, à travers le Niveau Deux de la FKI principale, de consulter les composantes des informations complémentaires. (O'Connor 2004)

Nous disposons maintenant d'un nouvel outil de délibération au service de l'agriculture durable. Comment le structurer, en fonction des utilisateurs, des enjeux, des contextes ? C'est ce que nous allons voir dans la deuxième partie.

II. Structurer la Foire

KerbabelTM aux

Indicateurs pour une

Agriculture Durable

La Foire KerbabelTM aux indicateurs (FKI) est un outil de délibération. Divers éléments permettent de soutenir les processus de délibération : il est nécessaire en premier lieu de définir les acteurs et leur mode de représentation, d'analyser le conflit, de comprendre les différents intérêts et les différents enjeux. La FKI reprend en fait les principes de l'évaluation intégrée, multi-acteurs, multi-critères et multi-scalaires.

Deux utilisations de la FKI sont possibles : une utilisation générique comme méthode d'évaluation intégrée et une utilisation contextuelle. Nous avons cherché à structurer la FKI pour permettre ces deux utilisations. Pour cela nous avons défini des axes, à la fois axes de réflexions pour la délibération, et échelles pour évaluer la pertinence des indicateurs.

Chercher à structurer la Foire et ses indicateurs nous a poussé à une réflexion les différents aspects de la durabilité et sur la représentation des systèmes économiques et systèmes écologiques et de leur interactions.

20 A. Structurer la Foire KerbabelTM aux indicateurs : donner une représentation utilisable du réel

La Foire n'est pas juste un lieu de recensement d'indicateurs. Son objectif est de permettre la réflexion autour de ces indicateurs. Elle doit permettre à la fois une utilisation générique et une utilisation contextuelle. Elle doit être adaptable, aux acteurs, aux enjeux, aux contextes.

Pour cela, chaque indicateur est décrit de manière très complète et évalué. On associe à chaque indicateur des degrés de pertinence, en fonction d'un certain nombre d'axes que nous avons choisi. Ces axes permettent une utilisation générique de la Foire. Lors d'une délibération, les acteurs sont libres et même incités à créer d'autres axes, selon les enjeux auxquels ils sont confrontés, pour évaluer la pertinence des indicateurs.

Pour notre part, nous avons retenu quatre axes principaux. Il nous paru important de donner une représentation des systèmes écologiques. Pour cela nous avons découpé artificiellement l'écosystème en plusieurs composantes (sol, eau, biosphère, atmosphère, climat). Cette typologie classique et simple permet de réfléchir aux enjeux qui se cachent derrière un conflit. En choisissant des indicateurs plutôt orientés vers telle ou telle composantes de l'écosystème, on détermine si l'enjeu est plutôt la gestion de l'eau, du sol, la préservation de la biodiversité, etc. Evidemment, des enjeux spécifiques sont à déterminer dans chaque cas.

Nous avons choisi une représentation des systèmes économiques en branches économiques. Cette représentation est également une représentation générique des acteurs et de leur intérêt économique (il est beaucoup plus difficile de donner une représentation des acteurs en fonction de leur appartenance sociale). Grâce à l'utilisation des composantes de l'écosystème et des branches économiques, nous donnons en fait une représentation générique des enjeux et des acteurs.

Pour représenter les interactions entre systèmes, nous avons fait appel à une notion plus complexe, celle de fonction environnementale, un important travail littéraire a été fait sur cette question. Les fonctions environnementales représentent les processus à l'oeuvre dans l'écosystème et qui fournissent, directement ou indirectement des services environnementaux. Nous avons choisi cet axe car la notion de fonctions environnementales est très utile pour évaluer l'impact des activités économiques sur les systèmes naturels, et sur la capacité de ses systèmes naturels à fournir des services. Elle permet de bien prendre en compte l'effet boomerang : si les activités économiques détruisent l'environnement, l'environnement ne rendra plus les services nécessaires aux activités économiques.

Enfin, il a paru important d'introduire un axe portant sur les échelles. 42 échelles existent déjà, classées dans 5 catégories, générique, naturelle, économique, sociale, politique. Nous discuterons dans la troisième partie de la pertinence de cette classification.

B. Les compartiments de l'environnement

Dans un but de recensement exhaustif, nous avons découpé l'écosystème en quelques « sphères » environnementales. Nous allons présenter ici les définitions que nous avons retenues pour chacune des sphères.

Le sol

Nous définissons ici le sol comme « la formation naturelle de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable, résultant de la transformation de la roche mère sous- jacente sous l'influence de divers processus, physiques, chimiques et biologiques, au contact de l'atmosphère et des êtres vivants », qui est définition pédologique, donnée par Albert Demolon.

Rappelons que la définition agronomique du sol est « la partie arable (pellicule superficielle) homogénéisée par les labours et explorée par les racines des plantes », ce qui en fait un sol moins profond que le sol pédologique retenu ici.

Le sous-sol

Nous retenons ici une définition géologique du sous-sol, c'est-à-dire tout ce qui est situé « sous le sol », donc le domaine des roches. C'est le sens le plus rigoureux de sous-sol, et qui permet d'éviter les confusions avec le sol.

L'hydrosphère

Voici ce que dit le CNRS au sujet de l'hydrosphère : « Grâce aux conditions particulières de température et de pression qui règnent sur Terre, l'eau y est présente dans ses trois états : sous forme de vapeur d'eau dans l'atmosphère qui enveloppe la planète, sous forme liquide sur la surface et dans la croûte terrestre mais aussi au sein de tous les organismes vivants, ou encore figée en glace aux pôles ou aux sommets des hautes montagnes. C'est ainsi que l'on distingue quatre grands réservoirs d'eau dans l'hydrosphère: les mers et océans, les eaux continentales (superficielles et souterraines), l'atmosphère et la biosphère. » ( http://www.cnrs.fr/)

Nous retenons ici les eaux continentales et les eaux océaniques, l'atmosphère et la biosphère constituant deux autres sphères.

L'atmosphère

L'atmosphère terrestre est constituée de plusieurs couches de gaz et de particules en suspension, d'environ 500 km d'épaisseur totale et que la Terre retient à sa surface. Sa densité et sa température diminuent avec l'altitude. Seule la couche la plus basse de l'atmosphère (15 km), renferme des êtres vivants et se trouve brassée par les courants atmosphériques à l'origine des phénomènes climatiques.

Nous distinguons pour notre part deux sphères : l'atmosphère locale, influencée directement par des phénomènes à l'échelle d'une parcelle, d'une exploitation, d'un territoire, et le climat, influencé de manière beaucoup plus complexe, à l'échelle d'une région, d'un pays ou de la planète.

La biosphère

Pour des raisons pratiques, nous retiendrons ici une autre définition assez restrictive de la biosphère : celle de l'ensemble des êtres vivants, appelé également biomasse ou biotope. Elle ne contient donc pas les habitats, ni les produits créés par les êtres vivants.

C. Les branches économiques

Face à la difficulté de représenter de manière générique les acteurs, nous avons décidé de définir des branches d'activité économiques. Chaque indicateur est donc classé en fonction de sa pertinence pour chaque branche économique, mais c'est évidemment la classe « agriculture » qui revient le plus souvent.

Ces branches d'activité économiques sont :

L'agriculture

Les agriculteurs.

La manufacture

Industriels et salariés d'industrie.

Les services

Fournisseurs de services : commerces, conseils, services à la personne, banques, informations, etc.

Le transport Entreprise de transport et leurs salariés.

L'énergie Entreprise fournissant de l'énergie et leurs salariés.

La consommation finale Les consommateurs finaux.

Le reste du monde Le reste du monde, qui interagit avec les autres secteurs économiques.

D. Les fonctions environnementales

Afin d'appréhender les interactions entre l'activité agricole et l'environnement, nous nous sommes d'abord posé la question de savoir quelles sont les fonctions que jouent l'environnement, et comment sont-elles modifiées par l'activité agricole ?

Nous avons travaillé sur les typologies existantes dans la littérature scientifique. Le terme « fonction environnementale » a été introduit pour la première fois par R. Hueting en 1980. Depuis, le terme est entré dans le langage courant du monde scientifique et de nombreux chercheurs se sont penchés sur le sujet. Pourtant l'utilisation de ce terme et la signification que l'on y attribue ne font pas l'unanimité.

1. Définitions de fonctions environnementales, fonction of/for

Wallace définit clairement les fonctions de l'écosystème comme des processus, il nous en donne une définition plus précise : les processus des écosystèmes sont les interactions complexes (événements, réactions, opérations) entre éléments de l'écosystème biotiques et abiotiques, qui mène à un résultat défini (Wallace 2007). En 1992, de Groot définit les fonctions environnementales comme la capacité des processus et composants naturels à fournir des biens et services qui satisfont, directement ou indirectement, les besoins humains. Cette définition est reprise plus tard avec peu de variantes par d'autres auteurs (Ekins 2003). Toutes les définitions ont en commun de prendre comme référence les besoins humains et font appel à la notion de fourniture de biens et services par les processus naturels.

Ces mêmes auteurs parlent de deux types de fonctions. Douguet et O'Connor différencient le fonctionnement interne du système naturel et le rôle spécifique des services fournis par le système naturel comme support aux activités humaines. Pour de Groot, le concept de fonctions environnementales est parfois utilisé pour décrire les fonctions internes à l'écosystème, et parfois est relié aux bénéfices tirés par les humains des propriétés et processus des écosystèmes (Groot, Wilson et al. 2002). De même, Ekins distingue les fonctions for qui fournissent des bénéfices directs aux humains, facilement perçues et appréciées, et les fonctions of (de l'environnement) qui maintiennent l'intégrité basique du système naturel en général et des écosystèmes en particulier (Ekins 2003). Tous distinguent donc les fonctions internes et les fonctions fournies par l'environnement, en soulignant que ces fonctions fournies dépendent directement des fonctions internes, toutes sont donc utiles à l'activité humaine.

2. Classification de Pearce & Turner (1990)

Ces auteurs font référence à l'interaction entre l'économie et l'environnement et aux concepts de l'économie circulaire. Ils en concluent que les fonctions économiques de l'environnement sont au nombre de trois :

Resource supply

Rôle de fourniture de matières premières.

Waste assimilation

Capacité d'absorption et de recyclage des déchets.

Aesthetic commodity

Cette fonction, que Pearce & Turner ont appelé aussi « direct source of utility », concerne tous les autres bénéfices que l'homme peut tirer de l'environnement.

Les auteurs estiment que ces trois fonctions de l'environnement sont les composantes d'une fonction environnementale plus globale qui est celle de « life support ».

3. Classification de De Groot (1992 - 2006)

De Groot identifie quatre fonctions environnementales majeures (Groot 2006) :

Production

Capacité de production de l'écosystème (photosynthèse, alimentation et matière premières, etc.).

Regulation

Capacité des écosystèmes naturels ou semi naturels à réguler leurs processus essentiels (cycles biogéochimiques, etc.).

Habitat

Fourniture de refuge et de lieu de reproduction pour les plantes et les animaux et contribution à la préservation de la diversité biologique et génétique.

Information

Capacité à maintenir la bonne santé humaine en fournissant des opportunités de réflexion, d'enrichissement spirituel, de développement cognitif, des espaces récréatifs et des expériences esthétiques.

En 2006 De Groot apporte une adjonction à sa classification avec une cinquième fonction :

Carrier Capacité de l'écosystème à fournir des espaces capables d'accueillir l'activité humaine.

Chacun de ces processus ont un double rôle, celui de préserver la bonne santé des écosystèmes et de fournir en même temps des services ayant un impact direct sur le bien être humain (purification de l'air, de l'eau et du sol...).

4. Classification de Noël et O'Connor (1998) Noël et O'Connor ont identifiés cinq fonctions environnementales :

Source

Capacité à fournir des ressources pour l'activité (économique) humaine: produits forestiers (ex. bois), aliments (ex.: poissons, champignons, fruits de la forêt), plantes médicinales, pollinisation, contrôle biologique des organismes nuisibles et des maladies, amélioration de la fertilité du sol agricole.

Sink

Capacité à absorber, neutraliser et recycler les déchets issus des activités humaines: rôle du sol et des plantes dans l'absorption du CO2, rôle des cycles bio- et géochimiques pour la qualité de l'air et l'absorption des déchets gazeux, rôle des zones humides dans la purification des eaux.

Site

Fourniture d'un espace physique pour les activités humaines.

Life Support

Maintien de l'équilibre de l'espace de vie pour l'homme et les autres êtres vivants, contrôle du cycle hydrologique assuré par les forêts, prévention de l'érosion par fixation du sol par la couverture végétale.

Scenery

Cette « fonction » est l'expression de la dimension spirituelle de la nature. Il s'agit de la valeur d'existence de la biodiversité, du support que l'environnement peut offrir à des formes sociales et culturelles spécifiques, des convictions éthiques, de l'appréciation esthétique, de la valeur récréative.

O'Connor travaille actuellement (2008) sur l'ajout d'une nouvelle catégorie de fonction :

Stability

Cette catégorie fait référence à la capacité des écosystèmes à fournir une protection aux êtres vivants et une certaine forme de stabilité dont dépend les activités humaines.

La classification de Noël et O'Connor relève particulièrement les interactions homme- écosystème.

5. Classification de Daily (1999) Daily parle quant à elle de 5 catégories (Daily 1999) :

Production of goods

Capacité de l'écosystème à fournir de l'alimentation, des matières premières, des carburants, etc.

Regeneration Process

Capacité de l'écosystème à se régénérer (détoxification et dégradation des déchets, purification de l'eau, de l'air, etc.).

Stabilizing Process

Capacité de l'écosystème à stabiliser ses processus (régulation du climat, régulation du cycle hydrologique, etc.).

Life Fulfilling Functions

Fourniture de la part de l'écosystème des aspects culturels, spirituels, découvertes scientifiques.

Preservation of options

Importance de maintenir les composantes et les systèmes écologiques nécessaires pour garantir dans l'avenir les biens et services de l'écosystème. Cette notion ne représente pas à elle-même une fonction mais plutôt un jugement normatif.

6. Classification d'Ekins et al. dans CRITINC (2000)

Ekins et al. ont travaillé sur les fonctions environnementales dans le cadre du projet CRITINC, qui traite du Capital Naturel Critique et de la soutenabilité forte ou faible, et ont identifié quatre fonctions environnementales :

Life-support

Capacité de soutenir, maintenir les fonctions environnementales et la bonne santé de l'écosystème.

Source

Capacité de fournir des ressources.

Sink

Capacité de neutraliser les déchets, sans endommagements ou changements dans l'écosystème.

Other Human health and welfare

Capacité de maintenir la bonne santé humaine et de générer du bien être par les autres moyens. Cette quatrième catégorie prête à confusion car toutes les fonctions sont définies comme procurant du bien-être humain. Il est probable que l'auteur désigne par là les aspects culturels, esthétiques et spirituels.

7. Classification du Millennium Ecosystem Assessment (2003)

Le Millennium Ecosystem Assessment (MEA) est né en 2000 à la demande de Kofi Annan. Instaurée en 2001, il a pour objectif d'évaluer les conséquences des changements écosystémiques sur le bien-être humain, il doit également établir la base scientifique pour mettre en oeuvre les actions nécessaires à l'amélioration de la conservation et de l'utilisation durable de ces systèmes, ainsi que de leur contribution au bien-être humain ( http://www.millenniumassessment.org). Dans ce cadre le MEA a étudié les fonctions environnementales et en a identifiées quatre (2003) :

Provisioning Capacité à fournir des produits (alimentation, eau douce, ressources génétiques,etc.).

Regulation

Correspond aux bénéfices tirés par l'homme de la régulation des processus des écosystèmes (régulation du climat, de l'eau, etc.).

Cultural

Bénéfices non matériels obtenus des écosystèmes (spiritualité et religions, esthétique, inspiration, éducation....).

Supporting

Services nécessaires pour la production des autres services des écosystèmes. Cette fonction correspond à ce qu' nomme le plus souvent la fonction « Life Support ».

8. La classification retenue pour la FKI

Il n'est bien sûr pas possible de réduire l'écosystème à un ensemble de fonctions. Cependant, ces classifications ouvrent une porte, car en définissant clairement les différents rôles que l'écosystème joue pour l'activité humaine, on parvient à clarifier les interactions entre les systèmes naturels et économiques, et à définir les enjeux qui se cachent derrière.

Après avoir étudié attentivement les différentes classifications des fonctions environnementales, nous en avons retenu une que nous allons utiliser dans le reste de cette étude.

a. La fonction Source

C'est la capacité à fournir des ressources pour l'activité (économique) humaine: produits forestiers (ex. bois), aliments (ex.: poissons, champignons, fruits de la forêt), plantes médicinales, pollinisation, contrôle biologique des organismes nuisibles et des maladies, amélioration de la fertilité du sol agricole.

b. La fonction Sink

C'est la capacité à absorber, neutraliser et recycler les déchets issus des activités humaines: rôle du sol et des plantes dans l'absorption du CO2, rôle des cycles bio-géochimiques d'assurer la qualité de l'air suite à l'absorption des déchets gazeux et à la dilution; le rôle des zones humides dans la purification des eaux. On retrouve ici l'assimilation des déchets, quel qu'il soit (pollution, OGM etc.)

c. La fonction Site

Cette fonction représente la fourniture d'un espace pour les activités économiques.

d. La fonction Life Support

C'est le maintien de l'équilibre de l'espace de vie pour l'homme et les autres êtres vivants: le contrôle du cycle hydrologique assuré par les forêts, la prévention de l'érosion par fixation par la couverture végétale, etc.

e. La fonction Scenery

Cette fonction est l'expression de la dimension spirituelle de la nature. Il s'agit de la valeur d'existence de la biodiversité, du support que l'environnement peut offrir à des formes sociales et culturelles spécifiques, des convictions éthiques, de l'appréciation esthétique, de la valeur récréative.

f. La fonction Stability

La plupart du temps le terme de stabilité est utilisé dans un certain contexte, la stabilité des écosystèmes. Il fait référence (en physique, chimie, écologie) à un état d'équilibre stable, mais pour nous, la stabilité fait plutôt référence à un changement sans rupture, une évolution lente.

Nous associons la notion de stabilité aux écosystèmes et aux systèmes humains. La fonction de stabilité correspond donc à la capacité des écosystèmes à protéger les sociétés humaines, il s'agit de la préservation d'un environnement stable pour les activités humaines et pour la santé, de la capacité des écosystèmes à éviter les catastrophes naturelles, du maintien des saisons.

E. Les échelles

D'un point de vue scientifique, seules des catégories très spécifiques d'information (telle que la masse, ou le contenu énergétique) peuvent être rigoureusement agrégées à travers des sites et des échelles physiques, sans perte de qualité. Le plus souvent, il est nécessaire de définir une multiplicité de niveaux organisationnels, avec les concepts et les attributs de mesure pour chaque niveau. Une structuration pertinente des enjeux de performance ou de gouvernance doit prendre en compte quatre différentes formes d'organisation des systèmes : les dimensions sociales, politiques, économiques et environnementales.

C'est pourquoi il existe un menu des échelles, qui fournit une liste de niveaux organisationnels pour chacune des dimensions organisationnelles. Dans notre cas, les niveaux les plus fréquemment employés sont l'exploitation agricole (qui est définie comme une unité économique), la parcelle (économique également), et le territoire (ici unité naturelle), voire parfois l'échelle nationale et internationale pour la méthode IRENA qui réalise un diagnostic sur l'Europe des 15.

A tous les niveaux il peut y avoir des correspondances « horizontales » entre les types d'organisation : certains indicateurs décrivent deux ou plusieurs types majeurs d'organisation du système. Par exemple, des indicateurs de biodiversité sont pertinents à l'échelle de l'exploitation agricole (dimension économique) et à l'échelle de l'écosystème (dimension environnementale).

De même, il peut y avoir des mouvements verticaux. L'utilisateur est invité à considérer les changements d'échelles descendants ou ascendants sur chacune des quatre dimensions organisationnelles. Par exemple, le long de la dimension économique, il est intéressant de considérer les indicateurs à l'échelle de l'exploitation agricole et de la parcelle, le long de la dimension sociale, on peut passer d'un individu à la famille puis à la communauté, etc.

Figure 2: les relations entre échelles dans la FKI

Figure 3: Les 42 échelles actuellement présentes dans la FKI

F. Les axes à remplir lors de l'utilisation de la Foire

Certains axes ont été proposés mais non retenus en raison de la difficulté de créer un outil générique. Nous les présentons ici car ils sont une piste d'amélioration de la Foire.

1. Les enjeux

Il est possible, du moins sur des cas d'étude, de classer les indicateurs en fonction d'enjeux. Par exemple, IDEA présente 6 enjeux (vivabilité, stratégies de viabilité économique, sensibilisation et formation, cohérence des modes de productions, communication et continuité politique, et conservation et valorisation du patrimoine et de la biodiversité). Ces enjeux ont été définis dans un contexte particulier, celui de la Bergerie Nationale.

Dans le cadre du projet AGRIVISTAS, 4 études de cas ont été réalisé et des enjeux ont été identifiés. Parmi eux, on trouve la préservation des écosystèmes, la valorisation de l'agriculture, la préservation de l'identité locale, le maintien du paysage et la gestion de l'espace, la cohérence politique et institutionnelle, la rentabilité économique...

Mais il est difficile de définir des enjeux pour une utilisation générique de la Foire, ils peuvent être définis par la suite, lors de l'utilisation dans des cas concrets.

2. Les acteurs

Les acteurs peuvent être définis de nombreuses façons, soit comme on l'a fait en fonction des branches économiques, ou encore plus subtilement en fonction de leur appartenance culturelle et sociale, ou de leur implication au problème à résoudre.

Par exemple, Faucheux, Nicolaï, O'Connor, et Spangenberg définissent une typologie d'acteurs : les parties prenantes internes, les parties prenantes externes traditionnelles et les parties prenantes externes élargies.

A la Bergerie Nationale, on a défini aussi des catégories d'acteurs : la gouvernance, les partenaires commerciaux, les partenaires territoriaux, les bénéficiaires, les éducateurs et élèves, les producteurs et les chercheurs.

En fait, il existe des typologies différentes en fonction du contexte, donc encore une fois, les acteurs sont à définir lors de l'utilisation de la Foire.

3. Les scénarios

La Foire permet de construire des scénarios qui permettent de prendre des décisions face à un problème. Chaque scénario doit être construit en fonction du contexte, des enjeux et des acteurs présents.

4. Les sites géographiques

Cet axe représente en fait les cas d'étude, c'est-à-dire chaque site sur lequel est utilisé la Foire.

III. Remplir la Foire

KerbabelTM aux

Indicateurs pour une

Agriculture Durable

Nous avons vu que la Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour une agriculture durable est avant tout un outil de délibération, dont le but est de trouver un cheminement vers des systèmes plus durables. Nous avons structuré cet outil de façon à faciliter la délibération, en définissant des axes qui permettent de classer les indicateurs et de les utiliser en fonction du problème rencontré.

Maintenant que nous avons la structure de la Foire, nous allons tacher de la remplir, ou du moins commencé à la remplir, car pouvant être modifiée à chaque utilisation, la Foire est structurellement en évolution.

Pour cela, nous avons tenté de trouver les indicateurs les plus pertinents pour une première utilisation. Ces indicateurs, issus des méthodes d'évaluation existantes de durabilité des exploitations agricoles, sont essentiellement des indicateurs de pression de l'activité agricole sur l'environnement. C'est un premier pas dans le remplissage de la Foire mais il ne faut pas s'arrêter là.

A. Trouver et classer les indicateurs de pression de l'agriculture sur l'environnement

Dans notre étude, nous nous intéresserons particulièrement aux interactions entre l'activité agricole et l'environnement, sans perdre de vue les autres dimensions de la durabilité. Nous reviendrons plus tard vers les dimensions économique et sociale, qui sont de toute façon indispensable à la durabilité environnementale.

Nous allons donc ici identifier et quantifier ces interactions dans un but spécifique : proposer une solution au problème de durabilité de l'agriculture, non pas directement mais en aidant la société à appréhender un problème complexe et pluriel (pluralité d'acteurs, pluralité d'enjeux, incertitudes fortes). Pour cela, nous avons cherché une représentation du réel qui permette d'aider à la prise de décision, et nous avons utilisé pour cela la notion de pression.

1. Les pressions de l'agriculture sur l'environnement

a. Pourquoi utiliser la notion de pressions ?

La notion de pressions de l'agriculture sur l'environnement permet de donner une représentation utilisable d'une réalité complexe. Cette complexité vient de la complexité des systèmes naturels, des systèmes agricoles, des incertitudes...

C'est relativement aisé d'identifier de manière exhaustive les pressions de l'agriculture sur l'environnement (sur les différentes fonctions des différentes composantes de l'écosystème), et ensuite de définir des indicateurs correspondant à ces pressions. Nous discuterons de la pertinence de l'utilisation de la notion de pression dans la troisième partie.

b. Définition de pression

L'Agence européenne de l'environnement (EEA) nous donne une définition précise de pression : « In the EEA indicator system, pressure indicators describe developments in release of substances (emissions), physical and biological agents, the use of resources and the use of land. The pressures exerted by society are transported and transformed in a variety of natural processes to manifest themselves in changes in environmental conditions. » ( http://glossary.eea.europa.eu/)

Cette représentation sous forme de pression nous permet de traduire les préoccupations des acteurs. Elle ne doit pas occulter pas les dimensions sociales et économiques de la soutenabilité, ni tous les bienfaits qu'apporte l'activité agricole aux écosystèmes lorsqu'elle pratiquée d'une certaine manière (augmentation de la biodiversité, entretien des ressources...).

c. Présentation des pressions de l'agriculture sur l'environnement

Nous avons réuni dans un même tableau les pressions de l'activité agricole sur l'environnement trouvées dans la littérature et dans les méthodes d'évaluation de durabilité des exploitations agricoles.

Nous les avons classées en fonction des compartiments de l'environnement et des fonctions de l'écosystème touchées, et classées en catégories. Il est remarquable qu'un grand nombre de pressions (qui ont par définition un impact négatif) correspondent en fait à l'abandon de pratiques agricoles traditionnelles.

Contamination par des produits toxiques

Le premier type de pression concerne tout ce qui a trait à la pollution de l'eau et du sol et son impact sur la biosphère.

Type d'élevage

On regroupe ici les pratiques agricoles qui déterminent le type d'élevage, le choix des espèces et des races, le chargement animal, l'alimentation, la protection des aires d'exercice et de parcours, etc.

Type de culture

On regroupe ici toutes les pressions qui ont un impact sur le type de culture, la diversité des cultures et des variétés, la présence de légumineuses, les rotations, la fertilisation, la gestion des prairies, etc.

Gestion des sols

On trouve ici tout ce qui concerne le sol, notamment la surexploitation du sol qui l'appauvrit et toutes les pratiques qui augmentent le risque d'érosion et modifient la structure du sol (retournements, abandon de terrasses, de diguettes, sols nus...)

Gestion de l'eau

On trouve ici tout ce qui concerne l'utilisation de l'eau, sa qualité et sa quantité, les infrastructures d'irrigation, etc.

Gestion des paysages

Cette catégorie regroupe les pratiques qui modifient le paysage ou l'abandon de pratiques qui permettent le maintien d'un paysage diversifié, la gestion des parcelles, la déforestation, etc.

Gestion des zones de régulation écologiques

Les zones de régulation écologiques ou éléments naturels sont les haies, les bosquets, les chemins, les lisières de bois, tous les éléments qui ne sont pas directement liés à la production agricole mais qui sont, de par leur présence sur l'exploitation, gérer par l'agriculteur. Ces espaces sont importants car ils habitent une grande biodiversité et servent de tampons entre différents systèmes.

Figure 4: tableau récapitulatif des catégories de pressions (Source: Auteurs)

2. Les indicateurs de pression déjà présents dans la Foire

Face à la complexité du problème, et dans le but d'aider les acteurs et notamment les agriculteurs à améliorer leur pratiques, il est nécessaire de trouver une représentation de la réalité. Utiliser des indicateurs rend accessible la compréhension des systèmes naturels et économiques, et de mettre en lumière des pistes d'amélioration.

C'est la méthode qui a été choisie par un grand nombre d'organismes, associations ou centre de recherche pour évaluer la durabilité des exploitations agricoles. Les indicateurs permettent de séparer les dimensions économiques, sociales et environnementales afin de définir les aspects qu'il est nécessaire d'améliorer.

Nous avons déjà vu que la Foire a un autre objectif que les méthodes d'évaluation de durabilité des exploitations. En général, ces méthodes ont pour but de faire évoluer les agriculteurs dans leur pratique. Pour notre part, les indicateurs et la Foire en général ont un objectif différent, celui de permettre aux différents acteurs qui font face à un problème autour de l'interaction entre activité économique agricole et écosystème, de se rencontrer afin de définir des enjeux et des scénarios leur permettant d'avancer dans la résolution du problème naissant d'intérêts divergents.

Dans la Foire, à chaque cas d'étude, les acteurs décident en se concertant des indicateurs qui les intéressent, ils peuvent en rajouter d'autres, ou utiliser les existants d'une autre manière. Le but est, non pas d'évaluer la durabilité du système, mais de faire discuter les acteurs des différents critères de durabilité.

Nous allons voir dans cette partie les indicateurs trouvés dans les différentes méthodes d'évaluation de la durabilité de l'agriculture que nous avons étudiées. Il est important de voir que chaque indicateur trouvé dans ces méthodes existe par lui-même et fait également partie d'une évaluation globale. Il a donc une signification différente selon la façon dont on l'utilise (seul ou au sein de l'évaluation), nous prenons le parti ici de recycler les indicateurs, c'est-à-dire de les tirer de leur contexte (l'évaluation de l'exploitation agricole) pour les utiliser dans un but de délibération.

Nous ne pouvons pas présenter tous les indicateurs des méthodes présentées précédemment, mais il est possible de trouver sur le site de la Foire, donné en fin de document. Comme on retrouve les mêmes principes et les mêmes indicateurs, nous présentons dans le tableau suivant une synthèse sous la forme de catégories d'indicateurs, classés en fonction des fonctions environnementales et des sphères de l'écosystème. Dans la suite, nous présenterons les différentes catégories d'indicateurs identifiés.

Figure 5: Tableau récapitulatif des catégories d'indicateurs (Source: auteurs)

Diversité génétique

Cette catégorie regroupe tous les indicateurs de diversité des espèces et variétés animales et végétales présentes sur l'exploitation, la présence d'éléments naturels (haies, bosquets, chemins...) et valorise les petites parcelles.

Contamination de la biosphère par les pesticides et produits vétérinaires

On regroupe ici les indicateurs qui représentent l'impact de l'utilisation de pesticides et de traitements vétérinaires sur la biosphère, c'est-à-dire sur les êtres vivants qui vivent dans et autour de l'agro-écosystème.

Utilisation de la ressource en eau douce

Il s'agit de tous les indicateurs de gestion de l'eau, que ce soit les indicateurs de quantité d'eau utilisée, de surface irriguée, de type de prélèvement.

Contamination de l'eau par des polluants (pesticides, metaux lourds etc..)

On regroupe ici les indicateurs représentant la pollution de l'eau. Les produits polluants peuvent être les produits phytosanitaires, les traitements vétérinaires, les métaux lourds.

Contamination de l'eau par les engrais

On regroupe ici les indicateurs de pollution de l'eau par les engrais, les effluents organiques liquides, ainsi que les indicateurs de pratiques qui diminuent cette pollution (la couverture du sol, les bandes enherbées...)

Type de sol

Concerne les indicateurs de structure du sol et sa sensibilité à l'érosion.

Teneur en matière organique

On retrouve ici les indicateurs d'état représentant la teneur en matière organique du sol, et les indicateurs de pratiques concernant exclusivement les matières organiques.

Contamination du sol par les pesticides et produits vétérinaires

On trouve ici les indicateurs de pollution du sol, par les pesticides ou les traitements vétérinaires.

Engrais et amendements dans le sol

Cette catégorie regroupe les indicateurs représentant l'utilisation d'engrais et d'amendements sur le sol. Ce sont des indicateurs de pratiques

Contamination de l'air par des particules

Rassemble les indicateurs de pollution de l'air (pesticides, engrais...).

Emissions de GES

Représente tous les indicateurs quantifiant l'émission de gaz à effet de serre par l'activité agricole.

Assolement

La catégorie «Assolement» regroupe tous les indicateurs évoquant la diversité des cultures (cultures annuelles, temporaires, prairies, légumineuses), la gestion des rotations et la couverture des sols.

Pratiques culturales

Cette catégorie regroupe les indicateurs représentant les pratiques culturales du type travail du sol, semis, fertilisation, récolte, et le matériel utilisé.

Gestion des prairies

Tous les indicateurs concernant la gestion des prairies temporaires et permanentes, la présence de légumineuses dans les prairies.

Charge animale

Regroupe tous les indicateurs représentant la charge animale et le type d'élevage.

Disposition des parcelles

Les indicateurs représentant la taille, la dispersion, la pente des parcelles.

Zone de régulation écologique

Tous les indicateurs de présence d'éléments naturels (haies, chemins, etc.)

On voit qu'il existe des indicateurs de pression, et d'autres d'état, d'impact, de réponses. Nous les prenons en compte car ils présentent tous un intérêt pour l'évaluation des systèmes agricoles. On voit aussi que les indicateurs peuvent être classés selon leur pertinence en fonction des sphères de l'écosystème, des fonctions environnementales, et de l'échelle spatiale (parcelle, exploitation, territoire, région, nation, monde).

B. L'organisation de la Foire KerbabelTM aux Indicateurs

La FKI est organisée en catégories. Chaque indicateur est défini et analysé, on se penche sur l'origine et la fiabilité de l'information, sur les interprétations et les représentations que l'on peut en faire. Nous allons présenter comment est organisé la Foire, en tant qu'outil multimédia pour la délibération entre acteurs, fournissant une information facile à utiliser et fiable.

1. Le concept

Le profil d'un indicateur de la FKI commence par une description de l'indicateur, comprenant son nom, l'unité de mesure, la façon dont il est calculé, la portée de l'information et son interprétation (voir illustration suivante).

Figure 6: l'écran "The indicator concept" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

a. Nom, acronyme et définition courte

Nom

Le nom descriptif pour l'indicateur.

Acronyme

Un acronyme intuitif et pertinent.

Définition courte

Une explication non technique de l'indicateur.

b. Le profil scientifique

Il s'agit des conventions pour la description de l'indicateur, y compris les unités de mesure.

Type d'information

Spécifie les caractères de l'information, à sélectionner parmi la mesure quantitative, le classement ordinal qualitatif, le panier d'attribut, l'existence ou non de quelque chose.

L'unité de mesure

Spécifie l'unité de mesure (réelle ou proposée) dans le cas d'un indicateur quantitatif.

Les conventions qualitatives

Spécifie dans le cas d'un indicateur qualitatif, la convention descriptive (par exemple, haut/moyen/bas, rouge/vert, présent/absent).

Type de données

Spécifie si l'information consiste par exemple, en un unique objet, ou un panier de données (mesure de différents points, composantes d'un territoire...).

c. Portée et interprétation

Il s'agit de tous les territoires ou systèmes couverts par l'indicateur.

Porté de l'information

Rend compte de la couverture de l'information, par exemple l'échelle géographique, ou la population concernée.

Interprétation

Explique la mesure (la pertinence et les limites) et/ou la signification attachée à une mesure qualitative.

2. Production et utilisation de l'information

Pour estimer les rôles envisagés pour chaque catégorie d'information, il est important de caractériser le caractère scientifique de l'indicateur, en spécifiant, entre autres choses, les sources, la disponibilité de l'information, et les raisons de sa production.

Le coeur du profil scientifique est complété par des méta-informations sur les sources et disponibilités de l'indicateur, complétées par des structures destinées aux considérations d'incertitudes et de qualité scientifique, et par sa place au sein des hiérarchies organisationnelles de description du système (composantes économiques, sociales, environnementales et institutionnelles).

Figure 7: l'écran "Production and use of the information" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

a. Source et statut de l'information

La disponibilité

Spécifie ce que l'on connaît de l'information (Source indépendante, vérifiée ou non, produit de l'étude en cours, validé ou suggéré). Ce statut peut évoluer dans le temps, si de nouvelles connaissances sont produites ou les sources identifiées.

Type de source

Spécifie le type de source (l'équipe de l'étude, acteurs locaux socio-économiques, les acteurs scientifiques, les autorités, etc.).

Détails sur la source

Spécifie dans des termes scientifiques et institutionnels la source du concept ou de l'information.

Le contact

Spécifie la personne ou le service qui peut renseigner sur l'information (site web ou autres références).

La propriété de l'information

Fournit des informations sur les droits sur le concept, les données, les analyses de toutes sortes, présentées dans la FKI.

Le format de l'information

Détails sur le format dans lequel les données où l'information est accessible, sur la disponibilité de l'information, et le contact par lequel obtenir l'information.

b. Utilisation d'indicateurs préexistants

Cette composante de la FKI est utilisée dans le cas où l'information existe, précédemment et indépendamment du but pour lequel la FKI est construite. Nous insisterons ici sur la complémentarité entre analyse (l'utilisation de l'indicateur comme un input ou output d'un système analytique) et représentation multimédia.

Conventions analytiques d'origine

Spécifie la situation préexistante dans laquelle l'indicateur apparaît comme un input ou un output d'un système analytique (exemple, un panier de données, une variable dans un algorithme ou un modèle).

Visualisations existantes

Spécifie la façon dont l'indicateur est visualisé sur un graphique, un plan, en 2D ou 3D, dans une réalité virtuelle, etc.

c. Mesure de la qualité de l'information

Le statut de la connaissance

Spécifie si l'information est empirique (observation) ou conceptuelle (modèle théorique, simulation).

Le KQA (knowledge quality assessment)

Spécifie de manière générale la qualité de l'information associée à l'indicateur.

Le profil NUSAP

Spécifie si un profil NUSAP est fournit pour caractériser la qualité de l'indicateur. Si oui, il existe un lien « NUSAP Profile » au niveau 3.

Le schéma NUSAP pour la mesure de la qualité de l'information est utilisé comme un système robuste de notations, pour exprimer et communiquer sur les incertitudes, notamment pour les informations quantitatives. Le nom NUSAP vient de « Numeral, Unit, Spread, Assessment and Pedigree ».

Ce système est capable d'évaluer de façon structurée, les différentes sources et les différents types d'incertitudes qui sont associées avec des modèles, des indicateurs, ou d'autres formes de représentations analytiques utilisées dans les processus de délibération et de prise de décision.

d. Echelle de description

Cette partie nous donne des informations sur l'échelle de l'indicateur et sur les changements d'échelle le long des axes sociaux, économiques, environnementaux et politiques. Les champs sont ouverts afin de solliciter une caractérisation spontanée.

Les enjeux de performance et de gouvernance dépendent du caractère de l'activité et du contexte institutionnel. Dans un contexte industriel, on se focalisera sur les activités commerciales alors que la gestion des ressources naturelles est souvent associée avec les questions de gouvernance territoriale.

Nous définissons donc quatre formes d'organisation des systèmes : (1) la dimension sociale (les significations symbolique, culturelle par lesquels les acteurs définissent leur relations aux communautés humaines et au monde biophysique) ; (2) la dimension politique (les organisations institutionnelles et hiérarchiques liées à la gouvernance

territoriale, du conseil du village aux Nations Unies) ; (3) la dimension économique (activités de production, transport et consommation) ; (4) la dimension environnemental (l'organisation physique, spatiale et écologique des systèmes naturels).

L'échelle d'observation

Spécifie l'échelle organisationnelle dans laquelle l'objet est décrit.

Le niveau des composantes

Niveau d'interprétation « inférieur » autorisée pour une analyse multi-échelle.

· Socioculturelle

Changement d'échelle dans l'organisation sociétale et politique (individuelle, familiale, identité tribale, membre d'un club...).

· Politique et gouvernance

Changement d'échelle dans les systèmes de gouvernance et autres organisation institutionnelle et de régulation (conseil du village, parlement régional...).

· Économique

Changement d'échelle le long de l'axe économique (unité de production, de transport, de consommation).

· Spatiale et environnementale Changement d'échelle le long de l'axe écologique, spatial, territorial, physique.

Le niveau supérieur des composantes Niveau d'organisation « supérieur » autorisée pour une analyse multi-échelle.

· Socioculturelle

Changement d'échelle dans l'organisation sociétale et politique (individuelle, familiale, identité tribale, appartenance linguistique, religieuse, ethnique...).

· Politique et gouvernance

Changement d'échelle dans les systèmes de gouvernance et autres organisation institutionnelle et de régulation (ONU, OMC, Parlement Européen...).

· Économique

Changement d'échelle le long de l'axe économique (secteur de production, consommation agrégée...).

· Spatiale et environnementale Changement d'échelle le long de l'axe écologique, spatial, territorial, physique.

3. La dimension temporelle

La Foire est conçue pour la délibération multicritères et multi-acteurs. En fonction du cadre d'analyse et de représentation, il peut y avoir une analyse en termes de comparaison de scénario. Deux formats existent pour explorer les futurs possibles : des variations autonomes d'indicateurs individuels et des scénarios développés dans une perspective systémique.

Cette partie n'est pas remplie puisque tout l'intérêt de la Foire est que les acteurs puissent choisir des scénarios. Elle contient les caractéristiques des scénarios, et leur interprétation en fonction des valeurs de l'indicateur.

Figure 8 : l'écran "What if? The time dimension" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

a. Les perspectives hypothétiques

L'utilisation de l'indicateur dans un scénario

Il y a trois possibilités. Il peut ne pas exister de dimension temporelle d'analyse et de représentation, dans ce cas il n'y a pas de scénario. Si une analyse en terme de scénario est possible, l'indicateur peut être utilisé ou non dans la représentation. S'il est utilisé, on le caractérise à l'aide des champs suivants.

Etat de référence

Spécifie la situation initiale (valeur par défaut, an 0, absence de projet ou de politique...).

Tendance historique

Si nécessaire, résume les tendances passées et présentes.

Interprétation du scénario

Explique la mesure et signification attachée aux conventions de description qualitatives.

Visualisation su scénario

Spécifie la manière dont le scénario est visualisé, sur un graphique, un plan, en 2D ou 3D, dans une représentation comparative entre scénario.

Le spectre de valeur

Pour un indicateur individuel, présente si possible les différentes valeurs qu'il peut prendre.

Le profil pour chaque scénario

Spécifie pour chaque scénario les valeurs des indicateurs, les variations dans le temps, en comparaison avec l'état de référence.

b. La mesure de la qualité des projections futures

Le KQA

Spécifie rapidement la qualité de l'indicateur utilisé dans le scénario.

L'existence du KQA

Spécifie si un KQA est fourni pour permettre la discussion sur le problème de la qualité de l'information.

4. Le cadre d'analyse et représentation

Le système multimédia considéré ici inclut pour chaque catégorie d'information (1) son identification comme input ou output dans un système analytique et (2) son exploitation pour la représentation multimédia.

On trouve dans cette partie les conventions analytiques, les informations sur les utilisations précédentes de l'indicateur, dans des bases de données ou dans des systèmes de représentation analytique ou multimédia.

Figure 9: l'écran "Framework of analysis and representation" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

Conventions analytiques

Spécifie la ou les situations dans lesquelles l'indicateur apparait comme input ou output (panier de données, variables dans un algorithme ou un modèle...).

Visualisations

Spécifie la façon dont l'indicateur est visualisé, dans un graphique, un plan, en 2D ou 3D, dans une réalité virtuelle, etc. Si l'indicateur peut être visualisé sous différentes apparences, celles-ci doivent être listées.

Caractérisation multi-site

Signale si l'indicateur peut être utilisé pour différents sites.

5. La pertinence en fonction des axes

La Foire est conçue comme un outil de délibération. La sélection des indicateurs à chaque étape du processus fait référence à un enjeu de performance, en fonction de la situation.

La FKI n'est pas un entrepôt de données, mais plutôt un système de méta-informations permettant de « situer » des catégories d'informations par rapport à des objectifs et à des utilisations scientifiques et socio-économiques. Dans cette optique, cette section permet de décrire la pertinence de l'indicateur, son adéquation avec l'objectif, en fonction des

quatre axes, branches économiques, fonction environnementales, composants de l'écosystème et échelles.

Le vote de pertinence a été réalisé par nous, mais à terme, tout le monde pourra accéder aux indicateurs, voter et ajouter des commentaires. Il y a 5 degré de pertinence.

Figure 10: l'écran "Pertinence Acteur" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

Figure 11: l'écran "Pertinence Fonctions environnementales" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

Figure 12: l'écran "Pertinence Composantes environnementales" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

Figure 13: l'écran "Pertinence Echelle" de la FKI (Source: http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)

C. Des pistes d'amélioration de la Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour une Agriculture Durable

1. Une représentation plus large des interactions entre systèmes économiques et écologiques : réflexion sur les pressions

Nous avons utilisé le concept de pressions et de fonctions environnementales pour représenter les interactions entre systèmes économiques et écosystèmes. Cette approche introduit un biais environnemental, les dimensions économiques et sociales de l'agriculture, tout aussi importantes, et surtout indissociables de la problématique environnementale, sont un peu occultées. Mais ces dimensions sont indispensables pour que la Foire soit un outil de médiation car les acteurs ont avant tout des intérêts économiques et sociaux.

Une autre critique du même ordre est que l'approche par les pressions ne permet pas de prendre en compte toutes les interactions entre systèmes économiques et écosystèmes. En effet, les interactions positives entre activité humaine et écosystème sont nombreuses. L'écosystème que nous cherchons aujourd'hui à maintenir est avant tout le résultat de milliers d'années d'interactions entre les deux concepts que sont l'Homme et la Nature. L'histoire nous montre des erreurs à ne pas répéter (la création du Sahara par la surexploitation d'une forêt fragile), elle montre aussi que le développement de l'Homme passe par une évolution de son écosystème.

L'approche par pressions n'est pas suffisante, car elle mène sur un chemin de durabilité qui passe par une réduction des interactions entre systèmes, alors qu'avec plusieurs milliards d'êtres humains à nourrir, la durabilité passe plus surement par une amélioration de ces interactions.

2. Des échelles pertinentes et adaptées à la spécificité agricole

Une autre remarque porte sur la façon dont sont définies les échelles spatiales dans la Foire aux Indicateurs. Il est possible, lors de cas d'études, de rajouter des échelles en plus de celle qui existe déjà, mais le classement des échelles en fonction de 5 catégories (générique, économique, naturelle, politique et sociale) n'est pas forcément facile à utiliser lorsque des notions complexes comme exploitation agricole ou territoire sont à placer.

En effet, un territoire est un construit social et politique, mais également économique, on utilise cette notion dans le but précis de ne pas avoir à dissocier les différentes dimensions et pour rendre compte de l'imbrication des différentes composantes d'un territoire. De même une exploitation agricole est une unité économique (un système de production), sociale (un lieu de vie et de travail chargé de symboles), écologique (par les transferts permanents de ressources entre écosystèmes de l'exploitation). Une parcelle est une unité économique, écologique et qui s'inscrit dans une stratégie d'acteurs. Réduire l'exploitation agricole à sa pure dimension économique est justement ce que nous devons maintenant éviter.

Pour rendre compte des différentes dimensions -économiques, sociales, naturelles et politiques- nous pourrions créer un nouvel axe, qui permettrait de classer chaque indicateur en fonction de sa pertinence pour telle ou telle dimension. On pourrait également créer un axe d'échelles spécifique à la Foire pour une agriculture durable

(c'est-à-dire qui ne serait pas forcément utilisé dans les autres applications de la Foire qui n'ont rien à voir avec l'agriculture), et qui reprendrait les notions multidimensionnelles de territoire, exploitation agricole, parcelle (qui sont les plus utilisées), tout en laissant la place aux utilisateurs de rajouter d'autres échelles.

3. La Foire comme outil de médiation

Nous venons de créer la Foire aux Indicateurs pour l'agriculture durable, ce processus de création ne se finalisera que lorsque l'on cherchera à mettre en oeuvre cet outil et qu'on se heurtera aux difficultés d'application. Un premier cas d'étude permettra de mettre en lumière la façon dont la Foire peut être utilisée dans un processus de délibération, et d'améliorer sa fonctionnalité.

Conclusion

Le questionnement principal soulevé dans cette étude est : est-il possible de créer un outil multimédia, interactif, qui permette la concertation entre acteurs autour de problématiques agricoles, et comment le structurer et l'utiliser ? Nous avons partiellement répondu puisque nous proposons une première ébauche d'un tel outil.

Nous sommes partis des systèmes d'indicateurs existants mais en les détournant de leur utilisation initiale. Nous avons fixé des axes, qui en définissant génériquement les acteurs et les enjeux d'un conflit, sont un support à la concertation.

La Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour une Agriculture Durable est une tentative de liaison entre une approche d'experts, c'est-à-dire les systèmes d'indicateurs des méthodes d'évaluation de durabilité des exploitations agricoles et une approche participative. Nous avons cherché à structurer la Foire pour qu'elle soit un véritable outil de médiation, et nous avons commencé à la remplir afin qu'elle soit fonctionnelle rapidement pour un premier cas d'étude.

De nombreuses voies d'amélioration existent. La Foire a l'avantage d'être en constante évolution, réadaptable en fonction des contextes. C'est sans doute ce qui fait sa particularité et son principal intérêt.

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 4

I. EVALUER LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE 5

A. AGRICULTURE DURABLE : DEFINITIONS ET PROBLEMATIQUES 6

1. DEFINITIONS DE L'AGRICULTURE DURABLE 6

a. La définition de l'agriculture durable du RAD 6

b. La définition de l'agriculture durable IDEA 6

c. La définition de l'agriculture durable de l'Union Europénne 7

2. LA PROBLEMATIQUE ACTUELLE DE L'AGRICULTURE DURABLE 7

B. LES METHODES EXISTANTES POUR EVALUER LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE 8

1. LA METHODE IDEA (INDICATEURS DE DURABILITE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES) 8

a. Contexte de création 8

b. Concept de durabilité dans la méthode IDEA 8

c. Objectifs 9

d. Mise en oeuvre 9

2. LA METHODE DU RESEAU AGRICULTURE DURABLE (RAD) 9

a. Contexte de création 9

b. Objectifs 10

c. Mise en oeuvre 10

3. LE DIAGNOSTIC DIALECTE DE SOLAGRO 10

a. Contexte de création 10

b. Objectifs 10

c. Concept de durabilité 11

d. Objectifs opérationnels 11

e. Méthodologie 12

f. Mise en oeuvre 12

4. L'OPERATION IRENA 13

a. Contexte de création 13

b. Le cadre d'analyse 13

c. Les résultats 14

5. LA METHODE INDIGO® 14

a. Contexte de création 14

b. Méthode 14

c. Mise en oeuvre 15

6. CONCLUSION SUR LES METHODES D'EVALUATION DE LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE1 5

C. LE PRINCIPE D'UNE FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR L'AGRICULTURE DURABLE 15

1. L'UTILITE DES INDICATEURS COMME LEVIER DE CHANGEMENT 16

a. Définition d'un indicateur 16

b. La concertation comme outil pour le développement soutenable 16

c. Les indicateurs comme outil dans la concertation 16

d. Un nouvel outil pour la concertation : la Foire Kerbabel aux indicateurs pour l'agriculture durable 16

2. PRESENTATION GENERALE DE LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS 17

a. La Foire KerbabelTM aux Indicateurs : un outil de délibération 17

b. Le principe de découverte progressive de l'infirmation dans la Foire KerbabelTM aux Indicateurs 17

II. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 19

A. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS : DONNER UNE

REPRESENTATION UTILISABLE DU REEL 20

B. LES COMPARTIMENTS DE L'ENVIRONNEMENT 21

C. LES BRANCHES ECONOMIQUES 22

D. LES FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES 23

1. DEFINITIONS DE FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES, FONCTION OF/FOR 23

2. CLASSIFICATION DE PEARCE & TURNER (1990) 23

3. CLASSIFICATION DE DE GROOT (1992 - 2006) 24

4. CLASSIFICATION DE NOËL ET O'CONNOR (1998) 24

5. CLASSIFICATION DE DAILY (1999) 25

6. CLASSIFICATION D'EKINS ET AL. DANS CRITINC (2000) 26

7. CLASSIFICATION DU MILLENNIUM ECOSYSTEM ASSESSMENT (2003) 26

8. LA CLASSIFICATION RETENUE POUR LA FKI 27

a. La fonction Source 27

b. La fonction Sink 27

c. La fonction Site 27

d. La fonction Life Support 27

e. La fonction Scenery 27

f. La fonction Stability 27

E. LES ECHELLES 28

F. LES AXES A REMPLIR LORS DE L'UTILISATION DE LA FOIRE 30

1. LES ENJEUX 30

2. LES ACTEURS 30

3. LES SCENARIOS 30

4. LES SITES GEOGRAPHIQUES 30

III. REMPLIR LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 31

A. TROUVER ET CLASSER LES INDICATEURS DE PRESSION DE L'AGRICULTURE SUR

L'ENVIRONNEMENT 32

1. LES PRESSIONS DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT 32

a. Pourquoi utiliser la notion de pressions ? 32

b. Définition de pression 32

c. Présentation des pressions de l'agriculture sur l'environnement 32

2. LES INDICATEURS DE PRESSION DEJA PRESENTS DANS LA FOIRE 35

B. L'ORGANISATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS 39

1. LE CONCEPT 39

a. Nom, acronyme et définition courte 39

b. Le profil scientifique 39

c. Portée et interprétation 40

2. PRODUCTION ET UTILISATION DE L'INFORMATION 40

a. Source et statut de l'information 41

b. Utilisation d'indicateurs préexistants 42

c. Mesure de la qualité de l'information 42

d. Echelle de description 42

3. LA DIMENSION TEMPORELLE 43

a. Les perspectives hypothétiques 44

b. La mesure de la qualité des projections futures 44

4. LE CADRE D'ANALYSE ET REPRESENTATION 45

5. LA PERTINENCE EN FONCTION DES AXES 45
C. DES PISTES D'AMELIORATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 48

1. UNE REPRESENTATION PLUS LARGE DES INTERACTIONS ENTRE SYSTEMES ECONOMIQUES ET

ECOLOGIQUES : REFLEXION SUR LES PRESSIONS 48

2. DES ECHELLES PERTINENTES ET ADAPTEES A LA SPECIFICITE AGRICOLE 48

3. LA FOIRE COMME OUTIL DE MEDIATION 49

CONCLUSION 50

BIBLIOGRAPHIE 54

SITE INTERNET 57

Bibliographie

Fonctions et services environnementaux

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- (2003). Les écosystèmes et le bien-être de l'Homme: un cadre d'évaluation. Millennium Ecosystem Assessment.

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http://www.agriculture-durable.org/ - La méthode IDEA

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- Le diagnostic DIALECTE http://dialecte.solagro.org/

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http://www.millenniumassessment.org/

- L'Agence Européenne de l'Environnement http://glossary.eea.europa.eu/

http://reports.eea.europa.eu/

- Le CNRS http://www.cnrs.fr/

- Wikipédia http://www.wikipédia.org/






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius