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Faune anophélienne du nord de la Mauritanie et sensibilité d'an. gambiae s.l à  la perméthrine (0,75%) et à  la déltamethrine (0,05%) dans les sites sentinelles du programme national de lutte contre le paludisme.

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par Hampaté Ba
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - D.E.A 2005
  

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II- Les moustiques adultes

1. Richesse et abondance spécifique de la faune culicidienne

Les deux méthodes d'échantillonnage utilisées ont permis de récolter un total de 1016 moustiques appartenant à 3 genres (Aedes, Anopheles et Culex). Le genre Anopheles, représenté par An. rhodesiensis, a constitué 16,3% (166/1016) des collectes. Les genres Culex et Aedes étaient respectivement représentés par Culex quinquefasciatus et Aedes vexans et correspondaient à 78,9% (801/1016) et 4,8% (49/1016) des collectes.

2. Variation de l'abondance et de la richesse spécifique.

2-1. Selon les sites

A Atar, 246 Culex quinquefasciatus, 50 Anopheles rhodesiensis et 17 Aedes vexans ont été capturés. A Tergîte, les valeurs correspondantes ont été de 34, 116 et 32 respectivement pour Culex quinquefasciatus, Anopheles rhodesiensis et Aedes vexans. Seul Culex quinquefasciatus a été collecté à Akjoujt (46), Nouadhibou (279) et Zouérate (196) (Tableau 5).

Tableau 5 :
Richesse spécifique et abondance des espèces capturées selon les sites d'étude.

 

Atar

Tergîte

Akjoujt Nouadhibou

Zouérate

TOTAL

Cx. quinquefasciatus

246 (30,7)

34 (4,2)

46 (5,7) 279 (34,8)

196 (24,4)

801

An. rhodesiensis

50 (30,1)

116 (69,8)

_ _

_

166

Ae. vexans

17 (34,7)

32 (65,3)

_ _

_

49

2-2. Selon la méthode d'échantillonnage

Des 1016 moustiques collectés, 696 ont été récoltés en faune résiduelle (Zouérate : 130; Nouadhibou : 250; Atar : 214 et Tergîte : 102) et 320 capturés aux pièges lumineux (Akjoujt : 46; Zouérate : 66; Nouadhibou : 29; Atar : 90 et Tergîte : 88) (Tableau 6).

Culex quinquefasciatus

A Akjoujt, Nouadhibou et Zouérate, Cx. quinquefasciatus a représenté 100% des collectes de moustiques à la fois dans les récoltes de la faune matinale résiduelle et dans les captures aux pièges lumineux. A Atar, la proportion de Cx. quinquefasciatus dans les captures aux pièges lumineux et dans les récoltes de la faune au repos a été respectivement de 62,2% et 88,7%. A Tergîte, les valeurs correspondantes ont été de 9,1% et 24,5% (Tableau 6).

Aedes vexans

La proportion de Aedes vexans à Atar dans les captures aux pièges lumineux et dans les récoltes de la faune au repos a été respectivement de 8,8% et 0,0%. A Tergîte les proportions correspondantes ont été de 22,4% et 20,6% (Tableau 6).

Anopheles rhodesiensis

A Atar, la proportion de An. rhodesiensis dans les captures aux pièges lumineux et dans les récoltes de la faune au repos a été respectivement de 28,8% et 11,2%. A Tergîte, les valeurs correspondantes ont été de 67,4% et 55% (Tableau 6).

Tableau 6 :
Richesse spécifique et abondance relative d'An. rhodesiensis, Cx quinquefasciatus et Ae. Vexans selon la méthode de collecte.

 
 

Piége lumineux

 
 

Faune au repos

 

Localités

Cx.
quinquefasciatus

An.
rhodesiensis

Ae.
vexans

Cx.
quinquefasciatus

An.
rhodesiensis

Ae.
vexans

Atar

56 (62,2)

26 (28,8)

8 (8,8)

190 (88,7)

24 (11,2)

0

Tergîte

9 (10,1)

60 (67,4)

20 (22,4)

25 (24,5)

56 (54,9)

21 (20,6)

Akjoujt

46 (100)

0

0

0

0

0

Zouérate

66 (100)

0

0

130 (100)

0

0

Nouadhibou

29 (100)

0

0

250 (100)

0

0

Effectif/espéces

206

86

28

595

80

21

Total

 

320

 
 

696

 

2-3. Selon la période de capture

Sur les 1016 espèces culicidiennes capturées durant cette étude, 671 (66,04%) l'ont été en février 2002 et 345 (33,95%) en septembre 2002. En février 2002, Cx. quinquefasciatus, An. rhodesiensis et Ae. vexans ont représenté respectivement 93,7%, 4,2% et 2,1% (Tableau 7). Les proportions étaient respectivement de 50,0%, 40,0% et 10,0% en septembre 2002 (Figure 5).

févr-02 sept-02

pourcentage
(%)

100,00% 80,00% 60,00% 40,00% 20,00%

0,00%

 

Culex An. Ae. vexans

quinquefasciatus rhodesiensis

Espéces capturés

Figure 5 :
Variations saisonnières (toutes localités confondues) de l'abondance relative de An.

rhodesiensis, Cx. quinquefasciatus et Ae. vexans.

A Akjoujt, Nouadhibou et Zouérate, seules les captures effectuées en fin de saison des pluies (octobre 2001) ont été productives (Tableau 7). Des 314 moustiques collectés à Atar, 122 (38,8%) et 192 (61,2%) l'ont été respectivement en février et en septembre. A Tergîte, 28 (15,5%) et 153 (84,5%) moustiques ont été collectés respectivement durant les même période (Tableau 7). A Tergîte et à Atar les captures de septembre ont été plus productives.

Culex quinquefasciatus

Cx. quinquefasciatus a représenté 100% des captures en février à Akjoujt, Nouadhibou et Zouérate. A Atar, Cx. quinquefasciatus a représenté 85,2% et 74,5% des moustiques collectés respectivement en février et en septembre. A Tergîte, les proportions de Cx. quinquefasciatus en février et septembre étaient respectivement de 14,3% et 19,0% (Tableau 7).

32

Ae. vexans

A Atar, Ae. vexans a représenté respectivement 8,2% et 3,6% des moustiques collectés en février et septembre. A Tergîte, cette espèce a représenté 14,3% et 18,3% des moustiques collectés au même période (Tableau 7).

An. rhodesiensis

A Atar, An. rhodesiensis a représenté 6,6% et 21,9% des moustiques collectés respectivement en février et septembre. A Tergîte, les proportions correspondantes ont été aux mêmes périodes de 71,4% et 62,7% (Tableau 7).

3. Densités culicidiennes comparées

3-1. Densités moyennes

Pour les 36 pièges-nuits et les 20 chambres traitées, le nombre moyen de femelle de moustiques par piège-nuit (FPN) et par chambre prospectée (FRC) a été respectivement de 8,9 FPN et 34,8 FRC. Le ratio FRC/FPN est 3,9.

3-2 Densité moyenne par espèce

3-2-1. Culex quinquefasciatus

Le nombre moyen de femelle de Culex quinquefasciatus par piège-nuit et par chambre prospectée était respectivement de 5,7 FPN et 29,7 FRC. A Akjoujt, Nouadhibou, Zouérate, le nombre moyen de femelles par piège-nuit a été respectivement de 1,2 FPN, 0,8 FPN et 1,8 FPN. Le nombre moyen de femelles par chambre prospectée a été de 0,0 FRC, 12,5 FRC et 6,5 FRC. A Atar et Tergîte, le nombre moyen de femelles par piège-nuit a été respectivement de 6,8 FPN et 0,9 FPN et le nombre moyen de femelles au repos par chambre prospectée a été 12,3 FRC et 1,6 FRC (Tableau 10). Les variations du nombre de femelles d'An. rhodesiensis par piège-nuit et par chambre prospectée en février et septembre sont indiquées dans le (Tableau 8).

Tableau 7 :
Abondance relative de Cx. quinquefasciatus, An. rhodesiensis et Ae. Vexans selon la localité et la période de capture des moustiques.

 
 

Février

 

TOTAL

 

Septembre

 

TOTAL

 

Cx.
quinquefasciatus

An.
rhodesiensis

Ae.
vexans

 

Cx.
quinquefasciatus

An.
rhodesiensis

Ae.
vexans

 

Atar

104 (85,2)

8 (6,6)

10 (8,2)

122

143 (74,5)

42 (21,9)

7 (3,6)

192

Tergîte

4 (14,3)

20 (71,4)

4 (114,3)

28

29 (19,0)

96 (62,7)

28 (18,3)

153

Akjoujt

46 (100)

0

0

46

0

0

0

0

Nouadhibou

279 (100)

0

0

279

0

0

0

0

Zouérate

196 (100)

0

0

196

0

0

0

0

TOTAL

629

28

14

671

172

138

35

346

3-2-2. Ae vexans

Le nombre moyen de femelles d'Ae. vexans par piège-nuit et par chambre prospectée pour toutes localités confondues a été respectivement de 0,7 FPN et 0,6 FRC A Atar, les valeurs correspondantes ont été respectivement de 0,2 FPN et 0,4 FRC. A Tergîte les valeurs correspondantes ont été respectivement de 1,1 FPN et 2,0 FRC (Tableau 10). La variation du nombre de femelles d'An. rhodesiensis par piège-nuit et par chambre traitée lors de chaque sortie est indiquée dans le tableau 8.

3-2-3 An. rhodesiensis

Le nombre moyen de femelles par piège-nuit et par chambre prospectée a été respectivement de 2,4 FPN et 4 FRC. A Atar, le nombre moyen de femelles par piège-nuit et par chambre prospectée a été respectivement de 1,4 FPN et 2,5 FRC. A Tergîte, les valeurs correspondantes ont été de 3,2 FPN et 5,8 FRC (Tableau 10). La variation du nombre de femelles d'An. rhodesiensis par piège-nuit et par chambres traitées lors de chaque sortie est indiquée dans le tableau 9.

35
Tableau 8 :

Variation du nombre moyen de femelles de Cx. quinquefasciatus par piège-nuit et par
chambre traitée selon la localité et la période de collecte des moustiques.

 

Faune matinale résiduelle

 

Pièges lumineux

 
 

février

septembre

TOTAL

février

septembre

TOTAL

Atar

86 (8,6)

109 (10,9)

195 (9,75)

18(1,0)

34 (1,8)

52 (1,4)

Tergîte

4 (0,4)

20(2,0)

24 (1,2)

0 (0,0)

9 (0,5)

9 (0,6)

Akjoujt

0 (0,0)

0 (0,0)

0 (0,0)

46 (2,5)

0 (0,0)

46 (1,3)

Zouérate

130 (13,0)

0 (0,0)

130 (6,5)

66 (3,6)

0 (0,0)

66 (1,8)

Nouadhibou

250 (25,0)

0 (0,0)

250 (12,5)

29 (1,6)

0 (0,0)

29 (0,8)

Tableau 9 :

Variation du nombre moyen de femelles d' Ae. vexans par piège-nuit et par chambre
traitée selon la localité et la période de capture des moustiques.

Faune matinale résiduelle Pièges lumineux

février septembre TOTAL février septembre TOTAL

Atar 0 0 0 3 (0,2) 5 (0,3) 8 (0,2)

Tergîte 7 (0,7) 14 (1,4) 21(1,1) 7 (0,4) 13 (0,7) 20 (0,5)

Tableau 10 :

Variation du nombre moyen de femelles d'An. rhodesiensis par piège-nuit et par
chambre traitée selon la localité et la période de capture des moustiques.

Faunes matinales résiduelles Pièges lumineux

 

février

septembre

TOTAL

février

septembre

TOTAL

Atar
Tergîte

13

21

(1,3)
(2,1)

11
35

(1,1)
(3,5)

24
56

(1,2)
(2,8)

18
28

(1,0)
(1,5)

8
32

(0,4)

(1,7)

26
60

(0,7)
(1,6)

36

3-3. Ratios des densités culicidiennes

A Akjoujt, Nouadhibou et Zouérate où une seule espèce culicidienne Cx. quinquefasciatus a été capturée, le ratio faune matinale/pièges lumineux est respectivement de 0, 15,6 et 3,6. A Atar ce ratio a été de 1,8, 1,7, et 2 pour respectivement Cx. quinquefasciatus, An. rhodesiensis et Ae. Vexans. A Tergîte, les valeurs correspondant étaient 1,8, 1,8 et 1,8 (Tableau 11).

Tableau 11 :

Comparaison des densités moyenne des femelles d'An. rhodesiensiss, d'Ae. vexans et de
Cx. quinquefasciatus
par pièges lumineux et par chambres selon la localité d'étude.

localités Atar Tergîte Akjoujt Nouadhibou Zouérate

Espèces FPN FRC FPN FRC FPN FRC FPN FRC FPN FRC

Cx.

quinquefasciatus 6,8 12,3 0,9 1,7 1,2 0 0,8 12,5 1,8 6,5

An. rhodesiensis 1,4 2,5 3,2 5,8 _ _ _ _ _ _

Ae. Vexans 0,2 0,4 1,1 2,05 _ _ _ _ _ _

FPN : nombre moyen de femelle par pièges et par nuit. FRC : nombre moyen de femelle au repos par chambres traitées

Tableau 12 :

Ratio des densités moyennes d'An. rhodesiensiss, d'Ae. vexans et de Cx. quinquefasciatus
à Atar et Tergîte.

localité Cx.

Quinquefasciatus

An.
rhodésiens

Ae.
Vexans

Atar 1,8 1,7 2

Tergîte 1,8 1,8 1,8

DISCUSSION

Les cas de paludisme enregistrés dans les centres de santé du nord de la Mauritanie posent la question de leur origine autochtone ou allochtone. En effet, puisqu'il est admis que le paludisme sans anophélisme n'existe pas, seules des investigations entomologiques pourraient aider à élucider cette situation. Le travail présenté dans ce mémoire s'inscrit dans cette optique. Le recours à la combinaison pièges lumineux/dormeur sous moustiquaire a été préféré à la classique méthode de captures sur homme adulte volontaire d'une part pour des raisons éthiques (exposition aux piqûres infectantes des moustiques) et d'autre part, des études comparatives récentes ont montré une bonne corrélation entre ces deux techniques d'échantillonnage. La méthode de récoltes après pulvérisation intradomiciliaire de pyréthrinoïdes permet de mieux cibler les espèces endophiles. La prospection des gîtes larvaires potentiels a été réalisée dans le but de mieux décrire, inventorier et établir une relation entre le type de gîte et le genre de larve de moustique qui y est rencontré. Cette relation pourra être utile dans la perspective de la mise en place d'une politique de lutte antilarvaire à grande échelle en milieu désertique de la Mauritanie. D'ailleurs, une telle lutte à petite échelle a déjà été initiée par la GTZ (Coopération Allemande) dans le sud-est du pays, en utilisant la poudre de Neem (Azadirachta indica, Meliaceae). Cette intervention dont les résultats ont été très nuancés n'a pas été précédée d'études de terrain détaillées sur les potentiels gîtes larvaires de moustiques.

Gîtes larvaires et stades préimaginaux

Six types de gîtes larvaires ont été décrits dans cette étude. Une attention particulière a été portée aux réservoirs métalliques d'eau et aux bassins des jardins maraîchers qui sont dans certains pays, d'excellents gîtes larvaires pour les anophèles. En effet, L'urbanisation galopante observée dans les régions tropicales attire l'attention sur le paludisme urbain. Ainsi en Inde, il existe un paludisme urbain alors que la campagne environnante en est indemne. Le vecteur de ce paludisme urbain est An. stephensi dont les larves se développent dans les citernes d'eau des maisons (MOUCHET & BELLEC, 1990). Au Sénégal, les céanes (puits sans margelle utilisés pour les activités maraîchères) de la région de Dakar constituent des gîtes hébergeant les stades préimaginaux d'An. arabiensis (AWONO-AMBENE, 1996). Au cours de ces prospections, aucune des localités visitées n'a renfermé à la fois les six types de gîtes larvaires décrits. Le taux de positivité des gîtes larvaires n'a été que de 8,8%. La productivité moyenne des gîtes larvaires (nombre moyen de larves récoltées par coup de bac) la plus faible a été enregistrée à Nouadhibou (0,4 larve/coup de bac) et la plus élevée à

Akjoujt (1,7 larves/coup de bac). Une explication possible à ces observations serait la prédominance de gîtes larvaires défavorables au développement larvaire en milieu désertique où seuls quelques rares gîtes sont colonisés par les larves de moustiques. En effet, des 6 types de gîtes décrits, seuls 3 renfermaient des gîtes larvaires positifs avec un taux de positivité d'environ 1/8. Toutes les larves d'anophèle proviennent d'un seul et même gîte de type G5 où aucune larve de Culicinae n'a été prélevée. Les gîtes de type G2 ont été plus productifs que les gîtes de types G1 (92% des larves proviennent de gîtes de type G2 contre seulement 8% de gîte de type G1). Ces deux types de gîtes (G1 et G2) sont quelque fois rencontrés dans les mêmes milieux. Leur différence de productivité pourrait être due à la présence de flore constituée d'algues et de champignons observés à la surface des gîtes de type G1. L'analyse de la qualité (physico-chimique) de l'eau de ces deux types de gîtes fournirait de plus amples informations.

Richesse spécifique

Jusqu'en 1962, seul An. dthali était connu à Atar. HAMON et al., (1964) signalent la présence An. pharoensi et An. squamosus. Les moustiques récoltés durant ces investigations appartenaient à 3 genres, chaque genre étant représenté par une espèce. De 3 espèces à Atar et Tergîte, la richesse spécifique est tombée à une espèce à Akjoujt, Nouadhibou et Zouérate. La pauvreté spécifique de la faune culicidienne des régions du nord de la Mauritanie pourrait être due en partie à l'aridité du climat saharien qui y sévit. Les températures trop élevées, l'humidité relative très basse pendant une bonne partie de l'année et l'irrégularité de la pluviométrie constituent entre autres, les principaux facteurs limitants la colonisation de ces milieux. Cette pauvreté spécifique avait été révélée par MOLEZ & FAYE (1996) qui avaient noté une diminution de l'abondance et de la biodiversité culicidienne le long d'un transect allant de la vallée du fleuve Sénégal au plateau du Tagant, région située au sud de l'Adrar. Culex quinquefasciatus dont la présence semble être liée aux activités humaines, a été récolté dans toutes les localités. A Akjoujt, cette espèce n'a pas été récoltée en faune matinale alors qu'elle a été capturée par piège lumineux. An. rhodesiensis, Ae. vexans et Cx. quinquefasciatus coexistent à Atar et Tergîte. Ces prospections qui n'ont pas permis de retrouver An. dthali, An. pharoensis et An. squamosus, ont néanmoins confirmé la présence d'An. rhodesiensis dans l'Adrar, présence qui avait été personnellement communiquée à HAMON par Maffi (HAMON et al., 1964). Cependant, Hamon et al (1964) situaient la limite nord d'An. rhodesiensis dans le Tagant, région limitrophe de l'Adrar. Le nord de la Mauritanie serait ainsi caractérisé par l'absence à la fois des vecteurs classiques de

Plasmodium du Sahara central et septentrional (An. hispaniola Theobald, An. multicolor cambouliu et An. sergenti Theobald) et de ceux de l'Afrique subsaharien (An. arabiensis, An. gambiae s.s et An. funestus) et surtout par la présence d'une population d'An. rhodesiensis. C'est probablement l'absence des classiques vecteurs du Sahara central et septentrional qui explique la faiblesse de l'endémicité palustre dans les régions désertiques du nord de la Mauritanie. Dans le contexte géo-climatique nord mauritanien, l'existence d'une transmission anophélienne de Plasmodiums humains par An. rhodesiensis, seule espèce trouvée dans l'Adrar, n'est pas à exclure.

Abondance spécifique et densité moyenne

Avec 68,5% des spécimens collectés dans la faune matinale résiduelle contre 31,5% capturés aux pièges lumineux, le rendement a varié avec la méthode d'échantillonnage. La tendance endophile des moustiques du nord de la Mauritanie est manifeste à partir de ces résultats. En effet, le ratio FRC/FPN est d'environ 4. Cette forte densité de moustiques endophiles en milieu désertique peut s'expliquer par la recherche d'humidité et de fraîcheur dans les habitations humaines. Ce comportement peut être une forme d'adaptation écologique propre aux espèces de ce milieu aride. Le caractère endophile des moustiques du nord de la Mauritanie pourrait justifier une politique de lutte antivectorielle par pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide. L'abondance des moustiques a varié selon les périodes de capture. Le maximum de moustiques a été récolté en février mais An. rhodesiensis et Ae. vexans ont été plus abondants en septembre. Une justification possible de cette observation est que le mois de février fait suite aux pluies tardives de janvier tandis que le mois de septembre, correspond à la saison des pluies dans l'Adrar où, contrairement au sud de la Mauritanie, il n'est pas aisé de délimiter dans le temps la saison sèche de la saison des pluies.

DEUXIEME PARTIE

Sensibilité d'An. gambiae s.l à la perméthrine

(0,75%) et à la deltaméthrine (0,05%) dans les

sites sentinelles du Programme National de

Lutte contre le Paludisme.

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