WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'élargissement de l'assiette de la fiscalité indirecte par l'instauration de la taxe sur la valeur ajoutée(TVA) en remplacement de l'impôt sur le chiffre d'affaires(ICA) en RDC republique democratique du congo

( Télécharger le fichier original )
par Christian-Laurent BETU MUTOMBO
Institut supérieur de commerce (ISC/Kinshasa) - Licence 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

Les ressources fiscales, en RDC, occupent une place importante dans les recettes de l'Etat en finançant plus de la moitié du budget de l'Etat. Cependant, son système fiscal, particulièrement la fiscalité indirecte basée sur l'impôt sur le chiffre d'affaires, tel qu'il se présente ne permet pas une mobilisation optimale du potentiel fiscal en raison notamment de son caractère cumulatif et de l'étroitesse de son champ d'application et ne favorise pas les investissements suite aux distorsions préjudiciables à l'activité économique.

L'impôt sur le chiffre d'affaires, introduit par l'Ordonnance loi n°69-058 du 5 décembre 1969 relative à l'impôt sur le chiffre d'affaires tel que modifiée et complétée à ce jour, présente l'inconvénient d'avoir une rentabilité relativement faible, d'engendrer des distorsions dans le commerce et de rendre moins compétitifs les produits destinés à l'exportation à cause de la rémanence fiscale. De ce fait, il entraîne des conséquences pernicieuses aussi bien au niveau des investissements que de la consommation et favorise la sous mobilisation des recettes.

La mobilisation optimale des recettes fiscales par l'accroissement des ressources provenant des impôts indirectes, impôt général sur la dépense, en vue de répondre aux préoccupations budgétaires et économiques de la RDC, a été le but à atteindre dans la réalisation de cette étude.

La présente étude a consisté à l'analyse comparative du mode de prélèvement de cet impôt général sur la dépense pratiqué par le système fiscal de la RDC, la taxe cumulative ou en cascade (l'impôt sur le chiffre d'affaires), et celui de la taxe à paiement fractionné ou TVA appliquée France et dans d'autres pays africains en vue du remplacement, par cette dernière, du système de la taxe cumulative pratiqué par la RDC.

En effet, l'impôt sur le chiffre d'affaires, de sa genèse la taxe générale unique, instituée en RDC dès 1966, avait comme difficulté principale l'impossibilité de la répercuter aux consommateurs et avait été remplacé par la taxe cumulative lors de la reforme de 1969 avec comme avantages, pour les pouvoirs publics, le renflouement des caisses du Trésor surtout quand le circuit est long.

Après plusieurs années d'existence, la taxe cumulative, l'impôt sur le chiffre d'affaires, tel qu'appliquée en RDC, fait paraître un certain nombre d'imperfections. D'une part, sa législation présente un caractère suranné du fait de son incapacité à s'adapter à l'évolution de la société où l'émergence des phénomènes nouveaux, comme l'intégration économique régionale et les échanges internationaux qui sont des enjeux dans la croissance économique et d'autre part, son mode de fonctionnement a un inconvénient majeur : celui de ses effets cumulatifs qui engendrent des distorsions préjudiciables aux activités économiques. Ces imperfections ont une incidence négative sur le rendement de cet impôt dans le budget de l'Etat et ont pour conséquence :

- de provoquer la hausse généralisée des prix, du fait que la charge de l'impôt se répercute lourdement, au dernier stade du circuit, sur le prix de vente des produits finis. Ce qui réduit le pouvoir d'achat des contribuables ;

- de fausser la concurrence, étant donné que la taxe frappe chacune des opérations juridiques qui se répètent tout au long des circuits de production, pénalisant les circuits longs au profit des circuits courts ;

- de rendre la taxe coûteuse par le fait que le cumul de l'impôt, à différents stades, pèse sur le contribuable, consommateur final. Cette situation réduit la consommation de ce dernier avec pour corollaire la régression des recettes des impôts sur la dépense.

A la différence de l'impôt sur la dépense pratiqué en RDC, la TVA, une variante de l'impôt sur le chiffre d'affaires, que plusieurs auteurs considèrent comme le stade ultime de perfectionnement de l'impôt sur la dépense, apparaît très séduisante. Impôt de création française, la TVA par des nombreuses améliorations législatives a été exportée vers la quasi-totalité des pays de l'Union Européenne et a aussi été adoptée dans plusieurs pays d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Afrique.

L'enthousiasme que suscite la TVA pour de nombreux pays est loin de s'effriter d'autant plus que les institutions de Breton Wood suggèrent aux pays émergeant, avec qui ils sont en programme, l'adoption de cet impôt qui aurait des vertus multiples. C'est ce qui a manifesté notre intérêt pour la compréhension de cette modalité d'imposition de la dépense.

A l'issue de notre étude, il a été démontré que la TVA comporte des avantages de loin meilleurs que l'ICA. C'est un impôt neutre, moderne et performant.

Sa particularité est l'innovation qui a été introduite dans le régime de liquidation : le mécanisme de déduction. Ce dernier, sur lequel se fonde le principe de la TVA, présente le mérite selon lequel l'impôt n'est en définitive perçu que sur la valeur ajoutée au produit et que sa charge fiscale n'aggrave pas le coût de revient du produit, quel que soit la longueur du circuit économique. D'où son caractère de neutralité.

L'intérêt du choix de la de la taxe à paiement fractionnée, la TVA, comme impôt sur la dépense en RDC, en remplacement de l'ICA réside dans ses qualités neutralité économique ainsi qu'à d'énormes possibilités de mobilisation des ressources qu'elle offre, étant donné que les statistiques du Fond Monétaire International, particulièrement son Département des Finances Publiques, indiquent que la mobilisation de la TVA représente entre 30 à 40% des recettes budgétaires nationaux dans plusieurs pays de l'Europe, de l'Amérique du Sud ainsi que ceux d'Afrique.

La TVA, impôt moderne pourrait être utilement adopté en RDC en remplacement de l'ICA en ce sens qu'elle permettra la suppression de la double imposition des investissements et des prestations des services par la récupération de taxe qui grève les charges d'exploitation et aussi, l'amélioration du pouvoir d'achat des agents économiques, étant donné qu'elle n'entraîne pas des effets inflationnistes comme l'ICA.

L'instauration de la TVA dans le système fiscal de la RDC, permettra, à condition d'être maîtrisée, d'alimenter le budget de l'Etat. Pour ce faire, du fait de sa technicité et de sa complexité, il est indispensable qu'il soit réuni les conditions préalables à son instauration. Il s'agit de maîtriser les impératifs d'ordre psychologique et économique, d'aménager le cadre juridique, de réformer l'Administration Fiscale et vaincre toute résistance à l'adoption, par l'Etat congolais, de la TVA.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus