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La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République (1965-1997) Analyses et perspectives

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par Carlytho NZAZI LENGI
Université Pédagogique Nationale (U.P.N) de la RDC - Graduat 0000
  

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CHAPITRE DEUXIEME

RAPPORT ENTRE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE ET LE POUVOIR POLITIQUE SOUS LA DEUXIEME REPUBLIQUE

Ce chapitre est subdivisé en trois sections, qui la première est consacrée au régime dictatorial sous la deuxième République, la deuxième porte sur le système politique et l'Administration, enfin, la troisième section s'attèlera sur l'Administration Publique face au régime politique.

II.1. LE REGIME DICTATORIAL SOUS LA DEUXIEME REPUBLIQUE

La première République a failli à maintes reprises amener le pays à l'implosion, à cause de multiples crises qu'elle avait traversées. La dernière fut la rébellion dite Muleliste à la laquelle le gouvernement Tshombe avait mis fin. Une fois la volonté de maintenir l'unité du Congo acceptée, il s'agissait alors de trouver la voie adéquate pour forgée une conscience nationale et rebâtir le pays. Tout semblait aller dans la voie démocratique : la constitution de Luluabourg (1964) avait balisé le chemin et les élections législatives remportées par le parti CONACO (Convention Nationale Congolaise) de Moïse Tshombe et ses alliés augurait de la bonne marche du pays vers la démocratie40(*).

En effet, la voie démocratique fut écartée par un coup d'Etat militaire au profit d'un régime autoritaire. Ce dernier qui a dominé sur le Congo pendant plus de trois décennies (1965-1997), s'est essayé à former une nation Congolaise intégrée. Toutefois, le recours à la manière forte, à la coercition, la suppression de toutes les libertés, l'imposition d'un parti unique, la confiscation de l'économie au profit d'une minorité, la politisation de l'Administration publique et l'usure du pouvoir ont fini par plonger le pays dans une dictature et on conduit à l'échec du régime de la deuxième République, dont le retour à la démocratie constitue une preuve.

La deuxième République est issue d'un coup d'Etat préparé dans la nuit du 24 novembre 1965, le coup d'Etat a été annoncé le matin du 25 novembre. Dans son communiqué de prise de pouvoir, le haut commandement militaire démettait le président de la République et le gouvernement, mais maintenait le parlement en place. Le général Mobutu remplaçait le président Kasa-Vubu à la tête de l'Etat, tandis que le général Mulamba est nommé premier ministre.

Le haut commandement déclara pouvoir maintenir les institutions démocratiques de la République telles qu'elles étaient prévue dans la constitution de Luluabourg. Il prétendit également garantir les droits et les libertés des citoyens. Il s'engagea à ne pas installer une dictature et à limiter sa prise de pouvoir à 5 ans.

Toutefois, quand nous considérons les mobiles qui ont animé les chefs militaires et les techniques utilisées, il s'agissait d'un véritable coup d'Etat.

En effet, les putschistes (acteur du coup d'Etat) avançaient comme justification de leur acte : le sentiment patriotique qui les aurait poussés à mettre fin aux querelles entre politiciens.

Mais, il y avait également derrière ce beau mobile, les ambitions de leur chef, le général Mobutu, homme politique, ancien secrétaire d'Etat dans le gouvernement Lumumba, rentré dans l'armée à la faveur des mutineries de 1960, il avait déjà perpétré un premier coup de force le 14 septembre 1960 en neutralisant Kasa-Vubu et Lumumba et en formant sont gouvernement dit : « Collège des commissaires généraux », composés des jeunes universitaires Congolais.

Quand aux techniques employées elles étaient illégales : « le haut commandement » n'était pas un organe prévu dans la structure de l'armée, la destitution du président de la république et du gouvernement n'a pas suivi les règles constitutionnelles prévues (haute trahison, incapacité ou démission du président, motion de censure et démission du gouvernement).

Le coup d'Etat du 24 novembre 1965 est le début d'un véritable changement de régime, c'est pourquoi, sans que la constitution soit théoriquement changée, cette date marque la fondation de la deuxième République. La première préoccupation du régime fut donc de se trouver une base légitime et ensuite, d'instaurer un régime autoritaire. Elle a adopté ; à cet effet, un système fortement centralisé, à institué un parti unique et s'est engagée à éliminer toutes les oppositions aussi politique, civiles que militaires. Ainsi

Le régime a fini par installer une véritable dictature.

Une fois le coup d'Etat perpétré, l'armée a mis en place son système en cherchant d'abord à se doter d'une légitimité, en restructurant le pays et en menant une lutte acharnée contre l'opposition politique et civile. Le régime de Mobutu a voulu d'abord se montrer nationaliste en proclamant Lumumba « Héros national » et en nationalisant les secteurs-clés de l'économie tels que les mines, les assurances, l'énergie et les transports en conséquences, il crée la SONAS, la GECAMINES à la place de l'Union Minière, la REGIDESO, la SNEL etc.

Le régime garde des apparences d'une démocratie, il maintient le parlement, la forme du gouvernement d'union nationale qui reçoit l'investiture du parlement sont mises en congé et les président se dote des pouvoirs législatif, il prend des ordonnances-lois.

A partir de 1971, le régime de la deuxième République est de plus en plus autocratique une véritable dictature s'installe au pays. Elle est caractérisée par la personnification du pouvoir, la personnalisation ou la concentration du pouvoir, la suprématie du parti unique et plus tard la concentration de l'économie.

II.1.1. La personnification du pouvoir

Le pouvoir de Mobutu s'apparente à une monarchie absolue : les références à la démocratie disparaissent aussi bien des textes constitutionnels que de l'usage. Par contre on assiste à une personnalisation et à une personnification de celui-ci, le président Mobutu exerçait la plénitude du pouvoir, il incarné donc le pouvoir sans vouloir le partagé avec d'autres. L'incarnation de l'Etat en la personne de Mobutu fut la conséquence de la personnalisation. En effet, le président fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R) étant d'office chef de l'Etat, il incarnait la nation. Déjà le scrutin au suffrage universel en 1970 lui conféra une légitimité plus grande et il crut dès lors détenir la souveraineté nationale.

La personnification du président Mobutu s'est concrétisée par des manifestations de culte de la personnalité dans les médias (les changements laudatifs à la Radio et la télévision), les chansons et danses dites révolutionnaires, le ports obligatoire de l'insigne à l'effigie du chef, les titres donnés à Mobutu : (Président fondateur, maréchal, guide éclairé, timonier, père de la nation, aigle, etc.).

* 40 TSHISUNGU LUBAMBA., Cours d'Histoire Politiques et Administratives du Congo, FSSAP, G2 UPN, 2009-2010, Inédit.

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