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La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République (1965-1997) Analyses et perspectives

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par Carlytho NZAZI LENGI
Université Pédagogique Nationale (U.P.N) de la RDC - Graduat 0000
  

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CONCLUSION

Nous éprouvons un réel plaisir de renouer avec la recherche scientifique à travers cette modeste étude qui sanctionne la fin de notre cycle de graduat en Sciences Politiques et Administratives, et que nous avons délibérément intitulé : « La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République de (1965 à 1997) : Analyses et Perspectives ».

Les institutions Administratives du Congo subissent les contre coups de la politique. Sous la colonisation, l'Administration publique Congolaise a été marquée par une forte centralisation, en poursuivant une politique de domination, elle écarté les Congolais de la gestion des affaires publiques de leur propre pays.

Malgré la forme fédérale d'Etat du Congo en 1960 et les réformes de la décentralisation introduites à la fin de la deuxième République, la centralisation à outrance à continuer de dominer l'Administration publique Congolaise depuis son indépendance traduisant ainsi le monolithisme et l'autocratie des régimes qui se sont succédé.

Dès les premières heures de la révolution, le rétablissement de l'autorité sur l'ensemble du territoire du pays et la construction de l'Etat-Nation ont constitué les objectifs primordiaux du nouveau régime, l'un des moyens adaptés à la réalisation de ces tâches fut la création. D'une part, unificateur qui devrait mettre fin aux querelles partisanes et réduire les tendances centrifuges. Des nombreuses mesures à caractère politico-administratif avaient été prises pour sortir l'Administration publique Congolaise de l'emprise néfaste qu'exerçait sur elle l'environnement politique et la préparer aux nouvelles tâches.

Cependant, l'organisation administrative de la deuxième République qui s'est caractérisée par une instabilité institutionnelle chronique et incurable, des réformes sont entreprises sans objectifs définis, simplement pour changer. Pendant que la décentralisation est proclamée, c'est la centralisation qui est renforcée.

La politisation de l'Administration publique fut concrétisée en mai 1970, lors du premier congrès extraordinaire et celui tenu en 1972 qui décrétait que le MPR constituait l'instance suprême du pays, les autres structures nationales devant fonctionner sous son contrôle.

L'Administration publique paralysé par cet organe de plein pouvoir avec une logique : « le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir pour l'avoir, le pouvoir pour la gloire ». Sur ce, l'Administration du parti était quasiment l'Administration de l'Etat.

Au lieu que l'Administration constitue le dernier rempart contre la dérive, elle est la dernière à s'évanouir devant la crise laissant ainsi la place au désordre. Un cercle vicieux se crée, l'absence de l'Administration entraine cette d'un Etat de droit.

La conjugaison de tous ces éléments aboutit au diagnostic global de l'improductivité de l'Administration publique que nous avons stigmatisée en ces termes : l'Administration Publique fonctionne mal, un certain nombre de maux la rongent, la paralysent, la rendent inopérante et improductive. Ainsi le non fonctionnement de l'Administration paralyse le pays tout en constituant pour le pays une charge très lourde.

En dépit de cela, l'Administration publique sous la deuxième République a été laissée quelque peu hors du circuit de la mobilisation économique. Les moyens et les objectifs assignés à l'Administration publique privilégiaient plus l'engagement politique pour la reconstruction de l'Etat-Nation et l'implantation du Parti-Etat (MPR), que le soutien de la mobilisation économique. Le cadre de la territoriale n'était ni responsabilisé pour prendre des initiatives productives ni suffisamment outillé pour jouer un rôle important.

L'Administration publique était aussi prisonnière dans ses structures, mises en place essentiellement pour consolider l'Etat-Nation au moyen de la centralisation, les structures ne répondaient pas adéquatement aux exigences de technicité et de flexibilité requises pour une participation active de l'Administration publique à l'effort économique. La poursuite simultanée des objectifs politique et économique poussait qu'elle devrait résoudre un dilemme à l'Administration : celui d'une Administration de plus en plus technocratique, dynamique et pleine d'initiative d'une part et d'une Administration docile, subordonnée et utilisée pour des objectifs et méthodes politiques, d'autre part.

En effet, l'Administration publique Congolaise est aussi interpellée pour changer de méthodes et jouer un rôle important dans le développement économique du pays, la gestion de l'Administration publique doit reposait sur le respect de l'ordre, de la discipline et de l'autorité hiérarchique, l'unité de commandement.

De ce qui précède, l'appareil Administratif doit nécessairement être indépendant, neutre et plus proche des administrés, il doit être animé par des acteurs ayant des compétences pour une gestion rationnelle des ressources, et en plus combattre tous les indicateurs qui influencent l'appareil administratif : la corruption, le tribalisme, le pouvoir politique, pour aboutir à un développement intégral de la République Démocratique du Congo.

Nous sommes confiant que si nous voulons changer le cour de notre histoire, nous le pouvons ; et c'est même la condition sine qua none qui puisse nous permettre de nous regarder tous droit dans les yeux et de chanter courageusement notre hymne national qui est résumé par excellence des aspirations profondes de notre peuple meurtri dans son âme et dans son corps par ses dirigeants à travers l'Administration publique, outil indispensable et incontournable de tout développement harmonieux d'un pays.

Nous n'avons nullement la prétention d'avoir épuisé le sujet si vaste et si intéressant, nous restons néanmoins convaincu que nous avons ouvert une brèche assez large où pourront s'engouffrer d'autres chercheurs. Cela faisant, nous contribuerons tous, main dans la main, à l'édification de notre grand, cher et beau pays, la République Démocratique du Congo.

Si cette modeste contribution peut efficacement aider nos gouvernants et tout Congolais voulant gérer les affaires de l'Etat à prendre conscience des exigences du changement et à saisir correctement les conditions comme les démarches à même de sortir notre Administration publique de cette emprise du pouvoir politique et le pays de sa crise actuelle, alors elle aura atteint son but.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry