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Enjeux et perspectives de la communication corporate dans les multinationales au Cameroun

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par Missone Missone
Université de Douala - Cameroun - Master 2 2010
  

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2-2 - Le cadre didactique de la théorie de l'échange

Dans le cadre de la sociologie de petite portée, la théorie de l'échange est systématisée par Erving Goffman. Ce dernier opère une nette distinction entre deux types d'échange : L'échange économique et l'échange social.

Fidèle à l'interactionnisme symbolique, Erving Goffman définit les mécanismes de l'échange social, par opposition à l'échange économique. Il pense à cet effet que pour tout objet reçu dans un échange économique, il faut immédiatement obtenir le report de l'échange. Dans un échange social par contre, si l'on doit payer de retour une faveur lorsque la situation la rend nécessaire, celui qui a le droit à la réciprocité éprouve habituellement les manifestations d'attention. Il conclut donc que dans un échange social, il faut stabiliser la relation.

Dans le cadre d'une sociologie de moyenne portée tournée vers les organisations, comme c'est le cas ici, la théorie de l'échange a connu un essor considérable. Les individus dans cet ordre, tout comme les organisations elles- mêmes, négocient les échanges de comportements à travers des réseaux structurés. L'analyse sociologique se recentre ici sur les notions d'avantage/coût déjà développée par Homans. Pour lui, l'échange est une situation de négociation favorable pouvant permettre à un individu ou à une organisation de tirer des avantages ou une situation défavorable induisant des coûts. Le concept de négociation dans la théorie de l'échange renvoie à un autre concept : celui du jeu.

Les sociologues de moyenne portée rejettent l'analyse qui consiste à appréhender l'échange en termes de procédures et rôles" dévolus aux individus ou aux organisations inscrits dans une relation donnée. Mais ils l'appréhendent davantage comme le résultat d'un ensemble de jeux auxquels participent les différents protagonistes à travers un éventail de comportements "rationnels?. Il ne s'agit donc pas d'agents, mais des joueurs inscrits dans une action collective dans laquelle ils doivent concilier liberté et contrainte. Toutefois, le choix de chaque acteur de poursuivre ou d'arrêter une relation d'échange n'est pas influencé par les déterminants sociaux (âge, sexe, religion, ethnicité, taille pour les organisations), mais par les enjeux du "champ? que le joueur ou les protagonistes appréhende (négociation ou non).

2-3 - Le Courant interactionniste

L'interactionnisme renvoie d'une part à un cadre de référence général (paradigmatique) et d'autre part, à des déclinaisons disciplinaires dans des champs particuliers : philosophique, sociologique, psychologique, psychosociologique. L'interactionnisme se présente également comme un paradigme venu s'intercaler entre deux paradigmes qui lui préexistent.

Le premier est focalisé sur l'objet et ses dérivés (objectivité, objectif, nature, matière, structure, extérieur).

A l'inverse du premier, le second a pour maitre-mot le sujet avec une suite de dérivés (subjectivité, projet, culture, idée, partie, individualité, intérieur). En mettant ces deux pôles en relation, l'interactionnisme va mettre au jour, en leur restituant leur visibilité, les processus de construction que la disjonction objet/sujet avait escamotés. Cet assemblage sous l'appellation de paradigme constructiviste signifie simplement que ce sont les hommes qui construisent le réel en le confrontant. Cette dynamique qui transforme la nature en cultures changeantes d'espace en espace.

Mais l'interactionnisme est rien moins que constitutif de ce paradigme constructiviste, parce que l'interaction sujet/objet y est le mode opératoire de la construction. La construction étant un effet émergent de l'interaction, l'interaction se définit par sa dynamique productive, et non par le simple constat d'une relation formelle entre les actants.

Cette interaction peut être dure, c'est à dire plus portée sur la contradiction que sur la complémentarité ; ou elle peut être molle, c'est-à-dire plus soucieuse de complémentarité que de contradiction, ou encore elle peut-être « dialogique » c'est à dire recherchant les complémentarités tout en assumant les contradictions. Toujours est-il que l'interaction, qui oscille entre ces pôles, étant dans son principe même une relation dialectique sujet/objet, reste dans tous les cas la méthode de la construction de notre objet d'étude.

Cependant, Jean Chrétien Ekambo dans « Nouvelle anthropologie de la communication », s'appesantit dans le chapitre 7 sur la typologie des interactions. C'est la base précise-t-il, de la « Nouvelle anthropologie de la communication ». Dans le cadre de cette nouvelle branche, de nouveaux modèles d'observation de l'Homme notamment dans son milieu social sont étudiés. Dans une société considérée par les euro-américains comme un système d'échanges où l'homme n'est plus observé comme entité, mais en relation avec son milieu, George Herbert Mead cité par Jean Chrétien Ekambo, clarifie ce qui doit désormais être l'unité d'observation et d'analyse en vue de rendre compte du social et du sociétal qu'il nomme « l'interaction ». En d'autres termes, l'interaction est une nouvelle unité d'étude basée sur l'ensemble des échanges et, des rapports concrets et abstraits de l'Homme pris dans son milieu social. C'est le fondement de cette nouvelle anthropologie de la communication.

Pour vérifier sa fonctionnalité et son opérationnalité, Jean Chrétien Ekambo commence par convoquer l'approche communicationnelle des faits anthropologiques bâtie sur les rapports strictement binaires. Un peu assimilable à l'aspect électrique de l'informatique. A savoir quand le courant passe, on est à l'état 0, le courant ne passe pas, on est à l'état 1. En transposant cette opérationnalité, on arrive à deux états : activé et non activé. Une dichotomie jusqu'alors admise et prônée par la vielle école de l'anthropologie.

Mais cette théorie doit être dépassée parce que comme le soutiennent les communicologues « il n'existe pas de non communication ». Pour Alex Muchielli, « Toute non communication est une communication dont on peut lire la signification »38(*). La proposition de Claude Lévi-Strauss cité par Jean Chrétien Ekambo, invite à l'interprétation de la société dans son ensemble en fonction d'une théorie de la communication. Aux échanges réels c'est à dire matériels et sociaux composant jusque-là la sphère communicationnelle, on doit désormais ajouter les échanges virtuels. Concrètement, l'étude de la communication devra tenir compte de deux choses : la sensibilité composée de la perception, l'affection et l'entendement.

En somme le processus de substitution de la communication du réel relève-t-il, se réalise à travers 3 outils : l'affect, le percept et le concept. Cette posture est heuristique car elle conduit à ce que l'auteur appelle la Nouvelle Anthropologie de la communication.

Mais surtout, c'est un paradigme nouveau selon son préfacier Alex Mucchielli qui pense que, « Le Professeur Ekambo propose ce que j'appellerai un tournant capital pour les sciences info-com. Il montre que l'anthropologie (étude des fondamentaux de la vie de l'homme en société) science reine des sciences humaines ne peut être fondée que sur l'étude des phénomènes de communication ». L'auteur propose que l'étude de l'homme soit basée sur des phénomènes de communication, sur le social, en tenant compte du présent, du passé et du futur.

Jean Chrétien Ekambo part donc de l'ancienne anthropologie pour bâtir une nouvelle typologie. On observe à la suite que l'anthropologie avec ses propositions, retrouve une légitimité scientifique en redevenant l'étude de l'Homme par l'homme, avec surtout le souci de la recherche structurale pour l'essentiel commun. La problématique de cette nouvelle approche part d'une limite observée chez les autres anthropologues notamment Yves Winkin.

* 38 Préface de l'ouvrage Nouvelle Anthropologie de la communication.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand