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L'impact de l'exploitation artisanale de l'or : cas du site de Fofora dans la province du Poni.

( Télécharger le fichier original )
par Edith SAWADOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2011
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE BURKINA FASO

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Unité-Progrès-Justice

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE

EN SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE MAITRISE

OPTION : Géographie de la Santé

L'IMPACT SANITAIRE DE L'EXPLOITATION ARTISANALE DE L'OR: CAS DU SITE DE FOFORA DANS LA PROVINCE DU PONI

SOUTENU le 07 avril 2011 PAR :
SAWADOGO Edith

Sous la Direction de :
Frédéric O. K. PALÉ
Chargé de recherche

Année académique :
2009-2010

SIGLES ET ABREVIATIONS

SIGLES ET ABBREVIATIONS DEFINITION

AVP : Accident de la Voix Publique

BUMIGEB : Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina

BUNASOL : Bureau National des Sols

BUNED : Bureau National des Evaluations Environnementales

et de gestion des Déchets spéciaux

CAPES : Centre d'Analyse des Politiques Economiques et

Sociales

CBMP : Comptoir Burkinabè de Métaux Précieux

CBV : Coups et Blessures Volontaires

CM : Centre Médical sans antenne chirurgical

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté

CSPS : Centre de Santé et de Promotion Social

CYN : Eau de Cyanuration

DGMGC : Direction Générale des Mines de la Géologie et des

Carrières

EF : Eau de Forage

EP : Eau de Puits en zone de fonçage

EPY : Eau de Puits en zone d'habitation

IRA : Infections Respiratoires Aigües

IST : Infections Sexuellement Transmissibles

IGEDD : Institut de Gestion de l'Environnement et des Déchets

MECV : Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie

MST : Maladies Sexuellement Transmissibles

ORCADE : Organisation pour le Renforcement des Capacités de

Développement

ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique

d'Outre mer

PROMACO : Programme de Marketing social et de Communication

pour la santé

RAF : Réorganisation Agraire et Foncière

SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise

ZAT : Zone d'Appui Technique

2IE Institut international d'ingénierie de l'eau et de

l'environnement

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à:

Mon père Clément F. SAWADOGO pour son soutien inestimable ; Ma mère Mme Angèle SAWADOGO pour ses encouragements ; Mes frères et soeurs pour leur solidarité agissante ;

Mme et M. ONADJA Salif pour leur aide sans condition et leurs encouragements ;

Mon cousin PASSOULE Boukary pour son soutien multiforme ;

Tous ceux qui, dans la recherche du mieux être, ont perdu la vie sur les sites d'orpaillage par accident ou par suite de maladies incurables ;

Tous ceux qui assistent impuissamment à la destruction de leur cadre de vie à cause de l'orpaillage.

4

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le fruit de l'effort conjugué de plusieurs personnes qui m'ont témoigné leurs soutiens divers et multiformes. Je me dois donc de remercier toutes ces personnes de bonne volonté qui ont contribué à la réalisation de ce document.

Mes remerciements vont particulièrement à l'endroit:

De mon Directeur de Mémoire M. Frédéric O. K. PALÉ, pour avoir accepté non seulement d'encadrer mes travaux, mais aussi pour ses conseils, ses encouragements et sa disponibilité constante malgré ses multiples occupations ;

De mon Maître de stage M. Athanase NARE, pour son encadrement technique malgré son emploi de temps chargé, ses encouragements et ses conseils ;

Du Professeur François de Charles OUEDRAOGO pour ses conseils ;

Du corps enseignant du département de Géographie de l'Université de Ouagadougou pour les connaissances acquises durant ces années au sein de l'UFR/SH ;

Des responsables de la société Wentworth Gold Sarl (Filiale de Volta Resources Inc.), précisément à son Gérant M. Raphaël G. ZOUNGRANA, pour m'avoir accordé un stage qui a facilité mes déplacements et mes enquêtes;

Du personnel de Wentworth Gold Sarl pour son soutien technique, son accueil et son hospitalité, particulièrement à M. Joseph SAWADOGO, Mme Nathalie COULIBALY, M. Achille SANON et M. Antoine ROUAMBA.

De M. Désiré YAMEOGO du Bureau National des Evaluations Environnementales et de gestion des Déchets spéciaux, pour sa disponibilité et ses conseils ;

De M. Souleymane PELEDE et Mme Susanne YAMEOGO pour leur soutien et leurs conseils ;

De M. MEGRET Quentin pour avoir guidé mes pas lors de ma prise de contact avec le site de Fofora ;

Des autorités coutumières et administratives de Gaoua, de kampti et de Fofora pour leurs disponibilités ainsi qu'aux populations respectives de ces localités pour leur collaboration ;

De mes parents, amis et connaissances de Gaoua, plus particulièrement, mon oncle Moussa SAWADOGO et sa famille pour leur soutien lors de mon séjour ;

De la famille GUELBEOGO pour son hospitalité lors de ma prise de contact avec le terrain et son soutien durant tout mon séjour à Kampti;

De mes amis de Kampti, particulièrement Mlle DOLY Abigaël, pour son accueil, son amitié et ses encouragements et de tout ceux ou toutes celles qui m'ont accordé un peu de leur temps pour la lecture de ce document.

Puisse chacun trouver dans ce travail, l'expression de ma sincère gratitude.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 8

PREMIERE PARTIE :CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU MILIEU 21

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 22

CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN 32

CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA 36

DEUXIEME PARTIE :RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE L'ORPAILLAGE SUR LA POPULATION 49

CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE FOFORA 50

CHAPITRE V. LES MALADIES RENCONTREES SUR LE SITE D'OR DE FOFORA

67

CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA 77

CONCLUSION GENERALE 85

7

RESUME

Le village de Fofora abrite l'un des anciens sites d'orpaillage du département de Kampti. A partir de la ruée vers ce site en 2005, ce village et ses environs ont connu des transformations du milieu physique et biologique. Depuis l'installation des orpailleurs, de nouvelles conditions ont favorisé l'apparition de milieux pathogènes sur cet espace qui était autrefois inhabité. Afin de connaître la particularité sanitaire de ce site, des enquêtes par questionnaire ont été adressées à 179 personnes dont 35 personnes hors de leurs lieux de travail, 35 creuseurs de puits, 32 laveurs, 30 transformateurs mécaniques et 10 raffineurs. Des entretiens et des focus groupes ont été adressés respectivement à 09 personnes et à 30 personnes. Pour étayer les données obtenus de ces enquêtes, des échantillons de sols et d'eau ont été prélevés à des fins d'analyses de laboratoire.

Au terme de l'étude, il ressort que les conditions de travail, à savoir le manque de moyens de protection et l'usage des produits chimiques dans le traitement du minerai aurifère, favorisent l'apparition de nouvelles maladies. De même les conditions de vie telles que le manque d'hygiène individuel et collectif, l'absence d'infrastructures d'aisance et la malnutrition générale contribuent à l'apparition et à la persistance de certaines maladies. A ces facteurs s'ajoute la consommation des amphétamines, des alcools frelatés et de la drogue qui fragilisent les orpailleurs et les exposent à des infections. Ces facteurs concourent à l'apparition et la propagation de certaines maladies. Les données du terrain montrent la prévalence des maladies comme les infections respiratoires et le paludisme, ainsi que bien d'autres maladies liées au site aurifère. Les produits chimiques utilisés sur le site et les déchets ménagers polluent aussi bien les sols que les eaux des nappes phréatiques. Les analyses effectuées sur des échantillons de sols et d'eau où l'or est traité, montrent que la plupart des sols et des eaux déversées après le traitement du minerai sont impropres à l'agriculture. Les eaux de puits sont également polluées par les produits chimiques et les déchets fécaux et sont de ce fait impures pour la consommation humaine.

Mots-clés : Poni -Kampti - Fofora -site - orpaillage - impact - sanitaire.

INTRODUCTION GENERALE

L'exploitation artisanale de l'or appelée orpaillage est une ancienne pratique encore observée de nos jours. L'or, métal précieux du système cubique de faible dureté (2,5 à 3), est le plus ductile et le plus malléable des métaux (FAUCAULT A. et RAOULT, J-F. 2001). Il a fait la fierté et la grandeur des puissants empires qui ont existé à travers le monde. La production aurifère a longtemps été assurée par les artisans miniers et parallèlement depuis la révolution industrielle, par les industries minières.

Au Burkina Faso, le début de l'exploitation artisanale de l'or se situerait selon l'archéologue KIETHEGA J-B (1980, 1983), entre le 15e et le 18e siècle. Elle était pratiquée principalement dans les régions de l'est et du sud-ouest. Les différentes régions du pays ont connu des ruées à des périodes distinctes. En effet, à la faveur de la sécheresse de 1974, le secteur minier a connu au Burkina Faso un essor remarquable favorisant une forte densité de la population sur les sites d'orpaillage du nord du pays. Au sud-ouest par contre, l'ampleur de l'orpaillage fut seulement effective à partir de la fin des années 90 avec la découverte de gisements de filon aurifère. En 2009, la province du Poni comptait 19 sites d'orpaillage officiellement déclarés dont 14 dans le département de Kampti. Cela se traduit par une recrudescence de l'immigration dans cette région qui, connue pour la fertilité de ses sols, était déjà depuis les années 70, une destination appréciée des migrants agricoles (WERTHMANN K. 2007).

Mais si l'exploitation artisanale de l'or attire de nombreuses personnes en leur apportant des revenus substantiels qui améliorent leurs conditions de vie, elle comporte des conséquences nuisibles à l'homme et son environnement. En effet, outre l'insécurité liée à cette activité du fait de son caractère artisanal, on assiste dans les sites d'orpaillage, à des transformations sanitaires et environnementales. Ces transformations se traduisent par les éboulements, la dégradation des ressources naturelles et les épidémies.

I. LA PROBLEMATIQUE

L'or est une valeur refuge par excellence depuis des siècles. Il est insensible aux inflations actuelles. En effet, contrairement au cours de certaines ressources minières, celui de l'or ne cesse de croître. Cela favorise une intense extraction industrielle de ce métal mais surtout artisanale. Au Burkina Faso, malgré l'existence d'industries minières, l'exploitation artisanale de l'or occupe une place très importante. Depuis la fermeture de la mine industrielle de Poura et de la mine semi-industrielle d'Essakane en 2001, la production d'or était assurée jusqu'en 2006 par les artisans miniers (ORCADE, 2006).

La contribution de l'orpaillage dans l'économie nationale est significative. Selon la Direction Générale des Mines, de la Géologie et des Carrières (DGMGC, 2009), il a fourni entre 1986 et 2008, 18 tonnes d'or métal soit 53 milliards de francs CFA pour l'économie nationale. Dans les collectivités locales, à la même période il a contribué pour plus de 3 milliards de francs CFA sous forme d'appui aux budgets provinciaux. En 2009, selon le FMI, l'exploitation de l'or a apporté au Burkina, 180 milliards de FCFA, plaçant ainsi ce métal au rang de premier produit d'exportation du pays. Jusque-là, l'or occupait la troisième place des produits d'exportation du pays, soit (6%) des produits exportés après le coton (60%) et les produits de l'élevage (18%).

Par ailleurs l'orpaillage constitue une source de revenus pour les populations locales. En effet, autour des sites d'exploitation artisanale, se développent des activités génératrices de revenus telles que le petit commerce, la restauration, la forge, les débits de boisson, le transport, les vidéos-cinémas, etc. Ces activités sont développées aussi bien par les autochtones que par les orpailleurs étrangers. L'orpaillage apparaît de ce fait comme une source de création d'emplois et de revenus pour les populations rurales. Ainsi, il joue un rôle fondamental dans le développement socio-économique du pays et des populations locales.

Le site aurifère de Fofora dans le Département de Kampti au sud-ouest du pays, est un exemple d'exploitation artisanale de l'or qui procure des revenus aux exploitants.

Cependant sur les sites d'orpaillage, on assiste au développement de conditions favorables à l'apparition de nouvelles maladies. En effet, les sites d'orpaillage sont communément considérés comme des zones à grands risques où se développent diverses maladies. Cela suscite les interrogations suivantes :

- Qu'est-ce qui explique la particularité de la situation sanitaire dans les sites d'exploitation artisanale de l'or ?

- Quelles sont les maladies spécifiques à l'orpaillage ?

- Les méthodes d'extraction de l'or sont-elles en cause ?

- Les comportements des orpailleurs sur le site expliquent-ils cela?

Ces interrogations nous ont conduits à formuler les hypothèses de travail suivantes :

II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL

L'hypothèse principale de l'étude est que l'exploitation artisanale de l'or dans le site de Fofora a entraîné l'apparition et la persistance de pathologies dont les conséquences se répercutent sur l'homme et son environnement. De cette hypothèse découlent les hypothèses spécifiques suivantes :

· Les maladies spécifiques au site de Fofora sont les infections respiratoires aiguës et les blessures traumatiques ;

· Les techniques d'extraction de l'or sont à l'origine de l'apparition des maladies ;

· Les comportements des orpailleurs dans le site sont des comportements à risques.

III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE

L'objectif principal est de déterminer les facteurs qui ont engendré l'apparition et la persistance des maladies dans le site d'orpaillage de Fofora. De façon spécifique, il s'agit :

· De déterminer les différentes maladies qui se manifestent dans le site de Fofora.

· D'identifier les techniques d'extraction de l'or mises en oeuvre ;

· D'analyser les comportements des orpailleurs dans le site.

Pour une meilleure compréhension du travail, les concepts utilisés ont été définis.

IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE

L'approche méthodologique que nous avons mise en oeuvre pour cette étude, est basée sur la recherche documentaire et les enquêtes de terrain.

IV.1 La recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté en la consultation d'ouvrages, d'articles, de rapports d'activités, de mémoires, de thèse et de journaux. Ces documents ont été consultés dans des bibliothèques et des centres de documentation à savoir : l'Institut de Recherche pour

le Développement (IRD), la Bibliothèque Centrale et celle du Département de Géographie, le centre d'archive de la Direction Générale des Mines, de la Géologie et des Carrières (DGMGC), le Centre d'Analyse des Politiques Economiques et Sociales (CAPES), ainsi que le centre d'archives de la mairie, de la Police et de la Gendarmerie de Kampti. De cette recherche documentaire, il ressort que des études sur l'orpaillage ont déjà été réalisées par des chercheurs de différentes disciplines. Les documents produits sont surtout des rapports d'étude et des articles de revue. Les aspects abordés portent principalement sur les techniques d'extraction de l'or, les aspects socio-économiques et environnementaux de l'orpaillage, ainsi que le cadre juridique et institutionnel du secteur minier. Dans ces différents écrits, l'aspect sanitaire a aussi été abordé. Cette recherche nous a permis de définir les concepts et surtout de connaitre les enjeux socioéconomiques, sanitaires et environnementaux de l'orpaillage.

IV.2 Définition des concepts

Comportement : selon le dictionnaire Universel, le comportement est l'ensemble des réactions, des conduites conscientes et inconscientes d'un sujet. Dans ce document, nous le définissons comme l'ensemble des actions et réactions d'un individu dans une situation donnée. Il devient un comportement à risque quand la conduite de l'individu met en danger son intégrité psychique et physique ainsi que sa vie. Il peut également mettre en danger la vie des personnes directement menacées et qui pourraient en être les victimes bien malgré elles.

Maladie : selon l'OMS, la maladie est un disfonctionnement de l'organisme, caractérisé par différents symptômes et une certaine évolution dans le temps. La plupart des maladies sont multifactoriels et leur occurrence dépend de l'environnement, du vécu mais aussi des prédispositions que lui confies son patrimoine génétique.

Orpaillage : Les textes portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) définissent l'orpaillage ou l'exploitation artisanale de l'or comme l'opération qui consiste à extraire l'or des alluvions ou des éluvions qui le contiennent par des méthodes manuelles à l'exclusion de l'emploi de tous moyens mécaniques. Cette extraction est réalisée avec le pan ou la bâtée, ou avec des appareils simples de lavage.

En plus de l'exploitation des alluvions et des éluvions, de nos jours, les filons aurifères sont exploités manuellement avec du matériel archaïque et peu adapté. Dans la chaine d'extraction du minerai, intervient de plus en plus une transformation mécanique qui permet sa transformation en poudre avant la concentration (lavage). Dans ce contexte, nous définissons l'orpaillage comme l'opération qui consiste à extraire l'or des minerais qui le

contiennent par des méthodes peu adaptées. A partir de cette définition l'orpailleur apparaît comme toute personne intervenant physiquement, au moins une fois dans la chaine de transformation du minerai aurifère afin de récupérer l'or. Dans la chaine de transformation, on distingue les prospecteurs, les « creuseurs », les transformateurs mécaniques (concasseurs et mouliniers), les laveurs, les raffineurs et les employés de la cyanuration.

Risque : selon BONNARD R. (2001) cité par (WANGRE J. 2010), le risque se définit comme le résultat de l'exposition à un phénomène dangereux ou à un danger, ce dernier étant plus ou moins prévisible.

Dans ce travail, le risque désigne l'existence des facteurs pouvant contribuer à faire naître et/ou persister la source du danger et dont la preuve n'est pas démontrée à travers des tests. L'intérêt est particulièrement porté sur le risque sanitaire. Le risque sanitaire est un risque susceptible d'affecter la santé de la population du fait d'agent infectieux (virus, bacilles), de produits chimiques (mercure, acides), etc.

Technique: selon le dictionnaire le PETIT Larousse illustré, la technique est l'ensemble des procédés et des moyens mises en oeuvre dans la pratique d'un art, d'un métier, d'une industrie. Dans cette étude, nous définissons la technique comme l'ensemble des procédés et moyens utilisés dans l'extraction de l'or. Les procédés sont la prospection, le fonçage, la transformation mécanique, la concentration ou lavage le raffinage et la cyanuration. Les moyens utilisés quant à eux sont la pioche, le burin, la dynamite, la motopompe, les produits chimiques, etc.

IV.3 Les enquêtes de terrain

Les enquêtes de terrain ont essentiellement consisté en la collecte des données. Avant la collecte des données de terrain, nous avons procédé au choix du site et de l'échantillon démographiques.

IV.3.1 Le choix du site de l'étude

Le choix a porté sur le site de Fofora carte n°1), car c'est un des anciens sites du département de Kampti.

13
Carte n° 1 : Localisation du site

6 0 6 12 Kilomètre

Pokarana

Tountana

CÔTE D'IVOIRE

~

Ouarbi

, Bodana

~

N'tondira

Fofora A

~

Tingabuera

Sanboulanti

~

Gotapola
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Poltianao

Dininera

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Setoudouo

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KAMPTI

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~

~

Banieradouo

Louktianao

~

Tomponena

~

~

Nionboulola

PROVINCE
DU
NOUMBIEL

~

N

KAMPTI Chef-lieu de Département

Piste

Route Départementale Route Nationale

Route Régionale

A Site d'étude


· Village

Limite provinciale

Département de Kampti Département du Poni

60 0 60 120 Kilomètre

Source: BNDT février 2011 SAW ADOGO Edith

En 2005, il a été transformé par les orpailleurs en un campement minier où se fait le traitement complet du minerai aurifère. Il est aussi le site le plus proche du Centre Médical de Kampti, soit 3 km contre 8 km au minimum pour les autres sites du département. Le site de Fofora est situé au Sud-ouest du Burkina Faso dans la province du Poni plus précisément dans le département de Kampti. Il est compris entre 10°04'00» de latitude nord et 3°42'00» de longitude ouest (carte n°1). Il est situé à 6 km du chef lieu du département Kampti, 45 km de Gaoua chef-lieu de la région et 420 km de la capitale Ouagadougou. C'est une région riche en gisements filoniens aurifères, qui a favorisé le développement des mines artisanales.

IV.3.2 L'échantillon démographique

Afin d'identifier les types de maladies selon l'étape de l'extraction, nous avons enquêté des creuseurs, des transformateurs mécaniques, des laveurs et des raffineurs. A cause de la mobilité des orpailleurs, l'effectif de la population du site reste inconnu. Mais, pour avoir des informations nécessaires sur l'état sanitaire des orpailleurs selon les étapes de l'exploitation, nous avons enquêté les différents acteurs de l'orpaillage. Il s'agissait pour chaque étape de déterminer les techniques utilisées, les risques encourus et les maladies rencontrées. Des entretiens ont été faits avec des agents administratifs et sanitaires pour des compléments de données. Au total, 180 personnes ont été enquêtées toutes catégories confondues.

IV.3.3 La collecte des données

Les outils de travail qui ont servi à la collecte des données sont le questionnaire, les guides d'entretiens, les sachets en polyéthylène pour les échantillons de sol, les bidons en verre et en polyéthylène pour les eaux de boisson, de rivière et de traitement. Les prises de vues et les observations directes sur le terrain viennent en appui incontournable à cette collecte.

Le questionnaire a porté sur la perception des orpailleurs de l'impact sanitaire et environnemental de leur activité. Les connaissances des orpailleurs sur les conséquences des produits chimiques et le mode de vie ont aussi été abordées.

Les guides d'entretiens quant à eux ont concernés la perception des personnes ressources sur les conséquences des produits chimiques, des modes de travail et d'habitation, sur la santé et l'environnement. Ces entretiens ont aussi porté sur l'apport économique de l'orpaillage dans le département et dans la province.

La collecte des données de terrain s'est déroulée en trois phases. Il s'agit :

· de l'exploration du terrain qui nous a permis de prendre contact avec le site et de tester le questionnaire. Elle a durée trois semaines du 24 juin au 18 Juillet 2009.

· des enquêtes qui ont eu lieu de novembre à décembre 2009. Elles ont consisté à l'administration de questionnaire et de guides d'entretien, à des prises de vues ainsi qu'à des observations directes sur le terrain.

· des prélèvements d'échantillons d'eau et de sol à des fins d'analyse de laboratoire. Cette étape a durée du 07 au 21 février 2010. Les coordonnées des points de prélèvements ont été enregistrées à l'aide du GPS 60 (carte n°2).

16
Carte n° 2 : Localisation des sites de prélèvement

 

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Source: BNDT février 2011 SAWADOGO Edith

Nous avons enquêté 180 personnes dont 35 habitants hors de leur lieu de travail, 35 « creuseurs » de puits, 30 transformateurs mécaniques, 31 laveurs et 10 raffineurs du comptoir d'achat. Un focus groupe a été aussi réalisé auprès de 30 personnes essentiellement « creuseurs ». Des entretiens complémentaires ont été faits auprès de 9 personnes ressources.

Quatre (4) échantillons de sol ont été prélevés. Il s'agit de :

- 1 échantillon de sol (S1) sous les hangars de traitements (comptoir d'achat); - 1 extrait de rejet de lavage des haldes (S2) ;

- 1 extrait de rejet de traitement après cyanuration (S3) ;

- 1 échantillon de sol dans la zone de logement (S4).

Les échantillons S2 et S3 ont été prélevés à l'aide d'une pelle et mis dans des sacs en polyéthylène. Quant à S1 et S4, ils ont été respectivement prélevés par quartage manuel et par un diviseur. Le quartage est une division manuelle du minerai prélevé. Elle consiste à prélever des échantillons de sol en plusieurs points, faire le mélange, diviser en quatre parties et prélever le 1/2 du mélange obtenu.. Le diviseur est un appareil qui permet cette division en deux parts égales.

Dix huit (18) échantillons d'eau ont été prélevés sur 10 points d'eau afin de couvrir toutes les zones d'activités et les points d'eau exposés aux produits chimiques et aux déchets ménagers. Les échantillons prélevés sont organisés comme suit :

- 1 échantillon d'eau de boisson (EPY1), 2 échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2) et 2 échantillons d'eau de traitement au cyanure (CYN1 et CYN2) pour les analyses physico-chimiques ;

- 5 échantillons d'eau de boisson (EF, EPY1, EPY2, EP1 et EP2) pour les analyses microbiologiques ;

- 4 échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EPY1 et EPY2), 2 échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2), 1 de Traitement au mercure et 1 en fin de cyanuration pour la détermination d'éléments trace métallique. Les échantillon d'eau ont été prélevés à l'aide de puisette et mis dans les bidons.

La démarche méthodologique est représentée dans le tableau n°1.

18
Tableau n° 1: grille conceptuelle

Hypothèses

Variables d'étude

Outils de collecte des données

Echelle

Populations cibles

Les maladies spécifiques au site de Fofora sont les Infections Respiratoires Aiguës et les blessures traumatiques ;

Maladies :

- infections respiratoires

aiguës ;

- blessures traumatiques.

- questionnaire ;

- focus groupe ;

- guide d'entretien.

- site d'or;

- Centre Médical (CM)

- orpailleurs

- Major du CM

- Registre de santé

du CM/Kampti

Les techniques d'extraction de l'or sont à l'origine de l'apparition des maladies ;

Techniques :

- étapes de l'exploitation - outils utilisés ;

- produits chimiques

utilisés.

- questionnaire ;

- observations ;

- focus groupe ;

- guide d'entretien ;

- sachets en polyéthylène ;

- bouteilles en polyéthylène.

- site d'or

- orpailleurs

- rejet de traitement

de minerai

- eau de traitement

du minerai
aurifère ;

Les comportements des orpailleurs dans le site sont des comportements à risques.

Comportements :

- moyens de protection ;

- mode de vie ;

- alimentation ;

- hygiène générale.

- questionnaire ;

- observations ;

- bouteilles en verre.

- site d'or ;

- orpailleurs

- eau de boisson

- Eau de rivière

 

IV.4 Le traitement des données

Le traitement des données a été effectué avec différents logiciels. Selon les données, le logiciel SPSS 9.0, Excel 2007 ou ArcView 3.2a a été utilisé.

Les données collectées avec le questionnaire et les guides d'entretien ont été traitées avec le logiciel SPSS 9.0. Ce logiciel a été choisi pour son efficacité à faire des croisements de différentes variables du questionnaire. Le traitement avec SPSS a consisté :

· au dépouillement du questionnaire suivi de la codification et de la saisie des données ; · à un recodage des données afin d'harmoniser les informations collectées ;

· au traitement statistique des données ;

· et à l'exportation de certains résultats sur Excel 2007 afin de réaliser les graphiques.

Les données du rapport mensuel du Centre Médical (CM) de Kampti et les données climatologiques ont été saisies et traitées avec le logiciel Excel 2007. Ce qui a permis la réalisation de certains graphiques.

Le traitement des données enregistrées par le GPS 60 a abouti à la réalisation de la carte des sites de prélèvement d'échantillons (carte n°2). La maîtrise de ArcView 3.2a a guidé le choix de ce logiciel.

Les échantillons d'eau et de sol ont été analysés au laboratoire de l'Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement par des techniciens. Les résultats finaux ont été mis à notre disposition pour les interprétations.

Les résultats qui découlent de ces traitements sont organisés en deux grandes parties. Chaque partie est constituée de 3 chapitres. La première partie présente un aperçu du milieu physique et humain ainsi que les techniques d'extraction de l'or. La seconde partie traite des risques encourus par les orpailleurs, des maladies engendrées par les différents comportements à risque et des effets socio-économiques et environnementaux de l'orpaillage. Cette deuxième partie s'achève par des propositions en vue de trouver des solutions pour une amélioration sanitaire dans le site.

V. LES DIFFICULTES RENCONTREES

Les difficultés majeures rencontrées se résument au manque de collaboration de la plupart des enquêtés. Ces derniers présentaient une certaine méfiance à cause de la vision qu'a le monde extérieur de leur milieu. Le refus de certains de répondre individuellement à nos questions nous a contraints à faire des focus groupes. Les espaces de cyanuration nous ont aussi été interdits d'accès par les responsables. Pour remédier à cela, nous avons plus mis l'accent sur les observations et les analyses de rejet de minerai et d'eau de traitements chimiques.

La complexité de notre milieu d'étude a nécessité plusieurs sorties de terrain afin d'avoir des compléments de données.

Outre ces contraintes rencontrées sur le terrain, une panne technique de l'appareil d'analyse de l'arsenic et du mercure survenue dans le laboratoire des 2iE nous a beaucoup retardés dans notre plan de travail. En effet, les résultats des analyses prévus pour 2 semaines après l'arrivée (le 22 février 2010) en laboratoire des échantillons, n'ont pu être obtenus que dans le mois de juillet. Malgré ces difficultés nous avons pu collecter les données nécessaires qui ont abouti à ce travail.

CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU

PREMIERE PARTIE :

MILIEU

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE

Le département de Kampti fait partie de la région du Sud-ouest qui regorge d'énormes potentialités en ressources naturelles fauniques, floristiques et minières. Il est reconnu de nos jours pour sa richesse en ressource minière. Il bénéficie d'un climat plus favorable et d'une végétation plus dense que celle des régions centrales et nordiques du pays.

I. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF

Le Burkina Faso dans son ensemble est une pénéplaine dont le relief est lié à la constitution géologique. Les formations géologiques sont exclusivement d'âge Paléoprotérozoïc (2300-1600 Ma) et sont composées de roches volcano-sédimentaires (Ceinture Birimienne) et de l'ensemble tonalite-granite (antébirimien) (carte 3). Les volcanosédimentaires du système birimien sont constitués de roches volcaniques telles que les basaltes, les andésites et de roches intrusives comme les granodiorites, le gabbro et les granites. Quant aux formations du système antébirimien, elles sont constituées de migmagtite, de métagabbro, de gneiss, etc. Les indices d'or sont décelés dans les formations birimiennes qui couvrent la majeure partie du département de Kampti dont le site de Fofora.

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Carte n° 3 : Géologie de Kampti

. Chef-lieu de département (kampti)

A Site d'étude (fofora)

~ Localité

PRECAMBRIEN C(BIRIMIEN) PRECAMBRIEN D (ANTEBIRIMIEN)

Nabounguira

Kpatoura

S

S

Poltianao

S

Fofora

A

6 0 6 12 Kilomètres

~

KAMPTI

Diepera

S

Louktianao

Doukoumera

S

S

Nionboulola

S

N

Source : BNDT février 2011 SAWADOGO Edith

L'érosion a mis en relief dans l'ensemble du pays, les roches basiques qui forment un ensemble de collines surplombant la plaine de 200 m en moyenne. Le Sud-ouest du pays est une pénéplaine mollement ondulée, qui oscille entre 250 et 300 m d'altitude et dont le point culminant est le mont Koyo ou Nouéhé (592 m), (BUNASOL, 1999). Les principaux massifs sont situés au sud-est de karangasso, dans la région de Gaoua, au sud de Kampti, au sud de Batié et autour de Kpéré. Dans le département de Kampti, les reliefs mous et discontinus sont marqués par des quartzites birimiens et des filons de quartz. De plus les schistes ont été plus ou moins altérés et ravinés. Les nombreuses cuirasses latéritiques apportent un peu de variété par leur relief tabulaire festonné de végétation.

II. LES SOLS

L'interaction entre les facteurs géomorphologiques et les facteurs climatiques dans la région a donné naissance à plusieurs types de sol. Les sols du sud-ouest ainsi que du département sont diversifiés dans leurs constitutions taxonomiques. On rencontre trois principaux types dans le département de Kampti. Ce sont les sols sablonneux, gravillonnaires et argileux.

II.1 Les sols sablonneux

Ils sont les plus rependus dans le département. Ce sont des sols riches en silice et à tendance acide. Ils sont relativement pauvres et sont aptes à la culture du mil, du maïs et du manioc. Un apport d'engrais permet la culture du sorgho et du maïs. Ces sols permettent un transfert des éléments traces métalliques comme le mercure, le cadmium, le nickel vers les plantes légumineuses surtout et les céréales comme le maïs. Ils sont faciles à creuser. Les constituants des produits chimiques utilisés dans le traitement de l'or favorisent la contamination des cultures en métaux lourds à travers ces types de sols.

II.2 Les sols gravillonnaires

Les sols gravillonnaires sont peu rependus et se rencontrent surtout en zone de collines. Ils se prêtent à la culture du sorgho. Ces sols sont fertiles et caractérisés par leur possibilité de reboisement mais très difficiles à travailler. Ils sont difficiles à creuser et leur fonçage use facilement le matériel de creusage. Cette possibilité de reboisement doit être un facteur favorable pour le reboisement durant la saison des pluies. Ce qui permettra le reboisement rapide du site d'orpaillage.

II.3 Les sols argileux

On les retrouve particulièrement en zones de bas-fonds. Les sols argileux présentent deux variantes. Il s'agit des sols limono-argileux (limon en surface et argile en profondeur) et des sols sablo-argileux (sable en surface et argile en profondeur). Les sols limono-argileux sont aptes à la culture du maïs, du sorgho, de l'igname et de la patate. Les sols sablo-argileux quant à eux se prêtent à toutes les cultures. Sur ces sous types de sols sont pratiqué la culture du riz et le maraîchage. Ils résistent mieux à l'érosion. Ces sols sont compacts rendant le fonçage plus difficile.

Les activités d'orpaillage dans le département ont tendance à favoriser les retournements de sols, donc une modification locale du type de sol. Ces sols rencontrés par endroit sont constitués de la roche mère et sont incultes du fait de l'orpaillage.

III. LE CLIMAT

Le Burkina Faso est sous l'influence d'un climat de type tropical sahélo-soudanien. Du nord au sud, on rencontre le climat sahélien et sahélo-soudanien dont les composantes sont le climat soudano-sahélien et soudanien. Le sud-ouest, de par sa situation géographique appartient au climat soudanien. La zone d'étude dans la province du Poni, est sous le climat sud-soudanien, une composante du climat soudanien. Le climat est caractérisé par plusieurs paramètres. Afin de décrire le climat du département de Kampti, les données climatiques telles que la pluviométrie, la température et le vent ont été analysées. Ces données relèvent de la station synoptique de Gaoua qui couvre toute la province du Poni.

III-1 La pluviométrie

Le département de Kampti est sous l'influence de deux saisons. Il s'agit de la saison pluvieuse et de la saison sèche. Selon GAUSSEN un mois pluvieux est celui où le total mensuel des précipitations exprimées en millimètre est supérieur au double de la température moyenne mensuelle en degré centigrade soit P>2T. A partir de cette définition, on distingue 7 mois pluvieux d'avril à octobre et 5 mois secs de novembre à mars (figure n°1).

Figure n° 1: pluviométrie et températures moyennes mensuelles (1980 à 2009)

Source : Direction régionale de la météorologie (station de Gaoua)

Les mois de juillet, août et septembre sont les plus arrosés et correspondent à la période de fermeture officielle des sites d'or artisanaux au Burkina Faso. Pendant ces mois, les puits d'orpaillage sont envahis par les eaux de pluie qui fragilisent les parois. Le fonçage est interdit durant cette période mais, les travaux continuent dans la clandestinité du fait du non respect de la fermeture des sites d'extraction.

Sur la figure n°2, on observe une irrégularité des quantités pluviométriques dans le temps. De 1980 à 2009, la pluviométrie moyenne annuelle la plus basse a été enregistrée en 1983 soit 713,5 mm contre une moyenne maximale de 1435,5 mm en 1991.

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Figure n° 2 : variation pluviométrique sur 30 ans (1980-2009)

Source : Direction régionale de la météorologie (station de Gaoua)

La moyenne interannuelle de 1980 à 2009 est de 1054,4 mm d'eau. En fonction de cette moyenne, 15 années sont excédentaires contre 15 années déficitaires (Figure n°2). Cette pluviométrie varie aussi bien dans le temps que dans l'espace. En effet, d'un département à l'autre ou d'un village à l'autre, on peut observer des variations des précipitations. La courbe des tendances montre cependant une évolution progressive à la hausse des quantités de pluie tombées au cours des 30 dernières années. L'abondance générale de la pluviométrie à tendance à fragiliser les sols et les puits d'orpaillage. Cela est une des causes de la fréquence des éboulements.

III.2 La température

Selon les données de la station synoptique de Gaoua dont relève les données climatiques du département de Kampti, la température moyenne annuelle est de 27,37°C sur les 30 ans. L'allure de la courbe de la figure n° 3, permet de distinguer 4 périodes de variation de la température. On distingue 2 périodes de hausse et 2 périodes de baisse des températures.

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Figure n° 3: températures moyennes mensuelles (1980-2009)

Source : Direction régionale de la météorologie (station de Gaoua)

La première hausse des températures est enregistrée durant les mois de février, mars et avril avec des valeurs respectives de 28,4°C ; 30,65°C et 30,58°C (figure n°3). C'est la saison sèche et chaude. La fin de cette période correspond au début de la saison des pluies.

Une autre élévation des températures est observée pendant les mois d'octobre (27,16°C) et novembre (27,08°C). Cette période correspond à la fin de la saison des pluies et est moins chaude que la précédente.

La première période de baisse des températures est enregistrée dans les mois de juillet, août et septembre avec respectivement 25,8°C ; 25,26°C et 25,8°C. C'est la période la plus fraiche et la plus pluvieuse de l'année (figure n°1).

La seconde baisse des températures est observée en décembre 25,66°C et en janvier 25,7°C. Ces mois ne sont pas pluvieux mais frais et secs. La température dans les puits est largement supérieure à celle qui prévaut à l'extérieur, rendant ainsi les conditions de creusage difficile.

III.3 Les vents

Le Burkina Faso est sous l'influence de deux principales masses d'air. Il s'agit des courants marins issus de l'anticyclone Sainte-Hélène, qui apportent les vents frais et humides de pseudo-mousson et des masses d'air continental de l'anticyclone du Sahara, qui apportent

des vents chauds et secs de l'harmattan. Dans le département de Kampti, les vents frais et humides arrivent vers mi-mars et avril en provenance du S, SW, SSW et du SE. Par contre, les vents chauds et secs arrivent dans la localité en octobre du N, NE, NNW et ENE. Ces différents vents ont une vitesse moyenne de 4 m/s. La position géographique du département de Kampti en fonction de l'océan favorise une longue durée de la pseudo-mousson par rapport à l'harmattan. Ces vents ont respectivement une durée de plus ou moins 7 mois (avril à octobre) et 5 mois environ (novembre à mars). Ils sont périodiquement dominants. Mais cela n'empêche pas une incursion de temps à autres de vents de pseudo-mousson pendant la période sèche et des vents d'harmattan pendant la période pluvieuse. Cette variation des vents est à l'origine de formation de nuages occasionnant des pluies pendant les mois d'harmattan et des poches de sécheresses pendant la saison sèche. La variation des vents favorise la propagation des maladies respiratoires sur le site

IV. L'HYDROGRAPHIE

Plusieurs cours d'eau traversent la région du Sud-ouest, dont le plus important est le Mouhoun. Les autres cours d'eau sont la Bougouriba, la Banbassou, le Pouéné, le Koulbi et le Poni. Le Poni, principal affluent du Mouhoun reçoit les eaux de la Kamba et du Déko. Le Déko, de direction ouest-est, prend sa source à l'ouest de Kampti et forme un véritable lac permanent appelé le Périgban.

Le département de Kampti dispose de 4 principales rivières et 3 marigots dans les villages de Toroyini, Niamina et Logolana qui sont temporaires puis un barrage et une retenue d'eau annuelle (tableau n°2).

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Tableau n° 2: situation des eaux de surface dans le département de Kampti

Type

Village

Volume de

stockage

Vocation et usage

Temps de

disponibilité

Marigot

Niamina

Non Défini

Abreuvement des animaux et rites coutumières

8 mois

 

Non Défini

Abreuvement des animaux

8 mois

 

Non Défini

Abreuvement des

animaux et rites
coutumières

8 mois

Barrage

Poniro

10 000 000 m 3

Abreuvement des

animaux ; maraîchage ;

Pêche

12 mois

 

Non Défini

Abreuvement des

animaux ; maraîchage ;

Pêche

12 mois

 

Source : ZAT Kampti, juin 2008

Ces cours et points d'eau bénéficient d'importante quantité d'eau de ruissellement en raison de la pluviométrie abondante qui arrose la région, soit 1054,4 mm d'eau par an en moyenne de 1980 à 2009. Les eaux de pluie ruissèlent des collines du département vers le Déko où elles rejoignent le Poni, puis le Mouhoun (frontière naturelle avec la république du Ghana) avant de se jeter dans la mer. A partir du Déko, les produits chimiques utilisés dans l'orpaillage sont ruisselés, pendant la saison pluvieuse, dans les pays voisins en passant par les provinces voisines.

Le caractère temporaire des cours d'eau qui partent du site de Fofora ne permet pas le lavage du minerai en tout temps avec cette eau. En revanche, l'importance des nappes phréatiques du fait de l'abondance de la pluviométrie facilite le lavage du minerai avec les eaux de puits abandonnés.

V. LA VEGETATION

La région du Sud-ouest appartient au domaine phytogéographique soudanien qui lui confère une végétation de savane (BUNASOL, 1999). Du nord au sud, la végétation évolue de la savane arborée à la forêt claire avec des forêts galeries le long des cours d'eau. Le sommet des collines et des plateaux est recouvert d'une végétation touffue, mais les vallées

largement cultivées en hivernage apparaissent dénudées en saison sèche parsemées seulement de quelques espèces fruitières. La végétation du département est constituée de forêt galerie le long des cours d'eau, de savane arborée composée d'arbres de taille moyenne et de savane boisée guinéenne plus dense. Les essences rencontrées sont diversifiées et les plus dominantes sont Parkia biglobosa (Néré), vitelaria paradoxa (Karité), Bombax constatum (Kapokier), acacia albida (Cad)... Le tapis herbacé est très fourni en saison pluvieuse, principalement par des espèces de la famille des andropogons. D'importantes superficies de plantation d'arbres (Anacardier, Manguier, Teck) y sont présentes. Avec l'apparition de l'orpaillage dans le département, des espaces sont fréquemment dénudés de leur végétation. Le Néré (Parkia biglobosa) et le Karité (Vitelaria paradoxa), plantes utiles en pays lobi, de par leurs vertus, sont les plus utilisés par les orpailleurs pour le soutènement des puits et des galeries, du fait de la forte résistance de ces plantes. Aussi certaines espèces d'animaux et de végétaux sont-elles sans doute en voie de disparition à cause de la perturbation de leur écosystème.

Dans ces végétations, vivent divers types d'animaux, de grands ou de petits ruminants et diverses espèces d'oiseaux et de reptiles. Dans le département, la faune est surtout composée de petits ruminants tels que : les biches, les lièvres, les petits rongeurs, et une diversité d'espèces d'oiseaux.

L'importance des formations du birimien C a favorisé l'installation des orpailleurs dans le département. Certains paramètres climatiques concourent à la fragilité du substratum et rend le fonçage facile mais dangereux. Pour remédier à la fragilité des parois des puits et des galeries, les troncs d'arbre sont utilisés pour le soutènement. La coupe de ces arbres modifie le milieu physique et engendre la disparition de certaines espèces végétales et animales.

CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN

La population du Sud-ouest est cosmopolite. Une migration ancienne et le développement de l'orpaillage sont à l'origine de cette diversité de la population. Dans ce chapitre, il est question de la composition historique et récente de la population de Kampti et du site de Fofora ainsi que des infrastructures existantes.

I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES

I.1 Les données ethniques

La population du Sud-ouest est constituée d'autochtones Lobi, Birifor et Dagara. Elle est aussi constituée d'une minorité Loron ou Thouni, Gan, Dian, Téguessié et Koulanga. On y rencontre des immigrés Dioula et Mossi essentiellement commerçants et des éleveurs peuhls. Les Lobi partagent avec les Dagara et les Birifor le même fond d'institution et de culture (DE ROUVILLE C., 1987). De nos jours, l'orpaillage dans la région a favorisé l'installation d'une population cosmopolite qui habite les sites d'or et le chef-lieu de département Kampti. Les populations des sites d'or sont essentiellement constituées de Mossi, de Bissa, de Gourounsi, de Daffin, etc. et de plus en plus d'autochtones. on y rencontre aussi des ressortissants des pays voisins. La population est à 90% animistes et surtout autochtones. Les 10% constitués d'étrangers sont des musulmans et des chrétiens. Ils sont notamment installés à Kampti et dans les sites d'orpaillage du département.

La très grande mobilité des orpailleurs fait qu'il n'y a pas de données statistiques sur le site d'orpaillage de Fofora.

I.2 L'organisation sociale et territoriale

Historiquement, les Lobi n'ont ni chefs politiques, ni instances administratives et judiciaires spécialisées. Il existait au sein du village, un conseil d'anciens plus ou moins informel dont les fonctions sont limitées (DE ROUVILLE C. idem). Il n'y avait pas un chef du village mais un chef de terre qui gérait les problèmes coutumiers, administratifs et politiques. Il était également responsable de la gestion du foncier et garant des us et coutumes. De nos jours sous l'influence de l'administration coloniale sur le mode d'organisation sociétal du Sud-ouest du Burkina Faso, il existe dans chaque localité un chef de village et un chef de terre. Le chef du village est désormais chargé des affaires politiques et administratives du village et le chef de terre s'occupe des problèmes fonciers.

Les orpailleurs du site de Fofora ne sont pas organisés en coopérative mais plutôt en petits groupes d'extraction du minerai filonien. Ces groupes se constituent le plus souvent par affinité sous la direction d'un chef de puits. Ce dernier est sous la tutelle d'un employeur qui finance les dépenses durant l'extraction de l'or. L'employeur est généralement un acheteur d'or.

Sur le plan spatial, le site est constitué :

· d'une zone d'habitation composée des logements, de la zone commerciale et de restauration ;

· d'un espace de mouture composé de moulins à gasoil et de boutiques de vente d'hydrocarbures ;

· d'un comptoir d'achat au sein duquel se trouvent les hangars de lavage et de raffinage ;

· des puits d'extraction du minerai et de lavage du stérile, situés dans les périphéries ;

· et des espaces de cyanuration situés autour du campement.

En cas de problème, les orpailleurs sont représentés auprès des autorités par un responsable qui est souvent le plus âgé des orpailleurs.

I.3 Le régime foncier

Dans le département de Kampti comme dans le Sud-ouest du pays, les autochtones sont les seuls propriétaires terriens. Chaque grande famille dispose de son domaine qu'elle gère avec ses membres. En plus de la gestion familiale des terres, un droit d'usage temporaire est accordé aux orpailleurs après qu'ils aient honoré des sacrifices demandés.

Chaque puits d'or creusé dans un champ occasionne le versement d'environ 50 000 Francs CFA au propriétaire terrien. Cette somme peut être en nature (demi-sac de minerai aurifère) ou en espèce selon le contrat entre les deux partis. La situation d'un puits à cheval sur deux domaines entraîne le plus souvent des mésententes entre les intéressés. L'orpaillage cause de ce fait des conflits entre les autochtones, sans oublier les conflits entre orpailleurs et autochtones et entre orpailleurs eux-mêmes. Les orpailleurs ayant élus domicile sur le site, demandent pendant la saison pluvieuse un lopin de terre à des fins agricoles, ce qui diminue le temps de jachère ou même leur disparition.

II. LES INFRASTRUCTURES

La commune de Kampti est dotée d'un lycée, de 25 écoles dont 19 écoles classiques et 6 écoles satellites. La plupart des écoles à proximité d'un site d'orpaillage est abandonnée par les élèves. Selon les témoignages, dans le village de Kuékuéra (site d'or de maména), plus de 50% des élèves auraient déserté les salles de classe pour le concassage du minerai sur les sites d'or.

Elle dispose d'un Centre Médical sans antenne chirurgicale (CM) et de 5 CSPS. Le CM est composé d'une infirmerie, d'une maternité, d'un magasin, d'un local d'hospitalisation, d'une pharmacie et d'une ambulance fonctionnelle. Ces locaux sont à la disposition des malades, mais des problèmes de place se posent en cas d'épidémie. Les infirmiers sont souvent débordés avec le nombre de patients qui augmente avec les orpailleurs.

Quant aux infrastructures hydrauliques, elles s'élevaient à 172 forages, 27 puits à grand diamètre et un réseau de 6 bornes fontaines en 2008. Selon les normes nationales, il faut 300 personnes par forage. En fonction de cette norme, il y avait un manque d'environ 13 forages dans le département en 2008. L'importance chiffrée du nombre d'orpailleurs augmente le nombre total de la population par rapport au nombre de forages disponibles.

Sur le plan routier, en plus de la seule voie bitumée, la Route Nationale (RN12) qui facilite la circulation et les échanges avec les autres départements et la Côte d'Ivoire, le département compte trois routes départementales praticables en toutes saisons. Il s'agit de la voie :

1' Kampti- Loropéni (D133) : 19 km

1' Kampti-Djigouè (D134) : 46 km et

1' Kampti-Batié : 75 km.

Les autres n'étant pas sur ces voies, se trouvent enclavés par le mauvais état des pistes surtout pendant la saison pluvieuse. Sur le plan infrastructurel, l'orpaillage a entraîné l'abandon des classes par certains élèves et écoliers. Par contre, le nombre de patients dans les centres médicaux ont considérablement augmenté. L'accès à l'eau potable dans les sites d'or et les villages environnants, reste difficile à cause du nombre insuffisant de forages. Jusqu'à présent, l'orpaillage n'a pas contribué à la réalisation d'infrastructures, ni dans le département de Kampti ni dans la province du Poni.

III. LES RESSOURCES MINIERES

Dans la province du Poni, en plus des nombreux gites d'or en exploitation artisanale, de très importants gisements de cuivre ont été mis en évidence entre Malba, Boussera et Gbonblora. Suite à une campagne de 25 000 m de sondages par les géologues de Wentworth Gold Sarl, une estimation des ressources a été réalisée en février 2009 à Diénéméra (Malba) et à Gongondy (Bousséra). Les ressources probables sont estimée à 82 600 000 tonnes soit 0,40 % de cuivre et 0,40 g/t d'or soit un total de 330 400 tonnes de cuivre métal et plus de 33 tonnes d'or métal.

Pour le moment, le cuivre-or de Malba et de Boussera est l'un des gisements les plus importants en Afrique de l'Ouest.

Seul l'or a été mis en évidence dans le département de Kampti. Il fait actuellement l'objet d'une exploitation artisanale. Sur les 19 sites d'orpaillage que comptait le Poni en mai 2009, Kampti en comptait 14.

Sur ces sites, l'extraction des filons d'or est surtout assurée par des allochtones venus des différentes régions du pays et des étrangers venant des pays voisins. Quant à l'exploitation traditionnelle des alluvions, autrefois réservée à la gent féminine.

CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA

Deux types d'orpaillage ont été identifiés à Fofora selon la nature du minerai exploité. Il s'agit de l'exploitation artisanale des alluvions et des filons. Le premier reste, depuis les temps anciens, l'oeuvre des femmes autochtones et le second est l'objet d'étrangers.

I. L'EXPLOITATION ALLUVIONNAIRE : UN ORPAILLAGE PRIMITIF Les étapes de l'exploitation alluvionnaire sont l'extraction et le panage du minerai.

I.1 L'extraction des alluvions

Le minerai alluvionnaire est extrait aux pieds des montagnes, souvent sur les pistes et sentiers à l'aide de dabas ou de balai. Il est balayé ou gratté avec la daba (photo n°1), puis mis dans des bassines ou des seaux. Le minerai obtenu est porté sur la tête par l'orpailleuse jusqu'à un point d'eau. Ce point d'eau est soit une borne fontaine, soit un cours d'eau, soit un puits.

I.2 Le lavage des alluvions

Le minerai extrait est pané dans des bassines à l'aide de calebasses (photo n°2). Le concentré est récupéré continuellement dans une petite calebasse. Constitué de limaille de fer et de poudre d'or, il est pané plusieurs fois pour avoir définitivement la poussière d'or au fond de la calebasse. Les impuretés (limaille de fer) restant dans le concentré final sont éliminées avec de l'aimant par les acheteurs.

Photo n° 1: extraction du minerai Photo n° 2: matériels de lavage

alluvionnaire sur un sentier du minerai alluvionnaire

Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010

Quelquefois, les femmes autochtones se ravitaillent en mercure sur le site d'orpaillage de Fofora, afin d'amalgamer leur or avant la vente, de peur que la poudre obtenue ne se disperse.

II. L'EXPLOITATION DES FILONS

Les étapes de l'exploitation des filons aurifères sont : la prospection, le fonçage, la préparation mécanique, la concentration du minerai, le raffinage et la cyanuration.

II.1 La prospection

C'est le début de toute exploitation aussi bien industrielle qu'artisanale. La prospection industrielle est réalisée par un personnel qualifié avec du matériel sophistiqué tandis que la prospection artisanale est faite de façon empirique, par tâtonnement (observations à l'oeil nu, tests par panage). Les découvertes de la prospection artisanale consistaient en une simple observation, par les anciens, des plantes qui ont une affinité pour l'or. Il s'agit de Diapyros mespiliformis et Banhinia reticulata (KIETHÉGA J.B.; 1983). Selon ZONOU E. S. 2005, la prospection survenait surtout en hivernage, après les tornades qui pouvaient révéler l'or arraché à la terre. Sur le site de Fofora, la prospection de l'or filonien est l'oeuvre des exploitants de puits d'orpaillage qui prennent l'initiative avec leurs propres moyens (photo n°3). Ces prospecteurs se servent de certains minéraux comme indicateurs de la présence de l'or. Il s'agit entre autres de la pyrite appelée appelé communément « kiri » et de certaines roches vertes. L'orientation du filon à la surface du sol est aussi importante. Seuls les filons de direction N-S ou S-N sont prélevés et testés. Pour cela, les prospecteurs se déplacent avec des pioches, des pelles qui servent à creuser et à déblayer les roches à tester. En plus de ces outils, ils transportent avec eux des mortiers de poche qui permettent de piler le minerai prélevé. Une petite bassine et un petit plat servent au panage du minerai.

Photo n° 3: prospection sur le flanc d'une
colline à l'ouest du site de Fofora

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

L'expérience des orpailleurs joue un grand rôle dans la découverte du filon aurifère. Auparavant, la prospection n'était pas aussitôt suivie de fonçage (KIETHEGA J-B. 1983). Mais de nos jours avec «la soif de l'or » et la recherche du gain rapide, la découverte du filon d'or est aussitôt suivie d'exploitation. En fonction de l'orientation du filon à la surface, un ensemble de puits est creusé, constituant la ligne d'orpaillage ou la tranchée. Les travaux de chaque puits sont dirigés par une personne physique ou morale qui en assure l'exploitation.

II.2 Le fonçage

Le fonçage consiste à creuser un puits de mine afin d'atteindre le minerai recherché. C'est la phase la plus difficile et la plus incertaine de l'orpaillage (photo n°4). Entre les puits, des galeries sont creusées et servent d'aération et de passage.

A l'acquisition d'un puits, le chef engage plus ou moins 12 ouvriers par affinité surtout. Il prend en charge les dépenses nécessaires au bon déroulement du travail. Ces dépenses consistent en l'achat de nourriture, d'alcool, de cigarettes et d'amphétamines. Il s'occupe aussi des soins médicaux de ses employés durant le fonçage en achetant des médicaments prohibés disponibles sur le site. Outre ces dépenses, il achète le matériel nécessaire à l'exécution du fonçage. Il s'agit de la motopompe et ses accessoires, la dynamite au cas où le sol est très dur. Le travail se fait 24h sur 24 en raison de 12 heures par groupe de 6 personnes.

Photo n° 4 : un ouvrier de puits creusant Photo n° 5: matériel de fonçage sans protection avec une pioche

Cliché : SAWADOGO Edith, juin 2009

Les outils utilisés dans le fonçage sont : la pioche, la pelle, le burin, la masse, le marteau, la corde, le fil de fer et les troncs d'arbre pour le soutènement, la torche pour l'éclairage (Photo n°5), la motopompe et la dynamite. Les outils utilisés pour débuter le fonçage sont la pioche et la pelle servant respectivement à creuser et à déblayer le stérile. A une certaine profondeur, la corde est attachée à un piquet de tronc d'arbre à l'extérieur. Cette corde aide à la descente et à la montée des travailleurs ainsi qu'à la communication avec le monde externe. Elle sert également à faire monter le minerai contenu dans des sacs en plastique ou des bidons de 20 litres perforés à cet effet. Le filon riche en or peut être découvert à la surface du sol et la profondeur maximale des puits varie entre 12 m dans les vallons et plus de 50 m en montagne. La région étant une zone bien arrosée, à moins de 6 m de profondeur dans les vallons, les travailleurs atteignent la nappe phréatique dont l'exhaure est assurée par des motopompes à essence. Les roches y sont généralement tendres, fragiles et encore plus en saison pluvieuse. Par contre, sur les montagnes les roches sont plus dures, rendant le travail plus difficile. La dynamite de son appellation anglaise « far away », y est utilisée afin de démanteler les roches dures. Elle est placée par un spécialiste appelé le « tampeur ».

Pour remédier à la fragilité des parois des puits, les orpailleurs ont développé des techniques de sécurité telles que le système en escalier et le soutènement. Le système en escalier consiste à transformer un ensemble de puits en un seul à grand diamètre avec des parois à grandes marches d'escaliers. Le soutènement est fait de façon anarchique avec des troncs d'arbres et des câbles de fil de fer. Les câbles servent à attacher les troncs d'arbres entre eux de façon plus ou moins parallèle à des distances à peu près régulières. Cela permet

un suivi de l'inclinaison des parois des puits en cas de déformation des câbles. Cette technique permet aux ouvriers d'éviter des accidents d'éboulement, de détachement des troncs d'arbres ou d'inclinaison des parois des puits. Le soutènement des puits est fait par des spécialistes appelés couramment les « caleurs ». Le minerai aurifère obtenu du fonçage est partagé entre les ouvriers et le chef de puits. La moitié des sacs de minerai revient au chef de puits et l'autre moitié est partagée entre les ouvriers.

Les charretiers et les cyclistes, âgés d'une quinzaine d'année en moyenne, assurent le transport du minerai des puits au comptoir en passant par les différents lieux de traitement. Certains ouvriers se chargent du transport de leur minerai à moto, à vélo ou à pied. A l'ouverture du site de Fofora, le minerai était porté par les femmes autochtones faute de sentier permettant le passage des engins à 2 roues. Elles le font toujours sur les sites reculés comme à Gongontionao à quelques kilomètres du site de Bantara dans le département de kampti.

II.3 La préparation mécanique du mineraiLa préparation mécanique du minerai est constituée du concassage et de la mouture. II.3.1 Le concassage

C'est la première étape de la préparation mécanique. C'est une activité qui consiste à réduire le minerai aurifère en petits morceaux de plus petits calibres (0.5 à 2.5cm) afin de faciliter la mouture. Un sac de 50 kg est concassé entre 750 et 1000 franc CFA. Au moment de l'aménagement du site par la société Wentworth en 2006, cette activité était pratiquée sous les hangars de l'aire de traitement (comptoir d'achat). De nos jours, le concassage est pratiqué un peu partout sur le site au sein des habitats de fortune. Cette activité est pratiquée par les jeunes autochtones des villages environnants (photo n°6) mais aussi par les ouvriers qui n'ont pas les moyens de se payer les services d'un concasseur. Les instruments utilisés sont le marteau, les meules (de granite ou de quartz) servant de support, et un morceau de sac sous forme de noeud (photo n°7). Le minerai à concasser est placé sur la meule dans le noeud de sac afin de se protéger les doigts et minimiser les risques de projection de pierre lors du concassage.

Photo n° 6 : jeunes concasseurs en Photo n° 7 : matériels de concassage :

activité sans protection marteau, meule et noeud en sac

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

En 2006, certains mineurs lorsqu'ils jugeaient que leur minerai était pauvre, préféraient le faire piler à moindre coût (300 FCFA la boîte de tomate pesant en moyenne 4kg), (ZONOU S. E., 2005). A présent, cette même quantité de minerai jugée très riche en or, appelé « gnèk », est pilée avec des mortiers en fer (bouteilles de gaz coupées) sous les hangars de traitement à 500 FCFA. Le « gnèk » pilé est directement pané pour récupérer l'or contenu dans le minerai avant la mouture. Les femmes des orpailleurs qui habitent dans le site concassent également leur minerai qu'elles ramassent aux bords des puits abandonnés.

II.3.2 La mouture

La mouture consiste à réduire en poudre le minerai déjà concassé afin de faciliter la récupération par lavage de la majeure partie de la poudre d'or qui s'y trouve. Le minerai déjà concassé est moulu à trois reprises afin d'obtenir de fines particules, à raison de 7500 francs CFA le sac de 50 kg. Le minerai issu du lavage des haldes (stérile au bord des puits) et des rejets de comptoir, après avoir été séchés et additionnés de mercure, sont aussi moulu à ce prix. Cela permet une amalgamation efficace des fines particules d'or. Un espace sur le site au sud-ouest du comptoir est destiné à cette activité.

Dans chaque moulin il y a en moyenne deux personnes et en novembre 2009, une trentaine de moulins à gazole étaient en activité. Ce nombre est en baisse par rapport aux années antérieures et peut varier du jour au lendemain avec la découverte de nouveaux filons.

Quelques vendeurs d'hydrocarbure, en particulier du gazole, sont également installés sur cette aire.

II.4 Le lavage ou concentration de l'or

La concentration est une séparation gravimétrique par sluice boxe artisanale. Le sluice est un long morceau de bois ou de fer large de 0,5 à 0,75 mètre (photos n° 8 et n°9). La partie supérieure est placée sur une barrique de sorte à obtenir une inclinaison qui facilitera l'écoulement de l'eau et des particules légères. Cette pratique est incontournable dans la récupération de l'or filonien. Elle est effectuée selon le type de minerai par le bois ou le fer. Dans les hangars de traitement tenus par les femmes, la concentration du minerai filonien est faite par le sluice en bois (photo n°8). Par contre le lavage des haldes (stérile au bord des puits) et des rejets de minerai après amalgamation est fait par le fer.

Photo n° 8: lavage du minerai dans Photo n° 9: lavage des haldes avec

le comptoir du sluice en fer

Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010 Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

La concentration est faite par les propriétaires du minerai ou par des professionnels qui lavent un sac de 50 kg à environ 1000 FCFA. Le sluice est tapissé de plastique et de tissus de cotonnade. Les morceaux de tissu aident à retenir les particules lourdes dont l'or et la limaille de fer.

La concentration sous les hangars du comptoir consiste à mélanger le minerai avec une pelle dans de grandes bassines contenant de l'eau additionnée de détergents. Avec un petit plat, la patte obtenue est déposée sur la partie supérieure du sluice. De l'eau est versée sur le minerai qui est frotté avec un morceau de sac. La matière légère est entrainée vers le bas dans un trou. Son contenu appelé « garaga » est progressivement entassé en face des hangars (photo n°10).

Photo n° 10: rejets de minerai filonien
devant des hangars de traitement

Cliché :SAWADOGO Edith, février 2010

Le minerai entassé est vendu à d'autres personnes qui le traitent avec le cyanure aux alentours du site. Les particules retenues par les tissus sont recueillies et mises dans de plus petites bassines. Le minerai obtenu des différentes concentrations est pané pour obtenir un concentré plus riche en or, dans lequel est mis le mercure. Le concentré additionné de mercure est frotté à main nue afin d'obtenir l'amalgame or-mercure.

Généralement, la concentration avec le sluice boxe en fer se fait hors de l'aire de traitement du comptoir. Le stérile est lavé par des jeunes exploitants organisés en groupes au bord des puits d'orpaillage abandonnés. Ce minerai est concentré à deux reprises afin de récupérer les éléments fins. Lors de la première concentration, un tamis ou un plat perforé est utilisé pour retenir les éléments grossiers tels que les cailloux, les morceaux de bois, etc. (photo n°9). Les concentrés obtenus sont séchés, additionnés de mercure puis moulus. Une dernière concentration est faite après la mouture. Le minerai obtenu est ensuite pané pour récupérer l'amalgame or-mercure. Ainsi, les concentrés des haldes et des rejets de minerai filonien sont additionnés à du mercure puis moulus avant d'être concentrés et panés à nouveau pour en retirer l'amalgame. L'amalgame, sous forme de boule blanchâtre, récupéré des différents panages est pressé avec un tissu ou aspiré par le laveur pour le débarrasser de son eau.

II.5 Le raffinage

Le raffinage consiste à chauffer l'amalgame or-mercure obtenu, avec un chalumeau sur une bouteille de gaz vide (photo n°11) afin de supprimer le mercure par évaporation et disposer de l'or pour la pesée (photo n°12).

Photo n° 11: chalumeau et boite à Photo n° 12 : pesée de l'or après

gaz pour le raffinage raffinage de l'amalgame

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

Le raffinage est fait dans le comptoir d'achat par les acheteurs d'or. Il est généralement suivi de la commercialisation. En Décembre 2009, l'achat était assuré par 23 acheteurs de la société privée (SAV'OR), installés dans le comptoir et par un nombre indéterminé dans le campement minier. Dans les années 2006, ils étaient plus d'une centaine dans le comptoir du site de Fofora. L'or extrait par les autochtones est également vendu sur le site aux différents acheteurs. Cet or est généralement vendu en poudre et dans une moindre mesure, amalgamé avec du mercure. Les rejets de minerai obtenus des multiples lavages du minerai étaient récupérés de janvier 2009 à juin 2010 par des traiteurs de cyanure.

II.6 La cyanuration

C'est un processus qui consiste à obtenir la séparation de l'or par l'immersion du minerai dans un bain de cyanure alcalin. C'est la dernière étape de la récupération de l'or sur le site. Les produits chimiques utilisés sont le cyanure, les acides sulfuriques et nitriques. Elle permet une récupération complète de la poudre d'or contenu dans les minerais les plus pauvres tels que les rejets de concentration des haldes et du minerai filonien. Le rejet est transporté sur les lieux par une traction asine. La cyanuration est effectuée dans des bassins rectangulaires appartenant à des privés dont le fond et les parois sont partiellement cimentés et/ou tapissés de plastique. Sur le minerai, est déversée une solution de cyanure dosée. Par un

mécanisme chimique, le cyanure se charge de l'or contenu dans le minerai. Le liquide cyanure-or est ensuite dirigé par de petits orifices, dans des tuyaux sous forme de coude contenant du zinc. Ces tuyaux sont installés dans un bassin plus profond. L'or se dépose sur le zinc et libère le cyanure appauvri. Ce liquide est de temps en temps récupéré par les travailleurs avec un puisard et déversé dans le bassin central contenant le minerai. Le zinc enrichi d'or est récupéré du bassin et mis dans des récipients en aluminium. Sur ce zinc enrichi est versée une solution d'acide sulfurique. L'acide sulfurique réagit avec le zinc et l'or est libéré dans une solution. Le zinc ainsi récupéré est réutilisé pour capter l'or. La solution contenant l'or est mis au repos. Après décantation, une solution violacée est obtenue sur laquelle est versée de l'acide nitrique. L'addition de l'acide nitrique dégage de l'acide cyanhydrique (mortel) et un gaz très toxique. L'acide sulfurique contenu dans le concentré d'or en combinaison avec l'acide nitrique forment l'ion intronium employé dans l'industrie pour la fabrication de nombreux explosifs. Le concentré obtenu après addition de l'acide nitrique est filtré sur des tissus à l'air libre. Le résultat du filtrage est traité par la société SAV'OR à Gaoua où l'achat est fait sur place.

Après ces différentes étapes, l'or extrait des lavages et celui issu de la cyanuration sont acheminés à Gaoua où ils sont fondus et transformés en lingot d'or prêts pour la commercialisation internationale. Le minerai épuisé, après la cyanuration est vidé et abandonné dans la nature sans traitement préalable. Toutes ces étapes sont assurées par les travailleurs souvent sans aucune protection.

III. LES POLLUANTS UTILISES DANS L'EXTRACTION DE L'OR

Malgré l'interdiction de l'usage des produits chimiques dans l'orpaillage sur l'étendue du territoire burkinabè, les orpailleurs continuent d'en utiliser massivement. Sur le site de Fofora comme sur l'ensemble des sites d'orpaillage du département, divers polluants sont utilisés à savoir le mercure, les sels de cyanure, les acides sulfuriques et nitriques. Les détergents, les hydrocarbures et les composants des piles constituent aussi des polluants pour l'environnement.

III.1 Le mercure

Le mercure, communément appelé « med ou mer » sur le site, est un métal liquide utilisé pour amalgamer l'or. Il s'évapore à température ambiante et cette évaporation est à son maximum quand il est chauffé. Le mercure est le plus toxique des polluants utilisés sur le site.

L'amalgamation de 1kg d'or nécessite 6kg de mercure. Il a été introduit au Burkina Faso par les différentes sociétés minières industrielles et à partir du Ghana. Son commerce est assuré par des commerçants privés et les acheteurs d'or installés sur le site. Il était manipulé dans les années 2005 par plus de 96% des orpailleurs (ZONOU E.S. 2005). Le mercure est progressivement utilisé par les populations autochtones dans l'extraction alluvionnaire de l'or. Il est donc utilisé progressivement par plus de personnes.

III.2 Le cyanure et les acides nitriques et sulfuriques

Les cyanures les plus courants sont le cyanure d'hydrogène (acide cyanhydrique en solution), les sels solubles dans l'eau et les complexes appelés cyanométallates. C'est le sel de cyanure qui est plus utilisé sur le site de Fofora. Il a été introduit sur le site en janvier 2009 par des orpailleurs. Le cyanure sert à capter l'or qui se trouve dans le minerai. Il est volatil et très nocif pour la santé.

L'utilisation du cyanure est associée à l'acide sulfurique et nitrique. L'acide sulfurique sert de réducteur de l'or sur le zinc. Par contre l'acide nitrique sert à nettoyer l'or de ses impuretés comme le zinc, le cuivre, le mercure, l'argent et le fer.

III.3 Les détergents et les déchets plastiques

Les détergents sont utilisés lors de la concentration par les orpailleurs pour débarrasser le minerai des huiles issues du moulin. Les agents tensio-actifs que contiennent ces détergents peuvent être une source de contamination des eaux de puits non protégés. A travers ces agents, les détergents empêchent les échanges respiratoires des micro-organismes des eaux de surface et souterraines. Le minerai contenant ces détergents est manipulé pendant une longue durée. Cela entraîne une absorption cutanée de ces agents tensio-actifs.

Les sachets de détergents vidés de leurs contenus sont abandonnés n'importe où sur le site en plus d'autres déchets plastiques et ménagers. Ces déchets ne sont pas recyclés mais plutôt incinérés. Ces incinérations dégagent des fumées irritantes et des odeurs piquantes constituant des polluants environnementaux.

Ainsi, les détergents utilisés sur le site contribuent à la pollution des sols et des eaux par le ruissellement et l'infiltration. En plus de ces produits, la matière fécale contribue à la pollution des eaux du site.

III.4 Les hydrocarbures

Les hydrocarbures sont utilisés sur le site pour le fonctionnement des instruments de travail comme les motopompes, les dynamites, les moulins de broyage et les engins de déplacement à savoir les motocyclettes. Ces produits chimiques sont stockés dans des habitats de fortune dans de mauvaises conditions. Cela engendre des pertes considérables en hydrocarbure et occasionne la contamination des sols, des nappes phréatiques et des eaux de surface. Les hydrocarbures utilisés à la surface sont entrainés par les eaux de ruissellement dans les eaux de surface et par infiltration dans les eaux souterraines. L'usage des hydrocarbures dans les puits provoque une contamination directe des eaux souterraines qui, toujours sont utilisées par les orpailleurs comme eau de consommation.

III.5 Les piles usées

Les piles des torches utilisées pour l'éclairage des puits et galeries, sont abandonnées par les orpailleurs dans les puits et à l'extérieur. Selon les enquêtés, plus de 94,3% des orpailleurs abandonnent les piles usées à l'extérieur des puits.

Pendant les travaux de terrain, aucune n'a été observée au bord des puits. Elles sont donc le plus souvent abandonnées à l'intérieur des puits. Les piles sont indispensables à tout travail de fonçage à cause de l'obscurité dans les puits. Elles contiennent du plomb, du zinc, du lithium, du carbone, etc. Abandonnées dans les puits, elles sont sources de pollution directe des nappes phréatiques.

L'exploitation de l'or a évoluée au cours du temps. Dans le traitement de l'or filonien, des polluants sont utilisés et sont à la base de la contamination des eaux de surface, des nappes phréatiques et des sols.

CONCLUSION PARTIELLE

L'importance des ceintures birimiennes a favorisé l'installation des orpailleurs étrangers dans le département. Sur ces sites, l'exploitation traditionnelle des alluvions, autrefois réservée à la gent féminine, existe toujours dans le département. Quant à l'extraction des filons d'or, elle est assurée surtout par des allochtones et des étrangers. En plus des filons, le stérile abandonné aux bords des puits est exploité par ces derniers. L'extraction de l'or filonien demande beaucoup d'effort physique et est associée à l'usage de produits chimiques. Les produits chimiques utilisés dans ce site sont entre autre le mercure, le cyanure et les acides sulfurique et nitrique. En plus de ces polluants, les détergents, les piles et les hydrocarbures utilisés sur le site contribuent à la pollution de l'environnement.

RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE L'ORPAILLAGE
SUR LA POPULATION

DEUXIEME PARTIE :

CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE FOFORA

Dans ce chapitre, nous analysons le degré de pollution des sols et des eaux, ainsi que les risques liés à l'orpaillage et au mode de vie.

I. DEGRE DE POLLUTION DU SOL ET DE L'EAU

Le degré de pollution de l'environnement a été déterminé par les résultats des analyses de sols et d'eau.

I.1 Degré de pollution du sol

Les analyses des échantillons de sol ont consisté en la détermination des éléments métalliques tels que le cuivre, le chrome, le cadmium, le nickel, l'arsenic et le mercure. Quatre échantillons ont été analysés. Il s'agit :

- du rejet de traitement au mercure (S1) : c'est la matière légère entraînée lors de la concentration sous les hangars du comptoir ;

- du rejet de lavage des haldes (S2) : minerai issu du lavage du stérile du bord des puits ; - du rejet après cyanuration (S3) : minerai issu du traitement avec le cyanure et les acides sulfurique et nitrique ;

- et d'un échantillon de sol du campement minier (S4).

Les résultats de ces analyses figurent dans le tableau n°3 ci-dessous.

Tableau n° 3 : variation des métaux lourds dans les différents échantillons de sol

échantillons de sol

cuivre
(mg/kg)

chrome
(mg/kg)

Cadmium
(mg/kg)

Nickel
(mg/kg)

Arsenic
(mg/kg)

Mercure
(mg/kg)

rejet de traitement au mercure S1

24,3

14,19

1,1

5,4

0,53

0,45

rejet de lavage des haldes S2

19,2

0,6

4,01

3,8

1,78

0,52

rejet après cyanuration S3

41

18,9

7

10,4

0,5

0,71

sol de la zone de logement S4

14,7

3,8

7,1

4,2

0,5

0,71

Normes de mise en culture
(mg/kg) des sols (mg/kg)

200

8

5

200

50

50

Source : enquête de terrain, février 2010

Dans le rejet de traitement au mercure S1, seul le chrome est hors norme avec 14,10 mg/kg contre 8 mg/kg. Cela s'explique principalement par la présence du chrome dans la roche mère (filon).

Dans l'échantillon de stérile ou haldes lavé (S2), aucun métal n'a une teneur au delà de la norme. Aucun traitement chimique n'est fait sur cet échantillon. Seuls les éléments constitutifs de la roche sont donc présents et en faible quantité.

Dans le rejet de cyanuration (S3), le chrome et le cadmium sont hors norme avec des valeurs respectives de 18,9 mg/kg et 7 mg/kg. Les normes de concentration des sols de culture en ces deux métaux sont respectivement de 8 mg/kg et 5 mg/kg. Les quantités de chrome et de cadmium dans cet échantillon sont les plus élevés. En effet, en plus de la roche mère qui contient ces métaux, le traitement chimique avec le cyanure en dégagerait aussi lors des réactions chimiques.

Quant à l'échantillon S4 (sol de la zone d'habitation), il contient la plus forte concentration en cadmium soit 7,1 mg/kg. Il s'agit d'un échantillon de sol qui n'a pas été lavé, ni traité par les produits chimiques. Les métaux qui s'y retrouvent sont dus aux activités domestiques (usage de piles pour l'éclairage des habitats) et à la constitution de la croûte terrestre.

De façon générale, le cuivre est plus présent dans l'ensemble des échantillons. Cela s'explique par la richesse de la zone en cuivre. Le dépassement des normes s'observe surtout dans les échantillons traités avec des produits chimiques. Il apparaît donc une action certaine des traitements chimiques sur la composition métallique et chimique du sol.

Ces différents métaux contenus dans les sols, à cause de l'orpaillage, se retrouvent à la surface. A travers les réactions chimiques, d'autres éléments métalliques ou chimiques se forment. Ils sont transférés dans les eaux superficielles à travers le ruissellement et les eaux souterraines par infiltration.

I.2 Degré de pollution des eaux du site

Sur les échantillons d'eau, les analyses réalisées sont les analyses physico-chimiques, microbiologiques et la détermination des éléments traces métalliques.

I.2.1 L'analyse physico-chimique

L'analyse physico-chimique a concerné 1 échantillon d'eau de boisson sur l'aire d'habitation (EPY1), 2 échantillons d'eau de traitement au cyanure [un au début du traitement

(CYN1) et l'autre à la fin du traitement (CYN2)] et 2 échantillons d'eau de rivière (ERI et ER2). Les résultats de ces analyses sont notés dans le tableau n°4.

Tableau n° 4 : résultat des analyses physico-chimiques

Eléments analysés

Echantillon d'eau de boisson

Normes selon

l'OMS pour les eaux de boisson. (mg/l)

Echantillons d'eau de rivière

Echantillon de traitement chimique du
minerai

Normes de
déversement dans les
cours d'eau (mg/l)

EPY1

ER1 (mg/l)

ER2 (mg/l)

CYN2 (mg/l)

CYN1 (mg/l)

T°C

14,5

-

15,1

16,6

19,2

15,8

-

Ph

6,9

6,5- 8,5

8

8,9

9,5

9

-

Conductivité (uS/CM)

496

400

574

136

1245

2120

-

TDS (mg/l)

392

-

442

101

872

1613

-

turbidité(NTU)

0

-

62

13

11

25

-

Ammonium (NH4+ en mg/l)

0

0,1

1,46

1,37

3,87

0,28

1

calcium (Ca en mg/l)

62,4

50-150 CEE

18,4

16

24,8

20

500

Magnésium (Mg 2)

3,4

50- 150 CEE

24,8

13,4

8

119,1

200

Chlorures (Cl en mg/l)

27

250

34,1

14,2

87,9

448,7

600

Cyanures totaux (CN-)

0

0,0001

0

0,001

0,015

0,16

0,1

Dureté totale (TH en °F)

17

-

14,8

9,5

9,5

54

-

Dureté totale (en mg/lCaCo2)

17

-

148

95

95

54

-

Fluorures (F+ en mg/l)

0,02

0,0015

0,01

0

0,32

0,2

10

Fer total (mg/l)

0,06

500

1,57

9,55

0,09

3,45

20

Matières en suspension (mg/)

3

Absence

54

7

8

14

-

Nitrates (NO3 en mg/l)

5,3

50

19,8

40

44

50,5

40

Nitrites (NO2 en mg/l)

0,35

0,1

0,013

0,007

4,11

0,35

1

Phosphates (PO4 en mg/l)

0,15

-

0,87

0,28

0,15

0,2

0,8

Sodium (Na+ en mg/l)

20,2

150-200

38,2

8

186,8

418,8

300

Potassium (K+ en mg/l)

1

12

201,2

5,3

5,3

7,6

10

Sulfates (SO4 en mg/l)

4

250-400

0

8

270

335

600

Sulfures (S2 en mg/l)

0

-

0,02

0,002

0,002

0,049

0,2

Titre Alcalimétrique (TA°F)

0

-

0

0,1

3,8

2,2

-

Titre Alcal Complet (TAC
°F)

30,2

-

30,6

7

16,7

82,8

-

Carbonates (mg/l CO3)

0

-

0

12

45,6

26,4

-

Bicarbonates (mg/l HCO3

368,4

-

373,3

61

111

956,5

-

Source : enquête de terrain

- l'analyse physico-chimique de l'eau de boisson EPY1 montre qu'elle contient de la matière en suspension de l'ordre de 3 mg/l (tableau n°4). La conductivité est supérieure à la norme soit 496 uS/cm contre 400 uS/cm. En effet, les éléments en suspension contenus dans l'eau de puits augmentent sa conductivité à travers leur nature et leur nombre. Hormis ces éléments, l'eau de boisson EPY1 est très pauvre en éléments chimiques nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Il s'agit du magnésium, du chlorure, du fer, du magnésium, des fluorures et du sodium.

- dans les eaux de traitement au cyanure CYN1 et CYN2, il ressort une disparité dans la concentration des éléments physico-chimiques. En début du traitement, l'échantillon CYN1 contient des quantités élevées de cyanure totaux (0,160 mg/l), de nitrates (50,5 mg/l) et de sodium (418,8 mg/l). A la fin du traitement CYN2, ces concentrations baissent considérablement et souvent en dessous de la quantité maximale fixée par l'OMS. C'est le cas des cyanures totaux (0,015 mg/l) et du sodium (186,8 mg/l). La disparité de ces valeurs est due au caractère volatil du liquide cyanhydrique et à son infiltration depuis le début du traitement. A moins d'un mois d'intervalle, environ 0,145 mg/l de cyanure s'évaporent dans la nature. En ce qui concerne les nitrites, il y a une augmentation à la fin du traitement. Sa valeur est passée de 0,35 mg/l au début, à 4,11 mg/l à la fin. Cela est dû aux réactions chimiques entre le minerai et les composants des produits chimiques utilisés.

- l'eau de rivière ER2 contient 0,001 mg/l de cyanure totaux (CN-) contre une valeur nulle pour ER1. Ce dernier échantillon révèle 1,46 mg/l d'ammonium, 201,2 mg/l de potassium et 0,87 mg/l de phosphate. La quantité des autres éléments de ER1 et l'ensemble des éléments de ER2 sont inférieurs à la normale (tableau n°4). La présence du cyanure dans la rivière ER2 pourrait avoir pour cause l'usage de pesticides dans le jardinage. En effet, au bord de cette rivière le jardinage est bien développé mais absente au niveau de la rivière 2. Le caractère volatil du cyanure entraine son évaporation durant le ruissellement. Il pourrait aussi avoir pour origine la cyanuration effectuée sur les sites d'orpaillage.

I.2.2 l'analyse microbiologique :

Cette analyse a été réalisée sur 5 échantillons d'eau de boisson, soit 1 échantillon d'eau de forage (EF), 2 échantillons d'eau de puits d'orpaillage abandonnés (EP1 et EP2) et 2 échantillons d'eau de puits de la zone d'habitation (EPY1 et EPY2). Toutes ces eaux contiennent des polluants fécaux mais à des degrés différents (figure n°4).

Figure n° 4:degré de pollution biologique des eaux de boisson sur le site

Source : enquête de terrain

Comme présenté sur la figure n°5, les cinq échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EP2, EPY1, EPY2) ont respectivement 13, 71, 63, 62 et 83 coliformes totaux. Ces échantillons contiennent aussi des coliformes thermo-tolérants dont le nombre est compris entre 28 et 37 contre 4 coliformes thermo-tolérants pour l'eau de forage (EF). Les quatre échantillons contiennent 3 à 7 Escherichia Coli, contre une valeur nulle dans l'échantillon du forage (EF). Les streptocoques fécaux quant à eux sont absents dans tous les échantillons. Par rapport aux valeurs enregistrées, les échantillons EP1 et EPY2 contiennent plus de coliformes totaux avec des quantités respectives de 86 et 71. Dans l'ensemble, tous les puits présentent un taux élevé en ces différents polluants fécaux sauf l'eau de forage situé à plus d'un kilomètre du site. Cela est dû à la proximité des douches, à l'absence d'infrastructure d'aisance, à la mauvaise gestion des déchets et à l'état non protégé des puits d'alimentation en eau de consommation. Le forage étant mieux protégé, la pollution par ruissellement est faible et voire nulle. D'où la faiblesse des polluants fécaux dans ce point d'eau.

I.2.3 La détermination des éléments traces métalliques

Huit (8) échantillons ont été analysés dont 4 échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EPY1, EPY2), 2 échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2) et 2 échantillons d'eau de traitement du minerai (1 à la fin du traitement au cyanure CYN2 et 1 échantillon d'eau de

traitement au mercure dans les hangars E1). Les différents métaux détectés sont le cuivre, le chrome, le cadmium, le nickel, l'arsenic et le mercure (tableau n°5).

Tableau n° 5: résultat de la détermination des éléments traces métalliques dans l'eau

Métaux
identifiés

EF

EP1

EPY1

EPY2

Normes
selon
l'OMS pour
les eaux de
boisson

ER1

ER2

E1

CYN2

Normes
de
déversem
ent dans
les cours
d'eau
(OMS)

Cuivre
(mg/l)

<0,005

<0,005

<0,005

<0,005

1

<0,005

<0,005

<0,005

6,142

1

Chrome
(mg/l)

<0,002

<0,002

<0,002

<0,002

0,00005

<0,002

<0,002

<0,002

0,147

2

Cadmiu
m (mg/l)

<0,002

<0,002

<0,002

<0,002

5

<0,002

0,008

<0,002

<0,002

1

Nikel
(mg/l)

<0,005

0,038

0,063

5,323

0,00005

0,015

<0,005

<0,005

5,501

2

Arsenic
ug/l

0,00

0,00

0,00013

0,00194

0,050

0,00035

0,00

0,00093

0,00357

0,00005

Mercure
ug/l

0,00305

0,00222

0,00408

0,00252

0,001

0,00157

0,00081

0,00365

0,00439

0,0001

Source : enquête de terrain

Dans les eaux de boisson EF, EP1, EPY1 et EPY2, le Nickel et le mercure sont largement supérieurs aux normes de 5.10-5mg/l et 0,001mg/l. Toutes les eaux de boisson sont ainsi contaminées par le mercure et le nickel. Ces polluants ont pour origine la roche mère mais aussi et surtout la mauvaise gestion du mercure sur le site. Cette mauvaise gestion engendre une évaporation du mercure, un transport par le vent et les eaux de pluie et un dépôt dans les eaux de surface et les puits.

Les eaux de rivière (ER1 et ER2) contiennent du mercure en excès. Seul ER1 dépasse la norme d'arsenic pour l'évacuation des eaux dans les rivières (tableau n°5). Ces quantités s'expliquent par le transfert à partir des roches environnantes et par le ruissellement des eaux en provenance des sites d'or.

Dans les eaux de traitement E1 et CYN2, la quantité élevée de nickel, d'arsenic et de mercure s'expliquent par un transfert à partir du minerai traité.

Toutes les eaux de puits sont impropres à la consommation, car certains éléments microbiologiques, métalliques et physicochimiques dépassent les quantités requises pour les eaux de boissons. La quantité de produits chimiques et de métaux lourds dépasse aussi

largement les normes d'évacuation des eaux usées dans les cours d'eau. D'où la contamination des cours d'eau du département.

La contamination de la faune intervient avec l'absorption de ces eaux contenant des métaux lourds et des polluants chimiques. Celle des humains est faite à travers la consommation de ces produits environnementaux de qualité douteuse (GUENE O. 1999).

II. LES RISQUES SANITAIRES LIES A L'ORPAILLAGE

L'orpaillage expose ses acteurs à des risques divers. Selon l'étape de l'exploitation, on distingue les risques encourus par les « creuseurs », les transformateurs mécaniques, les laveurs et raffineurs, ainsi que les risques encourus par les employés de la cyanuration.

II.1 : les risques encourus par les « creuseurs » de puits

Les moyens d'extraction utilisés par les « creuseurs » les exposent à des menaces. Les dangers physiques majeurs des creuseurs sont les risques d'asphyxie par gaz de motopompes ou de dynamite et les risques d'éboulement de puits et de galeries. En effet, l'usage de la motopompe et de la dynamite dégage des gaz toxiques polluants comme le gaz carbonique (CO2) et l'azote qui appauvrissent la qualité de l'air et de l'eau des puits. En zone de montagne où les roches sont généralement plus dures, les éboulements sont facilités par le dynamitage qui fragilise le substrat. Dans les zones basses par contre, ils sont dus à la tendresse des roches. Ces accidents font plus de victimes pendant et en fin de saison pluvieuse pour cause du non respect des dates de fermeture officielle des sites d'orpaillage. Généralement, ceux qui perdent la vie dans les éboulements sont les « Topomanes ». Ces derniers sont des orpailleurs qui entrent dans les puits, souvent abandonnés, en l'absence de cordes de secours. Ils sont considérés par les autres comme des pilleurs de filon. L'asphyxie quant à elle touche tous les « creuseurs ». Elle est plus fréquente car l'usage de la motopompe est régulier. Les individus les plus touchés par les asphyxies sont ceux qui mettent en marche la motopompe dans le puits et ceux qui y entrent quelques minutes seulement après son arrêt. Les cas d'asphyxie sont souvent bénins, mais peuvent entraîner des pertes en vie humaine. C'est le cas en 2009 où 6 personnes ont perdues la vie sur une même ligne (ligne de Dagara) par asphyxie. Les victimes d'accidents bénins sont soignées en les faisant boire du lait concentré sucré.

Les victimes d'asphyxie et d'éboulement sont gardées secret depuis la noyade des 35 « creuseurs » sur le site de Konkera dans le Noumbiel en août 2008. Ces accidents ne sont observés que chez les creuseurs, mais il peut arriver que des visiteurs (vendeurs ambulants)

fassent partie de ces victimes d'éboulement. Le poids exercé par ces derniers sur les parties externes des galeries peut engendrer l'effondrement des puits en entraînant les visiteurs au fond du gouffre.

Outre ces accidents, les creuseurs sont confrontés à la poussière et à l'humidité. La faiblesse des moyens de protection (figure n°5) facilite l'absorption de cette poussière.

Figure n° 5: moyen de protection des creuseurs

% 100

60

40

20

80

0

Cache-nez

gans

Moyens de protection

pas de protection

Source : enquêtes de terrain

Pour les enquêtés, l'état des puits (manque de lumière et d'aération) ne les encourage pas à utiliser des moyens de protection. Les seuls moyens sur le site d'extraction restent le cache-nez et les gans. Les taux d'usage sont respectivement de 2,9% soit 1 personne sur 35 enquêtés et 14,3% soit 5 personnes. Ces moyens ne sont utilisés qu'à l'extérieur des puits.

La poussière absorbée et l'humidité constante dans les puits les exposent à des maladies respiratoires aiguës. Cette poussière dégagée par le fonçage des puits est directement inspirée par les creuseurs. Les particules grossières se déposent dans les poumons et entraînent des maladies respiratoires. En plus de la poussière du fonçage, les ouvriers de puits travaillent souvent dans la boue ou dans l'eau de la nappe phréatique. Après 12 heures de travail dans l'humidité, ils se reposent au bord des puits, à même le sol et dans la fraicheur par manque d'habitat à proximité. La constance du travail dans la boue les expose à une absorption cutanée des éléments chimiques constitutifs des roches. Aussi, sont exposés les « creuseurs » aux piqures des bestioles qui ont pour refuge les puits et les galeries pendant la saison des pluies.

En somme, les « creuseurs » de puits sont exposés aux éboulements, aux asphyxies, à l'absorption cutanée des éléments constitutifs des roches, à la fraicheur, à la poussière du minerai et aux morsures de reptiles.

II.2 les risques encourus par les transformateurs mécaniques

A l'image des creuseurs, très peu sont les préparateurs mécaniques qui utilisent un moyen de protection. Sur les 30 enquêtées, seulement 4 personnes soit 13,4% se protègent avec des lunettes ou un cache-nez. Ce pourcentage ne concerne que les meuniers, la protection chez les concasseurs étant nulle. La poussière soulevée lors du concassage est directement inspirée par les concasseurs. Ils sont sujets de blessures par marteau ou par projection du minerai concassé. Les jets de pierre, bien que prévenus par l'usage de noeud de sac, entraînent souvent des blessures des membres et des yeux. Le faible taux de protection des meuniers favorise une absorption continue de la poussière et du mercure venant du minerai. Aussi, sontils sujets d'une exposition continue à la fumée de la machine et du polissage de certaines de ses pièces. En effet, la fumée du polissage de certaines pièces « la melle », dégage une fumée très toxique causant des problèmes de respiration chez les mouliniers.

Les concasseurs sont surtout exposés à la poussière et aux projections de pierres. Quant aux mouliniers, en plus de la poussière, ils sont exposés à la fumée, aux vapeurs mercuriques qui se dégagent lors du broyage des rejets et aux blessures dues aux accidents de démarrage.

II.3 les risques encourus par les laveurs du minerai et les raffineurs

C'est dans la concentration que le mercure est utilisé pour la première fois dans la chaîne d'extraction de l'or filonien. Le risque majeur à ce niveau, est l'absorption cutanée et orale du mercure lors de l'amalgamation or-mercure. L'usage prolongé de l'eau, les petites blessures sur les mains des suites d'accidents de travail et le fait de frotter l'amalgame ormercure à main nue (photo n°13), fragilisent les mains de l'amalgameur et augmente le degré d'absorption cutanée du mercure.

60
Photo n° 13: amalgamation or-mercure du concentré à main nue

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

Avant de le brûler au chalumeau, l'amalgame est pressé à l'aide d'un mouchoir afin d'éliminer l'eau qu'il contient. Cette eau est aspirée par certains laveurs, d'où une absorption orale du mercure. Le mélange soulève de la poussière qui est respirée par ces acteurs. Le seul moyen de protection est le foulard. Le taux de protection reste aussi faible dans cette étape du traitement. Il s'élève à seulement 3,2% soit 1 personne sur un total de 31 enquêtés. Dans les hangars de traitement, les laveurs ne sont pas les seuls exposés au mercure. En effet, les détentrices de hangar qui aident les laveurs avec de l'eau et du matériel, travaillent avec leurs enfants à bas âge (moins de 5 ans). Ces femmes disposent, sous leurs hangars, de boules de mercure dans des sachets plastiques qu'elles donnent aux clients en cas de déficit. Ces boules constituent un danger pour les enfants qui peuvent les avoir accidentellement à leur portée. Les rejets qui sont la propriété de ces femmes et les concentrés obtenu du lavage des haldes sont additionnés à du mercure qu'elles mélangent à mains nues avant la mouture. Ces actions exposent les laveurs, les femmes et leurs enfants ainsi que les riverains à l'absorption cutanée et nasale du mercure. Il arrive parfois que les détentrices de hangars utilisent les bassines qui ont servi à l'amalgamation pour la vaisselle. Cette pratique entraîne aussi accidentellement une absorption orale et cutanée du mercure par les propriétaires de hangar et les riverains.

L'amalgamation est généralement suivie du raffinage par les acheteurs. Les propriétaires de l'or extrait, assistent au raffinage pour éviter tout vol. Ces personnes (acheteurs et vendeurs) sans aucune protection, sont exposées à la vapeur mercurique qui s'échappe. Ce gaz mercurique dégagé sous l'effet de la chaleur est très nocif pour les hommes, les animaux et l'environnement. Les raffineurs sont les plus exposés du fait de leur proximité avec le gaz.

L'absorption nasale est souvent à long terme la cause de troubles comportementaux chez les raffineurs surtout.

II.4 les risques encourus par les employés de la cyanuration

Après la concentration des différents minerai, les rejets sont traités au cyanure afin d'y extraire les fines particules d'or. Les employés de cyanuration manipulent quelquefois les produits chimiques (cyanure, acides) sans protection contre les gaz toxiques, ni les liquides cyanhydrique, sulfurique et nitrique (photos n°14). L'introduction des employés dans le bac contenant du cyanure, pour y extraire le zinc enrichi d'or, les expose à des dépigmentations et à une absorption cutanée des produits chimiques. La non maîtrise des réactions chimiques est souvent à l'origine d'explosion et d'incendies mettant en danger la vie des employés. Outre ces dangers, ils sont exposés à une absorption nasale des produits chimiques. Aussi, la majorité des employés vivent-ils sur les sites de cyanuration avec leur famille. Les habitants de ces lieux font leurs activités domestiques (photo n°15), à proximité des bacs de cyanuration et de l'évaporation des différents produits chimiques.

Photo n° 14: manipulation à mains nues du Photo n° 15 : femme préparant à

zinc dans un bain d'acide sulfurique environ 3 mètres des bacs de

Bac de cyanuratio

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

Ils s'exposent ainsi à l'inhalation des gaz de cyanure et des acides. Les bacs de cyanuration sont souvent mal ou pas bétonnés, engendrant l'infiltration des produits chimiques dans le sol. Ces actions (évaporations et infiltration) polluent les eaux de surface et souterraines ainsi que les cultures destinées à la consommation humaine. Après l'extraction complète de l'or dans le minerai, le rejet est abandonné dans la nature sans traitement préalable. En cas d'arrêt des travaux, le bac contenant le liquide cyanhydrique est ainsi abandonné. La consommation de

ce liquide cause la mort immédiate des ovins, des asins et des caprins des villages voisins. Les gaz toxiques issus du traitement avec les acides sont emportés par le vent au sein des habitants du site et des environs. L'inspiration de ces gaz cause dans l'immédiat une toux chronique.

III. LES RISQUES LIES AUX CONDITIONS DE VIE

En fonction des conditions de vie, on identifie le risque d'incendie, les risques liés à l'eau et à l'alimentation et le risque lié à la consommation d'amphétamines.

III-1 Les risques d'incendie

Le caractère mobile des orpailleurs fait qu'ils se construisent des habitats de fortune leur permettant de se déplacer sans avoir à laisser de bien matériel sur le site. En effet, bien qu'étant recouvert par du plastique (photo n°16), ces habitats de Seko restent fragiles et exposent ainsi ses occupants aux vents froids. Ce type d'habitat, dans une zone où la pluviométrie est abondante, confronte ses occupants aux vents froids des périodes fraîches, à la poussière de l'harmattan ainsi qu'aux pluies accompagnées de vents violents des saisons pluvieuses. En outre, le risque d'incendies est très élevé surtout pendant la saison sèche en raison des vents et de la nature des matériaux de construction.

Photo n° 16 : l'habitat orpaileur

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009

Le site d'orpaillage de Fofora est connu pour les incendies criminels qui font beaucoup de victimes. Dans la plupart des cas, les incendies font des victimes sur le plan vital et financier. C'est le cas de l'incendie de janvier 2006 qui à causé la perte d'environ 100 millions de francs CFA. Les incendies sont soit volontaires soit involontaires. Les incendies volontaires sont souvent dus à des règlements de compte entre hommes pour des questions de rivalité. Le

garçon malheureux avec l'aide de ses amis mettent le feu au domicile de la fille en question. Quant aux incendies involontaires, ils sont causés à des moments d'inattention des ménagères lors de la préparation des repas, ou par l'explosion de bouteilles de gaz servant à l'alimentation des congélateurs. Sous l'effet du vent, le feu non maîtrisé se propage rapidement dans les autres habitats.

III-2 Les risques liés à l'alimentation

Il s'agit du risque lié à l'utilisation de l'eau et à la consommation des aliments.

III-2.1 le risque lié à l'eau

L'eau est un élément indispensable à la vie. Par la variation de sa qualité, elle peut être un facteur de maladie. Sur les sites d'or où le problème d'eau potable est crucial, les populations sont contraintes à la consommation d'eau souillée pouvant engendrer des pathologies. A travers le mode de vie et les activités sur le site, les eaux de puits sont infectées par les organismes microbiologiques, physicochimiques et les éléments métalliques.

L'absence d'infrastructures hygiéniques, la proximité des douches publiques par rapport aux puits augmentent le risque de contamination microbiologique. Pour avoir une protection optimale des puits d'eau de boisson contre les eaux de toilettes, une distance minimale est exigée. Selon TANDIA A. et al. (1999) cités par YAMEOGO S. (2008), cette distance minimale puits/latrines est de 48 mètres. Cependant, la plupart des toilettes publiques du site sont à une moyenne de 4 mètres des puits (EPY2 photo n°17). Cette pollution s'explique aussi par la mauvaise gestion des ordures ménagères, l'état non protégé des puits et l'absence d'infrastructures d'aisance amenant les individus à se soulager non loin du site.

Photo n° 17 : puits alimentaire à
proximité des douches de fortune

Photo n° 18 : eaux de puits servant au
lavage des haldes et à la boisson

Puits

Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010

En effet, les déchets sont transportés par le vent et les eaux de pluie dans les puits d'approvisionnement situées dans le campement et dans la zone d'extraction. La plupart des puits en zone d'extraction servent à la fois au lavage du minerai et à la boisson (photo n°18). Cela facilite le drainage d'un grand nombre de polluants microbiologiques par l'eau de lavage. La présence de plusieurs microorganismes augmente le risque d'infection d'origine hydrique. Selon PETELON J.L ZYSMAN K. (1993), la présence d'un petit nombre de coliformes (1- 10/100 ml) dans les eaux souterraines non traitées n'a une signification réduite sur le plan sanitaire, que lorsqu'elle s'accompagne de coliformes fécaux ou thermo-tolérants. Pourtant, l'analyse microbiologique révèle à la fois une présence de coliformes totaux, de coliformes thermo-tolérants et d'Escherichia coli. La présence de ces différentes bactéries est souvent indicatrice de la présence de certains virus nocif pour la santé. Une seule absorption de l'eau infectée par ces bactéries peut entraîner la contamination.

Dans leur composition physicochimique et métallique, les eaux du site sont impures à la consommation. Ces eaux contiennent des éléments chimiques issus du traitement, des différents hydrocarbures et des piles usées. Elles contiennent aussi des métaux lourds dont l'accumulation à long terme dans l'organisme peut entraîner des cancers.

Les eaux analysées sont impropres et consommées par la majeure partie des orpailleurs. A titre d'illustration, sur les 35 ouvriers enquêtés, 26 creuseurs soit 81,3% consomment l'eau de puits sur les sites d'extraction et d'habitation. Par contre, 2 préparateurs mécaniques sur 35 soit 6,7% seulement consomment ces eaux. Concernant les laveurs, environ 18 individus soit 58,1% boivent l'eau des puits. Plus de 8,6% soit 8 sur 35 personnes enquêtées hors de leur lieu de travail, consomment l'eau des puits. Quant aux acheteurs installés dans le comptoir, 6 personnes sur 10 affirment boire l'eau minérale vendue sur le site en provenance de Gaoua. Cependant la réalité est tout autre sur le terrain. Car selon les observations, excepté les raffineurs, presque 96% des orpailleurs utilisent régulièrement l'eau de puits pour la boisson, les travaux domestiques et la restauration.

En plus du risque sanitaire hydrique lié à la consommation, la stagnation des eaux de toilette (photo n°19), constitue également des comportements à risque, car elles constituent des nids de larves de moustiques, vecteurs de nombre de pathologies comme le paludisme, la dengue et la fièvre jaune. Le risque lié à la stagnation de l'eau est l'apparition et la persistance des maladies vectorielles.

65
Photo n° 19: eau de toilette favorable au développement des moustiques

Cliché : SAWADOGO Edith, juillet 2009

En plus des eaux de toilette, les puits d'orpaillage abandonnés après le fonçage, constituent des nids de vecteurs pathologiques. Ces puits retiennent les eaux de pluies et de la nappe phréatique, constituant de ce fait des nids d'anophèles femelles.

La pollution des nappes souterraines en microorganismes, en éléments physicochimiques et en métaux lourds, affecte les puits des villages voisins. Cela expose aussi les autochtones d'une manière ou d'une autre aux risques sanitaires hydriques.

III-2.2 les risques liés à l'alimentation

La pollution des eaux se répercute sur l'alimentation des orpailleurs. En effet, l'eau infectée des puits d'orpaillage abandonnés est utilisée dans le campement et sur l'aire de l'extraction pour la cuisine.

Dans les restaurants du campement minier, les eaux des puits non protégés sont utilisées pour les travaux domestiques. En plus de l'état souillé de l'eau, la viande et le poisson sont fumés devant les restaurants sur des blocs de pierre et à même le sol. Des condiments sont souvent étalés à proximité des ordures ménagères. L'insalubrité des environs est transportée sur ces denrées destinées à la consommation.

Sur l'aire d'extraction, en plus de la consommation d'eau infectée, le menu reste monotone. En effet, durant le fonçage dans les puits, les « creuseurs » se nourrissent uniquement de haricot et de riz encore appelé « bantarè ». Cette nourriture est préparée par les jeunes garçons de moins de 15 ans dans l'insalubrité. L'invariabilité du menu et les conditions d'insalubrité alimentaire exposent les orpailleurs à la malnutrition et aux maladies digestives.

III.3 La consommation des amphétamines

Les orpailleurs surtout les "creuseurs" consomment des amphétamines pour accroître leur force physique. Ces produits sont pour la plupart des dopants dont la prise régulière entraîne une dépendance. Selon (MÉGRET Q. 2007, p 19) la dose prise représente à la fois la puissance physique et la force mentale mises à l'épreuve durant l'effort, « chacun cherche ce qui va l'arranger en expérimentant différents cocktails et assortiments censés rendre invulnérables». Selon un vendeur de comprimés du site, l'amphétamine le plus consommée est le bleu-bleu encore appelé E 14 à cause de sa capacité à apporter de la force physique. En plus de ces amphétamines, le tabac, les liqueurs (alcools frelatés), le nescafé, le cannabis sont consommés par les « creuseurs ». Ces produits donnent selon eux, la force physique, le courage d'affronter l'obscurité, le gouffre, les vertiges et même la mort. La consommation des alcools frelatés surtout à sec et des amphétamines est une des causes des troubles de comportements. Ces produits les rendent agressifs, vulnérables aux accidents de la voie publique, aux maladies, aux éboulements, au vagabondage sexuel qui les exposent aux IST et au VIH/SIDA.

Les différents comportements à risque qui se résument à l'absence de protection durant les travaux d'extraction de l'or, à la mauvaise gestion des rejets de traitements chimiques, à une alimentation monotone, au manque d'hygiène générale et individuelle et à la consommation des amphétamines et de la drogue. Ces comportements à risque sont sources de maladies aussi bien pour les orpailleurs que pour les populations des villages voisins. L'ampleur du risque varie selon l'activité et le degré d'intervention de l'orpailleur dans les différentes étapes de l'extraction de l'or. Les creuseurs courent le plus de risque car ils interviennent ou assistent dans presque toutes les étapes de l'extraction de l'or.

CHAPITRE V. LES MALADIES RENCONTREES SUR LE SITE D'OR
DE FOFORA

Les maladies rencontrées sur le site de Fofora sont diverses. Ces maladies ont été régroupées en 3 catégories. Il s'agit des maladies émanant de l'orpaillage, des maladies liées aux conditions de vie et des maladies comportementales.

I. LES MALADIES EMANANT DE L'ORPAILLAGE

D'une façon ou d'une autre, l'orpaillage est à l'origine de l'apparition et de la persistance des maladies sur le site. Les maladies qui sont directement causées par l'orpaillage sont les blessures traumatiques, les Infections Respiratoires Aiguës et les maladies dues aux produits chimiques utilisés dans le traitement.

I.1 Les blessures traumatiques

Les blessures traumatiques sont causées par un choc ou un coup reçu par un individu. Elles sont fréquentes chez les creuseurs et les transformateurs mécaniques. Parmi les 131 enquêtés individuellement, 10 personnes soit 7,6 % souffrent fréquemment de blessures traumatiques. De cet effectif, 30 % sont des creuseurs, 30 % des transformateurs mécaniques, 20% des enquêtés hors de leurs lieu de travail (tableau n°14 annexe). Les 20 % sont des laveurs qui ont généralement des plaies non traumatiques dues à une longue durée des mains dans l'eau. Ce mal est soigné avec du henné et du citron. Parmi ceux qui souffrent de traumatisme, les creuseurs sont les plus exposés du fait de leur présence dans presque toutes les étapes de l'orpaillage. Les causes de ces traumatismes sont les chutes d'outils de travail, les éboulements, l'écrasement des doigts lors du concassage du minerai et les défauts de fonctionnement des moulins. Ces traumatismes sont accrus par la fatigue et la durée du travail (12 heures pour le creuseur, 10 heures pour le meunier et un temps variant pour le concasseur et le laveur selon la quantité du minerai).

Les traumatismes par chutes de matériel de travail sont fréquents pendant les travaux tandis que ceux causés par les éboulements sont plus fréquents en fin de saison pluvieuse. Pendant cette période, en moyenne 3 cas d'éboulement sont enregistrés par la police départementale. Selon cette même source, la sécurité est souvent interpellée pour des traumatismes souvent mortels de suite d'éboulement. Les victimes de ces éboulements sont surtout ceux qui risquent leur vie à la recherche de l'or dans les puits abandonnés suite à une

inclinaison ou un éboulement. Ces derniers, appelés couramment « topomane » par les orpailleurs, sont considérés comme des voleurs et leur mort dans les puits les préoccupe peu. Selon les témoignages, la mobilité de l'orpailleur fait que sa disparition dans un puits n'est pas aussitôt remarquée. Ces victimes sont souvent abandonnées dans le puits où a eu lieu le drame. Ce puits est abandonné pendant un temps et les travaux reprennent après avoir simplement enseveli le corps dans un coin du puits. Ceux qui survivent sont ramenés clandestinement à leur domicile sans informer la police locale.

En plus de ces traumatismes directement liés à l'extraction du minerai, les traumatismes par Accident de la Voies Publique (AVP) et par Coups et Blessures Volontaires (CBV) sont fréquents sur le site et dans le département. Cela est en partie dû au fort taux de consommation d'amphétamines par certains orpailleurs. La fréquentation du département par les orpailleurs augmente les AVP, mettant en danger les habitants du département. En effet, la prise d'amphétamine, d'alcools frelatés et de bien d'autres excitants sont, selon un agent du centre médical de Kampti, la principale cause des accidents répétés dans le département. Selon la gendarmerie de Kampti, en 2009, il y a eu dans le département 4 cas d'accidents de la voie publique et tous étaient des orpailleurs. Pendant le trimestre de juillet à septembre 2009, la police de Kampti a enregistré 4 cas d'accidents de la voie publique. Dans ces cas recensés par la police du département, au moins un orpailleur était impliqué. Quant aux coups et blessures volontaires, la gendarmerie a enregistré en 2009, 29 cas dont 7 cas d'orpailleurs. La police quant à elle a enregistré 4 cas de CBV de juillet à septembre. Les 3 cas étaient des orpailleurs. Les CBV et les AVP sont en baisse par rapport aux années 2005 et 2006. En effet, à l'ouverture du site de Fofora en 2005 et 2006, la révolte des autochtones occasionnait des affrontements avec les orpailleurs. En 2007 par contre, avec la baisse des gains par la diminution des rendements des puits d'orpaillage et de la présence des forces de l'ordre sur quelques sites du département à l'image de Fofora, les AVP et les CBV ne cessent de baisser.

Dans le registre de santé du CM/Kampti, les traumatismes ont différentes causes selon que l'on soit sur un site d'or ou pas. Plus de 65% des souffrants d'un traumatisme sont des adultes hommes, 21% sont des adultes femmes, et seulement 14% ont moins de 14 ans (figure n°6).

Les causes des traumatismes de 98% des patients ayant pour origine un site d'or sont des blessures par pioche, pierres, matériels de travail, CBV ou par AVP. Ces blessés sont généralement des hommes de plus de 14 ans que l'on rencontre sur les sites dans les différentes étapes de transformation du minerai aurifère. Ces blessures sont perçues par les orpailleurs comme des accidents de travail sans importance. Par contre, dans les autres localités du

département, les victimes de traumatisme sont surtout des enfants ou des personnes âgées qui ont été blessées par des cornes de boeuf, des accidents de vélo, la daba ou par une chute d'un arbre, etc.

Figure n° 6: cas de Figure n° 7: nombre de traumatisme par an

traumatisme selon l'âge dans le département de Kampti

Source : CM/Kampti

Le nombre annuel de patients traumatiques a varié en fonction de l'âge depuis 2005 (figure n°7). A partir de la ruée de 2005, il y a une augmentation du nombre de patients hommes de plus de 14 ans jusqu'en 2006, puis une faible baisse en 2007. La diminution du nombre de patients dévient considérable en 2008 avant un léger rehaussement en 2009. En effet, 2006 correspond à la période d'intense activité où les puits des sites du département, surtout Fofora étaient peu profond et très productifs. L'intensité des travaux entraîne des blessures, d'où l'importance chiffrée du nombre de patients en 2006. En 2007 la baisse s'explique par une diminution des travaux. Les profondeurs inaccessibles et la découverte d'autres sites d'or dans les départements voisins, ont ralenti les travaux sur les sites du département de Kampti. Il s'en suit alors une baisse importante du nombre de patients traumatiques en 2008. Quant à 2009, une augmentation se fait sentir sur la figure. Cette augmentation résulte du déguerpissement des orpailleurs de certains sites d'or comme celui de Konkéra et des sites des autres départements de la province et du Ghana.

Ces traumatismes pour la plupart ne sont traités qu'en cas d'infection. Cela engendre un nombre élevé de malades de plaies infectées et un ralentissement des travaux par les malades.

I.2 Les Infections Respiratoires Aigües (IRA)

Les infections respiratoires aiguës sont majoritairement dues à des virus. On distingue les infections respiratoires basses et les infections respiratoires hautes dont la plus dangereuse est la pneumonie. Divers facteurs ainsi que les comportements à risque favorisent la propagation de ces infections. La poussière du minerai, la fumée venant des moulins, les gaz émanant des produits chimiques (mercure, acides sulfuriques et cyanhydriques), le froid, les vents frais et secs accroissent le développement des IRA. Parmi les 131 enquêtés, 46 personnes soit 35,1 % souffrent régulièrement d'IRA. De ce pourcentage, 43,5 % sont des creuseurs, 39,1 % des transformateurs mécaniques, 13,0 % des laveurs et 4,3 % des enquêtés hors de leurs lieux de travail (tableau n°14 annexe). Plus de 82,6 % sont des creuseurs et des transformateurs mécaniques. Cela est dû à leur exposition prolongée à la poussière et au froid par rapport aux autres acteurs. Les moyens de soins sur le site pour tous les orpailleurs sont les médicaments prohibés et la pharmacopée. Ils n'ont recours à un centre de santé qu'en cas de complication et de maladies des enfants. Sur les sites aussi bien que dans le département, les enfants de moins de 14 ans sont les plus exposés aux maladies respiratoires (figure n°8).

Figure n° 8: IRA en fonction de l'âge et du sexe

Source : CM/Kampti

Selon le registre de santé, les 50% des patients d'infections respiratoires sont des enfants de moins de 14 ans, 31% sont des hommes de plus de 14 ans et 19% sont des femmes. L'importance de l'effectif d'enfants malades est due à la fragilité des enfants et à leur fréquentation des centres de santé par le biais des parents.

Le fonçage et la transformation mécanique demandent beaucoup de forces physiques et un échange important d'air respiratoire. Cet air est constitué de matières en suspension telles que la poussière, la fumée, la vapeur de produits chimiques. Le dépôt de la poussière du minerai dans les voies respiratoires favorise le développement de la silicose chez les transformateurs mécaniques et les creuseurs. Durant toute l'année, les malades d'infections respiratoires sont fréquents. Tous les habitants du site souffrent fréquemment des IRA. En cas de tuberculose, certains patients refusent le suivi et quittent le site d'or pour leur village d'origine. Cela favorise une propagation des maladies infectieuses sur l'ensemble du territoire.

I.3 Les conséquences sanitaires des produits chimiques et des métaux
lourds

I.3.1 conséquence du cyanure, des acides sulfuriques et nitriques

Le cyanure agit très rapidement sur le corps des manipulateurs. La plupart de ceux qui font la cyanuration souffrent de brûlures sur le corps surtout sur les membres et le visage. L'inspiration du gaz issu de la réaction cyanure-acide nitrique, entraîne des toux chroniques pour les travailleurs, les habitants du site et des villages voisins. Les maux fréquents chez ces derniers sont les dermatoses (brulures) et les maladies respiratoires. Outre ces maladies que rencontrent les travailleurs sont exposés à la mort en cas d'ingestion du cyanure. En plus beaucoup d'animaux meurent peu de temps après la consommation de ces produits chimiques.

I.4.2 conséquences des métaux lourds contenus dans l'eau

Les métaux lourds se retrouvent dans les eaux de surface, les eaux souterraines, les récoltes, les poussières et la boue des puits. La consommation des métaux lourds à travers l'eau et les récoltes, l'exposition à la poussière peuvent entraîner des dépassements des doses maximales admissibles. Parmi les métaux lourds tels que le cadmium, le mercure, l'arsenic, le cuivre, le chrome et le nickel, c'est le cadmium qui présente le plus de risques, car les doses ingérées sont souvent proche des doses maximales journalières. En effet, le cadmium conduit à des maladies d'obstruction des poumons, des maladies rénales et des os fragiles.

Le mercure, produit chimique le plus utilisé par les orpailleurs, a des conséquences désastreuses sur les utilisateurs. En effet, à long terme, une exposition au mercure à des effets néfastes sur le système nerveux. Il entraîne des problèmes de coordination musculaire, de mémoire, des tremblements des membres et du corps, des délires et des hallucinations. Plus de deux cas de folies auraient déjà été observés chez les raffineurs du site. Ces victimes de maladies dégénératives sont ramenées dans leur village natal pour les soins.

La fatigue et les maux de tête sont aussi recensés au sein des orpailleurs. Cela est lié à l'endurance de leur activité et à l'inhalation de la poussière et des produits chimiques.

II. LES MALADIES LIEES AUX CONDITIONS DE VIE

Le manque d'infrastructures d'aisance, d'eau potables, la nature des habitats et la consommation d'amphétamines concourent à l'apparition et à la propagation de certaines maladies liées à l'eau et des maladies comportementales.

II.1 les maladies liées à l'eau

L'eau est un élément vital, mais peut aussi être à l'origine de plusieurs types de maladies. On distingue les maladies digestives dues à la consommation d'eau souillée et le paludisme dû à la stagnation de l'eau.

II.1.1 Les maladies digestives

Il s'agit de toutes maladies pouvant entraîner des troubles de l'appareil digestif et engendrant une évacuation anormale des selles. Elles sont causées par des bactéries, des virus ou des parasites qui vivent le plus souvent dans l'eau. On distingue les diarrhées non sanglantes, les diarrhées sanglantes, les parasitoses, les gastrites et les ulcères.

Le registre de santé révèle que les affections digestives les plus fréquentes sont respectivement les parasitoses, les diarrhées non sanglantes, les gastrites, les ulcères et les diarrhées sanglantes qui touchent aussi bien les orpailleurs que les non orpailleurs.

Ces maladies sont observées chez les différents acteurs du site. Sur les 131 enquêtés, 10 personnes soit 7,6 % souffrent régulièrement de problèmes digestives. Parmi les 10 personnes, 2 soit 20 % sont des ouvriers de puits, 10 % des transformateurs mécaniques, 40 % des laveurs de minerai et 30 % sont des personnes enquêtées hors de leur lieu de travail. En effet, ces maladies occupent une seconde place par rapport aux maladies traumatiques et les infections respiratoires. Ils sont exposés aux maladies digestives à cause du manque d'hygiène. Durant les travaux, les eaux malsaines des puits sont consommées et utilisées pour la cuisine par les creuseurs et les laveurs de stérile. Dans le campement, les eaux de puits infectées par les coliformes totaux, les coliformes termotolérants, les Escherichia coli, les streptocoques fécaux etc. (Tableau n°11 en annexe) sont aussi consommées. Aucun acteur du site n'est épargné par ces maladies. Dans une moindre mesure, les raffineurs qui consomment l'eau minérale sont les moins exposés. L'eau souillée apparaît ainsi comme un vecteur de transmission des maladies.

II.1.2 Le paludisme

L'eau stagnante insalubre est propice au développement de vecteurs du paludisme. En effet, le paludisme est une maladie parasitaire, la plus fréquente et la plus mortelle dans le monde. L'agent causal est le plasmodium, un parasite unicellulaire. C'est une maladie vectorielle dont le vecteur est un moustique, l'anophèle. L'agent pathogène accomplit une partie de son évolution dans l'anophèle et une partie dans le corps humain. L'anophèle femelle est un réservoir indispensable à la transmission et à la propagation du paludisme. Elle à deux cycles de vie. Une phase aquatique de 7 jours à 5 semaines selon les espèces, et une phase aérienne d'environ une semaine chez le mal, d'une à deux semaines pour la femelle. La majeure partie de la vie de l'anophèle se passe donc en milieu aquatique. La présence de retenues d'eau insalubre favorise sa prolifération. La population du site participe à leur prolifération à travers le dépôt de déchets ménagers, la stagnation des eaux de toilettes de fortune et celle des eaux de puits d'orpaillage abandonnés. L'ensemble des problèmes sanitaires rencontrés sur le site fragilise les orpailleurs et les expose au paludisme. Ce dernier est le premier motif de consultation des orpailleurs dans le Centre Médical de Kampti. Sur l'ensemble des enquêtés, 18,3% soit 24 individus souffrent fréquemment de paludisme. Les individus enquêtés hors de leurs lieux de travail représentent 54,2 % (13 personnes) des 18,3%, les laveurs 25% (6 personnes), les creuseurs 16,7 % (4 personnes) et 4,2% (1 personnes) de transformateurs mécaniques (tableau n°14 en annexe). L'usage d'une moustiquaire n'est pas un souci pour les orpailleurs. Les insecticides pouvant provoquer des incendies sont utilisés en lieu et place des moustiquaires.

III. LES MALADIES COMPORTEMENTALES

Ces maladies résultent des différents comportements qu'ont les orpailleurs. Elles sont généralement favorisées par la consommation des amphétamines, des alcools frelatés et de la drogue. Il s'agit des Infections sexuellement transmissibles (IST) et le SIDA.

III.1 Les IST dans le département

Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) sont des maladies qui se transmettent principalement par voie sexuelle. Elles se transmettent aussi de la mère à l'enfant lors de la grossesse ou de l'accouchement et par voie sanguine. La voie sexuelle est la plus courante sur le site. Dans le département ainsi que sur les sites d'orpaillage, les femmes de plus de 14 ans

sont les plus touchées. Les IST les plus fréquentes sont la gonococcie et le chancre mou. La présence d'orpailleurs infectés se repercutent su le nombre de patients du CM (figure n°9).

Figure n° 9 : évolution des cas d'IST dépuis 2005 selon l'âge et le sexe

Source : CM/Kampti

Les effectifs les plus élevés sont enregistrés en 2006 et en 2007 pour les deux sexes. Ces années correspondent aux années où le site de Fofora fonctionnait pleinement. En effet, avec le début de l'orpaillage en 2005, le désorde sexuel des orpailleurs sous l'effet de la drogue a facilité la propagation des IST. De 2005 à 2009, l'effectif des femmes soufrant d'IST était plus de 4 fois supérieur à celui des hommes de la même tranche d'âge, soit respectivement 1878 et 456 infectés (figure n°10).

75
Figure n° 10 : effectif des malades d'IST selon le genre de 2005 à 2009

1857

moins de 14 ans Adultes masculins Adultes féminins

456

2000

1800

effectifs des patients d'IST

1600

1400

1200

1000

800

600

400

200

0

40

Source : CM/Kampti

Le multipartenariat des hommes explique le taux élévé de femmes infectées par rapport aux hommes. En effet, les hommes du site ont plus d'une femme et plusieures amantes. La transmission de la mère à l'enfant est à l'origine de la contamination des moins de 14 ans. Cela atteste de l'ampleur du risque d'infection des femmes et des enfants. Les IST facilitent la transmissin du VIH/SIDA. Elles sont donc favorables à la transmission du VIH/SIDA.

III.2 le VIH/SIDA

La prostitution est un fait réèl sur le site de fofora. Elle favorise la transmission des IST qui facilitent la transmission du VIH/SIDA. La transmission du VIH/SIDA est conditionnée par la connaissance des moyens de transmission et de protection. Selon les prostituées étrangères (nigériannes), les précautions sont prises pour éviter le SIDA et les autres infections. Elles exigent la protection absolue à leurs clients. En plus de la prostitution, un autre type qui ne dit pas son nom y existe. Il s'agit du multipartenariat et du changement fréquent de partenaire. Les femmes les plus exposées sont les détentrices de hangar de traitement et les jeunes filles qui y sont employées. Pour avoir des clients, ces dernières sont obligées de devenir les maîtresses des orpailleurs. Un hangar sans jeunes filles est voué à la fermeture. Avec le temps et les multiples cadeaux de leurs amants, la protection n'est plus exigée. Un orpailleur peut être à l'origine de l'infection de plusieurs filles et vice versa. Dans la ville de Kampti, il

peut arriver que malgré la connaissance de la séropositivité d'un homme, une fille bien portante l'ait comme partenaire à cause de ses multiples cadeaux et de son apparence sainne.

De 2007 à 2009, sur 123 femmes dépistées dans le site de Fofora, 15 sont infectées, soit 11,4 % de séropositives chez les femmes dépistées et 5 cas indéterminés. Sur 91 hommes dépistés, 6 cas sont séropositifs soit 6,4 % des hommes dépistés et 2 cas indéterminés. Pour 100% (21 cas) de séropositif à Fofora, 15 individus soit 71,4 % sont des femmes et 29,6 % des hommes (tableau n°6).

Tableau n° 6 : résultats des campagnes de dépistage de 2007 à 2009 sur le site de Fofora

Lieu

Tranche
d'âge

Nombre de
dépistés

Résultats
positifs

Résultats
indéterminés

 

Fofora de
2007 à 2009

 

M

F

M

F

M

F

 

De 18 ans

00

04

00

00

00

00

04

18 à 49 ans

91

123

05

14

02

03

314

50 ans et
plus

03

03

01

01

01

02

6

Source : CM/Kampti

La tranche d'âge la plus infectée est celle de 18 à 49 ans. C'est la tranche la plus active sur le site. Le SIDA n'est pas craint pas les orpailleurs et certains n'y croient toujours pas. Cela facilite la propagation de cette pandémie.

Contre le VIH/SIDA, le personnel du Centre Médical et des particuliers procèdent à des sensibilisations et à des dépistages volontaires. La PROMACO qui intervient sur le site depuis 2005, sensibilise les orpailleurs sur les modes de transmission du VIH/SIDA, ses conséquences et ses modes de protection. Elle se charge aussi de la distribution des condoms. En plus de la PROMACO, d'autres structures organisent des sensibilisations audio-visuelles dans le même sens.

CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA

En plus des conséquences sanitaires, l'orpaillage a aussi des conséquences socioéconomiques et environnementales.

I. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES

On distingue les conséquences économiques et sociales.

I.1 L'impact économique de l'orpaillage

L'orpaillage est une activité rémunératrice qui favorise une importante entrée de devise. Il est plus bénéfique pour les orpailleurs que pour les autochtones, comme il l'est aussi bien pour les villages d'origine des orpailleurs que pour les villages d'accueil. Cette activité a permit aux orpailleurs de se prendre en charge ainsi que leurs familles. A partir de l'orpaillage, certains ont pu développer d'autres activités comme le commerce et l'élevage dans leur village d'origine. Parmi les orpailleurs, les propriétaires de puits, de hangars, les mouliniers et les raffineurs font plus de bénéfice dans l'orpaillage. Ceux qui creusent uniquement exécutent la partie la plus dure et la plus incertaine du travail et ont souvent le salaire le plus bas de la chaîne. Les raffineurs et les patrons qui financent le travail des creuseurs sont les premiers bénéficiaires. Les « creuseurs » sont obligés de vendre leur or à ces derniers qui fixent le prix d'achat en dessous du cours mondial. Néanmoins, certains arrivent à faire de grandes découvertes et à avoir des gains importants. Ces derniers deviennent des patrons à leurs tours et/ou des acheteurs d'or. En fonction de la richesse du minerai lavé sous un hangar, les femmes font de bonnes affaires avec la vente des rejets. Tous ces gains sont investis dans les villages natals des orpailleurs.

Dans les villages abritant les sites d'or, l'entrée de devise est très faible. En effet, les montants fixés par les autorités communales de Kampti ne sont jamais atteint à cause du caractère informel de l'activité. Durant 2009, l'orpaillage a contribué pour environ 1 000 000 CFA au budget communal de Kampti sur 4 000 000 CFA prévu par la mairie. L'orpaillage n'a par favorisé la construction d'infrastructure ni une amélioration des conditions de vie dans le département. Au contraire, la vie y est devenue plus chère par rapport aux autres localités où il n'y a pas d'orpaillage. Il profite ainsi plus aux villages d'origine des orpailleurs qu'aux villages abritant les sites.

I.2 L'impact social de l'orpaillage

Les sites d'or sont des milieux dangereux où la moralité fait défaut. La présence des orpailleurs a de l'influence, surtout négative sur les populations d'accueil. En plus des aventuriers, on y rencontre des anciens prisonniers et des proxénètes. Ces groupes sociaux, immoraux pour la plupart, concourent à la dépravation des moeurs.

Selon les témoignages, l'existence des sites d'orpaillage dans le département a favorisé la déscolarisation des écoliers et des lycéens qui préfèrent concasser le minerai contre de l'argent. Cela est d'autant plus vrai que l'on rencontre à Fofora des enfants de moins de 15 ans qui ont abandonné l'école pour le concassage. La saleté attirant l'or selon les orpailleurs, certains ont des rapports intimes avec les filles dans les puits d'orpaillage contre d'importantes sommes d'argent. Le sang menstruel est acheté à des fins mystiques pour attirer l'or.

L'existence de l'orpaillage a causé la discorde dans beaucoup de familles, car les femmes décident de quitter leurs enfants et leur mari pour s'aventurer dans les sites. Il a également entraîné la discorde entre les enfants des propriétaires terriens qui se disputent les limites des champs où les puits d'or sont à cheval sur deux champs. A cause de l'orpaillage, les espaces rituels ne sont plus respectés. Cela engendre des conflits entre les orpailleurs et les autochtones et la perte des valeurs traditionnelles et morales dans le département.

II. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL

L'impact de l'orpaillage sur l'environnement s'observe sous deux volets. Il s'agit de la pollution et la déforestation.

II.1 La pollution

La pollution se répercute sur les sols, les eaux et l'environnement. Les minerais traités sont pollués par les détergents, les hydrocarbures ainsi que le mercure, le cyanure et les acides utilisés lors des différents traitements. Les sols analysés révèlent une pollution du sol en chrome et en cadmium. Ces métaux ont pour origine la roche mère. Ces échantillons contiennent aussi du mercure et du cyanure issus des traitements chimiques de l'or. Ces métaux lourds contenus dans les minerais polluent et rendent le sol inapte à l'agriculture.

En plus de l'usage des détergents, du cyanure, des acides sulfuriques et nitriques, la mauvaise gestion des hydrocarbures contribuent à la pollution des sols. L'utilisation non contrôlée des produits chimiques entraîne la pollution de l'air par évaporation, des eaux de surfaces par ruissellement et des eaux souterraines par infiltration. Cette contamination des

eaux se répercute sur les végétaux par l'absorption des polluants par les plantes. De ce fait, la faune est contaminée par la consommation des végétaux infectés. La pollution de la nature a pour origine principale l'orpaillage à travers l'usage des produits chimiques et du retournement du sol. Les eaux évacuées après traitement ne répondent pas aux normes d'évacuation des eaux dans les cours d'eau. Les analyses d'eau de traitement après cyanuration CYN2 (tableau 4) révèlent une forte pollution en nitrates, nitrites, sodium, en cyanure totaux, en cuivre, en nickel. Ces différentes valeurs sont respectivement supérieures aux normes d'évacuation des eaux dans les cours d'eau. Les eaux de rivière ER1, ER2, l'eau de l'amalgamation or-mercure (E1) et l'eau de cyanuration CYN2 contiennent toutes une concentration excessive en mercure (tableau n°5). La présence du mercure dans les cours d'eau s'explique en partie par sa présence naturelle dans les roches, mais surtout par l'usage généralisé du produit dans les sites artisanaux du département. Les deux cours d'eau reçoivent l'eau de ruissellement du site de Fofora. Ce site et les autres du département sont à l'origine de la pollution chimique des rivières.

II.2 La déforestation

Elle est caractérisée par des poches de clairière définies par des lignes de puits d'orpaillage. Certains arbres sont déracinés de suite des travaux (photo n° 20). Autour du campement, on observe des arbres dépourvus de leurs branches. Il s'agit essentiellement du néré et du karité. Ces plantes restent ainsi durant un long temps infructueux. Après le passage des orpailleurs un environnement artificiel et inculte se crée. En effet, la concentration du minerai ou des haldes sépare les éléments grossiers des éléments fins. Les rejets fins sont compacts et imperméables à l'eau donc inaptes à l'agriculture tandis que les éléments grossiers ne retiennent pas l'eau et ne permettent pas le développement des végétaux (photo n° 21).

Photo n° 20 : karité déraciné par Photo n° 21: rejets de lavage des

l'orpaillage haldes incultes

Cliché : SAWADOGO Edith décembre 2009

La déforestation évolue avec la découverte de nouvelles lignes d'orpaillage. De même, à travers la coupe du bois pour la construction des habitats, la cuisine, l'agriculture et le soutènement, le site de Fofora favorise non seulement la déforestation dans les villages voisins mais aussi dans tout le département. Seule la cyanuration est considérée comme dangereuse pour l'environnement et la santé par les orpailleurs. Par conséquent, aucune action de préservation et de réhabilitation de l'environnement n'est entreprise. En plus, l'ignorance de certains autochtones traduit une certaine tolérance des actions sur la coupe du bois et l'usage des produits chimiques. Selon le conseiller du village de Gbelféléla, le retournement des sols et la cyanuration fertilisent le sol. Seul le coté économique de l'activité est perçu. Néanmoins, il reconnaît leur danger pour la santé humaine et faunique.

III. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS

L'orpaillage est une activité qui prend de l'ampleur dans le département de Kampti. La découverte d'un site d'orpaillage dans une localité engendre l'abandon de l'école par la majorité des élèves, une dépravation des moeurs, des divorces, un taux d'infection à VIH élevé. L'état sanitaire des orpailleurs et des populations se détériore à cause de la pollution progressive de l'environnement. Cette détérioration progressive compromet le développement socio-économique durable du département. De nouveaux sites sont fréquemment découverts et aussitôt abandonnés quand les gains sont faibles. Ces sites, du fait du retournement du sol et de l'usage des produits chimiques, restent durant des années inaptes à l'agriculture. Un usage des bio-accumulateurs comme le mercure et les métaux lourds polluent l'environnement à court, moyen et long terme. A la longue, la pollution de l'environnement peut favoriser l'apparition de maladies liées aux bio-accumulateurs comme le saturnisme. Après l'orpaillage, une grande partie du site de Fofora sera inapte à toute activité agricole si aucune action de désinfection n'est entreprise. Les populations autochtones seront sans doute exposées à la consommation d'eaux souillées par les polluants fécaux, les métaux lourds et les produits chimiques. L'après orpaillage sur les différents sites pourrait être une catastrophe pour les autochtones si aucune précaution n'est prise. Pour cela, il est urgent de trouver des solutions appropriées.

En effet, des mesures urgentes sont à envisager afin de préserver l'avenir du site de Fofora et du département. Toute amélioration des conditions sanitaires et environnementales est conditionnée par une sensibilisation des orpailleurs et des habitants des villages voisins ainsi

que du chef-lieu de département de Kampti surtout. Une simple sensibilisation des orpailleurs sans les autochtones serait vaine du fait de l'interaction qui existe entre eux.

Pour réduire les problèmes de santé sur le site, une prise de décision juridique de la part des autorités étatiques serait bénéfique. L'octroi d'un permis d'exploitation artisanale devrait être conditionné par la réalisation d'une étude d'impact environnemental et social. Une décentralisation du contrôle des sites d'orpaillage vers les départements par la mise en place d'un comité de suivi du respect des normes sur les sites d'orpaillage minimiserait les conséquences de l'orpaillage.

Le respect des normes de fonçage de 1,5 m entre deux puits consécutifs et une restauration des puits après fonçage et lavage du stérile devraient être exigé. Cela favoriserait la baisse des risques d'accidents par effondrement puis la pollution des eaux de surface par les métaux lourds et les produits chimiques. La restauration des puits empêchera aussi la stagnation des eaux servant de nids de vecteurs pathologiques. Après la fermeture, les puits doivent être recouverts de terre arable puis d'un éventuel reboisement des zones dénudées. Sur cette lancée les orpailleurs doivent s'organiser à faire des campagnes de reboisement annuelle durant les mois de fermeture du site d'or. Pour ce reboisement, il serait souhaitable d'utiliser des espèces dépolluantes, c'est-à-dire des plantes consommatrices de métaux lourds et d'autres produits chimiques.

Il faudrait récupérer les branches les plus résistantes ayant servi au soutènement des puits abandonnés ne serait-ce qu'au bord pour les utiliser dans les nouveaux puits, et recycler celles qui ne servent plus au soutènement pour des fins de bois de chauffe.

Il est nécessaire d'interdire l'usage de la dynamite afin de réduire la fragilisation du substratum et donc des éboulements. De même l'usage de la motopompe pour l'exhaure doit être fait avec plus de précaution en vu de diminuer la pollution directe des nappes par les hydrocarbures. Un temps minimum de 20 mn doit passer avant l'entrée des ouvriers dans les puits après l'exhaure ou le dynamitage afin d'éviter d'éventuelles asphyxies.

Le traitement au cyanure doit être purement et simplement interdit sur le site de Fofora. Depuis juin 2010, le cyanure est interdit sur le site. Ce qui est une belle initiative. Afin de parfaire cela, les rejets de minerai traité chimiquement doivent être neutralisés. Cette neutralisation consiste à arroser le tas avec une solution basique pendant 24h et le rejeter au bout de 4 à 6 mois. Le cyanure résiduel peut être éliminé par de l'hypochlorite de calcium avant tout rejet dans la nature.

Il faudrait veiller au respect de la parcellisation du site d'habitation et, à travers la police économique, à son respect rigoureux. Cela doit contribuer à délimiter les zones de traitement,

de logement, de restauration et de commerce. Un respect du réaménagement environnemental aura sans doute des conséquences positives sur la santé des orpailleurs et des populations des villages voisins.

Malgré la fermeture du site d'extraction pendant les mois de juillet, août et septembre, les efforts de soutènement des puits et galeries, les orpailleurs restent victimes d'éboulement. Une meilleure organisation des activités pendant cette période pourrait éviter certains dégâts. Cette organisation va consister en une surveillance et une alerte générale en cas de pluie ou de danger externe.

Sur le plan hygiénique, il faudrait conscientiser les orpailleurs sur l'importance de l'hygiène individuelle et collective. Ils devraient faire bouillir l'eau des puits avant toute consommation directe. Ce comportement contribuera à la baisse de l'infection bactérienne et parasitaire liée à l'eau. Les responsables du site devraient procéder à un traitement des eaux de puits pour éliminer certains métaux lourds.

Les creuseurs devraient emporter avec eux, sur les lieux de l'extraction, le matériel nécessaire à la vaisselle. Chaque individu devrait veiller à avoir une bonne hygiène corporelle. Cinq ans après l'organisation du site de Fofora, une organisation structurelle pertinente permettra une circulation plus aisée. La construction des habitats à au moins 2 mètres d'intervalle permettra d'éviter les incendies d'ampleur. Cette réorganisation doit tenir compte d'un dépotoir unique des ordures en aval du site. Une construction des logements et des toilettes en banco amélioré contribuerait à minimiser les incendies et la contamination des eaux souterraines. La construction des toilettes devrait se faire en aval du site et loin des puits alimentaires. Il faudrait creuser des puits et les couvrir afin d'éviter leur contamination par les eaux de ruissellement et le vent.

Pour l'usage du mercure, il faudrait faire comprendre ses méfaits et ses modes d'absorption dans le corps humain. Par la sensibilisation, on devrait amener les orpailleurs à éviter l'amalgamation par une personne ayant des blessures sur les mains. Cela pourrait amoindrir l'absorption cutanée du mercure à travers la main. Une amalgamation par frottement avec des instruments plus adaptés pourrait annuler cette absorption. Une proposition d'utilisation du « retort » à déjà été faite par M. ZONOU S.E en 2005 sur le site de MaménaFofora sans effet. Jusqu'à présent cet instrument reste inconnu par les raffineurs. Pour cela, il faudrait sensibiliser les acheteurs et insister sur les conséquences sanitaires et environnementales du mercure puis sur les bienfaits économiques et sanitaires du « retort ». Le « retort » est un instrument qui sert à brûler l'amalgame or-mercure dans un circuit fermé. Le gaz de mercure ne s'échappe pas dans la nature donc n'est pas absorbé par les raffineurs et

n'est pas emporté par l'air. Le mercure condensé dans est réutilisé pour d'autres amalgamations. Les entrées et les sorties de mercure doivent être contrôlées par un comité de gestion. Son stockage et sa vente devraient être canalisés.

Pour un meilleur suivi des maladies sur les sites d'orpaillage, il faudrait renforcer les capacités du Centre Médical (CM/Kampti) en moyens financier et matériel nécessaire au suivi et à la prise en charge des patients. Une notation du nom du site d'origine des patients orpailleurs permettra de suivre finement l'évolution des maladies sur les sites afin de prendre des décisions appropriées pour chaque site. Il faudrait faire cas de l'origine précis des orpailleurs dans le registre mensuel. Afin de faciliter l'accès à la médication, la mise en place d'une pharmacie ambulante par le CM/Kampti contribuerait à la baisse de l'automédication.

Dans le cadre de la lutte contre les IST/SIDA, des sensibilisations sont déjà faites sur le site d'or de Fofora par la PROMACO et d'autres structures oeuvrant dans ce sens. Une extension dans les villages voisins et dans le chef-lieu Kampti, permettra de toucher plus de personnes. Dans cette même logique, il serait nécessaire d'instaurer dans les écoles et le lycée de Kampti, un programme sur les inconvénients de l'orpaillage sur la santé et sur l'avenir du milieu physique et humain.

CONCLUSION PARTIELLE

L'orpaillage est une activité qui, par ses techniques d'extraction expose les orpailleurs et les populations environnantes à des risques induisant des maladies. Les analyses des éléments du milieu physique (eau et sol), mettent en exergue une contamination importante des eaux et des sols à travers l'usage des produits chimiques et le retournement du sol. Les conditions de vie sur le site favorisent la persistance de certaines maladies causées directement par l'orpaillage (IRA). Le manque d'infrastructures d'aisance et d'hygiène sur le site concourent à la pollution des eaux de boisson, d'où une exposition à des maladies digestives. Selon l'étape de l'exploitation du minerai, différentes pathologies sont recensées. Certaines maladies sont graves et la plupart des soins se poursuivent dans les villages d'origine du malade. Ainsi, du site d'orpaillage sont transmises des maladies comme les IST/VIH/SIDA, les maladies contagieuses, la tuberculose, les infections respiratoires aiguës, etc. L'impact des produits chimiques sur la santé et l'environnement est ignoré par la plupart des orpailleurs et des autochtones. Afin de lutter contre l'usage des produits chimiques sur le site, des mesures plus sévères doivent être prises. Une interdiction de l'usage des produits chimiques, une neutralisation des rejets après traitement ainsi qu'un contrôle plus rigoureux par la police économique permettront d'atténuer la pollution chimique. Aussi, un renforcement des capacités du Centre Médical augmenterait-il ses interventions sur les sites d'orpaillage du département.

CONCLUSION GENERALE

L'objectif principal de cette étude de l'« impact sanitaire de l'exploitation artisanale de l'or sur le site de Fofora » était de déterminer les facteurs qui ont engendré l'apparition et la persistance des pathologies dans le site d'orpaillage de Fofora. Pour atteindre cet objectif principal, la méthodologie adoptée a consisté en la réalisation d'enquêtes par questionnaire et par guides d'entretien ainsi qu'à des observations directes sur le site. Des échantillons d'eau et de sol ont été prélevés et analysés, afin de déterminer le degré de pollution des sols et des eaux par les produits chimiques ainsi que les déchets ménagers.

Les maladies rencontrées sont diverses. En plus des infections respiratoires aiguës et des blessures traumatiques, les asphyxies souvent mortelles, les maladies digestives, le paludisme, les IST et le VIH/SIDA sont fréquentes dans le site de Fofora. Ces maladies touchent aussi bien les orpailleurs que les populations environnantes. Le paludisme, les Infections Respiratoires Aiguës et les maladies digestives n'épargnent aucune couche de la population. Cependant les blessures traumatiques et les asphyxies sont surtout rencontrées chez les « creuseurs » de puits de mine. L'absorption cutanée et nasale du mercure est observée respectivement chez les laveurs et les raffineurs. Ainsi, la première hypothèse selon laquelle les maladies spécifiques au site de Fofora sont les Infections Respiratoires Aiguës et les blessures traumatiques se trouve partiellement infirmée car ce ne sont pas les seules maladies importantes sur le site.

Ces maux sont le plus souvent causés par les techniques d'extraction qui restent archaïques. Tout d'abord l'usage manuel des outils entraîne des accidents qui sont la cause de blessures traumatiques. Ensuite l'exhaure et le dynamitage polluent l'eau des nappes par le dégagement des huiles et de gaz toxiques lors de l'exécution des travaux. Enfin le manque de protection contre la poussière et les vapeurs des produits chimiques pendant le fonçage et le traitement favorise la propagation des maladies respiratoires d'une personne infectée à une autre saine. L'homme tirant ses aliments du milieu physique pollué, s'infecte par la consommation des denrées alimentaires et de l'eau contaminées. La seconde hypothèse selon laquelle les techniques d'extraction de l'or sont à l'origine de l'apparition des maladies est confirmée. En effet, ces techniques créent les conditions favorables à l'apparition de ces maladies.

Outre les techniques d'extraction qui favorisent l'apparition des maladies, les comportements des orpailleurs contribuent à faire persister certaines. Les maladies engendrées par la poussière, les produits chimiques et les métaux lourds dégagés lors du traitement du

minerai persistent à cause du mode de vie des orpailleurs. En effet, aucune protection n'est adoptée contre la poussière, les eaux de boisson ne sont pas traitées avant la consommation et la nature de l'habitat n'est pas améliorée pour éviter les incendies. Les amphétamines, les alcools frelatés et la drogue consommées par les orpailleurs pour une meilleure exécution des travaux, entrainent des comportements immoraux et les exposent à des infections et au VIH/SIDA. Ces comportements sont des risques car ils favorisent l'apparition et la persistance des maladies sur le site. Cela confirme donc la troisième hypothèse selon laquelle les comportements sur le site sont essentiellement des comportements à risque. Les risques identifiés sont fonction de l'activité et du mode de vie. Dans l'extraction filonienne, les « creuseurs » se trouvent dans presque toutes les étapes de l'extraction sont exposés aux différents risques rencontrés dans l'activité et dans leur milieu de vie.

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www.bumigeb.bf le 18-12-2008

www.mine.gov.bf consulté le 11-12-2008

ANNEXES

LES ANNEXES D'INFORMATION

Le questionnaire


· Questionnaire adressé aux exploitants des puits aurifères

Date de l'enquête

Identification de l'enquêter

Ethnie

Nationalité

Situation matrimoniale

Fonction sur le site

1. Quel type de minerai exploitez-vous ?

Filonien Alluvionnaire Éluvionnaire

2. Quels sont les outils utilisés ?

Marteau pioches pelle autres

3. Quels sont les étapes de l'exploitation ?

4. Quels sont vos moyens de protection au travail ?

Masque Casque Autres

5. Quelle est la profondeur minimum et maximum des puits d'orpaillage ? Minimum : 10m 20m 30m 40m

Maximum : 50m 70m 90m 100m

6. Quels sont vos moyens d'éclairage dans les puits et galeries ?

Torches à piles torches électriques

7. Où sont jetées les piles des torches usées ?

8. Pensez-vous que votre travail peut vous rendre malade ?

Oui non

Si oui comment ?

Si non pourquoi ?

9. De quoi souffrez-vous fréquemment ?

Toux diarrhée paludisme

10. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de santé ? Si oui dans quel centre ?

Si non comment vous soyez-vous en cas de maladie ?

11. Avez-vous souvent recours aux médicaments de la rue ?

Oui non

Si oui quels médicaments prenez- vous le plus souvent ?

Blé-blé Paracétamol cocaïne autres

12. Pensez-vous que ces produits ont des conséquences pour votre santé ?

Oui non

Si oui comment ?

13. Quelles sont les nuisances sur le site

-bruit - odeurs - poussière

14. Y a-t-il des enfants qui travaillent dans les puits ?

Oui Non si oui quelle tranche d'âge ?

Moins de 10 ans 11 à 15 ans 16 à 20 ans

15. Où vous restaurez-vous sur le site ?

En famille au restaurent

16. Que pensez-vous de l'hygiène du restaurant et des repas ?

17. Que pensez-vous de l'hygiène générale du site ?

18.

Vos conditions de travail vous satisfont ? Oui non

Si non que proposez-vous pour sont amélioration ?

19. Comment trouvez-vous la sécurité sur le site et au travail ?

20. Etes-vous souvent confrontés à des problèmes d'éboulement ?

A quelle fréquence dans le mois ?

Une fois deux fois plus de trois fois

21. A quoi sont dus ces accidents ?

22. L'orpaillage est-il une activité rentable ?

23. Quelle activité faites-vous en plus de l'orpaillage ?

24. Abandonneriez-vous l'orpaillage si vous faites un gain important ? Pourquoi ?


· Questionnaire adressés aux concasseurs et aux pileuses

Date de l'enquête Identification de l'enquêter

Nom

Prénom

Ethnie .

Nationalité

Situation matrimoniale

1. Quels sont les outils utilisés pour le pilage du minerai ?

Mortier machine à gasoil machine électrique

2. Quels sont les moyens de protestions ?

Gans casques masques

3. La poussière est-elle source de maladie ?

4. Quelles maladies peuvent-elle entrainer, selon vous ?

5. Habitez-vous sur le site ?

Oui non Dans quelles conditions ? Très bonne acceptable mois bonnes mauvaises

6.

Utilisez-vous une moustiquaire ?

7. Où vous restaurez-vous sur le site ?

Restaurant en famille

8. D'où provient votre eau de boisson ? Borne fontaine puits forage robinet

9.

Comment jugez-vous l'hygiène des plats et du restaurant ?

Assez bonne bonne acceptable mauvaise

10. Connaissez-vous des maladies liées à l'hygiène ?

Oui non

Si oui les quelles

11. Quels problèmes rencontrez-vous sur le site ?

Accident viole conflits vols à mains armées
Autres

12.

Parmi vous y a-t-il des enfants ?
De quelle tranche d'âge : Moins de 10 ans 11 à 15 ans 16 à 20 ans

13.

Consultez-vous souvent un agent de santé ?

Pour quelles raisons ?

Toux migraines diarrhée fatigue

14. Quelle est la cause de ces maladies ?

15. Que proposez-vous pour une amélioration ?

16. Vos conditions de travail vous satisfont ?

17. L'orpaillage a-t-il amélioré vos conditions de vie ?

18. Faites-vous autres activités en plus de l'orpaillage ?


· Questionnaire adressé aux laveuses et traiteurs du minerai

Date de l'enquête

Identification de l'enquêter

Ethnie

Nationalité

Situation matrimoniale ....

Fonction sur le site ....

1. Quels sont les outils utilisés pour le lavage du minerai ?

2. Quels sont les moyens de protection ? Gans casques masques

3 Comment se fait le lavage du minerai aurifère ?

Utilisez-vous du mercure pour l'extraction de l'or du minerai ?

4. Les produits chimiques utilisés peuvent-ils avoir des conséquences sur votre santé et sur

l'environnement ?

Si oui Comment ?

5. Quelles sont les nuisances sur le site

Bruit odeurs poussière

6. Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?

Accident conflits

Vols autres

7. Habitez-vous sur le site ?

8. Ou vous restaurez-vous sur le site ?

Restaurant en famille

9. Comment jugez-vous l'hygiène des plats et du restaurant ?

10. D'où provient votre eau de boisson ?

Borne fontaine puits forage robinet

11. Y a t-ils des risques de contamination de votre eau de boisson par les produits

chimiques ?

12. Parmi vous y a-t-il des enfants ?

13. En quoi consiste leur travail ?

14. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de santé ?

Pour quelles raisons ?

15. Quelles sont les causes de ces maladies ?

16. Que suggérez-vous pour une meilleure santé sur le site ?

17. L'orpaillage est-il une activité rentable ?

18. Quelle activité faites-vous en plus de l'orpaillage ?


· Questionnaire adressé aux acheteurs du comptoir

Date de l'enquête

Identification de l'enquêter

Ethnie

Nationalité

Situation matrimoniale

1. Depuis quand êtes-vous acheteur ?

2. En quoi consiste votre travail ?

3. Quels instruments utilisez-vous ?

4. Avez-vous des moyens de protection ?

5. Le mercure utilisé peut-il causer des dommages sur votre santé

6. Quelles maladies peut-il entraîner ?

7. En plus du mercure y a-t-il d'autres produits chimiques sur le site ?

8. Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?

9. De quoi souffrez-vous fréquemment ?

10. Allez-vous souvent dans un centre de santé ?

Si oui lequel ?

11. Avez-vous souvent recourt aux médicaments de la rue ? .

Si oui lesquels ?

12. Comment vous alimentez-vous sur le site ?

Au restaurant en famille

13. Comment jugez-vous l'hygiène des restaurants et des plats ?

14. D'où provient votre eau de boisson ?

15. L'orpaillage est-il rentable ?

16. Faites-vous d'autres activités en plus de l'achat de l'or ?


· Questionnaire adressé à la population du site Date de l'enquête

Identification de l'enquêter

Ethnie

Situation matrimoniale

Occupation sur le site ..

1. Depuis quand travaillez-vous sur le site?

2. Quels sont les nuisances sur le site ?

Bruits odeurs poussière

3. Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confronté sur le site ?

Vols incendie assassinat prostitution délinquance

4. Connaissez-vous des maladies causées par l'orpaillage ?

Oui non

Si oui lesquelles ?

5. Connaissez-vous les produits chimiques utilisés par les orpailleurs pour le traitement du minerai ? Oui non

Si oui les quelles ?

6.

Ces produits peuvent-ils entraîner des problèmes de santé ? Oui non

7. De quelles maladies souffrez-vous fréquemment

8. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de santé? Oui Non

9.

Pensez-vous que l'orpaillage peut entraîner des problèmes sanitaires ? Oui non

Si oui, pour quelles raisons ?

Si nom comment vous soignez-vous ?

10. Avez-vous souvent recourt aux médicaments de la rue ? Si oui quels produits consommez-vous ?

11. Comment vous alimentez-vous sur le site ?

En famille au restaurant

12. Que pensez-vous des conditions d'hygiène sur le site ?

13. Habitez -vous sur le site ?

14. Utilisez-vous une moustiquaire ?

15. Que proposez-vous pour résoudre les problèmes de santé du site ?

16. L'orpaillage a-t-il amélioré vos conditions de vie ?

Le guide d'entretien

Date de l'enquête

1' Guide d'entretien avec le responsable du centre de santé Identité de l'enquêté

Ethnie

Nom

Prénom

Fonction

1. Quel est l'historique du centre de santé ?

2. D'où vient la majorité des patients ?

3. De quelles maladies soufraient le plus les populations avant l'ouverture du

site ?

4. Après l'ouverture du site ?

5. Quel est le rayon de couverture du centre de santé ?

6. Quel est le taux de fréquentation du centre de santé par la population et les orpailleurs en particulier ?

7. Pensez-vous qu'il y a des maladies liées à l'orpaillage ?

8. Quelles sont les mesures d'accompagnement des malades ?

9. Selon vous l'orpaillage a- t-il plus d'avantages que d'inconvénients ?

10. Que pensez-vous de l'orpaillage ?

11. Que pensez-vous de l'utilisation du mercure pour le traitement du minerai?

12. Peut-il avoir des conséquences sur la santé ?

Tableau n° 7: analyse du registre de consultation sanitaire.

 

janvier

février

Mars

avril

mai

Juin

juillet

août

Septembre

octobre

novembre

décembre

Total

Diarr. Non Sangl.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Diarr. Sangl.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Parasitoses

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Gastrites

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ulcères

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

autres af. Diges.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Palu. Simple

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Palu. Grave

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IST

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Asthme

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres af. Respira

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

AVP

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Brulure

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres traumatismes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Plaies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Guide d'entretien avec le responsable de SAV'OR

Date de l'enquête Identification de l'enquêter

Nom .

Prénom .

Ethnie

Situation matrimoniale

Fonction

1. Depuis quand SAV'OR est sur ce site?

2. Quel est le rôle de SAV'OR ?

3. Quelle quantité d'or pouvez-vous acheter par mois ?

4. Comment se fait la commercialisation de l'or?

5. Quelles types de relation menez-vous avec les orpailleurs?

Guide d'entretien avec le représentant du village de Fofora

Date de l'enquête

Identification de l'enquêter

Nom

Prénom

Ethnie

Situation matrimoniale

Fonction ..

1. Quel est l'historique du village ?
- Date de création

- Origine et signification du nom du village

- Fondateur du village

2. Quel était la place de l'orpaillage dans votre société ?

3. De nos jours quelle place occupe t-il ?

4. Quelles sont vos relations avec les orpailleurs

5. L'ouverture du site a t-elle occasionnée l'apparition de certaines maladies au sein du

village ?

Si oui Les quelles ?

6. Quels problèmes avez-vous avec les orpailleurs ?

7. Que proposez-vous pour une meilleure cohabitation avec les orpailleurs ?

LES ANNEXES D'ILLUSTRATION

Tableau n° 8: précipitation et températures moyennes mensuelles de 1980 à 2009

Mois

Précipitations

Températures

Janvier

25,7

2,8

Février

28,4

7,0

Mars

30,7

24,1

Avril

30,6

74,3

Mai

29,1

114,8

Juin

27,2

131,1

Juillet

25,8

186,4

Août

25,3

236,1

Septembre

25,8

183,8

Octobre

27,2

80,4

Novembre

27,1

11,9

Décembre

25,7

1,7

Source : direction régionale de la météorologie (station de Gaoua)

Tableau n° 9: températures et précipitations moyennes annuelles

Années

Températures

Précipitations

1980

27,6

1035,9

1981

27,6

766,4

1982

26,9

1022,6

1983

27,8

713,5

1984

27,5

905,8

1985

27,4

1112,2

1986

27,1

1150,3

1987

28,2

1060,5

1988

27,5

1089,1

1989

27,2

1179,2

1990

27,6

1006,5

1991

27,5

1435,5

1992

27,0

917,6

1993

27,2

954,4

1994

27,0

1003,3

1995

27,0

1092,6

1996

27,1

1183,9

1997

27,2

1125,2

1998

27,7

925,1

1999

27,1

1307,6

2000

27,0

1255,6

2001

27,3

1048,4

2002

27,5

971,8

2003

27,4

1139,2

2004

27,4

1066,7

2005

27,9

897,1

2006

27,6

1205,8

2007

27,5

900,8

2008

27,2

981,7

2009

27,4

1267,6

Total

821,5

31721,8

Moyenne de la série

27,4

1057,4

Source : direction régionale de la météorologie (station de Gaoua) Tableau n° 10: températures moyennes de 1980 à 2009

Mois

Températures

Janvier

25,8

Février

28,3

Mars

30,7

Avril

30,6

Mai

29,1

Juin

27,2

Juillet

25,8

Août

25,3

Septembre

25,8

Octobre

27,2

Novembre

27,1

Décembre

25,7

Source : météo/Gaoua

Tableau n° 11: analyses microbiologiques

Echantillons
d'eau

Eléments analysés

EF

EP1

EP2

EPY1

EPY2

Normes selon
l'OMS pour les
eaux de boisson.
(mg/l)

coliformes totaux

13

71

63

62

86

0

coliformes
thermotolérants

4

29

37

28

33

0

Escherichia coli

0

4

7

3

5

0

streptocoques
fécaux

0

0

0

0

0

0

Source : enquêtes de terrain

Tableau n° 12: détermination des éléments traces métalliques dans l'eau

Echantillons
d'eau

Eléments
analysés

EF

EP1

EPY1

EPY2

Normes
selon
l'OMS pour
les eaux de
boisson.
(mg/l)

ER1

ER2

E1

CYN2

Normes de
déversement
dans les
cours d'eau
(mg/l)

Cuivre
(mg/l)

<0,005

<0,005

<0,005

<0,005

1

<0,005

<0,005

<0,005

6,142

1

Chrome
(mg/l)

<0,002

<0,002

<0,002

<0,002

0,00005

<0,002

<0,002

<0,002

0,147

2

Cadmium
(mg/l)

<0,002

<0,002

<0,002

<0,002

5

<0,002

0,008

<0,002

<0,002

1

Nikel (mg/l)

<0,005

0,038

0,063

5,323

0,00005

0,015

<0,005

<0,005

5,501

2

MERCURE
ug/l

0,00

0,00

0,13

1,94

1ug/l

0,35

0,00

0,93

3,57

0,05

ARSENIC
ug/l

3,05

2,22

4,08

2,52

50ug/l

1,57

0,81

3,65

4,39

0,1

Source : enquête de terrain

Tableau n° 13: effectif des creuseurs qui se protègent sur le site

Moyens de
protection

Fréquence

Pourcentage
(%)

Pourcentage
Valide

Pourcentage
Cumulé

Masque

1

2,9

2,9

2,9

Gants

5

14,3

14,3

17,1

Néant

29

82,9

82,9

100,0

Total

35

100,0

100,0

 

Source : enquête de terrain

Tableau n° 14: fréquence des pathologies au sein des enquêtés

Maladies recensées

ouvriers
creuseurs

concasseurs

laveurs

population du
site

total

IRA

20

18

6

2

46

%

43,5

39,1

13,0

4,3

35,1

paludisme

4

1

6

13

24

%

16,7

4,2

25,0

54,2

18,3

blessures
traumatiques

2

3

2

3

10

%

20

30

20

30

7,6

fatigue

5

4

0

2

11

%

45,5

36,4

0,0

18,2

8,4

maux de entre

2

1

4

3

10

%

20

10

40

30

7,6

migraine

1

2

8

5

16

%

6,3

12,5

50,0

31,3

12,21

Autres

1

1

5

7

14

%

7,1

7,1

35,7

50,0

10,68

Source : enquête de terrain

Tableau n° 15: patients traumatiques selon l'âge et le sexe

Années

moins de
14 ans

Adultes
masculin

Adultes
féminin

2005

83

354

103

2006

89

494

137

2007

81

712

132

2008

113

332

133

2009

84

355

165

Source : CM/Kampti

Tableau n° 16: nombre de patients traumatiques sur cinq ans selon l'âge et le sexe

moins de 14
ans

Adultes
masculin

Adultes
féminin

450

2247

670

Source : CM/Kampti

Tableau n° 17: fréquence de plaies infectées selon l'âge et le sexe

moins de
14 ans

Adultes
masculin

Adultes
féminin

166

328

126

Source : CM/Kampti

Tableau n° 18: cas d'infections respiratoires aiguës dans le département

moins de 14 ans

Adultes masculin

Adultes
féminin

7348

4574

2784

Source : CM/Kampti

Tableau n° 19: évolution des IST en fonction de l'âge et de l'année (2005 à 2009)

années

< 1

1 à 4

5 à 14

Adultes
masculins

Adultes
féminins

2005

0

0

1

52

242

2006

1

0

2

116

640

2007

1

9

6

117

408

2008

6

1

3

65

286

2009

10

0

0

105

281

Source : CM/Kampti

Tableau n° 20: évolution des IST selon l'âge de 2005 à 2009

 
 
 

Adultes

adultes

< 1

1 à 4

5à14

masculin

féminin

18

10

12

455

1857

Source : CM/Kampti

Liste des cartes

Carte n° 1 : Localisation du site 13

Carte n° 2 : Localisation des sites de prélèvement 16

Carte n° 3 : Géologie de Kampti 23

Liste des photos

Photo n° 1: extraction du minerai alluvionnaire sur un sentier 36

Photo n° 2: matériels de lavage du minerai alluvionnaire 36

Photo n° 3: prospection sur le flanc d'une colline à l'ouest du site de Fofora 38

Photo n° 5: matériel de fonçage 39

Photo n° 4 : un ouvrier de puits creusant sans protection avec une pioche 39

Photo n° 6 : jeunes concasseurs en activité sans protection 41

Photo n° 7 : matériels de concassage : marteau, meule et noeud en sac 41

Photo n° 8: lavage du minerai dans le comptoir 42

Photo n° 9: lavage des haldes avec du sluice en fer 42

Photo n° 10: rejets de minerai filonien devant des hangars de traitement 43

Photo n° 11: chalumeau et boite à gaz pour le raffinage 44

Photo n° 12 : pesée de l'or après raffinage de l'amalgame 44

Photo n° 13: amalgamation or-mercure du concentré à main nue 60

Photo n° 14: manipulation à mains nues du zinc dans un bain d'acide sulfurique 61

Photo n° 15 : femme préparant à environ 3 mètres des bacs de cyanuration 61

Photo n° 16 : l'habitat orpailleur 62

Photo n° 17 : puits alimentaire à proximité des douches de fortune 63

Photo n° 18 : eaux de puits servant au lavage des haldes et à la boisson 63

Photo n° 19: eau de toilette favorable au développement des moustiques 65

Photo n° 20 : karité déraciné par l'orpaillage 79

Photo n° 21: rejets de lavage des haldes incultes 79

Liste des figures

Figure n° 1: pluviométrie et températures moyennes mensuelles (1980 à 2009) 26

Figure n° 2 : variation pluviométrique sur 30 ans (1980-2009) 27

Figure n° 3: températures moyennes mensuelles (1980-2009) 28

Figure n° 4:degré de pollution biologique des eaux de boisson sur le site 55

Figure n° 5: moyen de protection des creuseurs 58

Figure n° 6: cas de traumatisme selon l'âge 69

Figure n° 7: nombre de traumatisme par an dans le département de Kampti 69

Figure n° 8: IRA en fonction de l'âge et du sexe 70

Figure n° 9 : évolution des cas d'IST dépuis 2005 selon l'âge et le sexe 74

Figure n° 10 : effectif des malades d'IST selon le genre de 2005 à 2009 75

Liste des tableaux

Tableau n° 1: grille conceptuelle 18

Tableau n° 2: situation des eaux de surface dans le département de Kampti 30

Tableau n° 3 : variation des métaux lourds dans les différents échantillons de sol 50

Tableau n° 4 : résultat des analyses physico-chimiques 52

Tableau n° 5: résultat de la détermination des éléments traces métalliques dans l'eau 56

Tableau n° 6 : résultats des campagnes de dépistage de 2007 à 2009 sur le site de Fofora 76

Tableau n° 7: analyse du registre de consultation sanitaire. 101

Tableau n° 8: précipitation et températures moyennes mensuelles de 1980 à 2009 104

Tableau n° 9: températures et précipitations moyennes annuelles 104

Tableau n° 10: températures moyennes de 1980 à 2009 105

Tableau n° 11: analyses microbiologiques 105

Tableau n° 12: détermination des éléments traces métalliques dans l'eau 106

Tableau n° 13: effectif des creuseurs qui se protègent sur le site 106

Tableau n° 14: fréquence des pathologies au sein des enquêtés 106

Tableau n° 15: patients traumatiques selon l'âge et le sexe 107

Tableau n° 16: nombre de patients traumatiques sur cinq ans selon l'âge et le sexe 107

Tableau n° 17: fréquence de plaies infectées selon l'âge et le sexe 107

Tableau n° 18: cas d'infections respiratoires aiguës dans le département 107

Tableau n° 19: évolution des IST en fonction de l'âge et de l'année (2005 à 2009) 107

Tableau n° 20: évolution des IST selon l'âge de 2005 à 2009 108

TABLE DES MATIERES

SIGLES ET ABREVIATIONS 1

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

SOMMAIRE 6

RESUME 7

INTRODUCTION GENERALE 8

I. LA PROBLEMATIQUE 9

II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL 10

III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 10

IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE 10

IV.1 La recherche documentaire 10

IV.2 DEFINITION DES CONCEPTS 11

IV.3 Les enquêtes de terrain 12

IV.4 Le traitement des données 19

V. LES DIFFICULTES RENCONTREES 20

PREMIERE PARTIE : 21

CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU MILIEU 21

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 22

I. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF 22

II. LES SOLS 24

II.1 Les sols sablonneux 24

II.2 Les sols gravillonnaires 24

II.3 Les sols argileux 25

III. LE CLIMAT 25

III-1 La pluviométrie 25

III.2 La température 27

III.3 Les vents 28

IV. L'HYDROGRAPHIE 29

V. LA VEGETATION 30

CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN 32

I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES 32

I.1 Les données ethniques 32

I.2 L'organisation sociale et territoriale 32

I.3 Le régime foncier 33

II. LES INFRASTRUCTURES 34

III. LES RESSOURCES MINIERES 35

CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA 36

I. L'EXPLOITATION ALLUVIONNAIRE : UN ORPAILLAGE PRIMITIF 36

I.1 L'extraction des alluvions 36

I.2 Le lavage des alluvions 36

II. L'EXPLOITATION DES FILONS 37

II.1 La prospection 37

II.2 Le fonçage 38

II.3 La préparation mécanique du minerai 40

II.4 Le lavage ou concentration de l'or 42

II.5 Le raffinage 44

II.6 La cyanuration 44

III. LES POLLUANTS UTILISES DANS L'EXTRACTION DE L'OR 45

III.1 Le mercure 45

III.2 Le cyanure et les acides nitriques et sulfuriques 46

III.3 Les détergents et les déchets plastiques 46

III.4 Les hydrocarbures 47

III.5 Les piles usées 47

DEUXIEME PARTIE : 49

RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE L'ORPAILLAGE SUR LA POPULATION

49

CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE FOFORA 50

I. DEGRE DE POLLUTION DU SOL ET DE L'EAU 50

I.1 Degré de pollution du sol 50

I.2 Degré de pollution des eaux du site 51

II. LES RISQUES SANITAIRES LIES A L'ORPAILLAGE 57

II.1 : les risques encourus par les « creuseurs » de puits 57

II.2 les risques encourus par les transformateurs mécaniques 59

II.3 les risques encourus par les laveurs du minerai et les raffineurs 59

II.4 les risques encourus par les employés de la cyanuration 61

III. LES RISQUES LIES AUX CONDITIONS DE VIE 62

III-1 Les risques d'incendie 62

III-2 Les risques liés à l'alimentation 63

III.3 La consommation des amphétamines 66

CHAPITRE V. LES MALADIES RENCONTREES SUR LE SITE D'OR DE FOFORA

67

I. LES MALADIES EMANANT DE L'ORPAILLAGE 67

I.1 Les blessures traumatiques 67

I.2 Les Infections Respiratoires Aigües (IRA) 70

I.3 Les conséquences sanitaires des produits chimiques et des métaux lourds 71

La fatigue et les maux de tête sont aussi recensés au sein des orpailleurs. Cela est lié à l'endurance de leur activité et à l'inhalation de la poussière et des produits chimiques. 72

II. LES MALADIES LIEES AUX CONDITIONS DE VIE 72

II.1 les maladies liées à l'eau 72

III. LES MALADIES COMPORTEMENTALES 73

III.1 Les IST dans le département 73

III.2 le VIH/SIDA 75

CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA 77

I. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES 77

I.1 L'impact économique de l'orpaillage 77

I.2 L'impact social de l'orpaillage 78

II. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL 78

II.1 La pollution 78

II.2 la déforestation 79

III. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 80

CONCLUSION PARTIELLE 84

CONCLUSION GENERALE 85

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87

ANNEXES 92

Liste des cartes 109

Liste des tableaux 109

TABLE DES MATIERES 111






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