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Lutte contre le paludisme : connaissances, attitudes et pratiques dans les ménages

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par Davos DANVENE SANGBA
Université de Lubumbashi - Master en santé publique, épidémiologie et médecine préventive, Orientation:Management  2010
  

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RESUME

En vue de contribuer à l'amélioration de la lutte contre le paludisme, nous avons mené des investigations sur base d'un questionnaire, auprès de 447 ménages portant sur leurs connaissances, leurs attitudes et leurs pratiques en matière des activités de lutte contre le paludisme dans la Zone de Santé de Kisanga, à Lubumbashi.

Spécifiquement, 29,75% des ménages n'ont pas de moustiquaires imprégnées d'insecticide (MII) dont la couverture opérationnelle est de 35,29%. Seulement 16,09% des enfants de moins de 5 ans et 47,14% des femmes enceintes dorment régulièrement sous la MII. La possession des MII est significativement associée avec la profession des chefs de ménages, et avec la présence des femmes enceintes. Dans 86,25% des ménages les petits enfants fébriles ont été traités dans les 48 heures du début de la fièvre. Le médicament le plus prescrit en première intention est la quinine (57,65%), aux dépens de l'ACT (3,85%). Dans les ménages où l'ACT n'a jamais été prescrite, on évoque que les prestataires de soins ne la prescrivent pas (73,14%), ou les malades refusent de la prendre à cause de ses effets secondaires (20,74%), ou encore, le ménage manque d'argent pour l'acheter (6,12%). Seulement 4% des femmes enceintes ont reçu au moins 2 doses de SP au cours de leur dernière grossesse. Enfin, seulement 14% des ménages participent aux activités d'assainissement du milieu. D'une manière générale, 58% des ménages ont de bonnes connaissances, 71% ont de bonnes attitudes, et seulement 28% ont de bonnes pratiques. Les interviewées informées par l'IT ou le RECO ont meilleures connaissances ; par contre, il n'y a pas d'association significative entre les connaissances et le niveau d'études. Sur base de ces informations, un programme éducationnel s'avère indispensable en vue de renforcer les connaissances des ménages et leur faire adopter de meilleures attitudes et pratiques.

Mots clés : Activités de lutte, paludisme, connaissance, attitudes, pratiques, ménages

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Chapitre 1. INTRODUCTION
1.1. ETAT DE LA QUESTION

Le paludisme est une maladie parasitaire causée par un protozoaire du genre Plasmodium transmis à l'homme par piqüres des moustiques femelles infestés du genre Anophèle; il constitue la maladie parasitaire la plus importante des êtres humains (Kasper D. et coll., 2005).

Le paludisme trouve son étiologie dans quatre genres de plasmodium: le Plasmodium falciparum, le Plasmodium vivax, le Plasmodium ovale et le Plasmodium malariae. Le Plasmodium falciparum est responsable de 74% des cas de paludisme dans le monde, c'est également lui qui est associé à la forme la plus grave de cette maladie. (WHO, 2005).

On estime que 3,3 milliards de personnes étaient exposées au risque de paludisme en 2006. Sur ce total, 2,1 milliards couraient un risque faible (moins d'un cas signalé pour 1000 habitants) et vivaient pour 97 % ailleurs qu'en Afrique. Au nombre de 1,2 milliard restants, les personnes exposées à un risque élevé (au moins un cas pour 1000 habitants) vivaient en majorité dans les Régions africaines (49 %) et de l'Asie du Sud-est (37 %). 190-311 millions d'épisodes de paludisme ont été enregistrés en 2008 dont 85% des cas en Afrique. 80% des cas notifiés en Afrique se retrouvaient dans 13 pays, et plus de la moitié au Nigéria, en RDC, en Ethiopie, en Tanzanie et au Kenya. On estime entre 708.000 et 1.003.000, le nombre de décès par paludisme en 2008, dont 89 % ont eu lieu en Afrique, 6% dans la région méditerranéenne et 5% en Asie du Sud-est. 85 % des cas de décès concerne les enfants de moins de cinq ans (WHO, 2009). Particulièrement en RDC, un taux de mortalité spécifique de 158/100000 a été attribué au paludisme en 2006 (WHO, 2010).

Le paludisme constitue donc un problème majeur de santé publique en RDC (Anonyme, 2008) où il se situe toujours au 1er rang des affections meurtrières. À titre indicatif, les enquêtes menées à Kinshasa par le PNLP en 2001 dans sept zones de santé (ZS) ont montré que le paludisme était responsable de 59 % des motifs de consultations externes chez les enfants de moins de 5 ans, 48 % des hospitalisations chez les enfants de moins de 5 ans, 37 % des décès survenus chez les moins de 5 ans en hospitalisation, 41 % des motifs de consultations externes chez les femmes enceintes, 54 % des hospitalisations chez les femmes enceintes.

Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) de la RDC a fait siennes les
stratégies pour le contrôle de paludisme telles que proposées par l'OMS à travers l'Initiative

« Faire Reculer le Paludisme » en 1998, et adoptées par les pays africains en 2000 à Abuja (PNLP, 2007). Ces stratégies se résument en quatre axes qui sont :

- La lutte anti vectorielle intra et péri domiciliaire grâce à des méthodes appropriées de protection individuelle et collective notamment par les MII, l'épandage intradomiciliaire d'insecticides rémanents, la destruction des gîtes larvaires et l'aménagement de l'environnement ;

- Le traitement préventif intermittent (TPI) chez les femmes enceintes ;

- La prise en charge précoce (dans les 48 heures suivant le début de la fièvre) et efficace des cas du paludisme à tous les niveaux de la pyramide sanitaire par utilisation des associations médicamenteuses à base d'artémisinine (ACT) pour les cas de paludisme simple, et utilisation de la quinine en deuxième intention et pour les cas de paludisme compliqué et grave.

- La préparation et la riposte aux épidémies dues au paludisme.

En 2007, à travers le Plan Mondial d'Action contre le Paludisme, les Nations Unies, l'Assemblée Mondiale de la Santé et l'initiative « Faire Reculer le Paludisme » avaient-elles formulé des objectifs logiques pour la couverture en interventions et des objectifs d'impact pour 2010 et 2015: La couverture des populations à risque devrait atteindre au moins 80% à la fin de 2010 pour les trois interventions-clés: MII, traitement précoce du paludisme avec les antipaludéens efficaces et TPI de la femme enceinte (RBM, 2008) ; les objectifs d'impact globaux étant une réduction de la morbidité et de la mortalité palustres d'au moins 50% entre 2000 et 2010, et d'au moins 75% en 2015 (OMS, 2009). Mais ces objectifs, d'après le Rapport de l'OMS sur la situation du paludisme dans le monde pour l'année 2009, restent encore bien loin à approcher car des 108 pays d'endémie paludéenne, seuls 13 petits pays ont pu les réaliser, mais leur effort se dilue dans les nations les plus peuplées comme la RDC.

La mise en oeuvre des activités pour atteindre ces objectifs exige beaucoup de ressources, et même si le FRP a pu mobiliser en 2009 des fonds à la hauteur de 1.700.000.000 $US - alors que ceux mobilisés en 2003 étaient seulement de 300.000.000 $US - pour financer ces activités dans les pays endémiques, les contributions de gouvernements nationaux restent faibles et sont difficiles à établir (OMS, 2009). Ainsi, par exemple, la part réservée au secteur de santé par le Gouvernement Congolais dans le budget varie autour de 4,69%, avec un taux

d'exécution de 46,8%, représentant en définitive seulement 2,19% du budget national entre 2003 et 2006 (PNLP, 2007).

Les dépenses domestiques pour le paludisme ont augmenté dans beaucoup de pays du monde, bien qu'il ait pu y avoir des baisses entre 2007 et 2008. En RDC, pays où 59,2% de la population vit avec moins de 1 $US par jour et où la moyenne du revenu personnel annuel est de 290 $US (OMS, 2009) ; le traitement du paludisme grave était estimé en 2005 dans une étude de Mulumba et Coll., à 95 $US chez un enfant (PNLP, 2007).

Le paludisme affecte la santé et la richesse des pays et des personnes. Un modèle économétrique du paludisme suggère que les pays à forte endémie paludéenne ont des niveaux de revenu représentant seulement 33% de ceux des pays sans paludisme et la croissance économique annuelle dans les pays de forte endémie palustre a toujours été inférieure à celle des pays sans paludisme (WHO, 2004) . Les économistes attribuent au paludisme un déficit de croissance annuel pouvant atteindre 1,3% dans certains pays d'Afrique. (WHO, 2005).

Pour asseoir les stratégies de lutte contre le paludisme, le PNLP en RDC s'appuie sur le système national de santé, système au sein duquel la zone de santé est l'unité opérationnelle de planification et de mise en oeuvre de la politique nationale de santé axée sur la stratégie des soins de santé primaires (Anonyme, 2006).

Pour atteindre les objectifs de contrôle du paludisme lui assignés, la ZS qui est un système cohérent devant répondre aux critères de qualité, recourt à un réseau des services de santé de premier échelon et à un hôpital général de référence (HGR). Cependant, la mise en oeuvre des stratégies pour le contrôle du paludisme dans un contexte de soins de santé primaires ne pourrait produire de bons résultats si la communauté (qui constitue la quatrième structure de la zone de santé après le BCZ, l'HGR, et les CS) n'est pas associée aux activités qui la concernent directement. Parlant de la communauté, l'OMS dit : « les soins de santé primaires mettent les familles et la collectivité au centre du système de santé. En mettant l'accent sur l'appropriation à l'échelon local, ils font honneur à la capacité d'adaptation et à l'ingéniosité de l'esprit humain et ouvrent la porte à des solutions que les collectivités créent, s'approprient et entretiennent. » (OMS, 2008).

Si des études foisonnent en matière de lutte antipaludique, peu font état des connaissances,
attitudes et pratiques dans les ménages en cette matière, et globalement, la connaissance serait

évaluée seulement à 50%, les bonnes attitudes à 77,6% et les bonnes pratiques à 23% selon une étude menée en 2000 au Bénin, par Kiniffo et Coll.

Qu'en est-il des ménages de la ZS Kisanga ?

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein