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La microfinance et sa contribution à  l'amélioration des conditions de vie des adhérents; cas de la préfecture de Tchaoudjo dans la région centrale du Togo

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par Abdou-Wahabi ABDOU
Université de Lomé - Maitrise en sociologie 2010
  

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CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE

II-1-POSITION DU PROBLEME

Considérée comme une alternative pour la résolution des problèmes des populations pauvres et n'ayant donc pas accès au système financier classique, la microfinance a fait ses preuves dans plusieurs régions du monde. Elle a connu un essor dans les années 1990.

On distingue trois types d'IMF : Il s'agit d'institution d'épargne et de crédit à forme coopérative ou mutualiste, d'institution à crédit direct ou solidaire et l'ONG à volet crédit. Dans le premier groupe d'institution, on a quatre (4) structures d'institutions qui offrent des services de microfinance. Il s'agit des ONG, des COOPEC, des banques étatiques et des microfinances.

En Afrique de l'Ouest, en 1998, les services des IMF atteignaient globalement plus de 15 % des ménages32.

Au Togo, selon une étude du PNUD réalisée en 2000, la pauvreté touche environ 60 % de la population togolaise. Les groupes à faible revenu connaissent des problèmes (insuffisances alimentaires, manque des soins sanitaires, etc.) et se concentrent dans le secteur informel. Ce secteur occupe une place significative dans l'économie togolaise. Il emploie environ 23 % de la population active de plus de 14 ans .Sa part dans le PIB en 1994 était évaluée à 30,3% minimum33

L'expérience montre que la microfinance peut aider les pauvres à augmenter leurs revenus, créer des entreprises viables ou renforcer leurs activités économiques et les sortir donc de la pauvreté. Elle peut constituer un puissant instrument d'émancipation permettant aux pauvres de devenir des agents économiques et acteurs de changement. Cela s'illustre par les progrès

32 Microfinance Pratical Guide,the Constative Group to assist the poorest (CGAP) Word Bank, Novembre 1999.

33 Togo, Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DISRP), Juin 2004, P.8

considérables que connaissent les IMF au Togo. En effet, les bénéficiaires des services des IMF au Togo étaient passés de 62.400 en 1995 à 330.080 en 2005. L'encours des dépôts aussi était passé de 5,5 milliard en 1995 à 27,5 milliard en 200434. Il est donc clair que la microfinance est une réalité vivante au Togo, son rôle dans l'économie togolaise est perceptible.

En ce qui concerne la structuration du marché, La FUCEC --Togo (faîtière des Unités coopératives d'Epargne et de crédit du Togo) occupe une place prépondérante dans le secteur de la microfinance dans le pays.Elle représente à elle seule 58 % de la clientèle (contre 52 % en 2001 et 84 % en 2000) et a distribué, en 2001 ; 47% des crédits dans ce secteur (contre 49 % en 2004).

Il est donc clair que la pratique de la microfinance au sein des structures qui composent le réseau de la FUCEC- Togo connaît une ascension nécessaire à pérenniser.

Dans la préfecture de Tchaoudjo, les activités de la micofinance se pratiquent par près de six (6) institutions relativement puissantes et en rude concurrence. Il s'agit de la FUCEC, l'URCLEC, l'UMECTO, WAGES, IRCOD Champagne Ardent et la CMECF. Leurs services sont globalement constitués des épargnes et des crédits. L'épargne est ouverte à toute personne morale ou physique sur certaines conditions. Quant au crédit, il est destiné aux pauvres. L'institution étudie la capacité de remboursement du client avant de lui accorder le crédit. Bref, toutes ont pour objectif principal de lutter contre la pauvreté. La proportion des pauvres étant très élevée dans cette région du pays (82% de la population), ces institutions ont été les bienvenues. Les clients composés en majorité des petits commerçants, des revendeurs ou des artisans affirment être fiers des activités de ces institutions, pensent qu'elles sont efficaces pour lutter contre la pauvreté et affirment les soutenir pour leur service et même leur prospérité.

34 Bulletin trimestriel du Comité National de Microfinance au Togo, N°001- Janvier 2006, p.9

Cependant, force est de constater que près de 10% seulement de clients arrivent à rembourser leurs crédits dans les délais conclus sans difficultés. Dans certains cas, ces institutions sont obligées de menacer avant que les clients ne remboursent leurs crédits et dans d'autres cas, ces derniers ne les remboursent pas du tout. Pourtant, composées en majorité de Mutuelles, ces institutions fonctionnent essentiellement à partir des fonds issus de l'épargne de leurs clients et des intérêts issus des prêts remboursés. De plus, l'efficience du crédit doit normalement permettre de le rembourser dans les délais conclus.

Le non remboursement des crédits par certains clients empêche d'autres d'accéder à leur épargne et menace donc la survie des institutions.

Pour les dirigeants des institutions, cette incapacité de remboursement est essentiellement due à ce qu'ils appellent le « détournement d'objet de crédit ». En effet, selon eux certains clients prennent des crédits pour un objectif déclaré à l'institution, mais emploient l'argent dans d'autres domaines généralement improductifs. Pour les clients, l'explication n'est pas claire. Si pour certains ce sont « les activités qui ne marchent pas », pour d'autres par contre, c'est leur extrême pauvreté qui les empêche de reconstituer progressivement le capital et de rembourser peu à peu les crédits. Tout compte fait, il y a un mythe qui y demeure.

On peut donc se poser certaines questions : Dans la préfecture de Tchaoudjo, qu'est-ce qui explique l'incapacité de certains clients à rembourser les crédits que leur accordent les IMF ? Ces institutions contribuent-elles à lutter contre la pauvreté au sein de ces populations et par là, contribuent-elles à améliorer leurs conditions de vie ?

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