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La microfinance et sa contribution à  l'amélioration des conditions de vie des adhérents; cas de la préfecture de Tchaoudjo dans la région centrale du Togo

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par Abdou-Wahabi ABDOU
Université de Lomé - Maitrise en sociologie 2010
  

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I-2-1-2- EVOLUTION DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE

Le phénomène de la microfinance malgré son << jeune âge » connaît une évolution spectaculaire surtout dans les pays africains où la grande majorité de la population étant pauvre, n'a pas accès au système financier classique. Analysant l'évolution de la microfinace, Pierre FORESTIER écrit : << La microfinance a fait montre en quelques années de grandes réussites et d'étonnantes performances. Il existe aujourd'hui de nombreuses institutions viables ou en voie de l'être qui apportent des services financiers diversifiés à des dizaines de millions de clients qui n'y avaient pas accès. Elle est en outre un secteur qui a su mobiliser, sur une longue période, différents types d'acteurs publics et privés et s'étendre sur un vaste champ géographique, au-delà même des pays en voie de développement. Elle est à ce titre, un des rares phénomènes actuels de dimension mondiale qui mobilise à la fois le débat et peut se prévaloir d'avancées concrètes sur le terrain. »11. A travers cette analyse, on remarque que ce phénomène a en lui une force qui lui permet de s'installer solidement et d'étendre son champ d'action au fil du temps. P. FORESTIER continue l'analyse de l'évolution et des progrès de la microfinance en soulignant

10 Note Focus, N°39 : << Des services financiers inclusifs à l'horizon 2015 : quatre scénarios pour l'avenir de la microfinance », p.13

11 P.FORESTIER, Les enjeux de la microfinance : quel rôle spécifique pour le financement rural et agricole, in HORIZONS BANCAIRES, N°326, Octobre 2005, p.9

que « les résultats du secteur de la microfinance, après presque deux décennies de développement, sont qualitativement et quantitativement prometteurs »12. A titre d'exemple, le secteur de la microfinance de la zone Afrique de l'Ouest offre déjà des services à plusieurs millions de bénéficiaires principalement au travers d'une dizaines d'institutions professionnelles et viables, avec des taux locaux de pénétration des services au sein de la population parfois importants(30%). Elle a démontré qu'elle pouvait intéresser de nombreux pays, y compris les pays développés(en France, par exemple) où le chômage et l'exclusion des circuits bancaires classiques deviennent des préoccupations économiques et sociales majeures. Elle a commercialement prouvé son intérêt pour les populations et les économies en soutenant des taux de croissance importants sur de longues périodes (souvent proches de 30% par an). Elle a également réussi à s'implanter dans divers contextes économiques, démocratiques et sociaux ; même si d'évidence son développement est facilité par un contexte économique et démocratique favorable. Elle a d'ailleurs prouvé sa solidité dans des contextes difficiles de post-conflits (exemple de MUCODEC au Congo). Elle dispose d'une large gamme de bénéficiaires en termes de conditions économiques et sociales. (Aujourd'hui, plus de 55 millions de familles en bénéficient dans cent quinze pays). Enfin, souligne P. FORESTIER, elle a surtout démontré qu'il était possible de bâtir des institutions pérennes et viables, gérées de manière professionnelle, dans des conditions d'exploitation et sous des formes institutionnelles très diverses. On peut à titre d'exemple, citer sur le continent africain : le CMS au Sénégal sous une forme mutualiste, ADEFI à Madagascar sous une forme associative, les CVECA de l'Office du Niger ou du pays Dogon au Mali sous une forme de caisses villageoises, CERUDEB en Ouganda sous une forme bancaire.

Parlant toujours des progrès réalisés par les IMF en Afrique, une étude à été
menée par trois chercheurs en Avril 2005 et les résultats de cette étude ont été

12 P.FORESTIER, id

publié dans le magazine MIX (Microfinance Information eXchange). Sur les 163 IMF ayant fourni des informations pour cette étude, 57% d'entre elles ont été créées dans les huit dernières années. Pour les auteurs, << les IMF sont globalement dynamiques et en pleine croissance.[...]. De plus, les IMF africaines semblent répondre aux vastes besoins financiers de leurs clients. A la différence de la tendance observée dans les autres régions, plus de 70% des IMF africaines offrent de l'épargne comme service financier de base et l'utilisent comme source importante de fonds pour les prêts ,>13. A la suite de cette analyse, on remarque que selon les auteurs, la microfinance est arrivée en Afrique à une période un peu plus récente, mais elle évolue à une vitesse plus grande que celle des autres régions du monde. Même sur le plan de la productivité économique, ils pensent que le secteur de la microfinance en Afrique s'étend rapidement et les institutions ont vu leurs activités croître dans les dernières années. En effet, « les IMF africaines sont parmi les plus productives au monde de par le nombre d'emprunteurs et d'épargnants par effectif du personnel. Les IMF africaines attestent également de niveaux élevés de qualité du portefeuille, avec une moyenne de 4% de portefeuille à risque de plus de 30 jours ,>14.

Les conclusions de l'étude menée par le MIX révèlent que les IMF africaines << font preuve de dynamisme et affichent une bonne performance par rapport à leurs homologues d'autres régions du monde ,>. En effet, les IMF africaines sont en tête au plan mondial en matière de mobilisation de l'épargne, tant en ce qui concerne le nombre de clients servis que le volume absolu de l'épargne en dépôt. Bien que les résultats de cette étude indiquent que la performance globale des IMF africaines est inférieure à celle d'autres régions du monde, un nombre croissant d'IMF (notamment les IMF règlementées et les coopératives) sont rentables. En outre, un grand nombre de modèles

13 Anne-Lucie Lafourcade, Jennifer Isern, Patricia Mwangi, et Matthew Brown, Etude sur la portée et les performances financières des institutions de microfinance en Afrique, in MIX, Avril 2005, p.1

14 idem

institutionnels prospèrent an Afrique et cette diversité « permet d'offrir de bons choix de services aux clients ».

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