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La gestion de l`absentéisme des élèves

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par Sidiki DAYO
Ecole normale supérieure/ Université de Koudougou - CA/ CPE 2011
  

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1.2. Le problème de recherche

Dans les établissements secondaires, le respect de la discipline, notamment l'assiduité aux cours, est la pierre angulaire de la réussite scolaire. Cependant, certains élèves se promènent dans les rues ou se pavanent dans les marchés aux heures de classe. A chaque conseil de classes, le bilan des absences fait ressortir que les différents retraits de points sont en majorité tributaires du manque d'assiduité des élèves.

Pourtant, le souci majeur du gouvernement burkinabè, depuis les indépendances jusqu'à nos jours, est de garantir au sujet apprenant les chances de la réussite scolaire. Des efforts sont déployés pour rapprocher les établissements des élèves. Le Projet Enseignement Post Primaire phase I (P.E.P.P I) a construit cent vingt (120) CEG dans le cadre de la politique « un département un collège »4. Cependant, nous assistons au quotidien à certains comportements d'élèves qui freinent sans doute leur cursus scolaire : les retards et les absences aux cours. La question qui mérite d'être posée est la suivante : Comment l'institution scolaire gère-t-elle l'absentéisme des élèves ?

A cette question, les études exploratoires menées montrent que l'institution intimide les élèves absentéistes à être régulièrement présents aux cours. De ce fait, ce sont des retraits de points qui sont effectués en fin de trimestre ou semestre. Le personnel administratif et le personnel enseignant dans les établissements sont toujours inscrits dans la réprimande des élèves. Pourtant, dans un pays où l'accroissement des villes est galopant rendant les distances longues à parcourir, où le marché de l'emploi se rétrécit créant le désespoir chez les élèves, où la faiblesse économique des ménages ne permet pas aux parents de répondre correctement aux besoins des enfants, où l'organisation du travail dans les lycées et collèges n'est pas chose aisée à cause du manque de personnel, il y a lieu de s'interroger s'il n'est pas nécessaire d'envisager

4 DEP/MESSRS-2004

de nouvelles stratégies de traitement de l'absentéisme et les conséquences inhérentes dans l'optique de trouver des pistes de résolution plus efficaces.

Des solutions sont toujours à chercher. C'est sans doute en cela que la gestion de l'absentéisme nous paraît intéressante à investiguer. En effet, de quels moyens disposent les surveillants pour rompre avec la méthode traditionnelle de retraits de points et de punitions hâtives ? Quelles nouvelles stratégies de traitement du phénomène peut-on envisager ?

Les questions qui nous paraissent donc évidentes à nous poser sont les suivantes : Quelles sont les conséquences de la gestion actuelle de l'absentéisme dans les établissements secondaires au Burkina Faso ? Quels modes et stratégies de gestion faut-il adopter face à l'absentéisme des élèves dans les lycées et collèges ?

Pour répondre à ce besoin de savoir afin de mieux l'apprécier, précisons à présent la situation problème de notre recherche.

La discipline dans les lycées et collèges est régie par un règlement intérieur (RI) national : L'arrêté 2010-224/MESSRS/SG/DGSTP du 05 Juillet 2010 portant règlement intérieur des établissements secondaires au Burkina Faso. Dans son titre de l'horaire et des autorisations d'absences, les articles 10, 11 et 12 précisent les différentes heures de présence dans l'établissement et notifient les raisons et les conditions qui peuvent amener un élève à sortir hors de l'établissement pendant les heures de cours.

Toutefois, des retards et des absences sont enregistrés chaque jour. Les mesures actuelles de gestion des absences semblent être inefficaces pour contenir l'absentéisme. Lorsque l'élève absentéiste dispose d'autres moyens pour s'acquérir des cours dispensés à son absence (l'internet, encadrement à domicile,...), il aura toujours de bonnes notes à l'évaluation et le retrait de points ne pourra guère être dissuasif. Aussi, les retraits de points ont de lourdes conséquences sur le cheminement scolaire. Il peut entrainer le redoublement et le renvoi de l'élève au cas où son travail se situerait au juste niveau de la moyenne exigée pour passer en classe supérieure ou pour reprendre la classe. Si l'élève est renvoyé avant l'âge de seize (16) ans, cela va en contradiction avec l'un des principes généraux de la loi d'orientation de l'éducation qui stipule à son article 4 que « l'enseignement de base est obligatoire pour tous les enfants de dix (06) à seize (16) ans ». En ce moment, le personnel administratif devrait-il réinscrire l'élève ou alors l'accompagner à s'inscrire dans un autre établissement ? Puisque la mission éducative de l'établissement est d'assurer l'obligation scolaire en vue de « faire du jeune Burkinabè un citoyen responsable, producteur et créatif » tout en dispensant « une formation adaptée dans son contenu et ses méthodes aux exigences de l'évolution économique,

technologique, sociale et culturelle qui tiennent compte des aspirations et des systèmes de valeurs ».

Bien plus, les retraits de points comme mode de gestion actuelle des absences, diminuent les chances de réussite aux examens scolaires. Il y eut un cas malheureux qui s'est produit dans un jury de Baccalauréat de la session de 2007. En effet, la candidate n'a pas bénéficié du rachat d'un (1) point après le second tour, parce qu'il était mentionné dans la case conduite de son livret scolaire un retrait de quatre (04) points consécutif à 4 heures d'absence aux cours. Pourtant ces camarades qui se trouvaient dans la même situation et qui n'avaient pas de retrait de points ont bénéficié de la décision du jury de racheter d'un (1) point.

C'est pourquoi l'absentéisme des élèves dans les lycées et collèges est l'objet de notre préoccupation essentielle. Ce phénomène touche de nos jours presque tous les établissements d'enseignement secondaire et constitue un fléau qui nécessite de nouvelles stratégies de traitement.

Nous avons mené une étude exploratoire dans un établissement secondaire d'enseignement général (CEG) qui montre que sur un effectif total de quatre cent cinquante-six (456) élèves, cent vingt-sept (127) se sont absentés au moins une fois au cours du 1er trimestre de l'année scolaire. Dans le cahier de gestion des absences du Surveillant général que nous avons consulté, les absences des élèves se manifestent entre 07h et 08h, lequel cahier était déjà presque rempli. Nous remarquons ici, que les élèves se permettent trop de retards ; ce qui du même coup entraine des absences. Aussi, toutes les absences non motivées sont sanctionnées par des retraits de points.

Le rapport de fin d'année (2009-2010) du Lycée Municipal de Dédougou mentionne dans son volet difficultés de gestion : « l'encadrement de plus de deux mille (2000) élèves par cinq (05) surveillants dont deux (02) SND est réellement difficile. Ainsi on remarque que l'indiscipline va grandissante dans l'établissement (...).Les retards et les absences sont multiples et fréquents ». Nous constatons que le manque de surveillants dans cet établissement constitue également un facteur favorisant l'absentéisme. Pendant l'année scolaire 2006-2007, le taux d'absentéisme au cours du deuxième trimestre atteignait 07%. Aussi le total des absences d'une classe de quatre vingt cinq (85) élèves atteignait trois cent vingt-six (326) pour le compte du même trimestre et le taux des absences sans motifs était de 82,49%.

Dans le second établissement public de la ville de Dédougou, le Lycée provincial, un élève a totalisé quarante-deux (42) absences au cours du premier trimestre. Le cas particulier de

cet élève est que ses absences sont manifestes les après-midis. De plus, dans le cahier d'absence d'une classe de 2nde, seize (16) élèves étaient absents à un cours de Histoire - géographie par suite d'expulsion. Toutes ces absences sont sanctionnées par des retraits de points. Ces différents retraits de points, quels que soient les motifs, provoquent non seulement une baisse de rendement scolaire, mais aussi et surtout entrainent des redoublements, des renvois et des abandons. Dans le meilleur des cas, ils peuvent conduire les élèves à s'efforcer d'être présents au cours. Partant de ces différents constats, nous pouvons établir que l'absentéisme est un signe précurseur de la déperdition scolaire.

Au regard de l'expérience vécue et des études évoquées, il s'avère que l'absentéisme des élèves constitue une entrave à la réussite scolaire. Il est donc nécessaire d'envisager une gestion judicieuse du phénomène. L'ampleur du problème suscite des interrogations.

- Pourquoi les élèves s'absentent-ils ?

- L'absentéisme concerne t-il une catégorie spécifique d'élèves ?

- Quelles sont les conséquences de l'absentéisme sur le rendement scolaire des élèves? - Quelles stratégies faut-il développer pour mieux contenir le phénomène ?

Le présent travail de recherche permettra de répondre à ces questions afin d'apporter l'éclairage nécessaire pour une meilleure gestion du problème. Mais auparavant, quelles sont les raisons qui nous ont motivés à nous pencher sur la question de l'absentéisme ?

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld