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La gestion de l`absentéisme des élèves

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par Sidiki DAYO
Ecole normale supérieure/ Université de Koudougou - CA/ CPE 2011
  

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2. Revue de la littérature

La revue de la littérature constitue l'étape charnière d'une recherche. Elle nous permet de faire le point sur l'état des écrits et connaissances sur le sujet. Tout en tenant compte des orientations du sujet, nous avons retenu un certain nombre de documents qui abordent diversement la question de l'absentéisme des élèves. Les documents sélectionnés ont été classés en trois groupes : les ouvrages généraux, les travaux de recherche, et les instructions et textes officiels.

2.1. Ouvrages généraux

CAOUETTE (1992) s'intéresse aux problèmes et aux besoins des élèves canadiens issus des milieux défavorisés. Il déclare qu'un effort considérable a été fourni pour démocratiser l'enseignement au Canada. Loin d'être un échec, l'opération a permis au contraire de rendre l'école élémentaire et le secondaire accessibles à presque tous les enfants. On est donc parvenu à assurer l'égalité d'accès à une école ouverte à tous et gratuite. Cependant un problème sérieux demeure en suspens. Si l'égalité d'accès est assurée, l'égalité des chances apparait loin d'être acquise. Cette égalité qui signifie, pour chaque enfant, avoir les mêmes chances que les autres de réussir à l'école et de profiter de l'école.

Ce constat est le même au Burkina Faso. Ces dernières années, plusieurs établissements secondaires ont été construits à travers le pays. Cela ne traduit pas l'égalité de chance de réussite, car il y a en milieu rural des CEG qui manquent cruellement d'enseignants. Cette situation favorise l'absentéisme des élèves. L'apprenant estimera qu'il n'est pas nécessaire de venir à l'école pour 1 à 2 heures de cours seulement. Dans le même ordre d'idée, l'auteur ajoute que le milieu défavorisé se situe en tête de liste en ce qui concerne l'absentéisme. Selon lui, un grand nombre d'enfants de ce milieu se présente à l'école sans préparation suffisante à la vie du milieu scolaire. Ce qui pourrait les pousser à s'absenter, et ceux qui réussissent de

façon suffisante leurs premières années de fréquentation, manifestent ultérieurement une importante baisse de rendement et une perte quasi-totale de motivation. On ne peut guère compter sur les parents pour aider les enfants à s'intégrer au milieu scolaire et à y progresser. Les familles ont de multiples problèmes à régler, si bien qu'elles ne se rendent jamais compte que leurs enfants sont irréguliers en classe.

Par ailleurs, cet auteur indexe l'institution scolaire : il affirme que les difficultés scolaires, notamment les abandons, les retards et l'absentéisme doivent être reconnus comme un problème institutionnel, un problème dont l'école est en grande partie responsable. Pour cet auteur, l'école ne se préoccupe pas à priori des besoins des jeunes. Le problème crucial de démotivation scolaire des jeunes porte sur le caractère inadapté des programmes par rapport à leur vie réelle. Ce n'est ni les difficultés de la tâche d'apprendre, ni les efforts à fournir. Ils ne comprennent pas qu'on les oblige à apprendre des choses qui ne leur disent rien et qui ne serviront qu'à une minorité d'entre eux. L'inadaptation des programmes a pendant longtemps été décriée dans notre pays. Lorsque l'élève ne trouve pas de sens à ce qu'on lui enseigne, il est démotivé.

L'auteur propose comme solution l'école alternative. Cette école alternative est un milieu éducatif dont le mandat exclusif est de répondre aux besoins réels de l'apprenant, plutôt qu'un lieu de sélection-élimination. Il s'agit d'être cohérent par rapport aux valeurs, aux croyances, aux styles de vie et conceptions de la société.

Nous retenons de cet ouvrage les raisons d'une démotivation scolaire en milieu défavorisé. On remarque dans notre pays que le taux d'échec au Baccalauréat des CEG érigés en lycées départementaux est élevé. Il y a certains lycées du milieu rural qui font 0% de réussite au BAC. Dans ces localités, il n'y a pas de bibliothèques où les élèves pourraient enrichir les acquis contrairement à leurs camarades du milieu favorisé. Ceci constitue entre autres une véritable source de démotivation qui engendre l'absentéisme. Par ailleurs, lorsque les programmes enseignés ne répondent pas au besoin de l'apprenant, il ne juge plus nécessaire d'aller à l'école. L'écrit de CAOUETTE nous apporte un éclaircissement sur le rôle de l'institution dans la démotivation des élèves issus du milieu démuni. Il dégage des pistes d'investigation de nos réalités burkinabè dans la recherche d'une nouvelle manière de gérer les absences.

BOURDIEU et PASSERON (1999) donnent une explication sociologique des difficultés scolaires pouvant conduire à la déperdition, à l'échec, et à l'absentéisme scolaire.

Les principales explications mises en avant sont : le handicap socio-économique et le handicap socioculturel.

Au niveau du handicap socio-économique, les auteurs expliquent l'échec, l'abandon et l'absentéisme scolaire par le fait que les disparités financières des familles pourraient avoir un effet sur la réussite scolaire. Ils avancent l'hypothèse que les conditions de vie défavorables en matière de logement et alimentation, de santé, de l'obligation de travailler pour contribuer au maintien de la cellule familiale, ou encore la pauvreté ne permet pas aux familles démunies de répondre aux exigences matérielles minimales que requiert la fréquentation scolaire de leurs enfants. Cette situation est aussi évidente au Burkina Faso où près de 80% de la population vit dans la pauvreté.

S'agissant du handicap socioculturel, les auteurs soutiennent que le milieu scolaire privilégie certaines manières d'être qui correspondent à la culture de la classe privilégiée au détriment de la culture des classes défavorisées. Ce qui peut conduire à l'absentéisme scolaire. Pourtant chaque classe sociale a ses attitudes, ses habitudes et son mode de vie dans ce milieu qui est plus favorable aux classes aisées et bourgeoises. Selon toujours ces auteurs, les enfants des classes défavorisées seraient donc désavantagés et auraient plus de difficultés à venir régulièrement à l'école ou à se maintenir à l'école. Le niveau de scolarité des parents, leurs attentes de l'école sont entre autres des facteurs qui influenceraient la carrière scolaire des enfants. BOURDIEU et PASSERON accusent également le langage utilisé à l'école qui serait beaucoup plus proche de celui des couches favorisées et qui jouerait contre les enfants des classes démunies.

Les recherches sur le handicap socioculturel tendent à démontrer l'existence de différences culturelles entre les classes sociales ainsi que l'existence des valeurs culturelles spécifiques qui seraient transmises par l'institution scolaire. Les facteurs socio-économiques et socioculturels ne sont pas les seules causes des inégalités qui règnent dans la société en général. L'institution scolaire représente aussi la courroie de transmission des inégalités.

Cet ouvrage est d'un apport considérable pour la gestion de l'absentéisme scolaire. Son aspect socio-économique comme facteur influençant la réussite scolaire est une réalité dans l'enseignement secondaire au Burkina Faso. La rentrée des classes est un véritable cauchemar pour les parents qui doivent faire face à la fois aux frais de scolarité, à la tenue scolaire, et aux fournitures. Les lycées étant très souvent éloignés des domiciles, ils doivent trouver un moyen de déplacement pour les enfants. La plupart des familles au Burkina Faso étant d'un niveau économique faible, les parents n'arrivent pas à réunir toutes ces conditions. Le handicap

socioculturel est aussi observable dans notre pays. Les élèves issus de CEG départementaux et qui sont affectés dans les lycées de ville après le BEPC, éprouvent des difficultés à s'intégrer. Ils ont des difficultés de relation avec les pairs citadins qui ont un mode de vie différent du leur et qui sont déjà habitués à l'établissement et à ses hommes. Cet écrit de BOURDIEU et PASSERON rejoint celui de CAOUETTE.

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JANOZ (2000) évoque les facteurs concourant à une mauvaise fréquentation scolaire qui débouche plus tard à un décrochage scolaire. Nous nous intéressons ici aux facteurs, car l'absentéisme est une manifestation de la mauvaise fréquentation. Ce sont : les facteurs institutionnels, les facteurs familiaux et les facteurs interpersonnels.

Les facteurs institutionnels sont en lien avec les structures de l'école, son organisation de cursus ou son climat qui influencent l'expérience scolaire des adolescents. Les écoles plus petites tendent à favoriser la participation des élèves aux activités parascolaires et à permettre un encadrement plus flexible et plus étroit de la part des adultes. A l'opposé, les écoles qui incorporent une grande diversité de cheminements éducatifs au secondaire et qui s'adressent à une population hautement diversifiée sur les plans culturel, ethnique et intellectuel, sont moins efficaces. De plus, le stress qui accompagne le passage du primaire au secondaire peut avoir des effets délétères sur la réussite scolaire. Ce constat est avéré au Burkina Faso aussi. L'élève de CM2 qui arrive en 6ème se trouve confronté à plusieurs difficultés. Ce n'est plus le seul enseignant qui assure les enseignements mais plusieurs, les cours ne débutent plus à 7h30 mais plutôt à 7h00, et pire les leçons sont dictées contrairement au primaire où elles sont écrites au tableau. Tous ces éléments angoissent ce nouveau lycéen et contribuent à l'absentéisme.

En ce qui concerne les facteurs familiaux, les enfants qui proviennent de familles désunies ou reconstituées, ou encore de familles où il y a plusieurs enfants et dont les parents sont peu scolarisés, ont plus de risque de s'absenter et d'abandonner l'école. Les parents qui valorisent peu l'école et s'impliquent peu dans l'encadrement scolaire de leurs enfants favorisent le phénomène, de même que les familles qui ont un style familial permissif5, dans lesquelles il y a un manque de communication et de chaleur dans les rapports enfants/parents

5 BAUMRIND,(1971) cité par MARCOTTE,D. et al , (2001) « le style parental de type permissif est relié à des problèmes de comportement a l'école et de consommation de drogue, a des problèmes d'impulsivité, d'agressivité, d'absentéisme ainsi qu'à un manque d'habilité a prendre des responsabilités ».

ou qui réagissent mal ou pas du tout aux échecs scolaires de leurs enfants. Dans notre pays, le désengagement des familles peu scolarisées est observable. Les parents ne s'impliquent pas dans l'encadrement de leurs enfants. Ils ne vont pas chercher les bulletins qui pourraient les renseigner sur la conduite et le travail de leurs enfants. Aussi, dans les familles polygames avec une fratrie nombreuse, les enfants n'ont pas de communication directe avec leur papa qui ne cherche d'ailleurs pas à savoir si ses enfants vont régulièrement en classe. De plus, dans nos lycées et collèges, certaines absences des filles sont liées à l'absence de leur mère dans le foyer.

Les facteurs interpersonnels sont liés aux relations avec les pairs, l'isolement social et le rejet qui augmentent les mauvaises conduites scolaires. Des relations conflictuelles et insatisfaisantes avec les enseignants ou le personnel administratif apparaissent aussi comme des facteurs à risque. En effet, dans nos classes du second cycle certains élèves sont permanemment en opposition avec leurs enseignants qui les expulsent du cours. Il y a aussi les relations difficiles avec les surveillants qui ne cherchent qu'à sévir à la moindre faute.

L'auteur relève aussi des facteurs individuels dont les plus importants sont l'habilité intellectuelle et verbale, l'échec et le retard scolaire, la démotivation, le sentiment de compétence affaiblie, des aspirations scolaires peu élevées, les conduites additives telles que fumer du tabac, boire l'alcool et consommer la drogue.

Par rapport à notre étude, les différents facteurs concourant à une mauvaise fréquentation que JANOZ décline sont véritablement d'un apport considérable. Au Burkina Faso, l'organisation de l'institution scolaire ne favorise pas l'assiduité aux cours notamment dans nos lycées à grands effectifs. Les élèves de 6ème ne sont pas accueillis avec les informations relatives aux changements qui les attendent. Nous n'ignorons pas les facteurs familiaux, car les familles peu scolarisés sont celles à multiples problèmes où la priorité n'est pas l'encadrement d'un élève du secondaire. Quant aux élèves, ils usent de l'ignorance et du désengagement de leurs parents pour adopter des comportements anti-scolaires malgré les sanctions actuelles. C'est pourquoi, ces différents facteurs énumérés par JANOZ pourront nous guider dans le choix de nouvelles méthodes de traitement des absences. Car, ils constituent un diagnostic réel dégageant les causes plausibles du fléau de l'absentéisme scolaire.

JACQUARD (2002) évoque dans le premier chapitre de son ouvrage l'histoire des Conseillers Principaux d'Education (CPE) au sein du système éducatif français. Du maître d'études ou répétiteur des lycées napoléoniens au surgé, le corps des Conseillers d'Education verra sa création en 1970 sous l'impulsion du mouvement idéologique de 1968. Ce rappel historique montre l'évolution d'une fonction strictement administrative à une fonction

éducative, enrichie d'une dimension pédagogique. L'auteur aborde également les conditions d'accès au concours de CPE, l'évolution de carrière et les obligations de service. Il mène une réflexion sur la formation initiale et continue des CPE et décline les compétences attendues du CPE en termes de responsabilités propres, partagées et déléguées. Pour lui, la formation est envisagée comme un moyen de développer l'identité professionnelle du CPE. Partant de là, l'auteur présente les missions et les fonctions du Conseillers Principal d'Education (CPE), c'est-à-dire ses attributions qui sont donc scindées en trois domaines essentiels :

Le premier concerne le fonctionnement quotidien de l'établissement et la sécurité des personnes : dans ce domaine, le CPE porte la responsabilité du service de surveillance, il encadre l'équipe de surveillants. Il organise les « mouvements » d'élèves, c'est-à-dire les sorties hors de l'établissement et les entrées. Au Burkina Faso, le surveillant général coordonne les activités du service de la surveillance. Il fait délivrer les billets de sortie et les billets d'entrée aux élèves.

Le second concerne la vie collective dans l'établissement : le CPE applique et fait appliquer le Règlement Intérieur. Il sanctionne certains comportements d'élèves, aide les adolescents à intégrer certaines règles de vie en collectivité. Le CPE dynamise les instances représentatives des élèves notamment le bureau du comité des élèves qui est mis en place par le surveillant général dans nos établissements secondaires.

Le dernier domaine est le suivi individualisé des élèves : le CPE gère « les absences et lutte contre l'absentéisme des élèves ». Il entretient des relations avec les parents, en particulier ceux des élèves en difficultés scolaires ou de comportement. Il organise la vie pédagogique et participe à l'orientation des élèves par les conseils et les apports d'informations. Globalement, il a une bonne connaissance des élèves par sa fonction vaste et ses actions très diversifiées. Il travaille donc avec tous les acteurs de l'établissement, en particulier avec le chef d'établissement, les enseignants, et les personnels sociaux et de santé notamment l'assistante sociale, l'infirmière et le médecin scolaire. L'assistante sociale informe le CPE de l'état des élèves présentant des troubles et des difficultés à suivre les cours. Avec l'infirmière le CPE pourra acquérir des informations concernant l'état de santé des élèves en vue de mieux les suivre. Au Burkina Faso, ce domaine n'est pas observable. Les établissements ne disposent pas de service social ou d'une infirmerie, sauf quelques grands lycées des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.

Par rapport à notre étude, cet ouvrage nous permet non seulement de connaître parfaitement l'évolution du corps des Conseillers d'Education, mais aussi il nous décline les

principales attributions du CPE en vue de mieux gérer les situations professionnelles tels que les problèmes d'élèves en difficultés, de démotivation, et d'absentéisme scolaire. En effet, la fonction du CPE a pour objectif central de « placer les adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle et collective et d'épanouissement personnel ». Cependant, cette réalité française diffère des réalités burkinabè. Nous n'avons pas encore des CPE sur le terrain, et les surveillants généraux qui jouent ce rôle n'ont pas de fonction pédagogique. Les élèves doivent parcourir de longues distances pour se rendre dans le dispensaire. Ce long trajet leur fait perdre 1 à 2 heures de cours. Le service de l'action sociale qui devrait être présent dans les établissements secondaires, est méconnu des élèves. Or dans les lycées et collèges, il existe des élèves en réelles difficultés et qui ont besoin d'aide afin de mieux participer aux cours. En ce qui concerne la gestion des absences et la lutte contre l'absentéisme, c'est le quotidien de nos surveillants généraux également comme les CPE en France.

HUERRE et LEROY (2006) affirment que l'absentéisme scolaire n'est pas un phénomène nouveau ; c'est parce qu'il est devenu un phénomène de société, qu'il suscite désormais de l'intérêt. Il fait naître non seulement de l'inquiétude chez les acteurs, mais surtout une mobilisation politique au plan national. Ils affirment que le terme d'absentéisme recouvre des réalités très diverses. Il concerne l'adolescent qui sèche un cours occasionnellement pour s'investir parfois dans d'autres activités, celui qui décroche totalement parce qu'il ne parvient plus à trouver la motivation nécessaire à l'apprentissage, ou parce qu'il est en proie à une phobie scolaire, mais aussi le « présent-absent » qui assiste aux cours mais sans jamais acquérir les savoirs fondamentaux. Ainsi, l'absentéisme apparaître, selon les cas, comme une transgression normale accompagnant le processus d'adolescence ou comme le symptôme d'une pathologie.

Pour ces auteurs, l'absentéisme s'inscrit dans la difficulté d'être, de nombreux adolescents, entre deuil de l'enfance et peur de devenir adulte. Cette difficulté doit être appréhendée avec prudence, notamment dans le cadre d'un suivi clinique. Cela permet de détecter une dépression ou une phobie scolaire, laquelle est souvent liée à une angoisse de dévalorisation et de séparation. Dans cette optique d'analyse approfondie d'une situation individuelle, ces auteurs dégagent les éléments permettant d'affiner la compréhension du comportement absentéiste et de détecter un éventuel trouble psychopathologique : précocité de l'absentéisme, caractère soudain ou progressif, caractère exclusif, sélectif ou total, caractère excusable ou excusé, existence ou non de fléchissements scolaires associés à une ou plusieurs

matières spécifiques, rapport aux pairs, participation à des activités périscolaires, etc. Le désinvestissement d'activités autres que scolaires peut ainsi révéler le passage d'une dynamique d'opposition à une inscription dans une certaine marginalité.

Nous retenons de cet ouvrage qui contribue sans doute à mieux comprendre les conduites adolescentes face auxquelles nous sommes trop souvent démunis, la nécessité d'analyser l'absentéisme des adolescents et sa nature psychopathologique. Dans le contexte de nos lycées et collèges, il arrive souvent de rencontrer des adolescents qui présentent des attitudes anti scolaires liées à une souffrance psychique telle que la névrose phobique. Cette situation les conduit à l'évitement ou à la fuite. La phobie scolaire comme la phobie d'objet poussent la victime à s'absenter aux cours. Par exemple, il y a des élèves qui ont peur des bâtiments, ou du tableau noir ou encore de la foule, etc.

Ces différents ouvrages évoquent la question de l'absentéisme différemment. HUERRE et al (2006) demandent de prendre en compte l'évolution de l'adolescent qui est faite de troubles ou crises, BOURDIEU et al (1999) considèrent que la théorie de la reproduction entretenue par l'école ne permet pas aux enfants démunis de s'intégrer au sein de leurs pairs. CAOUETTE (1992) signale que l'accès universel à l'école ne rime pas avec les chances de réussite. Il rejoint BOURDIEU et al (1999) pour affirmer que les enfants issus du milieu défavorisé sont lésés. Les programmes sont non seulement mal élaborés mais aussi ils sont conçus pour répondre aux besoins des enfants du milieu favorisé. De ce fait, le principal responsable de l'absentéisme des élèves est l'institution scolaire elle-même. Quant à JANOZ (2000), il a su énumérer les facteurs concourant à une mauvaise fréquentation scolaire. L'ouvrage spécifique de JACQUARD (2002) à l'intention des CPE indique les différents domaines d'action du Personnel d'encadrement en vue de mieux lutter contre l'absentéisme scolaire des lycéens.

En plus des ouvrages ci-dessus consultés, il est opportun d'examiner les travaux de recherches qui ont été menés sur le sujet.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard