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Problématique de la création des aires protégées au Cameroun : cas du parcours Vita de Douala

( Télécharger le fichier original )
par Luc NGOUONPE
Université de Yaoundé II - DESS en gestion urbaine 2010
  

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UNIVERSITE DE YAOUNDE II
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II

FACULTE DES SCIENCES ON

FACULTY OF ECONOMICS

B.P 1365 Yaoundé - AND MANAGEMENT

CAMEROUN P.O. Box: 1365 Yaoundé

www.univ-yde2.org CAMEROON

Tél. : (237) 22 06 26 98/ Fax (237) 22 23 84 28 fseg@.univ-ydé2.org

Tél. : (237) 22 06 26 98/ Fax (237) 22 23 84

28

UNITE DE FORMATION DOCTORALE PROFESSIONNELLE DE GESTION
URBAINE PROGRAMME DESS DE GESTION URBAINE Vième PROMOTION

Mémoire de DESS

THEME :

PROBLEMATIQUE DE LA CREATION DES AIRES
PROTEGEES AU CAMEROUN : CAS DU PARCOURS VITA
DE DOUALA.

Soutenu publiquement en vue de l'obtention du Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée
(DESS) en Gestion Urbaine

Par :

NGOUONPE Luc

(Maîtrise en sciences économiques, Diplômé de l'ENAM)

Option : Economie Internationale

Sous la direction de :

Dr. Jean Pierre TCHANOU
Chargé de Cours à l'Université de Yaoundé II -Soa

Année académique 2009-2010

DEDICACE

Amon épouse et nos enfants qui ont fait preuve de beaucoup de sacrifices, d'amour et de compréhension pour la réussite de ce travail.

REMERCIEMENTS

Au Docteur TCHANOU Jean -Pierre, enseignant à l'Université de Yaoundé II à Soa qui a bien voulu assurer la direction de ce mémoire. Il a fait preuve de disponibilité par l'attention accordée à travers ses suggestions, ses compléments et ses encouragements ;

Au Professeur Jean- Roger ESSOMBE EDIMO NYA BONABEBE pour son soutien tout au long de la formation ;

Au Dr Christopher FUNWIE TAMASANG, Senior Lecturer in Law pour sa déterminante contribution à ce travail;

A mes enseignants de Dess-Gestion Urbaine pour les connaissances transmises ;

Mes remerciements vont également à l'endroit de Monsieur le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala et son personnel pour leur franche collaboration et contribution.

J'adresse particulièrement mes sincères remerciements :

A Monsieur PRISO Olivier de la Communauté urbaine de Douala pour sa disponibilité ;

A Monsieur DJATCHO SIEFU Donald qui a accepté de m'accorder un peu de son précieux temps pour la lecture et la dynamisation de ce travail. Je le remercie sincèrement ;

A mon épouse et nos enfants pour avoir tant supporté mes longues absences à la maison, pour m'avoir en tout temps compris, encouragé dans des moments difficiles, surtout dans mon choix de redevenir étudiant ;

A madame WOUBINWOU Lydie pour les soutiens multiples ;

A mes frères et soeurs pour les multiples encouragements ;

A mes amis, et tous ceux qui ont été proches de moi pendant tous ces moments d'étude.

NOTE CONTEXTUELLE.

« Ce sont les concepts, les idées, les images, et non plus les choses, qui ont une vraie valeur dans la nouvelle économie (...). La production culturelle est le stade suprême de la civilisation capitaliste, dont la mission a été d'introduire un nombre de plus en plus grand d'activités humaines dans la sphère marchande ».

J. Rifkin, 2000, P.12 et 18.

ABREVIATIONS.

APV : Association des Amis du Parcours Vita.

CEE : Communauté économique européenne.

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale. CFC : Gaz chlorofluorocarbures.

C I J : Cours Internationale de Justice.

CITES: Convention on international trade of endangered species

CRTV : Radio Télévision Camerounaise.

C U D : Communauté Urbaine de Douala.

HYSACAM : Hygiène et Salubrité du Cameroun.

I D I : Institut de Droit International.

INSERM : Institut Nationale de la Santé et Recherche Médicale en France. MAB : Man and biosphère.

MAETUR : Mission d'Aménagement et d'Equipement des Terrains Urbains et Ruraux.

OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique : Elle comprend notamment les Etats de l'Europe occidentale ainsi que les Etats -Unis, le Japon, et le Canada, constituée en vue de favoriser l'expansion économique de ces Etats ainsi que celle des Pays en voie de développement.

O M M : Organisation Météorologique Mondiale.

ONU : Organisation des Nations Unies.

PIC : Prior Informed consent.

PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement.

P V : Parcours Vita.

S I C : Société Immobilière du Cameroun.

UE : Union Européenne.

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture. W.W.F: World Wildlife Fund.

LISTE DES SCHEMAS.

Schéma 1: mode d'approche distinct de la valeur du pv

92

Schéma 2 : analyse de la valeur du pv

.93

Schéma 3 : connaissance du parcours Vita et les éléments spécifiques

94

RESUME

Longtemps considérer comme une affaire des Pays développés, l'environnement s'impose aujourd'hui à nous comme un élément, une composante de la vie, d'où la nécessité de sa protection et de sa conservation. Cette prise de conscience a suscité l'urgence de la communauté internationale qui s'est mobilisée l'année dernière au dernier sommet de Copenhague face aux multiples catastrophes et le réchauffement climatique, pour conjuguer des efforts en vue de parer à cette menace planétaire. Bien que les résultats restent mitigés.

Sur le plan national, le Cameroun s'est engagé dans ce combat avec des instruments assez forts en menant des actions incitatives pour protéger et conserver la biodiversité dont le fait clinquant reste la lutte contre la désertification, la pollution et autres menaces sur l'environnement. Loin de concerner seules les pouvoirs publics, parce que nous sommes tous victimes, le danger reste imminent et précis. Il requiert l'engagement de la population, de la Société civile et des médias.

En même temps, l'environnement est un bien économique, non pas un bien marchand, mais un bien qui peut procurer du bien-être et d'énormes richesses pour le développement local. Le gouvernement camerounais l'a compris avec la création du PV de Douala. Bien que jusqu'à nos jours il n'a offert qu'une infirme partie de ses atouts à la population (surtout les sportifs), la ville tout entière ignore les capacités économiques, environnementales et sociales qu'il regorge.

L'objectif de ce travail a été d'éclairer la politique en vue de l'aider dans la prise de décisions dans le domaine de la création des espaces naturels protégés comme celui du PV de Douala.

Nous avons tout au long de ce travail montré que, un Parcours Vita à l'instar de celui de Douala s'inscrit dans le registre des biens économiques non marchands pouvant procurer du bien-être et d'énormes richesses pour le développement local.

Enfin, nous sommes parvenu au fait que le Parcours Vita de Douala ne peut favoriser cette logique de développement que si elle est protégée et conservée pour être valorisée avec ses lacs, la rivière Nkondi qui imprime ses pulsations sur l'espace Vita, la forêt et le circuit de sport. Cette nature sauvage peut se « vendre » à partir de la dynamique multifonctionnelle qui en découle, en même temps qu'elle est un élément d'attractivité pour la Cité et de promotion à la protection de l'environnement.

ABSTRACT

Consider a long time like a business of the Countries developed, the environment imposes itself today to us like an element, a component of life, from where the necessity of his/her/its protection and its conservation. This hold of conscience caused the emergency of the international community that is mobilized itself last year to the last summit of Copenhagen facing the multiple disasters and the climatic warming up, to conjugate some efforts in order to deal with this global threat; although, the results remain mitigated.

On the national plan, Cameroon entered into this fight with strong enough instruments while leading some incitatives actions to protect and to preserve biodiversity of which the flashy fact remained the struggle against the desertification, the pollution and other threats on the environment. Far from concerning alone the public powers, because we are all victims, the danger remained imminent and precise. It requires the engagement the population, the civil society and the medias.

At the same time, the environment is a very economic, not a market good, but a good that can procure the well-being and enormous wealth's for the local development. The Cameroonian government understood it with the creation of the PV of Douala. Although until our days it offered an invalid only left of its assets to the population (especially the sportsmen), the entire city ignores the economic, environmental and social capacities that it overflows.

The objective of this work was to illuminate the politics in order to help it in the hold of decisions in the domain of the creation of the natural spaces protected like the one of the PV of Douala.

We have all along this shown work that, a PV like the one of Douala appears in the register of no market economics goods capable to procure the well-being and enormous wealths for the local development.

Finally, we arrived to the fact that the Course Vita of Douala cannot encourage this logic of development that if she is protected and is preserved to be valorised with its lakes, the Nkondi River that prints its throbbings on the Vita space, the forest and the circuit of sport.

SOMMAIRE

DEDICACE 2

REMERCIEMENTS 3

NOTE CONTEXTUELLE. 4

ABREVIATIONS. 5

LISTE DES SCHEMAS. 6

RESUME 7

SOMMAIRE 9

INTRODUCTION GENERALE 10

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET 11

II- PROBLEMATIQUE 13

III - INTERET DE L'ETUDE 13

IV.- JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 14

V- OBJECTIFS. 14

VI- METHODOLOGIE 15

VII- DEFINITION DES CONCEPTS OPERATIONNELS 17
PREMIERE PARTIE : L'OFFRE ET LA DEMANDE DES SERVICES PUBLICS ET LA SPATIALITE : CAS DES ESPACES NATURELS URBAINS COMME LE PARCOURS VITA.

18

INTRODUTION DE LA PREMIERE PARTIE 19

CHAPITRE 1 : APPROCHE DOCTRINALE DE GESTION DES AIRES PROTEGEES DANS LE CADRE DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT 23

INTRODUCTION 23

SECTION 1 : ANALYSE ECONOMIQUE DE L'ENVIRONNEMENT 23

SECTION II- L'ESPACE ET L'OFFRE DES SERVICES COLLECTIFS. 36

CONCLUSION 44

CHAPITRE 2 : LE PARCOURS VITA ET L'ESPACE DE DOUALA VIEME. 45

INTRODUCTION 45

SECTION 1-LA COMMUNE DE DOUALA VIEME 45

SECTION II-LE PV DANS SON ENVIRONNEMENT. 49

CONCLUSION 56

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 57

SECONDE PARTIE : LA PROTECTION ET LA MULTIFONCTIONALITE. 58

INTRODUCTION DE LA SECONDE PARTIE 59

CHAPITRE 3 : LA NECESSITE DE LA PROTECTION DU PARCOURS VITA. 60

INTRODUCTION 60

SECTION 1-TENTATIVES DE DEFINITION ET L'ARSENAL JURIDIQUE DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT. 60

SECTION 2- LES ACTEURS 69

CONCLUSION 71

CHAPITRE 4 : LES RETOMBEES DE LA MULTIFONCTIONALITE DU PARCOURS VITA

DE DOUALA. 72

INTRODUCTION 72

SECTION1 : L'OPERATIONNALITE DE LA MULTIFONCTIONNALITE 72

SECTION 2-L'INTERDEPENDANCE FONCTIONNELLE. 75

CONCLUSION 93

CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE 94

CONCLUSION GENERALE 95

QUELQUES PROPOSITIONS POUR L'EPANOUISSEMENT AU PARCOURS VITA. 98

TABLES DES MATIERES 111

ANNEXES 114

INTRODUCTION GENERALE

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET

Avec la résurgence des catastrophes écologiques importantes, et au lendemain de l'échec du sommet sur les changements climatiques de Copenhague, les préoccupations environnementales ont pris une place prépondérante dans les débats politiques nationaux et internationaux, suscité depuis le début des années 1970, la prise de conscience universelle de la détérioration de l'environnement.

Les problèmes environnementaux provoquent ainsi, l'inquiétude de l'opinion publique, et favorisent l'action politique des milieux écologiques, et corrélativement l'engagement écologiste des milieux politiques dans le sens de la protection de l'environnement. Cet objectif est désormais considéré sur le plan international comme « une valeur fondamentale », élément d'un intérêt général » reconnu par la communauté des humains dans son ensemble. C'est dans ce sens que naissent les premières déclarations internationales sur la protection de l'environnement.

Selon le Principe 2 de la Déclaration de Stockholm de Juin 1972 « les ressources naturelles du globe, y compris l'air, l'eau, la terre, la flore et la faune et particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels, doivent être préservés, dans l'intérêt des générations présentes et à venir »

Vers les années 1990, notamment avec la Convention de RIO (1992) et le Protocole de Kyoto (1997), il va se soulever de sérieuses inquiétudes et les incertitudes sur ce bien qui jusqu'ici se voyait attribuer une valeur d'échange nulle mais aussi une capacité illimitée : l'environnement. Ce qui posait déjà le problème de sa protection, son utilisation. Mais l'une des difficultés de la protection de l'environnement part de la définition de son objet.

LE PETIT LAROUSSE présente « l'environnement à la fois comme l'ensemble des éléments constitutifs du milieu d'un être vivant » et comme l' « ensemble des éléments constitutifs du paysage naturel ou du paysage artificiellement créé par l'homme1 ». Ces deux définitions décrivent l'environnement à travers des éléments qui la constituent, mais les notions de « milieu » et de « paysage » auxquelles elles ont recours ne sont pas plus claires que celles

1 Dictionnaire Le Petit Larousse, 2008

d'environnement. Elles traduisent que la définition de l'environnement ne peut être bien appréhendée qu'à travers ses composantes : biosphère, écosystème, nature, paysage.

Un avis de la Cours Internationale de Justice(C I J) décrit l'environnement comme « l'espace où vivent les êtres humains et dont dépendent la qualité de leur vie et leur santé, y compris pour les générations à venir 2» Plus simplement, l'environnement est l'ensemble des conditions naturelles et culturelles dans lesquelles les organismes vivant se développent.

La protection de l'environnement recouvre deux dynamiques : l'action de protéger et le résultat attendu, le dispositif ou l'institution qui protège. La protection de l'environnement peut se faire par des moyens politiques, technologiques, scientifiques et juridiques etc. Les moyens juridiques recouvrent les règles préventives qui réglementent les rapports des différents acteurs avec l'environnement, des règles dissuasives qui doivent sanctionner la violation de la réglementation en matière de l'environnement, et des règles de réparation des dommages causés à l'environnement. Le droit met également en place des institutions en passant par des accords et traités chargés de coordonner ou de contrôler le respect des règles de protection instituées. C'est dans ce cadre que se développe le droit international de l'environnement.

La destruction de l'environnement peut s'opérer sous les formes de pollution de l'air, de l'eau et même sonore, la congestion des villes dangereuses, la destruction des espaces sauvages, la dégradation des écosystèmes de grande valeur, les risques des accidents, les poussées démographiques, etc.

La question de l'environnement n'a pas la même ampleur partout, autant que sa protection créée des coûts élevés. C'est ce qui explique le fait que certains pensent que la protection de l'environnement est un luxe, d'autres par contre pensent que ce n'est pas une vraie priorité. Pourtant, la protection de l'environnement doit être intégrée sur le plan national dans les processus économiques, et sociaux dans le cadre de la décentralisation.

L'identification de la problématique nous permet d'insuffler des propositions utiles concernant la valorisation du PV.

2 Droit international public p1218.6è édition.

II- PROBLEMATIQUE

La définition de la problématique est perçue ici sous le prisme de la valorisation du Parcours Vita dans l'option de donner à la ville de Douala ou du moins de créer une autre image de son environnement. Dans ce cadre, nous nous posons la question suivante : Quelles sont les techniques pouvant permettre la valorisation de cet espace afin de donner à la ville une autre image de son environnement ? Autrement dit, comment fédérer autour du Parcours Vita la fonction sportive avec les fonctions touristiques, économiques, et les intérêts environnementaux et sociaux? Il s'agit de l'exigence de la protection de l'environnement qui intègre la bonne gestion du patrimoine national. Cette protection répond ainsi à des préoccupations précises manifestées par la majorité des utilisateurs de cet espace (chacun selon ses envies), de la nécessité d'avoir dans nos cités un cadre de vie c'est- à- dire, un environnement d'évasion dans un parc d'attraction multifonctionnel.

III - INTERET DE L'ETUDE

Nous comptons à travers cette étude montrer dans le cadre de la décentralisation que, le Parcours Vita est un espace de vie violé, agressé et qui risque de disparaître si rien n'est fait. La multifonctionnalité dont les résultats englobent dans le PV les retombées économiques, sociales et environnementales lui permet ainsi de jouer un rôle important dans le développement local.

Par ailleurs l'intérêt de cette étude réside dans le fait que nous cherchons à montrer que cette nature sauvage, espace de sport au départ peut fédérer autour de lui le tourisme, la recherche du bien-être, la chasse, la pêche et les autres activités ludiques dans un environnement conservé et protégé.

Le PV aujourd'hui représente une chance pour la ville de Douala. C'est un espace de vies sauvages à la recherche de son sanctuaire, un espace de création des revenus, un environnement de bien-être dont la survie doit interpeller la conscience collective. L'enjeu se situerait dans la recherche et la conjugaison de plusieurs moyens pour préserver ou du moins conserver le PV dans sa nature sauvage dans l'option d'être profitable à l'homme.

Dans le cadre du DESS en Gestion Urbaine, Analyse et Evaluation des Projets, nous nous sommes proposés de mener la réflexion sur ce que le PV est, ce qu'il pourrait être afin de susciter son apport et sa contribution à l'embellissement de la cité.

Au passage, si le PV est resté fixé dans notre pensée comme ce circuit de sport, il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui de part sa nature il engendrerait plusieurs autres fonctions marquées par une certaine interdépendance d'une part, et qu'il pourrait d'autre part faire partie du Patrimoine National dont la préservation interpelle la conscience collective.

Ce mémoire nous permet de mettre en application les outils d'analyse en environnement, en économie urbaine, en aménagement du territoire et dans le domaine du tourisme.

La pertinence du mémoire réside bien évidemment dans la cohérence de l'analyse, mais aussi et surtout dans la pertinence des conclusions susceptibles.

IV.- JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME

Le choix du sujet s'inspire d'un intérêt écologique à l'égard des questions de l'environnement et de la préservation du patrimoine national, dont l'inspiration a pris sa source de la Volonté du gouvernement camerounais L'utilité pratique de cet exercice de réflexion a été de sensibiliser sur les missions d'un environnementaliste, partant de nos antécédents avec le Club des Amis de la Nature3 à l'Université de Yaoundé, sur ses inquiétudes et sa propre peur de ce que serait notre vie sans des espaces naturels de vies, d'épanouissement, d'évasion et de loisirs dans nos centres urbains. Cet intérêt suscite un autre beaucoup plus économique lié aux retombéx de la préservation de l'environnement.

V- OBJECTIFS.

L'objectif de ce travail est d'éclairer le politique en vue de l'aider dans la prise de décisions dans le domaine de la création des espaces naturels protégés. Cet objectif se subdivise en deux objectifs spécifiques :

3 Ancien membre actif du Club des Amis de la Nature ; Président de la commission des investissements (1984- 1985).Université de Yaoundé.

- montrer que la création des espaces naturels urbains comme les forêts urbaines au Cameroun est source du développement économique ;

- partir du cas du Parcours Vita de Douala pour mieux étayer nos analyses

Plus simplement, ce travail servira à éclairer et aider les pouvoirs publics à une prise de décisions en vue de la création des espaces naturels protégés (on peut à cet effet citer le Canada notamment avec la politique de création, protection et conservation des zones et des parcs protégés), des forêts urbaines dont l'absence constitue un scandale pour un pays comme le Cameroun. Ceci afin de promouvoir un développement économique viable, socialement équitable et écologiquement rationnel. Un développement qui ne sacrifie ni les générations présentes ni le bien-être des générations future, mais qui allie efficacité, propreté et sobriété dans l'usage des ressources puis contribue à l'attractivité de la ville.

VI- METHODOLOGIE

Il n'y a actuellement pas de véritables ouvrages qui traitent l'ensemble des problèmes réels du PV de Douala. Il y a des ébauches de présentation du PV, des opinions dans la presse4 des actions de sensibilisations de certains autres visionnaires qui en fonction de l'objet du problème abordent ponctuellement et partiellement certains aspects de ces derniers. Notre travail de recherche essaye de dresser un panorama quelque peu général des dangers auxquels cet espace naturel est exposé, et dont si rien n'est fait il disparaîtra.

Nous cherchons dans ce travail, à comprendre la synergie entre l'environnement et l'économie au sens de la création de richesse via le tourisme, le sport et la santé que recèle le Parcours Vita.

Nous mettons en perspective les intérêts écologiques, l'importance de la biodiversité et les avantages de cet environnement naturel et sauvage à travers la persuasion de cette prise de conscience que nous nous proposons de réaliser. Nous comptons ainsi apporter une contribution à la lute pour la protection et la sauvegarde d'un patrimoine collectif.

4 Le Parcours Vita de Douala va (doit)-t-il mourir in Le Front n°307 du 05 Février 2008.

Résident à Douala, animés par un amour débordant pour la nature et la passion pour le bien public, nous avons capté la nécessité d'agir, de parler. Mais avant de nous nous sommes engagés dans multiples entretiens avec les différents responsables de la CUD, la MAETUR, les moniteurs du PV. Plus particulièrement nous nous sommes interrogés sur les approches de viabilisation du PV.

La lecture préalable d'un certain nombre d'ouvrages généraux sur l'environnement de façon globale nous a en effet donné quelques idées sur le raisonnement à adopter.

Notre analyse est partie de l'idée même du PV. En fait, la profondeur de la motivation du gouvernement pour une telle donation au peuple camerounais5, est fondée sur l'image que cet espace présentait à ses premiers jours. Aussi, il nous revient de montrer ce qu'il est demeuré, en passant par la réhabilitation et ce qu'il pourrait devenir.

Notre travail de recherche a privilégié une approche de présentation descriptive de l'état des lieux et ouvrir quelques perspectives pour la postérité. Le PV aujourd'hui risque de disparaître si des actions fortes ne sont pas engagées pour le sauver. Ce constat amer, triste et mélancolique impose actuellement et tout de suite une prise de conscience individuelle, un sursaut patriotique et en ce qui concerne les autorités locales et nationales des engagements forts pour sortir le PV du piteux état dans lequel il est oublié.

Ainsi notre approche vise à apporter au gouvernement des pistes à mobiliser avec l'aide des partenaires étrangers pour apporter une réponse à ce besoin naturel, cette envie de doter nos Cités (villes par extension) des espaces de vies sauvages protégés. L'ampleur de la tâche est immense mais les bénéfices sont inestimables.

Après la revue des théories économiques notamment spatiales et environnementales dans notre travail, nous avons montré la multifonctionnalité de cette espace si elle est conservée et protégée. Ce travail est présenté en deux grandes parties subdivisées chacune en deux chapitres. Avant d'analyser la logique de la protection et la multifonctionnalité du Parcours Vita à Douala (deuxième partie), nous faisons une analyse critique de l'offre et la demande des services publiques notamment ceux qu'offrent les espaces naturels urbains (première partie). Mais avant nous avons trouvé nécessaire de présenter les définitions de quelques concepts clés.

5 même s'il n'y a que Yaoundé et Douala qui en sont aujourd'hui gratifiées,

VII- DEFINITION DES CONCEPTS OPERATIONNELS

L'écologie est l'étude des relations qui existent entre les différents organismes vivants et le milieu ambiant.

L'équilibre écologique est le rapport relativement stable créé progressivement au cours du temps entre l'homme, la faune et la flore, ainsi que leurs interactions avec les conditions du milieu dans lequel ils vivent.

L'écosystème est le complexe dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux, de micro-organismes et de leur environnement vivant qui par leur interaction, forment une unité fonctionnelle.

La biodiversité ou diversité biologique, représente des espèces vivants présentes sur la terre (plantes, animaux, micro-organismes, etc.), les communautés formées par ces espèces et les habitats dans lesquels ils vivent. La variété ici se situe à 3 niveaux : a)-la diversité génétique au sein des espèces (variétés des gènes) :

b)-la diversité des espèces (variété des différentes espèces : plantes, animaux, champignons, etc..) ;

c)-la diversité des écosystèmes (habitats ou endroits qui existent sur la terre : forêts, déserts, rivières, montagnes, etc.).

La pollution : C'est la dégradation de l'environnement par l'introduction dans l'air, l'eau ou le sol de matières n'étant pas présentes naturellement dans le milieu. Elle entraîne une perturbation de l'écosystème dont les conséquences peuvent aller jusqu'à la migration ou l'extinction de certaines espèces incapables de s'adapter au changement.

Ressource génétique : Le matériel animal ou végétal d'une valeur réelle ou potentielle.

Par ailleurs les entretiens avec les fonctionnaires de la CUD ont permis de comprendre la sensibilité du problème foncier dans la vile de Douala et dans la zone de Douala 5ième en particulier.

Développement durable :La définition de ces notions nous conduit dans la première partie à faire une analyse critique de l'offre et la demande des services publics à l'instar des espaces naturels urbains.

PREMIERE PARTIE

L'OFFRE ET LA DEMANDE DES SERVICES PUBLICS ET
LA SPATIALITE : CAS DES ESPACES NATURELS
URBAINS COMME LE PARCOURS VITA.

INTRODUTION DE LA PREMIERE PARTIE

Les lois de la décentralisation de 19966ont attribué aux collectivités territoriales (régions, communes) des pouvoirs importants en matière d'aménagement du territoire, de la planification, d'enseignement et d'intervention économiques. La nouvelle répartition des compétences entre l'Etat et les collectivités décentralisées a modifié l'équilibre des pouvoirs entre l'Administration centrale et locale et les populations sont plus que jamais sollicitées et impliquées dans les projets qui concernent leur devenir.

En effet les libéraux7 affirment d'une part que seul le marché de concurrence pure et parfaite assure l'allocation optimale des ressources et d'autre part, ils trouvent nécessaire l'intervention de l'Etat de plus en plus dans la fourniture des services indispensables à la population, et des services que le marché ne pourrait pas fournir. D'où la nécessité pour ces adeptes du marché de reconnaître les vertus de la théorie de l'Etat8, théorie qui ne remette pourtant pas en cause la suprématie du marché. Le point de départ sera la théorie de l'équilibre général Walraso-Parétien construite pour un marché de concurrence pure et parfaite et dans lequel il faut intégrer les biens collectifs.

Si au niveau d'un marché de biens privés tout se règle par la confrontation entre l'offre et la demande aboutissant à un prix d'équilibre, la question des biens collectifs trouvera alors une solution dans la confrontation entre une offre de services publics de la part de l'Etat et une demande de la part des citoyens, le point d'équilibre étant le prix fiscal (impôt) que les citoyens consentent à payer. Ce parallélisme entre le marché de biens privés et le marché de biens collectifs pose néanmoins un sérieux problème à la pensée des libéraux ; c'est celui de la révélation des préférences collectives.

6 La décentralisation au Cameroun est prévue par la loi n° 96/06 du 18 Janvier 1996 relative à la révision de la Constitution de Juin 1972. Elle consacre un titre entier aux Collectivités territoriales de la République et fixe de ce fait le cadre autour duquel s'articulent les lois décentralisatrices du 22 Juillet 2004 ou loi d'orientation de la décentralisation. Cette dernière définit la décentralisation comme « un transfert par l'Etat aux collectivités territoriales décentralisées de compétences particulières et de moyens appropriés ».Pour le Législateur, » la décentralisation constitue l'axe fondamental de promotion du développement, de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local ».Au 1er Janvier 2010 a débuté le transfert de compétences et de ressources aux Communes et aux communautés Urbaines. L'un des atouts essentiels du processus étant de répondre à un besoin sans cesse exprimé par les populations de la base de participer à la prise de décision et à la gestion des affaires les concernant, d'où toute l'attention portée au suivi des activités des élus locaux dans l'exercice de leurs fonctions où le moindre faux pas ne leur sera pas pardonné.

7 Par exemple J B Say, Quesnay, S Jevons, L. Walras etc....

8 Ce ne sont pas ces derniers qui légifèrent quant à la théorie de l'Etat mais J M Keynes (1936)

Pour résoudre ce problème, plusieurs solutions sont possibles, notamment celles qui prennent en compte le mécanisme de vote parce qu'il serait utopique d'avoir une unanimité dans la société. Or pour les libéraux, il n'existe que des préférences individuelles ou alors pour être plus précis une préférence collective ne peut être que l'agrégation de préférence individuelles .A ce point, on aboutit au paradoxe de CONDORCET ou Théorie d'impossibilité de ARROW (1963 ; 1974)9 qui démontre que la transitivité des choix individuels aboutit à une intransitivité des choix collectifs.

Une solution avancée par l'école du public choice (BUCHANAN, 1969)10 est de considérer le marché des biens collectifs comme un marché politique dans lequel les coalitions vont se former pour obtenir les services collectifs qu'elles désirent. On en arrive à une situation de marchandage de voix à deux niveaux : entre les membres de la société civile (échange des votes pour une route contre celui pour une piscine) entre la société civile et la société politique (échange de votes contre échange de promesse de services collectifs).

Dans ce modèle, les hommes politiques sont des entrepreneurs de la production de services collectifs, ils sont une classe politique face aux électeurs-consommateurs. Ils ne sont pas considérés comme les représentants de la société civile dans laquelle il n'y a plus de rapport du politique. Ces deux catégories, société civile et société politique vont se rencontrer sur un marché, celui de bien social.

Par ailleurs les électeurs sont d'abord des consommateurs et leurs objectifs est d'optimiser leur satisfaction y compris en accédant à des services publics dont ils vont essayer de ne pas payer la contre partie que ce soit sous forme de prix d'accès ou d'impôt. C'est la question de « free rider », le cavalier libre, chacun a tendance à tenter de devenir un cavalier libre qui jouit d'un bien ou d'un service à consommation jointe sans en partager les coûts. Peut -on faire autrement par l'éviction de la question qui consisterait à rendre au secteur privé la gestion des services collectifs des parcs , de la culture, ou des lieux publics de loisirs...Comment y parvenir tout en excluant pas les personnes à faibles revenus ?

9 ARROW K.J. «limited knowledge and economic analysis» American Economic Review, 1-10 march, 1974.

10 Buchanan J.M « External Diseconomies, Corrective Taxes and Market Structure» American Economic Review; 1969.

Tout d'abord soit en privatisant tous les services collectifs pou rendre la production et la gestion des services collectifs au secteur privé ; soit en établissant un standard de coûts d'accès à ces services ou alors en établissant un « voucher » autrement dit un bon, un chèque qui permet l'accessibilité à tous les services au standard défini.

Une autre question est celle de la localisation de ces services collectifs dans un espace, sur un territoire pour pouvoir être utilisé par la population dans le but de satisfaire leurs besoins et permettre le développement local. Cette question trouve les solutions dans l'économie notamment l'économie territoriale.

CHAPITRE 1 : APPROCHE DOCTRINALE DE GESTION DES AIRES
PROTEGEES DANS LE CADRE DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

INTRODUCTION

L'environnement a été pendant longtemps partie intégrante des préoccupations des hommes, quittant des simples discours à la matérialisation. Au niveau des relations internationales contemporaines, la protection de l'environnement constitue une problématique globale .Tantôt considéré comme un bien économique, comme un espace de valeur, un paysage, l'environnement a été au centre de nombreuses pensées.

En partant de l'appréciation du public, de nombreux auteurs ont toujours pensé que le succès enregistré au niveau de l'offre du service public doit être soutenu par la qualité du service offert. En considérant l'environnement comme un service conjointement offert par les opérateurs privés et l'Etat, la pertinence du rôle de ce dernier dans la facilitation de l'accès au service des aires protégées par le plus grand nombre a été pendant longtemps abordé dans la littérature sous le prisme de l'économie de l'environnement, l'aménagement du territoire et la spatialité de l'offre et la demande des services collectifs.

SECTION I -ANALYSE ECONOMIQUE DE L'ENVIRONNEMENT.

Le cadre d'intelligibilité théorique de la localisation retient particulièrement dans cette partie, le modèle standard de « l'économie urbaine » (avec son analyse centre /périphérique) et l'approche en termes de « firmes », « d'acteurs » ou de « prise de décision ».

La trame centrale de cette sous partie repose sur les faits que :

- pendant longtemps considérés comme la résultante de l'investissement privé étranger, la création du PV à Douala est, depuis quelques décennies, l'oeuvre du gouvernement camerounais.

- Si pour les promoteurs étrangers le calcul en matière de localisation est un facteur décisif, les promoteurs nationaux tout comme les pouvoirs publics intègrent davantage des us et pratiques en interaction dynamique avec le milieu local (J.R. ESSOMBE, 2007a).

En nous basant sur l'idée de L. DAYAN11 (2004) selon laquelle : « ni l'industrie environnementale, ni la tentation réglementaire, ni la fiscalité écologique, ni le marché considéré isolement et sans perspective d'ensemble, l'approche « end of pipe » de la durabilité ne sauraient nourrir une stratégie et entretenir le rêve d'un développement durable ».12 Ce contexte est aujourd'hui enrichi avec la création du PV au Cameroun dans ces deux grandes villes notamment Douala et Yaoundé.

La mise en oeuvre de la durabilité dans le cadre de la mondialisation des économies, de la dépersonnalisation de l'information et de la globalisation des développements, requiert de modifier les stratégies de développement et les modes d'organisation en y intégrant les sources de loisir et de tourisme tel que le requiert de Parcours Vita de Douala.

Cette durabilité concerne directement autant les modes de gouvernance que les domaines de gestion, du management, de la communication, des technologies de fabrication, du design des produits et les politiques d'achat et vente des entreprises. Et de ce fait, dans une économie mondialisée, la ressource critique devient le savoir-faire et l'intelligence de l'information.

La compétitivité d'une ville à l'instar de celle de Douala, repose alors sur la qualification et la polyvalence de son réseau relationnel d'échanges, la qualité de ses coopérations interpersonnelles et commerciales stratégiques, ses déclinaisons relationnelles et informationnelles locales et la flexibilité de son organisation et les compétences du management donnant ainsi une marge importante à l'attractivité de l'environnement de la ville de Douala.

I.1. L'émergence du concept de l'environnement

De l'effet de serre au recul de la biodiversité en passant par la pollution sous ces formes multiples, la question environnementale a aujourd'hui totalement investi le champ de la discipline économique. Cette révolution culturelle débute dans les années 1970 avec la prise de conscience écologique qui suit la médiatisation des premières grandes pollutions.

11 Dayan Léo « stratégie du développement durable ; l'écologie industrielle : une des clés de la durabilité » in revue d'économie rurale et urbaine (RERU), 2004, p 28.

13 Maurice Allais « Traité d'économie pure », publié avec le concours du Centre national de la Recherche scientifique ; 5 vol in 4°, 1952, 984 p.

Les économistes mondiales prennent progressivement la mesure du coût environnemental de la croissance : il s'agit d'une mutation profonde de la perception de l'environnement jusqu'alors peu concernée par les impacts environnementaux. L'environnement biophysique par le biais des sciences de l'écologie et de l'activité terrestre est associé à des systèmes et des cycles dans l'habitat. Ceux-ci indiquent des seuils et des limites tant en approvisionnement (surexploitation des ressources naturelles comme le pétrole ou les réserves halieutiques) qu'en débouchées (pollution des nappes phréatiques, par exemple).

Des modèles de croissance en tant que conséquence de l'activité humaine, ont manifestement un impact négatif démontré sur l'environnement. Cette prise de conscience est récente dans les cultures modernes. L'étymologie du terme économie de l'environnement vient d'oikos, c'est-à-dire, la maison et de nomos c'est-à-dire, la règle. Ceci témoigne d'une volonté de gestion efficace de la maison, c'est-à-dire de l'habitat dans la biosphère et renvoie à celle de l'écologie qui étymologiquement vient d'oikos, c'est-à-dire, la maison et de logos, c'est-à-dire l'étude.

Si la pensée des Physiocrates et des classiques liait sans ambiguïté l'économie à la rareté des ressources naturelles, la théorie néo-classique n'a retenu de la rareté que sa dimension financière et a occulté son possible épuisement. Ainsi la première rencontre de l'économie et de l'écologie (constituée en science) intervient probablement en 1968 au sein du rapport du Cercle de Rome, intitulé « les limites de la croissance ».Ce texte alarmiste sur les limites des réserves énergétiques marque la redécouverte du concept environnemental par la théorie néoclassique.

I.1.1.L'homme, la nature et la technique.

En réalité les rapports entre l'homme et la nature ont connu une certaine évolution culturelle qui passe d'une totale dépendance de ce dernier à la nature par les fruits et la crainte des aléas climatiques pour les tributs de chasseur-cueilleur, à l'apparente indépendance de l'homme moderne par l'exploitation des ressources naturelles. Ce dernier a cru pouvoir totalement s'affranchir de son milieu en le transformant, en le domestiquant, voire en l'asservissant, grâce au développement d'idéologies, grâce aux progrès techniques.

De ce point de vue l'environnement devient ce qui est au tour et nécessaire à l'humain, ce qui lui est étranger et par un glissement de sens, ce sur quoi l'homme ne peut agir. Comme nous l'avons dit plu haut, n'est-il pas illusoire de croire que l'activité humaine n'interagit pas avec l'environnement ? Source et débouché de l'activité économique, la nature existe avec l'espèce humaine et non pas malgré l'homme. En s'excluant de la nature, l'humain fausse sa perception, sa pensée, ses valeurs, son rôle, son analyse de la situation et perturbe profondément l'habitat.

I.1.2.Objectif de l'économie de l'environnement.

L'objectif de l'économie de l'environnement est d'intégrer les valeurs écologiques de l'environnement dans le cadre particulier de l'économie et plus précisément des Sciences économiques et sociales. Ce que les économistes néo-classiques avaient rejeté hors de leur champ de vision, probablement inconsciemment, l'économie de l'environnement cherche à inclure.

L'économie de l'environnement est la recherche d'une efficacité nouvelle et réelle qui intègre les interactions entre les intervenants, mais aussi entre les interventions humaines et l'environnement. Cette nouvelle orientation n'est pas exclusive de l'ancienne vision économique : il s'agit au contraire de bâtir avec l'économie traditionnelle un édifice qui tienne compte de la valeur écologique et des variables environnementales.

Cette évolution n'est pas neutre, elle suppose un certain nombre d'hypothèses de base et surtout elle nécessite de redéfinir des notions centrales de l'économie : le bien-être des individus, la production et l'utilisation des ressources. Dans l'économie néo-classique, le bien-être tient compte de la consommation de biens marchands.

En économie de l'environnement, il faut y ajouter la valeur que les individus confèrent à leur environnement dans un cadre de vie, et finalement sa valeur réelle et symbolique souvent impossible à monétiser. La production et l'utilisation globale des ressources biotiques et abiotiques est aussi une corrélation à inclure dans l'évolution de l'architecture économique bâtie.

I.2 .Théorie économique et environnement.

Les néo-classiques s'intéresse aux optimums, c'est-à-dire la meilleure allocation des ressources rares à usages alternatifs, compte tenu des préférences des agents économiques, résumées dans une fonction d'utilité. L'optimum de Pareto, consiste à se trouver dans une situation telle que toute amélioration de bien-être d'un individu (ou d'une catégorie d'individu) ne peut se faire qu'au détriment d'un autre individu (ou d'une autre catégorie d'individus).

Autrement dit, l'optimum de Pareto est une situation où toute allocation initiale a été répartie. A ce titre, c'est une situation de référence de la théorie économique dans la mesure où il est possible de déterminer un optimum de Pareto, à condition de respecter la concurrence dans les marchés et de laisser le système des prix s'ajuster. Pourtant l'équilibre marchand n'est pas nécessairement optimal d'un pont de vue social ou environnemental.

La recherche de l'optimum se déroule dans le cadre strict des échanges marchands. Certains effets qui ne sont pas affectés d'une valeur sont complètement écartés de la recherche d'efficacité alors même qu'ils sont susceptibles d'affecter l'utilité des agents économiques. C'est précisément le cas lorsqu'on occulte la dimension particulière que constitue l'environnement : ce sont les effets externes ou externalités qui peuvent être positives et améliorer le bien-être des agents ou alors elles peuvent aussi avoir une valeur négatives si elles réduisent le bien-être sans compensations financières(cas des riverains d'une voie ferrée, ils souffrent de la pollution sonore et atmosphérique et de la baisse marchande de leurs biens immobiliers s'il y a une croissance du trafic qui génère des revenus d'exploitation supplémentaire). Autrement dit, il est nécessaire d'inclure dans les prix les dégradations environnementales (pollutions, surexploitation) qui, sinon seraient ignorés.

En claire, internaliser les effets environnementaux, revient à trouver un équilibre tel qu'en tenant compte de la variable environnemental, on obtient un équilibre de Pareto. Où alors l'amélioration du bien-être des individus sensibles à la variable environnementale va lasser un autre groupe d'individus. Cet optimum de pollution (qui débouche sur les marchés de droits à polluer) est souvent la critique la plus importante formulée par les écologiques contre l'économie de l'environnement.

L'économie de l'environnement est intimement liée aux politiques économiques et aux choix qui en écoulent, choix qui doivent se formuler de la façon la plus objective possible et doivent à ce titre se fonder sur des principes indéniables.

I.2.1.Evaluation monétaire : la valeur de l'environnement.

L'évaluation monétaire de l'environnement viendrait à considérer l'environnement comme un bien économique qui peut s'échanger sur un marché. En économie la notion de valeur est centrale. Affecter une valeur à l'environnement est donc indispensable pour sa parfaite prise en compte dans les équations. A ce titre l'environnement est un bien économique. Tout bien économique est un bien rare et ce serait un truisme de dire que la qualité de l'environnement est devenue « rare ».c'est -à -dire insuffisante par rapport aux besoins ou aux désirs que l'on éprouve à son égard. Il en résulte que l'environnement est manifestement un objet de raisonnement économique, à savoir celui de l'allocation judicieuse de ressources à affecter à sa protection et à sa gestion.

Le concept de bien-être en économie et par conséquence dans la pratique de l'économie appliquée, est une chose pas simple. Beaucoup de bons traités d'économie n'y consacrent qu'une attention superficielle ou alors dans des termes sans aucune liaison avec l'environnement.

Pourtant le traité d'économie pure de Maurice ALLAIS13 traite les divers aspects de la notion de bien. Dès 1970, K. ARROW14 (1974) et DEBREU15 (1959) mettent au point un outil d'analyse qu'ils ont appelé l'espace des biens, chacun de ceux -ci étant défini par sa quantité, ses caractéristiques physiques, sa date et sa localisation. Cette formulation des choses à la fois simple et précise, n'est passée dans l'enseignement courant qu'avec les leçons de théorie micro-économique de MALINVAUD16 parues en 1969.

13 Maurice Allais « Traité d'économie pure », publié avec le concours du Centre national de la Recherche scientifique ; 5 vol in 4°, 1952, 984 p.

14 Arrow K.J « Limited knowledge and economic analysis » American Economic Review; 1974.

15 Debreu G «Théorie de la valeur, trad. frse Dunod, Paris 1959.

16 Malinvaud E « Leçon des théories microéconomiques » Dunod, Paris 1969 ; Pp 27.

Quoi qu'il n'y ait rien d'environnemental dans la formulation de l'espace des biens proposés par Arrow et Debreu, mais l'introduction du concept d'externalité comme un élargissement de ce même concept de bien, et l'incorporation de celui du bien collectif.

Les notions d'externalités et de biens collectifs sont évidemment antérieures à la classification D'ARROW et DEBREU. Mais c'est la représentation des biens que ces derniers ont fournie qui a pu être ensuite généralisée au cas des externalités et des biens collectifs. Ces deux étapes ont permis de faire entrer externalités et biens collectifs dans l'analyse des économies de marchés autant que de la planification (que développaient par ailleurs en parallèle ARROW et HURWICZ17 (1930) ainsi que MALINVAUD).

La portée environnementale de l'extension du concept de bien aux externalités et aux biens collectifs est considérable d'une part, en ce qui concerne les externalités, celles-ci visent à rendre compte d'interdépendances entre agents économiques qui ne s'établissent pas par l'intermédiaire du système des prix. C'est ce qui se passe en présence des phénomènes de pollution : des quantités physiques d'objets dits polluants accompagnent l'activité productive et affectent d'autres agents de l'économie sans que ce phénomène ne soit justiciable d'une analyse en termes d'échanges. L'effet positif ou négatif est imposé au récepteur au lieu d'être le résultat d'une décision de sa part.

L'intuition fructueuse D'ARROW (1974) est d'y avoir néanmoins appliqué le concept de bien, et de le faire ainsi rentrer dans l'analyse des comportements économiques : comportements volontaires des auteurs des externalités et comportements passifs des récepteurs. Par cette démarche il permettrait d'appliquer aux premiers l'analyse classique des producteurs de n'importe quel bien tout en laissant à des analyses nouvelles les comportements passifs des récepteurs de ces biens indésirables.

Intervient alors le concept de bien collectif, modification de ce que S.KOLM18 (1968) a justement appelé le « concernement » simultané de plusieurs agents économiques par l'existence ou la production de certains biens. Les phénomènes environnementaux sont non seulement des externalités, mais ils concernent plusieurs individus à la fois.

17 Hurwicz «La Planification Economique Collectiviste», 1930.

18 S.Kolm : « La théorie économique générale de l'encombrement » ;Paris,Futuribles,1968.

Le PV est déjà une composante du paysage urbain de la ville de Douala dont l'abandon ou l'aménagement influe et influera durablement sur son image. D'où la problématique de l'aménagement du territoire visant avant tout à bâtir dans les villes une armature spatiale durable qui doit intégrer une structure spatiale de préservation et de conservation de la nature sous formes de réserves naturelles, sites classés, forêts urbaines, espaces verts de haute valeur biologique.

I.2.2. Aménagement du territoire : une affaire d'origine ancienne

L'aménagement du territoire est une expérience ancienne. En effet l'homme a toujours aménagé l'espace au gré de ses besoins. Au début il s'agissait de domestiquer la nature et de la dominer. La répartition des activités sur le territoire était perçue comme un phénomène naturel. Mais les incidences de ces pratiques furent désastreuses car elles ont donné lieu à la dégradation des ressources naturelles. Par la suite, les Etats modernes ont senti la nécessité de procéder à l'aménagement consciente et réfléchi du territoire en tant qu'acte volontariste et non spontané.

En Europe, la fin du 20ième siècle a vu progressivement émerger la question du paysage comme enjeu sociétal de gestion de l'environnement et d'aménagement du territoire. Dans le même temps s'est développée une demande sociale et politique pour une plus grande participation de la population à la gestion du paysage et de son cadre de vie en général, ce qui a entraîné de nouvelles exigences.

En effet, le paysage est encore trop souvent appréhendé à travers des définitions disciplinaires (le paysage comme structure expressive du territoire en géographie, l'éco-paysage fonctionnel en écologie, le paysage comme l'objet de composition en architecture du paysage, etc....) qui rendent difficile une conception pluridisciplinaire de sa gestion.

Pour se généraliser, la question du paysage a eu la contribution de la mobilité des personnes, la démocratisation du tourisme et la diffusion de la photographie. Ainsi le paysage est depuis convoqué dans divers discours touristique, politique, scientifique, etc., pour parler de lieux sous un nouvel angle de vue.

En Afrique et particulièrement au Cameroun, le développement des villes s'est fait sans prise en compte véritable des enjeux de l'aménagement du territoire. Pour les uns et les autres les constructions des villes guidées par le hasard, sous les séquelles de la colonisation, s'est faite en absence d'une politique d'urbanisation, la politique d'aménagement urbain n'a pas intégré des aires de loisirs des parcs d'attractions et les aires ou sites protégés, des espaces verts, etc. qui participent par leur implantation réfléchie à l'attractivité du territoire.

Dans les années 1960, le constat alarmant des scientifiques a contribué certes à modifier les us et les coutumes des uns et des autres. , au point où de nos jours la gestion durable et efficace de l'environnement nécessite une planification impliquant les notons de révisions et d'anticipation, gestion qui utilise des outils classiques appropriés à l'aménagement du territoire.

I.2.3. Le paysage, un enjeu de gestion de l'environnement et d'aménagement du
territoire.

Depuis la seconde guerre mondiale les mutations paysagères ont atteint une vitesse et une ampleur jamais observées auparavant selon ANTROP19 (1997) qui considère en effet l'urbanisation, la rationalisation de l'agriculture et le développement des infrastructures de communication comme les trois principales causes de changement dans les paysages ruraux traditionnels.

Intervenant dans les paysages tant du quotidien que des loisirs, ces modifications ont contribuées à faire prendre conscience, aux populations et à leurs représentants de l'existence et de la valeur des paysages. Ceux -ci sont maintenant reconnus comme constitutifs du cadre de vie, comme composantes de la diversité culturelle et écologique des territoires, ainsi que comme supports de la mémoire et de l'identité des habitants (PINCHEMEL20 1992 ; JACOBS21 2000).

19 Antrop « The concept of Traditional Landscapes as abase for Landscape evaluation and planning. The example of Flanders Region Landscape Urban Plann.»; 1997.Pp 38, 105-107.

20 Pinchemel: «La face de la terre, éléments de géographie » Armand Colin ; Paris, Review, 1-10 march ,1992.

21 Jacobs «Landscape prospects of the next millennium»Landscape Urban Plan, 2000, Pp 47,129-133.

D'ailleurs, SCAZZOSI22 (2003) constate qu'à travers les revendications pour le paysage, les gens expriment leurs aspirations pour la qualité des lieux et la sauvegarde de leur identité culturelle. En tant que ressources et parfois emblème de la promotion touristique, les paysages peuvent également endosser une valeur marchande.

Pour BRIFFAUD23 (2001), l'origine de la volonté de « paysagement » c'est -à -dire « de contrôle et d'intervention sur les formes paysagères » se manifeste par la multiplication d'initiatives et par l'émergence de nouvelle échelles de planification paysagère (élaboration des politiques paysagères locales, régionales et même internationales).

I.3. L'aménagement du territoire face à l'attente et l'exigence de gestion du paysage ou
les objectifs de l'aménagement du territoire.

Discipline scientifique et technique d'administration publique visant l'organisation volontaire des territoires au bénéfice des sociétés qui les occupent, l'aménagement du territoire peut jouer un rôle spécifique important en réponse à la demande sociale et politique de gestion du paysage. Très récemment, avec l'émergence de la prise de conscience environnementale, l'aménagement du territoire a progressivement dans sa réflexion et sa pratique la protection de la nature d'abord et de l'environnement ensuite. Alors que les objectifs de l'aménagement du territoire dépendent de la problématique à laquelle est confrontée le territoire en question, J. LAJUGIE24 (1979) voit une convergence des points de vue autour de la définition de l'aménagement du territoire.

I.3.1. Définition de l'aménagement du territoire.

La notion d'aménagement du territoire couvre des réalités diverses. Sa définition dépend du contexte et des problèmes à résoudre. L'aménagement du territoire est présenté comme « un ensemble de mesures destinées à assurer un développement équilibré des régions par une meilleure répartition des populations et des activités ».

22 Scazzosi «Landscape and cultural Landscape European landscape Convention UNESCO Policy». In: UNESCO, éd; Cultural landscapes: the Challenge of Conservation.Paris: UNESCO, 2003.Pp55-59.

23 Briffaud : « Sauver les apparences? Questions aux politiques du paysage? » in :Actes du Colloque International de Saint - Emilion ,Patrimoine et Paysages Culturels,3,Bordeaux,France ; Mai - 1er Juin 2001.

24 Lajugie J. « Espace régional et aménagement du territoire » .Dalloz. 1979.

En outre, dans le contexte de la décentralisation, la politique d'aménagement du territoire doit toutefois être le développement de la compétitivité des territoires et la recherche de l'excellence.

Eugène CLAUDIUS PETIT25 (2003) affirme que l'aménagement de territoire est la recherche dans le cadre géographique d'une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et de l'activité économique.

Dans le même ordre d'idées, DELAUBADERE26 (1993 ; P.487) disait que « l'aménagement de territoire est la recherche de la meilleure répartition géographique des hommes en fonction des conditions économiques territoriales ». Alors que Michel MIGEOT (1975 ; P.1) avance que « l'aménagement du territoire est une affirmation du développement harmonieux de l'ensemble des régions en fonction de leur vocation propre. L'aménagement de l'espace est rarement fondé sur un calcul d'efficacité économique. La politique d'aménagement du territoire conserve sa vocation à réduire les inégalités entre les territoires. Elles place par exemple parmi ses objectifs l'accès de la plus grande partie possible du territoire national à des réseaux haut débit ».

Pour Hassane IDE ADAMOU27 (1994 ; P55), l'aménagement du territoire « est un système d'actions cohérentes volontaires multidisciplinaires par lequel une organisation vise une meilleure répartition spatiale des activités économiques. Mais cette politique peut ne pas prendre la même forme aussi bien dans les pays développés que les pas sous-développés ».

L'aménagement du territoire a pour fin à la fois de promouvoir la mise en valeur des ressources locales et d'améliorer le cadre de vie et les conditions d'existence des habitants en atténuant les disparités de développement économiques et sociales entre les régions (territoires) par une organisation prospective de l'espace reposant sur une orientation volontariste et concertée des équipements et des activités. Pour dire autrement, l'aménagement du territoire s'impose comme un instrument de rétablissement des équilibres

25 Claudius Petit E : « La politique d'aménagement du Territoire », Revue d'Histoire 3 - n°79, 2003, Pp 43 - 52,2003.

26 Délaubadère : « Droit Public Economique ». Précis Dalloz, réed. 1993, Paris.1987.

27 Hassane Idé Adamou : « Analyse de la stratégie du Développement Rural par l'Approche Aménagement et Gestion des Territoires dans les Pays du Sahel : Cas du Burkina - Faso et du Niger. »Thèse de Doctorat de 3ième Cycle, Université de Ouagadougou. Mai 1994 , P 55.

socio-économique et environnemental et un outil de correction des disparités régionales dues à une quelconque croissance.

I.3.2.Les objectifs de l'aménagement du territoire.

De manière opérationnelle, en matière d'aménagement du territoire, on retrouve diverses formes d'objectifs.

Objectifs économiques : Assurer la croissance économique des régions et partant de l'économie nationale dans son ensemble (support de la croissance), assurer une utilisation optimale de l'espace et des ressources naturelles et humanitaires ;

Objectifs sociaux : Rechercher la justice sociale par une meilleure répartition des fruits de la croissance, des équipements, des équipements et des infrastructures socio-collectifs, corriger les disparités intra et inter spatiales de développement

Objectifs politiques : Résoudre des problèmes de cohésion nationale, éviter les problèmes de dislocation de l'ensemble nationale, intégrer les localités (régions, communes) à l'ensemble national.

Objectifs environnementaux et écologiques : Maîtriser les problèmes de dégradation de l'environnement, améliorer le cadre de vie, l'espace de vie.

Pour le Cameroun en général, et de la ville de Douala en particulier, tous ces objectifs nous semblent pertinents dans le cadre de l'aménagement du territoire pour la recherche du développement économique. Ainsi l'aménagement du territoire doit donc intégrer de façon progressive par une approche globale du territoire la gestion environnementale et paysagère.

L'aménagement du territoire assure en effet un rôle de mise en cohérence des différentes dimensions du territoire en vue d'assurer la compatibilité entre ses diverses fonctions. En mobilisant diverses disciplines (géographie, l'économie, l'histoire, la sociologie, l'écologie, le droit, etc.) il cherche à proposer une réponse coordonnée à une problématique, et non autant de réponses que de regards disciplinaires.

En tant que processus de décisions publiques, l'aménagement du territoire doit intégrer l'information de la population, sa participation, la concertation entre les acteurs, etc. pour élaborer des politiques et modalités consensuelles de gestion du territoire. Face à la demande de gestion du paysage, l'aménagement du territoire se positionne donc comme une discipline et une technique ouverte aux divers regards scientifiques et sociétaux, à travers une démarche pluridisciplinaire et concertée.

I.3.3. Le concept de paysage opérationnel en aménagement du territoire.

L'ensemble des définitions géographiques qui s'accordent à considérer, le paysage comme produit de l'interaction entre l'environnement naturel et les hommes, ne font pas encore l'unanimité quand à sa nature : le paysage est-il l'objet du territoire ou son image perçue ? AUZANNEAU28 (2001) constate, en effet, que « s'interroger sur la nature du paysage conduit inévitablement à articuler les notions de territoire et de pays avec celles de regard et de perception ».

En fait, les définitions qui n'intègrent pas la dimension visuelle du paysage instaurent une confusion entre le terme « paysage » et des vocables comme « espace », « territoire » et «géosystème » etc. Cette dimension permet en effet de distinguer les notions de « pays » de celle de « paysage » : alors que le pays est notre milieu de vie, le paysage est ce que l'on en voit. La définition établie par la Convention européenne du paysage va même au-delà en introduisant la dimension de la perception : le paysage y est présenté comme une « partie du territoire telle que perçue par la population » (Conseil de l'Europe, 2000). Le paysage est ainsi défini comme la dimension perceptible de l'espace (COLLOT29, 1995).

Pour DOMON30 (2000), le paysage ne peut pas non plus être réduit à la stricte configuration des champs visuels car le caractère essentiel du paysage réside dans « l'assemblage d'éléments disjoints et informes que le regard c'est-à-dire en fait l'esprit, réunit dans un ensemble signifiant à parti de présupposés culturels » (CHENET-FAUGERAS31,1995).

28 Auzanneau : « Le paysage, expression d'une culture plurielle », in : Actes du colloque international de Saint - Emilion, Patrimoine et Paysages culturels, 3, Bordeaux, France, Mai- 1er Juin 2001.

29 Collot : Point de vue sur la perception des paysages in : Robert A, édition la théorie du paysage en France (1974-1994

30 Domon : « Evolution du territoire laurentidien : caractérisation et gestion des paysages »2000

31 Chenet - Faugeras : « le paysage comme parti pris. » in Roger A, édition de la théorie du paysage en France, (1974-1994).

Cette perception du paysage fait apparaître la dichotomie entre la dimension objective (objet -territoire) et la dimension subjective (image perçue) qui ne doit cependant pas conduire, selon DEWARRAT32 (2003) à exclure une pour l'autre, sans quoi on obtient selon les cas « des approches uniquement objectivant et techniques des territoires (géologie, biodiversité, etc.) perdant toute relation avec les paysages tels que les entend le sens des populations concernées » ou au contraire, des approches très subjectives (esthétiques, poétiques, etc.), « bases insuffisantes pour forger les consensus politiques et sociaux nécessaires à l'action ». Ces deux dimensions constituent les deux faces indissociables de la même réalité : le paysage.

Parce que, particulièrement accessibles au public, émotionnellement et intellectuellement, le paysage est ce que les gens voient, imaginent ou comprennent quand ils regardent leur environnement (FAIRCLOUGH33, 2002).En aménagement du territoire, le paysage peut donc être mobilisé pour « donner à voir » le territoire et sensibiliser les populations aux enjeux territoriaux qui s'y transcrivent visuellement.

Le paysage fin perçu comme moyen de l'aménagement du territoire fait face à une multitude de définitions scientifiques. Devant la demande politique et sociale d'une gestion paysagère démocratique, le concept de paysage tel que nous l'avons défini tient une double position en aménagement du territoire. Il est tantôt un objet commun à aménager, tantôt un support de discussion et de visualisation des problèmes (GUISEPELLI34, 2005). Il est donc, aussi bien un des enjeux de l'aménagement du territoire - dont les caractéristiques s'accordent à l'élaboration d'une politique de gestion respectueuse des divers regards paysagers existant qu'un instrument d'interpellation et de sensibilisation des différents acteurs du territoire sur les questions de son aménagement, contribuant à l'élaboration d'une gestion concertée du territoire.

32 Dewarrat : « Paysages Ordinaires : de la protection au projet ». Sprimont. 2003.

33 Fair Clough : « Aspects of landscape characterisation and assessment in the UK.in : Conseil de l'Europe, édition Première réunion des ateliers de la mise en oeuvre de la Convention européenne du paysage. Conseil de l'Europe, Strasbourg, France, 2002 ,42 - 44.

34 Guisepelli : « Représentations sociale du paysage, négociation locale et outils de débat sur le paysage »,2005

SECTION II- L'ESPACE ET L'OFFRE DES SERVICES COLLECTIFS.

Les travaux historiques de Von THUNEN (1827)35 et CHRISTALLER (1933)36 vont favoriser peu à peu la compréhension des conséquences économiques de l'espace. Initié par Walter ISARD (1956)37, en Science Régionale et W. ALONSO (1964) en Economie urbaine, un nouveau programme de recherche se développe.

On distingue progressivement une approche (incarnée en France par François PERROUX (1950)38 ou Jacques BOUDEVILLE39 (1965) dont les problématiques se rapprochent de la Théorie de la croissance -avec la contribution de Robert SOLOW- d'une approche urbaine qui se développe plutôt aux Etats - unis autour de William ALONSO40 (1964), Edwin MILLS41 (1967) et Richard MUTH42 (1969). Sous l'intrusion de la nouvelle théorie du commerce internationale, Paul KRUGMAN43 (1991) redynamise la Science régionale qui devient au cous des années 1990 la nouvelle Economie géographique qui ne tient plus compte des avantages comparatifs comme les ressorts de base de cette théorie, mais les économies d'agglomération ou économies produites entre autres par l'accumulation dans la même région d'une forte demande et offre.

Au courant des années 2000 les travaux de Paul KRUGMAN et Masahisa FUJITA44 (1999) introduisent la question des externalités d'agglomération et d'urbanisation. Le développement d'une économie urbaine est aussi allé avec le développement des travaux en fiscalité locale, essayant de comprendre et formaliser les mécanismes et les conséquences économiques des biens publiques locaux.

35 THÜNEN VON J.H., 1827, Der isolierte Staat in Beziehung auf Landwirtschaft und National Okonomie, Hambourg. Perthes. Voir aussi J.H. Von Thünen, (1826), L'Etat Isolé, Ed. Guillaumin, Paris 1851.

36 CHRISTALLER, W. (1933), Die zentralen Orte in Süddeutschland, Iena: G. Fischer (trad. ang. partielle par Ch.W. Baskin (1966), Central Places in Southern Germany, Englewood Cliffs Prentice Hall).

37 ISARD W., (1956), «Location and Space Economy: A General Theory Relating to Industrial Location, Market Areas, Land Use, Trade and Urban Structure». New York, MIT and J. Wiley and sons.

38 PERROUX F. : « Les espaces économiques », Economie appliquée, tome 3, n°1,1950.

39 Boudeville J. : « Région géographique,région économique » ;n°406, 1965,p 738 - 739.

40 ALONSO, W. (1964), Location and Land Use- Toward a General Theory of Land Rent, Cambridge: Harvard University Press.

41 MILLS, E. S. (1967), An aggregative model of resource allocation in a metropolitan area, American Economic Review, 57, 197-210

42 MUTH, R. (1969), Cities and Housing: The Spatial Pattern of Urban Residential Land Use,

43 Paul KRUGMAN : « Rendements croissants et géographie économique », journal of political economy vol. 3,n° 99, 1991,page 483-499.

44 Paul KRUGMAN et Masahisa FUGITA : « The Spatial Economy :Cities, Regions and International Trade ,Cambridge ,MIT Press,1999.

II.1. Economie Régionale : le rôle des avantages compétitifs et des avantages comparatifs

L'économie régionale s'appuie sur le fait que la mondialisation économique, loin de conduire à une dispersion des activités tend à les concentrer sur des territoires, généralement urbains, disposant d'un avantage compétitif sur le plan mondial, régional, sous régional ou local en particulier. De nos jours, les avantages dont peut disposer un territoire sont souvent liés à l'existence de ressources naturelles, mais à la maîtrise de savoirs et technologies, à l'existence d'un capital humain particulier, dans un environnement propice à la production. On parle à ce sujet de compétitivité. On parle aussi de guerre des territoires, l'attractivité d'un territoire basée sur le capital humain plutôt que d'avantages naturels supposant une stratégie, face à d'autres territoires plus ou moins éloignés disposant ou étant prêts à développer, des atouts comparables pour attirer les investissements et les investisseurs.

II.1.1. La nouvelle économie géographique : anticipation et effets boule de neige

La croissance des territoires, basée sur la capacité de ceux-ci à augmenter leur production de biens et services, ne doit pas uniquement être pensée de manière statique, comme c'est le cas dans les modèles comparatifs. Dès lors qu'il y a des coûts de transport ou de transaction, que la main d'oeuvre n'est pas totalement mobilisée entre les pays ou entre les secteurs, les arbitrages ne font plus suivant les mêmes logiques que dans le cas Ricardien. La région la plus importante offre par exemple des débouchés plus importants, si les coûts de transport entre les deux régions sont élevées, les entreprises auront tendances à se localiser à proximité de ce marché final, en dépit de coût de travail souvent plus importants. Mécaniquement, cela accroît le nombre de fournisseurs ayant intérêt à se localiser eux aussi dans cette région.

Au final, l'agglomération nourrit l'agglomération : il y a un effet boule de neige. Celui ci est alimenté par les conditions de coûts et de débouchés objectives ou anticipées. L'accumulation d'entreprises et e salariés dans une même région y fera augmenter les coûts du travail. Dès lors que le différentiel de coût de travail entre la région dynamique et les autres régions dépasse le différentiel de coûts de transport, les entreprises peuvent faire le choix alternatif de se (re-)localiser dans la région périphérique .Mais aussi si les salaires ne sont pas totalement mobiles d'une région à l'autre ou d'un secteur à l'autre, ces simples changements de choix de localisation peuvent induire un chômage important.

II.1.2- Proximité géographique et proximité organisée

Le développement des analyses de la proximité à donné lieu, depuis le début des années 1990, à une pluralité de définition de formes de proximité, qui s'articulent toujours autour deux dimensions :

- une dimension liée à l'espace,

- une dimension ne tenant pas à l'espace.

Le débat repose aujourd'hui sur une distinction entre deux catégories de proximités : géographique et organisée (TORRE, RALLET45, 2005).

La proximité géographique s'intéressera à la distance kilométrique entre deux entités (individus, organisations, villes...) pondérée par le coût temporel et monétaire de son franchissement. Elle a deux propriétés essentielles : elle est tout d'abord de type binaire (il existe naturellement d'infinies graduation (plus ou moins loin de, plus ou moins près de), mais l'examen de la proximité géographique a pour objet de savoir si on est « loin de »ou « près de ».Elle est ensuite relative, doublement relative. La distance géographique qui traduit le partage entre proximité et éloignement est relative aux moyens de transport. La distance kilométrique est pondérée par le temps et /ou le coût de transport.

La proximité n'est pas considérée comme une donnée objective, elle procède en dernier ressort d'un jugement porté par les individus ou les groupes sur la nature de la distance géographique qui les sépare. Le jugement ici consiste à traiter l'ensemble des paramètres qui influent sur la distance pour les réduire à l'énoncé selon lequel on est près ou loin de. Cet ensemble de paramètres comprend des données objectives (kilomètre, temps, prix) mais aussi la perception que les individus en ont. Cette perception est variable selon l'âge, le groupe social, le sexe, la profession... (Par exemple, la possibilité de se rencontrer une fois par jour peut être perçue différemment selon les personnes).

Toutefois bien qu'elle soit de nature sociale (déterminée par les moyens de transport) et subjective (relevant d'un énoncé), la proximité géographique peut être à un moment t considérée comme une donnée de l'espace physique représentant une contrainte qui s'impose, en cet instant, aux agents pour développer les actions.

45 Torre et Rallet : « Proximity and localization » . Region Studies,vol 39,n°1, 2005. P47-60.

La proximité organisée est plus relationnelle que géographique. On entend par proximité organisée, la capacité qu'offre une organisation de faire élargir ses membres. L'organisation facilite les interactions en son sein, en tout cas, les rend à priori plus faciles qu'avec des unités situées à l'extérieur de l'organisation. Deux raisons majeures l'expliquent.

D'une part, l'appartenance à une organisation se traduit par l'existence d'interaction entre ses membres. C'est la logique d'appartenance de la proximité organisée : deux membres d'une organisation sont proches l'un de l'autre parce qu'ils interagissent et que leurs interactions sont facilités par les règles ou routines de comportement (explicites ou tacites) qu'ils suivent.

D'autre part, les membres d'une organisation peuvent partager un même système de représentation, ou ensemble de croyances, et les mêmes savoirs. Ce lien social est principalement de nature tacite. C'est ce qu'on appelle la logique de la similitude de la proximité organisée. Deux individus sont dits proches parce qu'ils « se ressemblent » ou du moins partagent un même système de représentation, ce qui facilite leur capacité à interagir.

II.2 Territoires et réseaux, une nouvelle géographie économique

II.2.1. Les territoires dans les chaînes de valeur mondialisées.

La mondialisation de l'économie produit une géographie profondément différente qui a une traduction rapide sur les ressources des territoires. Ce qui fait que les territoires doivent s'inscrire dans des réseaux. Ainsi, la notion de proximité doit être rediscutée. L'accent mis sur la capacité d'un territoire à attirer des investisseurs étrangers est de plus en plus important. Paradoxalement, cela témoigne pleinement du fait qu'aucun développement n'est véritablement exogène. Les investisseurs alimentent généralement des concentrations sectorielles préexistantes.

II.2.2-L'économie résidentielle, nouveau ressort du développement territorial

A la pensée de KRUMMER46 (1968) et de Werner SOMBART47 (1916), généralisée par des auteurs comme HOYT48 (1954), Douglass NORTH49 (1955) ou TIEBOUT50 (1956), la variable décisive du développement territorial est le revenu monétaire capté de l'extérieur par les territoires (qui est appelé revenu basique). La rémunération des facteurs locaux de production de la valeur ajoutée créée localement n'est qu'une modalité parmi d'autres de captation de ces revenus. Cette base productive est désormais moins importante que les autres sources de revenu que sont devenus les salaires associés aux emplois publics, les pensions de retraite, les prestations sociales ou le revenu des « résidents non recensés » (résidents secondaires, touristes...).

Les travaux de Laurent DAVEZIES51 (2004-2003) basés sur un constat macroéconomique : l'augmentation du temps libre, le développement technologique (Internet, portable...) participant de plus en plus au découplage entre lieux de production et lieux de consommation, attestent ainsi de l'importance d'une base économique résidentielle qui permet de comprendre le développement de certains territoires. Il en découle que le véritable enjeu du développement d'un territoire n'est pas de créer le plus de richesses possible mais d'en capter le plus possible.

Le mécanisme du « développement basique est simplifié, le territoire attire de diverses façon des revenus de l'extérieur qui constituent la base économique, ce revenu stimule l'activité locale, l'emploi national ou local qui produit des biens de consommation ou d'équipement et des services vendus localement d'une part, et détermine ainsi le niveau de revenu, d'emploi et de cohésion du territoire.

46 Krummer : « Das Urheberrechlich Sschutzbare verk ( l'oeuvre protégéable en droit d'auteur),Berne, Stâmpfli et Cie,1968,226 pages.

47 Sombart W. : « Müchen und Leipzig ».Der moderne kapitalismus, 1916.

48 Hoyt : « Economie Résidentielle et Compétitivité des territoires », 1954.

49 North: « Location Theory and Regional Economic Growth »journal of Political Economy 63, (Juin 1955), p.243-258.

50 Thiebout : « A pure theory of local expenditures».Journal of Political Economy,64 ,1956,p.416-424.

51 Davezies L : « Temps de la production et temps de la consommation, les nouveaux aménageurs des territoires ? » in Futuribles, Novembre 2003. « Les transferts publics et privés de revenu au secours du développement territorial »in l'Etat des Régions, éd.2004, 2004.

Mais alors est il possible de définir l'intérêt général à partir des préférences individuelles ?les économistes ont pendant longtemps comparer le marché et ses défaillances avec l'intervention d'un Etat présumé parfait. Les travaux de Jan TINBERGEN (mathématicien) et Ragnard FRISCH (économiste) tous deux prix Nobel de Sciences économiques en 1969, partisans de la planification se situaient dans cette mouvance. Mais c'est la théorie du bien être qui s'était surtout donné pour mission d'explorer la défaillance du marché justifiant l'intervention de l'Etat. On ignorait une question qui semble aujourd'hui évidente : qu'advient il de la comparaison si on abandonne l'hypothèse d'un Etat parfait, si on essaie de voir comment il se comporte dans la réalité ? C'est la question qu'ont posée, à partir des années 1950, les économistes fondateurs de l'Ecole des « Choix Publics ». L'un des plus importants d'entre eux James BUCHANAN52 (Prix Nobel d'économie 1986) et Gordon TULLOCK53 (1967)

Ces auteurs expliquent la politique ici à l'aide des outils développés par la microéconomie. Les hommes politiques et les fonctionnaires se conduisent comme le ferraient les consommateurs et les producteurs de la théorie économique dans un contexte institutionnel différent. La motivation du personnel politique est de maximiser son propre intérêt, ce qui inclut l'intérêt collectif. L'hypothèse étant que les choix individuels sont motivés par l'intérêt personnel dans un sens plus ou moins large.

II.2.3. Vision libérale du rôle de l'Etat

Partant du principe que les hommes politiques et les fonctionnaires sont motivés par la même recherche de l'intérêt personnel qui fonde l'analyse néoclassique, la théorie des choix publics suppose qu'ils cherchent alors à maximiser leur utilité personnel (utilité qui peut contenir des composantes plus complexes que simplement leur revenu : l'intérêt collectif, l'altruisme, la recherche du pouvoir, etc.).Elle utilise ensuite les outils de l'analyse néoclassique pour expliquer le processus de prise de décision politique, afin d'exposer les dérives systématiques en faveur des politiques gaspilleuses.

Par contraste avec la pensée économique classique qui cherche à savoir quelles politiques
seraient les plus efficaces si elles étaient mises en places, les libéraux traitent de la question de

52 Buchanan J. « External Diseconomies,Corrective Taxes and Market Structure » American Review, 1969.

53 TULOCK G. (1967): « The general irrelevance of the general impossibility theorem» Quaterly Journal of Economics, 81, p 256-270.

savoir quelles décisions ont le plus de chance d'être prises étant donné le contexte politique ? A partir de là, et dans un second temps, elle traite la question de comment faire en sorte que les politiques les plus efficaces gagnent les meilleures chances d'être mises en oeuvre.

Egalement dans le processus de choix publics, on doit tenir compte d'autres intermédiaires que sont les groupes d'intérêt formés par les citoyens qui ne sont pas vraiment des intermédiaires. Toutefois, il est clair que ce ne sont pas tous les intérêts qui s'organisent de manière aussi efficace et que les groupes d'intérêt les mieux organisés deviennent un interlocuteur privilégié du Gouvernement et de l'Administration, dressant une barrière entre les préférences des citoyens et les choix publics.

D'une part Mancur OLSON pense que les petits groupes ont moins de difficultés de s'organiser que les groupes plus nombreux. Dans les grands groupes en effet, le passager clandestin, celui qui profite des avantages des autres sans participer aux coûts, risque d'avantage de faire dérailler l'action collective. Chaque individu se dit que l'impact de sa propre participation, qu'il s'agisse de manifester ou de payer une cotisation, sera négligeable, alors qu'il devra supporter des coûts bien tangibles. D'autre part, il est plus difficile de contrôler les passagers clandestins, en les intimidant ou en les boycottant, dans un grand groupe impersonnel que dans un petit groupe. Donc les petits s'organiseront mieux pour exploiter les grands que l'inverse. Le fait que les petits groupes ont souvent des intérêts concentrés (chaque membre retire beaucoup de l'action collective du groupe) alors que les grands groupes ont fréquemment des intérêts diffus (par exemple chaque contribuable paie une partie infime d'une subvention) ajoute à la surreprésentation des petits groupes dans l'action collective.

Il importe alors de comprendre que la force des intérêts organisés vient essentiellement du pouvoir de l'Etat d'accorder des mesures protectionnistes, monopoles, subvention et autres privilèges. C'est pour obtenir ces avantages que les groupes d'intérêt s'engagent dans le lobbying, les campagnes d'opinions publiques et d'autres moyens de pression. C'est ce que les économistes appellent la course aux rentes ou le rent seeking.

II.2.4. Défaillance de l'Etat.

L'une des pensées des libéraux est que les démocraties produisent moins de bonnes décisions que l'optimum en raison de l'ignorance et de l'indifférence rationnelles des électeurs. En effet, aucun électeur singulier ne peut s'attendre à ce que sa voix ait un poids sensible sur le résultat des élections, tandis que l'effort nécessaire pour s'informer afin de voter en toute connaissance est, lui, considérable. Les bonnes décisions politiques peuvent être considérées comme un bien public pour la plus part des électeurs, puisqu'ils en bénéficient quoiqu'ils fassent, et qu'ils n'en privent personne d'autre.

Cependant, il existe un grand nombre de factions ou d'intérêts particuliers qui pourraient tirer un avantage en obligeant le gouvernement à adopter des décisions généralement nuisibles mais profitables pour eux. Par exemple les sportifs peuvent avoir intérêt à faire interdire la chasse aux petits gibiers dans le Parcours Vita, ce qui leur permettrait de voir ces animaux dans leur nature. Il s'agit d'une mesure protectionniste dont le coût se retrouve diffusé dans l'ensemble de la population de chasseurs et le préjudice subi par les chasseurs eux -mêmes et les consommateurs de ces gibiers, est invisible, tellement il est minime. Les bénéfices, eux, sont partagés par une minorité, dont la préoccupation majeure devient de faire perdurer ce type de décision.

Les libéraux pensent encore que de nombreuses décisions nuisibles à la majorité seront prises quand même .Ils parlent alors de « défaillance de l'Etat», comme miroir de l'expression « défaillance du marché ».

Les choix publics sont -ils indispensables ? Y a-t-il des domaines où les choix individuels sont incapables de répondre de manière satisfaisante aux préférences des individus ? Si cela est fort possible, il faut convenir que ce domaine est petit .Plus on étend le domaine des choix publics, plus la politique prend de l'ampleur .La démocratie est un bon système pour changer les gouvernements, mais un mauvais système pour décider de tout. Qu'en est- il de la valeur à accorder à l'environnement ?

Tout bien économique est un bien rare, et c'est un truisme aujourd'hui de dire que la qualité de l'environnement est devenue rare c'est-à-dire insuffisante par rapport aux besoins ou aux désirs que nous éprouvons à son égard. Les relations qui lient les sociétés humaines et l'environnement doivent également être traitées d'un point de vue économique.

CONCLUSION

Le principe fondamental de la décentralisation est basé sur le transfert aux collectivités territoriales de certaines compétences et des ressources nécessaires. Il s'agit d'un transfert où l'Etat garde encore son droit de regard de façon permanente quant à la gestion. Ce qui tranche avec la position des libéraux qui considèrent que seul un marché de concurrence pure et parfaite assure l'allocation optimale des ressources.

Toutefois c'est l'Etat qui pilote la décentralisation par la fourniture entre autre des services indispensables à la population lesquels ne peuvent être fournis par le marché. Cette logique ne remet pas en cause le rôle du marché dans une économie, mais amplifie le fonctionnement de celui par la prise en compte du rôle fondamental de l'Etat. La fourniture desdits services doit se faire dans un espace de proximité pour tenir compte de son utilisation maximum par la grande majorité de la population dans le but de satisfaire les objectifs de développement local par la dynamique de captation des ressources possibles.

Ainsi, si la croissance économique et le développement repose sur la production des biens et des services, un autre élément y participe : l'environnement non pas au même titre, mais par ses multiples avantages. C'est la raison pour laquelle l'environnement apparaît comme un bien économique procurant une satisfaction (bien-être) par sa qualité en même temps qu'il participe à l'aménagement des territoires dont les objectifs multiples contribuent à l'attractivité des villes.

CHAPITRE 2 : LE PARCOURS VITA ET L'ESPACE DE DOUALA VIEME.

INTRODUCTION

Créé depuis les années 1990, le PV est logé dans la Région du Littoral dont Douala est le Chef lieu, plus précisément dans l'arrondissement de Douala Vième. Cette unité administrative voit le jour suivant la Constitution du 18 Janvier 1996 qui reconnaît en son Article 55 (1), Titre 10, les Collectivités Territoriales Décentralisées du Cameroun qui sont les Régions et les Communes. C'est une unité née de l'extension par les périphéries de la ville de Douala, qui compte six arrondissements regroupant au moins 120 quartiers ; chaque quartier étant en soi une ville dans une ville.

SECTION 1-LA COMMUNE DE DOUALA VIEME

1.1-Le territoire de l'arrondissement de Douala Vième

La commune de Douala Vième s'étend sur la zone communément désignée AKWA-NORD dont les plus grands et principaux quartiers sont Bonamoussadi, Maképè, Logpom, Bonangang, Kotto, Bépanda. Bien entendu c'est l'action combinée54 de la MAETUR (Mission d'Aménagement et d'Equipement des Terrains Urbains) et de la SIC (Société Immobilière du Cameroun) qui a déclenché l'afflux des populations vers ces périphéries qui jadis étaient des zones vierges, inhabitées ou du moins non mises en valeur. Ces deux sociétés ont mis à la disposition des populations pour l'une des terrains viabilisés pour constructions des habitations, et des maisons à louer ou en location- vente pour l'autre.

Cette action n'a pas seulement permis l'occupation de l'espace, mais a déclenché chez certains propriétaires fonciers privés la nécessité d'aménager leurs espaces avant de les rétrocéder aux particuliers ; Ce qui a été à l'origine du changement de l'image de cette zone qui hier était inculte, inoccupée, en une cité moderne avec des bâtisses épousant la modernité et s'étend aujourd'hui aux portes de la localité de Japoma avec la naissance des quartiers Lendi et autres. Bien que les constructions soient de type moderne, en matériaux définitifs

54 La MAETUR a mis en valeur les terrains avant de les vendre aux particuliers. La Sic a construit des logements dont certains sont en location simple et d'autres en location vente.

pour la plupart, avec des plans architecturaux, l'image de ces quartiers tranche avec les cannons d'une urbanisation pensée et maîtrisée.

Ainsi donc l'étude synoptique de la population de cet arrondissement et de son environnement, l'analyse de son importance, ses caractéristiques sociodémographiques et son habitat nous permettra de mesurer la valeur du PV et son attrait pour les populations des autres quartiers de Douala.

1.2-La structure de la population.

Sans se laisser contredire par les regards des démographes et des statisticiens, l'arrondissement de Douala Vième est habité par une population jeune : 83,1% des habitants ont moins de 40 ans55, la moyenne d'âge se situant à 24,1 ans56. Soit 23,4 ans chez les femmes57 et 24,7ans chez les hommes58. A côté, la proportion de la population ayant moins de 25 ans est assez importante, plus de la moitié de la population à moins de 25 ans59.

Il s'agit d'une population cosmopolite de différentes catégories sociales et de différents niveaux d'analphabétisation repartie entre les agents publics et parapublics, les travailleurs des Secteurs privés industriels, privés de services ,privés de commerce, et les élèves ou étudiants. Le taux de scolarisation avoisine près de 97%60.Ce qui dénote l'importance de la tranche d'âge juvénile qui soufre du manque des espaces de jeux, et autres parcs de loisirs qui participent également à l'attractivité du territoire

Cette répartition connaît des disparités entre ceux qui sont occupées et une bonne frange de la population qui est en chômage. D'un autre côté, on notera que l'arrondissement de Douala 5ième a exercé un attrait sur une certaine frange de la population, les ouvriers de différentes spécialités qui pour certains ce sont installés ici de façon plus ou moins provisoire et ceux qui doivent y arriver chaque jour à la recherche du travail soit dans le domaine du bâtiment, soit dans les services ou les ménages...

55 Enquête sur le cadre de vie des populations de Yaoundé et de Douala en 2002(CAVIE).p 7

56 Idem

57 Idem

58 Idem

59 Idem

60 Idem

Un autre élément est qu'à l'intérieur de cette localité, un peu plus de 59,4%61 de la population vivent au dépend des revenus de l'ensemble de l'arrondissement sans pour autant y contribuer à la formation de ce revenu total. C'est une dépendance qui se traduit par le fait qu'on a un peu plus de trois personnes sans revenu pour deux personnes avec revenu. Concernant la population active, la répartition selon les tranches de revenu annuel professionnel montre que toute la population en âge de travailler et ayant déjà travaillé a au moins un revenu. Mais 3,1% de cette population a un revenu inférieur au SMIG62.

1.3-Environnement et logements.

1.3.1-Environnement.

Douala 5ième est bâti dans une zone récemment aménagée. Les lotissements récents ont permis ici la sortie de terre comme des champignons des constructions au fil des années, des bâtisses élevées dans des plans révolutionnaires dans un plan d'urbanisation quelconque.

Les maisons SIC qui faisaient jadis la beauté de cette partie de la cité de Douala et y exerçait un certain attrait sont aujourd'hui gagnées par la désuétude, créant ainsi des externalités négatives. A côté certains lotissements se font dans une certaine confusion par des propriétaires fonciers avides de gain et au mépris de la réglementation : absences des servitudes, terrains de jeux, aires protégés, et voies d'accès non standard. Mais il faut relever que l'action de la MAETUR et de la SIC63 a contribué à donner une autre image à cette localité en la propulsant sur les chemins de la modernité bien que certaines infrastructures de base (routes, espaces vert, etc.) connaissent aujourd'hui une dégradation très avancée. Au point de vue du service public minimum et en matière d'éclairage et ramassage des ordures, l'arrondissement est éclairé à plus de 77%64 ; le ramassage des ordures est réalisé dans près de 62%65 des quartiers et se fait par HYSACAM66

Toutes ces analyses sont très souvent ternies par certaines nuisances du fait des pollutions, des
odeurs résultant des bruits, l'irrégularité du ramassage des ordures, bouchage des

61 Op cit p 34.

62 SMIG : salaire minimal garanti, fixé officiellement à 23500FCFA par mois, CAVIE p15

63 Op cit p.34

64 Idem

65 Idem

66 Hysacam : p .25

canalisations d'évacuation des eaux usées des ménages et des fosses sceptiques entraînant des externalités.

Un autre aspect particulier de l'arrondissement de Douala Vième est que c'est une zone presque immergée comme une certaine frange des quartiers de Douala ; soit près de 67%67 des quartiers ici sont de temps en temps inondés en saison des pluies ; 17%68 le sont régulièrement et sauf 12%69 le sont rarement ou moins d'où la justification naturelle de la présence permanente d'eau dans le PV. Mais aussi ceci trouverait peut être une autre explication dans la proximité avec le fleuve Wouri, l'abondance des pluies dans la région côtière de Douala et la qualité des sols meubles qui retiennent de l'eau.

1.3.2-Les logements

Les logements ou les maisons sont pour la plupart faits en matériaux définitifs dans des styles variés au goût des habitants. Ce qui donne à dire que les plans ont été pensés et réfléchis. Ce sont soit des immeubles à plusieurs niveaux, des hôtels, soit des villas et autres duplex qui donnent fière allure à l'arrondissement de Douala Vième où certains quartiers portent des noms de certaines villes occidentales du fait de leur beauté (Santa - Barbara, Denver, Saint-Tropez ,etc..). Il serait important de le noter pour le déplorer que ces beaux quartiers avec des belles bâtisses sont malheureusement pris en étau par des habitats spontanés et précaires qui donnent l'illusion d'une urbanisation inachevée.

1.4-la couverture administrative et commerciale de Douala 5ième

L'arrondissement de Douala Vième est en même temps un territoire déconcentré (Sous- Préfecture de Douala Vième) et une collectivité territoriale décentralisée (Commune d'arrondissement de Douala Vième). Les services de maintien de l'ordre sont assurés ici par la Gendarmerie, la Police et les Services privés de gardiennage chez les particuliers.

Un centre commercial, et certains commerces qui jadis étaient concentrés dans le quartier des
affaires à Akwa, nouvellement installés ici assurent l'approvisionnement des ménages, ce qui
limite là les déplacements vers le Centre Urbain et permet un gain de temps et de coûts. Les

67 Op. cit p 34

68 Idem

69 Idem

banques, les établissements de micro-finances, les assurances et les stations de service modernisées, les infrastructures d'éducation privées et publiques, les infrastructures de santé, de transport et des salles d'Internet ont déjà trouvé ici des espaces

.

SECTION II-LE PV DANS SON ENVIRONNEMENT.

C'est une représentation qui englobe le circuit de sport, le milieu biogéographique et les fleuves et les lacs, et les intérêts naturels du PV.

2 .1-Le circuit et les ateliers de sport.

Uniquement destiné à l'origine au sport, le PV de Douala vieux de plusieurs décennies a été créé après celui de Yaoundé .Par la suite, bien qu'ayant survécu au temps, il n'a de cesse de susciter des sentiments mitigés.

Logé dans un espace vert, il est situé dans la commune de l'Arrondissement de Douala 5ième zone périphérique de fortes concentrations de la population de diverses catégories sociales. Mais par sa configuration le PV est coincé à la fois entre les quartiers Bonamoussadi et Maképè. A l'origine il s'étendrait sur près de 64 ha70 qui serait réduit aujourd'hui à 20 ha. Terrain appartenant à la MAETUR71, et rétrocédé à l'Etat72, il occupe le domaine public et fait partie des biens publics ou patrimoine collectif national.

Cette rétrocession trouverait son explication peut être dans les difficultés d'exploitation pour habitations. Ces raisons et difficultés réelles de ne pas l'exploiter à ces fins d'habitations ont peut être pendant longtemps focalisé l'attention des uns et des autres sur l'unique destination originelle sportive du PV.

70 Opcit p 33.

71 Idem

72 Le PV créé le 13 Avril 1990 par le Président de la république a été rétrocédé le 5 Juin 1993 à la Communauté urbaine de Douala à travers un Protocole d'accord conjoint entre le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Chef d'état major particulier de la Présidence de la République et le Délégué du Gouvernement .Il prévoyait une piste de 2650 m avec entre autres ateliers deux escaliers de 140m et 80m, un parking d'une superficie de 8400m2.

Au début de sa création le circuit équipé de différents ateliers donnaient une fière allure au PV justifiant sa destination première .Construits tout le long du circuit long de près de 3 km la disposition des ateliers obéissait au rythme et à l'intensité des activités sportives. Le circuit lui-même protégé entre temps par une mince couche d'asphalte a rajouté à la magnificence de cette aire de sport.

Cette image aujourd'hui tranche avec ce qu'il était à l'origine et contraste avec sa localisation même dans le bassin de Douala. Ce paradoxe trouverait son explication dans les multiples attaques, agressions, destructions, violations par lui subit qui ont modifiées sa nature .Il n'y aurait pas de comportement amnésique pour affirmer que le PV, cet espace naturel fut longtemps abandonné. Meurtri par l'agression des hommes, le PV est très menacé au point d'avoir perdu son charme. Les coupes sauvages ont eu raison de la maigre végétation sauvage qui y pousse pour faire des champs ou rechercher du bois de chauffe. Autrement dit le PV est entrain de subir sans ménagement une violente et impitoyable dégradation qui le rapproche de si peu du désert, grand paradoxe en plein coeur de l'Afrique équatoriale. Les quelques distances couvertes par une végétation d'arbustes ne sont plus que l'ombre d'elles mêmes dont les feux de brousse ont été sans excuse.

Cette dégradation, ces agressions répétées sur la végétation du PV, entraînent nécessairement des conséquences dommageables sur l'écosystème et la biosphère comme la disparition de nombreuses espèces d'animaux et végétaux. Si les ateliers de sport sont entrain d'être réhabilités aujourd'hui, le milieu physique naturel du PV se meurt. Ce milieu de vie malgré tout abrite encore quelques varanidés, des chéloniens, des rongeurs des variétés d'espèces d'oiseaux et autres petits gibiers qui font de la résistance, mais pour combien de temps encore ! Plusieurs troupeaux de singes (simiens) ont longtemps habité ces lieux. Les lacs regorgent des variétés de poissons Mais ce sanctuaire de vie risque de disparaître complètement si des mesures radicales d'urgence ne sont pas prises ; ce sera la mort de nombreuses espèces faunique, florale etc. et une grande perte pour la Cité de Douala en particulier.

A côté de ce qui précède, il se passe un autre phénomène le plus dangereux, et qu'aucune justification ne tolérait. Des constructions pour habitations s'élèvent à l'intérieur du PV, domaine de l'Etat, certaines prennent même leur fondation dans l'un des lacs, d'autres empiètent ce qui reste du tracé du circuit de sport, sans susciter la moindre réaction des

autorités de la ville de Douala qui sont pourtant tous informées parce que pratiquant le sport ici. Ce silence cache mal « une collusion » entraînant d'énormes risques quand on sait que cette zone est méconnaissable en pleine saison des pluies doublée de la montée des eaux du lac. « L'illusion » de collusion avec les autorités en charge des questions foncières trouve sa justification dans tout le secret entretenu autour des noms et titres de propriété, autorisations de bâtir.

Ce qui précède soulève de notre part le problème de l'occupation du domaine privé de l'Etat et la construction des habitats dans des zones à risque ; des questionnements qui trouveront des orientations adéquates dans l'arsenal juridique en matière foncière ou alors faut-il une charte du PV ? Pourtant dans sa diversité physique, son hydrologie, son environnement, il présente d'autres atouts riches et aussi attractifs que ludiques.

2.2-Le milieu biogéographique, les lacs et les rivières.

2.2.1-Le relief, la végétation et le sol.

La superficie du PV flottant entre une plaine et une colline appartient à l'ensemble du relief de la région côtière du Cameroun dominée par une plaine côtière plus ou moins étroite qui n'a pas partout la même ampleur ; une plaine côtière qui est assez remarquable par sa faible altitude et les grandes découpures enroulées de mangroves. L'altitude ne dépasse pas 100mètres.

De l'entrée principale la vaste esplanade plonge le visiteur dans une cour sans façon, qui cache mal la splendeur du paysage au fur et à mesure que l'on longe le circuit du sport. Ce prolongement traverse deux collines d'environ 10 à 15 % de pente séparée par une zone plate .Plus loin, la présentation le trait caractéristique de l'autre versant donne l'impression de l'occurrence d'un mouvement tectonique qui a laissé la place à une faille dont le miroir peut avoisiner près d'un kilomètre de long, avec des hauteurs variables ; mais rien n'exclut que l'action de l'homme soit à l'origine de cette création. Cet ensemble s'arrête brusquement pour donner place à une zone plate qui se poursuit jusqu'au point d'entrée en côtoyant les lacs et les cours d'eaux.

Sur le plan phytogéographie, le PV est partagé entre la savane et la forêt. Des zones boisées, épaisses, sous des arbres de taille moyenne, le PV présente un paysage verdoyant aéré, aux allures pittoresques composé de palétuviers, les parasoliers, les palmiers, etc. C'est une caricature de végétation clairsemée où subsiste des arbres isolés du fait de l'action répétée des feux de brousse.

Les sols sont toujours gorgés d'eau et peu perméables. Ce sont des sols latéritiques argileux, sablonneux épais. Il n'en faut pas plusieurs mètres de profondeur pour atteindre l'eau .Ce sont des sols plus ou moins riches, meubles, plus profonds et contiendraient moins d'herbes concurrentes des cultures. Ce qui a suscité les convoitises de certaines populations qui ont transformé certains endroits en zone de culture.

2.2.2- Les lacs et la rivière

Le fleuve Wouri encore appelé Nkam dans son cours supérieur73 inonde Douala (4147mm d'eau par an74) et reçoit en aval le Mungo et la Dibamba pour atteindre la mer par le large estuaire des bouches du Cameroun75. Les criques de la région sont couvertes de mangroves. C'est encore ce fleuve qui détermine l'hydrologie dans la région de Douala et assure une certaine permanence de l'eau couvrant les 3/4 du PV pour le faire considérer peut être à tort ou à raison comme une zone humide. Compte tenu de la grande pluviométrie dans le bassin de Douala le PV est toute l'année humide, irrigué par le cours d'eau le Nkondi, au débit très faible suivant les saisons, les écarts sont très forts entre les crues et les étiages caractéristiques des fleuves côtiers.

L'étiage a lieu en saison sèche avec un maximum en Février Mars. La montée des eaux commence en Avril- Mai pour atteindre le maximum en Septembre. La décrue s'amorce vers la fin Octobre, elle accompagne le fléchissement des précipitations de Novembre à Mai, le débit minimum survenant en Janvier. Dans leur lit ou en dehors, ce cours d'eau traversant le PV de bout en bout offre à la végétation une bonne quantité d'eau pour entretenir sa verdure. Dans son mouvement il charrie des masses de débris, de déchets vers le cours d'eau Banya.

73 Nouvelle géographie 3è p.80

74 Idem.p.76

75 Idem.p.80

Les lacs76 de superficie variable entre 5000 et 15000 m2 sont plus calmes. Ce sont d'immenses flaques bleues, inertes, dont un seul, celui qui se trouve au départ du circuit de sport est animé par un léger mouvement de rejet du trop plein qui va alimenter au loin un petit cours d'eau. Deux de ces lacs poissonneux faisaient le bonheur de certains pêcheurs traditionnels, mais au jour d'aujourd'hui seul un seul continue d'offrir cette faveur, l'autre étant depuis envahi par de la jacinthe d'eau douce qui annihile toute vie.

2.3-Intérêts écologiques du PV.

Le PV de Douala tire sa particularité de sa localisation dans une zone ou une région où l'eau est le principal facteur qui contrôle le milieu naturel et la vie animale et végétale associées. Ce qui peut nous faire affirmer que la nappe phréatique ici affleure au point que les eaux peu profondes recouvrent les terres. Ce qui lui confère une importance singulière.

L'atout écologique du PV ne peut s'observer qu'au travers de la spécificité de son milieu. Zone humide gorgée d'eau (le PV embrasse les caractéristiques des zones humides77), il pourrait contribuer au maintien et à l'amélioration de la qualité de l'eau en agissant comme un filtre épurateur :

76 Le nombre de ces lacs dépasserait quatre. Voir carte.

77 Sur le plan juridique, on définit une zone humide comme les terrains, exploitées ou non, habituellement inondées ou gorgées d'eau douce ,salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ;la végétation, quand elle existe y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année. Mais selon la Convention de Ramsar une optique plus large a été adoptée et reconnaît les zones humides comme des étendues de marées, de fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante, douce ou saumâtre ou salée, y compris des étendus d'eau marine dont la profondeur n'excède pas six mètres. La Convention de Ramsar sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 Février 1971à Ramsar en Iran dont le but est de protéger les zones humides d'importance internationale. C'est également un label de reconnaissance internationale et non une protection règlementaire ou une mesure contraignante. Elle est entrée en vigueur en 1975 et regroupe aujourd'hui 158 pays. La désignation de sites au titre de la Convention de Ramsar constitue un label international qui récompense et valorise les actions de gestion durable de ces zones et encourage ceux qui les mettent en oeuvre. La liste des zones humides d'importance internationale comporte à ce jour environ 1828 sites pour une superficie de 168 millions d'hectares. Le Cameroun a adhéré à la Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau adoptée en 1971 et amendée en 1982 et 1987.Le 20 Mars 2006,le Cameroun a déposé auprès du Directeur Général son instrument d'adhésion à la Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau, telle qu'amendée en 1982 et 1987.Conformément à l'article 2 de la Convention, la zone humide « the Waza Logone Flood Plain » a été désigné par le Cameroun pour figurer sur la liste des zones humides d'importance internationale établie en vertu de cette Convention. En application de son article 10 (2), la Convention telle qu'amendée en 1982 et 1987 entrera en vigueur à l'égard du Cameroun quatre mois après le dépôt de cet instrument d'adhésion, c'est -à - dire le 20 Juillet 2006.

2.3.1-filtre physique : dépôts de sédiments, piégeage d'éléments toxiques, rétention des matières en suspension...

2.3.2-filtre biologique : de par sa végétation le PV jouerait le rôle de siège privilégié de dégradation biochimique, dues (grâce notamment aux bactéries, de désinfection par destructions des gênes pathogènes grâce aux ultraviolets, d'absorption et de stockage par les végétaux de substances indésirables ou polluantes...). Par les jeux de ruissellement et d'infiltration des eaux, le PV en ce qu'il peut jouer à son mini- échelon le rôle d'éponge, contribuerait à la régulation du régime des eaux dans le bassin de Douala en favorisant la réalimentation des nappes souterraines..

En période des crues, les eaux superficielles sont transférées par le cours d'eau le Nkondi qui retrouve la rivière Banya vers le fleuve Wouri. Autrement dit le PV absorbe momentanément l'excès d'eau puis le restitue progressivement lors des périodes de sécheresse. Ce rôle, cette fonction participe tout simplement aussi à l'action de régulation des régimes hydrauliques en ce qu'il diminue l'intensité des crues et soutient les débits des cours d'eaux en période d'étiage (basses eaux) ou alimente en eau certaines nappes phréatiques superficielles.

2.4-L'intérêt lié à la biodiversité.

Sans aucune exagération, le PV de Douala est un réservoir de biodiversité qui à plusieurs occasions aurait servi de cadre d'étude et de recherche scientifiques. C'est un espace de vie animale et végétale ou tout simplement un espace de vie des organismes qui y sont inféodée. La vie ici tourne autour des fonctions de reproduction, d'alimentation et la fonction d'abri, de refuges et de repos.

2.4.1-La reproduction

Favorisée ici par le rôle biologique (siège de dégradations biochimiques) qu favorise à son tour la présence de ressources alimentaires variées et à la diversité des habitats constituent des éléments essentiels conditionnant la reproduction des organismes vivants.

2.4.2-L'alimentation

Bien soutenue par la richesse et la concentration en éléments nutritifs résultant des
dégradations biochimiques, les marais assurent ainsi une mise à disposition de ressources

alimentaires pour de nombreuses espèces animales localement et à distance par exportation de matières organiques. Certaines espèces végétales de surface constituent la base alimentaire de certains autres animaux.

2.4.3- la végétation

Avec une végétation dense, bien que menacée, ses lacs envahis par des constructions, le PV offre les caractéristiques d'un abri, de refuge et de repos pour de nombreux espaces animales dont certains ont été souvent rencontrés tels les singes, les varans, les tortues, les hérissons et autres grands rongeurs, des variétés d'oiseaux et seules des études pourraient déterminer les proportions avec précision. A côté de ces espèces de grande taille vivent d'autres espèces tels les insectes et autres êtres vivants, les variétés de poissons qui peuplent les lacs et les cours d'eau et dont les recherches et autres études pourraient étaler au grand jour cette richesse du PV qui à plusieurs occasions a offert sa splendeur à des études et recherches universitaires.

2.4.4- le climat

Dans le domaine climatique les climatologues conviendraient que le PV contribuerait à son échelle à la régulation des microclimats .Les précipitations et la température atmosphérique peuvent être influencées localement par les phénomènes d'évaporation intense d'eau au travers des terrains et de la végétation(évapotranspiration).Avec sa végétation et ses eaux ,le PV jouerait ainsi un rôle tampon des effets des sécheresses et de la chaleur, bénéfique pour la région de Douala(littoral) en général et des quartiers de la zone d'Akwa Nord en particulier surtout quand on sait le degré de chaleur qui s'abat sur Douala pendant une longue durée de l'année.

CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre 2 était de présenter l'aspect de la localisation du parcours vita de

Douala. Ainsi en s'en est ressortie que celui-ci est Logé au coeur de la zone d'Akwa -Nord, principalement entre les quartiers Bonamoussadi et Maképè. C'est un espace de sport longtemps abandonné qui renaît de ses cendres par les travaux de réhabilitations. Zone par excellence gorgée d'eau avec ses lacs, la rivière Nkondi qui le serpente dans une végétation quasi aquatique, elle présente à la fois d'énormes intérêts liés à la fois à la biodiversité et des intérêts écologiques d'importance patrimoniale.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Nous avons tout au long de cette partie analyser les différentes approches doctrinales montrant l'importance de l'environnement non seulement comme un espace abstrait et subjectif, mais comme un bien économique à vendre. Ces approches théoriques nous ont permis de comprendre que la création des espaces naturels urbains peut jouer le rôle de boussole dans les politiques d'aménagement des territoires et contribuer ainsi à la promotion de ces derniers et de l'environnement en général.

Aussi nous avons au cours de notre développement montrer que la cité de Douala en général reconnue comme le poumon économique de la sous régions CEMAC, doit continuer à occuper sa place de leader incontestable par la diversification de ses atouts dont le parcours Vita protégé et conservé peut constituer un élément. De ce point de vue, l'espace Vita longtemps considéré comme espace de sport, est logé dans une nature sauvage au coeur de la zone résidentielle de Douala 5ième et répond mieux à cet objectif d'aménagement des territoires si nous nous en tenons à ses fréquentations, à son environnement biogéographique à ses lacs et à sa rivière Nkondi.

MULTIFONCTIONALITE.

LA PROTECTION ET LA

SECONDE PARTIE :

INTRODUCTION DE LA SECONDE PARTIE

Dans un environnement naturel, de forêt, avec ses lacs, la rivière qui le sillonne pour l'arroser à longueur de l'année, le Parcours Vita offre d'énormes potentialités économiques, touristiques, de production, de prévention et écologique, et dans une certaine mesure thérapeutiques. Ces éléments pour révéler leur plénitude fonctionnelle dans un enchevêtrement dynamique doivent agir dans une certaine interdépendance dans un espace unique qui doit être protégé et conservé. Malheureusement, parce que situé dans la zone côtière du littoral camerounais, où les densités de population s'accroissent, cette nature est fréquemment altérée pour favoriser des activités comme la pêche, l'agriculture, la chasse, et le développement urbain.

CHAPITRE 3 : LA NECESSITE DE LA PROTECTION DU PARCOURS VITA.

INTRODUCTION

La protection et la conservation du PV en même temps pour la génération présente et future ne peuvent mieux être perceptibles aujourd'hui que dans une certaine dynamique englobant l'action des ONG, de la Société Civile d'une part, et par l'arsenal juridique national qui tire sa source dans le Droit International de l'Environnement, de l'arsenal juridique national en matière de protection de l'environnement et du droit coutumier. Mais alors qu'est ce que l'environnement ?

SECTION 1-TENTATIVES DE DEFINITION ET L'ARSENAL JURIDIQUE DE PROTECTION
DE L'ENVIRONNEMENT.

1.1-Définition.

En réalité y a-t-il une définition simple de l'Environnement ? La définition de l'environnement se heurterait à de nombreuses difficultés. La plupart des traités et des autres instruments juridiques pertinents, à commencer par la Déclaration de Stockholm et celle de Rio de 1992, et la grande majorité des auteurs s'abstiennent de toute définition. Cependant des exceptions existent.

La Convention du Conseil de l'Europe de 1993, article 2, paragraphe 11, sur la responsabilité civile des dommages résultants d'activités dangereuses pour l'environnement, la résolution de l'IDI78 du 4 Septembre1997 définit l'environnement comme englobant « les ressources naturelles abiotiques et biotiques, notamment l'air, l'eau, le sol, la faune et la flore ainsi que l'interaction entre ces mêmes facteurs. Il comprend aussi les aspects caractéristiques du paysage79 »

Selon M. KAMTO dans son ouvrage intitulé Droit de l'Environnement en Afrique : « on
entend par environnement le patrimoine culturelle des ressources humaines indispensables
pour les activités socio-économiques et pour le meilleur cadre de vie
». Cette définition prend

78 Institut de Droit International.

79 NGUYEN QUOC DINH (2001) Droit International Public, 6è édition. Op cit p.40.

en compte les composantes additionnelles de l'environnement telles que la nature(constituée des espèces animales et végétales et des équilibres biologiques animales) et des ressources naturelles(eau, mer, sol, air) et rejoint celle reprise par la Loi n°96/12 du 5 Août 1996 qui considère l'environnement comme l'ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent le développement du milieu, des organismes vivants et des activités humaines80 .

En claire l'environnement ne peut en effet sans doute être défini que par l'addition des différents éléments qui le composent et qu'il intègre en un concept unique81. D'une façon synthétique on peut définir l'environnement comme l'ensemble des éléments nécessaires à la vie ( d'où les termes de « biosphères » ou d' »écosystèmes » auxquels on peut l'assimiler) ; l'environnement humain étant circonscrit aux éléments nécessaires à la vie des êtres vivants.

La survie du PV devrait interpeller la conscience collective nationale, non pas seulement des « doualais ». Selon certains rapports de L'ONU, 10%des aires seulement sont protégées et le reste 90% livrées à l'agression des hommes. Ce qui montre la fragilité de la vie sur notre planète terre qui ne tiendrait qu'à un minimum des zones vertes. Ramené à l'échelle du Cameroun, que représenterait Douala sinon pas grand-chose. En claire, la protection de l'Environnement s'apparente à un combat dans lequel aucune mesure forte ne doit être négligée tant les défis sont énormes et parfois diffus.

1.2-L'Arsenal Juridique pour la Protection de l'environnement du PV.

La réglementation nationale, émanation du Droit International en matière de protection de l'environnement participe des dispositions plus ou moins contraignantes pour sauver le PV en même temps que les dispositions du droit coutumier.

1.2.1-Sur le plan international

Le droit à un environnement sain est très récent dans la culture moderne (il s'est surtout
développé dans les années 1970).Mais dans les années 1990, s'est cristallisée autour du

80 In Le Cadre Juridique des Forêts et de l'Environnement au Cameroun.p.207.

81 Droit International public p.1218.

sommet de Rio et de ses Conventions et Déclarations internationales la problématique de la nécessaire mise en oeuvre du Droit International de l'Environnement

Bien que récent, le Droit International de l'Environnement fait appel aux institutions juridiques internationales habituelles et concerne différentes sous -branches telles que :

celles liées aux éléments qui composent l'environnement (droit de l'air, droit de l'eau et de la mer, droit des sols, droit de la biodiversité et des biotopes) ;

celles liées à des activités humaines (droit de la chasse, de la pêche, de l'énergie) ;

celles liées à des activités nuisibles ou polluantes (droit du bruit, droit des installations
classées, droit de l'assainissement, droit des risques majeurs industriels ou naturels) ;

celles liées à un objet particulier (droit de la protection de la nature..).

Dans cet ordre d'idées, le droit de l'environnement a pour objet l'étude ou l'élaboration des règles juridiques concernant la compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration de l'environnement sous toutes ses formes : terrestres, aquatiques et marines, naturelles et culturelles, voire non terrestres (droit spatial). C'est un droit technique et complexe en pleine expansion, en somme dont les champs tendent à se densifier au fur et à mesure des avancées sociales, scientifiques et techniques matérialiser au Cameroun dans la loi 96/12 du 5 Août 1996 portant Loi Cadre relative à la gestion de l'environnement mais sans juridiction spécialisée82. En partie transfrontière par nature et comparé à du hard law ou « droit dur », et parce que imposant des obligations d'ordre public, le Droit de l'environnement peut également prendre le caractère de droit mou83.En somme « c'est un atelier d'expérimentation juridique84 ».

82 Il n'y a pas de tribunal spécialisé en droit de l'Environnement au Cameroun à l'instar de la plus part des pays. Les juges et les cours ne peuvent alors que s'appuyer sur des experts agréés, et des laboratoires également agréés et se référer aux conventions ratifiées et traités pour rendre les décisions.

83 Les traités sont obligatoires, les actes concertés non conventionnels ne le sont pas. Le traité est obligatoire en tant que source ; mais il peut contenir des normes incertaines dont l'application est largement laissée à l'appréciation de leurs destinataires, alors que les actes concertés non conventionnels peuvent contenir des « normes » très précises ; tel est le cas des gentlemen's agreements. L'ensemble de ces normes incertaines du fait soit de leur contenu, soit de leur inclusion dans une source non susceptible de créer des obligations juridiques (actes concertés non conventionnels et recommandations des organisations internationales) constituent ce que l'on appelle le droit mou ou soft law. Parce qu'il est un des champs d'application anticipatoire du principe de prévention et du principe de précaution ainsi que des notions d'études d'impact, de mesures conservatoires, mesures compensatoires et responsabilité environnementale etc. le Droit International de l'environnement est un « atelier d'expérimentation juridique ».

84 NGUYEN QUOC DINH (2001) Droit International Public, 6è édition.Op cit p1221

Certes il existe des pollutions qui peuvent rester circonscrites au territoire d'un seul Etat, mais d'une façon générale, toute atteinte à la l'environnement qui se produit dans un Etat a des répercussions sur le territoire d'autres voisins ; les pollutions qui se produisent dans une zone marine peuvent gagner ,souvent lentement et insidieusement, d'autres espaces marins, parfois très éloignés (la récente catastrophe de pollution par le déversement du pétrole sur les côtes américaines et dont les conséquences sur l'écosystème sont des plus graves que ce pays n'ait jamais connues et les réparations se chiffreraient à plus de 20 milliards de dollars USA). Les atteintes à un élément particulier de l'écosystème ont souvent des répercussions graves sur les autres. La pollution atmosphérique a des retombées maritimes et est à l'origine de l'appauvrissement de la couche d'ozone et des phénomènes de l'effet de serre, lui-même source de modifications climatiques aux conséquences imprévisibles.

Il revient alors à chaque Etat de protéger au mieux dans son espace, l'environnement tout court. C'est de ce principe que découle « le Principe de l'Utilisation Non Dommageable du Territoire 85». Il n'en reste pas moins que l'environnement est de plus en plus perçu comme une valeur commune à l'humanité toute entière dont la préservation est l'affaire de la Communauté Internationale dans son ensemble, et que l'on retrouve dans les règles qui lui sont applicables ; la plupart des principes relatifs au patrimoine commun de l'humanité : absence de réciprocité, obligation de conservation et de gestion rationnelle, non appropriation. Toutefois, la responsabilité première des Etats et les compétences quasi exclusives qu'ils conservent pour la mise en oeuvre de ces principes conduit à voir dans la biosphère davantage une ressource partagée.

En claire c'est du devoir de l'Etat de protéger l'espace du PV dont La violation constitue sur le plan national une double infraction : la violation du domaine publique (habitations) et la destruction de l'environnement (destruction de la flore, de la faune, etc.)86.

1.2.2-Sur le plan national

La législation nationale abondante et féconde prévoit un ensemble de dispositions pour protéger l'environnement mais dont l'application souffrirait d'un manque de dynamisme et dont les symboles sont :

85 NGUYEN QUOC DINH (2001) Droit International Public, 6è édition.Op cit p. 1230.

86 Les infractions en matière environnementale sont prévues et réprimées conformément aux dispositions contenues dans le Cadre juridique des forêts et l'Environnement au Cameroun qui est un recueil de textes

> l'Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC) créé par le

Président de la République suivant le Décret n° 2009/410 du 10 Décembre 2009,

> le Cadre Juridique des Forêts et l'Environnement au Cameroun, recueil de textes traduisant l'engagement de principe du Gouvernement Camerounais en faveur d'un mode de développement conciliant progrès économique et social et respect de l'environnement.

De plus, une bonne frange de la population camerounaise vit du secteur primaire ; en même temps le Cameroun fait partie du Bassin du Congo,2ième réserve de forêts tropicales après l'Amazonie, justification que les enjeux d'une gestion durable et équitable des ressources naturelles demeurent considérables.

Des lois de Janvier 1994 sur les forêts et d'Août 1996 sur la gestion de l'environnement qui marquent un changement dans les politiques forestières et environnementales au Cameroun, jusqu'à la loi 2006/002 du 25 Avril 2006, autorisant le Chef de l'Etat à ratifier le Traité relatif à la Conservation et à la Gestion durable des écosystèmes forestières d'Afrique Centrale, constituent l'essentiel des dispositifs juridiques actuels en matières de forêts et d'environnement87. C'est là le Cadre juridique dont dispose le Cameroun et qui permet en théorie d'une part de faire face à la dégradation de l'environnement et de lutter contre les pratiques d'exploitation frauduleuse et abusive des ressources naturelles, d'autre part il contient des dispositions intéressantes mais surtout méconnues qui permettent de contribuer à l'amélioration des bénéfices sociaux et économiques que les communautés locales et les populations de Douala en général sont en droit d'attendre de leurs ressources dans le cadre de la décentralisation. Ces lois intègrent très souvent des mesures coercitives permettant de réprimer les atteintes à l'environnement, les infractions forestières et les atteintes à la biodiversité.

Pourtant et paradoxalement, l'effort d'adoption de nouvelles législations environnementales et forestières, et leurs publicités, n'a pas enrayé l'accentuation de la dégradation des écosystèmes forestières : l'occupation illégale du PV, les destructions de sa végétation, sa pollution à ciel ouvert et son abandon. Ce qui d'une part pose le problème de l'effectivité du

87 Le Cadre Juridique des Forêts et de l'Environnement au Cameroun.p.5 ,6.

respect des lois en la matière, et d'autre part l'un des préalables à l'application du droit des forêts et de l'environnement est la maîtrise de celui-ci par les acteurs et citoyens.

L'illustration les plus patents sont ces habitations élevées en plein PV en violation des exigences de l'environnement et de la sécurité pourtant les marécages, les fleuves ,les zones gorgées d'eau, les rivières jusqu'à la limite des grands crues, les flancs de collines sont pris en ligne de compte dans la vérification sourcilleuse de la constructibilité du terrain et doivent être spontanément écartés de l'appropriation si les Services du Cadastre constatent qu'ils présentent des dangers (glissement de terrain, écoulement d'eau, ravinement, etc....). Pourtant des constructions sur des terrains n'ayant pas fait l'objet d'une quelconque normalisation par les services compétents trônent en plein coeur du PV et que le douloureux spectacle mais salutaire des destructions des maisons construites sur les zones non « edificandi » présentées comme tel par le Plan d'Urbanisation de l'Etat ne devrait effleurer notre conscience.

1.2.3-Sur le plan traditionnel.

En réalité le Droit coutumier est la première source du Droit de l'environnement au Cameroun parce que la protection de la nature et le souci de préserver l'équilibre du milieu ont été toujours une préoccupation constante des sociétés traditionnelles du Cameroun en particulier et de l'Afrique en général. Dans la mesure où l'homme y vit généralement en harmonie avec la nature. Autrement dit c'est une vie en symbiose dont l'homme se conçoit comme un des éléments. Cette préoccupation se traduit sur le plan juridique par les prescriptions du Droit Coutumier réglementant selon les zones considérées la coupe des arbres c'est-à-dire l'exploitation forestière qui se fait de façon organisée, loin de toute anarchie, l'utilisation des cours d'eau, la chasse, les feux de brousse, l'affectation et l'utilisation des sols.

Outre la fonction de maintien de la biodiversité, la contribution à la prévention des aléas climatiques est un autre service écologique important. Les mangroves piègent le limon dû à l'érosion en amont. Selon la FAO, le rôle des mangroves dans la prévention et la réduction de l'érosion du littoral, dans la protection contre les effets du vent, des vagues et des courants, ont pour effets que là où existent de vastes étendus de mangroves préservées, les villages côtiers endurent moins de dégâts.

En claire la législation foncière est mal appliquée à cause de l'incivisme et de la cupidité de certains citoyens. Aux facteurs institutionnels, politiques et sociaux, qui ne favorisent pas une gestion durable et équitable des ressources naturelles, s'ajoute cette ignorance par le public des normes juridiques en matière de forêt et l'environnement d'une façon générale.

La protection et la conservation du PV justifieraient la préoccupation des pouvoirs publics, les amis de la nature d'une manière générale concernant la lutte contre la pollution, les effets de la désertification et la sécheresse avec son corollaire le réchauffement climatique d'une part et participeraient à un début de création des forêts urbaines comme des zones tampons pour harmoniser la vie et la nature dans nos villes à l'orée de la décentralisation.

Il s'agirait de donner aussi une réponse à la satisfaction des besoins des populations urbaines qui ont envie de voir en plein coeur du centre urbain autres choses, autres paysages naturels, doux, plus reposants et moins choquants que des buildings et autres artifices qui dépeignent l'environnement. En d'autres termes, il s'agit de transporter la forêt de la forêt pour l'implanter en ville dans un espace réduit pour en créer des conditions de vie meilleure en contribuant à l'attractivité de cette dernière.

Le PV doit être compris ici comme cet ensemble naturel géographique englobant la forêt, les lacs, des cours d'eau dans un relief sauvage et dont la protection, la conservation, l'aménagement relèveraient beaucoup plus de l'initiative publique et participe de l'une des missions des collectivités territoriales décentralisées. Egalement l'action privée dans ce domaine, portée sur la vision que l'autorité publique se fait, et les objectifs à atteindre pour porter sa localité dans les champs de la compétitivité en matière de développement économique, touristique, sociale et du respect de l'environnement obéissent à d'autres réglementations. Le parc Luna-Park dans la localité d'Obala, bien que abandonné aujourd'hui a été en son temps dans la décennie 1980 le miroir de cette localité, fruit de la manifestation de l'amour d'un privé pour la nature. Le parc « Sainte ANASTHASIE » à Yaoundé n'aurait jamais de vie sans la volonté des pouvoirs publiques.

Ceci dit de ces deux espaces rapprochés bien que situées à différents lieux, leurs
fréquentations respectives des différentes époques, leurs attractions, il est évident qu'ils
représenteraient pour leur localité respective des centres d'intérêts capitaux sous le prisme de

la décentralisation. Dans cette perspective, le PV apparaît comme « le fruit de l'inventivité du milieu et répond aux besoins de développement local88 ».

1.3 -Protection et Conservation pour un développement durable.

La protection de l'espace Vita doit nous engager en faveur du développement durable dont l'interdépendance fonctionnelle est la schématisation évidente. Il s'agit de prendre simultanément en compte les trois dimensions économique, sociale et environnementale .Toute la collectivité nationale est concernée : gouvernement, collectivités, territoriales, acteurs économiques, associations, institutions publiques ou privées, etc. ayant chacun son rôle à jouer.

1.3 .1-Définition du développement durable.

En 1987, lors de la réunion de la Commission Mondial sur l'Environnement et le Développement, Our Commun Future le «Rapport Brundtland », du nom du Premier Ministre Norvégien Gro Harlem Brundtland qui présidait la séance, proposait une définition du développement durable : « Sustainable development is development that meets the needs of the present without compromising the ability of future generationsto meet their own needs ».

En français, c'est un développement qui permet la satisfaction des besoins présents, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. Cette définition est traduite par la règle de Hartwick ou règle de Solow (1974,1986) sous la dénomination de soutenabilité qui sera soit forte ou faible selon le cas .La différence entre les deux niveaux de soutenabilité réside d'une part, dans la forme du stock de capital à conserver et d'autre part, dans la confiance que l'une ou l'autre accorde à la technologie pour constituer la solution durable. Pour les partisans de la soutenabilité faible, il faut garder constant le stock de capital total, alors que pour les autres, c'est le capital naturel qui doit rester non -décroissant. Ainsi la question de la complémentarité ou substituabilité entre capital naturel et artificiel est très importante dans le cadre du développement durable de sorte que :

Kt = Kn + Kp

Stock de capital total = Stock de capital naturel +stock de capital physique.

88 Edimo in Spatialité et développement économique à Douala entre le hasard et la nécessité .p .58 .

Avec :

Kt : Capital total.

Kn : Capital naturel composé des ressources naturelles (pétrole, gaz, ressources minières, forêts, etc.).

Kp : Capital physique regroupe l'ensemble des infrastructures, les bâtiments, les installations hydro-électriques, etc.

Utilisé comme référent essentiel, le développement durable insiste sur le fait que la terre est un système interdépendant qu'il faut se préoccuper des effets à long terme des actions humaines car nous sommes tous embarqués dans le même bateau.

1.3.2-Les trois piliers du développement durable.

Le développement durable participe d'une trilogie égalitaire où l'économique (produire au service du plus grand nombre) s'allie au social (le bien-être, lutter contre la pauvreté) dans le respect de l'environnement (préserver la nature) :

· Ecologique : Utilisation raisonnée de l'énergie ; attention portée à l'innovation dans les produits et les services ; réflexion sur l'effet des usages actuels sur le futur.

· Economique : Evitement de la surproduction ; recours restreint à l'endettement ; prise en compte des problèmes de transport, de mobilité... ; attention portée aux risques du progrès technologique sur la santé, choix d'une croissance économique compatible avec le développement durable.

· Social : Lutte contre la pauvreté ; prise en compte du vieillissement de la population ; information du consommateur ; responsabilisation du consommateur ; adhésion aux principes du développement durable.

Le territoire devient ici un élément stratégique, car il constitue la base commune de ces trois « piliers » et forme le cadre décentralisé le plus favorable à leur réconciliation. Il est le niveau où se situent les acteurs locaux responsables et où émergent les initiatives locales.

La protection et la conservation du Parcours Vita dans l'option d'en faire une aire protégée doit susciter chez la collectivité locale en particulier et de nombreuses collectivités nationales en général à s'investir dans des démarches d'éco-responsabilité et qu'au-delà de la diminution de leurs propres impacts, elles conduisent par leur exemplarité leurs citoyens à contribuer

efficacement contre la pollution, les émissions de gaz à effet de serre, à la préservation des ressources et de la biodiversité et à agir ensemble pour un développement durable.

SECTION 2- LES ACTEURS

2.1-L'Etat ou les Pouvoirs Publics

Il se situe au fronton de toute action de protection de l'environnement en général et du PV en particulier au travers des collectivités territoriales décentralisées. L'abandon du PV a fait pendant longtemps croire à tort ou à raison au manque d'intérêt à l'égard de cette nature sauvage. Mais avec les travaux de réhabilitation depuis le mois de Mai 2010, les pouvoirs publics ont réaffirmé leur rôle en matière de protection de l'environnement en général et du PV en particulier, et confirmé ainsi sa valeur (économique, sociale et environnementale).

2.2- l'Association des Amis du PV (APV)

La protection du PV connaît un acteur dénommé « Association des Amis du PV » et des individuels dont les actions sont non moins négligeables.

L'Association des Amis du PV est un regroupement formé des sportifs animés du désire de protéger cet espace de sport. Parce que c'est un groupe d'autosuggestion, une organisation de propositions et non politique, les résultats s'avèrent très mitigés. Son action se limite uniquement à des alertes des autorités, elle ne peut mener une action punitive ou répressive à l'endroit de tous ceux qui violeraient l'espace du PV.

Pourtant certains de ses actions ont permis de sensibiliser les pouvoirs publics au niveau local et national de la violation, agression du PV. Mais d'une façon générale leurs actions (activités) devraient revêtir des formes multiples, y compris de véritables actions commandos comme certaines campagnes de GREENPEACE contre les essais nucléaires français qui ont eu des prolongements juridictionnels. L'activisme des APV devrait être plus visible et massive pour porter au firmament la menace qui pèse sur le PV, partant sur la vie des êtres humains pour favoriser ainsi leur prise en compte dans toute décision le concernant. L'APV peut ester en justice toute personne reconnue coupable de violation de l'espace Vita.

2.3-L'Association mieux -être

L'Association mieux -être une ONG installée à Douala qui compte parmi les défenseurs actifs. Elle a participé à des occasions diverses au reboisement, et à faire connaître aux nationaux et étrangers le PV.

2.4-Les individuels ou les autres

Les individuels ou les tiers qui ne sont pas nombreux mais dont les publications dans les journaux, les interviews à la CRTV ont permis de sensibiliser l'opinion publique sur la menace (feux de brousse, pollution, violation de son espace du fait des hommes et son abandon.) qui pèserait sur le PV.

Les actions de ces différents acteurs doivent se traduire au niveau du citoyen par des gestes quotidiens qui préservent son environnement, une implication dans la vie sociale et politique de la cité et une contribution à la richesse de l'économie.

CONCLUSION

L'environnement étant une ressource épuisable, il est urgent de mobiliser les intelligences et les énergies en passant par la communication, l'éducation pour assurer sa protection et sa conservation. Le droit coutumier, la législation nationale et le droit international offrent aux acteurs locaux des moyens assez forts pour réaliser ces objectifs aussi bien dans l'intérêt des générations à venir.

CHAPITRE 4 : LES RETOMBEES DE LA MULTIFONCTIONALITE DU PARCOURS VITA
DE DOUALA.

INTRODUCTION

La multifonctionnalité ici découle de la caractéristique et de la particularité du milieu. Outre le sport en pleine nature, la forêt sert au piégeage du carbone et d'abri, de refuge et d'habitat aux nombreuses espèces, les lacs et les rivières peuvent permettre la pisciculture, des activités nautiques, pour développer (favoriser) un tourisme vert dans le PV et contribuer ainsi à l'attractivité et au développement local de la Cité.

SECTION1 : L'OPERATIONNALITE DE LA MULTIFONCTIONNALITE

1.1-La démarche multifonctionnelle.

Le Parcours Vita malgré son état actuel a servi depuis sa création pour de nombreux usagers d'espace de sport sa destination principale, faisant fi des « autres fonctions ». Ce qui peut être justifiait la préoccupation de l'époque des autorités concernant cette activité parce que l'idée était aussi de doter chaque Région d'un Parcours Vita. Mais la particularité de celui de Douala permet de comprendre qu'autour d'une activité sportive peut se fédérer bien d'autres activités très rentables tels les tourismes, la promenade, la chasse et la pêche, etc. dans un espace protégé.

Pourtant les hommes ont toujours eu des relations particulières avec ces activités mais dans des aires isolées, sans connexions existantes si elles ne sont pas souvent rompues soit par l'aménagement urbain, la destruction de la forêt, la faune et la flore, ou l'occupation abusive des espaces d'une part, ou bien alors l'intérêt porté par l'Etat, mais aussi par l'initiative privée n'était pas centré sur la mise en oeuvre ou le renforcement de quelques jointures pour créer la multifonctionnalité spatiale d'autre part.

La végétation assure une fonction triple : productive, écologique et préventive : productive parce qu'elle pourrait fournir le bois de feu et le charbon de bois, les bois de construction des logements et des embarcations sans oublier son apport à la pharmacopée traditionnelle.

Le milieu du PV assure des fonctions écologiques remarquables et s'avère indispensable à la survie des écosystèmes marins. Un rôle prépondérant des forêts de mangrove est de servir de lieux de ponte et de zones d'alevinage pour de nombreuses populations de poissons et de crustacés, qui entrent dans la chaîne alimentaire d'autres animaux et des hommes. De plus les mangroves fournissent des feuilles au réseau trophique marin.

1.2-La dynamique multifonctionnelle.

La notion de la multifonctionnalité, surtout le sujet qui en découle, c'est-à-dire la jointure existante entre le sport et les autres activités susceptibles d'être créées dans l'espace Vita, aurait du être un nouvel enjeu dans la gestion de l'environnement pour en tirer le maximum de bénéfice dans le cadre de la décentralisation.

La multifonctionnalité suppose alors la reconversion de site originel en espaces ou zones thématiques et « la réduction89 » de sa fonction sport en d'autres fonctions consommables. L'axe de cet enjeu peut être également dirigé au niveau de la recherche scientifique dans les différentes propositions qui engendrent une politique à adopter en matière environnementale. Cette jointure suppose la nécessité de travailler en faveur de la protection et de la préservation du PV, mettant pleinement en valeur l'ensemble des fonctions (fonctions économiques et touristiques, fonctions sociales et services environnementaux) pour assurer une rentabilité suffisante.

La protection et la préservation de la nature et de l'écosystème pour des raisons surtout touristiques mais à travers une politique d'harmonisation urbaine, la promotion des tourismes et du tourisme sportif (randonnées, la chasse, la pêche) peuvent contribuer à la solution principale pour le développement de l'espace urbaine et le soutien de la pluriactivité en tant que nécessité pour attirer les investissements et les investisseurs, le tout fonctionnant dans une dynamique spatiale.

Les estimations de fréquentations hebdomadaires sont de l'ordre de 16000 personnes de
toutes les couches d'âge, et constituent un potentiel économique important dans le cadre de la
décentralisation pour le développement de l'écotourisme qui résulte de l'observation du

89 D'autres activités peuvent être développées dans le Parcours Vita et susciter un intéressement autant que le sport.

monde vivant. Ce qui montre le rôle déterminant du facteur spatial qui doit être à la base de l'application de tout projet de développement qui doit tenir compte des autres paramètres qui synthétisent l'ensemble de l'espace.

En claire, la forêt, l'air, l'eau ainsi que les possibilités de randonnées et de chasse ne devraient pas entrer en conflit avec les fréquentations sportives ou touristiques si bien agencés dans l'espace Vita. Outre la fonction de maintien de la biodiversité, la contribution à la prévention des aléas climatiques est un autre service écologique important.

Les mangroves piègent le limon dû à l'érosion en amont. Selon la FAO, le rôle des mangroves dans la prévention et la réduction de l'érosion du littoral, dans la protection contre les effets du vent, des vagues et des courants, ont pour effets que là où existent de vastes étendus de mangroves préservées, les villages côtiers endurent moins de dégâts.

La jointure entre le sport, la santé, le tourisme, l'environnement et la rentabilité économique témoigne de ce que l'on peut « vendre » l'espace aussi d'une autre façon que par le moyen de la rente foncière, et peut être « sauver » les espaces par de nouvelles formes de mise en valeur bien que de façon générale, l'une des caractéristiques des biens et services environnementaux sont que leur fourniture n'est pas réglée par des mécanismes du marché et des prix. Il s'agit alors clairement des biens et services d'intérêt public qui ne sont pas caractérisés directement par la loi de l'offre et de la demande.

En conséquence tout projet d'investissement au PV ou de réhabilitation impose une réflexion globalisante qui prendrait en compte et de façon conjointe l'intégration des dimensions paysagères et des autres activités éventuelles pour s'inscrire dans une perspective de développement durable. Le champ de développement de la ville de Douala s'en trouve ainsi élargi, avec le traitement de la nature en ville, le positionnement de la commune périurbaine de Douala 5ième comme un lieu de tourisme de proximité et parce que les citadins (les urbains) manifestent les besoins forts du développement des espaces verts à la fois comme lieux récréatifs, ludiques et patrimoniaux (bien que) dans un contexte d'urbanisation très mal maîtrisée. L'illustration nous est donnée à travers les fréquentations sur les rives du Wouri aux lieux dits Base Elf et Base naval à Douala et de la Place du monument Charles ATANGANA à Yaoundé.

Une bonne organisation des activités possibles au PV dans un maillage multifonctionnel et en assurant au mieux la conservation et la protection de cet espace s'avèrent urgentes, en plus que cet écosystème offre un contexte remarquable pour l'application des méthodes d'évaluation de la valeur des services écologiques.

SECTION 2-L'INTERDEPENDANCE FONCTIONNELLE.

De part sa nature, le PV offre à la fois dans une synergie divers atouts et possibilités fonctionnels sur les plans économiques, sociaux et environnementaux.

2.1-Fonctions économiques.

Ce sont les fonctions de production que le PV est susceptible de générer.

2.1.1-Approche de l'analyse de la valeur des produits issus du PV.

Elle découle directement de l'absolue nécessité de la préservation du PV pour la production des biens marchands et non marchands, la valeur touristique ainsi que d'autres activités créatrices de richesses dans le cadre de la décentralisation. Pourtant ces avantages réels susceptibles sont rarement reconnus, parce qu'il apparaît difficile de déterminer un bon équilibre entre les coûts et avantages d'une part et, l'apport d'une intensification des investissements pour le grand public d'autre part ; nombre de ces avantages sortent du cadre des concepts économiques habituels en ce sens que la répartition des avantages est une question particulièrement importante qui n'est pas suffisamment pris en compte par les modèles économiques courantes.

La valorisation monétaire permettant ici, ultérieurement, de rentrer les bénéfices apportés par le PV dans une analyse de coûts-bénéfices qui sera focalisée soit sur le bilan financier de l'effort de protection, soit sur les conséquences d'un aménagement qui peut à son tour altérer les services rendus par les écosystèmes. En réalité, un fort accroissement des investissements dans le PV ne serait utile que s'il s'inscrit dans un ensemble de mesures de développement.

Divers types de biens et services marchands ou non susceptibles d'être valorisés peuvent être
cumulés pour aboutir à l'estimation d'une valeur économique totale prenant en compte le plus

grand nombre des registres de valeurs identifiées, mais aussi l'autre démarche consisterait à prendre en compte des retombées directes, des retombées indirectes et des retombées induites en incluant des avantages liés à l'utilisation ou non par les populations.

Dans la cité de Douala, chef lieu de la Région du Littoral avec ses 2,5 millions90 d'habitants, le PV, une chance de la nature participerait au changement de la vie, à recréer un climat de vie ou du moins lui donner une autre image propice pour attirer les investisseurs, les investissements et booster son économie non sans la rendre encore compétitive d'avec ses homologues de la sous-région car « il s'agit surtout de voir comment la ville pourrait reconstruire son attractivité et sa compétitivité. Dans un contexte où, même sur la côte ouest- africaine, l'horizon économique est désormais plus mouvant et la compétitivité territoriale plus accrue que jamais. Avec l'apparition de nouveaux «Eldorados » de pétrole (cas de la Guinée Equatoriale) et qui désormais attirent également de nombreux investisseurs91 ».

Les capacités possibles de production de biens sont appréciables sous deux angles :

2.1.1.1.- Production de biens marchands.

Il existerait une diversité plus ou moins grande de biens susceptibles d'être produits au sein de l'espace protégé Vita, qui dépendrait de l'importance du système d'activités : on peut citer la chasse, la pêche, les cueillettes. La production de biens marchands est valorisable directement par le biais des quantités commercialisées et des prix de mise en marché. Mais en cas d'interdictions de vente des biens naturels, la conservation de biens devenus non marchands peut néanmoins être valorisée au titre des externalités positives qu'elle engendre.

2.1.1.2- Production des biens naturels non marchands.

L'identification des biens non marchands part des usages du milieu par la population. Les biens non marchands acquièrent de la valeur à travers les activités récréatives, tels que les sports de nature (sports nautiques, escalades, pêche, chasse, observation d'oiseaux, navigation de plaisance, marche...) et dont elle peut être déterminée à travers le degré d'attractivité des différentes composantes. De façon particulière elle peut être appréhendée, par le consentement à payer des publics concernés par la pratique des différentes activités valorisant

91 ESSOMBE EDIMO (2007 Op cit p 50).
91 ESSOMBE EDIMO (2007 Op cit p 50).

les ressources naturelles du PV. Les aménités engendrées par l'existence d'un espace de production de biens naturels protégés (poissons, gibiers, oiseaux, flore, forêts) sont évaluées à l'impact de cette protection sur les zones environnantes ; les indicateurs tels que la qualité et la quantité des biens naturels essaimant dans les zones alentours, permettent alors d'apprécier la valeur de ces aménités.

2.1.2- Les retombées économiques.

A l'exemple du Bois Sainte Anastasie à Yaoundé dont l'existence aujourd'hui tient de la volonté forte des pouvoirs publics il faut investir au PV pour en attendre les retombées. De la dynamique de protection conférant au PV une qualité spécifique, qui peut se trouver ainsi valoriser économiquement du fait de son attractivité, on évaluera les retombées économiques induites bien que cette approche (par les retombées économiques) donne assez de limites quant aux éléments de valeur qu'elle prend en compte.

Tous les bénéfices potentiels que recèle un espace naturel ne sont pas valorisés. On se limitera alors à ce qui engendre des bénéfices économiques en termes de productions mises sur le marché et en termes d'emplois. L'espace de référence n'est pas l'écosystème mais le territoire qui est l'objet d'une politique publique de protection.

L'approche par les retombées économiques vise avant tout à évaluer la plus value qui résulte d'un mode de gestion qui peut être perçu par ailleurs comme contraignante pour le développement économique local d'où la construction d'un bilan coûts-bénéfices qui sert à justifier le bien fondé de la politique de protection. Les retombées économiques ici viennent alors justifier et valoriser le dispositif ou la politique publique qui promeut un certain mode de gestion de l'espace. La démarche pour être complète prend alors en compte des retombées directes, des retombées indirectes et des retombées induites.

2.1.2.1- Les retombées directes.

Ce sont les emplois directs intégrant à la fois les emplois directs92 permanents et saisonniers que le PV est susceptible d'engendrer, conséquence directe de la mise en place du dispositif de protection. Donc il s'agit de donner une lecture pertinente de la plus-value en termes d'emplois de l'investissement public pour la protection du PV. Les retombées directes correspondent aux sommes dépensées par les touristes dans les établissements dépendant directement ou non du PV pour l'essentiel dans la zone protégée (visites et activités payantes, boutiques, restaurants, parkings).

Les charges de fonctionnement ici ne comprendront que les coûts associés à la gestion des actions et dispositifs de protection. Mais d'autres coûts nécessaires, à prendre en compte, découlent de l'animation et de l'accueil des visiteurs (organisation de visite, gestion de matériel, etc.).Les recettes annuelles susceptibles (fonctionnement et investissement) auront un impact direct sur l'économie locale à travers la consommation des ménages des personnels, tandis qu'une partie sera réinjectée dans le circuit économique à travers des opérations structurantes pour le PV ou par le biais d'achats et de prestation diverses.

2.1.2.2-Les retombées indirectes.

Les retombées indirectes renvoient à l'impact de la protection sur les dynamiques économiques locales, certaines activités se trouvant stimulées, d'autres limitées par la protection. Elles correspondent également à la totalité des dépenses réalisées par les touristes dans les commerces, services et établissements situés à proximité du PV ou bénéficiant de son attractivité.

Ici dans le cadre de décentralisation, l'option pour l'écotourisme en favorisant la protection des zones naturelles, et veillant au bien être des populations locales :

92 Une étude réalisée aux Etats-Unis révèle que l'activité récréative dans les forêts nationales avait injecté pour la même période 100 milliards de dollars dans l'économie américaine en l'an 2000.Ceci exprime toute l'importance économique des aires protégées. Dans la décennie 1990, le montant des dépenses annuelles associées à l'existence des parcs du Québec avait été estimé à 221,6millions de dollars dont 168,4 millions de dollars par les visiteurs des parcs soit près de 80%.Ces dépenses ont permis de soutenir 4614 emplois-année directs et ont engendré annuellement des salaires et autres revenus avant impôts de plus de 193,8 millions de dollars. Les revenus fiscaux et parafiscaux touchés par le Gouvernement du Québec se sont élevés à plus de 45 millions de dollars, dont plus de 32 millions de dollars en impôts sur les salaires et en taxes indirectes. Les revenus fiscaux et parafiscaux perçus par le Gouvernement Fédéral se sont pour leur part établis à plus de 35 millions de dollars, dont plus des trois quarts en impôts sur les salaires et taxes indirectes.

+ procure des avantages économiques aux collectivités territoriales décentralisées, et aux administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles;

+ créé des emplois et des sources de revenus pour les populations locales;

+ favorise une prise de conscience chez les « doualais » en particulier comme chez les touristes de la nécessité de préserver le capital naturel et culturel.

Ainsi les bénéfices peuvent concernés les retombées issues du tourisme93, de l'immobilier à travers une augmentation de la demande résidentielle liée à un cadre de vie préservé et des activités économiques traditionnelles auxquelles la protection est favorable : le tourisme peut être regardé comme une retombée positive directe de la protection de cet espace qui peut drainer tout autour une demande résidentielle importante saisonnière -résidences secondaires, locations de vacances- ou plus rarement permanente, sans oublier les impacts sur le prix du foncier. La valeur de ces retombées peut être appréhendée en chiffre d'affaire, en emplois, voire en retombées fiscales quand cela est pertinent.

Le Parcours Vita de Douala présente des intérêts touristiques énormes avec des richesses importantes, une biodiversité exceptionnelle formée d'une faune ayant un fort taux d'endémicité, et d'une flore très diversifiée à côté d'importants écosystèmes. Parce que les relations très étroites entre le tourisme, la ville et l'architecture sont de nature complexe et multiple, l'art de voyager, de visiter et de se promener (en ville comme en montagne ou dans une forêt urbaine) est intrinsèquement lié à l'expérience architecturale et urbaine. En plus des facteurs climatiques, topographiques, culturels, ou environnementaux, les attractions touristiques dépendent surtout de signes et de repères distinctifs.

Selon le Dictionnaire Le Petit Larousse 2008, le tourisme ou « le fait de voyager, visiter un
pays, un lieu, un monument, etc. pour son plaisir » recouvre plusieurs facettes présentant des
avantages multiples et divers tant pour la collectivité que pour le touriste lui-même. Le

93Dans les approches cherchant à établir la valeur d'un site, la mesure de l'attractivité touristique est la démarche la plus courante. Elle dérive des études sur les sites classés pour leur valeur naturelle et culturelle. Concernant le PV et dans le cadre de la décentralisation, la démarche de valorisation la plus courante consisterait à évaluer les sommes dépensées par les visiteurs, en particulier les non-résidents de Douala 5ième ou de Douala en général.. Cette évaluation doit prendre en compte les retombées directes et indirectes.

tourisme concerne également les structures d'accueil, les moyens de transport et recouvre plusieurs facettes94.

94

De façon globale les formes de tourismes sont :

a- Le tourisme responsable : C'est une activité de tourisme ou de loisir qui met en place des pratiques respectueuses de l'environnement naturel et culturel et qui participe de manière éthique au développement économique local. Cette forme de tourisme responsabilise et favorise ainsi la prise de conscience du touriste vis -à -vis des impacts qu'il peut avoir sur le territoire et le rend acteur de sa consommation.

b- Le tourisme durable désigne toute forme de développement, d'aménagement ou d'activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales et contribue de manière positive et équitable au développement et à l'épanouissement des individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces.

c- Le tourisme solidaire a pour finalité d'amener le touriste à une forme de solidarité concrète avec les populations visitées. Il peut prendre plusieurs aspects, comme par exemple, le soutien à un projet de développement (construction d'un pont, d'une école, d'un forage etc.), et s'inscrit dans la durée, garante de l'accomplissement et de la pérennité des actions de solidarité. Ainsi cette forme de tourisme se place comme un facteur de développement et un précieux apport financier (son action permet d'orienter certaines dépenses vers le financement de certains projets) pour les localités qui reçoivent ces touristes.

d- L'écotourisme : Le mot écotourisme est souvent utilisé de manière abusive. C'est un concept créé par des biologistes au Costa Rica dans les années 80 afin de protéger la nature en utilisant les revenus du tourisme. Il est fréquemment assimilé à tourisme « nature ».L'écotourisme s'est développé dans la foulée du mouvement environnemental qui est apparu au début des années 1970. L'intérêt croissant du public pour l'environnement et les voyages orientés vers le plein air, associé avec (à) l'insatisfaction sans cesse croissante envers le tourisme de masse, a montré à l'industrie du tourisme qu'il y avait une place pour l'écotourisme. De même, la compréhension et l'acceptation des principes de conservation de la nature et de durabilité par une fraction grandissante de la population ont également contribué à l'évolution du terme écotourisme. En réalité il n'y a pas de définition universelle de l'écotourisme, généralement considéré comme « un tourisme favorable à l'environnement ».Cette définition est diversement interprété selon les pays ! Pour la Société Internationale de l'Eco-tourisme (1991) c'est « un tourisme responsable en milieux naturels qui préserve l'environnement et participe au bien -être des populations locales. Selon l'Union Mondiale de la Conservation (World Conservation Union) (1996) c'est la « visite de milieux naturels relativement intacts à faible impacts négatifs comportant une implication socioéconomique des populations locales qui est à la fois active et bénéfique ».Autrement dit c'est un sous ensemble du tourisme nature, qui respecte une certaine éthique dont les composantes sont la protection de la nature et les retombées directes aux populations locales. C'est à dire qu'il tend à minimiser l'impact sur l'environnement naturel pour sa préservation à long terme, mais il ne se contente pas d'une approche écologique passive (économie d'énergie, utilisation d'énergies renouvelables, traitements des rejets.)Il implique également une participation active des populations locales et des touristes à des actions de sauvegarde et d'éducation à la sauvegarde de la biodiversité (reforestation, protection de la faune et de la flore, réintroduction d'espèces, etc.).Il s'identifie aussi à une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l'environnement et au bien-être des populations locales.

e- Le tourisme équitable s'inspire des principes du commerce équitable. Il insiste plus particulièrement sur la participation des communautés d'accueil, sur les prises de décisions démocratiques, sur des modes de production respectueux de l'environnement et sur une juste rémunération des prestations locales.

f- Le tourisme intégré et diffus. C'est une initiative locale de développement qui s'appuie sur la volonté des populations de faire partager aux touristes la vie au village, et de participer, ensemble, au développement du territoire. Cette forme de tourisme permet aux populations de prendre en charge leur destin à partir d'activités lucratives saines.

g- Le tourisme communautaire inclut des activités variées, depuis l'entreprise privée désireuse d'augmenter ses relations avec les communautés les plus pauvres, au programme national visant la participation de ces communautés à tous les niveaux. Les stratégies mises en place dans cette forme de tourisme sont de trois grands types : l'extension des avantages économiques pour

Parce que le tourisme revêt plusieurs facettes et ne se réduit pas seulement à des activités de consommation, de divertissement ou de spectacles, au sens large, le regard touristique au Pv fait également référence à cette attitude de distraction perceptuelle. Ce regard inattentif qui résulte de l'observation du monde vivant sur le quotidien de cette nature verte étouffe toute aptitude au discernement critique d'un écotourisme.

On admet actuellement que l'écotourisme englobe les principes du tourisme durable en ce qui concerne les impacts de cette activité sur l'économie, la société et l'environnement et qu'en outre, il comprend les principes particuliers qui le distinguent de la notion plus large de tourisme durable.

L'écotourisme se pratique dans la nature, en petits groupes au sein de petites structures, alors que le tourisme durable est une notion plus large qui veut dire«développement durable du tourisme», et qui concerne également les hôtels en villes ou les compagnies de transport par exemple... L'écotourisme se distingue aussi du tourisme de nature par son côté militant : la responsabilité vis à vis de l'environnement naturel et culturel et la volonté de contribuer à l'économie locale .Généralement moins cher, l'écotourisme est plus souvent sollicité sur le plan international.

Aujourd'hui, le touriste ne se comporte plus comme un consommateur de masse désabusé en quête d'authenticité, mais semble se réjouir de sa propre expérience inauthentique post - touristique, qu'il pratique comme une série de jeux à multiples textes. Le post -tourisme hésite entre culture populaire et élitaire, authenticité et inauthenticité, production et consommation, participation et voyeurisme.

Avec la globalisation du regard touristique, la pratique touristique a perdu son statut d'expérience culturelle à part entière et s'entremêle de plus en plus à d'autres phénomènes sociaux comme le travail, le commerce, l'éducation, les sports ou le divertissement. Ce qui peut conduire (conduirait) au croisement du lieu de sport- PV- avec des activités attractives ou des parcs (espaces) à plusieurs thèmes ou la commercialisation des espaces publicitaires. Le

lescommunautés les plus pauvres, l'augmentationdes impacts non économiques, le développement des politiques, partenariats et processus en faveur de ces communautés.

PV se trouve ainsi dans une logique où un linkage noble s'établit entre le sport, la société, le tourisme, l'environnement et l'économie.

Alors un espace se créé, se construit et s'organise autour des dynamiques spatiales complémentaires et parfois contradictoires. Ceci montre alors les conséquences spatiales des idées en faveur de la protection de l'environnement et révèle que les pratiques touristiques au PV doivent être envisagées non sans contrôle.

Ainsi dans sa forêt toujours verte sur fond marécageux, témoin d'une grande diversité et d'une abondance d'espèces, le PV dans ses allures pittoresques, protégé et conservé dans sa nature sauvage en intégrant quelques aménagements pour le rendre attractif pour développer ainsi en plein centre urbain le tourisme vert ou l'écotourisme parce qu'il :

V' rassemble toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du tourisme est d'observer et d'apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles ;

V' comporte une part d'éducation et d'interprétation de l'environnement ;

V' est généralement organisé pour des groupes restreints.

BUDOWSKI (1976)95 cité comme le pionnier du concept d'écotourisme, reconnaît que la relation entre le tourisme et l'environnement naturel tend à être conflictuel, mais que le potentiel existe pour une relation basée sur des bénéfices mutuels. Sa description de la relation symbiotique qui pourrait s'en suivre ressemble à l'idée contemporaine que l'on se fait de l'écotourisme.

De nos jours, la politique Québécoise sur le tourisme est axée sur la grande nature et sur les bienfaits qu'elle procure. James Bernard HARKIN (1923)96, faisait la promotion de la conservation et de l'appréciation des parcs, et il encourageait les visiteurs à profiter de la nature qui les entourait. Il était d'avis que les parcs favorisaient la santé et la vitalité, et il les présenta comme des endroits où l'on pouvait admirer les plus beaux paysages du Canada et qui pouvaient avoir d'importantes retombées économiques. On ne tarda pas à aménager des

95 Budowski (1976) dans son article Tourism and Environnemental Conservation Conflict, Coexistence or Symbiosis?

96 Personne d'importance historique au Canada

routes de même que des installations nécessaires pour attirer les touristes, ce qui à son tour
permit d'obtenir des crédits du Gouvernement. En 1923, HARKIN inaugura la première route.

Aux Etats-Unis, l'activité récréative dans les forêts nationales connaît depuis la décennie 1970 un fort accroissement. En claire, l'urgence d'une bonne adaptation du PV pour répondre aux attentes de nombreux touristes éventuels, très souvent sophistiqués et exigeants, de vivre des expériences passionnantes et épanouissantes du point de vue personnel consisterait (serait le) au dévoilement de l'orientation des différents produits touristiques dans le PV.

2.1.3-Les retombées induites.

Elles impliquent la somme des effets dérivant, très indirectement, de l'action de protection du PV .La notion d'effet induit concerne avant tout l'emploi. L'évaluation de la création d'emplois procédant de la gestion du PV devrait intégrer la quantification des emplois induits dans tous les secteurs de l'économie locale (commerces et services).

Les emplois induits sont évalués à travers le multiplicateur de l'économie qui décline que la création d'emplois primaires à l'occasion de nouveaux investissements engendre dans différents secteurs d'activités un accroissement cumulatif d'emplois secondaires, le multiplicateur d'emploi mesurant le rapport des uns et des autres, ce qui permet aussi la quantification de la plus -value de l'action publique.

D'autres effets induits envisageables relèvent de richesses immatérielles telles que la valorisation des savoir-faire et des images positives associées à l'espace Vita, les avantages que retirent les personnes de savoir qu'elles ont la possibilité d'utiliser une aire protégée, la satisfaction de savoir qu'une aire protégée existe dans leur territoire même si elles ne l'utilisent pas ou ne l'utiliseront sans doute jamais97.

97 Ces objectifs dans le cas du PV ne sont pas hors de portée, loin s'en faut. Les investissements en faveur de la conservation, de la protection et de la valorisation du PV sont tout aussi essentiel au plan national pour le bien- être de la société et tout aussi légitimes que les dépenses de défense, de communications de justice, de santé, d'éducation, etc. La labellisation d'un produit au PV, le renforcement de la notoriété par les indications d'origine (les AOC ou autres formes d'indication géographique permettent d'associer un territoire d'origine et d'identification à un produit) permettraient de créer de la valeur grâce à un effet de différenciation.

2.2-Les fonctions sociales du PV.

Elles découlent des activités sportives pour un bien-être, pour se sentir bien, pour améliorer la qualité de vie et des activités récréatifs et de recherche dans une aire naturelle protégée.

2.2.1-L'amélioration de la qualité de vie et de la santé par le sport.

Le football, la gymnastique, la natation, le footing, le stretching, bref les sports collectifs ou individuels, en même temps qu'ils participent des activités de loisirs, contribuent à l'amélioration de la santé.

2.2.1.1-Les intérêts généraux des activités sportives.

Depuis la nuit des temps le sport a été une activité, un jeu de société dans l'Egypte ancienne et dans la Grèce antiques98.Il a été à l'origine de la création du PV et participe à sa manière à faire connaître cet espace dont la nature sauvage contribue davantage à son attractivité. Ses fréquentations sans cesse croissantes témoignent de son importance auprès des populations de la cité qui s'y retrouvent pour partager et échanger. Pour généraliser, le sport au PV intéresse autant le sportif lui-même que le simple spectateur.

98 Dans l'Egypte antique le sport était une pratique régulière : lutte, saut, tir à l'arc, aviron..., mais aussi des jeux d'adresse étaient pratiqués comme l'attestent les tombes. Certains pharaons furent célèbres pour leurs exploits sportifs qui grandissaient leur aura et plus encore leur dimension divine, en particulier Aménophis II. Les nobles, pratiquaient la chasse pour se divertir. La plus périlleuse d'entre elle, était la chasse à l'hippopotame. Pharaon chassait aussi le lion, le taureau sauvage, l'antilope.

De nombreux témoignages (décorations des tombes, des vases, ostraca, etc.) laissent à penser que les activités sportives occupaient une part importante des loisirs des jeunes égyptiens de l'Antiquité. Bien que certaines activités(notamment les activités martiales) soient plutôt réservées aux aristocrates, il semble que les gens de toutes classes s'adonnaient à la pratique d'une multitude de sport :Athlétisme, boxe, course de chars(sport de combat avec des cannes),lutte, sports nautiques(Nil oblige), tir à l'arc.

Dans la Grèce antique, le sport fut et l'est encore de nos jours l'une des caractéristiques de la civilisation grecque antique. Le premier livre des Macchabées appelle « usages des gentils »le fait de s'exercer au gymnase .Le bâtiment apparaît partout où les Grecs s'installent : Dion Chrysostome le cite comme l'une des caractéristiques de la cité grecque avec l'agora, le théâtre et la stoa. Pour le philosophe barbare ANACHARSIS, « il y a dans chaque cité grecque un endroit où, chaque jour, la folie s'empare des grecs-le gymnase ».Les jeux sportifs occupent une place importante pour les Grecs. Ils apparaissent dans leurs deux premiers textes littéraires, L'Iliade et l'Odyssée : ce sont les jeux funéraires organisés par Achille après la mort de Patrocle et les jeux organisés par le roi Alcinoos pour honorer Ulysse. Ils sont étroitement liés à un culte religieux :les jeux olympiques ont pour but d'honorer Zeus, de même que les jeux pythiques célèbrent Apollon et les jeux Isthmiques Poséidon et dont les disciplines les plus en vue ou du moins les plus pratiquées sont celles qui figurent au programme des concours sportifs, essentiellement les sports gymniques :courses à pieds, saut en longueur lancer du disque, lancer du javelot, lutte, boxe et pancrace, la course montée introduite aux jeux olympiques en 680 av JC et à Delphes en 586 av JC, la nage, le hockey, les jeux de balle et de ballon, dont Hérode attribue l'origine aux Lydiens. L'activité physique regroupe à la fois les exercices pratiqués dans la vie quotidienne (tâches domestiques, trajets pour se rendre au travail...) et les activités sportives de loisir ou de compétition. Son intensité (faible, modérée ou soutenue) engendre une dépense énergétique en rapport. Elle doit être pratiquée pendant une durée minimale, qui peut être fractionnée au cours de la journée, sans être inférieure à 10 minutes (au-dessous de 10 minutes, elle ne compte pas sur le plan physiologique).

Le spectateur d'une activité sportive profitera des biens faits du spectacle pour chasser le stress et certaines angoisses. En claire une activité sportive déclenche toujours chez le spectateur des réactions des multiples fonctions biologiques pour remettre en synergie le coeur, le cerveau, les nerfs, etc. pour produire des effets psychiques positifs.

Le sportif pratiquant tire également un grand bénéfice, se fait plaisir et fait l'expérience de nouvelles sensations corporelles :en effet des études montrent que le plaisir est la première motivation chez ceux qui pratiquent le sport et beaucoup plus chez les jeunes ; cela est prouvé scientifiquement puisque le plaisir que l'on prend lors d'une activité physique se traduit physiologiquement par la sécrétion d'endorphines, l'activité physique a donc une activité calmante grâce à ces substances produites par le cerveau.

Au PV, parce que ce sont des activités qui connaissent de brassages de nombreuses personnes (16000 fréquentations hebdomadaires), le sport permet de faire l'expérience de relations sociales différentes. Ce sont d'autant d'occasions d'entrer en contact avec des gens dans un cadre différent de celui habituel, parfois loin de chez soi, et où on peut se sentir plus libre : on rencontre des gens avec qui on a des intérêts communs, on vit des moments d'échange et de partage, et on se fait des amis différents de ceux habituels, de tous les jours.

On découvre des personnes issues de milieux différents, ce qui ouvre l'esprit à d'autres cultures, à d'autres valeurs, à d'autres références que celles qui viennent des parents, voire à d'autres philosophies. Aujourd'hui le sport fait partie intégrante des manifestations populaires qui prennent une place de plus en plus importante et favorisent la convivialité et le partage des valeurs communes. Et on ne vit pas un évènement sportif de la même manière si on pratique un sport.

Faire du sport peut amener à se dépasser soi-même, à faire l'expérience de l'effort, qui peut servir dans la vie tout court99. Un des esprits du sport étant de participer et de donner le meilleur de soi-même, quel que soit le résultat : c'est un défit qu'on se lance à soi - même et qu'on essaie de relever.

99 Il est souvent organisé des marches sur près de 15 km à travers les artères d'Akwa Nord, l'exploitation des espaces des quartiers riverains pour des exercices, les montées des escaliers dans le cadre du sport au PV.

Une bonne condition musculaire s'entretient par des exercices d'endurance comme la randonnée, accompagnés de séances de gymnastique de 20 minutes, intéressant tous les groupes musculaires (épaules, cuisses), deux fois par semaine (associée à un apport protidique de 0,8g/jour).Les contraintes mécaniques engendrées par l'exercice, associées à l'apport en calcium (1g/j), stimulent la formation du tissu osseux. D'où l'intérêt de l'activité physique pour les jeunes en pleine croissance (qui constituent leur capital osseux) et les moins jeunes pour le maintien de leur structure osseuse.

Au PV l'activité physique conserve leur souplesse aux ligaments et tendons, évitant même certaines ruptures par la mobilisation des articulations, ce sont généralement des exercices modérés, ne déclenchant pas l'arthrose comme le fait l'activité intensive (surtout à la suite d'une blessure). Du moins, elle diminue les douleurs et maintient la force musculaire, lorsque l'arthrose s'est installée. L'autre intérêt du sport est de se confronter à d'autres, de gérer les rivalités avec les autres. Dans un sport collectif par exemple on apprendra à trouver sa place dans un groupe, ou à ne pas être démoli quand on perd. Le sport apparaissant donc comme une expérience qui aide à aborder des conflits dans d'autres domaines.

Une forêt protégée des pollutions et autres multiples agressions est un sanctuaire de vie .Alors y pratiquer le sport n'aura que des avantages. Le PV, avec ses lacs, ses rivières et sa petite forêt s'y prêterait abondamment puisqu'on y respirerait un air de moins mauvaise qualité.

2.2.1.2-L'apport du sport sur la santé.

La pratique du sport n'a que des effets bénéfiques pour l'individu. Il est démontré qu'une pratique modérée de sport comme la randonnée renforce les défenses immunitaires. Par une meilleure oxygénation, l'activité physique participe au bon fonctionnement du cerveau : récupération après lésion, lutte contre les maladies dégénératives.

Selon certaines études, il existerait un lien direct entre la qualité de sport effectuée et le niveau de protection vis-à-vis de nombreuses maladies. Une activité physique modérée comme la randonnée renforce l'estime de soi, redonne éventuellement confiance et permet une meilleure intégration dans la vie sociale. Avoir une meilleure qualité de la vie c'est pratiquer le sport pour se sentir davantage bien et être en bonne santé.

Pratiquer une activité physique permet de mieux se protéger contre certaines maladies comme le diabète, l'obésité et les problèmes cardio-vasculaires qui peuvent en découler, et même les maux de dos. Même une demi-heure de marche suffit pour donner au corps une activité physique minimale. En protégeant les vaisseaux, l'activité physique prévient et participe au traitement des maladies cardiovasculaires. Elle diminue :

· le risque de faire un diabète de type 2, de 60%,

· l'angoisse et la dépression, génératrices de maladies cardiovasculaires,

· e taux de triglycérides, de mauvais cholestérol et elle augmente le bon ;

· la tension artérielle de façon modeste mais sensible ;

· la mortalité de 25 à 35% en cas de maladie coronarienne déclarée100.

Sur autre plan, des milliers d'études prouvent que le sport est bon pour la santé en général, en même temps pour le pratiquant que pour le spectateur. On dira que le sport ne donne pas que la forme, mais les formes physiques, morales, mentales, psychiques, etc.

L'activité physique réduirait sensiblement le risque de cancer du sein ou du colon. L'intérêt du sport pour la santé et en particulier pour protéger contre le cancer du sein s'est récemment vu conforter par une nouvelle étude menée par une équipe de l'INSERM et dont les conclusions ont montré que la pratique régulière d'activités physiques entraînerait une diminution du risque. Par exemple, une femme qui ferait cinq fois du sport par semaine verrait son risque relatif du cancer de sein diminuer de 38%, le bénéfice est moindre pour celle qui se contente de faire le ménage Il reste qu'à raison de 14 heures de sport par semaine, on obtient une réduction du risque de 18%.Pour dire autrement, plus elle se dépense, mieux la femme est protégée101. Cette relation résiste même à l'influence des autres facteurs de risque : surpoids, traitement hormonal substitutif, génétique. Pratiquée de manière judicieuse, la randonnée devient un atout majeur dans le traitement des bronchites chroniques et l'asthme.

La randonnée ne fait pas maigrir, elle remplace de la graisse par du muscle. Associée à un
régime, elle en renforce les effets. L'individu en surpoids actif court beaucoup moins de
risques que celui qui a une corpulence normale mais qui reste sédentaire. Faire du sport est

100 Pour prévenir une récidive de la maladie, on recommande une pratique modérée, régulière et progressive : 30 minutes 5 fois par semaine, avec 2 séances de 20 minutes de renforcement musculaire sous couvert de l'accord du cardiologue.

101 Confère Maxi sciences : quelques conseils pour réduire le risque de cancer de sein, http/www. Yahoo actualité.com

bon pour les seins. Le sport contribuerait à la perte de poids, la réorganisation hormonale, et au renforcement des mécanismes de défense immunitaire : un corps plus aguerri, détecte et élimine les petits cancers avec une plus grande efficacité. Au mieux pratiquer le sport dans un environnement naturel sain, accroîtrait les mesures de protection contre certaines maladies, en renforçant les capacités réactives de l'organisme.

Faire du sport est bon pour les seins. Le sport contribuerait à la perte de poids, la réorganisation hormonale, et au renforcement des mécanismes de défense immunitaire : un corps plus aguerri, détecte et élimine les petits cancers avec une plus grande efficacité. Au mieux pratiquer le sport dans un environnement naturel sain, accroîtrait les mesures de protection contre certaines maladies, en renforçant les capacités réactives de l'organisme.

Avec les flots d'informations diverses relatant les catastrophes dans de nombreuses régions du globe, les crises financières qui n'en finissent pas, le chômage, les faillites des entreprises, les délocalisations plongeant au passage les Hommes dans le chômage, l'angoisse, la peur, dont les effets directs sur la santé entraîneraient entre autres le stress, le sport récréatif serait un bon palliatif. Le PV peut jouer également un rôle de milieu naturel de foisonnement de recherche biologique et autre.

2.2.2-Le PV comme lieu récréatif et milieu de recherches éducatifs.

2.2.2.1-L'offre des possibilités de recherches scientifiques.

L'une des principales fonctions de la préservation de la biodiversité du PV est d'offrir une grande richesse de biens naturels favorables à l'étude et à l'observation. En ce qui concerne l'offre de sujets d'études pour la recherche au PV, les espèces protégés ou non représentent des contextes privilégiés du fait probablement du faible degré de perturbation du milieu. La forêt, les eaux, les lacs, les sols et l'exubérance des manifestations biologiques du PV constitueraient un excellent support pédagogique pour faire prendre conscience de la diversité, de la dynamique et du fonctionnement des écosystèmes bien que d'un point de vue scientifique, il reste encore biens des aspects fonctionnels à élucider.

2.2.2.2-Le PV, espace récréatif.

Dans le même ordre d'idées, nous évoquerons l'importance culturelle du PV pour faire référence aux bénéfices immatériels attachés à ce milieux comme la spiritualité et le religieux, l'esthétique, le récréatif et l'éducatif sans oublier l'ensemble des services d'auto entretien c'est-à-dire des services nécessaires pour tous les autres services fournis par les écosystèmes, comme la biodiversité, la formation des sols, le cycle nutritif et la pollinisation. Il peut être aussi un lieu de concentration, d'inspiration artistique102 et de jeux d'animation culturelle.

Autrement dit, intégré dans le patrimoine paysager et culturel de la ville de Douala en particulier, le PV formerait en quelque sorte la vitrine dont la protection viendrait donner une réponse magistrale à la folie destructive des hommes permettant à la ville en particulier et au pays en général de faire connaître au reste du monde son attachement à la nature et de rehausser son image sur les scènes nationale et internationale.

En affirmant ainsi sa contribution à la sauvegarde de la biodiversité, Douala se fait le promoteur d'un territoire vert et en santé où il fait bon vivre, travailler, investir et voyager, ce qui est fondamental dans un contexte mondial où le maintien de la biodiversité prend de plus en plus d'importance dans un processus d'exploitation des ressources naturelles.

2.3-Les services environnementaux du PV.

Les retombées économiques directes et indirectes, ainsi que les aménités à caractère social (au sens large), n'épuisent pas tous les bénéfices susceptibles d'être rendus par le PV. Il faut y ajouter les services plus proprement environnementaux( les services environnementaux maximisés au PV comprennent la protection des sols, la rétention d'eau, l'absorption des inondations, la limitation des inondations, la fixation de carbone, la production d'oxygène, la diversité génétique, le potentiel de recherche, des avalanches, etc. .) rendus par les écosystèmes et qui bénéficient directement et indirectement aux populations locales et à la collectivité régionale et /ou nationale dans son ensemble.

102 Il a été produit ici un album musical dont les chansons rythment le sport au PV.

2.3.1-Préservation de la biodiversité et services fournis par les espèces.

La valeur de la biodiversité est la dimension à priori la plus importante, pourtant la plus difficile à évaluer, mais facile à quantifier quand on focalise l'analyse sur des espèces naturelles qui ont ou acquièrent une valeur économique. La valeur de la biodiversité ne se réduit pas à la valeur d'existence et de legs pour les générations futures. La biodiversité rend des services écologiques qui ont un intérêt économique direct. Le plus emblématique est la pollinisation assurée par les insectes, processus essentiel à la réussite de certaines cultures. Les insectes constituent une ressource alimentaire essentielle pour la faune sauvage, source d'activités récréatives telles que la chasse, la pêche ou encore l'observation.

Aux Etats -Unis, les services écologiques fournis par les insectes sont estimés à près de 57milliards de dollars. La poussée démographique entraînant l'urbanisation a contribué à la destruction d'une grande surface de la forêt, affectant ainsi une autre partie importante des retombées environnementales du PV découlant d'une part de sa conservation et préservation dans l'intérêt de la pharmacopée traditionnelle qui puise la quasi totalité de sa matière première dans la flore et la faune sauvage, d'autre part le PV est le logis d'une grande diversité biologique avec des espèces endémiques de faune et de flore, de nombreuses espèces d'oiseaux en dépendent.

Le PV s'avère indispensable à la reproduction des batraciens et de certains poissons. En tant que laboratoire naturel de recherche, le PV permettrait aussi de développer (du moins potentiellement) des produits économiquement rentables, comme des produits pharmaceutiques ou alimentaires ou encore de contribuer au développement des biotechnologies.

2.3.2-Piégeage du carbone.

La vie étant intimement liée à l'environnement qui influe directement sur elle, il est évident que la destruction de la micro-forêt du PV conduirait automatiquement à une décomposition de la biomasse qui s'accompagne d'émissions de dioxyde de carbone (CO2). Dans sa microstructure, la protection du PV et la gestion des ressources qu'il offre à la vie humaine des citadins de Douala sont capitales parce que la richesse et la diversité des bénéfices sont étroitement liées à la qualité des écosystèmes.

Le PV se présente comme un élément de lute contre le changement climatique à Douala en
même temps qu'il jouerait le rôle d'espace de transition entre la terre et l'eau. Parce qu'il

constitue un microréservoir de biodiversité, un patrimoine naturel irremplaçable remplissant des fonctions « d'infrastructures naturelles » inégalables.

Du point de vue des changements climatiques, le PV est un grand réservoir de stockage des quantités importantes de carbone .A l'inverse, sa dégradation le transformerait en une importante source additionnelle de carbone atmosphérique. C'est dire que arrêter la déforestation, le dessèchement, les feux de brousse et autres constructions sauvages ,bref prendre soin du PV participerait à la solution au changement climatique dont les effets négatifs affecteraient la santé humaine :maladies respiratoires dues à l'augmentation des gaz à effets de serre, mortalité des jeunes enfants et des personnes âgées pendant les vagues de chaleur ou encore accélération des réactions chimiques et physiques comme les cancers de la peau à cause de l'appauvrissement de l'ozone atmosphérique.

2.2.3-Les dangers de la diminution de la biodiversité du fait de la déforestation du
PV

L'article 2 de la Convention de RIO définit la biodiversité comme une contraction de « diversité biologique », expression désignant la variété et la diversité du monde vivant. Dans son sens le plus large, ce mot est quasi synonyme de « vie sur terre ». La biodiversité forme un réseau complexe qui assure le fonctionnement naturel et procure une multitude de services à l'homme (médicaments, matières premières, tout ce que nous mangeons -cultures vivrières, bétail, poissons..., filtrage de l'eau, production d'oxygène,...).

A COPENHAGUE en 2009 la sirène d'alarme a été tirée en vain. Et pourtant les craintes en tout temps sont aujourd'hui fondées.

Le 11 Mai 1971 à Menton103 en France, 2200 scientifiques de 23 pays criaient déjà dans le désert, mettant en garde la communauté internationale « contre le danger sans précédent que fait courir à l'humanité la civilisation industrielle ».René Dumont, premier Candidat présidentiel écolo demandait déjà il y a 40 ans « quelle terre laisserons-nous à nos enfants ? Aujourd'hui les sarcasmes ont fait place à l'inquiétude, et tout le monde commence à redouter les conséquences du réchauffement planétaire.

103 Petite ville du sud-est de la France où culture et nature se conjuguent harmonieusement ; C'est aussi la cité des jardins, ville d'art et d'histoire.

Une étude parue dans la Revue « Nature » en Janvier 2004 estime que 15 à 37%de l'ensemble des espèces sont menacées d'extinction à cause de la modification de leur habitat naturel si la température s'élève de 1,8° à 2° Celsius, ce qui représente près d'un million d'espèces végétales et animales. Une augmentation moyenne de 2 degré est suffisante pour provoquer une montée des eaux jusqu'à 70 à 80 mètres s'il y a fonte des calottes glaciaires et des glaciers.

L'OMM s'inquiète : « le nombre de ces phénomènes n'a cessé de croître ces dernières années » évoquant la canicule, la pénurie d'eau douce, les tempêtes et inondations un peu partout dans le monde et les 562 tornades qui ont touché les USA.

Le Cameroun n'est pas du reste ; autant concerné qu'il doit partager les inquiétudes de René Dumont en même temps que les préoccupations de l'OMM. Ces préoccupations sont d'autant plus urgentes que l'Observatoire National sur l'Environnement se présente comme un instrument fort pour susciter un comportement responsable104 .

104 La pertinence de cette responsabilité à la fois individuelle et collective trouve davantage son cadre dans la loi N°96/12 du 5 Août 1996 portant Loi Cadre relative à la gestion de l'environnement. Au titre 1 des dispositions générales : Article2 (1) :l'environnement constitue en République du Cameroun un patrimoine commun à la nation. Il est une partie intégrante du patrimoine universel (2)-Sa protection et la gestion rationnelle des ressources qu'il offre à la vie humaine sont d'intérêt général. Celles-ci visent en particulier la géosphère, l'hydrosphère, l'atmosphère, leur contenu matériel et immatériel, ainsi que les aspects sociaux et culturels qu'ils comprennent

CONCLUSION

Hier espace de sport l'espace Vita protégé et conservé dans sa nature sauvage allierait aux fonctions économiques, dans une dynamique multifonctionnelle les fonctions sociales et les services environnementaux qui en découlent. Cette interdépendance fonctionnelle dans une aire protégée peut dans le cadre de la décentralisation, constitué un précieux outil de développement local.

CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE

L'analyse dans cette deuxième partie fait ressortir la nécessité de protéger le parcours vita de Douala pour en tirer le meilleur profit. L'environnement bien qu'étant un bien économique particulier est aussi épuisable. Ses capacités diminuent au fur et à mesure de son utilisation non conséquente réduisant ainsi la satisfaction des besoins des populations. Cette situation expose notre planète à des catastrophes destructrices dont les conséquences n'échappent guère à la communauté internationale.

Pourtant des mesures de protection et de conservation existent à travers l'arsenal juridique traditionnel national et international dont la mise en oeuvre implique non seulement les pouvoirs publics, la communauté internationale, la société civile et les organisations non gouvernementales. L'implémentation de cette dynamique au parcours vita de Douala dans le but de sa transformation en une aire protégée, valorise cet espace pour en faire un outil de développement local dans le cadre de la décentralisation. Cette implémentation se fait en tenant compte de ses fonctions économiques et touristiques, de son intérêt social et de ses avantages environnementaux.

CONCLUSION GENERALE

Tout au long de ce mémoire, nous avons voulu montrer que bien que bien que le sport ait été à l'origine de la création du PV de Douala, il n'en reste pas moins la seule activité possible dans cette espace de vie sauvage.

A l'issu de nos travaux, nous avons dans un premier temps montrer que nonobstant sa violation, la dégradation de sa flore et de sa faune, des menaces sur l'ensemble de l'écosystème et l'abandon du circuit du sport (jusqu'à très récemment où grâce aux travaux de réhabilitation le circuit et les ateliers ont refait surface), espace gorgé d'eau qui l'apparente à une zone humide avec ses lacs, ce qui reste de la faune et de sa flore, la rivière Nkondi qui l'inonde pendant toute l'année et imprime ses pulsations au paysage, il demeure une nature d'importance capitale du fait des fonctions naturelles découlant de l'absolue nécessité de sa préservation qu'il remplit, sa contribution à la régulation du régime des eaux en favorisant la réalimentation des nappes souterraines, zone de résilience par excellence face aux risques naturels ainsi que des bassins naturels d'expansion des crues et des milieux épurateurs performants capable d'absorber de grande quantité d'azote.

Dans un second temps, nous avons analysé les autres fonctions que le PV pourrait générer. Des fonctions dépendant directement de la protection et de la conservation qui pourraient se fédérer au sport dans une dynamique multifonctionnelle. Activité centrale au PV, le sport de façon automatique entraîne l'individu dans une nature où pourraient se développer le tourisme, la promenade et d'autres activités ludiques.

Notre souci quand nous abordions ce sujet nous a donné l'occasion de formuler plusieurs questions dont la principale est comment fédérer autour du sport les fonctions économiques, touristiques, sociales et environnementales et parvenir ainsi à redonner une autre image au PV pour jouer un rôle dans le développement local ou du moins être un élément d'attraction pour la ville de Douala ?

Reconnaissant que l'environnement n'étant pas une marchandise à valeur marchande, il peut « se vendre » et procurer d'importantes ressources pour la collectivité locale dans le cadre de la décentralisation, en même temps que bien protégé et conservé il peut auréoler une région, une nation au niveau international comme partenaire à la protection de

l'environnement. En réalité, la question de l'environnement semble ne pas être perçu par bon nombre de citoyens et si elle est perçue, cela est fait de façon aussi négligeable c'est-à-dire que les dangers liés à l'environnement demeurent grands mais mal perçus. Ces dangers au PV sont énormes et évidents du fait de son engorgement. Par ailleurs le législateur Camerounais n'a pas encore fait de l'environnement sa priorité car il ne suffit pas d'édicter les règles protectrices, mais aussi de rendre la répression effective.

La législation existe, mais aucun mécanisme de suivi n'est mis en place. Parce que la question de l'environnement est aujourd'hui une notion interplanétaire étant donné la gravité des dangers liés à l'environnement et de ses implications qui sont du reste majeurs, il revient aux Pouvoirs publics de disposer suffisamment des moyens juridiques forts, coercitifs afin de faire face à ces questions car l'environnement est un partenaire involontaire et obligatoire pour faire l'objet d'une question importante et envisager ainsi l'avenir avec optimisme.

Les menaces (du fait des populations ayant empiété, violé et dégradé l'environnement) qui pèsent sur le PV sont évidentes au point de menacer son existence. Et pourtant il est nécessaire de protéger pour mieux gérer le PV dans un souci de conservation de son espace naturel et des espèces animales et végétales, et de lui permettre de participer ainsi à son échelle sur le plan mondial à la lutte contre le réchauffement climatique d'une part et les bénéfices à la fois matériels et immatériels qui en résultent étant énormes, contribuent d'autre part au budget de sa localité.

Ces objectifs à la fois économiques, sociaux et environnementaux intègrent un secteur de plus en plus important à l'échelle mondiale, celui du tourisme de nature. L'écotourisme se présentant aujourd'hui comme le secteur d'activité fleuron, à terme devrait se substituer à la manne des capitaux qui ont contribué à la protection et la réhabilitation du PV pour en faire une véritable aire protégée, d'attraction du fait de ce que ce secteur est un réservoir de nombreuses opportunités d'emploi, ainsi qu'une source d'apport de devises à même de favoriser les autres activités génératrices de revenus.

Sur le plan de la recherche scientifique, les richesses dont regorge le PV n'ont jusqu'alors été explorées, or le développement de l'écotourisme, des randonnées pédestres, etc. ne saurait se faire sans une meilleure connaissance des espèces aussi bien de la faune que de la flore.

La protection et la conservation de l'espace Vita dans la perspective de remplir ses fonctions sportive, touristique, environnemental et économique, dans une dynamique spatiale d'attractivité exige de la part des pouvoirs publics locaux/nationaux une appropriation totale des enjeux dont il est l'objet.

Aussi ces enjeux de valorisation et de protection du PV passent également par sa promotion auprès des populations locales et de la communauté internationale sans oublier les investisseurs privés. Cette promotion doit découler de ce que les pouvoirs donnent au PV pour en attendre les retombées telle la création ici de nombreuses activités thématiques pour meubler son tourisme.

Il s'agit de réaffirmer le rôle de cette nature sauvage comme l'un des facteurs importants de conservation tant de la diversité culturelle que biologique en même temps qu'un outil de développement local dans le cadre de la décentralisation. Sous cet angle les pouvoirs publics loin d'être des acteurs passifs doivent s'affirmer dans leur rôle « comme un des éléments essentiels et partie prenante du système local de production. Leur rôle est donc, pour ainsi dire, permanente et dynamique 105»

En effet, les regards prospectifs sur le PV nous imposent une démarche sur trois axes : -Les principes généraux,

-Les fixations sur le concret ou la valorisation du PV par rapport à son espace, -Les « attendus » de la réhabilitation106

105 ESSOMBE EDIMO J.R. : « spatialité et développement économique : Douala entre le hasard et la nécessité», éd. L'Harmattan, Coll. « Etudes Africaines », Paris, 2007

106 Les travaux de réhabilitation ont été initiés par les Pouvoirs publics et se chiffreraient à plus de 500 millions de francs CFA avec entre autre la restitution du PV dans ses limites originelles.

QUELQUES PROPOSITIONS POUR L'EPANOUISSEMENT AU PARCOURS VITA.

Elles concernent l'ensemble des actions à mener par les pouvoirs publics, la Société civile, les particuliers et autres anonymes, dans la quotidienneté et visant à la conservation et la préservation de l'environnement en général et du PV en particulier pour en tirer les meilleurs conditions de vie. C'est aussi un ensemble d'engagements éventuels susceptibles d'orienter davantage le PV vers un rôle quelque minime de micro poumon vert dans une dynamique spatiale qui s'appuie sur un arsenal juridique plus étoffé mettant en oeuvre des moyens de défendre une politique de préservation (protection sans exploitation des ressources ) pendant une période donnée. Ces engagements doivent porter sur la valorisation du PV, de son espace naturel (paysages, lacs, forêts, végétation, etc.) qui sert de point d'appui à une politique patrimoniale à l'effet de susciter l'attribution d'une valeur effective et symbolique à l'espace Vita (qui induit une partie du reflux des activités).

Parce que la forte croissance de la population urbaine pose des problèmes pour la préservation de l'environnement, il faudrait adopter, selon que de besoin en faisant une fixation sur l'homme ,des politiques et des mesures appropriées pour régler ces problèmes; C'est la population qui anime le progrès social et créé la richesse de la société, qui développe la science et la technique et par son dur travail ,transforme sans cesse l'environnement d'où le renforcement grandissant de l'aptitude de l'Homme à améliorer et protéger son environnement.

La Société Civile, la collectivité « doualaise » doivent reconnaître leur responsabilité particulière dans la sauvegarde du patrimoine Vita constitué par la flore, la faune sauvage qui sont aujourd'hui menacées par un concours de facteurs défavorables. Ceci interpelle aussi les autorités locales d'une part et montre d'autre part que la protection et la conservation de la nature et notamment de la flore et de la faune sauvages dans l'espace Vita devrait donc tenir une place importante dans la planification pour le développement de la ville de Douala, principal foyer industriel du Cameroun et de la sous- Région CEMAC (devant les villes comme Yaoundé, Libreville, Brazzaville Malabo), Douala concentre à lui tout seul plus des trois quart des Entreprises du pays, produit plus de 60% de son PIB et en représente un peu moins de 11% de la population107

107 ESSOMBE EDIMO in Spatialité et développement économique Douala entre le hasard et la nécessité p 121.

Egalement les pouvoirs publics doivent s'impliquer et prendre toutes les mesures possibles pour empêcher la dégradation, la destruction et la pollution du PV mettant ainsi en danger la santé de l'homme et de nuire aux ressources biologiques et la vie des autres organismes. Dans cette lutte, les uns et les autres doivent d'une part assurer leurs responsabilités et se partager équitablement les tâches, d'autre part les hommes de toutes les conditions et les Organisations les plus diverses pourraient, par les valeurs qu'ils admettent et par l'ensemble de leurs actes déterminer l'environnement de demain.

Par ailleurs, il serait essentiel de dispenser de façon générale un enseignement sur les questions d'environnements aux jeunes générations aussi bien qu'aux adultes en tenant dûment compte des moins favorisés, afin de développer les bases nécessaires pour éclairer l'opinion publique et donner aux individus, aux Organisations privées et aux collectivités le sens de leurs responsabilités en ce qui concerne la protection de l'environnement en général et du PV en particulier.

La masse populaire sportive du PV pourrait être utilisée comme un moyen d'information pour la sensibilisation du grand public, et surtout des populations riveraines des conséquences de leurs actes (travaux, constructions des habitations, activités affectant la nature sauvage du PV, rejets etc. ;) qui nuiraient à la conservation et la préservation de ce poumon vert, sanctuaire de vie sauvage.

Avec la permanence des eaux, qui favorise une végétation d'arbres aquatiques, endémiques, les lacs qui débordent, les caractéristiques du milieu et les nombreux avantages économiques, touristiques et environnementaux qui en découlent, interpellent les autorités nationales à désigner la zone du PV « zone humide » pour figure sur la liste des zones humides d'importance internationale établie en vertu de la Convention de RAMSAR pour en bénéficier les nombreux avantages.

Sur le plan International les questions internationales se rapportant à la protection et à l'amélioration de l'environnement devraient être abordées dans un esprit de coopération. Il revient alors surtout à l'Etat de veiller à ce que les Organisations gouvernementales ou non gouvernementales jouent un rôle coordonné, efficace et dynamique dans la préservation et l'amélioration de l'environnement.

Autrement dit, parce que les déficiences de l'environnement imputables à des conditions défavorables de sous-développement et à des catastrophes naturelles posent des problèmes graves, le meilleur moyen d'y remédier est d'accélérer le développement par transfert d'une aide financière et technique substantielle pour compléter l'effort national des pays en voie de développement et l'assistance fournie en tant que de besoin.

REFLEXION SUR LA VALORISATION DE L'ESPACE. VITA

Il s'agit ici de trouver les combinaisons possibles et susceptibles qui permettent de tirer le meilleur profit de la multifonctionnalité en tenant dûment compte des exigences environnementales. Ceci ne serait possible que si au préalable l'espace Vita reprend ses limites originelles encore occupées par des populations, produites de l'exode rural par exemple, qui s'installent selon leur « bon vouloir ».

La bonne compréhension des divers enjeux revient à fixer ou du moins matérialiser les différentes combinaisons possibles dans un plan qui prend en compte le génie civil et les autres travaux dans un espace construit à la fois par l'existence des lacs, de la rivière Nkondi et par la présence d'une forêt :

· Nettoyer le PV de tout ce qui lui est étranger : fondations des constructions, les déchets résultants de la combustion des vieux pneus, les baraquements, etc. ;

· Nettoyer et débarrasser au préalable les lacs des salissures et de la jacinthe qui encombrent les surfaces ;

· Elaborer une législation en soutien à la conservation et à la gestion du PV ;

· Préserver et restaurer la strate arbustive : le milieu buissonnier a presque disparu au
PV, les quelques zones de bocages encore existants doivent être protégés d'urgence.

Ces milieux sont biologiquement très riches et nécessaires à l'avifaune. Leur disparition sonne le glas des espèces de ces milieux semi-ouverts. Il faut cependant encourager une replantation des strates arbustives en variétés locales ;

Les arbres doivent être mieux protégés, du fait de leur valeur intrinsèque comme patrimoine naturel et utile à la biodiversité ; Favoriser les espèces indigènes de végétation (c'est une priorité) utiles à la flore et à la faune locales et qui peuplent nos forêts et éviter les espèces ornementales. La misse en oeuvre au niveau du PV d'un

plan de développement de la nature comprenant un plan d'amélioration et de conservation des habitats de l'avifaune, de la botanique, des insectes, champignons et bryophytes ;

O L'utilisation ou l'inclusion des briques creuses pouvant servir de cavités nichoirs pour des espèces cavernicoles (moineau, rouge-queue, martinets, etc.).

O L'aménagement de la forêt par le reboisement permettrait l'introduction ici du petit gibier (hérissons, lièvres, écureuils, porcs-épics...) dont la chasse108 organisée procurerait des ressources en même temps que l'activité touristique grevée autour ;

O Le peuplement de certains lacs suivant des techniques modernes de pisciculture par des variétés de poissons, et l'introduction dans les autres de certains animaux et oiseaux aquatiques (crocodiles, tortues, canards..) dont la pêche109 et la fréquentation payantes contribueraient au budget des collectivités décentralisées.

O A côté de cet ensemble, le sport nautique, les promenades sur pirogue à moteur ou les canoës sur les lacs, l'aménagement des espaces de café apporteraient à l'économie locale d'importantes ressources et permettraient de financer de nombreux emplois permanents et temporaires ;la dédicace temporaire, payante de certains ouvrages(bancs, tableaux d'affichage..) édifiés au PV à la demande des particuliers pour commémorer des évènements de leur vie (fiançailles, mariages, anniversaires, baptêmes etc.) serait aussi à coup sûr une source de recettes ;

O La construction des ateliers de sport doit prendre en compte la charge des sollicitations et prévoir leur solidité ; il serait également loisible de construire le long du circuit de sport (tous les 200-300m) des bancs disposés de façon quelconque pour permettre le repos de certains et éviter ainsi les éventuels accidents ;

O L'Aménagement de la promenade110 verte dont la conception devra non seulement viser les fonctions récréatives et sociales mais également, de façon équilibrée et indispensable, la fonction écologique. A terme cette promenade verte pourrait devenir

108 La chasse constitue également une activité sportive. Son organisation dans le PV implique des dispositions spéciales pour éviter des accidents. Dans cet ordre d'idées, il s'agira d'une chasse à la criée avec des filets différente de la chasse au tir ou à l'arme à feu, en privilégiant la protection des espèces. Le gibier sera vendu à un prix concurrentiel et attractif. La chasse s'ouvrira par très courte période de l'année.

109 Il ne s'agit pas ici d'une pêche aux filets, encore moins du type industrielle. Pour intéresser le touriste et le tourisme, la pêche à la ligne serait indiquée .Chacun pourra apporter sa canne à pêche ou alors le PV disposera des cannes à pêche à louer. Le prix à payer pour le poisson pêché serait au kilogramme. Ce serait un prix concurrentiel, attractif dans le but de maximiser la fréquentation par le plus grand nombre. Pour ce faire les lacs doivent être protégés (bordés) des infrastructures de génie civil. Elle peut s'étendre sur une période de l'année (6 mois).Pour compléter l'attraction et vivre l'instantanée des postes de braise de poisson peuvent être installés en dehors du PV. L'essentiel est de préserver la propreté des lieux.

110 Pour la promenade verte, la réhabilitation doit aménager à l'intérieur du PV des pistes reliant les différents thèmes touristiques en y incorporant des points de repos à l'instar des bancs et des abris.

un véritable maillon du maillage vert. Mais avant tout il faut conserver et réhabiliter cette zone de hautes valeurs biologiques existantes. ;

O Abandon des pesticides de toutes formes au PV ;

O Eviter de transformer l'espace Vita en un marché avec comme conséquence directe la pollution par les déchets des commerces ;

O Imposer aux riverains des actions en faveur de la salubrité dans le but de protéger les lacs, les eaux et l'environnement Vita contre la pollution domestique (par les eaux usées, les déchets de ménage, etc. .) ;

O Construire des postes de surveillance ou miradors d'hauteur suffisante à chaque 200m le long de la clôture et doter les gardiens de lunettes jumelles pour une surveillance efficace ;

O Etablir en concertation avec les collectivités territoriales décentralisées, les associations agréées de protection de la nature, un programme d'actions visant à restaurer, préserver, gérer et mettre en valeur de façon durable le PV ;préciser dans ce programme les pratiques à promouvoir ainsi que les moyens prévus pour favoriser leur généralisation, rendre obligatoires certaines de ces pratiques et préciser les modalités selon lesquelles ces pratiques peuvent ,le cas échéant ,bénéficier d'aides lorsqu'elles induisent des surcoûts ou des pertes de revenus.

O La transformation par des dynamiques d'adaptation des PV existants et ceux à créer en aires protégées ;

O Les collectivités territoriales décentralisées, les organisations non gouvernementales et les organismes gouvernementaux doivent tous de concert, élaborer de nouvelles formes de collaboration pour la protection et la conservation en vue de sa transformation du PV en une aire protégée d'une part et la création d'autres parcs ou aires protégées dans les centres urbains ; il s'agit d'adopter des initiatives de collaboration qui stimulent et récompensent les mesures d'aménagement axées sur la conservation.

Tout ceci est résumé dans le schéma1 ci-dessous.

MODE D'APPROCHE DISTINCT DE LA VALEUR DU PV

Production de la
valeur touristique

Production des biens naturels marchands et non marchands

.

Retombées économiques de la
protection du PV.

FONCTIONS
ECONOMIQUE

Bénéfices sociaux
services récréatifs

Evaluation des coûts et des
bénéfices engendrés par la

Distinction entre la valeur d'usage direct (retombés économiques), la valeur d'usage indirect (services rendus par l'éco système) et la valeur hors usage.

Services récréatifs et
éducatifs et
recherches

Valeurs économiques totales accordés aux biens
publics protégés.

FONCTIONS
SOCIALES

Gouvernance et
développement local
partant du PV de Douala

Santé, bien être,
et qualité de vie

SERVICES
ENVIRONNEMENTAUX

Protection des
ressources en
eaux

Bilan coût - bénéfice de
la protection du PV.

Biens et services rendus par
l'éco système.

Préservation de
la biodiversité

Protection contre
les risques naturels

Piégeage du
carbone

Schéma 1: mode d'approche distinct de la valeur du PV

Source : Rapport centre de recherche pour études et l'observation des conditions de vie ; Paris France n° 255 Nov. 2008

ANALYSE DE LA VALEUR DU PV.

Trois types de valeurs découlant de la multifonctionnalité (schéma 2) peuvent être attachés au PV de Douala :

-La valeur économique qui comprend les retombées économiques en termes d'emplois,la production des biens naturels marchands et des services touristiques,l'accumulation des compétences conséquentes à la protection et les synergies économiques résultants des multiplicateurs de l'activité économique ;

-Les usages récréatifs, scientifiques, éducatifs et sportifs sont rassemblés au sein de la valeur sociale du PV, auxquels s'ajoutent les bénéfices sur la santé et la qualité de vie ainsi que la valeur patrimoniale ;

-Enfin, les services écologiques regroupent l'ensemble des services fournis par l'écosystème et comprennent : la régulation naturelle des écosystèmes (climat, sols, végétation, eau), la protection contre les risques climatiques, les services fournis par les espèces (pollinisation, équilibre de la faune et de la flore, plantes médicinales) maintien de la biodiversité et du patrimoine génétique.

Compétences

Emplois

Valeurs Economiques

Productions

Dévelop-
pement local

Valeurs du
patrimoine

Usages
scientifiques
et éducatifs

Valeurs Sociales

Usages
récréatifs

Santé, et
qualité de vie,
sport

Services rendus
par les milieux

Sces fournis
par les espèces

Services Ecologiques

Protections
contre les
risques

Biodiversité/
patrimoine
génétique

Schéma 2 : analyse de la valeur du PV.

Source : Rapport centre de recherche pour études et l'observation des conditions de vie ; Paris France n° 255 nov 2008.

CONNAISSANCE DU PV ET LES ELEMENTS SPECIFIQUES NON EXHAUSTIFS.
Le schéma 3 suivant est représenté à partir des analyses sur la connaissance du PV et des

éléments spécifiques non exhaustifs présentés plus haut dans ce travail.

Emplois

Valeur du
Patrimoine

Productions

Usages
récréatifs

Sces rendus
par les milieux

-Touristiques - Sécurité

- Gardiens

- Sportifs

- Pagayeur

- Agents eaux et forêts

-Touristiques

- Artisanales

- Labels - Chasse - Pêches - Cueillettes

- Espace vierge

non habité

- Espèces emblématiques

- Cultures locales

- Valeur des

littoraux

- sport de

nature

-Chasse et

pêche de loisirs -Randonnées,

- promenades à pirogue sur les lacs

- Aménageur du territoire - Guide

- Animateur

- Sécurité civile - Secours en mer

- Moniteur
sportif

-Eco

tourisme

- tourisme

- Eco système

- Observatoire météorologique - réserve

intégrale

-Accueil éducatif

-Sentiment de santé et de sécurité

-Faible densité de la population Qualité de l'air -Qualité sonore - Aires naturelles protégées

-

Pollinisation - Faune

pour chasse et pêche

- Plantes mellifères

- Plantes médicinales

- Espèces

menacées -Espèces endémiques

Sces
fournis par
les espaces

Biodiversité/
patrimoine
génétique

Compétences

Développement
local

 

Usages
scientifique
et éducatif

 

Santé,
qualité de
vie et sport

Protection contre
les risques

-Piégeage du carbone - dilution de la

pollution

- régulation du climat

-Inondations -Protections contre les aléas

climatiques - Limitation contre la pollution des sols

Schéma 3 : connaissance du parcours Vita et les éléments spécifiques non exhaustifs.

Source : Rapport centre de recherche pour études et l'observation des conditions de vie ; Paris France n° 255 nov 2008

LES ATTENDUS DE LA REHABILITATION GLOBALE DU PARCOURS VITA.

Aujourd'hui la réhabilitation doit redonner un espoir de vie à cette espace .Il ne s'agit pas seulement de réhabiliter les ateliers de sport ou du moins l'essentiel de la destination sportive du PV, au quel cas un pan des atouts et des avantages qui en découlent seraient inexploités .Elle doit prendre en compte toute les composantes fonctionnelles du PV.

Comment mieux appréhender l'importance du PV en l'absence de certaines actions d'envergure à l'instar des infrastructures artificielles, les ouvrages de génie civil, le reboisement pour contrer les effets néfastes de la dégradation et de la destruction, de l'organisation et la création des activités qui relèvent du tourisme, mais sources de revenus et de ressources pour les Collectivités locales ?

Autrement dit il faut investir au PV pour rendre cet espace de vie sauvage fonctionnel et en attendre les retombées. Investir pour la protection et la conservation du PV. Parce que les différentes formations végétales présentes ici constituent un abri sûr et parfait pour de nombreuses espèces animales dont les groupes les plus notables sont les reptiles, les tortues, les rongeurs, les varanidés, les caméléons et des espèces d'oiseaux importantes, les amphibiens, comme les insectes, occupent une place importante dans l'écosystème du PV et représentent des attraits touristiques appréciables qui feraient partie des motivations de déplacement de très nombreux touristes et contribueraient à la promotion de la ville de Douala en particulier et du Cameroun en général sur les marchés internationaux.

Il reviendrait également pour ce faire de valoriser les lacs pour y créer des activités attractives (pêche, courses de pirogues, ballades en pirogue sur les lacs, chasse etc.), redonner à la flore et à la faune une certaine fascination, aménager en plus de la piste de sport avec ses ateliers, des sites et des pistes pour faire des randonnées pédestres et des excursions, repeupler la forêt en espèces d'arbres de nos forêts, et avec des espèces de petits rongeurs et d'oiseaux aquatiques en élaborant des dispositifs de protection pour favoriser ainsi le développement de l'écotourisme qui doit maintenant faire l'objet d'une attention toute particulière des autorités de la Communauté Urbaine de Douala en général et de la Mairie de Douala 5ième en particulier et dont les retombées contribueraient au budget de ces dernières au lendemain de la crise financière mondiale .

Ceci peut être le fait des Organisations non gouvernementales, du Secteur privé ou alors de la Collectivité territoriale décentralisée. Cependant ce sont les pouvoirs publics qui ont la responsabilité première de la gestion du PV, élément du patrimoine national car dans l'exigence de la manifestation de leur volonté de promouvoir des zones de loisirs et

d'activités culturelles « la dynamique d'aptitude commande à la ville d'innover en permanence et non seulement de s'adapter. D'anticiper les changements et les mutations et non seulement de chercher à les contrôler111 ». Nous le signalons déjà plus haut, le Bois Sainte Anastasie à Yaoundé, tient son existence aujourd'hui de la volonté forte des pouvoirs publics.

Il est clair que pour la réalisation de certains aspects de cette politique, des moyens financiers accrus devraient être consacrés à la préservation et la conservation de la biodiversité au PV.

A ce propos la réponse à la question de savoir à qui incombe cette responsabilité mérite d'être trouvée. Or très souvent ou pas la préservation de la biodiversité n'a pratiquement pas de place dans l'agenda politique des collectivités locales décentralisées. Pourtant cette situation doit changer. La région et les Communes doivent se doter de moyens financiers suffisants pour pouvoir mener une politique plus dynamique et plus responsable de conservation et protection du PV.

Par ailleurs, la biodiversité est aussi l'affaire de tous, comme le réchauffement climatique, mais ici il faut des incitants, des modèles. Un cadre règlementaire, des incitants financiers comme pour la politique agricole, la sensibilisation et l'information du public en général et des riverains en particulier peuvent faire changer les mentalités.

111 Essombe Edimo, p.162. op. cit.

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TABLES DES MATIERES

DEDICACE 2

REMERCIEMENTS 3

NOTE CONTEXTUELLE. 4

ABREVIATIONS. 5

LISTE DES SCHEMAS. 6

RESUME 7

SOMMAIRE 9

INTRODUCTION GENERALE 10

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET 11

II- PROBLEMATIQUE 13

III - INTERET DE L'ETUDE 13

IV.- JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 14

V- OBJECTIFS. 14

VI- METHODOLOGIE 15

VII- DEFINITION DES CONCEPTS OPERATIONNELS 17

PREMIERE PARTIE 18L'OFFRE ET LA DEMANDE DES SERVICES PUBLICS ET LA

SPATIALITE : CAS DES ESPACES NATURELS URBAINS COMME LE PARCOURS VITA.

18

INTRODUTION DE LA PREMIERE PARTIE 19

CHAPITRE 1 : APPROCHE DOCTRINALE DE GESTION DES AIRES PROTEGEES DANS

LE CADRE DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT 23

INTRODUCTION 23

SECTION 1 : ANALYSE ECONOMIQUE DE L'ENVIRONNEMENT 2

I.1. L'émergence du concept de l'environnement 23

I.1.1.L'homme, la nature et la technique. 24

I.1.2.Objectif de l'économie de l'environnement. 25

I.2 .Théorie économique et environnement. 26

I.2.1.Evaluation monétaire : la valeur de l'environnement. 27

I.2.2. Aménagement du territoire : une affaire d'origine ancienne 29

I.2.3. Le paysage, un enjeu de gestion de l'environnement et d'aménagement du territoire. 30

I.3. L'aménagement du territoire face à l'attente et l'exigence de gestion du paysage ou les objectifs de l'aménagement du territoire. 31

I.3.1. Définition de l'aménagement du territoire. 31

I.3.3. Le concept de paysage opérationnel en aménagement du territoire. 34

SECTION II- L'ESPACE ET L'OFFRE DES SERVICES COLLECTIFS. 36

II.1. Economie Régionale : le rôle des avantages compétitifs et des avantages comparatifs 37

II.1.1. La nouvelle économie géographique : anticipation et effets boule de neige 37

II.1.2- Proximité géographique et proximité organisée 38

II.2 Territoires et réseaux, une nouvelle géographie économique 39

II.2.1. Les territoires dans les chaînes de valeur mondialisées 39

II.2.2-L'économie résidentielle, nouveau ressort du développement territorial 40

II.2.3. Vision libérale du rôle de l'Etat 41

II.2.4. Défaillance de l'Etat. 43

CONCLUSION 44

CHAPITRE 2 : LE PARCOURS VITA ET L'ESPACE DE DOUALA VIEME. 45

INTRODUCTION 45

SECTION 1-LA COMMUNE DE DOUALA VIEME 45

1.1-Le territoire de l'arrondissement de Douala Vième 45

1.2-La structure de la population. 46

1.3.1-Environnement. 47

1.3.2-Les logements 48

1.4-la couverture administrative et commerciale de Douala 5ième 48

SECTION II-LE PV DANS SON ENVIRONNEMENT. 49

2 .1-Le circuit et les ateliers de sport. 49

2.2-Le milieu biogéographique, les lacs et les rivières. 51

2.2.1-Le relief, la végétation et le sol. 51

2.2.2- Les lacs et la rivière 52

2.3-Intérêts écologiques du PV. 53

2.4-L'intérêt lié à la biodiversité. 54

2.4.1-La reproduction 54

2.4.2-L'alimentation 54

2.4.3- la végétation 55

2.4.4- le climat 55

CONCLUSION 56

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 57

SECONDE PARTIE : LA PROTECTION ET LA MULTIFONCTIONALITE. 58

INTRODUCTION DE LA SECONDE PARTIE 59

CHAPITRE 3 : LA NECESSITE DE LA PROTECTION DU PARCOURS VITA. 60

INTRODUCTION 60

SECTION 1-TENTATIVES DE DEFINITION ET L'ARSENAL JURIDIQUE DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT. 60

1.1-Définition 60

1.2-L'Arsenal Juridique pour la Protection de l'environnement du PV. 61

1.2.1-Sur le plan international 61

1.2.2-Sur le plan national 63

1.2.3-Sur le plan traditionnel. 65

SECTION 2- LES ACTEURS 69

2.1-L'Etat ou les Pouvoirs Publics 69

2.2- l'Association des Amis du PV (APV) 69

2.3-L'Association mieux -être 70

2.4-Les individuels ou les autres 70

CONCLUSION 71

CHAPITRE 4 : LES RETOMBEES DE LA MULTIFONCTIONALITE DU PARCOURS VITA

DE DOUALA. 72

INTRODUCTION 72

SECTION1 : L'OPERATIONNALITE DE LA MULTIFONCTIONNALITE 72

1.1-La démarche multifonctionnelle. 72

1.2-La dynamique multifonctionnelle. 73

SECTION 2-L'INTERDEPENDANCE FONCTIONNELLE. 75

2.1-Fonctions économiques. 75

2.1.1-Approche de l'analyse de la valeur des produits issus du PV. 75

2.1.1.1.- Production de biens marchands. 76

2.1.1.2- Production des biens naturels non marchands. 76

2.1.2- Les retombées économiques. 77

2 .1.2.1- Les retombées directes. 78

2.1.2.2-Les retombées indirectes. 78

2.1.3-Les retombées induites. 83

2.2-Les fonctions sociales du PV. 84

2.2.1-L'amélioration de la qualité de vie et de la santé par le sport. 84

2.2.1.1-Les intérêts généraux des activités sportives. 84

2.2.1.2-L'apport du sport sur la santé. 86

2.2.2-Le PV comme lieu récréatif et milieu de recherches éducatifs. 88

2.2.2.1-L'offre des possibilités de recherches scientifiques. 88

2.2.2.2-Le PV, espace récréatif. 89

2.3-Les services environnementaux du PV. 89

2.3.1-Préservation de la biodiversité et services fournis par les espèces. 90

2.3.2-Piégeage du carbone. 90

2.2.3-Les dangers de la diminution de la biodiversité du fait de la déforestation du PV

91

CONCLUSION 93

CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE 94

CONCLUSION GENERALE 95

QUELQUES PROPOSITIONS POUR L'EPANOUISSEMENT AU PARCOURS VITA. 98

REFLEXION SUR LA VALORISATION DE L'ESPACE. VITA 100

ANALYSE DE LA VALEUR DU PV. 104

CONNAISSANCE DU PV ET LES ELEMENTS SPECIFIQUES NON EXHAUSTIFS. 105

LES ATTENDUS DE LA REHABILITATION GLOBALE DU PARCOURS VITA. 106

BIBLIOGRAPHIES 110

TABLES DES MATIERES 111

ANNEXES 114

ANNEXES

ANNEXE 1.

Chronologie générale du droit international de l'environnement.

Le droit international de l'environnement comprend plus de 300 conventions ou traités multilatéraux sans compter les accords bilatéraux. Il est le fruit d'une longue histoire qui est retracée par quelques points de repère.

-2 Décembre : Convention internationale pour la régulation de chasse à la baleine et aux grands cétacés-creation de la commission baleinière internationale ;

-1948 : Création de l'Union internationale pour la Conservation d la nature (UICN) qui regroupe 68 Etats, 103 Organismes publics et des ONG dont les objectifs consistent à favoriser la biodiversité, l'utilisation rationnelle et équitable des ressources naturelles, le développement durable par des activités de lobbying,et en faisant des études ,rapports ;

-1951 : Convention Internationale pour la protection des végétaux ;

-1961 :Union pour la protection des obtentions végétales protège le certificat d'obtention végétale (COV),contreversé par les pays africains notamment,et pose quelque contradictions avec la convention sur la diversité biologique de 1992 ;

-1961 : Création du World Wildlife Fund ou WWF devenu en 1986 le FONDS Mondial pour la Nature ;

-Décembre 1970 : Création de l'Environmental Protection Agency ;

- En 1971 :1)-Programme Man and Biosphère : lancement du programme MAB par l'UNESCO, donnant lieu à la création de Réserves de Biosphère (1976), Coordination mondiale d'aires protégées (parcs, réserves...),

2)-Premier ministère de l'environnement en France,

-2-3 Février 1971 : Convention de Ramsar (en Iran) concerne les zones humides d'importance particulièrement comme habitats de la sauvagine : dans le cadre du programme MAB (Man and Biosphère) de l'UNESCO entrée en vigueur en 1975 ;

ANNEXE 2.

Le premier sommet de la Terre.

-1 Juin 1972 : a)-Conférence mondiale sur l'Environnement à Stockholm qui aboutit à la Déclaration de Stockholm « l'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permettra de vivre dans la dignité et le bien-être.Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures » ;

b)-Mise en place du Programme des Nations Unies pour l'Environnement : le PNUE ;

-23 Novembre 1972 : Convention sur le Patrimoine mondial ou Convention de Paris sous l'égide de l'UNESCO. Elle vise à la protection du patrimoine culturel et naturel à valeur universelle, les sites sont inscrits sur la « Liste du patrimoine mondial ».L'Etat signataire s'engage alors à ne pas les détruire. Il s'agit simplement d'un label ;

-1972 : Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l'immersion des déchets, communément appelée Convention de Londres ;

-3 Mars 1973 : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction ou Convention de Washington, parfois appelée CITES qui réglemente le commerce des végétaux et d'animaux vivants ou morts par 3 annexes :a)- espèces ne pouvant pas faire l'objet de mouvements commerciaux,

b)-espèces pouvant faire l'objet de mouvements commerciaux avec permis d'exportation CITES et population contrôlée,

c)- espèces pouvant faire l'objet de mouvements commerciaux avec seulement un permis d'exportation ;

-1975 : Traité du Rio Uruguay qui établit un mécanisme d'information et de consultation publique,parfois présenté comme précurseur de l'instauration de ces mécanismes de démocratie participative dans le droit de l'environnement ;

-1976 : Conseil de l'Europe : Réseau européen de réserves biogénétiques ;

-2 Avril 1979 :L'Union européenne adopte la Directive CEE 79/409 dite Directive oiseaux qui désigne les zones de protection spéciale pour les oiseaux rares ou menacés ;

-23 Juin 1979 : Convention de Bonn sur les espèces migratrices regroupées en une liste annexée. Les Etats signataires doivent promouvoir la recherche sur les espèces migratrices, accorder une protection immédiate aux espèces de l'annexe I (exemple baleinoptères) et enfin conclure des accords internationaux pour les espèces de l'annexe II (exemple la gazelle) ;

-19 Septembre 1979 : Conseil de l'Europe adopte la Convention relative à la Conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe encore appelée Convention de Berne. Elle concerne l'UE et d'autres Etats européens ainsi que des états non membres mais concernés par certaines espèces migratrices tels le Sénégal, le Burkina -Faso, et vise la Conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. Elle dénombre près de 500 espèces végétales et 580 espèces animales protégées. Dans le domaine de la flore, interdiction de coupe, cueillette et déracinage intentionnels et protection des habitats. Concernant la faune, interdiction de capture, de destruction de l'habitat, de perturbation, de commercialisation, sauf les espèces seulement protégées. Cette Convention comporte 4 annexes listant le degré de protection des espèces fauniques et florales ;

-10 Décembre 1982 : Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, entrée en vigueur en 1994 ;

- 22 Mars 1985 : Convention de Vienne relative à la protection de la couche d'ozone ratifiée en 1986, établissant un cadre préparant le protocole de Montréal au Canada ;

- 1986 : Moratoire sur la chasse à la baleine ;

-Septembre 1987 : Protocole de Montréal édicté pour éliminer les substances qui appauvrissent la couche d'ozone, les Etats s'engageant à interdire l'utilisation des CFC à une date butoir ;

-1988 : Création par les Nations Unies du Groupe d'Experts intergouvernemental sur l'Evolution du Climat ;

-22 Mars 1989 :Convention de Bâle sur le Contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination ,entée en vigueur en 1992 .Elle concerne la réduction de la circulation des déchets dangereux entre ls pays ,en particulier vers les pays en voie de développement.

ANNEXE 3.

Sommet de la Terre à Rio.

-22 Mai 1992 : Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le développement (sommet de la Terre) à Rio de Janeiro (Brésil) organisé par l'ONU. Ce fût la plus grande Conférence intergouvernementale jamais organisée qui a consacré des principes généraux qui sont désormais partie du langage courant comme le développement durable et qui a abouti notamment à :

a)- la convention sur la diversité biologique,

b) -l'Agenda 21,

c)- l'Adoption d'une Convention cadre sur les changements climatiques (cadre du futur protocole de Kyoto) ;

-17 Juin 1994 : Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification entée en vigueur en 1996 ;

-22 Septembre 1995 : Ban Amendment de la Convention de Bâle qui interdit l'exportation des déchets dangereux des pays de l'OCDE vers les pays en développement. Elle n'est pas encore entrée en vigueur mais a inspiré la création de Conventions régionales, telles la Convention de Bamako de 1996.

-1996 : Convention sur la responsabilité et l'indemnisation pour les dommages liés au transport par mer de substances nocives et potentiellement dangereuses,convention dite « Convention SNPD » non entrée en vigueur.

-25 Juin 1998 : Convention d'Aarbus ou Convention sur l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement ;

-10 Septembre 1998 : Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international (dite convention PIC) ;

-12 Avril 19991 : Convention internationale pour la protection du Rhin. Elle élargit l'action de dépollution à la gestion durable de l'eau, aux actions préventives de crues et d'inondations... ;

-2000 : Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques ;

-22 Mai 2001 : Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants visant à interdire certains produits polluants ;

-Février 2005 : Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto.






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