3- Le traitant et les proches du patient à l'AC
Les allées et venues de plusieurs patients dans l'AC
sont marqués par le soutien que leur apporte leur famille, laquelle
jouent un rôle dans la quête des soins. Les patients, quand il
s'agit d'enfants de bas âge, sont amenés à l'AC par leurs
parents. Ces derniers les présentent au « Docteur »
TAJOUDINE afin qu'il les ausculte.
La consultation d'un enfant de bas âge (05 à 08
ans) n'est pas aisée du fait de la timidité ou de la peur qu'il
éprouve à la seule vue du docteur. C'est alors que la
mère, le père ou le grand frère sont appelés
à la rescousse afin de mieux expliquer et détailler les
symptômes de la maladie au soignant. Les conversations ne se limitent pas
aux seuls maux des patients mais aussi à ses activités ludique,
scolaire et familiale. La bonne entente est donc de mise ici en ce sens que
gardes-malades et traitant doivent être sur la même longueur d'onde
afin de poser un diagnostic tant préventif que curatif adéquat
(DEVEUGELE M., DERESE A., DE MAESENER J. op. cit.).
En outre, les patients qui sont gravement malades et qui sont
suivis par le Docteur TAJOUDINE, suivent le traitement dans leurs
domiciles respectifs. On comprend dès lors que c'est le traitant qui va
à leur rencontre. C'est en quelque sorte l'équivalent du service
français d'aide médicale d'urgence à domicile (SFMUD). Les
malades qui ne peuvent donc plus se rendre à l'hôpital sont
suivis chez eux comme s'ils étaient à l'hôpital. Les
patients suivis à domicile par les prestataires de soins de l'AC
disaient être satisfaits (Michel A, WIADNYANA IGP, HARVEY, op. cit.).
Ces patients affirment à cet effet :
Nous sommes déjà vieux et pour
nous faire soigner, ce n'est pas facile dans les hôpitaux publics.
Là-bas il n y a pas de médecine de la vieillesse que les blancs
appellent la gériatrie. Quant tu vas à Laquintinie par exemple,
à mon âge, tu peux facilement avoir une crise cardiaque. On te
méprise, on t'insulte, on ne te respecte pas malgré ton âge
avancé, on te demande de payer pour voir le médecin. Quand moi je
pense à ça, je préfère rester chez moi et me faire
soigner à domicile par des personnes qui m'estiment. Ce docta, je le
connais depuis près de cinq ans, il est déjà comme mon
propre fils et moi comme son père. Ma famille le connaît. Avec
lui, je me sens en sécurité et en paix. Quand j'allais dans les
hôpitaux, j'avais toujours peur parce qu'on n'accueille pas bien les
gens sauf s'ils ont de quoi payer. (Entretien
réalisé ave M. EBONGUE Jules - sexagénaire et militaire
à la retraite le 20-05-07 dans son domicile par l'entremise du
« docteur » TAJOUDINE).
L'on comprend dès lors que la médecine naturelle
est une médecine de proximité dans la ville de Douala dans la
mesure où selon les termes du « docteur »
TAJOUDINE :
Nous multiplions des stratégies pour
nous rapprocher des patients et des malades. C'est pourquoi nous allons jusque
chez eux quand ils sont gravement malades. On les suit en fonction du type de
maladie qui les affecte. C'est vrai que quand on va chez un malade pour le
soigner, on est bien accueille dans la plupart des cas. Mais là, les
prix des soins sont un peu revus à la hausse. Le déplacement est
inclus. Ces prix sont néanmoins abordables. C'est la raison pour
laquelle, je suis toujours sollicité le jour et même tard dans la
nuit.
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