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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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II- LA DISLOCATION DE L'URSS ET LA CREATION DE LA C.E.I

Le putsch perpétué par les communistes conservateurs signe la fin du régime communiste et de l'Etat soviétique. L'échec du putsch accélère brutalement la désagrégation de l'Union Soviétique. Les institutions que regorge l'URSS tombent les unes après les autres. Nous avons entre autre les activités du PCUS qui sont suspendues puis interdites. Le Comité Central est dissout et Gorbatchev doit démissionner de son poste de secrétaire général dormais interdit. Le KGB est aussi démantelé. Toutes ses situations profitent au président de la Russie Boris Eltsine. « Il est le grand bénéficiaire de l'échec du coup d'Etat. Il n'hésite pas à humilier Mikhaïl Gorbatchev qui tente de défendre le parti communiste devant le parlement russe en suspendant les activités du parti communiste de Russie. » 94(*) Face à cet échec Gorbatchev prend conscience et démissionne de son poste de premier secrétaire du PCUS après avoir demandé au Comité Central de se dissoudre, mais il reste le président de l'URSS. Le P.C est alors interdit dans l'armée et dans les organismes d'Etat. Le 29 août 1991, l'inévitable se produisit. Le soviet suprême suspend les activités du P.C dans toute l'URSS avant de se dissoudre lui-même.

1- L'implosion du régime communiste

Le P.C alors disparaît. Cette disparition crée un vide institutionnel colossal étant donné que c'est le parti qui détenait la réalité du pouvoir en URSS. Pour combler ce vide, il faut une nouvelle Constitution pour le pays. En attendant que celle-ci soit rédigée trois organismes sont mis en place à afin de diriger les affaires courantes l'Union Soviétique.

C'est ainsi qu'un Conseil d'Etat réunissant Gorbatchev et les dirigeants des Républiques est chargé de coordonner la politique étrangère et les questions intérieures communes aux Républiques ; un Comité Inter Républicain doit regrouper des représentants de toutes les Républiques pour coordonner la gestion et la réforme de l'économie ; et un Conseil des représentants des députés du peuple chargé d'élaborer la nouvelle Constitution de l'Union.

Le K.G.B quant à lui, symbole du régime communiste, est dissout le 2 octobre 1991. Tous ces bouleversements au niveau fédéral se produisent dans toutes les Républiques de l'Union Soviétique. Les P.C de toutes les Républiques qui composent l'URSS sont dissouts, le 6 novembre 1991. Cet acte de dissolution de tous les partis accélérera les mouvements indépendantistes des différentes Républiques. Cette élimination du parti ciment du système soviétique entraîne le naufrage définitif de l'Union.

A la veille et à l'origine du putsch, quelques Républiques attachées à l'Union se déclaraient indépendantes ou revendiquaient une autonomie et une souveraineté propre. Ce putsch manqué accélérera l'idée d'autonomie et de liberté de ces Républiques. C'est ainsi que toutes les Républiques de l'URSS accèdent à l'indépendance sauf le Kazakhstan et la Russie. Mais ces Républiques ne seraient pas économiquement viables seules et c'est en tenant compte de ces considérations économiques que Gorbatchev utilise le peu d'influence qui lui reste pour tenter de sauver l'Union Soviétique. Il élabore ainsi un traité économique qui est signé par huit Républiques c'est-à-dire la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan.

Pendant ce temps le Conseil d'Etat de son côté, prépare un traité politique laissant aux Républiques leur souveraineté et conférant au pouvoir central uniquement la représentativité diplomatique et les affaires militaires. Mais ce projet nouvel de l'Union ne satisfait pas et apparaît, aux yeux de Boris Eltsine qui revendique l'héritage des pouvoirs de l'URSS pour la Russie, comme illusoire car le nouveau parlement ne comprend que les députés de sept Républiques. C'est alors que l'idée de création de la C.E.I parvient à Boris Eltsine.

2- La création de la Communauté des Etats Indépendants (C.E.I)

Au cours de l'automne 1991 les Républiques constituantes de l'Union Soviétique proclamaient, les unes après les autres, leur indépendance sans que le président Soviétique Gorbatchev n'ait la possibilité de s'y opposer par la force. A cela s'ajoute l'échec du putsch qui a précipité la disparition de l'URSS.

Mais c'est plus Boris Eltsine qui portera le coup de grâce à l'URSS et à Gorbatchev toujours chef de l'Etat. En effet le 8 décembre 1991, Boris Eltsine rencontre à Minsk dans la capitale de la Biélorussie, les présidents de la Biélorussie Stanislas Chouchkevitch, de l'Ukraine Leonid Kravtchouk. « Ils constatent tous les trois que l'URSS n'a plus existence réelle. Ils décident alors de fonder une Communauté d'Etats Indépendants ouverte à tous les Etats de l'ancienne URSS. C'est une Communauté d'Etat copiée sur le modèle de la Communauté Européenne, dans le cadre de laquelle les Républiques pourront coordonner leurs politiques, économiques et bancaires. »95(*)Gorbatchev proteste vivement, en accusant les trois présidents de ne pas respecter le référendum du printemps 1991, de ne pas respecter la légalité et l'obligation de consulter le peuple.

Malgré cela, le mouvement de disparition de l'URSS paraît désormais impossible à enrayer. Les différents pays du bloc communiste et les pays de l'Union Soviétique vont de plus en plus multiplier des actions indépendantistes. C'est ainsi que  « le 14 décembre 1991, les cinq Républiques d'Asie Centrale l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan rallient la C.E.I suivies de près par l'Arménie et la Moldavie. Le dernier Etat fidèle à l'Union le Kazakhstan, déclare son indépendance et rejoint la Communauté le16 décembre 1991. Le coup mortel vient le 21 décembre 1991 lors de la Conférence d'Alma-Ata au Kazakhstan où la création de la C.E.I est officialisée par les présidents de onze République de l'ancienne URSS. A savoir l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kazakhstan, la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie, l'Arménie. Lors du sommet d'Alma- Ata, un accord fut également conclu entre les quatre puissances nucléaires de la C.E.I la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan sur l'instauration d'un commandement unique des forces nucléaires stratégiques. » 96(*) Un traité sur le commandement militaire unifié fut également signé lors de cette conférence. Cette action des différents pays affaiblira l'URSS de plus en plus. Le pays n'a désormais plus de citoyenneté soviétique. La dislocation est faite. C'est donc la fin de l'URSS.

Gorbatchev est alors totalement isolé. L'isolement va plus s'accentuer et considérer comme une grave action de dislocation qui va pousser Mikhaïl Gorbatchev à la démission. Lorsque « Boris Eltsine reçoit le secrétaire d'Etat américain James Baker, lui exposant le projet de traité militaire de la C.E.I et annonce, afin de rassurer l'Occident et les Etats-Unis, un contrôle unique de l'armement nucléaire par la Russie. Il en profite pour déclarer que toutes les institutions de l'ex- URSS cesseront de fonctionner à la fin de l'année 1991. »97(*) Gorbatchev perd alors son ultime rôle de porte-parole de la politique étrangère de son pays et prend acte de la perte de son pouvoir. Il est le président d'Etat qui a perdu toute son existence.

L'ultime étape de ce processus rapide de dislocation est l'annonce de la démission de Mikhaïl Gorbatchev à la télévision le 25 décembre 1991 en déclarant que « la ligne du démembrement du pays et de la dislocation de l'Etat a gagné, ce que je ne peux pas accepter98(*) Reconnaissant officiellement la mort de l'URSS, Gorbatchev transmet la mallette nucléaire à Boris Eltsine, président de la Russie. La Russie est donc la nation héritière de l'ex-URSS.

Ce même jour la plupart des grands pays rendent hommage au rôle joué par Gorbatchev dans la transformation pacifique de l'URSS. « Le 26 décembre 1991 la presse ex-soviétique, restée fidèle à Gorbatchev, commente cette démission et souligne la grande avancée de la perestroïka qui leur a donnée la liberté de parole et de pensée. »99(*)

Privée de son empire et libérée de son carcan communiste en 1991, la Russie est néanmoins reconnue comme Etat successeur de l'URSS sur le plan international. Elle conserve même son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U).

Malgré tous les efforts entrepris par les réformateurs pour sauver l'URSS, en instaurant la perestroïka et la glasnost, le colosse empire soviétique n'a pu résister. Tous ces évènements précipitèrent la fin de l'URSS. Ils mettent en lumière les carences du diagnostic de Gorbatchev qui a sans doute sous-estimé les velléités indépendantistes qui n'ont cessé de s'amplifier avec la détérioration de l'économie et l'appauvrissement de la population.

Ainsi durant toute cette période de réforme, Gorbatchev a posé des actes positifs pour sauver l'URSS. Il a pratiqué une politique d'ouverture sur le monde et amélioré ses rapports avec les pays Occidentaux.

* 94 A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.12

* 95 G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l'irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.44

* 96 A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.13

* 97 G.sitbon, « La grande illusion de Mikhaïl Gorbatchev » Le Nouvel Observateur France, 26 décembre 1991 au 1 janvier 1992, p.39

* 98 G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l'irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.56

* 99 Idem

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus