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Financement de la gestion des déchets ménagers à  Porto-Novo au Bénin

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par Serge Alphonse BLIKI
Université d'Abomey-Calavi au Bénin - DEA/ Master 2011
  

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1.4.3 Tarification des externalités associées à la gestion des déchets

A la suite des travaux précurseurs de J. Dupuit et A.C. Pigou, l'utilisation de l'instrument tarifaire devient une mesure efficace pour la collectivité dans une situation de blocage de la demande, né par exemple du refus de certains agents de participer au financement d'un bien d'intérêt public. Si l?efficacité économique est une condition nécessaire à l?introduction d?une nouvelle mesure tarifaire, elle ne semble pas suffisante pour que cette mesure soit acceptable (Banister et al., 1994). Emmerink et al. (1995) montrent que cette dernière doit également être jugée équitable.

A la suite notamment de Polak et Jones(1991), Small(1992), Banister(1994), Ramjerdi(1996), Rietveld, Nijkamp et Verhoef(1997), il est apparu que la référence à la gratuité du domaine routier était l?un des arguments utilisés par les détracteurs du péage urbain. Pour ces derniers, la route étant un bien collectif, son usage doit rester gratuit.

Cependant, cette gratuité ne peut être qualifiée que de « gratuité apparente » puisque à travers l'existence de taxes, notamment sur les carburants, il semble clair qu'elle n'existe pas dans les faits (Souche, 2002). L?environnement étant un bien public, sa gestion ne saurait être gratuite pour le citoyen. La tarification peut permettre de freiner sa dégradation.

Le recours aux instruments de financement présente un double avantage. D?une part ils permettent d?assurer le financement du service public local, notamment la collecte (et dans une certaine mesure la précollecte) et le traitement des déchets ménagers en couvrant tous les coûts liés à ces opérations. D?autre part ces instruments auront pour rôle de modifier par l?incitation les comportements des ménages dans un sens favorable à la réduction de la production des déchets ménagers. En l?absence d?incitation ou de contrainte, les ménages ne se préoccupent pas de la quantité de déchets qu?ils produisent.

La question centrale pour les municipalités est de définir les instruments de politique économique qui seraient susceptibles de corriger ce comportement sous-optimal des ménages.

Le recouvrement des coûts pour la collecte et le traitement des déchets solides est moins évident. Il est difficilement envisageable de facturer directement les usagers pour ce service, car il n'y a pas de mesures aisément applicables en cas de non-paiement (comme la coupure du service d?eau).

Le principe n° 16 de Rio met l?accent sur le recours aux instruments économiques afin que le pollueur assume pleinement le coût de la pollution. Selon ce principe, « Les autorités nationales devraient s'efforcer de promouvoir l'internalisation des coûts de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments économiques, en vertu du principe selon lequel c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de l'intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l'investissement ».

A cette fin, il conviendrait de mettre en place différentes taxes et redevances dans le domaine de l?eau, de l?air, du bruit et des déchets ainsi que dans le domaine des substances et installations dangereuses. Le service public de gestion des déchets ménagers est l?un des secteurs qui nécessite la mise en oeuvre de cette politique publique. Le principe du pollueur-payeur favorise l?équité entre les acteurs en récompensant ceux qui adoptent un comportement responsable (Karagiannidis et al. 2006). Il s?agit de responsabiliser les usagers du service de gestion des déchets ménagers qui n?ont pas conscience de la pression qu?ils font subir à la collectivité publique et à l?environnement à travers leurs habitudes de consommation et leurs comportements vis-à-vis des déchets ménagers.

L?utilisation des instruments économiques pour le financement des services publics de déchets ne date pas d?aujourd?hui. En France, on peut rappeler qu?en 1926, l?instauration de la taxe d?enlèvement des ordures ménagères (TEOM) afin de donner aux collectivités locales des moyens spécifiques pour assurer le financement du service. Il s?agit d?un outil de financement fiscal assis sur la valeur locative du logement. Le but était d?assurer collectivement la propreté de la voirie publique et non d?apporter un service individuel aux ménages.

Le principe pollueur-payeur / utilisateur-payeur, se retrouve au coeur de nombreux systèmes de gestion des déchets ultimes dans les pays développés. Il s?agit d?un moyen de conscientiser les usagers: ils payent un service proportionnellement à l?usage qu?ils en font (Maystre et al. 1994). En plus de représenter une incitation forte à une modification des comportements, le principe du pollueur-payeur favorise l?équité entre les acteurs en récompensant ceux qui adoptent un comportement responsable (Karagiannidis et al. 2006). Il s?agit de responsabiliser les usagers du service de gestion des déchets ménagers qui n?ont pas

conscience de la pression qu?ils font subir à la collectivité publique et à l?environnement à travers leurs habitudes de consommation et leurs comportements vis-à-vis des déchets ménagers.

La tarification des biens publics peut s?inspirer de principes différents (Greffe, 1994 ; Laffont, 1988). En s'appuyant sur la théorie de l'optimum de Pareto, une tarification au coût marginal permet d'assurer une allocation optimale des ressources mais ne répond pas toujours à la contrainte budgétaire. Ce qui oblige à recourir à la tarification à la Ramsey-Boiteux qui est qualifié de second rang et qui permet à l'opérateur de garantir l'équilibre budgétaire. Il y a également la tarification progressive qui est fondée sur le principe de redistribution. Elle consiste à faire supporter la consommation des ménages les plus pauvres par les plus riches.

L?utilisation d?un taux fixe (tarification forfaitaire) fait en sorte que le coût marginal du rejet de la deuxième quantité d?ordures et les suivantes est nul. Selon Callan et Thomas (2006), certains ménages considèrent le coût marginal de la première quantité comme nul. Dans ces conditions, aucune motivation monétaire n?incite le ménage producteur de déchets à réduire sa production de déchets ultimes.

La mise en oeuvre de la tarification au coût marginal dans le cas des déchets produits par les ménages implique de faire payer aux producteurs de déchets une redevance égale au coût marginal lié à la collecte et à l?élimination de leurs déchets. Donc confrontés à une redevance liée à la quantité de déchets produits, les ménages auront tendance à produire moins de déchets afin de payer une faible redevance (Gbinlo,2010).

Wertz (1976) montre qu?une tarification unitaire sur le service d?élimination des déchets affecte négativement la consommation et par ricochet les déchets ménagers produits. Quatre variables socioéconomiques influencent la quantité et la composition des ordures ménagères. Il s?agit de : la tarification unitaire des déchets, la fréquence de collecte, la distance qui sépare le ménage du lieu de positionnement des bacs ou conteneur à ordures et le revenu du ménage.

Wertz, Efaw et Lanen (1979) ont étudié la demande de service d?élimination des déchets par les ménages en focalisant leur étude sur la réponse des ménages face à une tarification basée sur des containers. Ils montrent que la quantité de déchets dépend du nombre de container mis à la disposition des ménages qui dépend à son tour du prix de chaque container et du revenu des ménages

Certains auteurs se sont intéressés aux variables socio économiques qui influencent la quantité et la composition des ordures ménagères, tant d?un point de vue théorique (Wertz, 1976) qu?empirique (Richardson et Havliceh, 1978 et Hong et al, 1993). Parmi les facteurs qui influencent l?utilisation des collectes et des déchets, les travaux de Callan et Thomas (2006) ont montré que le nombre de personne par habitation, l'âge, la fréquence de collecte et le coût marginal de la collecte de déchets sont des facteurs significatifs qui influencent la demande pour l'élimination. Selon ces auteurs, le coût marginal de la collecte de déchet influence de manière statistiquement significative la demande d'élimination à travers des comportements de récupération.

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