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L'acquisition du genre et du code switching chez l'enfant bilingue précoce

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par Sophie Rimbaud
Université Montpellier III - Master 2 2009
  

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2. 2. 3. 3. La latéralisation des hémisphères

La latéralisation des hémisphères est un processus qui commence très tôt et qui serait déjà bien en place, voire achevé entre 4 et 5 ans (Hamers et Blanc, 1986). La mobilisation de l'hémisphère droit pour le traitement (linguistique et analytique comme la syntaxe, la phonétique ou le lexique) du langage est limité chez un monolingue, alors qu'il est largement mobilisé chez un bilingue précoce. Ainsi, la mobilisation diversifiée et beaucoup plus partagées des hémisphères entre en jeu dans la perception et le traitement de divers stimuli linguistiques.

Il semble alors évident que la construction du bilinguisme a une influence majeure sur le fonctionnement neurologique et la dominance d'un hémisphère sur l'autre. De ce fait, les bilingues apparaissent plus bilatéraux (selon la terminologie de Jackson cité par Faure18) que les monolingues dans l'utilisation systématique qu'ils font de leur hémisphère droit dans le traitement linguistique. Selon Albert et Obler (1978), cela semble beaucoup plus important chez les bilingues à tendance dominante, entraînant souvent la dominance d'un hémisphère sur l'autre. Il apparaît alors que le degré de compétence de communication dans la langue seconde influence l'implication des hémisphères dans le traitement linguistique. Cette domination d'une langue sur l'autre, si importante dans le débat d'une ou deux langues maternelles, ne serait pas sans influence dans la répartition hémisphérique des tâches linguistiques. En effet, comme cela a été mentionné (cf. supra), l'hémisphère droit est en relation avec le traitement de l'espace, de la prosodie et surtout des émotions. Cet argument pourrait influer le fait qu'il n'existerait alors qu'une langue maternelle ou alors qu'une des deux langues est toutefois fortement favorisée par l'enfant sur le plan affectif. Ainsi la hiérarchisation des langues ne dépendrait pas toujours d'un contexte diglossique mais simplement d'une relation affective à cette langue.

2. 3. Le traitement cognitif et neurologique du bilingue 2. 3. 1. La cohabitation des deux langues

Les diverses expériences menées sur les enfants bilingues ont permis d'aboutir à la conclusion selon laquelle les bilingues construisent puis mobilisent différentes stratégies cognitives du traitement linguistique et communicationnel. En effet, si les bases fondamentales du langage sont neurologiquement les mêmes que celles d'un monolingue, un enfant bilingue possède des systèmes neurocognitifs qui lui sont propres, qui ont été développés pour un traitement spécifique des deux langues. Des expériences portées sur l'aphasie chez des bilingues ont conduit (Vaid et Lambert,1979) à considérer qu'il existait un

18 « Introduction à la neuropsychologie », psychologie cognitive, cours de S. Faure, documents de cours 2003-2004.

traitement neurologique du bilinguisme différent de celui d'un monolingue, l'enfant possédant une organisation cérébrale et cognitive propre à chaque langue.

Les diverses expériences (Walters et Zatorre,1978) ont permis de montrer une plus grande implication de l'hémisphère droit chez les enfants bilingues que chez les enfants monolingues, en raison d'une hiérarchisation affective des deux langues. De plus, il a pu être constaté que l'implication des hémisphères ne variait pas selon les langues impliquées dans le bilinguisme, et que chacune des deux langues possédait la même mobilisation neurologique des hémisphères droit et gauche. Il n'existe donc pas de discrimination sur le plan neurologique, entre les langues impliquées dans le bilinguisme, ni entre les deux langues d'un bilingue et donc indépendamment du degré de compétence de communication dans chacune des langues. Il apparaît alors que la mobilisation neurologique est identique pour les deux langues dans le cas du bilinguisme précoce. Les deux langues relèvent de la mobilisation des mêmes zones neurologiques. Toutefois, la différence se situe dans le type de système cognitif et linguistique mobilisé, permettant ainsi la compréhension et la production de deux systèmes différents, même si ces systèmes sont traités par les mêmes zones neurologiques. Les différences cognitives vont alors porter, en relation avec la notion de hiérarchisation affective, sur les compétences de communication dans chacune des langues. Ces différences sont (comme cela a été défini ; cf. partie sur la diglossie) à caractère diglossique, impliquant le fait que sur le plan affectif et/ou contextuel, une langue est favorisée, impliquant des compétences de communication différentes. Ces différences de compétences vont alors peut-être avoir des influences sur la maîtrise d'un des deux systèmes, essentiellement la taille du vocabulaire dans chacune des deux langues, qui ne sera pas le même.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery