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Volatilité et accumulation du capital dans les économies subsahariennes

( Télécharger le fichier original )
par Arthur CHOPKENG AWOUNANG
Université de Yaoundé II - Nouveau Programme de Troisième Cycle Inter universitaire (NPTCI ) - Diplôme d'études approfondies (DEA ) en sciences économiques 2012
  

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2.2.2- Résultats et interprétations de résultats du modèle

2.2.1- Mesure de volatilité conditionnelle (ex ante) par GARCH (1, 1) Tableau 2.4 : Résultats des estimations, volatilité mesurée par GARCH

 

H

H

H

H

H

CPIB

-0.003

-0.008

-0.012

-0.007

-0.004

 

(0.05)

(0.16)

(0.20)

(0.10)

(0.08)

lnTG

-0.775

-0.726

-0.895

-0.872

-0.637

 

(2.46)**

(2.23)**

(2.46)**

(2.31)**

(1.89)*

lnOC

1.252

0.806

1.229

1.232

0.852

 

(5.58)***

(2.70)***

(5.62)***

(5.27)***

(2.76)***

FERT

-4.647

-0.516

-3.595

-3.753

-1.201

 

(1.24)

(0.13)

(0.97)

(0.99)

(0.30)

lnSTI

-1.880

-1.162

-2.294

-2.333

-0.723

 

(1.84)*

(0.73)

(1.66)*

(1.75)*

(0.56)

óTCER

-2.295

 
 
 

-2.133

 

(1.97)**

 
 
 

(1.52)

óCPIB

 

-0.017

 
 

-0.017

 
 

(1.85)*

 
 

(1.77)*

óTDE

 
 

-1.428

 

-0.988

 
 
 

(0.72)

 

(0.73)

óINF

 
 
 

0.000

0.000

 
 
 
 

(0.03)

(0.61)

_cons

3.728

4.030

3.476

3.461

4.319

 

(5.44)***

(4.69)***

(4.69)***

(4.60)***

(4.55)***

N

81

81

81

81

81

R2

0.40

0.39

0.38

0.39

0.42

Note : * p<0.1; ** p<0.05; *** p<0.01. Les valeurs ( ) représentent les t de student

- - Interprétations des résultats du modèle

L?explication des résultats est faite en termes de vérification des signes et de la significativité des variables du modèle. Le tableau suivant récapitule les signes obtenus, en comparaison à ceux attendu de l?examen de la littérature :

VARIABLES

SIGNE ATTENDU

SIGNE OBTENU

óCTDE

--

_ -

óTCER

- -

_ -

óCPIB

- -

_ -

óINF

- -

+

lnTG

- -

_ -

lnOC

+

+

FERT

- -

_ -

STI

- -

_ -

CPIB

+

- -

- - Les variables d'intérêt : les indices de volatilité

On peut maintenant remarquer que concernant nos variables d?intérêt, la presque totalité affiche les signes négatifs attendus, sauf la variable óINF relative à la volatilité du taux d?inflation. En outre, seul deux d?entre elles sont significativement négatives, à savoir la volatilité du taux de croissance du PIB/hab. (óCPIB) et celle du taux de change effectif réel (óTCER).

Nous confirmons ici l?hypothèse adoptée au début de l?analyse, à savoir que la volatilité, en particulier celle des agrégats macroéconomiques en Afrique subsaharienne est néfaste pou l?accumulation du capital humain. Les explications théoriques de ce constat ne sont pas en reste.

Pour ce qui est de la volatilité du PIB, le résultat que nous obtenons confirme ceux de Vandewege et Helen (2005), mais aussi de Flug (1999) et Checchi et Garcia-Penalosa (2003) avant eux ; qui avaient également utilisés la volatilité de cet indicateur pour saisir la volatilité du taux d?emploi. En particulier, l?accroissement d?une unité de la variabilité conditionnelle du taux de croissance du PIB/hab. réduit d?environ 0.02 ans le nombre total d?années de scolarisation. En effet, dans les économies à faibles revenus en général et subsahariennes en particulier, le rendement privé de l?investissement en capital humain est très faible relativement au reste du monde (faibles taux de salaires), en plus d?être disponible à plus long

terme et avec une probabilité moins élevée (volatilité du taux d?emploi) ; ceci fait qu?en période de volatilité, les individus sont mois attirés par l?investissement de précaution en capital humain et préfère d?autres moyens moins long et moins aléatoires, même si ce sont des emplois à faibles rémunérations qui demandent donc nécessairement une compétence moins élevée. La volatilité entraine alors les individus à se lancer dans le marché de l?emploi de manière précoce, plutôt que de continuer leurs études. Ce marché est en outre caractérisée par la prépondérance de l?informel ; par conséquent, La solution idéale à la volatilité est d?entrer dans le secteur informel, qui ne demande pas une grande quantité de capital humain, mais permet de s?assurer un certain niveau de revenu. La volatilité des performances macroéconomiques serait donc à l?origine de l?évolution du secteur informel dans nos économies. Checchi et Garcia-Penalosa (2003) trouvent notamment qu?au Chili, la volatilité sape à la fois l?accumulation du capital humain et sa répartition égalitaire. Il met en évidence de manière robuste le fait que le niveau d?éducation moyen augmenterait de presque 1 an et les inégalités baisseraient de 7.9 points de Gini si le Chili pouvait réduire la volatilité de son PIB au niveau de celle des Etats-Unis (c?est-à-dire de 3.8 points de pourcentage avec les chiffres de 2003).

En outre, une augmentation d?une unité de l?écart-type conditionnelle du taux de change effectif réel diminue d?environ 2.3 ans le nombre total d?années de scolarisation. L?effet de la volatilité du taux de change effectif réel sur l?accumulation du capital humain en Afrique subsaharienne est majoritairement indirect. En effet il s?explique à travers le lien très étroit entre l?accumulation de capital physique à l?accumulation de capital humain. Dans le chapitre précèdent, nous avons mis en évidence l?influence défavorable et fortement significative qu?exerce la volatilité du taux de change effectif réel sur l?accumulation de capital physique. En outre, la croissance du stock de capital physique dans l?économie peut être considérée comme un proxy de la demande de main d?oeuvre qualifiée. L?accroissement du stock de capital physique élève donc les possibilités d?utilisation et le rendement du capital humain, et par suite, l?effet négatif de la volatilité du taux de change effectif réel sur le stock de capital physique devrait aboutir à une influence autant négative sur le stock de capital humain. Notons ici que Caballe et Santos (1993), mais aussi Graca, Saqib, et Philippopoulos (1995) démontrent qu?une augmentation du stock de capital physique devrait accroitre le stock de capital humain puisque ceci signifie que ce dernier devienne plus productif. En outre, chez Lucas (1993) et Greiner (1999), chaque unité de capital physique supplémentaire doit se traduire par une unité en plus de capital humain pour soutenir la croissance du revenu par tête

dans l?économie. Upadhyay (1994), reconnaissant la possibilité que de nouvelles technologies détruisent le stock de capital humain existant, construit un modèle où les innovations sont favorables à une demande dérivée pour de nouveaux types de capitaux humains plus productifs (logique schumpetérienne). Enfin, Grier (2005) affirment après un modèle a équations simultanées que les deux types de capitaux sont déterminés de manière endogène, l?un affectant l?autre dans la région subsaharienne; ce qui signifie que l?accumulation de capital physique est favorable à l?accumulation du capital humain, et vice versa. Au vue de ces évidences, la logique de l?influence indirecte de la volatilité du taux de change réel sur le capital humain à travers le capital physique semble vérifiée.

- Les variables de contrôle

Le signe affecté à la taille du gouvernement confirme nos attentes. En effet, un accroissement de 1% de la dépense finale de consommation des pouvoirs publics réduit d?environ une demi année la scolarisation totale que les individus décident d?atteindre. Cette influence est négative est significative à 5%. Ceci rejoint en outre les trouvailles de ndeffo (2010). Conformément à la littérature, cet effet dépend de la composition et du moyen de financement des dépenses publiques. En effet, il existe un certain effet d?éviction de la dépenses publique d?éducation et de santé au fur et à mesure que la consommation finale total du gouvernement augmente : dans les économies subsahariennes en général, plus la consommation publique est élevée plus les comportements rentiers se font ressentir, c?est-àdire que les détournements de derniers publics s?accentuent, en particulier dans le cadre des dépenses sociales, étant donné la faiblesse des institutions en place. En outre, cette dépense supplémentaire est le plus souvent axée sur le fonctionnement et non l?investissement, faisant suite à la volonté du pouvoir en place de se maintenir en accroissant les recrutements publics et donc la taille du gouvernement. De ce fait, la dépense publique totale peut rester inchangée pendant que la part habituellement allouée aux secteurs stratégiques dans l?accumulation de capital humain est diminuée pour accroitre les dépenses de fonctionnements. Cette inefficience d?allocation est notée par Devarajan et al. (1996). Concernant le mode de financement des dépenses publiques, Grier et Tullock (1989) montrent qu?un accroissement des dépenses publiques financés par les taxes réduit le rendement des investissements et donc les incitations à investir dans le capital physique, ce qui freine également l?accumulation de capital humain comme montrer précédemment. De plus, étant donné que la dépense prioritaire

du ménage va à la nutrition45, cet accroissement des taxes diminue également la part de revenus qui peut être alloué à l?éducation et la santé.

Le taux de fécondité (FERT) possède comme attendu un signe négatif, mais non significatif. Le nombre élevé d?enfants par femme pourrait donc être insignifiant dans la décision d?investir en capital humain ; mais en faisant une analyse plus approfondi, on se rend compte que c?est la liaison entre l?incertitude provoquée par les indices de volatilité choisis et ce taux qui absorbe sa significativité. En effet, estimant le modèle sans prendre en compte la volatilité, elle est fortement significative avec un effet pervers sur l?accumulation du capital humain. On conclut donc qu?en période de volatilité, donc d?incertitude sur les revenus futurs, les populations tendent à privilégier l?épargne de précaution quantitative plutôt que qualitative. Ceci signifie qu?ils préfèrent faire plus d?enfants pour accroitre la possibilité que l?un deux les prennent en charge dans les vieux jours alors qu?il serait plus judicieux d?en faire un peu et de tous leur donner une éducation de qualité, avec les soins sanitaires et nutritionnelles qui vont avec. D?un autre coté le fort taux de fécondité accroit également le phénomène de volatilité du PIB puisque les individus croissent de manière non contrôlée autant que les performances économiques.

La croyance populaire développée par la littérature voudrait qu?en plus de diversifier les possibilités d?utilisation de la force de travail qualifiée, donc par-là accroitre les incitations à accumuler le capital humain, l?ouverture commerciale (OC) permette également d?accélérer le processus de rattrapage technologique des économies avancées en permettant à celle qui sont en retard d?imiter plus facilement les produits faisant l?objet du commerce international (Abessolo, 2005). Cet hypothèse est confirmée ici, puisque l?accroissement d?1% cette variable se traduit par l?accroissement d?environ 1.25 ans du stock de capital humain avec une significativité à 1%. L?OC facilite également l?implantation de pôles de formation étrangers.

A l?issue de notre régression, nous trouvons un résultat qui semble assez surprenant, mais qui pourtant trouve une explication des plus réalistes qui soit dans le contexte subsaharien : c?est les signes négatifs attribué à la variable de la croissance du PIB (CPIB). En effet, le signe redevient positif quand on n?utilise aucune mesure de volatilité.

Nous supposons qu?il doit finalement exister un effet de seuil de niveau de vie à partir duquel l?accroissement du PIB par tête est favorable à l?accroissement du capital humain,

45 Environ 70% en Afrique subsaharienne selon la FAO (2010).

c?est-à-dire dans le sens où il permet d?assurer un plus grand revenus au individus pour pouvoir accroitre leurs demande d?éducation et de santé. Nous postulons donc que l?incertitude sur les revenus et le faible niveau de vie des habitants de la partie subsaharienne de l?Afrique les poussent à privilégier la satisfaction présente à la satisfaction future anticipée du rendement de l?éducation.46 En effet, de la croissance du PIB par tête devrait résulter un accroissement des opportunités d?emplois à la fois dans le secteur formel qu?informel, que ce soit par l?embauche ou l?auto investissement. De ce fait, les individus ont tendance à ne pas terminer leurs cursus scolaire ou académique, ou alors à l?écourter dès lors qu?une occasion d?emploi se présente, quand bien méme elle serait mal rémunérée. Notons ici que le salaire de réservation des individus dans le contexte étudié est souvent faible du fait même de la nonconsistance du capital humain individuel, ou surtout de l?absence d?alternative. C?est donc surement ce qui explique les résultats obtenus.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984