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Volatilité et accumulation du capital dans les économies subsahariennes

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par Arthur CHOPKENG AWOUNANG
Université de Yaoundé II - Nouveau Programme de Troisième Cycle Inter universitaire (NPTCI ) - Diplôme d'études approfondies (DEA ) en sciences économiques 2012
  

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INTRODUCTION GENERALE

Contexte de l'étude

La récente période de volatilité des prix des matières premières a une fois de plus montrée le niveau de vulnérabilité élevé des économies subsahariennes. C?est d?ailleurs ce que remarque le rapport de la banque de France 2010 : calculant les degrés d?exposition de chaque pays à la volatilité de ces prix, il en ressort que le phénomène affecte profondément leurs processus de développement. Ce résultat est en outre confirmé par la CNUCED dans un rapport de 2012 concernant ses implications macroéconomiques dans la région.

Forte volatilité des prix des matières premières

En effet, les prix des matières premières ont été plus volatils depuis le début des années 2000 que sur les deux décennies précédentes (FMI, 2010 ; Mayer et Gareis, 2010) ; notamment dans les domaines énergétiques et alimentaires où on a eu le pic de juillet 2008. Ceci semble être dû non seulement aux facteurs affectant les fondamentaux, mais aussi à la financiarisation plus poussée des marchés. Les prix des principaux produits de base exportés par l?Afrique se sont effondrés au premier trimestre de 2009, notamment par rapport aux records enregistrés à la mi-2008. Ces prix ont repris de la vigueur au cours des deux trimestres suivants et se sont stabilisés en début 2010 pour remonter en fin d?année jusqu?en 2011. Les prix du pétrole brut ont augmenté en moyenne de 36% au-dessus de l?indice des prix des produits de base. Ayant atteint un sommet en juin 2008, l?indice composite des cours des produits alimentaires a ensuite régulièrement baissé. En août 2009, il chutait de 79% par rapport à son niveau record de 2008. Les prix des principales denrées alimentaires et boissons tropicales ont baissé à l?exception de ceux du sucre et du cacao, qui ont augmenté de 40% et 5% respectivement en 2009. Poursuivant leur baisse tendancielle entamée en 2007, les prix du maïs et du blé ont continué de refluer en 2009, de 25% pour le maïs et de 30% pour le blé. Enfin, les prix des minerais et autres métaux ont également subi des variations semblables (conf. graph 1.1 et tab. 1.1).

Vulnérabilité des économies subsahariennes

Depuis la fin de la période coloniale, il semble que le système d?organisation commerciale colonies-métropole ait persisté jusqu?aujourd?hui. Les pays d?Afrique subsaharienne constituent de petites économies ouvertes dont la plupart des revenus sont basés sur le commerce international de matières premières1. Ces revenus dépendent donc indirectement

1 Environ 24% en 2008 selon la BM.

des mouvements des prix qui exhibent, comme on l?a montré plus haut, des tendances volatiles. De plus, le faible niveau de productivité oblige les pays de la région à importer des biens énergétiques, mais surtout agricoles pour subvenir aux besoins de leurs populations. En outre, les gouvernements sont en situation de « price taker » et ne peuvent que mener des politiques d?absorption adéquates des chocs ; Cependant, cette dernière alternative est taclée par la mauvaise qualité des institutions.

La volatilité des prix des matières premières était responsable d?environ 36% de la volatilité totale du PIB en Afrique subsaharienne entre 1970 et 2005 (Perry, 2009)2. Dans les économies de marché plus diversifiées et possédant un système financier plus développé, la volatilité se rattache le plus souvent au marché boursier. Dans ce contexte, le prix d?un actif peut subir en un court laps de temps des variations extrêmes sur lesquelles les investisseurs font des anticipations pour en tirer le maximum de profit. La volatilité demeure alors un phénomène essentiellement microéconomique qui dépend des décisions des agents. Au contraire, dans les économies de rente reposant sur une faible variété de produits exportables et disposant d?un secteur financier moins profond comme celles au sud du Sahara, la volatilité est surtout liée aux prix des matières premières, et va en s?accentuant avec la marche de la mondialisation3 ; c?est un choc exogène4 qui relève donc principalement du cadre macroéconomique, mais avec un impact microéconomique important (Abaidoo, 2012).

Enfin, la volatilité des prix des matières premières est plus élevée que celle des produits manufacturiers (Arezki et Gylfason, 2011) ; ce qui montre que les pays exportateurs de matières premières, et en particulier ceux d?Afrique subsaharienne doivent faire face à de plus fortes situations d?incertitudes et de risques.

De la volatilité des prix à la volatilité locale des agrégats économiques

Comme nous l?avons précisé plus haut, la volatilité des prix des matières premières contribue majoritairement à la volatilité totale des agrégats économiques en Afrique subsaharienne depuis 1970 (Perry, 2009). Il y a donc des mécanismes de transmission qui ont notamment été mis en exergue par la CEA (2011) et la CNUCED (2012). Tout d?abord, la volatilité des prix des matières premières influence la quantité des exportations et des

2 Confère graph. 1.4

3 Voir Ahmed, A. et S. Suardi (2009), Do Financial and Trade Liberalisation Cause Macroeconomic Volatility in Sub-Saharan Africa? Working Paper No. 44, Centre for Strategic Economic Studies Victoria University Melbourne

4 Même s?il y a une volatilité endogène causée par les politiques fiscales et monétaires discrétionnaires

importations ; par conséquent elle accroit également la volatilité du terme de l?échange. Ensuite, étant donné qu?elle contribue pour une grande part à la croissance du PIB à travers les recettes d?exportations, elle rend également ce dernier extrémement volatile. D?un point de vue plus monétaire, il existe dans l?économie locale une inflation importée qui est d?autant plus grande que les résidents ne produisent pas/ ou pas suffisamment et donc, sont obligés de se ravitailler à l?extérieur ; dans ce sens, la volatilité des prix des matières premières accroit celle du taux d?inflation, et à partir de là, celle du taux de change effectif réel. Finalement, elle accentue l?incertitude généralisée sur l?évolution des principales variables macroéconomiques qui même prise de manière isolées le sont déjà.

Notons que ces liens avaient déjà été montrés par d?autres auteurs. En effet, l?une des caractéristiques essentielles de la croissance dans les pays en développement est son manque de persistance5. Le fait que tous les pays, même les plus défavorisés, puissent connaitre durant certaines périodes une forte croissance indique que cette dernière peut être simple à amorcer, mais difficile à soutenir. Une étude pionnière de la stabilité de la croissance dans les économies les moins avancées montre qu?une part importante de sa variabilité dans ces pays peut être directement imputée aux chocs externes, pour lesquels la volatilité des prix des matières premières joue un grand rôle (Easterly et al. 1993). Ceci est confirmé par Van der ploeg et poelhekke (2009) mais encore par un rapport de la CEA en 2011. Ainsi, déjà loin des 7% nécessaire à l?atteinte des OMD, les chiffres de la croissance dans les économies subsahariennes laissent paraitre une forte instabilité, mais aussi une évidente corrélation avec les tendances anciennes comme récentes des divers prix internationaux des produits primaires. L?accroissement du PIB dans la région était de 6,60% en 2007, puis 5,05% en 2008; ensuite 1,98% en 2009 quand les prix chutent pour remonter avec le niveau des prix à 5,14 et 5,5% respectivement pour les années 2010 et 2011 (WDI, 2012) ; C?est sensiblement le méme scenario que durant les périodes des chocs pétroliers de 1973 et 1979. Par ailleurs, Les données du FMI indiquent qu?en moyenne, le taux d'inflation pour la sous-région tournait autour de 10% entre 1980 et 1988. Ce taux d'inflation relativement élevé a considérablement augmenté entre 1991 et 1996, avec le niveau le plus élevé sur la période pour atteindre plus de 40% en moyenne. Les conditions inflationnistes dans la sous-région après 2000 ont toutefois été relativement faible par rapport aux normes régionales, à l'exception de la période 2007-

5 Voir, Hausmann R, Pritchett L et Rodrik D (2005). Growth accelerations. Journal of Economic Growth, 10(4): 303-329.

2010 lié la volatilité à la hausse des prix des matières premières6. Dornbusch (1976) et Katseli (1984) montrent pour leur part que la volatilité des prix des matières premières induit celle du taux de change effectif réel. Le graph. 1.3b permet de confirmer ce dernier résultat sur la période 2000-2011.

Problématique

Volatilité, incertitude et accumulation du capital

En bref, la volatilité représente des changements importants et rapides des variables économiques dans le temps. Les variations de ces variables ne sont pas nécessairement toutes problématiques ; en particulier, l?activité économique est toujours sujette à une certaine variabilité cyclique et saisonnière. Dans la théorie microéconomique, elle représente le changement de préférences des consommateurs, et donc de technologies des firmes. Les variations deviennent problématiques quand elles sont considérables et ne peuvent être anticipées, générant de l?incertitude pour les producteurs et les investisseurs, les négociants, les consommateurs et les Etats. Cette incertitude peut alors conduire à des décisions qui s?avèreront socialement et\ou individuellement sous-optimales. En outre, les variations de prix qui ne reflétant pas les indicateurs de base du marché sont elles aussi problématiques, car elles amènent également à prendre de mauvaises décisions. C?est le cas des prix des matières premières, ou même des taux de change, dont la volatilité sous l?influence des mouvements spéculatifs a grandement augmentée7.

Au niveau microéconomique en particulier, Les populations dépendent de l?exploitation des matières premières pour avoir un revenu qui leur permet d?investir dans l?achat des biens alimentaires, sanitaires et d?éducation. Près de 60 % de la population subsaharienne vit des exportations agricoles, dont au moins 80 % sont essentiellement des petits fermiers exploitant moins de 2 hectares8. La volatilité des prix couplée à l?inefficacité du système bancaire et la position de « Price taker » de leurs gouvernements laissent ces derniers sans protection. De plus, l?incertitude qu?elle engendre tire à la baisse les prix des récoltes négociés sur les marchés à terme, et par conséquent le revenu des ruraux. Ces derniers sont alors en constante situation d?incertitude et il devient difficile de soutenir la scolarisation des enfants (BM, 99 ; IISD, 2008), d?autant plus que la volatilité du PIB accroit le risque de se retrouver au

6 Confère graph 1.2a, 1.2b, 1.2c et 1.3a.

7 Voir, Nissanke, Machiko (2011) Commodity markets and excess volatility: sources and strategies to reduce adverse development impact. Project Report. UN Common Fund for Commodities.

8 FAO, 2010.

chômage (Flug et al. 1998). Dans le cas des firmes, la volatilité de l?environnement économique augmente l?incertitude sur les bénéfices espérés et devrait par conséquent les pousser à abandonner ou reporter leurs projets d?investissement (Dixit et pindyck, 1994 ; Aizenman et Marion, 1999 ; Bloom, 2007). Ceci est valable aussi bien pour les IDE que pour les investisseurs locaux.

Du point de vue de l?Etat, l?accroissement de l?incertitude sur les revenus remet également en cause la soutenabilité et la disponibilité des financements pour les projets d?investissement en capital physique et surtout humain (Varvarigos, 2007). En outre, la présence de volatilité diminue sa capacité d?emprunt sur les marchés de capitaux (Catao et Kapur, 2006).

Sur la base de ces intuitions, On essaie maintenant de faire une comparaison entre les chiffres de l?accumulation du capital humain réalisés sur les deux périodes 1991-2000 et 2001-2010 en ASS. Il en ressort clairement que la deuxième période, caractérisée par des phénomènes de volatilité plus sévères est également celle avec les performances les plus faibles. En particulier, La région a connu un accroissement d?environ 1.5 années de la scolarisation moyenne totale chez les plus de 15 ans durant la première période, alors qu?elle n?était que de 0.5 an en moyenne sur la période suivante ; outre ce fait, le taux d?alphabétisation des jeunes s?est élevé d?environ 3% entre 1991 et 2000, passant de 72.77 à 75.62%, tandis que sur la dernière décennie, cette augmentation n?était que de 1%, atteignant 76.68% (Barro et Lee, 2010 ; Unesco, 20129). A son tour, l?investissement semble montrer une corrélation négative avec la volatilité économique. Le FMI (2010)10 indique un retournement des flux de capitaux correspondant à 3% du PIB dans la région, ceci seulement sur la période 2007-2010 qui a connu la volatilité la plus élevée de la décennie.

A la suite de toutes ces observations théoriques et empiriques, il semble justifié de se poser la question suivante :

La volatilité influence-t-elle négativement l'accumulation du capital dans les économies subsahariennes ?

C?est ainsi qu?en tant que partenaire économique et financier, la France a essayée tant bien que mal d?assister les pays du sud du Sahara. Reconnaissant l?importance fondamentale des enjeux attachés à la volatilité pour le développement de ces économies, la présidence

9 UNESCO, (2012). UIS Education Statistics.

10 Dans Perspectives économiques régionales pour l?Afrique subsaharienne.

française du G20 en 2011 a accordée dans son agenda une place de choix à ce problème. En outre, la conférence conjointe FMI-Banque mondiale de septembre 2011, mais aussi le dernier sommet du G20 en 2012 ont également mis à l?honneur ce thème, relevant son impact négatif sur le caractère inclusif de la croissance dans les pays à faibles revenus. En effet, la croissance inclusive se caractérise par la soutenabilité et la réduction des inégalités de revenus (Ianchovichina et Gable, 2012)11 ; mais cet objectif ne peut être atteint sans l?accroissement adéquat des capitaux humains et physiques, qui semble être freiné par le phénomène de volatilité.

Définition des principaux concepts

De fortes oscillations d?une variable autour d?un niveau moyen peuvent constituer le phénomène de volatilité. A ce stade, le concept semble facile à saisir mais il n?en est rien. Il peut être appréhendé de diverses manières. Ainsi, la volatilité mesure l?amplitude et la rapidité de la variation du prix d?un actif pour une période de temps donnée qui peut être le jour, le mois ou l?année. En théorie économique, elle englobe deux aspects : la variabilité et l?incertitude. Le premier fait référence aux variations de prix tandis que le second se rapporte à l?imprévisibilité de ces variations. D?un point de vue empirique, elle peut être définie comme la tendance d?une série (de prix par exemple) à prendre des valeurs très éloignées de sa moyenne ; ou encore le fait que cette série ait des changements majeures (souvent extremes) de ses valeurs d?une période a une autre. La volatilité est aussi communément saisie en termes d?erreur de prévision. Ainsi, la série peut avoir des écarts de valeurs importants d?une période à l?autre, ou des valeurs très éloignées de sa moyenne, mais tant que la moyenne conditionnelle est capable d?expliquer la plus grande partie de la variance, la série ne peut pas être considérée comme volatile. Enfin La volatilité peut être appréhendée selon qu?elle est ex ante, c?est-à-dire basée sur les anticipations des agents en fonction de l?information passée ; ou bien ex post, lorsqu?elle dépend exclusivement des tendances historiques.

En ce qui concerne l?accumulation du capital, l?expression est employée au départ par les premiers classiques. Il représente tout simplement le mécanisme par lequel on acquiert un stock de biens additionnel qui est intégré dans le processus de production. Il revêt notamment plusieurs aspects, en fonction de la nature du bien considéré ; ainsi, on a premièrement le

11 Dans, «What is Inclusive Growth?» in Commodity Prices and Inclusive Growth in Low-Income Countries, ed. by Rabah Arezki, Catherine Pattillo, Marc Quintyn, and Min Zhu, International Monetary Fund.

capital humain, dont l?essence est l?ensemble des qualités en terme d?éducation, de santé, de comportement même qui détermine la productivité d?un travailleur ; le capital physique quant à lui fait référence aux possessions palpables, privées ou publiques, qui participent à la production : on a par exemple les bâtiments, les véhicules, les moyens de transport. On peut également considérer le capital social, représentant la crédibilité d?un individu ou d?une unité de production, ce qui lui permet de jouir de certaines facilités dans l?exercice son activité ; enfin, le capital organisationnel, qui indique l?efficience de la manière avec laquelle les tâches sont réparties dans l?unité de production.

Ce travail pose donc le problème de la volatilité et est par conséquent étroitement lié à l?article séminal de Ramey et Ramey (1995). Les auteurs avaient montrés que la volatilité du PIB freine la croissance, sans pour autant déterminer les mécanismes de cette relation. Sans s?intéresser à l?impact sur l?accumulation de capital humain, Ils affirment par ailleurs que l?investissement et donc l?accumulation de capital physique semble ne pas être significativement réduit par cette volatilité. Cependant, avec l?avancé des méthodes techniques et la prise en compte des spécificités individuelles de certaines régions a conduit à la remise en cause de cette conclusion (Cavalcanti et al. 2011). Van der ploeg et Poelhekke (2009) trouvent également que la volatilité des prix des matières premières accroit la volatilité du PIB par tête, ce qui freine finalement la croissance réelle.

Ayant pour objectif de devenir des économies émergentes dans un futur aussi proche que possible, il est nécessaire de s?éloigner progressivement de la production de rente pour rejoindre un sentier plus diversifié. Etant donné que la diversification est un processus long et complexe, Ceci nécessite sans aucun doute que les revenus issus du commerce international soient exploités de manière judicieuse pour amorcer un changement structurel. Ce dernier devra intervenir non seulement au sein des pouvoirs publics pour assurer une gestion efficiente, mais aussi au niveau des systèmes de production, des compétences et du savoir-faire des ressources productives.

Objectifs et intérêts de la recherche

L?objectif de cette recherche est d?étudier l?influence de la volatilité sur l?accumulation de capital en ASS. Pour y arriver, on considère les deux variantes principales du stock de capital, à savoir humaine et physique. Ainsi les objectifs intermédiaires se construisent autour des réponses aux deux questions subsidiaires suivantes :

- Quel est l?effet de la volatilité sur l?accumulation du capital physique dans les économies subsahariennes ?

- Quel est l?effet de la volatilité sur l?accumulation du capital humain dans les économies subsahariennes ?

L?intérêt de ce travail se résume en trois points essentiels :

Premièrement, vérifier les conclusions qui jusque-là ont été répertoriées dans la littérature, notamment celle de Cavalcanti et al. (2011). Plus précisément, ils affirment que la volatilité constitue un frein à l?accumulation de capital humain et physique dans les pays fortement exportateurs de matières premières. En outre, notre étude qui se déroule dans le contexte spécifique des économies subsahariennes apporte un plus à l?analyse.

Deuxièmement, compléter, aussi peu soit-il, la littérature empirique en ce qui concerne l?influence de la volatilité sur les facteurs de la croissance. En effet, pendant qu?il existe une multitude d?études traitant directement du lien volatilité-croissance, les travaux relatifs aux mécanismes de cette relation sont bien moins nombreux, surtout dans le cas du capital humain. Depuis le papier séminal de Blackburn et Galindev (2003), on note quand même quelques avancées majeures.

Troisièmement et pour finir, proposer des mesures adéquates de politiques économiques. Ces mesures sont d?autant plus importantes pour les économies subsahariennes que la volatilité est grandement exogène. Les politiques qui jusque-là ont été mises en oeuvre n?ont pas eu la valeur ajoutée attendue pour la réalisation des OMD. On pourra donc déterminer ce qui doit être fait aussi bien au niveau du marché comme du secteur public, mais aussi sur le plan national comme sur le plan de la coopération. Ceci permettra alors de pouvoir assurer la croissance du stock de capital et par conséquent la soutenabilité de la croissance économique.

Avant la mise en oeuvre du travail, il est essentiel de s?inspirer de toutes les avancées de littérature sur la question.

Revue de la littérature

Au cours des dernières décennies, contrairement à aux croyances conservatrices, les économistes ont commencé à combiné la théorie des fluctuations à celle de la croissance, postulant que ces fluctuations pourraient avoir des effets de long terme sur les variables économiques (Nelson et Plosser, 1982 ; Kydland et Prescott, 1982). En effet, de manière

théorique, plusieurs raisons permettent de penser que la volatilité a des effets positifs ou négatifs sur l?accumulation de capital, et donc sur la croissance.

D?un côté, Black (1987) a affirmer que les pays peuvent avoir le choix entre un haut niveau de volatilité et des rendements anticipés élevés issues des industries, mais aussi une faible volatilité accompagnée de rendements minimums. Dans un tel monde, l?aversion au risque des acteurs d?une économie détermineront donc si le pays concerné doit être doté d?un fort taux moyen d?investissement et donc de croissance avec une volatilité accrue, ou d?un niveau d?investissement plus faibles accompagné d?une croissance stable. Un autre argument en faveur du lien positif entre volatilité et croissance est l?épargne de précaution (Mirman, 1971). En effet, S'il y a un motif de précaution à l'épargne, une plus grande volatilité devrait conduire à un taux plus élevé d'épargne, et donc un taux d'investissement en capital physique et humain plus élevé. Une fois de plus, dans la mesure où l?accroissement du stock de capital conduit à une croissance plus forte, on devrait observer une relation positive entre la croissance et la volatilité.

Cependant, les théories en faveur d?une liaison négative sont également robustes. S?il y a irréversibilité dans l'investissement, alors une volatilité accrue peut entraîner une baisse des investissements (Bernanke, 1983; Pindyck, 1991). Ramey et Ramey (1991) soutiennent que si les entreprises doivent choisir leurs technologies de production à l? avance (ce qui est le cas pour pouvoir respecter les carnets de commande), alors la volatilité peut entraîner une baisse de la production moyenne parce que les entreprises devront produire à des niveaux sousoptimaux ex-post. Si la baisse de la production actuelle affecte l'accumulation des ressources, la croissance est négativement touchée.

Le point de départ de La littérature empirique renvoi aux travaux de Ramey et Ramey (1995) et s?inscrivent pour la plus part dans la continuité du lien négatif. En effet, les auteurs établissent que les pays caractérisés par une croissance volatile tendent à avoir un taux moyen de croissance plus faible. Ils étudient un panel de 92 pays sur la période 1962-1985 et trouvent une relation négative et statistiquement significative entre l?écart-type du taux de croissance annuel d?un pays et son taux de croissance moyen sur la même période. Le canal de transmission principal ici étant la dépense publique. L?investissement ici semble ne pas être profondément réduit par la volatilité. Le résultat précèdent est confirmé par Aizenman et Marion (1995, 1999), qui par ailleurs mettent en évidence l?existence d?une relation négative entre la volatilité et l?accumulation du capital physique. A contrario, Kormendi et Meguire

(1985) and Grier et Tullock (1989) avait trouvés plus tôt qu?un écart type élevé des taux de croissance s?accompagnait d?un taux moyen de croissance élevé ; par ailleurs, Gavin et Hausmann (1995) corrobore cette conclusion à l?aide de mesures alternatives de volatilité.

Bleaney and Greenaway (2001), estimant un panel de 14 pays d?Afrique sub-saharienne sur la période 1980-1995 trouve que la croissance est négativement affectée par la volatilité des termes de l?échange et l?investissement par la volatilité du taux de change. Aghion et Al. (2009) utilisent également un panel dynamique de 83 pays de 1960 à 2000 ; ils montrent qu?un niveau de volatilité élevé du taux de change peut freiner la croissance, en particulier dans les pays où le marché des capitaux est peu développé. Blattman et al. (2007), toujours dans un panel de 35 pays fortement dépendants des exportations de matières premières et s?étalant sur la période 1870-1939, font ressortir l?influence défavorable de la volatilité sur le niveau des investissements directs étrangers et par conséquent sur la croissance.

Van der Ploeg et Poelhekke (2009)12 démontrent que la volatilité des prix des matières premières crée une forte volatilité de la croissance du Pib/hab. dans les pays fortement dépendants. L?étude porte sur un panel de 62 pays et concerne la période 1970 - 2003. Il en résulte des incertitudes sur la croissance prévisionnelle qui engendrent alors un effet nocif et important sur l?équilibre de la croissance proprement dite, et constitue à ce niveau la « malédiction des ressources naturelles ». Considérant par suite que la volatilité des prix est à l? origine de tout cet enchainement, Cavalcanti et Al (2011) décident d?en approfondir l?étude. Les prix sont saisis ici à travers une construction adaptée du terme de l?échange13 entre 1970 et 2007 pour 118 pays. En conclusion, la volatilité freine l?équilibre de la croissance bien que l?accroissement du terme de l?échange ait un effet positif. En prenant en compte ces deux effets de manière simultanée, il en ressort que l?effet total est négatif. Ce résultat se rapproche de celui de Van der Ploeg et Poelhekke. Les auteurs poussent l?analyse en essayant de déterminer les canaux de transmission ; ils en déduisent que l?influence de la volatilité est nocive pour l?accumulation du capital physique et humain, bien qu?elle n?affecte pas la productivité totale des facteurs.

Les résultats précédent sont très saisissant, et théoriquement semblables à ceux de Van der ploeg et poelhekke. Cependant, certains économistes pensent que la relation négative

12 Egalement dans Van der Ploeg (2010).

13 Empruntée notamment à Spatafora et Tytell (2009)

entre croissance et volatilité des prix n?est robuste que si l?on omet de considérer certains facteurs essentiels comme la structure de la croissance et la qualité des institutions.

Arezki et Gyfalson (2011) étudient donc les effets de cette volatilité sur la croissance sans tenir compte du produit issu de l?exploitation des ressources naturelles, tout en scindant les pays en deux groupes suivant un index d?efficacité des institutions. Ils se basent sur le score politique combiné de Marshall et Jaggers (2009)14. Pour un panel de 158 pays sur la période 1970-2007, ils concluent que l?accroissement de la volatilité a un effet significatif et largement positif sur la croissance dans les pays démocratiques, mais non significatif dans les pays autocratiques ; ce qui fait ressortir le rôle des institutions. Le canal ici est l?épargne nationale nette. En effet, en situation démocratiques, les périodes de forte volatilité se traduisent par un comportement d?épargne lorsque le niveau des prix le permet pour ensuite le réinvestir lorsque les recettes de l?état sont sapées par la baisse des prix ; ce qui n?est pas le cas dans un régime autocratique. Il s?en suit un accroissement du stock de capital physique et humain.

Finalement, on constate que la grande majorité des travaux empirique sur le problème de la volatilité se sont concentrés sur son effet sur la croissance à travers l?accumulation de capital physique. L?étude de l?influence sur le stock de capital humain a été négligée. Ceci est d?autant plus compréhensible que l?accumulation de capital humain est difficilement saisissable, donc imposait plusieurs difficultés quant à sa mesure précise. Quand bien même on pouvait le mesurer, il subsistait des manquements énormes en terme de données, qui ont bien évidement été complétées avec le temps.

Pour répondre à cette préoccupation, Notons tout d?abord la contribution de Flug et al. (1999) qui entreprennent des investigations sur ce lien. Les auteurs déballent tout d?abord un corpus théorique supplémentaire sur l?ensemble des différences entre capital physique et humain qui font que ce dernier puisse également être affecté par la volatilité ; ceci de manière négative et plus violente même que le stock de capital physique. Ensuite, une étude en données de panel sur la période 1970-1992 permet de confirmer que la volatilité du taux d?emploi15 exerce une influence significativement négative sur l?enrôlement secondaire ; ce

14 C?est un indice qui mesure le niveau de démocratie dans un pays en se basant sur certains critères prédéfinis et l?interrogation des experts. Il est repartit sur une échelle de 0 à 10 et permet de classer les pays suivant l?importance du régime politique qui prévaut : démocratique ou autocratique.

15 Approximée par la volatilité du revenu (PIB) vu la non disponibilité des taux d?emploi par pays

résultat est principalement valable dans les économies en développement, tandis que la volatilité du revenu affecte positivement le capital humain dans les pays développés.

L?étude analytique de la relation volatilité-accumulation de capital humain commence effectivement avec le modèle de Blackburn et Galindev (2003). Ce modèle fait suite au débat concernant le rôle du mode d?apprentissage dans cette relation. En effet, certains théoriciens pensent que si le changement technologique est le résultat d?un apprentissage ciblé (interne) par des actions délibérées qui se substituent à des activités de production, la volatilité a un effet positif sur l?accumulation de capital humain en réduisant le « coût d'opportunité " de détourner les ressources des activités de production vers l?accroissement de son capital humain (Aghion et Saint-Paul, 1998). D?un autre côté, l'évolution technologique peut être due à un apprentissage hasardeux (externe) à travers des actions non intentionnelles qui sont complémentaires à la formation de capital humain : C?est le « Learning by doing ". Dans ce cas, la volatilité a un impact négatif sur l?accumulation du capital humain en réduisant l'emploi, qui constitue le facteur principal par lequel l'expertise, les connaissances et les compétences sont acquises et diffusées (Martin et Rogers, 1997 et 2000).

Ainsi, Blackburn et Galindev (2003) construisent un modèle de croissance endogène prenant en compte les deux modes d?apprentissage. Les auteurs posent qu?il n?y à priori pas de raison fondamental qui permette de supposer que cette relation doive absolument être d?un signe particulier, en fonction du mode d?accumulation (intentionnelle ou pas). Egalement, il n?y a pas de raison de supposer que l?accumulation du capital humain provient d?un seul mode d?apprentissage sans que l?autre ne soit pris en compte. En conclusion, ils trouvent des résultats déjà mis en exergue par Aghion et Saint-Paul (1998) : la volatilité du PIB affecte positivement l?accumulation du capital humain à cause du fait que durant les récessions, le chômage et la faiblesse des salaires contribuent à baisser le coût d?opportunité d?allouer plus de temps à l?apprentissage qui est bien entendu interne. A partir de ce modèle, plusieurs autres ont été mis en oeuvre, prenant chaque fois en compte des caractéristiques différentes. On a par exemple celui de Varvarigos (2008) pour saisir la sphère monétaire et donc la volatilité de l?inflation. Ce dernier arrive également à la conclusion que la volatilité affecte positivement la croissance, mais cette fois si via une épargne de précaution indirecte qui induit une augmentation des avoirs en encaisses réelles ; ce qui réduit ainsi les coûts des transactions liées à la consommation. A partir de là, comme les firmes sont confrontés à la possibilité d?une plus grande disponibilité de revenus disponible issue de la production, ils accroissent les inputs, donc l?emploi et finalement le capital humain. Ce résultat est en contradiction avec

ceux trouvé plus tôt par Blackburn et Pelloni (2005), qui en saisissant également la sphère monétaire avait ressortis une relation négative.

Un modèle plus récent de Blackburn et Varvarigos (2008) étudie la relation entre la croissance et la volatilité dans un modèle d?équilibre général dynamique où cette croissance arrive de manière endogène à travers l?accumulation du capital humain. Les résultats du modèle semblent finalement contredire les conclusions de la littérature existante : premièrement, les auteurs montrent que les allocations optimales de temps de travail et d'apprentissage sont tous deux pros cycliques. De ce point la volatilité a des effets ambigu sur l?accumulation du capital humain, puisse que les réponses du temps de travail et d?apprentissage sont symétriques. Cependant, cette conclusion n?est pas systématique. Ils identifient alors Deuxièmement un paramètre de préférence (autre que le coefficient relatif d?aversion au risque mais qui peut être considérer comme tel) qui est essentiel dans la détermination du signe du lien. Troisièmement, ils affirment que la corrélation entre volatilité et accumulation du capital humain peut être soit positive soit négative en fonction de ce paramètre de préférence.

Checchi et García-Peñalosa (2004) mènent l?étude sur la période 1960-1995 pour un panel de 111 pays avec des données quinquennales ; ils trouvent également que la volatilité du PIB est liée à un faible niveau moyen total de scolarisation. Précédemment, ils obtiennent le même résultat dans le cadre d?un modèle de croissance ou le niveau moyen de scolarisation dépend du risque sur la production agrégée. Approfondissant aussi bien de manière théorique qu?empirique leurs travaux, Vandewege et Heylen (2005) concluent que les résultats de ces derniers ne sont pas robustes. Un canal important de l?effet de la volatilité sur l?accumulation du capital humain semble être son impact défavorable sur les dépenses publiques d?éducation. En effet, contrôlant l?effet de la dépense publique d?éducation dans toutes leurs régressions, il apparait que l?influence de la volatilité (mesurée de manière invariante dans le temps) change de signe, c?est-à-dire devient positive. En utilisant une mesure de volatilité temporellement variable, son effet sur le capital humain devient également positif. Ce résultat est confirmé plus tard par Kedir et Bani (2012). Ces derniers utilisent des données de panel pour 100 pays en développement d?Asie, d?Amérique latine et d?Afrique couvrant la période 1970-2009 ; Les auteurs concluent que la volatilité est néfaste à la croissance, mais le terme interactif entre volatilité et éducation exerce un effet significativement positif. L?accumulation du capital humain semble donc être le mécanisme par lequel la volatilité impacte positivement la croissance.

Cavalcanti et al. (2012) s?intéressent également à la relation volatilité accumulation du capital humain dans le contexte d?un panel de 118 pays d?Afrique subsaharienne, d?Europe et d?Asie sur la période 1970-2007. Les résultats de cette étude montrent que la volatilité du terme de l?échange des matières premières exerce un effet négatif et significatif sur l?accumulation de capital humain. En testant la robustesse de ces résultats aves des méthodes d?estimations autres que la méthode généralisé des moments (Blundell et bond, 1998), le résultat devient mitigé. Pendant que certaines méthodes confirment les résultats négatifs, d?autres produisent des chiffres non significatifs.

A partir des variantes analytiques et empirique qu?on vient de passer en revue, il est dès lors aisé de choisir un ancrage pour la suite de notre étude.

Hypothèses

A partir des différentes conclusions obtenues et prenant en compte les spécificités des économies subsahariennes, on élabore nos hypothèses de travail comme il suit :

· H1 : La volatilité influence négativement l?accumulation du capital physique en Afrique subsaharienne

· H2 : La volatilité freine la croissance du stock de capital humain dans les économies subsahariennes.

Méthodologie

Pour mener à bien ce travail, nous allons tour à tour utiliser plusieurs ancrages théoriques dont la pertinence est grandement reconnue dans la littérature. Premièrement, l?analyse de l?influence de la volatilité sur l?accumulation du capital sera construite de manière globale autour de la théorie de la maximisation de l?utilité inter temporelle en situation d?incertitude. Il s?agit ici d?étudier la décision d?investissement (en capital humain ou physique) des agents économiques lorsque ceux-ci font face à l?inexactitude des profits et revenus futurs. Initialement élaborée par Savage (1954), elle est grandement utiliser en sciences sociales. Elle connait ensuite certaines améliorations suite à la critique due au paradoxe d?Allais pour devenir plus générale, notamment avec Gul (1991) ; et est alors utilisée par Aizenman et Marion (1995) pour étudier l?impact de la volatilité sur la formation brute de capital fixe. A cette théorie générale, on ajoute la théorie de l?irréversibilité des investissements (pindyck, 1988 ; Dixit et Pindyck, 1994) particulièrement pour l?étude sur le capital physique : il s?agit de savoir comment les individus prennent leurs décisions d?investissement face à l?incertitude

et la présence de coûts d?ajustement élevés. Enfin, on tiendra compte des spécificités du mode d?apprentissage (interne ou Learning by doing) pour l?étude sur le capital humain (Blackburn et Galindev, 2003) : ici, on examine comment la volatilité affecte la décision d?investir en capital humain lorsque l?apprentissage est majoritairement interne ou externe ; Notons également que le rôle de l?état sera mis à nu, lui aussi faisant face à l?incertitude ambiante.

L?étude est faite sur la période allant de 1980 à 2010. On a choisi 1816 pays d?Afrique subsaharienne sur la base de la disponibilité des données, mais aussi du degré de volatilité macroéconomique noté dans la littérature empirique. La plupart des données pour ces derniers étant disponible, le panel reste néanmoins non cylindré. Enfin, on considère 4 indices de volatilité macroéconomique, à savoir la volatilité du revenu (PIB), celle du terme de l?échange (TDE), celle du taux de change effectif réel (TCER), et celle du taux d?inflation. Ils sont calculés de deux manières : premièrement à l?aide de l?estimation de la variance d?un modèle à hétéroscédasticité conditionnelle GARCH (1,1), ensuite l?écart-type simple des données quinquennales.

Sources de données et variables

Les variables utilisées dans cette étude ont été obtenues ainsi qu?il suit : le stock de capital physique est calculé sous la base de la méthode de l?inventaire permanent à partir des données de la PWT 7.1 de Heston et al. (2012) ; Le stock de capital humain est issu de Barro et Lee (2010) ; enfin, le reste de données proviennent du WDI 2012.

Plan de travail

La suite du travail se déroule selon un plan dynamique ainsi qu?il suit : dans la première partie, nous étudions l?influence des indices de volatilité choisis sur l?accumulation de capital physique. Ensuite, la seconde partie s?intéresse à l?impact de cette volatilité sur l?évolution du stock de capital humain.

16 Ces pays sont notamment le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Cote d'Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Soudan, le Togo et la Zambie.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault