WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Volatilité et accumulation du capital dans les économies subsahariennes

( Télécharger le fichier original )
par Arthur CHOPKENG AWOUNANG
Université de Yaoundé II - Nouveau Programme de Troisième Cycle Inter universitaire (NPTCI ) - Diplôme d'études approfondies (DEA ) en sciences économiques 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE I : ECLAIRAGE THEORIQUE DES PRINCIPES DE
MAXIMISATION DE L?UTILITE INTERTEMPORELLE

Introduction

L?influence de la volatilité sur l?accumulation du capital physique est un sujet de grand débat, aussi bien du point de vue théorique qu?analytique. Les travaux répertoriés ont fait ressortir un grand nombre de mécanismes relatifs à cette relation, bien sûr sous des postulats bien définis concernant par exemple l?aversion au risque des agents économiques ou les coüts d?ajustement (Caballero, 1991 ; Abel et Eberly, 1999 ; Bloom, 2007). Certains de ces mécanismes ont un effet positif, tandis que d?autres semblent agir de manière néfaste. De facto, l?effet total est a priori ambigu. D?un côté, la convexité de la fonction de profit assure que l?accroissement de la volatilité se traduise par l?augmentation de l?espérance de gains, et donc des incitations à investir (Abel, 1983) ; de l?autre, prenant en compte le caractère irréversible des investissements (Pindyck, 1989) dans le cadre du modèle néoclassique standard, puis celui plus général de l?aversion à la déception, on démontre que les investisseurs ont tendance à reporter leurs projets en situation de volatilité pour attendre des informations supplémentaires (Aizenman et Marion, 1999) . Ils évitent ainsi les coûts d?ajustement liés à une situation ex post défavorable. L?effet total dépend de l?intensité et du réalisme des différents postulats en fonction de la zone d?étude. Il est donc essentiel de balayer dans le détail les avancées conceptuelles majeures afin d?en dégager l?ancrage théorique le plus robuste pour le contexte subsaharien. Enfin, eu égard à l?importance du capital physique - encore faible - pour le développement de ces économies, cet exercice semble d?autant plus approprié à l?obtention de politiques économiques adéquates.

Ce chapitre, se poursuit donc comme il suit : dans une première section, nous présenterons les approches basées sur le modèle standard de maximisation de l?utilité espérée, puis dans la section suivante, l?extension des résultats obtenus dans le cadre plus général de la théorie de l?aversion à la déception.

SECTION I : Les approches basées sur la théorie standard de maximisation de l'utilitéespérée (Savage, 1954) : la décision d'investissement en situation d'incertitude

La littérature part du principe que la volatilité crée une situation contraignante d?incertitude pour les investisseurs. Pris dans l?ensemble, cependant, les prédictions théoriques sont ambiguës. Selon leurs hypothèses sous-jacentes, certaines approches prédisent une relation positive, tandis que d'autres lui donnent un signe négatif.

1.1- Effet mitigé de la volatilité sur l'accumulation de capital physique : Analyse microéconomique

L?analyse microéconomique révèle deux mécanismes majeurs qui s?opposent : l?effet positif du à la convexité de la fonction de profit, et l?effet défavorable issu de l?hypothèse d?irréversibilité des investissements.

1.1.1- convexité de la fonction de profit VS irréversibilité

1.1.1.1- L'effet positif du à la convexité de la fonction de profit

L'impact de la volatilité dans les modèles standard d?investissement avec neutralité au risque des investisseurs dépend essentiellement de la relation entre le revenu marginal espéré du capital et la (les) variable (s) incertaine (s)-généralement le prix à la production ou le salaire réel. Considérons par exemple, le scénario familier des rendements constants, des firmes parfaitement concurrentielles dans lesquels le capital est le seul facteur fixe, tandis que d'autres facteurs de production (par exemple, le travail) peuvent être sans coûts ajustés en fonction de l'évolution des prix à la production. Les chocs de prix entrainent alors une modification de la technologie de production de l?entreprise, c?est-à-dire de sa force de travail, étant donné que c?est le seul facteur d?ajustement. Par suite, le revenu marginal du capital augmentera plus que proportionnellement (ou se réduira moins que proportionnellement) au prix de l?output. Dans ces conditions, la rentabilité marginale est une fonction convexe des prix à la production, et l'inégalité de Jensen implique alors qu?une incertitude de prix plus élevée augmente la rentabilité espérée du capital, augmentant ainsi le stock de capital désiré et donc les investissements (Hartman, 1972; Abel, 1983).

1.1.1.2- Le lien négatif issu de l'irréversibilité des investissements

Récemment, une part grandissante de la littérature théorique a déplacé le centre d?analyse sur les coûts d?ajustement induit par l?acquisition et l?installation du capital, en insistant sur la possibilité de report dans le futur et le caractère irréversible de la grande majorité des projets d'investissement fixes (Dixit et Pindyck, 1994)18. Cette caractéristique rend les coûts d?ajustement des investissements asymétriques, c?est-à-dire plus élevés pour des réductions de la quantité de capital que pour son accroissement. Ce qui crée sous des conditions appropriées

18 Son importance avait déjà été montrée par Pindyck (1988).

l?inaction des investisseurs, qui ne prennent la décision d?investir que lorsque la profitabilité espérée du capital dépasse un certain seuil.

Serven (1997) considère une entreprise face à la décision d?investir sur un projet s?étalant sur un horizon temporel de deux périodes. L?entreprise est neutre au risque, le projet est irréversible, son coût d?achat est Pk, et son rendement incertain dû à la volatilité du prix de l?output ou celle de la demande. Plus précisément, on postule que si le projet est mis en oeuvre à la période 0, son rendement à la fin de l?année est connu et égal à R0, mais il est incertain sur chacune des périodes à venir et égal à R. Les informations dont on dispose maintenant établissent à E0(R) la valeur espérée du rendement futur. La valeur présente des bénéfices anticipés est donc :

V0 = -Pk + [1/ (1+r)] R0 + [1/ (1+r)] 2?8i=0(1+r)-i E0(R) = -Pk + (1+r)-1[R0+ (1/r)E0(R)]

Ou r est le taux d?actualisation ou le taux de rendement réel de l'actif alternatif. L?application naïve du critère de la valeur actualisée nette (VAN) recommande la réalisation du projet si V0> 0, qui peut être réécrit sous la forme commode :

(R0-rPk) + [E0(R)-rPk]/r > 0 (1)

Notons que la dépréciation est absente, et rPk est le cotit d?utilisation du capital de Jorgenson (1963) du capital. Si les investissements étaient totalement réversibles, alors l'avenir n?aurait pas d?importance, et la décision optimale serait d'investir maintenant si et seulement si R0> rPk, c?est-à-dire si le rendement actuel excède le coût d?utilisation du capital. Ceci parce que la décision peut toujours être annulée à la prochaine période si les événements se révèlent défavorables.

Cependant, même si le critère de la VAN est vérifié ex-ante, l'entreprise peut regretter à posteriori d?avoir entrepris le projet. Cette situation peut se produire s?il y a une chance que R < rPk, de sorte qu'avec une faible probabilité le rendement futur sera en deltà du coût du capital. Dans ce cas, l'entreprise se trouverait engagée dans un projet non rentable. Lorsque cette possibilité existe, et l'entreprise peut reporter l'investissement pour apprendre davantage sur le rendement futur - peut-être par observation de la trajectoire de prix à la production ou des déterminants de la demande -, la règle de décision proposée par (1) n'est pas correcte. La

raison en est qu'elle peut payer pour attendre plus d'informations avant de s?engager dans un investissement irréversible.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo