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Impact macroéconomique des fluctuations des prix des produits pétroliers au Burundi: une modélisation VAR (1980- 2009 )

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par Viateur NDUWIMANA
Université du Burundi - Licence en sciences économiques et administratives 2010
  

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I.2.5. L'intervention des pouvoirs publics dans la formation des prix

En principe, selon une justification Keynésienne, sur le marché libre, le jeu de l'offre et de la demande parvient à déterminer un prix et une quantité autour desquels gravitent des prix réels et des quantités réelles. Un certain nombre de facteurs externes peuvent rompre l'équilibre du marché et c'est à partir de là que se produisent les distorsions des prix. Parmi ces facteurs, nous pouvons citer l'Etat par ses interventions multiples et dont l'ampleur et l'intensité sont variables.

En remontant dans l'Histoire, avant la crise de 1929, l'action de l'Etat dans l'activité économique ne se limitait qu'à des situations graves. A partir de cette époque, les forces du marché sont devenues incapables d'enrayer les crises économiques et leurs conséquences sociales. C'est ainsi que les Etats du monde même ceux considérés comme plus libéraux tels que les Etats-Unis ont commencé à adopter de politiques interventionnistes sur les marchés pour corriger les imperfections de ces derniers.

Le champ nécessaire de l'intervention de l'Etat dans la vie économique dépend des doctrines prises comme référence. Même pour les libéraux, on reconnaît qu'il doit exister une intervention minimale de l'Etat compatible avec le fonctionnement de l'économie du marché. C'est d'ailleurs un des traits de la pensée libérale que d'avoir cherché à justifier l'étendue et l'intensité de cette intervention minimale, non par des arguments politiques mais à partir de l'analyse économique. Dans certains pays, cette politique interventionniste est devenue salutaire, pour d'autres, les pouvoirs publics ont abusé de leurs pouvoirs pour imposer des politiques inadaptées et mal pensées.

L'analyse néoclassique explique dans quels cas l'Etat peut intervenir dans le système des marchés :

· L'Etat doit veiller au respect des règles du jeu de l'économie du marché (loi de l'offre et de la demande) qui peuvent être remises en cause. Ainsi, la politique économique doit organiser le marché. La volonté de maintenir l'état de la concurrence pure et parfaite implique en particulier la création d'un corps de législation assurant le respect de règle de concurrence.

· l'Etat intervient aussi dans le cas des défaillances, de lacunes du marché. Il exerce alors sa fonction de suppléance du marché.

· l'Etat intervient dans la répartition des ressources puisqu'il est chargé de réaliser le grand optimum en mettant en oeuvre une certaine conception de la justice (allocations des ressources au sens de Pareto), ce qui se trouve même dans l'optique des néoclassiques.

· En bref, l'Etat remplit de multiples fonctions et MUSGRAVE a essayé de faire une classification présentant l'avantage de faire coïncider les principales fonctions du secteur public, avec les données bien définies de l'analyse économique. L'auteur a ainsi attribué à l'Etat trois fonctions qui sont interdépendantes à savoir :

· Fonction d'allocation permettant de promouvoir une allocation optimale des ressources économiques rares afin d'en tirer le meilleur parti pour le bien être de la collectivité.

· Fonction redistributive pour promouvoir la distribution équitable du bien-être, en termes plus concrets des richesses économiques ou du revenu et de la fortune, entre les individus, les régions ou les générations.

· Fonction de stabilisation en vue de promouvoir l'équilibre macro-économique en stabilisant les fluctuations de la croissance économique.

Cette intervention peut se présenter sous trois formes :

a) Action directe sur les prix

Dans les périodes de forte pression inflationniste, les gouvernements peuvent recourir au blocage des prix ; c'est-à-dire que les prix sont maintenus autoritairement à un certain plafond.

· Les vendeurs peuvent être autorisés à établir leurs prix en appliquant des normes imposées par l'Etat ;

· L'Etat peut également imposer un régime de liberté contrôlée. C'est-à-dire que les professionnels déposent leurs barèmes des prix aux services officiels de contrôle et le gouvernement dispose d'un certain délai pour s'opposer à l'application du nouveau barème pour obliger l'entreprise à le réviser ;

· L'Etat peut également imposer un régime de prix en liberté surveillée. C'est-à-dire que les professionnels déposent leur barème de prix qui est immédiatement appliqué. Les services officiels l'utilisent uniquement dans leurs opérations de surveillance.

Les objectifs d'une politique d'intervention directe sur les prix peuvent viser notamment :

- la stabilisation des cours de certains produits pour la garantie d'un revenu minimum au producteur ;

- l'Etat peut se porter acquéreur en période d'excédent et financer les stocks pour soutenir les cours.

Les graphiques suivants montrent l'intervention directe de l'Etat sur les prix pendant les périodes d'excédent et de pénurie de la production.

Figure 1 : Action directe de l'Etat sur les prix en période d'excédent de la production.

P1

Pe

Prix

Offre (S)

Demande (D)

0 Q0 Qéq. Q1 Quantité

Source : CHARPY, J., La politique des prix, CALMANN-LEVY, p.266.

Pendant cette période d'excédent, l'Etat va acheter la quantité d'équilibre diminué de la quantité au temps un, soit (Qe - Q1) pour maintenir le prix à l'équilibre. En période de pénurie, l'Etat peut alimenter l'offre en pesant sur les stocks.

Figure 2 : Action directe de l'Etat sur les prix en période de pénurie de la production

Prix

Offre (S)

Offre (S)

P1

Pe

Demande (D)

0 Q1 Qéq. Quantité

Source : CHARPY, J., op. cit., p.266.

Pendant cette période de pénurie, l'Etat va envisager de ramener les prix (P1) au prix d'équilibre (Pe). Il va donc mettre sur le marché la quantité Q1 - Qe.

Néanmoins, cette intervention directe de l'Etat sur les prix est soumise à de sévères critiques. Il est souvent accusé d'avoir un caractère bureaucratique, sclérosant et illusoire, tant par les entreprises qui y sont soumises que par les économistes et les gouvernements qui persistent à faire confiance exclusivement aux techniques de régulation globale du marché (CHARPY.J., 1973).

a) Action indirecte sur les prix

Les pouvoirs publics, au lieu d'agir directement sur les prix, tentent d'influer sur l'offre et/ou sur la demande qui sont les déterminants des prix. Les objectifs d'une telle politique des prix sont très divers comme entre autre l'objectif de stabiliser les cours de certains produits pour garantir le revenu minimum aux producteurs.

b) Intervention par l'impôt ou la subvention

L'Etat peut lever l'impôt sur les ventes ou introduire une subvention sur les achats afin de modifier les conditions d'équilibre ou pour restreindre les importations pouvant concurrencer les produits locaux.

c) Le régime du taux de marque

Les pouvoirs publics peuvent appliquer un régime de taux de marque dans la fixation des prix. Le taux de marque signifie tout simplement une marge bénéficiaire.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld