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Analyse pragmatique du discours de Barack H. Obama à  Accra. Approche énonciative

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par Rigobert MUKENDI
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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0. INTRODUCTION

1. ETAT DE LA QUESTION

La recherche que nous présentons porte sur l'analyse pragmatique du discours de Barack Hussein Obama devant le Parlement ghanéen lors de sa conférence de presse à Cape Coast à Accra le 11 juillet 2009. Nous en abordons l'approche énonciative.

Dès l'aube du XXIème siècle, des événements presque inédits ont fait leur apparition dans le monde et ont affecté l'élan de la planète toute entière. Parmi ces événements, il y en a qui, positivement ou négativement, ont marqué ce siècle débutant. Parmi ceux-ci, l'on peut citer le réchauffement climatique qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive et a mobilisé cent nonante deux Etats à Copenhague au Danemark au mois décembre dernier. Un autre événement c'est la découverte de la possibilité de vie sur la planète Mars. Mais il y a un troisième qui, à lui seul, constitue une légende. C'est l'élection d'un noir américain à la tête des Etats-Unis. Une donne qui a réussi à casser la baraque et à changer toute la philosophie des Américains.

Cependant, depuis 1789, année de l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, aucun noir n'a bénéficié de la confiance des américains comme Obama. L'accession à ce poste devant obéir à ce que les américains appellent la « loi non écrite » W.A.S.P. (white, anglo-saxon and protestant) ; ce qui veut dire que l'on ne peut accéder à la Maison blanche que si l'on remplit ces trois conditions : être blanc, d'origine anglo-saxonne et de confession religieuse protestante.

C'est pour cette raison que l'on justifie l'assassinat de l'ancien Président John Kennedy qui répondait aux trois premiers critères, mais péchait au dernier ; étant donné qu'il était de confession catholique. Toutefois, ce schéma préfabriqué impérialement n'est pas resté sacro-saint, intouchable, irréversible.

Pour preuve, la cour suprême, bien qu'elle constitue le sommet du pouvoir aux Etats-Unis, elle ne compte aucun juge de confession protestante. Seulement, six catholiques (John Roberts, Samuel Alito, Antony Kennedy, Soria Sotomayor, Clarence Thomas et Antorium Scalia), et trois juifs (Ruth Bader Ginsburg, Stephen Breyer et Mrs Elena Kagan). Cette dernière est une brillante juriste new-yorkaise ; doyenne, depuis de longues années, de la faculté de droit à l'Université de Harvard. Elena Kagan, 50 ans, a été choisie par Barack Obama, le 11 mai dernier pour remplacer l'un des neuf juges de la cour suprême.1(*) Et l'arrivée de Barack Hussein Obama à la tête des Etats-Unis le 4 novembre 2008 a, sans détours, changé la donne politique sur l'échiquier mondial et froissé certaines sensibilités racistes et narcissiques des Américains.

Investi effectivement au pouvoir le vingtième jour du mois de janvier 2009, Barack Obama a entamé des tournées dans le monde. Sous ce registre, l'on peut compter plus d'un voyage effectué par le locataire de la Maison blanche. Et celui qui nous intéresse est celui qui, à la fin d'un périple qu'il a effectué successivement à Moscou et à Rome, l'a amené  au continent de ses aïeux, le 11 juillet 2009. Et c'est pour la première fois qu'il arrive en Afrique subsaharienne. Le cap est jeté sur le Ghana. Pendant près d'une heure, Barack Obama s'adresse aux ghanéens par le biais de leur Parlement.

Son discours est apprécié de tous et suscite des réactions et des commentaires dans presque tous les salons politiques du monde en général et ceux de l'Afrique en particulier. Un parler simple et direct, un message sain et clair, immédiatement compréhensible de l'auditeur moyen : la recette Obama fonctionne d'autant mieux qu'il ne viendrait à personne l'idée de mettre en doute la sincérité de celui qui est aussi un fils du continent africain.

Après ce regard panoramique recensant les événements qui ont fait leur invasion dans le monde, nous pouvons questionner certaines recherches pouvant nous apporter des détails à propos de notre sujet de recherche et éclairé notre lanterne. Ceci étant, nous nous rangeons derrière Drei2(*) pour dégager quatre postures sociologiques qui se dégagent lorsque l'on est en face de l'objet « discours politique ». La première, structurale, est centrée sur la notion de champ politique et recense les illusions fondatrices de ce champ. Le discours politique, entendu comme genre, est une simple variation à partir de ces illusions. La deuxième posture, attentive aux rapports de force internes au champ politique et aux stratégies des acteurs, met en relation les positions occupées et les discours produits. La troisième, quant à elle, étudie la façon dont des formes alternatives de grandeur peuvent faire l'objet d'importations réussies dans le champ. La quatrième, enfin, se mobilise autour de la saisie de sens que renferme un discours politique dans la contextualité de son déploiement.

Dans la pratique internationale, il est reconnu aux Etats, la possibilité de s'adresser, à travers leurs représentants, à l'ensemble de la société-monde au cours de certaines cérémonies spéciales. C'est le cas, par exemple, des sessions de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui s'offrent, chaque année, une sorte de tribune d'expression au profit des Chefs d'Etats et des Gouvernements pour partager les idées et réfléchir, préventivement, sur des préoccupations aussi bien planétaires que nationales en vue de la concorde internationale des Etats. Il en est de même des sommets qui réunissent plusieurs Etats pour débattre des sujets qui inquiètent et peuvent compromettre la quiétude de toute la planète ; tel est le cas du sommet tenu à Copenhague en décembre dernier ; ou tout au moins de quelques Etats en confédération.3(*)

Le discours de Barack Obama devant le Parlement ghanéen n'entre pas dans cette catégorie. Il peut être classé dans la rubrique de la possibilité reconnue aux Etats de s'exprimer à travers leurs représentants à l'ensemble de la société-monde au cours de certaines cérémonies spéciales, ou à une frange bien déterminée des personnes.

Et la deuxième posture discursive, selon Drei, nous sert de lanterne quand elle s'énonce comme celle attentive aux rapports de force internes au champ politique et aux stratégies des acteurs, mettant ainsi en relation les positions occupées et les discours produits.

* 1 LIONNET C., « Etats-Unis : Où sont passés les wasp ? » in Jeune Afrique n° 2575 du 16 au 22 mai 2010.

* 2 DREI, R., Les postures d'analyse discursive, éd. Langues vivantes, Paris, 1987, p. 31.

* 3 En droit constitutionnel, la confédération est une association des Etats ayant délégué une certaine parcelle de pouvoir aux organes communs et établis par eux-mêmes. Cependant, ces Etats demeurent indépendants les uns envers les autres.

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