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Méthodes de prévention des risques dues aux éboulements des roches dans les mines souterraines

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par Héritier NDAMINYAA CHANGWI
Université officielle de Bukavu - Graduat 2012
  

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II.2.2 L'endommagement des massifs rocheux

S'il est difficile de déterminer le seuil exact d'endommagement de la roche intacte, cela est d'autant plus vrai à l'échelle du massif rocheux. Le massif rocheux présente de façon inhérente une grande quantité d'imperfections qui peuvent être considérées comme de l'endommagement. Ainsi, les familles de diaclases, les diaclases aléatoires, les hétérogénéités du massif affectent de manière importante son comportement mécanique et sa résistance. L'importance de ces imperfections relègue généralement au second plan l'influence des imperfections microscopiques quantifiables à petite échelle lors des essais courants en laboratoire. Pour déterminer l'influence de ces imperfections mégascopiques, plusieurs approches peuvent être utilisées.

Les propriétés mécaniques du massif rocheux (telles que le module de déformation et la résistance en compression uniaxiale) sont alors réduites selon la valeur de la cote de la classification géomécanique. Plusieurs auteurs ont proposé différentes relations exprimant la réduction du module de déformation et de la résistance.

Pour le module de déformation, mentionnons la relation définie par Nicholson et Bieniawski (1990):

où Em est le module de déformation à l'échelle du massif (<<endommagé»), E est le module de déformation obtenu en laboratoire (<<non endommagé»).

Pour la résistance, mentionnons la relation proposée par Hoek et Brown (1988):

où ócm est la résistance en compression uniaxiale du massif rocheux (<<endommagé>>) et óc est la résistance en compression uniaxiale obtenue en laboratoire (<<non endommagé>>).

1°) Initiation de l'endommagement.

Les roches sont usuellement faites de minéraux différents dont les cristaux sont cimentés ensembles pour former la matrice. Parce que chaque minéral a un comportement mécanique différent et une résistance différente, il peut être difficile de définir précisément un niveau de chargement spécifique où la fissuration débute réellement dans un échantillon de roche. On peut alors se poser la question de savoir si l'on peut considérer cette activité limitée comme un signe d'endommagement.

D'un point de vue de l'ingénieur en mécanique des roches, le niveau de chargement associé à l'initiation de l'endommagement doit présenter une incidence significative sur le comportement mécanique du matériau.

Pour répondre partiellement à cette question, il faut rappeler en premier lieu que la plupart des

roches ont des propriétés mécaniques qui sont dépendantes du taux de chargement. Ceci est au fait qu'une fois initiées, les fissures ont tendance à se propager à une vélocité critique, et que

cela peut jouer un rôle important dans la rupture du matériau. C'est pourquoi il a été observé que la résistance ultime diminue avec le temps, ou diminue à des taux de déformation inférieurs.

2°) Sources d'endommagement

Pour les massifs rocheux, il est possible de distinguer essentiellement trois grandes sources d'endommagement, soit l'endommagement lié à la formation du massif, celui causé par les contraintes générées par la création d'ouverture et celui causé par la méthode de percement.

a. Endommagement inhérent

Avec les géomatériaux, il est important de faire la distinction entre les imperfections inhérentes et l'endommagement. Les roches (et par extension les massifs rocheux) sont issues, lors de la formation de la Terre, d'un processus <<chaotique>>, c'est à dire sans contrôle de qualité. Elles diffèrent donc des autres matériaux utilisés en ingénierie en ce sens qu'elles peuvent présenter une grande quantité d'imperfections dont l'origine peu remonter à sa formation ou à des transformations au cours des ères géologiques. De plus, ces imperfections ne sont pas constantes et peuvent varier de façon importante sur de faibles distances. Si ce phénomène est vrai à l'échelle de la roche, il est d'autant plus important à l'échelle du massif rocheux.

Ces imperfections liées à la formation de la roche peuvent être toutefois considérées comme de l'endommagement, bien qu'elles ne résultent pas d'un changement de conditions ou d'efforts (chargement) imposés subséquemment à la roche. Par ailleurs, au cours des ères géologiques, plusieurs phénomènes géologiques auront également contribués à créer de l'endommagement aux roches et aux massifs rocheux. Parmi ces phénomènes, mentionnons la force de gravité qui agit sur le massif, les forces tectoniques liées aux mouvements des plaques continentales, et les activités volcaniques et tremblements de terre. Il semble impossible de distinguer les imperfections qui proviennent de la formation du massif, de l'endommagement qui s'est produit depuis sa formation. Ainsi, dans ce document, le terme <<endommagement inhérent>> sera utilisé

pour parler de l'endommagement du massif rocheux subi avant que les activités d'excavation n'aient débutées. On intègrera également dans l'endommagement inhérent l'influence possible des excavations à proximité.

b. Endommagement causé par la concentration de contraintes

A l'état naturel, un massif rocheux est soumis à un niveau de contraintes qui est le résultat des forces gravitationnelles et tectoniques. La force gravitationnelle qui est appliquée à un volume de roche à une profondeur donnée est causée par le poids des terres (sol et masse rocheuse) au-dessus de ce volume (voir mine souterraines).

Lorsqu'une excavation souterraine est créée, l'équilibre des forces en place est modifié en enlevant un volume de roche qui supportait la charge initiale. Suite à l'excavation, le massif rocheux à proximité de l'excavation subit un accroissement de charge qui est fonction essentiellement de la géométrie de l'ouverture et du comportement mécanique des matériaux composant le massif rocheux. Cet accroissement de charge (ou de contrainte) peut amener le massif rocheux à un état de contraintes qui dépasse son seuil d'endommagement ou même amener le massif à la rupture. Il peut donc en résulter un endommagement lié à ce surplus de charge à supporter.

L'accroissement de charge est usuellement maximum à la périphérie de l'excavation et décroît de manière exponentielle en s'éloignant de l'excavation. Pour un massif rocheux ayant un comportement mécanique élastique linéaire isotrope et homogène, la zone qui subit un accroissement de charge est limitée à une distance d'environ 3 à 5 fois le diamètre de l'excavation.

c. Endommagement causé par la méthode d'excavation.

Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour excaver le massif rocheux. Le choix d'une technique dépend de plusieurs facteurs tels que le type de roche à excaver, les coûts engendrés et l'utilisation future de l'excavation. Dans les mines en roches dures, la technique usuellement employée est l'excavation à l'aide d'explosifs.

La pression développée dans les trous de forages lors de la détonation peut dépasser 10 Gpa, soit de 30 à 500 fois la résistance de la roche. Cette pression génère alors une onde qui voyage à une vitesse de l'ordre de 3 à 5 km/s. Lorsque le front de l'onde frappe une surface libre, une contrainte en tension se développe et provoque la fragmentation. La pression des gaz générés aide également à ouvrir les fissures créées ainsi que celles déjà existantes. Les dommages aux parois occasionnés par le sautage peuvent être dus à des pressions excessives lors de la détonation, un fardeau trop grand, une séquence de sautage inadéquate ou une orientation défavorable du sautage par rapport aux discontinuités initiales.

En théorie, lorsque les trous adjacents à la paroi sont détonés en même temps (comme c'est usuellement le cas), la distance d'endommagement sera approximativement égale à la moitié de la distance de l'espacement.

La surface libre peut être le résultat d'un sautage précédent ou être le résultat d'une détonation avant t0. A t1 > t0 des ondes de compression générées par la détonation des trous traversent le massif rocheux. A t2 > t1 les ondes de compression ont rencontré des surfaces libres (la face libre et la face des trous) et des ondes de tension sont émises par la réflexion sur les faces libres. Ces ondes de tension brisent la roche dont la résistance en tension est beaucoup plus faible que celle en compression. A t3 > t2 la portion inférieure du massif traversée par les ondes de tension est brisée et éjectée, alors que la portion supérieure n'est que fracturée par ces ondes. Lorsque les ondes se rencontrent, la portion supérieure sera également éjectée .Les zones endommagées au dessus des trous peuvent soit être maintenues en place à cause des contraintes tangentielles qui s'exercent à la nouvelle paroi, ou soit s'effondrer également causant un bris hors profil.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon