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Les mots du sida à  Libreville: métaphores postcoloniales et hétérotopies

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par Yannick ALEKA ILOUGOU
Université Omar Bongo - Master 2012
  

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3) Le syndrome inventé pour décourager les amoureux : le Sida dans les années1990

Le syndrome inventé pour décourager les amoureux est une métaphore de la maladie du Sida qui est née dans le début des années 1990. Cette figure de style est un euphémisme aussi bien qu'une ironie. Nous avons trouvé cette représentation dans une bande dessinée intitulée Yannick Ndombi ou le choix de vivre 207 . Dans cette bande dessinée, l'auteur présente les différentes représentations qui sont attribuées au Sida dans le début des années 1990. Cette période est propre au moment ou l'itinéraire du Sida est à son stade exponentiel. C'est la période oü le Sida est entrain de prendre de l'autorité dans les consciences collectives et individuelles comme agent mortifère. C'est la période oü « chaque époque, chaque société est littéralement hantée par un certain type de maladie (...) et développe une certaine conception de l'étiologie208». Curieusement, les débuts de la prévention du Sida au Gabon sont des moments difficiles, qui ne sont rendu complexe que par la seule puissance des corollaires des représentations sociales que nous identifions dans ce propos, entre autre, comme les métaphores du Sida.

La prévention du Sida au Gabon s'est heurtée à cette grande nuit dans laquelle sommeille toutes les sociétés postcoloniales. Une nuit idéologique. Un sommeil qui s'effectue par la violence de l'imaginaire et du symbole. Dans le cas spécifique de la maladie du sida, les métaphores, et d'une certaine manière toutes les représentations sociales, sont cette grande nuit idéologique dans laquelle la maladie biomédicale est plongée au Gabon. Alors, le syndrome inventé pour décourager les amoureux, un euphémisme patent et notoire, est une ombre qui vise à dissimuler non plus seulement l'ignorance mais surtout la peur. Car, lorsque les génies de la « terre bénite » ont abandonné leurs enfants, la peur s'empare des consciences individuelles jusqu'à créer des fictions qui ont pour intention de rassurer par la force de l'euphémisme qui n'est autre qu'une violence de l'imaginaire. Plus simplement, l'expression syndrome inventé pour décourager les amoureux est un euphémisme qui vise à atténuer la peur que les populations ont vis-à-vis de la maladie du Sida. En ce sens que, l'Etat (et la biomédecine) n'a trouvé aucun remède contre le Sida et que le seul moyen qu'il préconise c'est des recommandations par le moyen de la prévention.

207 FARGAS, Yannick NDOMBI, ou le choix de vivre, Libreville, PNLS, 1991.

208 Francois LAPLANTINE, Anthropologie de la maladie, Paris, Editions Payot, 1992, p 117.

Dans la société de la grande nuit, où les espaces hétérotopiques sont les pourvoyeurs magistraux des représentations sociales de la maladie du Sida, le syndrome inventé pour décourager les amoureux est une expression qui vient illustrer le fait selon lequel la maladie « appréhendée comme hasard ou comme nécessité, comme innée ou accidentelle, (...) est toujours extérieure à l'individu lui-même.209" Le Sida est une devenu une ombre de la grande nuit. Cependant, cette maladie est biomédicalement réelle, donc est une maladie du « jour ", de la réalité. Dès que le sens est corrompu par les mots, les représentations sociales c'est-àdire les métaphores, la nuit s'installe et pervertie les faits réels en faits irréels ; des faits de la grande nuit dans lesquelles la peur créer ces ombres du spectre qui ne sont que les métaphores de la maladie du Sida.

Lorsque nous diligentons les figures de styles de la maladie vers l'analogie, vers la métaphore, l'euphémisation de la maladie du Sida, il va se créer des mots ou expressions qui peuvent se décrire sous les termes, maladie du siècle, la grande maladie ou les quatre lettres. En ces termes nous pensons que, « la pratique médicale était étroitement lié à la culture et à l'époque dans laquelle elle s'inscrivait, [et] n'arrive jamais à s'affranchir soit de la superstition religieuse, soit de la superstition philosophique [ et populaire]210."

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault