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Les festivals de musiques actuelles en milieu rural en France: simple fonction culturelle ou vecteur de développement?

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par Léa Vauxion
ICART - Institut des carrières artistiques - Licence european bachelor au titre de " médiatrice culturelle " 2012
  

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CHAPITRE II : L'économie des festivals : au

coeur des enjeux du développement territorial

et culturel ?

Introduction :
« Industrie » ou « fièvre » festivalière ?
entre esprit de fête et rentabiité

? Fièvre festivalière : esprit de fête ou morosité

Comme nous venons de le voir dans le premier chapitre, pour la vie culturelle et l'image de marque des villes et régions, les festivals sont devenus incontournables.

En 30 ans, le nombre de festivals en Europe s'est multiplié par quinze. La France est elle aussi plongée dans ce que certains médias aiment appeler << la fièvre festivalière >>*. Dès l'arrivée du printemps et que les directeurs de festivals ont achevé leurs manoeuvres, les

programmations jaillissent. La << fièvre festivalière >> atteint son traditionnel pic en juillet : sur ce seul mois se concentre plus du quart des 2 000 manifestations organisées annuellement.

Mais la << fièvre festivalière >> s'exprime aussi par l'excitation accrue des festivaliers. En moyenne chaque année ce n'est pas moins de 5 millions de spectateurs qui sont recensés, équivalant à des hordes de festivaliers mélomanes -si l'on s'en tient au fait que les musiques actuelles représentent 50% de l'offre totale des festivals en France. Pour eux, la << fièvre festivalière >> n'est en rien péjorative, au contraire. L'esprit de fête commence dès le choix du festival, le décorticage de l'incroyable programmation nationale et les préparatifs de leur voyage, tel le début d'un pèlerinage musical. Les retombées économiques des festivals sur la localité n'est pas un frein aux festivités, il s'agit simplement de la preuve de la réussite des évènements qui s'étendent en festival off (cf. p.52), étalant leur animation sur tout le lieu d'accueil, produisant une foule de visiteurs et autres touristes qui dépensent leur << budget festival >> dans les restaurants, animations alentours, et autres commerces locaux.

* Source : IACONO AGNÈS, L'industrie festivalière confirme son rôle moteur du développement local, Les Echos n° 18449, 20 Juillet 2001 p. 6

? Une industrie festivalière ?

En raison des 5 millions de spectateurs annuels mentionnés, les enjeux en termes de retombées économiques sont considérables. Pour les organisateurs, la réussite de leur festival signifie un équilibre artistique et économique à assurer, mais surtout une année de travail à concrétiser. Dans cette recherche de rentabilité permanente, peut-on parler << d'industrie festivalière » ? Ce terme souvent employé par les journalistes, est certainement exagéré. Comme l'explique Bernard Faivre d'Arcier, ancien directeur artistique du festival d'Avignon : << Par définition, lorsqu'il s'agit de festival de spectacle vivant, on est en face d'un artisanat, c'est celui du théâtre, de la danse, ou de l'art lyrique, de la musique encore. Le spectacle vivant n'a précisément pas d'industrie qui le soutienne. Un festival est toujours l'oeuvre de quelques personnes, d'une petite équipe, passionnée, convaincue, et qui est attentive à garder son âme. »*

Il est vrai qu'un festival peut se transformer au fil des ans, et ainsi voir son projet artistique perdre en qualité et s'évanouir. Le plus ancien, le festival d'Avignon, se voit parfois qualifié de << supermarché de spectacles ». Ce terme excessif démontre la confusion entre le festival in avec l'animation spontanée qui l'entoure. Depuis longtemps s'est en effet greffé à Avignon un important esprit d'off, c'est-à-dire la venue en ordre dispersé d'un grand nombre de compagnies de toutes sortes cherchant à présenter leur spectacle. Elles profitent de l'afflux importants de visiteurs et professionnels pour promouvoir leurs productions.

Mais il s'agit là d'un phénomène qui n'est pas possible véritablement de maîtriser.

Ainsi, les organisateurs des festivals ne sont en rien directement responsables de la << fièvre festivalière » et des festivals off qui transforment leur manifestation. En revanche, l'ensemble de la profession doit s'interpeller pour que tout cela ne déteigne pas trop sur l'esprit de fête initial.

Enfin, il est important de noter que du point de vue de la rentabilité, les festivals français sont bien loin d'être les plus rentables de la planète. Si l'on devait réellement attribuer le terme << d'industrie festivalière >, c'est le célèbre festival anglais Glastonbury qui serait le grand gagnant mondial : il récolte plus de 53 millions d'euros en revenus bruts par

* Source : F.D.B., De la fonction culturelle du festival, revue Cahier-Espace n°31, 1993

année et a versé près de 2 millions d'euros à divers organismes de charité lors de sa dernière édition en 2011.

? Conclusion : la question de la rentabilité

Mais outre la question de la floraison des manifestations festivalière et l'encombrement des festivals off, aujourd'hui tout est question de rentabilité et cela s'accroit par la crise économique. Est-ce que les festivals sont enclins à cette contrainte ? Est-ce qu'ils risquent eux aussi, de se plonger dans une recherche permanente de recettes et ainsi de risquer de perdre leur principale spécificité, leur esprit de fête ?

La rentabilité économique n'est pas une priorité des festivals, étant donné qu'ils sont organisés en grande partie par des passionnés. Mais évidemment, c'est une question indéniable pour toute organisation ou manifestation : les festivals n'en restent pas moins une activité à haut risque et il faut bien des fonds financiers pour le monter.

Par ailleurs, l'économie des festivals peut être critiquée, mais elle contribue énormément au développement territorial. Et c'est ce que nous allons développer durant ce chapitre, en nous questionnant en premier lieu sur l'impact des festivals sur l'économie locale. Puis nous verrons que les festivals sont une véritable dynamique en matière d'emplois, question cruciale actuellement au sein de notre société en crise. Enfin, nous analyserons le tourisme culturel. Indéniablement, le développement touristique est une notion financière importante pour une région qui se doit d'être en constante recherche de nouvelle animation pour les attirer.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius