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La Normalisation Industrielle: les principes Tayloriens sont- ils toujours d'actualité?

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par El Khoutabi Adil, Dhimen Ibtissam, Houbane Jihad El Khoutabi Adil, Dhimen Ibtissam, Houbane Jihad
Université Mohamed V - Agdal - école doctorale de gestion - DESA marketing et stratégie 2005
  

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Chapitre 2 :

Principes, concepts et application du Taylorisme

Frédéric Winslow Taylor (18561915) est le fondateur du management scientifique du travail, qui fit passer l'art, le savoir faire d'un petit nombre au savoir refaire du plus grand nombre en formalisant et standardisant les méthodes, les outils, les connaissances. Taylor s'appuya sur la démarche scientifique qui observe et quantifie.

Il utilisa essentiellement le chronomètre, segmenta les tâches et sépara les fonctions d'exécution et d'organisation, prôna la spécialisation. Sa recherche d'amélioration était basée sur une relation gagnant - gagnant entre exécutants et donneurs d'ordre, mais ses principes seront pervertis et son nom sera associé aux excès de méthodes segmentant à outrance les tâches afin de gagner en productivité, sans réelle contrepartie pour l'exécutant.


I/ Le Taylorisme : un ensemble de principes de gestion du travail.


Entre 1893 et 1911, F. W. Taylor, publie une série d'ouvrages de « management » qui, selon lui, définissent les bases d'une nouvelle science : l'OST, l'organisation scientifique du travail. Son ouvrage principal : 1911, la direction scientifique des entreprises.
Il théorise et systématise le mouvement irrésistible qui va du travail qualifié des ouvriers de métiers, de l'artisanat traditionnel au travail déqualifié de la grande industrie ne nécessitant qu'un court apprentissage.

Le point de départ de Taylor est double : d'une part, il constate « la flânerie » des ouvriers, motivée à la fois par un penchant naturel à la paresse et par la stratégie des directions profitant du progrès technique pour augmenter le rendement au lieu d'inciter, par la hausse des salaires, à l'accroissement de la productivité. D'autre part, il remarque le rejet de l'ouvrier faisant preuve de zèle par ses confrères.


Quatre principes sont à la base du système de Taylor : la division verticale du travail la division horizontale du travail, le salaire au rendement et le contrôle des temps.

1. Premier principe : la division verticale du travail.

C'est la séparation entre le travail d'exécution et le travail intellectuel de conception, assuré par les ingénieurs du « bureau des méthodes ». Par la démarche scientifique (étude du poste, décomposition et simplification des gestes, attribution d'un temps d'exécution à chaque tâche élémentaire), ils déterminent la seule bonne façon d'effectuer une tâche (« the one best way »). Ainsi, Taylor, chargé d'améliorer les méthodes dans une entreprise minière, va jusqu'à montrer au manoeuvre la bonne façon de charger sa pelle pour atteindre la productivité quotidienne moyenne la plus élevée.

Taylor préconise donc le « développement d'une science qui, remplace le vieux système de connaissances empiriques des ouvriers ». Dans un contexte aux USA marqué par le pouvoir des ouvriers de métier syndiqués et par la faiblesse de la qualification de la main d'oeuvre immigrée, cette proposition de Taylor ne pouvait que recevoir bon accueil.

Il s'agit donc de transférer le savoir des ouvriers de métier aux ingénieurs. Ce processus implique un détour par son intellectualisation et sa codification formelle car ce savoir devra être ensuite diffusé, non par un long apprentissage auprès des anciens, mais par des instructions adressées par la hiérarchie à des exécutants formés en quelques heures.

2. Second principe : la division horizontale des tâches.

C'est la parcellisation des tâches entre opérateurs. A chaque opérateur est attribuée une tâche élémentaire, afin d'automatiser et d'accélérer les gestes. La division horizontale des tâches, menée le plus loin possible, aboutit au travail à la chaîne, innovation de Ford, appliquée à partir de 1913 dans ses usines. Au début du siècle, cependant, les machines ne réalisent que des opérations simples : l'homme est irremplaçable pour les manipulations complexes. La chaîne contraint ainsi l'homme à adopter le rythme de la machine.


3. Troisième principe : salaire au rendement et contrôle des temps.


Taylor est tout à fait conscient du caractère abrutissant et aliénant du travail ainsi proposé à l'ouvrier : « Mais maintenant il nous faut dire que l'une des premières caractéristiques d'un homme qui est capable de faire le métier de manutentionnaire de gueuses de fonte est qu'il est si peu intelligent et si flegmatique qu'on peut le comparer, en ce qui concerne son attitude mentale, plutôt à un boeuf qu'à toute autre chose. L'homme qui a un esprit vif et intelligent est, pour cette raison même, inapte à exercer ce métier en raison de la terrible monotonie d'une tâche de ce genre. » (TAYLOR, 1911).

La seule motivation d'un tel travail ne peut donc être que l'argent. Pour cette raison, le salaire au rendement s'impose : à chaque tâche correspond un temps d'exécution ; le chronomètre détermine alors la rémunération de l'ouvrier en écart au temps référentiel.

Le salaire au rendement permet donc la lutte contre les temps morts, qu'ils découlent d'une mauvaise organisation ou de la tendance spontanée des travailleurs à choisir leur propre rythme («la flânerie ouvrière»).

4. La coordination du travail au moyen de la hiérarchie fonctionnelle.

Le système de la hiérarchie fonctionnelle consiste en une multiplicité de lignes hiérarchiques. Selon Taylor, l'ouvrier doit avoir autant de chefs spécialisés que l'on peut distinguer de fonctions différentes impliquées par son travail : un pour son rythme de fabrication, un pour ses outils, un pour ses affectations...

Ce système eut moins de succès que celui de la centralisation hiérarchique du français Fayol, reposant sur le principe de l'unicité du commandement. Selon ce dernier, on ne peut éviter d'introduire un pôle d'autorité, quitte à déléguer des tâches qui n'engagent pas la cohésion de l'entreprise.

Donc le travail industriel repose sur une codification et une analyse des processus et des temps de fabrication.  La conception est distincte de l'exécution. Le travail se fait individuel vu la spécialisation. Stimuler la productivité par des bonus, des primes et des salaires au temps et à la pièce, et afin de rendre les tâches moins pénibles physiquement, Taylor a contribué à la mécanisation des processus de production.

L'une des oeuvres importantes du travail Taylorien : L'organisation scientifique du travail, qui de par son essence, consiste plutôt en une philosophie résultant en une combinaison des quatre grands principes de gestion:

1. Le développement d'une véritable science
2. La sélection scientifique du travailleur
3. La formation et le développement du travailleur selon les principes de cette science

4. Une étroite et intime coopération entre l'administration et les employés.

L'histoire du développement de l'organisation scientifique du travail, à ce jour, invite à la prudence. La mécanique de l'organisation scientifique du travail ne doit pas être confondue avec son essence, ou sa philosophie sous-jacente.

Les limites de l'OST 

·
La dépossession du savoir faire de l'ouvrier : l'OST a privé le travailleur des éléments qui donnent un sens à son travail (l'organisation en équipe, choix de l'outil et des modalités d'exécution et le contrôle du travail).

· Le contrôle abusif de l'ouvrier : l'individualisation du travail, la séparation et la décomposition des tâches ainsi que la définition précise de leur contenu, permettent un contrôle systématique

· La démotivation au travail : le taylorisme crée pour l'ouvrier des tâches répétitives monotones et sans intérêt, aboutissant à un travail déshumanisé et démotivant.

Quant à Ford, il a appliqué les principes de l'OST dans son usine et instaura le travail à la chaîne. Son organisation productive était fondé d'une part sur la simplification de la nature et les méthodes de production des voitures et d'autre part sur l'augmentation des salaires des ouvriers de façon à leur permettre d'acheter plus facilement les voitures fabriquées, d'où la hausse des salaires permettra le développement d'une consommation de masse.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci