WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les funérailles d'un chef coutumier Yaka comme système de communication

( Télécharger le fichier original )
par Sylvie MAMBOTE MOYO
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication RDC - Graduée en sciences de l'information et de la communication 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.1. Les données linguistiques

Le peuple Yaka parle une langue appelée « Yiyaka » qui selon Robert Hermans, est parlé par plus d'un million de locuteurs à travers une aire. de 45.000 km2 dans le district du Kwango en RDC, sans compter les Bayaka de l'Angola qui sont séparés de premiers que par la rivière Kwango15(*). Le Yiyaka connaît un certain nombre des variations dialectales dont six principales reconnues comme telles par les locuteurs natifs.

Quelle que soit la distance qui les sépare, ces dialectes gardent une intercompréhension directe. Les deux dialectes représentés par l'échantillon de Kibanda et le Kinganga. Le Kibanda, parlé des gens en aval des rivières Kwango et Wamba. Ce dialecte est parlé par la population des territoires de Kenge et de popokabaka.

Le Dialecte Kinganga est parlé par ceux qui habitent la contrée de la rivière Nganga. Il importe de souligner tout de suite que, si le premier dialecte présente de façon générale une certaine unité du nord au sud, d'Est à l'Ouest, tel n'est pas le cas pour le Kinganga.

Ce dernier connaît des variantes fort remarquables. Ainsi à l'intérieur de Kinganga on peut distinguer deux principales variables connues des auteurs sous les appellations de Kinganga et le Kiwamba. Dans ce cas, le Kinganga désigne le parler de la population qui habite le long de la rivière Nganga et ses environs (la cité de Kasongo - Lunda). Le Kiwamba est le sous-dialecte en usage dans la contré de Pelende, à partir de la rivière Twana, et une partie de Kitenda. Du côté de Pelende après la rivière wamba commence une autre variante forte influencée par le Kisuku.

3.2. Les croyances Yaka

La population Yaka reste dans son ensemble très attachée aux coutumes ancestrales : croyances religieuses et magiques16(*).

Les Yaka croient en un dieu, en des nombreux esprits, en des phénomènes naturels et en des forces impersonnelles.

La croyance en un dieu Nzambi Mpungu constitue la pratique religieuse des Yaka. Cette croyance est très active. Elle se manifeste par des sacrifices, des prières, les cérémonies institutionnalisées qu'on voue à ce dieu.

Les ancêtres ne constituent pas uniquement un chaînon intermédiaire entre Dieu et le Monde des vivants ; ils sont dieux à la taille de l'humain17(*). En effet les morts ne sont pas morts pour le peuple Yaka. Les trépassés vivent en communauté dans la kalunga (pays des morts).

Ils agissent soit pour le bien, soit le mal en défaveur des terrestres.

Les yaka ont peur des esprits vagabonds nuisibles que sont les Bitsutsu, les Tsembukombo et les matebu.

Les bitsutsu sont trépassés errants sans communauté et qui font des visites malencontreuses aux vivants.

Les Tsembu Kombo sont des hommes légendaires, ayant un bras, un oeil, un nez à moitié coupé, laids, qui jouent des vilains tours aux pécheurs et chasseurs.

Les matebu sont des âmes mortes transformées sous le charme des sorciers en diables à son service contre les hommes. Le hasard permet quelques rencontres innocents avec eux. Mais souvent ils sont invisibles et agissent sur commandement des sorciers. Les Yaka croient encore en quelques phénomènes naturels comme la foudre et l'Arc - en - ciel. Le kilokisme est le métier d'un muloki, le sorcier qui mange la chaire humaine. Il est la cause des morts et des maladies, il se sert des diables (matebu) et peut agir de près ou de loin, par acte ou par paroles.

I.1.4. Organisation Coutumière

Le propre des sociétés africaines est d'être communautaire et celle des Yaka l'est peut être davantage. Chez eux tout se tient: le social, le religieux, la politique et l'économique avec un degré de cohésion élevée et impératif. Cela tient à l'image collective ou ensemble dialectique des conceptions, des attitudes et des normes ayant trait à la communauté des ancêtres18(*).

Entre eux les Yaka entretiennent des relations basées sur la séniorité : Mbuta- mbuta, Nleki - Nleki. Ce qui veut dire : l'aîné est aîné, le cadet est cadet. Cette supériorité de l'aîné est très agissante et le cadet l'accepte dignement.

Elle se manifeste dans tous les domaines et à tous les âges.

La séniorité limite par ailleurs d'une façon draconienne tout déviationnisme ouvert.

Dans le domaine politique, les Yaka forment une monarchie de type patriarcal héréditaire comme les Luunda. A sa tête se trouve le roi : Kiamfu ; mais le pouvoir est donc par son origine une propriété collective, commune à tous. Nul n'a le droit, même le kiamfu lui-même, de supprimer un couteau ou d'en représenter un ancêtre c'est-à-dire il n'a pas de pouvoir de modifié la coutume, il n'est là que pour le faire respecter par son peuple.

Comme chez les ancêtres il y a de degrés de présence, chez les vivants il y a aussi des langages majeurs et des languages mineurs. L'exercice de ce pouvoir se fait par une décentralisation.

Le kiamfu délègue l'exercice du pouvoir à ses bilolo qui sont plus parents, enfants ou frères qu'agents administratifs.

Le royaume lui-même repose sur une structure pyramidale ayant une hiérarchie rigoureuse. Le roi a droit de vie et de mort sur ses sujets en principe. Aujourd'hui encore cette structure existe. L'impact de la colonisation n'a pas porté atteinte à l'intégrité magique du royaume.

* 15 _ Robert Hermans SJ : Deinettes des Bayaka du nord P.6 Annales Equatorial, Mbandaka, 2003.

* 16 _ H.Decker OCP2

* 17 _ E. ROOSENS, Monde Yaka et développement économique, Communauté Incas économique et sociaux n°5-6 déc. 1963 P.4

* 18 _ Philippe Lundemba, Op.cit., p.44-45.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"