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Education pour la santé de la population en République de Guinée. Cas de la commune de Dixinn

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par Malato OUYA BOURMA MALATO
Université générale Lansana Conté de Sonfonia Conakry ( Guinée) - Maà®trise 2006
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

Le thème de ce mémoire de maîtrise est intitulé : «  Education pour la santé de la population en Guinée : cas de la ville de Conakry. » Son objectif est de tenter de comprendre et d'expliquer le non changement de comportements à risque de la population de Conakry, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et d'éducation pour la santé.

Il a été démontré que dans tous les pays du monde, les pouvoirs publics ont été progressivement conduits à intervenir dans les questions en matière de santé, de plus en plus fréquemment sur la salubrité, l'hygiène, la vaccination, etc. et ceci, sous l'influence de quatre phénomènes qui sont : l'urbanisation croissante des sociétés, les progrès de la recherche médicale, l'insuffisance des ressources des institutions privées de bienfaisance et la revendication des masses en matière de droit à la santé. La protection contre les maladies épidémiques et contagieuses s'est manifestée sous différentes formes : contrôle sanitaire aux frontières, organisation des services gratuits de vaccination, prise obligatoire de certains vaccins, déclaration obligatoire des maladies contagieuses, règlements d'évictions sociales, mesures imposant la désinfection de certaines maisons, campagne de dératisation, de sensibilisation

(L'économie guinéenne, 1995). 1(*)

Dans les pays tiers mondistes, la majorité de la population est appauvrie, elle n'a guère accès aux services sociaux et sanitaires particulièrement dans les pays ou les services publics et privés sont hors de la portée de toute la population et où les conditions économiques et sociales donnent lieu à des propagations des maladies (MSP, 1998).

En Guinée, les campagnes d'EPS n'ont guère été organisées dans les décennies antérieures. A l'heure actuelle, il ya un net changement. La population, bien qu'elle participe massivement ces campagnes d'EPS, a peu évolué dans ses comportements face aux questions de santé (DRP-DRS/VCo, 1999). C'est pour contribuer à la connaissance de certains facteurs limitant la modification des comportements que nous avons choisi d'étudier ce thème.

Le choix de ce thème a deux motivations. La première résulte de l'intérêt que nous accordons à la santé de la population du fait que la politique sanitaire à l'heure actuelle, se heurte à d'énormes difficultés en matière de couverture sanitaire de la population. La seconde motivation est l'intérêt que nous accordons aux questions de communication en matière de changement de comportement au niveau des grandes villes.

Dans le cadre de ce mémoire, nous avons utilisé deux techniques de collecte. Pour les données primaires nous avons effectué une recherche documentaire. Par contre, pour les données secondaires, la recherche qualitative privilégiant l'entretien a été l'outil de collecte de données utilisé.

Le présent mémoire est charpenté en deux grandes parties qui sont chacune subdivisées en des chapitres. La première partie qui est beaucoup plus théorique, comprend quatre chapitres. Le premier chapitre présente la problématique et inclut l'objectif et l'hypothèse. Le cadre conceptuel et théorique est développé dans le second chapitre. La revue de la littérature est traitée dans le chapitre trois. La méthodologie fait l'objet du chapitre quatre. La deuxième partie est constituée de trois chapitres. Il s'agit des chapitres cinq, six et sept. Dans le chapitre cinq, le cadre d'étude est présenté. Le chapitre six présente les résultats. Le dernier et le chapitre sept est consacré à l'interprétation des résultats. Une conclusion met fin au présent mémoire.

Tout au long de ce travail, nous avons rencontré de nombreux obstacles. Il y a eu d'abord un problème de documentation relative à notre thème. Ensuite, la réticence des interviewés à se faire enregistrer. Enfin, la difficulté dans la confection du présent document par manque de matériels informatiques et insuffisance de moyens financiers.

Pour surmonter les difficultés documentaires, nous étions contraint de laisser des cautions pour la consultation de certains documents. Pour résoudre les difficultés liées à la réticence des personnes à interviewer, il a fallu expliquer amplement à ces dernières l'objet de notre étude et leur promettre que tout ce qu'elles diront ne servira que pour le traitement des données scientifiques de façon anonyme et confidentielle. C'est grâce à l'aide financière des parents et à celle matérielle des amis que nous avons pu régler les difficultés liées à la confection du présent document.

PREMIERE PARTIE

La première partie de ce mémoire est divisée en quatre chapitres. Le premier concerne la problématique. Le second apporte des éclaircissements sur les concepts récursifs utilisés dans ce mémoire. Le troisième expose la revue de la littérature. Tandis que le quatrième chapitre traite de la méthodologie de recherche adoptée pour parvenir aux résultats de l'étude.

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

La santé, notion simple en apparence, est difficile à cerner, et encore plus, à mesurer. On l'appréhende généralement par son contraire: la maladie. La perception de la maladie elle-même varie selon les époques, les milieux et les pays. La santé est un droit reconnu

Ouya Bourma Malato : université de sonfonia conacry, sociologie : ;2005-2006

universellement. Cependant, les possibilités d'y accéder connaissent des différences considérables d'un pays à l'autre. Bien que la constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé (O M S) précise que, les gouvernements ont la responsabilité de leur peuple, soigner et prendre en charge les besoins de la population représente un poste économique très important et un système économique rigoureux. De nombreux Etats, compte tenu de leur faible niveau de développement économique et social n'ont pas encore aujourd'hui les moyens humains et financiers d'assurer cette mission (GENTILINI, 1976).

Des efforts en matière de santé publique de part le monde au 20ème siècle, ont eu pour résultats de nombreux succès dans le domaine de l'endiguement des maladies. Ces succès résultent des avancées des nouvelles techniques, équipements et approches médicales mises en place par l'ensemble des chercheurs. La mise en place des campagnes d'immunisation à grande échelle, les comportements nutritionnels et les nouveaux traitements des maladies courantes, les antibiotiques, ont fait espérer aux leaders de la santé internationale vers la fin des années 1970 que la population du monde serait pour la plupart en bonne santé d'ici l'an 2000. Cependant, le constat qui se pose est amer et présente le fait que les épidémies, endémies, pandémies et autres maladies ne font que s'accroître de manière considérable (P R B, 2005).

Pour faire face à cette situation, des efforts ont été consentis sous diverses formes et par des acteurs différents. Des rencontres nationales, internationales et autres ont été organisées. Ces rencontres ont permis de s'accorder sur des conventions, des déclarations, telles que : la déclaration d'ALMA-ATA en 1978, la déclaration d'OTTAWA en 1986, la déclaration de JAKARTA en 1997. Ces déclarations sont des textes fondateurs d'Education Pour la Santé (EPS), la prévention des maladies et accidents (PRB, 2005).

En Amérique, y compris le Sud du continent et les Caraïbes, selon les données de Population Référence Bureau (PRB, 2005), la moitié de la population ou presque la totalité continue à adopter des comportements à risque malgré les couvertures sanitaires lancées chaque année. Ces dernières années plus de 400000 personnes avaient bénéficié d'une séance d'EPS par rapport aux maladies ciblées, celles qui font des ravages comme le SIDA, la tuberculose, le tabagisme et les affections primaires. Plus de 100000 personnes ont succombé à leur maladie, et environ 200000 continuent à avoir des comportements à risque.

En Asie, la couverture sanitaire est prioritaire puisque, dans cette partie du monde bon nombre de décès causés par la malnutrition, l'insalubrité, les épidémies, etc. continuent à s'accroître. Du fait des cas qui ont été enregistrés, et qui ne donnent aucun signe de ralentissement, 8,2 millions de personnes vivent avec le virus du SIDA, et quelque 700 000 en serait décédées en 2003-2004. Les jeunes continuent à avoir des comportements à risque qui contribuent à la propagation des maladies, bien que plus de 10 millions de personnes aient subi des campagnes de sensibilisation, de prévention et d'éducation pour la santé à cette même période (P R B, 2005).

En Afrique, malgré les grands progrès en matière de sensibilisation et d'éducation pour la santé, réalisés au cours des années antérieures, des millions de personnes sont toujours en mauvais état de santé. Le SIDA a inversé les gains d'espérance de vie et de survie de l'enfant dans certaines régions d'Afrique où la proportion des infectés par le V I H s'accroît. Par exemple, on enregistre en Afrique du sud 21 à 31% de cas, en Centrafrique 11 à 20% de cas (J.A.I, N°2258, du 10-16 août 2005).2(*)

L'Afrique Australe demeure la région la plus touchée par tous ces problèmes précités et notamment le VIH/SIDA, avec des chiffres terrifiants allant de 30 à 40% de la population adulte touchée, la mortalité infantile chiffrée à 2,3 millions par an. En Afrique subsaharienne, on comptait moins de 10% de contaminés. Ce taux relevé ici connaît une estimation en hausse par rapport à l'année 1996 où on ne comptait que moins de 5% de contaminés. Ce qui prouve que les campagnes de prévention efficaces menées dans cette partie de l'Afrique commande toujours l'évolution de l'épidémie (ONUSIDA, 2003).

En Guinée, des efforts en matière de promotion de la santé ont été faits. Dès l'avènement de la deuxième République en 1984, la santé a été considérée comme une priorité du gouvernement eu égard à la situation sanitaire très dramatique que connaissait le pays à cette époque. Cette situation sanitaire se caractérisait notamment par une importante prévalence des maladies endémiques comme l'onchocercose, la lèpre, la tuberculose, par des stratégies coûteuses, et peu efficaces, par une mauvaise répartition des ressources humaines dont la formation était par ailleurs inadaptée, par des infrastructures vétustes, délabrées et sous équipées, par une perte de confiance de la population envers les agents de santé eux même non motivés du fait des conditions dans lesquelles ils travaillent. Le corollaire de tout ceci, était une couverture sanitaire extrêmement faible où seulement 5% de la population avait accès aux soins de santé à l'époque. Ce constat défavorable a poussé les autorités à définir très rapidement de nouvelles orientations de la politique sanitaire nationale lors de la conférence nationale de la santé tenue en juillet 1984 à Conakry. La politique de santé adoptée à l'époque repose sur trois principes :

§ La primauté de la médecine préventive sur la médecine curative ;

§ La primauté de la médecine de masse sur la médecine individuelle ;

§ L'adaptation des soins de santé primaires aux spécificités nationales (l'économie guinéenne, 1995).3(*)

Tout au long de cette période durant la campagne sanitaire 2000 à 2004, des cas d'affections, d'endémies, de pandémies et d'épidémies ont été révélés. De là, plus de 595525 personnes avaient été couvertes en vue d'une lutte intégrée contre le paludisme. La couverture sanitaire de la mère et des enfants était en baisse durant les campagnes 2002-2003, avec un taux de 57,96% en 2004 contre seulement 20,01% en 2005 (Chiffre valable jusqu'au 31 août) de personnes vaccinées sur toute la ville de Conakry. Cette statistique révèle que le nombre s'accroît et diminue en même temps. Terme qui peut s'expliquer par un manque d'éducation pour la santé ou une politique de sensibilisation mal perçue (DRS/VCo.).

La couverture vaccinale des femmes enceintes allant de la période du 1er janvier 2005 au 31 août 2005 était répartie comme suit selon les 5 communes de la ville : Dixinn : 99,2% ; Kaloum : 20,13% ; Matam : 74,50% ; Matoto : 20,9% et Ratoma : 90,9%. En 2002, 2365 femmes ont été vaccinées sur les 4203 femmes éduquées, en 2003, 1819 sur les 2000, en 2004, 1930 femmes sur 2000, et en 2005, 1078 femmes vaccinées sur 1500. Ce qui montre que presque toutes ont subi des campagnes d'éducation à la santé, d'où des efforts de sensibilisation ont été faits. Ce qui a emmené la DRS/VCo à dire que malgré la campagne d'éducation pour la santé instituée comme priorité depuis l'avènement de la deuxième République, les comportements à risque de la population restent une réalité à Conakry (DRS/VCo, 2005).

En tenant compte de tout ce que nous avons dit ci-dessus, nous sommes amené à dire que l'éducation pour la santé reste une condition très importante pour la réalisation du slogan « santé pour tous ». Or, en dépit des efforts d'EPS et de sensibilisation faits par le Ministère de la Santé Publique et un certain nombre d'ONG sur le terrain, on constate que les populations de Conakry continuent d'adopter des comportements à risque. C'est dans le souci de donner des explications sur les facteurs de la persistance de comportements à risque, que nous nous sommes posé la question comment expliquer le non-changement des comportements à risque en matière de santé au sein de la population de Conakry malgré les séances d'éducation pour la santé et les campagnes de sensibilisation ?

C'est sur la théorie dite empiriste, sur celle de la communication et sur la théorie de la dissonance cognitive que nous allons nous appuyer pour mieux appréhender cette question de recherche.

L'empirisme est une doctrine épistémologique qui fait de toute connaissance le résultat de notre expérience sensible, il est souvent lié au matérialisme et au positivisme et nous l'opposons souvent au rationalisme. (LOCKE, S.D).

La théorie de la communication est une théorie qui trouve son application dans l'étude et la réalisation de nombreuses applications. Dans les études et la transmission des informations, particulièrement entre les ordinateurs, et leurs équipements périphériques, locaux ou à distance, ici l'aspect sémantique du message transmis est toujours ignoré. Seul compte ce que l'on peut recevoir ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

La théorie de la dissonance cognitive est une théorie selon laquelle l'individu tend à réduire la dissonance possible entre les différents éléments cognitifs présents. Le tenant de cette approche est l'américain Léon FESTINGER ( www.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive).

Dans le cadre de ce mémoire, nous nous inscrivons dans la théorie de la dissonance cognitive. Car elle explique mieux les problèmes de perception des individus face à leur santé et plus particulièrement leur comportement à risque face à certains conditionnements dépendant de leur milieu.

Section 1 : Objectif

L'objectif de cette étude, est de tenter de comprendre et d'expliquer le non changement de comportements à risque de la population de Conakry, malgré les séances d'EPS.

Section 2 : Hypothèse

On pourrait admettre plusieurs raisons explicatives par rapport au non-changement de comportements à risque. Pour notre part, nous présumons que le non changement de comportements de la population serait en relation avec certains déterminants culturels liés aux habitudes de vie et aux comportements de la personne.

Thème ; Education pour la santé de la population en Guinée : cas de la ville de Conakry.

CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Le deuxième chapitre de ce mémoire présente de manière claire, les concepts clés du thème d'étude. Ce chapitre se subdivise en quatre sections. La première traite du concept éducation. La deuxième présente le concept santé. La troisième développe le concept éducation pour la santé. Enfin le concept population fait l'objet de la quatrième section.

Section 1: Education

L'éducation est le processus par lequel un groupe social transmet à un individu les différents codes, pratiques ou savoir qui constituent les  modèles culturels en vigueur dans un groupe. La transmission des modèles culturels (qui ne sont pas génétiquement transmissibles) commence dès la naissance : manière de parler, manger, se vêtir (ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS, 1994).

Le terme éducation couramment utilisé en français depuis le XVème siècle revêt des significations diverses, il désigne souvent dans le langage commun, la connaissance des usages d'une société. On parle alors de bonne éducation, plus encore l'éducation est assimilée à l'enseignement (AXIS, 1993).

D'après REBOUL (S.D), ce terme vient aussi de « educare » : élever les animaux et les plantes. L'éducation est une action exercée sur autrui pour développer ses facultés physiques, intellectuelles et morales, ainsi que son caractère. C'est l'ensemble des moyens qui contribuent à façonner un être. On emploie aussi le terme « d'élever » qui signifie : porter de bas en haut, donner de l'éducation, former, faire naître, susciter.

Thème ; Education pour la santé de la population en Guinée : cas de la ville de Conakry.

C'est aussi ce que fait une société pour faire partager les valeurs qu'elle privilégie, c'est-à-dire sa culture et ses connaissances. L'éducation dépend de ce qui caractérise une société. Elle dépend aussi des époques et des lieux. Elle est la formation de quelqu'un qui sous-entend l'acquisition d'un savoir. Elle s'exerce sous des formes les plus variées, sous-entendu une adaptation et les pratiques, des usages de la société, les manières. C'est à ce moment que l'on dit : « avoir de l'éducation », c'est aussi le résultat de cette action.

D'après BUISSON (S.D.) « l'éducation façonne les esprits et les coeurs, établit les moeurs, relève ou abaisse les caractères ». Ainsi conçue, l'éducation est l'axe de la socialisation des individus, c'est-à-dire le processus par lequel ces derniers sont intégrés à leur société. Ils apprennent à accepter la culture, les valeurs et normes. Elle est la régulatrice de la vie publique, gardienne de la culture collective. L'éducation est le reflet plus ou moins fidèle de la société, de ses imperfections et des ses inégalités.

Les lieux, les instances où s'effectue l'éducation sont la famille, les établissements scolaires, les institutions de la place, etc. Les méthodes utilisées sont répressives, et maintiennent la subversion de la cohésion sociale. Dans les sociétés modernes, industrielles et complexes, une des grandes composantes de l'éducation est la transmission des connaissances. Dans la seconde moitié du XXème siècle, sont apparus de nouveaux moyens éducatifs, ils peuvent être utilisés de façon discrète (émissions radiophoniques ou télévisées dites des émissions culturelles) ou plus explicite. En effet, l'ensemble des médias joue dans une société un rôle éducatif très important. L'une des réflexions contemporaines touche à celle de la télévision à l'égard de la violence qui envahit l'école, l'insalubrité et les problèmes de santé que courent les individus de part et d'autre (AXIS UNIVERSALIS, 1996).

Dans le cadre de ce mémoire, nous allons nous inscrire dans la définition de L'AXIS UNIVERSALIS (1996). L'éducation est une transmission des connaissances, le reflet de la société tant en ce qui concerne ses inégalités que de ses imperfections.

Section 2 : Santé

Selon le NOUVEAU LAROUSSE MEDICAL (1981), la santé est un terme signifiant l'état de fonctionnement normal de l'organisme ou l'absence de maladies. Le terme s'emploie aussi bien à l'égard des individus (santé physique, santé mentale, etc.) qu'a celui de la société (santé publique). Pour un individu, la santé se caractérise avant tout par l'absence de graves maladies pouvant entraîner l'invalidité totale ou partielle et augmenter le risque d'une mort prématurée. Un des rôles de la médecine est de prévenir les risques d'altération du fonctionnement corporel. La santé est aussi un problème social : les maladies ont une histoire et une influence sur la société. Toutes les catégories de la population n'ont pas le même rapport à elle et les politiques sanitaires diffèrent selon les pays.

La santé est aussi appréhendée selon l'AXIS UNIVERSALIS (1996), comme un état physique et psychologique de la personne humaine. La préservation est la raison d'être de l'hygiène de vie que l'on observe, de la médecine, des dispensaires de soins que l'on sollicite en cas de maladies. Cette dernière notion induit toute une organisation politique et sociale par laquelle se caractérise la santé publique et dont le coût de plus en plus élevé est à l'origine d'interrogations nouvelles.

Toujours selon l'AXIS UNIVERSALIS (1996), au niveau mondial divers organismes d'assistance et de coopération visent à améliorer l'état des populations. La santé de l'individu qui conditionne sa vie personnelle et celle de son entourage, est en partie tributaire de la santé publique. C'est-à-dire dans un pays donné, des mesures politiques et sociales sont prises en matière de santé, de salubrité et d'hygiène pour bénéficier des progrès de la santé de l'homme défini par sa constitution, son mode de vie, ses activités et son environnement qui ont eu position des moyens préventifs et curatifs.

Toujours en matière de la santé, jusqu'à la définition de l'OMS en 1946, la santé était principalement abordée par ses dimensions physiques et psychologiques, de façon très normative. Pour avoir la santé, il faut répondre à certains critères : masses, capacités visuelles, auditives, respiratoires, etc. (MSP, 1998).

En 1946, l'OMS (1960 : 4) introduit la dimension sociale en définissant la santé comme : « Un état de complet bien être physique, mental et social et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». L'évolution de la santé va ensuite vers un sujet acteur de sa santé. On prend en compte les besoins du sujet, l'histoire individuelle du sujet. C'est ainsi qu'en 1997, le réseau du Centre Français d'Education pour la Santé (CFES), définit la santé globale comme la santé de l'être humain vivant en société, avec ses composantes physiques, psychiques et sociales (CFES, 1997).

Dans le cadre ce mémoire, nous nous inscrivons dans la définition de l'AXIS UNIVERSALIS (1996), qui définissait la santé de l'individu comme étant tributaire de la santé publique. Reflétant ainsi tous les besoins et effets d'une société, de par ses moyens préventifs et curatifs qui en découlent.

Section 3 : Education pour la santé

Il est difficile, voire impossible de trouver des définitions littéraires de l'éducation pour la santé. Les différents auteurs se réfèrent pour en parler soit aux thèmes, aux populations cibles ou encore à l'histoire de son développement.

L'OMS citée par MSP (1998), définit l'éducation pour la santé comme étant essentiellement une action exercée sur les individus pour les emmener à modifier leurs comportements.

D'une manière générale, elle vise à leur faire acquérir et conserver des saines habitudes de vie, à leur apprendre à se mettre judicieusement au profit des services sanitaires, qui sont à leur disposition. Elle emmène également la population à prendre elle-même isolement et collectivement les décisions qu'impliquent l'amélioration de son état de santé et la salubrité du milieu où elle vit (OMS, 1960).

BURY (1992), analyse cette difficulté. Il estime que la problématique de la définition de l'éducation pour la santé réside dans le fait que toute définition dépend de la conception que l'on a pour celle-ci. Il propose quelques exemples selon une approche par catégories de méthodes qu'il divise en quatre :

Les approches persuasives volontaristes visant la modification systématique et planifiée des concepts de l'individu et du groupe. Ainsi a déclaré COTTON (1982 : 3) cité par BURY :

L'éducation pour la santé est aussi le processus d'action qui fait apparaître dans le groupe social de nouvelles normes nécessaires à l'adaptation permanente du groupe, et des individus qui la composent à la conformité des conduites et à ses normes. Sauvegarde et améliore le bien être physique, mental et sociale de la communauté et contribue ainsi à la promotion de la santé et du complet bien être des individus.

Les approches centrées sur l'optimisation des décisions de l'individu, de l'information, pour favoriser une division responsable. Les conditions d'adoptions des comportements pour la prise de conscience de ce qui est bon pour soi. BURY cite BERTHET (1983:4).

L'éducation pour la santé est une discipline particulière, une attitude d'esprits, une orientation d'actions et de pensées qui fait appel aux données des sciences médicales, psychologiques et sociales .... Elle doit développer le sens de responsabilités individuelles et collectives, car les maladies et accidents sont souvent causés par ignorance, négligence.

Les descriptions plus neutres, expérimentales, centrées sur les individus, et BURY cite GIBERT (S.D): «  l'ensemble des expériences et des situations qui dans la vie d'un individu, d'un groupe  ou d'une collectivité peuvent modifier ses croyances, son attitude et son comportement à l'égard du problème de santé ».

Le courant éducatif visant la modification et la participation pour entraîner un changement de comportement. BURY cite le président du comité d'éducation pour la santé (s.d :18) :

L'éducation pour la santé est un processus qui comble le fossé entre l'information sur la santé et les pratiques de santé. Elle motive les personnes à obtenir l'information et à en faire quelque chose, à se maintenir en bonne santé en évitant les actions nocives et en se créant des habitudes favorables.

LECORPS (1985 :15) disait qu' : «  On connaît bien les différentes facettes de l'homme, tout à la fois buveur, fumeur, mangeur et cependant désireux d'avoir une vie saine. Les professionnelles de préventions auront une vigilance particulière à exercer celle de ne pas idéaliser l'homme ... »

L'EPS est aujourd'hui encore un champ théorique en construction. Elle appelle à des disciplines de bases variées telle que l'épidémiologie, l'ethnologie, la sociologie, la psychologie, l'économie, la statistique et les sciences de l'éducation par exemple.

L'EPS du patient est un processus par étapes intégrées dans les démarches de soins. Comprenant des ensembles d'activités organisées, de sensibilisation, d'information, d'apprentissage et d'aide psychologique et sociale concernant la maladie, les traitements, les soins, l'organisation et les procédures hospitalières. Les comportements de santé, et ceux lies à la maladie est destinées à aider le patient (et sa famille) a comprendre la maladie et les traitements de collaborer aux soins, prendre en charge son état de santé et favoriser un retour aux activités normales (DECCACHE, 1989 : 2).

Bref, l'EPS est centrée à trois niveaux :

- L'éducation thérapeutique concerne l'éducation directement liée à un traitement qu'il soit préventif ou curatif.

- L'éducation à la maladie concerne les comportements de la santé et de la maladie dans ses aspects biomédicaux et aussi psychosociaux. Pourtant, les Anglais ont d'ailleurs trois mots pour désigner les différents aspects de la maladie : DISEASE /ILLNESS /SICKNESS. Les comportements sont liés aux traitements et la prévention des complications.

- L'éducation pour la santé du patient concerne la qualité de vie du patient en prenant en compte son mode de vie dans sa globalité.

- L'EPS étant un concept dont la définition dépend notamment de la conception qu'on donne à ce terme. Pour notre part et pour appréhender nos différentes inquiétudes, nous allons nous inscrire dans la définition de COTTON cité par BURY (1992 : 12) où  « l'EPS est un processus à la promotion de la santé et du bien être des individus. ».

Section 4 : Population

La population est selon AXIS UNIVERSALIS (1994), un ensemble d'êtres vivants humains, animaux mais aussi végétaux ayant des caractéristiques communes. Dans son usage le plus courant, cela renvoi à un groupe humain résidant sur un même territoire, ville ou région, voir l'ensemble de la planète. Il peut s'appliquer aussi à une partie de l'ensemble constitué, à l'intérieur duquel on opère des distinctions en fonction des critères biologiques. On parle ainsi de population féminine, masculine, populations jeunes, adultes ou sociales. L'analyse de la population est aujourd`hui au coeur des études et prospectives. On parle par exemple de la population de Guinée ou de la population de la ville de Conakry. On parle aussi de la population masculine, féminine, active, non active, protestante, catholique. Par état de la population, on entend outre l'importance numérique de cette population, la répartition de ses membres dans l'espace. Sa composition par sexe, âge, profession et même son niveau d'instruction et son état de santé.

Selon LE PETIT ROBERT (1995 : 805), la population est l'ensemble des personnes constituantes dans un espace donné selon une catégorie particulière. Etant donné que la Sociologie étudie la population dans leur rapport de nuptialité, de divortialité, il est nécessaire pour nous de saisir le sens du terme population qui est selon sa définition générale l'ensemble des individus vivant sur un territoire délimité par les frontières.

La définition statistique dit que la population est l'ensemble fini ou infini d'éléments définis d'avance et sur lesquels portent les observations. Quant à la démographie, la population est l'ensemble d'un territoire géographique déterminé encore d'une fraction de ses habitants définis par certains caractères qui permettent de définir une population adulte. Il faut noter que les caractères interprétés sont au-delà de l'univers rationalisé. Pour ce faire, nous allons nous inscrire dans la définition sociologique du terme. En se rapportant à la définition générale, qui considère la population comme l'ensemble des individus vivant sur un territoire déterminé, lié par des rapports basés sur des normes, moeurs, valeurs et reconnaissant l'autorité d'une classe (AXIS UNIVERSALIS, 1994).

CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE

Le présent chapitre est composé de trois sections. La première décrit l'approche empirique. L'approche de la communication est cernée à l'intérieur de la deuxième. Enfin, la troisième section présente l'approche de la dissonance cognitive.

Section 1 : Approche empirique

Pour connaître, l'homme utilise plusieurs moyens comme sa pratique, son expérience, son observation, son intuition ou son raisonnement, etc. Bon nombre de nos expériences, de nos connaissances proviennent des sensations que nous éprouvons et des observations que nous effectuons. La connaissance acquise à travers la pratique, l'expérience ou dans l'observation, à travers l'existence, se rattache à un mode de compréhension que l'on nomme empirisme. L'empirisme est une doctrine épistémologique (en philosophie et en psychologie) qui fait de toute connaissance le résultat de notre expérience sensible (LOCKE, S.D.).

L'empirisme repose dans la perception que l'on a de la réalité. Cette perception peut ne pas refléter l'objet réel. Ce qui permet d'expliquer les réalités de façon spontanée que l'on voit d'un objet ou d'un phénomène, sans vérification systématique des faits à la lumière uniquement de sa propre expérience. Les prévisions météorologiques basées sur les douleurs rhumatismales relèvent par exemple d'un savoir empirique. C'est pourquoi, les empiristes admettent que l'existence des concepts à posteriori comme l'éducation pour la santé, la sensibilisation, la prévention, sont des images ou des synthèses d'images issues de l'expérience sensible. L'empirisme ne reconnaissant pas l'existence préjugée comme la bonne santé : le bien être, la guérison. Il est alors conçu comme un tabula rasa sur laquelle s'imposent des impressions sensibles. La raison humaine est donc d'après l'expérience la raison d'un assemblage d'habitudes reçues (ROSSI, 1998).

HUME (1751 :12), fait savoir que « la connaissance humaine déduit de l'expérience aussi bien ses principes, ses objets, et ses contenus ». Pour y signifier les causes des maladies et chercher à apporter sa contribution ou penser toujours par une sorte d'études empirique, l'empiriste HUME, lui, conçoit sa théorie sur la citrique du rationalisme qui est capable d'atteindre la vérité absolue.

Abordant dans le même sens, LOCKE, cité par DIABY (2004)4(*), s'atténue sur l'expérience avec deux rôles qui sont : la sensation et la réflexion. Ici, la sensation résulte de l'action physique qu'exerce l'objet sur nos sens. La réflexion est une perception de notre âme sur les sujets qu'elle a reçu des sens (penser, croire, douter etc.). Dépassant celle là encore, le même auteur nous fait savoir que, Locke s'est basé sur l'entendement qu'il qualifie des idées simples à partir desquelles peuvent se constituer des idées complexes, des modes de relations toujours qui s'en prenaient à l'empirisme.

BERKELEY, cité par GRAWITZ (2001), essaye d'utiliser la géométrie et l'optique pour tenter d'établir le caractère bidimensionnel des données immédiates de la vision alors que pour lui, la dialectique de PLATON privilégie cette orientation de la recherche qui va du sensible à l'intelligible ou du parfait à l'imparfait. Pour une large part de connaissances mises en exergue dans la société qui, marquée par l'EPS et la prévention ou on prophétisait les patients, les désordres physiques à l'origine des maladies seraient toujours causés par des faits et habitudes qui leurs sont propres et de cela détermineront les liaisons à suivre pour éradiquer ou suivre la maladie. Cette théorie dit aussi que la recherche de la maladie peut aller dans toutes les directions.

NEBOU, cité par ATINDOGBE (2004 : 15), aborde la question du SIDA dans un langage courant simple, clair et compréhensible de tous, tout en y expliquant la nature du virus, les modes de transmissions sans oublier certains rapports et les expériences tirées des autres faits.

Section 2 : Approche de l'information /de la communication

Pour gloser sur la figure mythique la plus formidable que l'Occident ait créé, on peut dire que l'homme, grâce au feu, est devenu un géant technologique mais qu'il demeure un nain politique. Les hommes dominent la nature mais ils n'ont pas encore appris à vivre ensemble et à communiquer. Tout se passe donc comme si après Prométhée (qui nous a offert le feu) nous étions encore en attente de ce dieu qui symbolise l'échange, le commerce et la communication : les Grecs l'appelaient Hermès, les romains, Mercure. En termes plus savants, on peut dire avec Habermas que : l'humanité moderne a développé une rationalité stratégique (dans son rapport à la nature) au détriment d'une rationalité communicationnelle (qui concerne les rapports des hommes entre eux). On mesure ainsi l'importance considérable du rôle que les Sciences de l'Information et de la Communication (SIC) ont à jouer à l'orée du XXIème siècle (http: /www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3).

La théorie de l'information est née des préoccupations techniques des ingénieurs de la télécommunication qui voulaient mesurer l'information et étudier à quelle loi elle est soumise (bruit, entropie, chaos). Le mot "information" a deux sens. L'un étymologique : informer c'est donner une forme à une matière, organiser ; l'autre plus courant : c'est communiquer un message, une connaissance. Ce modèle est centré sur la théorie du traitement de l'information. Il s'agit d'un système mécanique puisqu'il a été élaboré pour les besoins des laboratoires Bell. Ceux-ci voulaient savoir comment une source d'information pouvait apporter un message de distorsion en dépit des interférences (Http:/www.Med.Univ-tours.fr/enseign/theoriepub/docpied/p...document sans titre : 2/3).

Pour définir l'information, Shannon et Weaver cités dans le site Internet www.ist.inserm.fr/basicrapport.html, se basent sur le 2e principe de la thermodynamique (science des machines à feu) énoncé par Carnot : "dans un système physique, l'énergie tend à se dégrader". Par exemple lorsque l'on met de l'eau chaude dans une baignoire qui se trouve dans une salle de bain froide, au bout d'un moment celle-ci sera tiède mais l'eau du bain aussi. Le tout devient homogène, indifférencié, cela mène à la mort du système, à l'entropie (en thermodynamique principe qui décrit le degré croissant de désordre dans le fonctionnement d'un système ; en communication, degré d'incertitude).

L'information, elle aussi est soumise à l'entropie. En même temps elle est une lutte contre l'entropie puisqu'elle consiste à imposer un ordre à un message. En effet celui-ci obéit à des règles syntaxiques et lexicales. De même les machines subissent un échauffement. Il y a donc des parasites que l'on nommera " bruit ". Pour corriger ces bruits on utilise la redondance. En communication écrite ou orale, on usera de répétitions de la phrase, des mots clés, sur lignages, de gestes, de différence dans le ton de la voix. (Http:/www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3).

SHANNON et WEAVER cités dans www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3, distinguent 3 types de problèmes de communication :

- Les problèmes techniques qui concernent l'exactitude du transfert des séries de symboles, en fonction du canal, de l'espace et du temps, depuis l'émetteur jusqu'au récepteur.
- Les problèmes sémantiques qui concernent l'identité (ou une approximation suffisamment proche), entre l'interprétation du récepteur et l'intention de l'émetteur. Il s'agira de s'assurer que les images, les représentations de l'objet convoyé sont les plus proches possibles, pour l'émetteur et le récepteur.

- Les problèmes d'efficacité concernent le succès avec lequel la signification transportée jusqu'au receveur, provoque chez lui, la conduite désirée.

MOLES, cité par GRAWITZ, (2001 :459) déclare qu' :

A coté de la dialectique matière /énergie qui résumait la fin de l'époque scientiste, les récentes sciences de la communication ont donc fait apparaître un nouveau dipôle action-communication, qui fait l'objet de la théorie de « l'information » ou études des propriétés intrinsèques et quantitatives des messages.

Cette théorie repose sur le concept de mesure d'où quantité caractéristique : « l'information nous propose donc un portrait métrique qui fut jusqu'ici uniquement qualitatif, elle apporte avec elle toutes les ressources de ma mesure. » Si l'on se reporte aux recueils américains, on mesure sans doute la vitalité du domaine mais aussi la disparité des sujets que tente en vain de regrouper l'I.C.A (association internationale de communication) qui distingue à coté de la conception large des sociologues celle plus restrictive de certains psychologues et linguistes. La communication n'est plus qu'une composante de l'interaction entre agents, celui qui recourt à l'usage des signes codés. Divers types d'analyse de contenu avec entre autres une analyse ou de vérification, analyse qualitative et quantitative, Analyse directe ou indirecte, Communication représentative (www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3).Cette dernière analyse dit d'après l'exemple suivant que :

Imaginons qu'un malade tente diverse manoeuvre pour provoquer chez le thérapeute qui l'observe les signes qui peuvent se substituer au message. Le contenu de l'entretien pourra être analysé de façon quantitative. On trouvera chez le sujet tant de thèmes en des minutes de plaisanteries. Tant d'agressivité ou de provocations, tant de manifestation d'interaction, etc. on pourra comparer le comportement et la stratégie de ce malade à celle d'un autre, mais cette quantification de comportements manifestes nécessitera tout de même une hypothèse forcément qualitative. Alors que le plus souvent, la quantification se contente de présenter des résultats chiffrés. Ici la variation des stratégies, l'apparente incohérente du contenu, oblige à chercher une hypothèse explicative dans ce qui est latent et non quantifié : le devoir du sujet de provoquer une réaction chez le thérapeute (GRAWITZ, 2001 : 606).

Thème ; Education pour la santé de la population en Guinée : cas de la ville de Conakry.

Elle donne comme exemple le cri de douleur « aie » qui est de type représentatif et nous avertit de la douleur de celui qui l'émet. Alors qu'un mensonge est au premier stade instrumental ayant pour but d'agir sur le récepteur de l'inciter à croire, à imaginer. Presque toutes les communications ont à la fois des aspects représentatifs et des aspects instrumentaux. Ainsi déclare POOL, un homme qui a très chaud et soif pourra se contenter de dire : « Mon Dieu qu'il fait chaud » c'est l'appareil représentatif de la communication ; il nous renseigne sur l'état de cet homme. L'aspect « instrumental » non exprimé, tente de provoquer chez le récepteur la réponse. « Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? » (GRAWITZ, 2001).

L'analyse de contenu en communication peut servir à trouver des études de la communication à l'occasion du rapport émetteur-récepteur selon le schéma de LASSWELL. A l'occasion de la communication nous nous trouvons en présence d'un émetteur qui lance un message ayant un contenu et une forme, cette information est émise pour atteindre un but. Elle s'adresse à un ou plusieurs récepteurs. Ce qui en résumé donne : qui parle? A qui? Pour dire quoi? Comment? Avec quel résultat ? (GRAWITZ 2001).

Section 3 : Approche de la dissonance cognitive

Cette théorie a été développée en 1957 par l'américain Léon FESTINGER. Il définit la dissonance cognitive comme un état de tension désagréable dû à la présence simultanée de deux cognitions (idées, opinions, comportements) psychologiquement inconsistantes. Le postulat de base est que les individus aspirent à éliminer les faits de pensée ou les faits comportementaux présents en eux même et qui sont contradictoires. En s'appuyant sur la théorie de la rationalisation, des conduites il s'agit d'étudier comment les sujets tentent de réduire cette dissonance en changeant d'opinion ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html).

La théorie de la dissonance cognitive est l'une des plus importantes théories en psychologie sociale ; elle a généré des centaines d'études et d'extrapolation sur les attitudes, les comportements et les croyances humaines. L'internationalisation des valeurs, les motivations et les conséquences de prise de décisions, des désaccords interpersonnels, la persuasion et autres phénomènes psychologiques importantes y sont aussi prises en compte. Ceci, peut s'expliquer en partie par la formulation très générale et abstraite de cette théorie qui la rend facile a manipuler. Dans les théories de la communication, elle apparaît comme l'une des principales théories de réceptions et de traitements de messages ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html).

La théorie considère que les deux éléments de cognitions (perception, attitudes proportionnelle ou comportements), sont en rapport ou pas, un lien très étroit les relie ou non. Deux catégories liées sont soit consonantes (cohérentes) soit dissonantes (incohérentes). Elles sont dites consonantes si l'une entraîne ou supporte l'autre ( www.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive).

Pour les tenants de cette théorie, la dissonance cognitive produit chez le sujet une tension qui l'incite au tangent. L'existence d'une dissonance plonge le sujet dans un état inconfortable de sorte qu'il est motivé à réduire cette dissonance. Plus la dissonance est intense, plus ce malaise psychologique est fort et plus la pression pour réduire la dissonance l'est aussi: une dissonance peut être réduite en supprimant ou en réduisant l'importance des cognitions consonantes. ( www.wikipedia.org/wik/Dissonance_cognitive)

WICKLAND et BREHM cités dans ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html), lors d'expériences psychologiques telles que celle de FESTINGER, sont arrivés à la conclusion que «en cas de dissonance, l'individu ne peut pas seulement changer ses cognitions ou essayer de changer celles des autres pour l'accroître

En effet, les cognitions ne sont pas toutes également manipulables. La probabilité qu'une cognition soit modifiée pour réduire la dissonance dépend de ce que FESTINGER nomme «résistance au tangent». La résistance au tangent d'une cognition est directement fonction du nombre et de l'importance des éléments avec lesquels elle est consonante, de son ancienneté, ainsi que de la manière dont elle a été acquise: perception, cognition, ou communication ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Un individu a deux sources d'informations majeures : sa propre expérience et la communication avec les autres. L'impact de l'expérience directe, est plus grand en ce qu'elle exerce une forte pression cognitive pour s'y conformer. En effet, la communication peut être vue comme une source d'information indirecte. L'intensité de l'impact des communications dépend de la relation entre ceux qui communiquent. Cette relation peut être analysée en terme de confiance, de réputation, d'attraction ou de passivité ( http: //charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Plus cette relation est forte, plus la communication aura de l'impact sur la cognition du sujet communicant. Souvent, ces deux sources directes et indirectes sont utilisées simultanément : un enfant peut apprendre de sa mère que le feu est dangereux et également se brûler au toucher ( www.ist.inserm.fr/basic rapport.html).

Le message destiné à une cible est parfois en contradiction avec ses propres convictions (par exemple, l'alcool au volant risque de danger mortel dans le cadre de la sécurité routière).C'est à ce moment que se crée la dissonance cognitive. Pour réduire cette dissonance, la cible peut soit éviter le message, soit l'interpréter pour diminuer la portée du message jusqu'à remettre en cause sa crédibilité. Pour faire accepter le message, la solution peut être de crédibiliser le message en s'appuyant sur des personnes de confiance (médecins, experts,...) ou sur des faits avérés ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

En suivant les études de BEAUVAIS et JOULE cités dans ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html), FESTINGER devra plus spécialement faire une distinction entre une cognition « génératrice » en ce qu'elle déclenche et oriente le travail cognitif et d'autres cognitions qui ne sont pertinentes que dans la mesure ou elles se rapportent à la cognition génératrice ou à son contraire. L'esprit de l'homme est toujours en guerre avec lui-même. Il existe des mécanismes pour rétablir l'équilibre intérieur. Ainsi, lorsqu'on est emmené à agir en contradiction avec ses présupposés, ses conceptions, (morales ou autres), «l'individu est amené pour retrouver la congruence cognitive plus confortable à non pas modifier sa pensée en fonction de son comportement et accorder ses actes à ce qu'il pense, mais à modifier sa pensée en fonction de son comportement, pour la rationaliser et la justifier » ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html).

FESTINGER cité dans ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html) montre ensuite que : « lorsque des informations contraires aux croyances et aux comportements des individus, sont perçus, ces dernières développent une impulsion motivante pour réduire le déséquilibre psychologique ressenti » ( www.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive).

Certains auteurs ont tenté d'expliciter les conditions de déclenchement de l'une ou l'autre des stratégies de réduction de la dissonance et de l'émotion de peur, plus précisément de déceler les conditions d'efficacité d'un message de prévention. ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html).

De tout ce qui précède, il ressort que la dissonance cognitive est un construit ou l'individu en présence des cognitions («connaissances, opinions, croyances sur l'environnement, sur soi même ou sur son propre comportement») incompatibles entre elles, ressent un état de tension désagréable motivant sa réduction. C'est-à-dire l'état de dissonance cognitive.

Comme indiqué plus haut, nous nous inscrivons dans cette approche de la dissonance cognitive. Le choix de cette approche se justifie pour nous par le fait qu'elle est en rapport avec notre question de recherche et notre hypothèse. Ensuite, cette approche est pour nous la mieux appropriée pour déterminer dans quelles circonstances la dissonance survient elle dans des tels cas de comportement, de communication de contact direct avec une situation et de l'existence simultanée des différentes cognitions d'un état de consonance.

CHAPITRE  IV : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Le présent chapitre est structuré en deux sections. La première est consacrée à la recherche documentaire. Tandis que la seconde traite l'entretien.

Section 1 : Recherche documentaire

La recherche documentaire est la phase exploratoire axée sur la lecture de sources éparses. Elle est aussi l'étape qui permet de se situer et de prendre connaissance de tout ce qui a été dit ou écrit sur un sujet à étudier. Autrement dit, en amont elle représente l'étape exploratoire qui s'est étalée sur une longue période et en aval, elle constitue l'étape essentielle de constitution de faits.

La recherche documentaire est selon JACQUARD, cité par GRAWITZ (2001 : 595),

L'ensemble des moyens mis en oeuvre par un chercheur pour collecter des données à travers un certain nombre de documents: écrits (ouvrages, revues, des articles, des journaux ou de discours, magazines, etc.), oraux (entretiens). C'est en somme un travail de recueil, de tri et d'analyse des données issues de différentes sources face à un sujet étudié. La recherche documentaire est utile à toutes les étapes de l'élaboration d'une recherche sociale.

La rédaction de ce mémoire a nécessité la lecture d'un grand nombre de documents de nature et de forme diverses, parmi lesquels nous notons les documents écrits et les données statistiques enregistrées, les documents officiels du Ministère de la Santé Publique de la Guinée, les données d'archives, les rapports de recherche, les journaux et revues, des textes et des documents de politique sanitaires, de la promotion de la santé et des recherches sur le net. La recherche documentaire a connu une dominance d'ouvrages généraux et spécialisés. Elle a duré tout au long de notre rédaction et recherche. Les bibliothèques Thurgood Marshall (centre culturel américain), Bibliothèque Franco-guinéenne, celle de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, nous ont procuré des documents d'ordre généraux, des journaux, des ouvrages principaux et autres documents qui nous ont été indispensables. A travers le département de sociologie, nous avons collecté une série de mémoires de maîtrise ayant traité des problématiques dans le même domaine d'intervention. Des rapports et fiches de renseignements et des documents notoires nous ont été fournis par la Direction de la Promotion de la Santé, par la Direction de la Santé de la ville de Conakry, par le Gouvernorat de la ville de Conakry à travers la Direction régionale du Plan. Il y a aussi les directions communales de la promotion de chaque commune de la ville qui ont mis à notre disposition des statistiques qui nous ont permis d'enrichir le travail A ces sources écrites, nous ajoutons l'apport des personnes ressources (comme le directeur régional du plan, le docteur Raffi, etc.)Auxquelles nous avons fait recours durant tout le temps de la recherche. Ils nous ont permis de rencontrer certaines personnes relativement incontournables dans la poursuite de nos recherches. Et ils nous ont procuré pas mal de documents qui nous ont été d'une grande utilité.

Section 2 : Entretien

Pour FORTIN et al. Cité par MADALNGUE (2001), l'entretien est une méthode de recueil de données au cours de laquelle un enquêteur pose des questions aux répondants soit en face, soit au téléphone. Pour ces mêmes auteurs, on parle d'entretien dans les situations où le chercheur désire obtenir plus d'informations autour d'un groupe restreint. Dans ce cas l'intervieweur accorde aux répondants plus de liberté. Grawitz (2001 :644) défini l'entretien comme un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations en relation, avec le but fixé. Il existe plusieurs types d'entretien : l'entretien libre ou non directif, l'entretien semi directif ou structuré, l'entretien centré, l'entretien à questions ouvertes et l'entretien à questions fermées.

De tous ces types d'entretien, nous avons utilisé l'entretien semi directif dans le cadre de ce mémoire. MACE et PETRY (1988), définissent ce dernier comme étant un moyen par lequel le chercheur tente d'obtenir des informations qui n'apparaissent nulle part auprès des personnes ayant été le plus souvent témoins ou acteurs des événements sur lesquels porte l'étude. Pour mieux cerner cette étude, nous avons choisi l'entrevue dirigée. L'entretien semi directif selon Durand et Weil cité par KOUNDOUNO(2003) est défini comme :

L'outil qui utilise une grille d'observation, mais n'impose pas une subordination de la forme et de l'ordre des questions comme dans le cadre du questionnaire. (...) Il consiste à faire produire par l'enquêté un discours plus ou moins linéaire avec un minimum d'interventions de la part de l'enquêteur 

L'entrevue dirigée est la plus adaptée dans le cadre de cette étude. Dans ce cas, l'interviewé prend la responsabilité de diriger l'entretien à l'aide d'une série de questions précises qui sera soumise à l'enquêté et auxquelles on veillera à obtenir le matériel utilisable pour sa recherche ; de son côté ; la personne interviewée se met à la disposition du chercheur, se laisse guider par lui et répond au mieux aux questions qui lui sont soumises KOUNDOUNO (2003).

L'échantillon choisi était de 42 personnes. 35 personnes de la population locale, réparties dans les cinq communes de Conakry, dont sept par commune, cinq médecins : un du ministère, un d'un Centre Médical Communal (CMC), un d'un centre de santé, un d'une clinique et d'une pharmacie, et deux journalistes de la santé qui ont été ajouté une fois que nous étions sur le terrain donc l'échantillon prévu au départ était de 40 personnes seulement. Le critère de choix des éléments de l'échantillon s'explique par une vue d'ensemble que nous voulons avoir sur la façon dont se déroulent les séances d'EPS.

Pour mener à bien ce travail, nous avons procédé à l'élaboration d'un guide d'entretien qui nous a servi de base sur le terrain. Nous nous sommes muni d'un dictaphone pour l'enregistrement des informations pour ne pas perdre la profondeur des idées exprimées par les interviewés. Nous avons confectionner trois grilles d'entrevues qui avaient ciblées trois catégories trois catégories de répondants que sont la population locale, les médecins et les journalistes.

Ce travail a duré deux mois allant de la période du 21 novembre 2005 au 31 janvier 2006. Les entretiens se déroulaient toujours pendant les heures de travail et généralement entre 11 heures et 14 heures. Il est arrivé des moments où les interviews se sont déroulées dans la nuit à cause du manque de disponibilité des interviewés au cours de la journée. Le temps mis par interviewé a été en moyenne de 15 à 20 minutes par entretien. Cependant, à des exceptions près, nous nous sommes retrouvé face à des entretiens de 30 à 45 minutes. La plupart des interviews se sont déroulés dans le milieu de travail des enquêtés et quelques rares fois à leur domicile. Il est aussi à noter que les entretiens sont faits en français.

Puisque nous ne maîtrisons pas l'informatique (logiciels spécialisés), nous avons procédé à un dépouillement manuel des résultats recueillis sur le terrain. Nous avons procédé par catégorisation le codage des données. Chaque question était aussi codée. La pertinence des propos enregistrés a fait l'objet d'une transcription, enquêté par enquêté.

Les résultats ont été en fonction des étapes suivantes :

· Répertoire des résultats par catégories de répondants en fonction des guides d'entretien ;

· Classification des enquêtés selon les catégories de répondants ;

· Rédaction de tous les résultats ;

· Regroupement des idées clés par guide d'entretien ;

· Regroupement des informations en fonction de leur convergence et divergence.

Tout au long de ce travail, nous avons rencontré de nombreux obstacles. Il y a eu d'abord un problème de documentation relative à notre thème. Ensuite, la réticence des interviewés à se faire enregistrer. Enfin, la difficulté dans la confection du présent document par manque de matériels informatiques et insuffisance de moyens financiers.

Pour surmonter les difficultés documentaires, nous étions contraint de laisser des cautions pour la consultation de certains documents. Pour résoudre les difficultés liées à la réticence des personnes à interviewer, il a fallu expliquer amplement à ces dernières l'objet de notre étude et leur promettre que tout ce qu'elles diront ne servira que pour le traitement des données scientifiques de façon anonyme et confidentielle. C'est grâce à l'aide financière des parents et à celle matérielle des amis que nous avons pu régler les difficultés liées à la confection du présent document.

DEUXIEME PARTIE 

La deuxième partie contrairement à la première comporte trois chapitres. La présentation du cadre d'étude est exposée dans le chapitre cinq. La description des résultats fait l'objet du chapitre six. L'interprétation des résultats est traitée dans le dernier chapitre de ce mémoire.

CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

Le présent chapitre est subdivisé en deux sections. La première fait la description de la ville de Conakry. La deuxième section présente la stratégie d'opérationnalisation de la carte sanitaire.

Section 1: Conakry capitale de la Guinée

Conakry capitale de la République de Guinée, est une presqu'île de 308 km2 de superficie, avec une longueur de 34 km et de 1 à 6 km de largeur. La ville émerge du continent à l'Est, traverse une bande de mangrove et échoue en mer à l'Ouest. A sa pointe, se dessinent en croissant les îles de Laos. A partir des zones côtières au Nord et au Sud, le relief se lève en direction de l'échine de la presqu'île, où le sol devient rocailleux et ferrugineux. Le centre, implanté au port depuis l'époque coloniale, se trouve à l'extrême pointe : la plupart des bureaux de l'administration et siège des entreprises y sont situés. La ville est administrativement divisée en cinq communes conçues à la fois comme circonscriptions administratives et collectivités décentralisées dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Les communes subdivisées à leur tour en 98 quartiers, sont dirigées par des maires élus qui sont les exécutants des décisions du conseil communal. Le gouverneur de la ville de Conakry, nommé par décret présidentiel est l'exécutant des décisions de l'assemblée délibérante décentralisée (conseil de ville) et le partenaire privilégié de la DRS/Vco (TOYOT, 2003).

Le nombre de personnes vivant à Conakry est estimé à 1.1 millions d'habitants. La capitale concentre à elle seule environ le quart de la population totale de la Guinée, 60% de la population urbaine, la densité moyenne de population est de 2306 habitants/ km2 avec une tendance constante contre 19 pour l'intérieur du pays. Cette population est inégalement répartie entre les cinq communes de Conakry. Le poids démographique est énorme dans les nouveaux quartiers tandis que la ville historique (Kaloum, Dixinn) connaît un déclin relatif de ses quartiers.

Ø Kaloum a une population totale de 72 181hbt (6.8%) dont 7% sont pour 10784 ménages recensés (DNS/BNR, 1999).

Ø Dixinn compte 147 689 habitants (13.5%) de la population de Conakry (BNR, 1996).

Ø Matam compte selon le RPGH de 1996 une population totale de 157 715 habitants (1404%) repartis entre 20 quartiers dont le plus habité est Hermakono avec 15998 habitants.

Ø Ratoma est peuplée de 324 185 habitants (29.7%), ce qui place Ratoma parmi les communes les plus peuplées

Ø Matoto, la plus peuplée des communes de Conakry (35.6%) à une population de 390 168 habitants répartis entre les 31 quartiers que compte cette commune (MPC/BNR/RGPH, 1996).

Section 2 : Système de santé en Guinée

A la rédaction de ce travail, certes il n'a été énoncé nulle part le concept de carte sanitaire. Cependant, il s'avère nécessaire que c'est une stratégie qui régit dans n'importe quel pays la démarche sanitaire à suivre et le système mis en place pour prévoir et susciter les évolutions nécessaires de l'offre de soins en vue de satisfaire de manière optimale la demande de santé. Etant donné que l'on ne peut pas traiter de la santé publique sans faire recours à cette carte. A cet effet, dans le cadre spécifique de cette recherche, il ressort que le système de santé guinéen comprend trois niveaux : le niveau central ou national, le niveau intermédiaire ou régional et le niveau périphérique ou opérationnel.

Le niveau central comprend :

- Le Ministère de la Santé et son cabinet composé d'un chef et d'une attache de cabinet, de trois conseillers respectivement chargés de la politique sanitaire, de la coopération technique et de la législation ;

Le secrétariat général du Ministère de la Santé Publique (M S P) ;

ü Trois services d'appui : la division des affaires administratives et financières, l'inspection générale des services de la santé et le service des statistiques, études et informations ;

ü Trois directions nationales chargées de la santé publique, des établissements hospitaliers et de soin, de la pharmacie et laboratoires ;

ü Des services rattachés : centres de formations et de recherches, service national de santé scolaire et universitaire, hôpitaux préfectoraux et centres de santé ;

ü Des établissements publics administratifs-INSP (Institut National de Santé Publique), CNTS (Centre National de Transfusion Sanguine), hôpitaux (nationaux et préfectoraux) ;

ü Une entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC), la Pharmacie Centrale de Guinée (PCG).

Le niveau régional est composé de :

ü L'inspection régionale de la santé sauf à Conakry ou il s'agit d'une direction de la santé de la ville d Conakry ;

- L'antenne régionale de la PCG et l'antenne du service national de maintenance hospitalière intégrée aux hôpitaux ;

- Le niveau périphérique ou opérationnel comprend :

- La direction préfectorale de la santé dont la mission est d'appuyer la mise en oeuvre des Soins de Santé Primaire (SS P) ;

- L'équipe préfectorale de la santé, incluant la direction préfectorale de santé (DPS), les chefs de centre de santé (CS) ; et les chefs des micros réalisations.

L'appareil sanitaire guinéen est base sur une organisation pyramidale et s'articule sur le découpage administratif (DRP-DRS/Vco, 1999).

Le poste de santé, environ 205 PS à l'échelle du village dans les zones rurales. Les centres de santé (304 fonctionnels en 1997) à l'échelle de la sous préfecture fournissent le paquet minimum d'activités comprenant les consultations prénatales, les consultations primaires curatives, le suivi d'accouchements. Les activités des agents de vaccinations, programme élargi de vaccination (PEV) sont complétées par une stratégie dite avancée qui implique le déplacement des équipes des centres de santé et dans les zones rurales les plus isolées dépourvues d'infrastructures. Les hôpitaux préfectoraux et régionaux au nombre de 33 en 1997 qui outre ses prestations de soins offrent des consultations de référence et de prestations hospitalières : chirurgie, accouchements, examens de radiologie, examens de laboratoires. Les deux hôpitaux nationaux ou centres hospitalo-universitaires, tous les deux situés à Conakry interviennent dans la formation des professionnels de la santé et dans les recherches. Le secteur privé vient compléter l'effort du secteur public dans la prestation des soins. Ces structures de soin vont du cabinet de soin infirmier et de la consultation médicale à la clinique médicale avec ou sans hospitalisation. Il faudrait aussi compter les 214 pharmacies agrées dont 148 pour la ville de Conakry (SNIS, 1997).

Le nombre d'agents de santé par habitants en Guinée est le plus élevé de la sous région. Le ratio habitants/agents de la santé en moyenne est de 7196 habitants par médecins des services publics et d'environ 1500 habitants par infirmier comprenant aussi bien les ATS, les sages femmes que les aides soignants (DRP-DRS/Vco, 1999).

L'organisation du système de santé à Conakry est coordonnée par la direction de la santé de la ville de Conakry, qui traduit la détermination politique du Ministère de la Santé, de renforcer la décentralisation du secteur amorçant ainsi une évolution positive ouvrant des possibilités nouvelles d'actions et des mobilisations des ressources. Pour accomplir ses missions, la DRS/VCo dispose d'une direction, de cinq divisions opératoires que sont les directions communales de santé, les services d'appui, les établissements de soins avec 26 centres de santé (CS) au 31 décembre 2004, 2 postes de santé (PS), 5 centres médicaux communaux (CMC), les centres de référence de deuxième recours que sont les hôpitaux nationaux regroupés dans un centre hospitalier universitaire (CHU) (DRP-DRS/VCo, 1999).

La répartition des services de santé selon les communes est la suivante : la commune de Kaloum composée de 11 quartiers est couverte par CS intégrés, le secteur public dispose d'un CHU, deux dispensaires, cinq infirmeries, deux P.S., et centre de référence pour enfant. Le secteur privé vient compléter le secteur public et comprend quatre cliniques privées à buts lucratifs, des centres de santé confessionnelle, six dispensaires, des laboratoires d'analyses, des cabinets de consultations, 23 pharmacies fonctionnelles (SNIS, 1997).

Les 17 quartiers de la commune de Dixinn sont couverts par trois CS, le CHU de Donka, la clinique de l'association guinéenne pour le bien être familial (AGBEF), dix structures privées dont quatre polycliniques, deux spécialisées en gynécologie obstétrique, quatre cabinets de consultation, deux CS dont un confessionnel et 25 pharmacies fonctionnelles (SNIS, 1997).

La commune de Ratoma compte plus de 20 quartiers, neuf CS, intégrés au PEV/SSP/ME et deux CMC, le dispensaire et le complexe hospitalier Jean Paul II, on note l'existence de quatre formations sanitaires privées dont deux à caractère laïc, et deux relevant des congrégations religieuses (SNIS, 1997).

La commune de Matam composée de 20 quartiers est couverte par quatre CS, intégrés au PEV/SSP/ME et deux CMC. Pour le secteur prive, il a été recensé une polyclinique, deux centres de santé et trois dispensaires, un laboratoire d'analyses biomédicales et 23 pharmacies. (Source : tableau des infrastructures sanitaires du secteur public, 2004).

Les structures sanitaires publiques fonctionnelles de la commune de Matoto sont au nombre de sept dont quatre CS, un CS de garnison, une infirmerie d'école, un centre médical de société. Parmi les privés au nombre de 36, on compte trois cliniques assurant des soins curatifs, de deuxième et troisième niveaux, sept CS confessionnel, parmi lesquels seul deux pharmacies (SNIS, 1997).

Le secteur privé à Conakry offre 50 cabinets de soins, trois cliniques privées, 148 pharmacies, et il a été aussi identifié à Conakry mille 1179 établissements de santé (fraternité médicale Guinée, 1997) dont 49 publics : hôpitaux, CM, CS, PS, et 172 privés, officiels et a but lucratif ou non et 944 autres correspondant à des activités dites clandestines offertes le plus souvent par des professionnels de santé travaillant à domicile (DRS/VCo, 1999).

CHAPITRE VI : PRESENTATION DES RESULTATS

Le présent chapitre est structuré en quatre sections. La première porte sur le profil des enquêtés. La deuxième traite de la participation et des organisations des campagnes d'éducation pour la santé. La troisième est consacrée aux médiums dans les séances d'éducation pour la santé. Enfin la quatrième section est relative à la perception des répondants sur les séances d'EPS et le mécanisme de transmission.

Section 1 : Profil des répondants

Après investigation sur le terrain, les informations recueillies ont montré que sur 42 répondants, il y a eu 23 hommes et 19 femmes.

Par rapport à la situation professionnelle, les données ont présenté que sur l'ensemble des interviewés, il y a eu respectivement cinq étudiants, cinq ingénieurs, cinq agents de santé, quatre commerçants, quatre pharmaciens, trois ) tailleurs/couturières, deux ) gérants de société anonyme, un chimiste, une coiffeuse, un ( menuisier, un (planton, un militaire, un enseignant et un comptable. Il y a aussi cinq médecins et deux journalistes en santé qui faisaient partie de l'échantillon.

La moyenne d'âge des interviewés oscille entre 20 et 65 ans. D'une manière particulière, il apparaît que la tranche d'âge de 20 à 30 ans est représentée par une forte proportion d'interviewés (16). Le second groupe de dix personnes a un âge compris entre 30 et 40 ans. L'intervalle d'âge compris entre 40 et 50 ans est aussi représenté par 10 interviewés. Ce groupe est suivi de manière décroissante par la tranche d'âge de 50-60 ans regroupant cinq personnes et l'intervalle 60 à 70 ans, ne comprend qu'une seule personne.

Sur la base ethnique, il ressort que les Soussou sont majoritaires (16), suivis des Peulh (9), ensuite des Malinké (8), Nalou et Landouma (2 partout), (4), et enfin cinq Kpèlè.

Sur l'ensemble des interviewés, quarante deux affirment être mariés, tandis que seize se présentent comme des célibataires et enfin le dernier interviewé affirme être divorcé. Ces interviewés sont répartis en trois catégories. La première catégorie des interviewés est constituée de la population locale au nombre de trente-cinq sur les quarante deux répondants. Sur l'ensemble des cinq communes de la ville de Conakry, un nombre de 7 a toujours été identifié. Dans les communes de Ratoma et Matam, les mêmes catégories sexospécifiques ont été interviewées, à savoir quatre hommes et trois femmes. Les communes de Dixinn et Kaloum enregistrent une participation de cinq hommes et deux femmes. Seule la commune de Matoto enregistre la présence de plus de femmes (5) que d'hommes (2). La deuxième catégorie est constituée de médecins. Sur l'ensemble des cinq médecins interviewés, il ya eu deux femmes et trois hommes. La troisième et dernière classification faite, montre que sur les deux journalistes interviewés, il y'a une femme et un homme.

Section 2 : Organisations et participation aux séances d'éducation pour la santé

Les données empiriques contenues dans cette section ont été orientées à l'endroit de la population locale et des médecins. Si d'une part les données ont révélé que les médecins organisent les séances d'EPS, il ressort que la population locale quant à elle y participe.

Sur la foi des données collectées en rapport aux médecins (5), il ressort que la totalité d'entre eux affirment organiser des séances d'EPS. Les thèmes débattus par eux tiennent compte des préoccupations imminentes et des priorités des services respectifs.

A propos, un médecin confie ceci : « Moi, je l'ai fait officiellement trois fois par semaine, et cela une fois que le malade est pris en compte par le service. Par exemple, pour les diabétiques il y a un programme spécial d'EPS qui se fait tous les jours »

Un autre interviewé partage la même idée : « C'est un nombre illimité d'EPS que j'ai fait puisque c'est tous les jours et ensuite à chaque fois que l'occasion se présente »

D'une manière spécifique, les résultats obtenus au cours de l'enquête ont révélé que 24/35 des répondants de la première catégorie d'interviewés que sont la population, ont au moins participer/assister à une séance d'éducation pour la santé.

Selon les répondants, cette séance d'éducation est faite soit dans la rue en milieu public (7/24), soit au travail avec les amis douze sur vingt quatre (12/24), soit en famille (5/24). Tandis que sur l'ensemble des onze (11) autres interviewés, certains (5) affirmaient ne jamais avoir pris part à une séance d'éducation et d'autres (6) restaient sans avis.

A propos des thèmes débattus, il y a eu vingt quatre répondants sur l'ensemble des interviewés. De cet effectif (24), la presque totalité (20) ont affirmé avoir suivi des thèmes sur le SIDA, MST, l'alcool, la drogue, l'hygiène et la vaccination. Tandis que les quatre autres interviewés ayant donné une réponse à ce niveau, font plus référence à d'autres aspects de la santé tels que la cécité, le diabète, l'excision, la tuberculose, etc. Un des interviewés affirmait : « Oui ! J'ai participé plusieurs fois à des séances appui d'EPS et cela s'est fait souvent en public, dans la rue. C'étaient des thèmes relativement variables, tantôt sur le tabagisme, tantôt sur le SIDA, mais aussi sur la drogue. » Un autre interviewé a dit : « Oui ! Je participe, mais souvent en famille, nous parlons de la santé en général, mais surtout de l'hygiène corporelle. » Une autre interviewée dira: « Oui, j'ai participé, c'était en causerie entre amis, mais pas dans la rue. Cela s'est fait toute la journée autour du thé. Nous parlons souvent de la santé en général, de la salubrité par exemple, de la sexualité aussi, de la drogue, alcool, bref de tous les maux qui touchent la jeunesse. ».

A la question de savoir le nombre de fois que les interviewés auraient assisté à une séance d'EPS, treize affirment avoir participé à plusieurs séances. Un interviewé disait : « J'ai participé à plusieurs séances de ces genres. ». Un autre disait : «Non, ce n'est pas la seule. J'ai assisté à plusieurs autres aussi. ». Douze affirment avoir assisté une seule fois, alors que les deux autres sont restés sans avis à propos. Un interviewé soutenait l'affirmation suivante : « Oui ! C'est la seule séance a laquelle j'ai assisté ».

De cette catégorie de la population interviewée ayant affirmé avoir pris part à des séances d'EPS (24), certains (10) ont en plus de leur participation, apporté leur soutien faisant la restitution des messages reçus tout comme des pairs éducateurs.

Un interviewé a dit :

En tant que sensibilisateur ? Effectivement j'en ai fait, étant donné que je suis jeune, avec mes connaissances, les informations que j'ai reçues sur certaines choses, il est de mon devoir de les faire partager avec les autres. Nous parlons de la dépendance des jeunes, telle que la drogue, nous parlons aussi de beaucoup de chose, mais c'est souvent avec ces jeunes qui viennent vers moi pour les conseils.

Quatorze autres affirment être seulement sensibilisés. Ainsi disait un interviewé : «  En tant que sensibilisateur ? Non, je ne l'ai jamais fait. »

Section 3 : Mediums dans les séances d'EPS

Sur la base des trente cinq5(*) interviewés que sont la population locale de la ville de Conakry, vingt cinq affirment que le médium utilisé est le face à face dans la rue ou tout autre milieu. Les dix autres disent que c'est par le canal des techniques de l'information et de la communication (Radios, télévision et téléphone).

Un enquêté a affirmé : « c'était le face à face avec un conférencier » Un autre interviewé par rapport a cela soutient ce qui suit : «Moi je suis souvent devant ma télévision ou accroché a mon poste radio. C'est par ces deux canals (sic) d'information que je suis de temps en temps des séances sur la santé. ». Pour un autre interviewé : «  Le médium utilisé lors de la seule séance que j'ai suivi c'était par le biais d'un ami qui m'a appelé pour me dire qu'il venait d'assister à un truc très important ou on parlait de la santé de l'homme . Donc je peux dire que c'est par le téléphone. »

Sur l'ensemble (35) de la proportion de la population locale interviewée, Vingt et neuf des répondants estiment être sensibles aux messages reçus et seulement six d'entre eux ne sont pas sensibles à cela. Il ressort de ce constat une nuance au niveau des bénéficiaires de ces séances. Sur les vingt neuf sensibles à cette démarche, d'une part, il ya vingt cinq qui soutiennent l'idée de partager leur expérience avec leur entourage proche ou encore une demande de précision auprès des agents sensibilisateurs, d'une autre manière, les quatre autres sont ceux qui sont satisfait de la séance mais qui conservent l'information et ne la partage pas avec un tiers. La dernière partie des interviewés dix, quant à elle ne cherche sont ceux qui semble ne pas être intéressée par le contenu des modules et qui quitte avant la fin des séances.

Un des interviewés affirmait : « Oui ! Je discute avec le public à la fin, pour un premier temps, après les séances, on se concerte entre amis, tout juste pour essayer de comprendre d'avantage ». Un autre a dit : « On a discuté (moi et mon ami) avec les agents sensibilisateurs. C'était tout juste pour poser des questions que nous n'avons pas pu poser en public, des questions d'intimités ».

Les médecins interviewés tout comme la première catégorie affirme que le médium le plus utilisé est le face à face associée souvent à des séances en public. Selon cette catégorie, il apparaît qu'il y a une discussion de manière effective qui s'installe après toutes les séances entre les bénéficiaires et eux. Un des médecins disait : « Oui je discute souvent avec le public et avec mes patients à la fin de mes séances, puisque ce sont eux qui posent des questions. Apres les discussions, on voit qu'ils sont aptes à comprendre et veulent connaître d'avantage ».

A ce niveau de la présentation des données, intervient la troisième et dernière catégorie des interviewés que sont les journalistes (2)6(*). Ces journalistes affirment entretenir de bons rapports avec le département de tutelle avec lequel ils collaborent étroitement.

L'un de ces journalistes a affirmé ceci :

Nous avons des bons rapports de collaboration qui sont très forts. La nature de ces rapports, le plus souvent ce sont eux qui nous font appel pour nous dire : bon, il ya un tel thème, une telle épidémie qui est en cours. Donc, la population, pour qu'elle ne coure pas de risques, il faut que vous fassiez un grand battage médiatique, informer la population de la présence de cette maladie dans le pays. De fois aussi, quand nous constatons qu'il ya des maladies qui font des dégâts, nous aussi nous avons le devoir d'aller vers eux pour produire cette émission de sensibilisation, d'éducation, et d'information.

Ces interviewés journalistes soutiennent le fait que leurs émissions sur la santé est bien suivi par la population. Certains auditeurs ou téléspectateurs, relancent les journalistes en vue d'une autre rediffusion des émissions. Ce qui est une preuve de l'intérêt qu'accorde cette population à la santé. L'un d'entre eux a dit :

Oui, l'émission, les informations que nous donnons en matière de santé ont un impact très positif et très élargi. Je prendrai l'exemple d'une émission que je viens de produire, une émission sur le dysfonctionnement sexuel. A partir de cette émission, je me suis rendu compte que la population est moins informée sur la prise en charge de leur problème de santé. Je garde une confidentialité, mais, il ya des personnes qui m'ont contacté par téléphoné, non seulement pour que je rediffuse cette émission, mais pour que je puisse aussi les mettre en contact avec les médecins spécialistes chargés du traitement, de la correction de ce dysfonctionnement. Donc, quelque part je me suis dit que ce sont des émissions qui ont leur impact, et ça dépend de l'approche que le journaliste va donner à l'émission. Mais quand l'approche est bien cernée, je crois que l'émission a sa raison d'être.

Section 4 : Perception des répondants sur les séances d'EPS et le mécanisme de transmission

Sur la foi des informations recueillies auprès des répondants, douze des trente cinq interviewés dans cette cohorte ont affirmé que les messages sont intéressant, riche de contenu puisqu'ils contribuent à améliorer les connaissances mais aussi à l'adoption d'un changement de comportement positif face au phénomène. Dix autres ont affirmé que les messages reçus sont pertinents, les trois autres disent qu'elles sont insuffisantes, et que cela dépend de la perception de tout un chacun. Un interviewé a dit : « L'évaluation faite était compréhensible, puisque les conférenciers ont donné ce qu'ils pouvaient. » Un autre a soutenu cette idée en ces termes : « L'évaluation faite est que nous avons conclu que cela dépend de la perception de tout un chacun. Selon sa vision, comment a t-il vu cette séance, et quel jugement il peut apporter. »

A la question de savoir le niveau de satisfaction du milieu dans lequel vit la population interviewée, trente soutiennent l'idée d'une grande satisfaction en rapport à un changement de comportement, bien que cela soit selon eux de manière timide. La faible portion (5) des interviewés quant à elle n'était pas satisfaite des comportements des gens après les séances. Certains enquêtés ont affirmé ce qui suit: « Certains ont changé puisque cette impression vise à dire selon moi que si nous prenons un échantillon de100 personnes, 10 seulement auraient changé ». Un autre interviewé a déclaré le propos suivant : « Je ne sais pas si les gens ont changé de comportement, puisqu'en Guinée ici on rencontre toujours des personnes réticentes malgré les nombreuses campagnes auxquelles nous assistons ».

Si les données recueillies présentent qu'au sein de l'environnement direct des interviewés, les changements s'observent de manière disparate, au niveau des bénéficiaires directs, il y a une unanimité autour d'une réalité, qu'il y'a un changement de comportement réel. Toutefois ce changement de comportement se manifeste de manière individuel selon les interviewés. A cet effet, trois niveaux de représentations sont contenus à la suite de ces lignes.

D'aucuns ont affirmé : « Pour moi, j'ai toujours un comportement sain, puisque je n'ai pas de problème d'hygiène » Certains, « Moi particulièrement, j'ai appris à prendre l'environnement dans lequel je vis du bon coté, puisque je suis un père de famille et cela m'incombe de diriger les autres dans leur manière de faire. » D'autres, « J'ai pris le plaisir de sensibiliser a mon tour, et cela a commencé par mes petites soeur, ça m'a permis de m'ouvrir aux autres puisque j'étais enfermé avant sur moi même. »

Par rapport à cette préoccupation, les journalistes ont aussi apporté leur contribution. Ils affirment de manière unanime qu'à travers les émissions présentées, ils observent au niveau de la population totale un changement de comportement, même si la manifestation est fonction de la personne concernée.

Un des journalistes a dit :

Le changement de comportement vous savez, c'est quelque chose de longue haleine, difficile à évaluer, c'est un long processus par ce que le comportement est inné en l'homme, c'est une habitude qui s'est installée, qui est là donc. On ne peut pas changer cette habitude en un temps record.

Le constat des médecins recoupe celui des précédents, mais avec quelques nuances par endroit. Selon eux, le changement bien qu'il soit effectif se fait de manière timide ou quelquefois de manière immédiate. De cette présentation, il ressort que trois des interviewés soutiennent la même idée en rapport au changement. Tandis que deux autres disent que les gens ont gardé toujours leurs anciennes habitudes.

Un des interviewés a déclaré ce qui suit :

Le changement de comportement n'est pas chose facile, les gens refusent de changer de comportement une fois qu'ils sont chez eux, mais devant le médecin ils peuvent te jurer , te promettre ciel et terre qu'ils suivront tes conseils mais, ils ne le feront pas. 

Un autre a ajouté :

Dans mon service ici, les diabétiques que nous couvrons changent rapidement de comportement et cela sous le contrôle de leurs parents ou garde malade. Par exemple, si nous leur disons de ne pas prendre de l'eau en quantité, ils respectent, donc sur ce plan je veux vous dire que les gens changent au fur et à mesure qu'on leur fait comprendre la chose.

Sur l'ensemble des interviewés (42 : toutes catégories confondues), vingt six interviewés de la population locale et deux interviewés journalistes développent l'idée que les obstacles au changement de comportement réside dans l'analphabétisme, l'ignorance de la population. Pour six autres interviewés de la population locale et les cinq interviewés médecins, l'explication serait liée au faible niveau de vie et à la difficulté pour la population de se défaire des anciennes habitudes. La dernière et faible partie qui ne contient que la population locale interviewée, présente que ces obstacles résultent de l'inconscience de la religion, du fatalisme et autres mûrit dans la société.

Un enquêté a affirmé : « La majorité de la population guinéenne est analphabète, illettrée a 80%. là, il faut parler de l'analphabétisme chronique qui fait que les gens sont difficiles, qu'ils ont des difficultés à capter ce qu'on leur dit, ce qui leur est enseigné, bref ce qu'ils n'ont jamais vu ». Un autre a déclaré : « Chez nous en Guinée, ce qui rend si difficile le changement de comportement, ce sont les coutumes, les traditions, la religion et aussi le fatalisme de certaines personnes ». Un autre a dit ceci : « C'est complexe de décrire ce qui rend le changement de comportement si difficile. Bon selon moi, il ya l'analphabétisme, l'ignorance, un manque d'information. Les agents de santé ne donnent pas du temps aux malades afin qu'ils s'expriment. »

Les médecins eux soutiennent qu'ils donnent le meilleur d'eux même, et toutes les alternatives présentes à prendre. Ceci étant, un médecin a déclaré : « Ce qui rend si difficile le changement de comportement c'est que les gens sont tous attachés aux coutumes mais pas la pauvreté ou bien l'analphabétisme. Puisque actuellement, l'EPS est faite dans toutes les langues nationales. »

Les journalistes, eux soutiennent par rapport à cette question de modalités, de réception que : « Vous savez, il ya des facteurs qui pérennisent cette réticence. C'est l'analphabétisme la pauvrette l'ignorance, bref il ya beaucoup de choses qui l'engendrent (...), l'ignorance et l'analphabétisme, surtout les deux facteurs par ce qu'il ya le cas de celui qui est en ville a comparer a celui qui est en campagne. »

Il ressort de ces entretiens le fait que de manière effective et indubitable, la totalité des interviewés affirme que l'EPS est réellement la voie pour le changement de comportement. Selon les interviewés, les méthodes de sensibilisation sont suffisamment vulgarisées au point cette éducation est reçue à travers la radio et dans les langues nationales. Aussi cette méthode aide à toucher tout le monde. Un interviewé a noté que : « L 'EPS est la seule voie qui peut conduire au changement de comportement puisqu'elle couvre une grande partie de la population ».

Un journaliste s'est confié a nous en ces mots :

Nous ici, on a différentes rubriques, d'ailleurs on a notre arsenal de la maison dénommé KIBARO. Toutes les informations que nous donnons en français, les mêmes informations sont reprises en langues nationales. Puisque la majorité de la population guinéenne est analphabète. D'ailleurs, moi je crois que l'EPS en matière d'information est pour ceux qui n'ont pas été à l'école. Nous qui sommes déjà allés à l'école, on a pas besoin qu'on nous donne assez d'informations pour prévenir notre santé, mais plutôt pour les populations de zones rurales, c'est eux (sic) qui ont beaucoup plus besoin d'informations, et c'est pourquoi nous avons des émissions qui s'intéressent largement à cette couche de la population.

CHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS

Ce chapitre est structuré en trois sections. La première, traite de l'activité de l'EPS comme étant une activité impliquant apparemment tout le monde. La deuxième parle de l'EPS comme une activité plutôt formelle qu'informelle. La troisième section, porte sur l'analphabétisme et l'ignorance comme étant des facteurs qui freinent la modification de comportement.

Section I : Activité d'E P S, une apparente implication de tous

Si d'une part les données ont révélés que les médecins eux, organisent les séances d'EPS, il ressort que la population locale quant à elle y participe. Ce que confirme les conclusions de la DRS/VCo (2005), qui dit que des couvertures sanitaires, ces dernières années ont été suivies dans leur grande majorité par la population de la ville de Conakry.

Très souvent les médecins organisent des séances d'EPS et les thèmes débattus tiennent compte des préoccupations imminentes et les priorités des services respectifs. Ceci démontre la volonté interne au niveau des agents de la santé de contribuer à l'amélioration des conditions de vie de la population.

Les bénéficiaires des séances d'EPS, qu'ils aient participé une ou plusieurs fois, restituent tout de même les enseignements reçus. Ces messages sont vulgarisés au niveau de leurs ménages, des cercles d'amis, des groupes respectifs. Ceci s'explique à travers la théorie empirique qui stipule que toute connaissance provient de l'expérience. Autrement dit, ce geste des bénéficiaires est une résultant de la connaissance accumulée lors des différentes sessions suivies. De cette manière un interviewé a noté qu' :

En tant que sensibilisateur ? Effectivement j'en ai fait, étant donné que je suis jeune, avec mes connaissances, les informations que j'ai reçues sur certaines choses, il est de mon devoir de les faire partager avec les autres. Nous parlons de la dépendance des jeunes, telle que la drogue, nous parlons aussi de beaucoup de choses, mais c'est souvent avec ces jeunes qui viennent vers moi pour les conseils.

Les répondants estiment être sensibles aux messages reçus. Il ressort de ce constat une nuance au niveau des bénéficiaires des ces séances. Ceux qui soutienne l'idée de partage de leur expérience avec leur entourage proche ou encore une demande de précision auprès de agents sensibilisateurs, d'une autre manière, il ya ceux qui sont satisfait de la séance mais qui conservent l'information et ne la partage pas avec un tiers ainsi que ceux qui semblent ne pas être intéressés par le contenu des modules et qui quittent avant la fin des séances. Ce qui montre un désintéressement de la part de la population à ces genres de séances liées justement à la non compétence des agents sensibilisateurs.

Les séances d'EPS n'obéissent pas à une restriction géographique. Elles se font tantôt dans la rue, sur les lieux de travail ou encore en famille. Ceci s'expliquerait par la politique de la santé qui nécessite une large vulgarisation des messages afin d'atteindre un nombre important de la population. Cette forme de lutte contre les maladies qui est une forme de campagne d'éradication des épidémies, est selon l'ONUSIDA (2003), une stratégie de réduction ou d'éradication de l'épidémie.

Les thèmes développés lors de ces séances d'EPS sont variables. Les thèmes comme le SIDA, la drogue, l'alcool, la vaccination, etc. sont les plus développés. L'explication de cela part du simple fait que les thèmes sont débattus selon la demande de la population d'une part et aussi des problèmes de santé courants pendant la période d'intervention d'autre part. A y voir de prés, le choix des thèmes obéit aux préoccupations actuelles de la communauté internationale. Pour le PRB (2005), pour faire face à toutes les maladies qui gangrènent la société, des efforts ont été consentis, des rencontres internationales, nationales et autres ont été organisées sur ces préoccupations. En effet, les thèmes les plus développés en Guinée en général et plus particulièrement à Conakry, et ceux auxquels nos répondants déclarent être le plus fréquemment exposés, sont ceux auxquels l'OMS et la communauté internationale semblent accorder le plus d'intérêt et ceux pour lesquelles ils accordent les plus gros financements. Ce sont par exemple, le sida, la lutte contre la drogue, la tuberculose, le cancer, etc.

Ainsi, si tous les répondants sont sûrs de participer ou d'assister à des séances d'EPS, il faut souligner que cette implication de tous n'est qu'apparente. Car beaucoup agissent plus dans le cadre de «conseils » distribués à leur entourage que dans le cadre de véritables séances d'EPS.

Section 2 : Séances d'EPS : Une activité plus souvent informelle que formelle

Le face à face dans la rue ou tout autre lieu a été le médium le plus souvent utilisé par les agents sensibilisateurs. Le fait que la plupart des interviewés déclarent emprunter ce médium s'explique par le fait que pour un pays d'Afrique, la communication orale est celle qui est la plus prisée et la plus développée. La stratégie appelée « bouche à oreille » est la formule à travers laquelle les messages sont plus aisément véhiculés.

Quelques rares fois les séances se tiennent de manière formelle, elles sont animées par les médecins. Sous la supervision du médecin, le public cible est dans ce cas un groupe de personnes et non une seule personne. Cependant, cette méthode touche beaucoup moins de cible que la première déjà évoquée.

De manière spécifique, les propos des membres de la population locale soutiennent cette constations en ce sens que les activités d'EPS soient le plus souvent des activités qui relèvent du domaine informel à Conakry. Les débats sont lancés dans les milieux non indiqués à cet effet (la famille, le service, les dépôts et les débits de boissons, etc.)

L'implication tout de même des journalistes, fait référence à des séances d'EPS formelles, cadrées, planifiées et dont les objectifs et le public cible sont clairement identifiés et définis. Cette approche est aussi une des forces de cette forme de médium, la possibilité d'atteindre un nombre important de bénéficiaires et en un temps record.

Très souvent, lorsque l'activité d'EPS se déroule dans un cadre public, l'ambiance est plutôt «bon enfant », et les gens s'y plaisent. C'est le sentiment de la plupart des membres de la population et des médecins. On peut supposer que l'empathie constatée lors des séances est à mettre sur le compte de la cohérence entre les thèmes développés par les médecins et ceux présupposés du public ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html.).

Quelquefois, il arrive que l'ambiance soit tendue et lourde, voire réellement mauvaise.

L'impossibilité de déceler cette situation amène à avancer l'hypothèse que la détérioration de la situation de communication au point de la rendre mauvaise ne résulterait elle pas de la sensibilité à laquelle se heurte les convictions des gens au point de créer en eux une dissonance cognitive profonde qu'ils ne parviennent pas à résorber. Ils l'extériorisent alors par leurs attitudes de franche hostilité ou d'hostilité latente ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html).

Le rôle que joue les journalistes dans cette activité de sensibilisation est plutôt particulière. Leur mission oblige le département de tutelle (MSP) à instaurer une collaboration étroite avec eux. Les thèmes de discussion sont choisis de communs accords entre les journalistes et le département. Tantôt les thèmes sont soumis par les premiers ou alors les second. Tout est fonction de la pertinence de l'objet de discussion. Dans ce jeu, les tâches sont réparties en vue d'une bonne intervention. Cette idée se rallie à celle contenue dans le lien (Http : /www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3). qui dit que l'information, elle aussi est soumise à l'entropie puisqu'elle consiste à imposer un ordre à un message par la grandeur de sa diffusion. En effet celui-ci obéit à des règles syntaxiques et lexicales bien établies par un supérieur hiérarchique et à l'attente des auditeurs face à ce que eux ils attendent des médias. L'un de ces journalistes a déclaré dans ce cas :

Nous avons des bons rapports de collaborations qui sont très forts. La nature de ces rapports, le plus souvent ce sont eux qui nous font appel pour nous dire : bon, il ya un tel thème, une telle épidémie qui est en cours. Donc, la population, pour qu'elle ne coure pas de risques, il faut que vous fassiez un grand battage médiatique, informer la population de la présence de cette maladie dans le pays. De fois aussi, quand nous constatons qu'il ya des maladies qui font des dégâts, nous aussi nous avons le devoir d'aller vers eux pour produire cette émission de sensibilisation, d'éducation, et d'information.

Les émissions sur la santé que produisent les journalistes sont bien suivies par la population. Certains auditeurs ou téléspectateurs, relancent les journalistes en vue d'une autre rediffusion de l'émission. Ce qui est une preuve de l'intérêt qu'accorde cette population à la santé. La rediffusion instantanée des émissions sur demande de la population, est aussi un signe volonté et de devoir professionnel au niveau des journalistes à contribuer à une communication pour le changement de comportement de la population. Pour renforcer cette idée de communication pour le changement de comportement, GRAWITZ, (2001) souligne qu' : « A l'occasion de la communication nous nous trouvons en présence d'un émetteur qui lance un message ayant un contenu et une forme, cette information est émise pour atteindre un but ». Affirmation qui est soutenue par l'un des interviewés en ces termes:

Oui, l'émission, les informations que nous donnons en matière de santé ont un impact très positif et très élargi. Je prendrai l'exemple d'une émission que je viens de produire, une émission sur le dysfonctionnement sexuel. A partir de cette émission, je me suis rendu compte que la population est moins informée sur la prise en charge de leur problème de santé. Je garde une confidentialité, mais, il ya des personnes qui m'ont contacté par téléphoné, non seulement pour que je rediffuse cette émission, mais pour que je puisse aussi les mettre en contact avec les médecins spécialistes chargés du traitement, de la correction de ce dysfonctionnement. Donc, quelque part je me suis dit que ce sont des émissions qui ont leur impact, et ça dépend de l'approche que le journaliste va donner à l'émission. Mais quand l'approche est bien cernée, je crois que l'émission à sa raison d'être.

Section3 : Analphabétisme et ignorance, les freins au changement de comportement

Les messages sont intéressants, riche de contenu puisqu'ils contribuent à améliorer les connaissances mais aussi à l'adoption d'un changement de comportement positif face au phénomène. A la fin des séances d'EPS, les réactions semblent satisfaisantes dans l'ensemble. Tout est question de la perception de chacune face au risque qu'il en court. On peut supposer que les individus, pour réduire ou éviter la dissonance, adhèrent en apparence aux messages délivrés et ajustent leurs cognitions à leurs comportements: « en cas de dissonance, l'individu ne peut pas seulement changer ses cognitions ou essayer de changer celle des autres pour l'accroître ». ( www.ist.inserne.fr/basic rapport.html).

Suivant l'impact de ces séances dans le temps, le constat qui se pose est que le changement comportement qui se produit au niveau de la population se fait de manière timide. Toutefois ce changement de comportement plonge l'individu dans un état de distension qui l'incite aux problèmes l'avoisinant, idée partagée par FESTINGER. En effet, les cognitions ne sont pas toutes également manipulables. La probabilité qu'une cognition soit modifiée pour réduire la dissonance dépend de ce que FESTINGER nomme « résistance au tangent ». La résistance au tangent d'une cognition est directement fonction du nombre et de l'importance des éléments avec lesquels elle est consonante, de son ancienneté, ainsi que de la manière dont elle a été acquise: perception, cognition ou communication ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Par rapport à cette préoccupation, les journalistes sur la base des émissions qu'ils présentent ont aussi apporté d'une manière ou d'une autre leur contribution. Pour eux, la manifestation du changement de comportement est fonction de la personne concernée. Etant donné que l'expérience de l'individu dépend en partie de celle des autres, pour FESTINGER, un individu a deux sources d'informations majeures : sa propre expérience et la communication avec les autres. L'impact de l'expérience directe, est plus grand en ce qu'elle exerce une forte pression cognitive pour s'y conformer. En effet, la communication peut être vue comme une source d'information indirecte. L'intensité de l'impact des communications dépend de la relation entre ceux qui communiquent. Cette relation, selon Festinger, peut être analysée en terme de confiance, de réputation, d'attraction ou de passivité. ( http: //charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Un des journalistes a dit que :

Le changement de comportement vous savez, c'est quelque chose de longue haleine, difficile à évaluer, c'est un long processus par ce que le comportement est inné en l'homme, c'est une habitude qui s'est installée, qui est là donc, on ne peut pas changer cette habitude en un temps record.

Le changement de comportement, bien qu'il soit effectif se fait de manière timide ou quelquefois de manière immédiate. Il ressort que l'idée est partagée par d'autres personnes aussi mais les autres, ont gardé toujours leurs anciennes habitudes. Les membres de la population que nous avons soumis à l'interview, s'accordent tous à dire qu'eux même n'ont pas besoin de changer de comportement. Car ils ont déjà de bons comportements, et que se sont les autres qui doivent changer de comportements, en adoptant les comportements décrits pendant les séances d'EPS. Ainsi, les gens adaptent leur cognition à leurs comportements, ce qui les dédouane de la nécessité de changer de comportement qu'on appellerait ici résistance au changement de comportement. C'est un processus que les théoriciens de la dissonance cognitive nomment  « résistance au changement ». FESTINGER, par rapport à cela dit que : «La résistance au changement d'une cognition est directement fonction du nombre et de l'importance des éléments avec lesquels elle est consonante, de son ancienneté, ainsi que de la manière dont elle a été acquise: perception, cognition, ou communication» ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Les obstacles au changement de comportement résident dans l'analphabétisme, l'ignorance de la population. Pour la population et les journalistes, l'explication serait liée au faible niveau de vie et à la difficulté pour la population de se défaire des anciennes habitudes. Les médecins eux, présentent que ces obstacles résultent de l'inconscience, la religion, le fatalisme et autres mûrit dans la société. L'analphabétisme et l'ignorance occupent la première place comme le confirme un des répondants : « Ce qui rend si difficile le changement de comportement selon moi, c'est l'analphabétisme et l'ignorance. Les gens n'ont pas été à majorité à l'école et tous ceux qui sont là ignorent ce dont à quoi ils sont exposés. »

Pour les médecins, le premier responsable de la non modification des comportements des gens serait les coutumes bien avant toute chose. L'opinion des journalistes rejoint celle des membres de la population locale en ce qui concerne les freins aux non modifications des comportements. « Vous savez, il ya des facteurs qui pérennisent cette réticence. C'est l'analphabétisme, la pauvrette l'ignorance, bref il y'a beaucoup de choses qui l'engendrent (...). L'ignorance et l'analphabétisme, surtout les deux facteurs parce qu'il y'a le cas de celui qui est en ville à comparer à celui qui est en campagne. »

La première chose à incriminer serait l'analphabétisme et l'ignorance. En effet, quand on parle de l'analphabétisme, on voit directement l'incapacité complète de la personne à apprendre quelque chose provenant de sa vie quotidienne. Quant a l'ignorance, elle se manifeste a ce niveau par le manque de conscience et un défaut de connaissance de quelque chose qui l'incombe.

Les enquêtés sont unanimes pour reconnaître que l'EPS est nécessaire et même indispensable. Elle devrait selon eux, se faire le plus souvent en embrassant une gamme variée de thèmes et impliquer l'ensemble de la population. Seuls les journalistes ont quelque peu limité les cibles à ce niveau. Selon eux, l'EPS devrait s'adresser en priorité aux analphabètes et aux ruraux. Car, c'est au sein de cette couche de la population qu'on rencontre le plus grand nombre d'ignorants :

Nous ici, on a différentes rubriques, d'ailleurs on a notre arsenal de la maison dénommé KIBARO. Toutes les informations que nous donnons en français, les mêmes informations sont reprises en langues nationales. Puisque la majorité de la population guinéenne est analphabète. D'ailleurs, moi je crois que l'EPS en matière d'information est pour ceux qui n'ont pas été à l'école. Nous qui sommes déjà allé à l'école, on a pas besoin qu'on nous donne assez d'information pour prévenir notre santé, mais plutôt pour les populations de zones rurales. C'est eux (sic) qui ont beaucoup plus besoin d'informations, et c'est pourquoi nous avons des émissions qui s'intéressent largement à cette couche de la population.

Pour ce faire, l'EPS devrait être diffusée dans toutes les langues nationales, ce qui garantirait que ces deux couches seraient essentiellement touchées par le message. Ceci pourrait aussi faire participer l'individu de sorte qu'il n'agisse pas avec ses présupposés moraux, il ne serait pas complexé devant un message qui lui est adressé en sa langue. Congruence partagée par les théoriciens de la dissonance cognitive : « L'individu est amené pour retrouver la congruence cognitive plus confortable, à non pas modifier sa pensée en fonction de son comportement, et accorder ses actes à ce qu'il pense, mais à modifier sa pensée en fonction de son comportement pour la rationaliser et la justifier. » ( http: //charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 

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La question au départ de cette recherche était de savoir comment expliquer le non-changement des comportements à risque au sein de la population de Conakry malgré les séances d'éducation pour la santé et les campagnes de sensibilisation ?

Pour une bonne compréhension de la question de recherche, nous nous sommes appuyé sur les théories de l'empirisme, de la communication et de l'information et sur celle de la dissonance cognitive. Nous nous sommes spécifiquement inscrit dans la théorie de la dissonance cognitive. Les concepts suivants ont fait l'objet de clarification dans ce mémoire : éducation, santé, population, et éducation pour la santé.

Pour rendre la question de recherche opérationnelle nous sommes parti de l'hypothèse selon laquelle le non-changement de comportement de la population serait en relation avec certains déterminants culturels liés aux habitudes de vie et aux comportements des personnes.

L'échantillon choisi était de 42 personnes. 35 personnes de la population locale, réparties dans les cinq communes de Conakry, dont sept par commune, cinq médecins : un du ministère, un d'un Centre Médical Communal (CMC), un d'un centre de santé, un d'une clinique et d'une pharmacie, et deux journalistes de la santé qui ont été ajouté une fois que nous étions sur le terrain donc l'échantillon prévu au départ était de 40 personnes seulement. 

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons utilisé deux techniques de collecte. Nous avons effectué une recherche documentaire pour les données secondaires. La recherche qualitative privilégiant l'entretien a été l'outil utilisé pour la collecte des données primaires.

Les résultats obtenus au cours de la recherche indiquent que la population assiste fréquemment aux séances d'EPS, que ce soit en famille, entre amis ou en public. L'EPS serait donc une activité qui apparemment implique tout le monde.

Mais les recherches ont révélé qu'il n'en est rien et que la participation de la population est plus une formalité physique qu'une participation réelle. Cela est corroboré par le fait que les activités d'EPS, telles qu'elles se déroulent, sont des activités beaucoup plus informelles que formelles. En effet, chacun à son niveau sensibilise et se comporte comme un pair éducateur, sans en avoir toujours les compétences et le savoir faire. De plus, ces séances se déroulent le plus souvent de façon informelle c'est-à-dire sans préparation réelle, ce qui leur donne la forme de plus de conseils entre amis et relations que de véritables séances d'EPS.

Il a été aussi découvert qu'en dépit de certains facteurs de communication et de la fréquence des médiums, c'est le face à face dans la rue ou en tout autre lieu qui est le médium le plus usité, c'est-à-dire le bouche à oreille.

Selon les enquêtés, en dépit de la fréquence des séances d'EPS les personnes autour d'eux continuent à adopter des comportements à risque. Seuls quelques-uns estiment que les gens changent peu à peu.

Ce sont l'analphabétisme et l'ignorance qui rendraient si difficile le changement de comportement en matière de santé, ainsi que la prégnance de certaines habitudes de vie liées aux comportements des personnes et à leur tradition (coutumes, moeurs, etc.). Puisque les gens sont analphabètes, ils ignorent ce qui peut leur arriver s'ils adoptent des comportements défavorables à leur santé.

Au terme de ces recherches il nous est possible d'affirmer que l'hypothèse de départ est vérifiée en partie. En effet, à la lumière des résultats issus de l'enquête de terrain, ce ne sont pas seulement les déterminants culturels liés aux habitudes de vie et aux comportements des personnes qui expliqueraient la persistance des comportements à risque de la population en dépit des séances d'EPS. La non-modification des comportements à risque que les gens ont avec leur santé s'expliquerait aussi par l'ignorance, l'analphabétisme, la pauvreté et par la façon dont ces séances d'EPS sont organisées.

Au terme de ce travail nous pouvons dire qu'en dépit du fait que nous avons atteint notre objectif, quelques insuffisances demeurent. Nous aurions pu par exemple, nous intéresser à une frange plus importante de la population en général et une population de spécialistes (médecins, journalistes) en nombre un peu plus grand. Nous aurions pu aussi nous rendre auprès d'institutions (ONG, bureaux d'études et de consultation) qui ont fait de l'EPS et des activités de sensibilisation une de leurs activités les plus importantes. Nous souhaitons pouvoir combler ces insuffisances si nous avons l'occasion de poursuivre nos études à un niveau supérieur.

Pour parfaire cette étude, l'achever dans les conditions qui l'amèneraient à intégrer les arènes de la science, nous avons quelques recommandations à faire. L'éducation pour la santé étant un problème de santé publique, il faut au préalable former en nombre suffisant de personnes pour la sensibilisation de la population. Pour que la population soit touchée par ce qui est développé, il faut médiatiser les débats de santé à tous les niveaux et dans toutes les langues nationales. En plus de cela, il faut mettre en évidence et privilégier les séances d'EPS en ce qui concerne les jeunes. La communication parents-enfants doit être un fait de tous les jours dans toute la capitale pour que dorénavant on puisse aussi parler des séances d'EPS comme les phénomènes « des shows de la rue » comme l'a dit un des enquêtés.

Si dans tous les cas, après ces maintes séances d'EPS la population continue à adopter des comportements à risque, d'autres raisons explicatives autres que celles déjà trouvées pourraient être recherchées par tous ceux qui veulent professer dans le même sens.

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- http : /www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3.

* 1 L'économie guinéenne, un bimensuel d'informations et d'actualités sur la vie économique, politique et sociale guinéenne.

* 2 Jeune Afrique l'Intelligent, un semestriel d'information sur le continent africain

* 3 L'économie guinéenne, un bimensuel d'informations et d'actualités sur la vie économique, politique et sociale guinéenne

* 4 Cours d'initiation à la recherche dispensé en classe de première année sociologie 2004 -2005 à l'Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

* 5 Ces trente cinq représentent cette catégorie de la population qui a affirmé qu'en plus de la formation reçue, elle se propose quelque fois de faire des sensibilisations au niveau de leur pair.

* 6 Tous deux animent des émissions sur la santé de la population. l'un à la radio et l'autre à la télévision.






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