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à‰vangélisation et communication

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par Guylain MABIALA NLENZO
Faculté catholique de Kinshasa RDC - Graduate 2007
  

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c) Contenu de l'Instruction

Dans sa structure interne, le document comporte une introduction, un développement en cinq chapitres et à la fin une conclusion.

1. L'introduction

L'introduction décrit avec clarté et réalisme « l'expansion considérable», et « l'apparition des nouvelles technologies de communication, parmi lesquelles figurent les satellites, les vidéo- cassettes, les disques compacts, la conception d'images par ordinateur et d'autres technologies digitales et informatiques», nous l'avons souligné déjà plus haut30(*). Autrement dit, l'avenir de la communication est concentré désormais dans l'informatique et la télématique qui ont « donné naissance à de nouveaux langages». Pour cette raison le document exhorte la hiérarchie et les laïcs « à approfondir le sens de tout ce qui touche à la communication et aux médias, et à le traduire dans des projets concrets et réalisables»31(*).

2. Le chapitre premier

Aetatis novae, dans ce premier chapitre, analyse le pouvoir redoutable des médias audiovisuels qui « ont des conséquences... sur le développement psychologique, moral et social des personnes... Tout ceci a d'importantes conséquences pastorales », car « pour beaucoup de personnes, la réalité correspond à ce que les médias définissent comme tel»32(*). Un autre pouvoir non moins redoutable est défini en ces termes: «le silence peut se trouver imposé de facto à des individus ou des groupes que les médias ignorent». Ignorer quelqu'un dans les médias correspond aujourd'hui à une mort civile. D'où la nécessité «que les chrétiens soient capables de fournir des nouvelles qui créent l'information, et donnent la parole à ceux qui en sont privés».

Le document fait ensuite un diagnostic pertinent à propos du contexte politique et économique qui marque les médias. «Tout comme le mauvais usage du service public peut mener à la manipulation idéologique et politique, également, la commercialisation non réglementée et la privatisation de la diffusion ont de pro- fondes conséquences»33(*) . Cette lutte pour le contrôle du pouvoir médiatique n'est plus motivée désormais par des idéologies ou des options politiques, mais plutôt par la loi du profit. «La solution des problèmes... ne réside pas toutefois dans un contrôle de l'Etat sur les médias, mais dans une plus ample réglementation... ainsi que dans une responsabilité publique plus grande.».

Il convient de souligner que le texte n'approuve pas «le contrôle de l'Etat sur les médias » en qualité de gestionnaire public dans un régime de monopole des médias, car le risque de prévarication et manipulation est réel. Néanmoins, face à la puissance financière exorbitante toujours à la recherche du profit, le document exige une vraie réglementation pour garantir aux médias un service réellement de bien public et prévenir ainsi toute dégénération en consumisme et spéculation.

Reprenant quelques éléments de doctrine énoncés dans le document précédent, le chapitre deuxième réaffirme d'abord l'importance de la communication dans l'Eglise: « La communication doit, par conséquent, se situer au coeur de la communauté ecclésiale34(*)». Le pape Paul VI, dans sa première encyclique sur l'Eglise, avait affirmé avec une phrase profonde et incisive : « L'Eglise doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L'Eglise se fait parole; l'Eglise se fait message; l'Eglise se fait conversation »35(*).

Ce dialogue à l'extérieur doit toutefois être accompagné par un dialogue à l'intérieur de l'Eglise, (entre évêque et prêtres, entre prêtres et laïcs, entre hiérarchie et religieux,...) qui présuppose la reconnaissance spécifique de chaque membre et de chaque groupe. Les attitudes à vouloir identifier ou à assujettir son interlocuteur sont la négation du dialogue ; celui-ci exige comme point de départ l'égalité entre émetteur et récepteur. Au fait, l'inculturation n'est qu'une exigence de l'altérité et donc du dialogue qui s'élargit dans un domaine beaucoup plus vaste.

Ensuite, le texte affirme la complémentarité des médias par rapport à la communication interpersonnelle : ils doivent être au service des personnes et des cultures et ne peuvent «remplacer le contact personnel immédiat ni les relations entre les membres d'unefamille ou entre des amis »36(*) autrement la communauté humaine deviendrait une « foule de solitaires », et les villes des « déserts ».

Le texte rappelle ensuite le devoir de l'Eglise « d'entretenir une présence active et attentive au monde » et le souci d'adapter le message chrétien aux «cultures des nouveaux médias». Si la communication « consiste essentiellement dans la Bonne Nouvelle », « il convient d'ajouter le rappel important du droit fondamental au dialogue et à l'information au sein de l'Eglise...»37(*). Puisque cette transparence profite à la communauté ecclésiale, le texte rappelle aux laïcs « le droit et parfois même le devoir» d'exprimer à leurs pasteurs leur opinion sur les questions concernant le bien de l'Eglise »38(*). Toutefois, le texte en précise bien les limites : « En cas de désaccord... toutes les opinions des fidèles ne peuvent pas être purement et simplement identifiées au sensus fidei»39(*).

3. Le deuxième chapitre

Dans ce chapitre, la première chose que l'on remarque c'est cette une longue citation tirée du paragraphe 37 de Redemptoris Missio de Jean-Paul II, qui concerne la nouvelle culture des médias : ici on établit un rapport entre média et culture : « ... il ne suffit pas de les utiliser pour assurer la diffusion du message chrétien et de l'enseignement de l'Eglise, mais il faut intégrer le message dans cette nouvelle culture». Ce texte représente l'aspect le plus innovateur du document: c'est une véritable révolution mentale. Les médias ne sont plus envisagés d'abord comme des moyens pour «multiplier les messages », ils l'annoncent autrement. D'une vision instrumentale on passe à une conception d'inculturation.

Cette innovation est le grand défi que nous lance le document: En effet, comment concilier la culture avec les médias qui sont, sous certains aspects, l'exact contraire de ceux-ci? Tout le monde s'accorde en effet à reconnaître que la culture suppose le temps, l'approfondissement des choses ; quelle ne s'intéresse qu'à ce qui dure.Tandis que les médias supposent, eux, la vitesse, la nouveauté, l'actualité, la transmission instantanée... La réponse est que la culture ne se limite pas au seul amour du passé et au seul goût des civilisations mortes. Elle procède au contraire du désir opiniâtre que quelque chose de nouveau puisse advenir dans le monde. La culture, c'est l'amour du passé pour l'amour de l'avenir. C'est la certitude que la connaissance de ce qui est révolu peut aider à la maîtrise du monde, donc à la création d'une idée, d'une pensée, bref, à la création d'une nouvelle culture. «La culture, c'est ce par quoi l'homme est davantage homme et accède davantage à l'être» 40(*)

4. Le troisième chapitre

Bien que le document réaffirme la nécessité d'une attitude positive et honnête envers les médias, il se montre toutefois assez critique envers les « demi-bienfaits » de la communication qui se manifestent sous forme de « sécularisme, consumérisme, matérialisme... »et « exacerbent les obstacles individuels et sociaux, qui empêchent la solidarité et le développement intégral de la personne humaine». Par conséquent, «on ne peut accepter que l'exercice de la liberté de communication dépende de la fortune, de l'éducation ou du pouvoir politique. Le droit à communiquer est le droit de tous»41(*).

5. Le quatrième chapitre

Le quatrième chapitre recommande la sauvegarde des « médias populaires et autres formes traditionnelles d'expression ». Ce texte, à notre avis, convient particulièrement au continent africain. L'expérience a montré que la condition sociale de sous-développement favorise et accélère plus qu'ailleurs, le processus de modernisation, accentuant ainsi la déchirure violente et traumatisante avec la tradition. « l'Eglise doit développer, entretenir et favoriser ses propres instruments »42(*) ; les responsables ecclésiastiques doivent « élaborer et proposer des programmes pastoraux qui répondent précisément... aux défis éthiques »43(*).

6. Le cinquième chapitre

Il s'adresse tout particulièrement aux agents de la pastorale leur rappelant la nécessité d'une programmation pastorale de la communication44(*) . «L'Esprit... aide aujourd'hui à interpréter les signes de notre temps et à réaliser sa tâche... qui comporte l'étude, l'évaluation et le bon usage... de la technologie et des moyens de communication sociale»45(*).

7. La conclusion

L'instruction s'achève par une abondante annexe relative à un plan pastoral. Le pape Jean-Paul II a commenté ce dernier en ces termes: « Le nouveau document invite les diocèses et les conférences épiscopales à soutenir activement un plan pastoral des communications sociales. Puisque l'Eglise est chargée de communiquer la vérité et l'amour de Jésus Christ, le document souligne aussi que les communications sociales devraient faire partie de chaque plan pastoral... Ce nouveau document offre les directives pour insérer dans ces programmes quelques normes de Inter Mirifica et de Communio et Progressio»46(*).

* 30Aetatis Novae, n°2.

* 31Ibidem, n°3

* 32Ibidem, n°4

* 33Ibidem, n°5

* 34Aetatis Novae, n°6

* 35 Paul VI, Ecclesiam suam. Kinshasa, Saint Paul Afrique, p. 39

* 36Aetatis Novae, n°7

* 37Aetatis Novae,n° 10

* 38Ibidem.

* 39Ibidem.

* 40Jean-Paul II, à l'Unesco, 1984.

* 41Aetatis Novae, 15

* 42Ibidem, 17

* 43Ibidem, 19

* 44Aetatis Novae, 20

* 45Ibidem, 22

* 46Jean-Paul II, cité parFALCONI A., L'Église proclame. Commentaire des documents : Inter mirifica, communio et progressio et Aetatis novae. Kinshasa, Médiaspaul, 2002, p.110

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