WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La dette extérieure et la croissance économique: cas des pays de la CEMAC

( Télécharger le fichier original )
par Mahamat Ali MALLAH
Faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion de Jendouba  - Master de recherche en économie : monnaie, finance et banque  2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2 Les travaux empiriques sur les déterminants de la croissance économique

En se référant aux études proposées par Pritchett (1997), on remarque que le produit par tête (en PPA) s'est accru en longue période. Entre 1970 et 1985, le revenu

Mahamat Ali MALLAH 34

moyen est passé de 2181 à 16770 dollars aux Etats-Unis. Dans le même temps, la moyenne pour les pays les plus pauvres passait de 250 à 325 dollars. L'écart absolu a été multiplié par 8,5. En face d'une telle situation, il faut parler de divergence. L'idée de rattrapage ne date pas de très loin, elle est située pendant les périodes 1960 et 1990. Alors que cette idée de rattrapage est propre aux pays à revenu intermédiaire, la moitié des PED ont connus un rythme de croissance par tête inférieur à celui de la plus lente des économies de l'OCDE. Dans les années 80, les pays africains avaient enregistré des déficits de leur balance de paiement ce qui les ont poussé à s'endetter. Enfin, seuls dix pays ont connus une croissance supérieure de plus de 1 point à celle des pays à revenu élevé. La convergence est donc une question d'actualité pour une très faible minorité de PED.

Cependant, il ne faut pas conclure à l'impossibilité de la convergence. Ce concept est d'ailleurs suffisamment riche pour que nous nous y arrêtions quelques instants. Au sein même des pays industrialisés, le rythme de convergence absolue est relativement faible. Et surtout, cette dernière n'a rien d'automatique comme pourraient le laisser penser certains modèles de croissance trop « mécanistes». Elle est conditionnée par des décisions politiques et structurelles qui façonnent l'environnement économique et social d'un pays, par le degré d'intégration internationale qu'il peut atteindre. La convergence est un concept à géométrie variable. Au-delà de la convergence absolue (en niveau), on évoque la ó-convergence, la B-convergence inconditionnelle ou conditionnelle ou encore l'existence de clubs de convergence.

La ó-convergence renvoie à l'évolution temporelle d'un indicateur de dispersion décrivant la réparation des produits par habitant au sein d'un échantillon de pays. La diminution de l'écart-type de l'échantillon entre deux dates valide l'hypothèse de convergence. Ainsi défini, le rattrapage n'est observé qu'à l'intérieur d'échantillons homogènes de pays industriels.

La B-convergence inconditionnelle étudie la relation entre le rythme de croissance du produit par tête et le niveau initial de celui-ci. L'hypothèse de convergence est validée si le coefficient qui relie ces deux variables est négatif et statistiquement significatif. La croissance est d'autant plus soutenue que le pays connaît un retard de développement en début de période. Les estimations économiques rejettent généralement cette hypothèse, hormis l'échantillon des pays industrialisés.

Mahamat Ali MALLAH 35

La B- convergence conditionnelle considère que la relation précédente n'est pertinente qu'à la condition d'introduire d'autres variables. En cohérence avec les analyses théoriques, il paraît logique de considérer les déterminants habituels de la croissance (taux d'investissement, accumulation du capital humain, croissance de la population active) auxquels on ajoute le PIB/tête initial. Les études empiriques conduisent alors à ne plus rejeter l'hypothèse de convergence. Intuitivement, cela signifie que lorsque l'on à contrôlé les différences de taux de croissance des variables précitées, l'influence du revenu initial est bien négative ce qui est conforme avec la thèse du rattrapage. En ce sens, les stratégies économiques des pays jouent un rôle important puisqu'elles peuvent encourager ou inhiber la convergence. De nombreux travaux cherchent à compléter la liste des variables susceptibles d'exercer un effet sur le processus de rattrapage. Il peut s'agir de variables décrivant les politiques macroéconomiques (dépenses publiques, fiscalité, politique monétaire), les perturbations conjoncturelles, l'orientation de la politique commerciale (degré d'ouverture) ou encore des variables non économiques (instabilité politique et sociale, nature des régimes politiques etc.).

Les clubs de convergence consistent à identifier des groupes de pays pour lesquels on accepte l'hypothèse de convergence. On peut établir ces regroupements à priori sur une base géographique sous l'argument que l'intégration entre pays voisins favorisent la convergence. Il est également envisageable de générer des clubs à partir de variables économiques (ouverture, niveau de capital humain) sur la base d'une approche purement statistique. Dans ces conditions, ce ne sont pas les effets de voisinage qui sont testés mais l'existence de caractéristiques communes dont certaines se révèlent déterminantes dans le processus de convergence.

La sophistication des techniques économétriques ne facilitent pas forcément les confrontations théoriques. Outre le fait que les études empiriques ne vont pas toujours dans le même sens, nous venons de voir que l'on assiste à une multiplication des niveaux d'analyse en matière de convergence. Valider l'hypothèse qu'il existe des clubs de convergence dont on peut endogénéiser la composition nous éloigne de la question initialement posée. Que la faiblesse du capital humain ou l'insertion défaillante dans les relations économiques internationales soient des critères significatifs pour aboutir à la conclusion qu'une bonne partie de l'Afrique subsaharienne converge vers l'appauvrissement est un résultat décevant.

La dette extérieure et la croissance économique : cas des pays de la CEMAC

2011-2012

Mahamat Ali MALLAH 36

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry