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La dette extérieure et la croissance économique: cas des pays de la CEMAC

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par Mahamat Ali MALLAH
Faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion de Jendouba  - Master de recherche en économie : monnaie, finance et banque  2012
  

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1.2 Un endettement supportable

Après la crise de l'endettement des années 80, il y'a nombres de questions qui se posent : parmi tant d'autres, comment est-ce que la crise de la dette a vu le jour? Un certain nombre de penseurs trouvent que l'endettement extérieur est un facteur de développement économique. L'emprunt extérieur vient accroître l'investissement national et créer de la richesse supplémentaire étant donné le faible niveau de l'épargne que connaissent certains pays. Dans une telle situation l'emprunt extérieur vient encourager l'investissement et par conséquent le développement économique.

Force est de constater que l'emprunt extérieur constitue certes un atout mais il y a un niveau supportable qu'on identifie avec le modèle à deux disparités:

Les entrées de fonds étrangers peuvent combler un des deux écarts possibles dans une économie : (1) le déficit en devises étrangères, égal à la soustraction des importations (M) et des exportations (E) de biens et de services (à l'exception des revenus de facteurs), ou (2) l'écart entre l'investissement (I) et l'épargne intérieure (Sd). L'emprunt étranger peut également financer une troisième disparité, le déficit du budget de l'Etat. Si le déficit en devises étrangères est insurmontable, les entrées de fonds extérieurs favorisent la croissance en augmentant la quantité des importations. Dans toute la période, l'endettement supplémentaire entraîné par ces entrées de fonds est égal à:

?X 21

dD iD?M

Mahamat Ali MALLAH 22

dt

Où D représente le montant de l'endettement en un moment quelconque, dD/dt, l'évolution de ce montant (la première dérivée) et i, le taux d'intérêt moyen payé sur toutes les entrées de fonds étrangers (prêts, actions et dons inclus). Il est commode d'évaluer ces entrées de la monnaie qui servent habituellement à mesurer l'endettement, le dollar courant. Il est possible de résoudre l'équation différentielle simple aux conditions suivantes, en laissant E et M croître au même taux exponentiel gE et en trouvant les conditions de l'équilibre à long terme d'une politique d'emprunt supportable. Dans ce cas, le montant de l'endettement connaîtra aussi, à gE, une croissance exponentielle et, à long terme, le ratio de l'endettement par rapport aux exportations s'établira à :

La dette extérieure et la croissance économique : cas des pays de la CEMAC

2011-2012

Où a est le ratio de l'écart entre les devises étrangères et les exportations (M-E)/E et est constant à supposer que les importations et les exportations croissent au même rythme.

L'équation 2.2 nous dit que, pour un écart donné a de devises étrangères, il existe un taux d'équilibre de l'endettement par rapport aux exportations qu'il est possible de supporter. Si gE supérieur à i, le solde peut demeurer positif, ce qui signifie que le pays peut continuer à emprunter et à amortir sa dette sans augmenter le ratio de son endettement par rapport à ses exportations. Si l'écart (M-E)/E était égal à 10%, que le taux d'intérêt moyen atteignait 7% et que la croissance des recettes d'exportations gE en dollars était égal à 12% par an, le ratio de l'endettement par rapport aux exportations s'établirait à 2, soit environ la moyenne pour les pays en développement dans les années 80. Si on pouvait faire en sorte que la croissance des exportations dépasse celle des importations, le ratio de l'endettement par rapport aux exportations chuterait. Si, d'un autre côté, le rythme de croissance des exportations tombait au-dessous du taux d'intérêt, le seul moyen de supporter l'endettement consisterait à transformer le solde des devises étrangères en un surplus et à engager le remboursement de la dette, comme l'ont précisément fait les pays fortement endettés d'Amérique latine. Dès lors, pour avoir un endettement supportable en subissant les contraintes imposées par les devises étrangères, un débiteur doit être capable d'affecter, directement ou indirectement, ses ressources supplémentaires à un emploi productif dans les secteurs exportateurs.

L'écart entre l'investissement et l'épargne peut donner lieu à un calcul similaire. L'équation différentielle se présente ainsi:

iD + I -- Sd

iD+(v--s)Y 23

dD

dt

 

iD+vY--sY

 

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Ou Y est le P11B, v, la part de l'investissement dans le PNB et s, la propension à épargner à partir du P11B, Prenons pour hypothèse, comme dans le cas du déficit en devises étrangères, que l'endettement et le PNB augmentent au même taux exponentiel gy. Par suite, le taux d'équilibre à long terme de l'endettement par rapport au PNB est égal à :

(v ? s)

(gy ? i)

D? Y

 

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Dans ce cas, si v-s, était égal à 3% du PNB, si i s'élevait en moyenne à 7% de toutes les entrées de fonds étrangers et si le taux de croissance du PNB, exprimé en dollars courant, s'élevait à 10% par an2, le ratio de l'endettement par rapport au PNB s'établirait à 1 et pourrait être maintenu indéfiniment à ce niveau. Même si, dans les années 80, celui des pays latino-américains débiteurs a rarement dépassé 50%. Vue sous l'angle du rapport entre l'épargne et l'investissement, une saine gestion de l'endettement passe par l'investissement des fonds étrangers dans des actifs suffisamment productifs pour élever le taux de croissance du PNB et par l'adoption de politique réduisant la part de la consommation dans le PNB.

Considéré à un niveau, le problème que pose la gestion des prêts et dons étrangers pour l'obtention de taux de croissance élevé est simple. Le pays qui se comporte comme une entreprise n'empruntera qu'à la condition de pouvoir investir dans des opérations dont les taux de rentabilité dépasseront les coûts des emprunts. Il lui sera alors possible d'amortir ses prêts au moyen des recettes tirées desdits investissements. Une autre condition s'impose au pays: il faut que l'investissement rapporte ou économise un montant de devise étrangère suffisant pour permettre le transfert en monnaie étrangère des intérêts et du capital payés. Sous cet aspect, il ne faut rechercher des ressources extérieures que dans le cas où celles-ci peuvent être investies dans des opérations productives et génératrices de devises étrangères.

Cette stratégie, toutefois, est trop restrictive. La question posée, tant aux prêteurs qu'aux emprunteurs, est de savoir si l'économie dans son ensemble peut générer une croissance suffisante des revenus et des exportations pour amortir la dette conformément au calendrier. L'attention portée à des projets spécifiques constitue un aspect du problème, lequel est secondaire par rapport à la question plus large de la qualité de gestion macroéconomique. Si une économie a bénéficié d'une bonne gestion et s'est montrée apte à exploiter productivement ses ressources et à maintenir sa croissance sur des longues périodes, les financements étrangers ont pour rôle dans ce cas d'accroître le programme d'investissement dans sa totalité. Les modalités précises d'investissement de ces ressources n'ont pas d'importance: il est probable que

2 Ce pourcentage n'est pas aussi élève qu'l y parait. Rappelons-nous que nous mesurons toutes les quantités en dollars courants, lesquels forment la base d'amortissement de l'endettement. Si, annuellement, le taux de croissance réel s'élève à 6% et que le taux d'inflation en dollars atteint 4%, gy atteindra 10% par an.

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les prêts supplémentaires serviront à des emplois productifs et que leur amortissement se fera conformément à l'échéance fixé. A l'inverse, si l'économie est mal gérée et à des faibles chances de générer des ressources suffisantes pour assurer le service de la dette nationale, l'affectation précise des prêts à des opérations spécifiques, quelle qu'en soit la rentabilité, ne protègera guère les prêteurs contre un défaut de paiement.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry