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Contribution du contrôle de gestion à  la performance des hôpitaux publics au Cameroun

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par Charlotte MOUTO NSIA
Université catholique d'Afrique centrale - Master en administration des entreprises 2011
  

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE

FACULTE DE SCIENCES SOCIALES

ET DE GESTION

MASTER EN ADMINISTRATION DES ENTREPRISES

Thème : Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du Master en Administration
des Entreprises

Présenté et soutenu publiquement par:
MOUTO NSIA Charlotte

Licenciée en Administration des Entreprises

Sous la direction de : M. TACHOUOLA Vincent

Docteur en Sciences de Gestion

Coordonnateur du Master en Administration des Entreprises
Année académique 2009-2010

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

INTRODUCTION GENERALE

Depuis la fin du XXe siècle, les progrès scientifiques et techniques ont eu pour effet, entre autres une augmentation de l'espérance de vie dans le monde entier. L'Afrique, en dépit de ces progrès, a toujours fait l'objet de nombreuses préoccupations quant à la capacité de chacun de ses pays, quelle que soit leur référence idéologique, à mettre en place une politique de santé efficace. L'hôpital, établissement public par essence, est le lieu par excellence qui traduit au mieux la politique de santé d'un pays, sa finalité première étant de dispenser des soins de qualité et de nature humanitaire.

L'organisation médicale de l'hôpital, selon l'analyse de PORTER, est constituée de différentes fonctions de spécialité qui regroupent diverses compétences spécifiques nécessaires à la réalisation de cette mission de service public. Pour ces spécialistes, la rationalité économique est placée au second plan, seul prime le service technique.

Cependant, l'hôpital, « organisation vivante à forte identité collective, est dotée d'une autonomie réelle dont beaucoup d'autres entités publiques ne peuvent bénéficier» (KITOUS, 1994. Cette autonomie le rapproche par certains aspects, de la gestion de l'entreprise privée, constituant ainsi un terrain privilégié de développement de la logique d'objectifs et de résultats. Aujourd'hui, la préoccupation des hôpitaux est double: d'une part, améliorer la qualité des soins apportés aux populations prises en charge (il en va de leur efficacité), d'autre part, s'attacher à maîtriser, voire diminuer leurs coûts, ou à coûts constants, augmenter leur activité, traduisant ainsi le fait que la population concernée est élargie et que les délais de réponse sont moindres. Dès lors, l'efficacité de l'action, combinée à l'optimisation des moyens concourent à l'efficience hospitalière. Or, les établissements publics de santé ne sont pas par définition soumis aux exigences du secteur privé à savoir, la recherche du profit et la rémunération du capital; la question de rentabilité de l'hôpital demeure toujours absurde dans la mesure où un hôpital ne peut que coûter, ce qu'il rapporte à la communauté (Il s'agit avant tout d'un investissement humain). En revanche, les hôpitaux ne doivent pas pour autant s'exonérer de la recherche de l'efficience et de l'efficacité, car celles-ci concernent toute organisation qui agit avec des ressources limitées. Les concepts d'efficacité et d'efficience s'intègrent dans la performance hospitalière, qui s'entend de deux manières: la performance financière, mais encore plus, la performance sociale.

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Cette recherche de performance doit forcément passer par la mise en place d'un système administratif stable et opérationnel au sein de l'hôpital. Ce système, même basique nécessite la présence d'une fonction de Contrôle de gestion. Ce dernier a pour but de s'assurer que les ressources de l'organisation sont utilisées avec efficacité et efficience pour l'atteinte des objectifs de celle-ci (ANTHONY, 1965).

Cependant, le contexte d'application de ce contrôle de gestion dépend du pays où l'on se trouve, et de la spécificité de son environnement économique.

En France, depuis 19901, un nouveau paradigme dans la gestion des services publics est à l'oeuvre. Les pouvoirs publics ont à coeur de substituer la traditionnelle logique des moyens, à une logique d'objectifs et de résultats fondée sur la confiance et la responsabilisation des gestionnaires. Pour cela, elle intègre le management par objectifs et la contractualisation à la gestion de ses hôpitaux publics.

Le Cameroun, a une population essentiellement jeune, avec 16% de moins de cinq ans, 27% ayant entre cinq et quatorze ans, 55% de moins de vingt ans, pour seulement 5% de plus de soixante ans. Cette structure de la population constitue autant de facteurs de risques, et donc, un potentiel élevé de la demande de santé au Cameroun. Or, en 2003 le secteur de la santé représentait 3,9% du budget de l'Etat et 7,8% du budget des investissements, ce qui est négligeable, vu le besoin en terme de soins sanitaires2. Le troisième millénaire constituant pour le pays de nouveaux défis à relever, pour diversifier son économie, et améliorer les conditions de vie de ses populations, tout part de la volonté du gouvernement à mettre en place un système de gestion des entreprises et des organisations publiques plus performant, notamment en vu d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE, et d'améliorer sa gouvernance globale. Ceci a eu pour effets, entre autres, la privatisation de plusieurs entreprises publiques, la mise en place de plusieurs reformes économiques et sociales. Du point de vu social, la santé est l'une des priorités de ces derniers exercices, or l'hôpital public n'assure pas encore de manière acceptable ses missions à la satisfaction de ses utilisateurs. Pour y parvenir, le Ministre de la Santé Publique, dans le cadre de la mise en oeuvre de sa

1 Circulaire du Premier ministre du 25 Janvier 1990, relative au renouveau du service public; circulaire du Premier ministre du 26 Juillet 1995 relative à la préparation et la mise en oeuvre de la reforme de l'Etat et des services publics.

2 Enquête sur le suivi des dépenses publiques et la satisfaction des bénéficiaires dans les secteurs de l'éducation et de la santé, Institut National de la Statistique, Juillet 2006.

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stratégie sectorielle, a dirigé en 2003 un forum national sur « la reforme hospitalière au Cameroun 3». L'objectif de ce forum étant d'obtenir un modèle de l'hôpital digne des attentes du troisième millénaire.

Les principaux objectifs de cette reforme consistent à : redéfinir les missions des différentes formations sanitaires ; augmenter l'efficacité des formations sanitaires publiques et privées ; développer au moins deux pôles d'excellence dans chaque hôpital national; amener les formations sanitaires à pratiquer une gestion rationnelle de leurs ressources. Au Cameroun, l'enjeu politique d'une telle réforme est considérable car il touche à la vie quotidienne de chaque citoyen. Une analyse du système de soins camerounais fait ressortir le problème fondamental du « faible accès des populations aux soins de santé de qualité »4. Ces populations, dont les plus nanties se tournent vers les cliniques privées, les autres, n'ayant pas assez de moyens se tournent soit vers les méthodes traditionnelles, soit vers le secteur informel, avec tous les risques sanitaires que cela comporte. Ce problème résulte de quatre causes majeures : l'accès inéquitable aux soins par les populations, les formations dispensées au personnel sont inadaptées aux besoins du secteur, la qualité des soins dispensés est très moyenne, la gouvernance dans ces formations est très peu satisfaisante.

Cependant, force est de constater de nos jours, plus particulièrement au Cameroun, que les acteurs du secteur hospitalier ne perçoivent toujours pas l'importance du contrôle de gestion au sein de l'hôpital. Ceci peut s'expliquer par le fait que, de par son essence, le contrôle de gestion, se justifie plus facilement au sein des organisations à but lucratif, car il s'assure que ces dernières utilisent les ressources mises à leur disposition de manière efficace pour obtenir des bénéfices et pérenniser ainsi leur existence ; le retrouver au sein de l'hôpital qui fonctionne avec les ressources de l'Etat et qui n'a aucune obligation de résultat, semble absurde. Or, il faut noter que, l'hôpital, organisation humanitaire à but non lucratif, reçoit ses fonds de l'Etat mais ceci n'exclut en rien le fait qu'il doit les utiliser (convertis en ressources financières et matérielles) de manière efficace sinon efficiente pour pouvoir assurer les meilleurs soins aux patients aux prix les plus bas, ce qui inclut donc la nécessité d'un contrôle de gestion en son sein pour assurer la meilleure utilisation de ses ressources.

3 Rapport de la consultation d'appui à la reforme hospitalière au Cameroun, Ministère de la Santé Publique, Mai 2003.

4 Plan stratégique de la reforme hospitalière, travaux du Ministère de la santé publique de décembre 2003.

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Le contrôle de gestion tel que défini par ANTHONY s'applique à toute organisation, la reforme hospitalière intègre désormais la gestion privée dans l'administration d'une entité publique. Au Cameroun, la cartographie hospitalière comporte de nombreux hôpitaux de tailles diverses, les plus importants, connaissent, au vu de leurs résultats financiers, des infrastructures et du traitement des malades, une performance limitée. Chacun de ces hôpitaux devrait avoir une fonction de contrôle de gestion, quelle que soit l'échelle à laquelle il est appliqué en fonction de la taille de l'hôpital. Toutefois, une observation externe du fonctionnement des hôpitaux au Cameroun et de la satisfaction des patients qui en ressortent nous amène à nous poser la question suivante:

Dans le contexte camerounais, le contrôle de gestion tel qu'il est pratiqué dans les hôpitaux publics contribue t-il réellement à leur performance?

Comme souligné plus haut, le contrôle de gestion en milieu hospitalier est une nécessité car bien que ce dernier ne soit pas fondamentalement à but lucratif, il utilise des ressources étatiques. Il se doit donc d'agir avec efficacité et efficience dans l'utilisation de ces ressources. Avec la nouvelle réforme hospitalière, le contrôle de gestion devient une fonction incontournable de l'hôpital, quelle que soit la taille de ce dernier, d'où la préoccupation sur notre recherche qui porte sur la contribution du contrôle de gestion à la performance des hôpitaux publics au Cameroun.

Telle que posée, la problématique nous conduit à plusieurs questions sous jacentes :

· A quoi renvoie le concept de contrôle de gestion?

· Les hôpitaux publics ont-ils une fonction de contrôle de gestion?

· Quelle est la place du contrôle de gestion dans un hôpital?

· Quel est l'apport du contrôle de gestion dans les hôpitaux camerounais?

· Le contrôle de gestion tel que pratiqué dans les hôpitaux publics camerounais est-il un gage d'efficacité?

Notre recherche poursuit plusieurs objectifs qui sont:

· Montrer la place et le rôle du contrôle de gestion dans l'hôpital public

· Montrer l'évolution de l'action du contrôle de gestion dans les hôpitaux publics au Cameroun après la reforme hospitalière de 2003 ;

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· Recenser les outils de contrôle utilisés;

· Déterminer si l'action du contrôle de gestion dans les hôpitaux publics au Cameroun contribue réellement à leur performance;

Au début de notre recherche, nous avons constaté que le système hospitalier au Cameroun est encore en proie à de nombreuses difficultés en termes de modernisation, aussi, formulons-nous les hypothèses suivantes:

· Hypothèse 1 : Le contrôle de gestion tient une place insuffisante dans la structure de gestion des hôpitaux publics au Cameroun;

· Hypothèse 2 : Un hôpital contenant une fonction de contrôle de gestion a une meilleure performance.

Cette étude, que nous voulons fondamentalement pratique, a pour but de faire un état des lieux du contrôle de gestion dans le milieu hospitalier au Cameroun. Ce travail, de recherche permettra d'évaluer le niveau de contrôle de gestion exercé au sein des hôpitaux, contrôle important pour la gestion optimale des ressources, pouvant permettre leur autofinancement. Le contrôle de gestion ayant comme clients internes les autres services de l'hôpital, cette recherche pourrait les aider à mieux appréhender son action au sein des services (celui-ci est souvent perçu comme un surveillant qui sert d'oeil de la direction sur les agissements des services), et de comprendre son importance. Pour les populations, une incitation à un meilleur contrôle serait porteuse d'espoir pour bénéficier de meilleurs soins au moindre cout. A terme, nous voulons inciter les acteurs de ce secteur à comprendre le fonctionnement du contrôle de gestion et l'intérêt qu'il pourrait avoir s'il est bien pratiqué au sein de leur organisation.

Pour cela, nous procéderons par une approche hypothético-déductive qui consistera dans un premier temps à poser le problème, résultant de nos observations, dans notre cas, c'est celui de la « contribution du contrôle de gestion à la performance des hôpitaux publics au Cameroun ». Ensuite nous allons, sur la base de nos lectures et investigations, élaborer des hypothèses et enfin, pour les réfuter ou affirmer leur réalité, nous effectuerons des expériences, collecterons des données à l'aide de questionnaires et d'entretiens, effectuerons le traitement de ces données. Ceci va donc nous permettre de déduire, à partir des résultats, une affirmation qui va généraliser les hypothèses ou non. Enfin, nous pourrons apporter

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quelques recommandations pour une amélioration certaine de la pratique du contrôle de gestion dans les hôpitaux publics au Cameroun. Notre population cible étant l'ensemble des hôpitaux publics du Cameroun, notre échantillon portera sur les hôpitaux de première, deuxième catégorie, ainsi que les hôpitaux régionaux. Les principaux critères de sélection seront: la territorialité de l'hôpital (celui-ci devra être situé dans les frontières nationales), et son statut d'établissement public.

Notre travail portant sur une analyse et une évaluation du contrôle de gestion dans les hôpitaux publics au Cameroun, nous utiliserons plusieurs méthodes statistiques pour une meilleure interprétation des données recueillies sur le terrain.

Les recherches en contrôle de gestion se réfèrent principalement aux théories des organisations (l'école classique, la théorie des contrats, l'école de ressources humaines, la théorie de l'agence &).

En outre, le contrôle de gestion en milieu hospitalier est traversé par une controverse: certains auteurs émettent de sérieuses réserves sur son efficacité en le qualifiant en milieu hospitalier de « rituel» (OLSON, 1971 ; OUCHI, 1977 ; BRUNSON et JONSON, 1979) de « mythe rationalisé» (SCOTT, 1981) de « contrôle aveugle» (OLSON, 1985), « d'action hypocrite» (BRUNSON, 1988) ou de « rituel rhétorique» (PETTERSEN, 1995). Par contre d'autres analystes croient en la nécessité des « démarches découlant des processus budgétaires» (NOBRE, 2000), du « contrôle des moyens mis à dispositions» (KIEFFER et MERLIERE, 1997) et de « la maitrise des risques organisationnels » (ALVAREZ, 2000).

De ce fait, les différentes perceptions du contrôle de gestion selon ces auteurs ont évolué au fil des années. OUCHI en 1979 le décrit comme un processus de mesure, d'évaluation, de rétribution de la performance. Selon lui, le contrôle de gestion peut s'appliquer aux comportements (behaviour control), aux résultats (output control), mais aussi associer les intérêts des individus à ceux de l'organisation (contrôle clanique).

Sur la base de sa première définition, ANTHONY en 1988 perçoit le contrôle de gestion comme un processus par lequel les managers influencent d'autres membres de l'organisation pour mettre en oeuvre les stratégies de l'organisation. Ici, le contrôle de gestion joue un rôle beaucoup plus actif quant à la réalisation de la stratégie définie par l'organisation.

En 1995, SIMON dans sa recherche de la relation entre la stratégie et le contrôle de gestion, établit deux formes de contrôle de gestion : le contrôle diagnostique, qui met en avant

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la performance de l'entreprise et les informations nécessaires au manager (reporting classique), et le contrôle interactif qui établit une interaction entre managers et opérationnels pour traiter des priorités stratégiques. Ainsi, le renouveau du contrôle de gestion intègre la réflexion stratégique pour mieux tenir compte des souhaits des différentes parties prenantes et réorienter les systèmes de pilotage.

Dans un même ordre d'idées, BOUQUIN en 1996 donne entre autres missions du contrôle de gestion, l'orientation des actions et des comportements d'acteurs autonomes, la modélisation des relations entre ressources et finalités, l'interconnexion entre la stratégie et le quotidien.

De ce fait, en plus des indicateurs financiers ou comptables, il tient compte des indicateurs physiques et opérationnels pour une meilleure maîtrise des processus au sein de l'organisation.

Pour parler de l'évolution du contrôle de gestion au fil des années, BESCOS (2004), dans la revue de management « Echanges » montre qu'il faut remonter aux racines, dans les années soixante, lorsque ANTHONY, professeur à Harvard, crée et formalise les différents constituants du contrôle de gestion. Selon sa définition, le contrôle de gestion est au départ « le processus par lequel les managers obtiennent l'assurance que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente pour réaliser les objectifs de l'organisation». Ce style de contrôle était souvent qualifié « d'oeil de Moscou », à l'époque de la Guerre froide. Ensuite, le contrôle de gestion prend l'apparence d'un thermostat dont le rôle visait à alerter rapidement les centres de décision lorsque les objectifs fixés n'étaient pas atteints, afin de déclencher les actions correctives. Puis, vient la question de la maitrise des activités, ainsi, le contrôle de gestion devient alors une tour de contrôle qui permet de les réguler . De nos jours, il pourrait plutôt être défini comme un processus permettant le pilotage et la réalisation des objectifs d'une organisation, tout en assurant la convergence des actions de chaque entité en son sein.

Selon DURAND et HELLUY (2003) dans la revue de management « Echanges », le contrôle de gestion connait une évolution en trois paliers. Premièrement, le contrôleur de gestion a un rôle double: celui de « normalisateur» en référence à sa participation à la définition des objectifs dans l'organisation avant toute action, celui de « vérificateur» en référence à sa mesure de la performance après l'action. Deuxièmement, le contrôleur de gestion apporte une « assistance conseil» aussi bien pour les opérationnels que pour la

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direction générale dans la prise de décision. Enfin, le contrôleur de gestion a pour mission d'insuffler une « vision », permettant ainsi aux opérationnels de décrypter les processus de création de la valeur.

La particularité du contrôle de gestion en milieu hospitalier a été soulevée par plusieurs auteurs. L'hôpital public est un cadre favorable à un renouvellement de la recherche sur les systèmes de contrôle, qui, « procède largement du contexte des entreprises employant des acteurs à forte identité professionnelle, associant des champs de compétence reconnus et variés et développant des compétences en réseau, ce qui implique coordination, synergies, et démarches stratégiques communes » (CAUVIN, 1999). Deux aspects influencent la gestion de l'hôpital : le contrôle de la tutelle, et la bureaucratie professionnelle telle que définis par MINTZBERG (1982).

En termes d'outils, deux catégories de grande importance rencontrent des difficultés d'application: les budgets et les tableaux de bord. Le reproche fait aux budgets hospitaliers repose sur le fait qu'ils sont considérés comme des « inventaires de prévisions, indépendants de toute idée directrice» (GAUTHIER et coll., 1975, p.55), ainsi, c'est le budget qui draine les dépenses, et non l'activité. Quant aux tableaux de bord, ils ne sont pas toujours considérés par les responsables (SCHIMITT, 1994).

Dans son ouvrage sur le contrôle de gestion en milieu hospitalier, ALVAREZ montre qu'un hôpital fait face à plusieurs risques tels que des risques médicaux, environnementaux, organisationnels.

Comme risque organisationnels, l'auteur distingue : le « risque-produit», induit par la difficulté de définir précisément le produit hospitalier et dont l'enjeu principal est la qualité des soins; le « risque-procédure », lié à la pertinence des outils de gestion par rapport au contexte dans lequel ils s'insèrent, dont l'enjeu est la qualité de l'instrumentation de gestion ; le « risque-personne », qui recouvre la qualité des rapports des individus aux outils d'une part, la qualité des relations interpersonnelles d'autre part, et dont les enjeux complémentaires sont l'adhésion aux objectifs de l'organisation et la création et la préservation de relations de coopérations entre individus. L'auteur montre que le contrôle de gestion est un outil qui contribue à la maîtrise des risques hospitaliers à travers des éléments tels que la gestion des activités et processus, la mise en place des systèmes d'information performants, la contractualisation interne&

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Définir la notion de performance hospitalière n'est pas chose aisée, elle prend des dimensions différentes selon les auteurs. « La performance recouvre à la fois l'efficacité socioéconomique (la prestation de soins répond-elle aux besoins de santé, est-elle adaptée au standard de qualité attendu ?), l'efficience (la réalisation du service se fait-elle à moindre cout ?), et la qualité du service (l'accessibilité des soins, les délais d'attente, etc.) » (BLANC et al., 2007). L'autre approche, complète en partie la première définition et aborde trois visions interdépendantes : une vision interne fondée sur les indicateurs sanitaires de santé publique (espérance de vie à la naissance, taux de mortalité&), une vision médicale qui suppose une mesure de l'efficacité des résultats cliniques, et une vision administrative renvoyant à l'efficience des activités d'un établissement de soins (CLAVERANNE et PASCAL, 2004).

L'évaluation de la performance hospitalière n'est pas toujours facile, car appréhender ce que recouvre la notion de performance publique en matière de santé est très délicat.

L'OMS décrit la performance hospitalière comme étant la recherche des meilleurs résultats possibles avec les mêmes ressources. Elle regroupe l'atteinte des buts, l'amélioration de l'état de santé, l'utilisation optimale des ressources, ainsi que la capacité d'adaptation et d'innovation.

Ce mémoire sera constitué de deux parties, la première portera sur le contrôle de gestion et la gestion hospitalière au Cameroun, avec un premier chapitre sur le cadre théorique du contrôle de gestion, et le deuxième, sur le système hospitalier Camerounais. La deuxième partie quant à elle sera consacrée à l'analyse de l'influence du contrôle de gestion sur la performance des hôpitaux publics au Cameroun, d'une part à travers l'étude du concept de performance et d'autre part les résultats des enquêtes menées sur le terrain.

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Cette partie est consacrée à la présentation du contrôle de gestion dans sa dimension théorique, et à l'étude du système hospitalier au Cameroun ainsi que l'échantillon de recherche.

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CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DU CONTROLE DE GESTION

Le contrôle de gestion est récent comme outil de la gestion moderne en ce sens qu'il a vraiment fait son émergence au milieu des années 1960 avec les travaux de R.N. Anthony. De ce fait, son appréhension n'est pas toujours facile, surtout dans le monde entrepreneurial, et cela constitue souvent la première barrière à son acceptation. Ceci est encore plus perceptible au sein de l'hôpital public, celui-ci n'étant pas dans une logique de recherche de bénéfices. Ce premier chapitre a donc pour but, de nous éclairer davantage sur cette fonction. Pour ce faire, nous allons dans la première section, exposer les généralités du contrôle de gestion, à travers ses fondements, les différentes typologies qui ont contribuées à sa mise en place, et son apparition à l'hôpital. Dans la seconde section, nous parlerons du rôle du contrôle de gestion dans une organisation, et des outils qu'il utilise pour atteindre ses missions.

SECTION 1. NOTION DE CONTROLE DE GESTION, DE L'EMERGENCE A SON INTRODUCTION EN MILIEU HOSPITALIER

Le contrôle de gestion est une matière très vaste, et son application est spécifique au contexte dans lequel il se trouve. Cependant, nous ne pouvons en parler dans ce milieu hospitalier sans tout d'abord présenter ses origines et les réflexions qui entourent sa mise en place et sa modernisation, tout ce qui précède fera l'objet de cette section.

1.1. LES FONDEMENTS DU CONTROLE DE GESTION

L'émergence du contrôle de gestion dans le monde entrepreneurial a été progressive, en fonction de l'évolution du mode de gestion dans les industries américaines et européennes. Dans cette partie, nous parlerons des origines de cette fonction et des typologies qui peuvent s'y distinguer.

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1.1.1. ORIGINES DU CONTROLE DE GESTION

Les éléments du contrôle de gestion sont apparus de manière continue au début du 20ème siècle, toutefois, la mise en place de cette discipline a connu des phases importantes sur lesquelles nous reviendrons à travers l'analyse de son émergence dans le monde industriel, et celle d'un des premiers modèles de contrôle, celui de SLOAN et BROWN.

1.1.1.1. L'émergence du contrôle de gestion dans le monde industriel

TAYLOR est le premier à mettre en place les éléments de contrôle en introduisant la notion de « norme » dont découle l'idée des écarts, et de la « gestion par exception », ensuite, en 1903, le point mort fait son apparition aux Etats-Unis, suivi en 1910 par les couts variables. En 1915, GANTT initie un traitement des charges de structure, qui deviendra l'imputation rationnelle des charges fixes.

La plupart des auteurs s'accordent à dire que le contrôle de gestion dans sa forme moderne a fait son apparition au sein de la General Motors (GM) au début de la décennie 1920. La GM qui est l'une des plus grandes et plus vieilles entreprises d'automobiles des Etats-Unis d'Amérique, se retrouve non seulement en concurrence avec Ford, mais aussi, avec d'énormes problèmes de trésorerie. Alfred P. SLOAN, ingénieur du MIT (Massachussetts Institute of Technology) ayant fait fortune avec une société de roulement à billes, qu'il cède à la United Motors Corporation, filiale de la GM, est nommé vice-président de cette dernière.

En 1919, SLOAN observe que la GM fonctionne plus sous forme de société de holding, avec plusieurs filiales autonomes dont les produits sont mis sur le marché et se retrouvent même parfois en concurrence les uns contre les autres. Il écrit une lettre au président de GM, William C. Durant, pour dénoncer la structure de gestion de la GM, et demander la création d'une direction générale qui coordonnera les actions autonomes des différentes filiales de la société.

En 1920, n'ayant pas obtenu de réponse favorable, il initie de nouveau la démarche auprès du nouvel actionnaire majoritaire P.S. Dupont de NEMOURS, qui donne son accord pour cette démarche, en lui associant D. BROWN, directeur financier de la GM.

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Leur première mission fut d'établir un système de cohérence entre les divisions de la société, mettant donc en place le processus dénommé « un modèle pour chaque budget et chaque usage ». Cela a nécessité une coordination des actions menées par les différentes entités de GM et leurs projets pour prendre le contrôle du marché.

BROWN va ensuite implanter dans l'entreprise, des méthodes de contrôle financier innovantes pour le secteur de l'automobile, la situation économique en récession des années 1920 et la mauvaise gestion de la trésorerie de la GM, les ayant rendus nécessaire. Ainsi, plusieurs mesures drastiques, qui peuvent être apparentées de nos jours aux outils et processus du contrôle de gestion vont être mise en place:

· Le consolidated cash control system: pouvant être appréhendé comme l'un des prémices de la gestion de trésorerie, qui vise à centraliser les différentes trésoreries des divisions à la direction financière du siège;

· Une politique de gestion des stocks exigeante: son but était, de corréler les prévisions aux approvisionnements, pour réduire dans une première mesure, les effets de la récession de 1920, et ensuite avoir une gestion des stocks capable de limiter les effets d'une telle crise dans le futur;

· La mise en place d'un reporting prévisionnel: pour les approvisionnements, les stocks, les investissements, la trésorerie, le besoin en fond de roulement, permettant ainsi à SLOAN de décider de la production de chaque mois, gérant ainsi, les risques liés aux variations de la demande;

· Un reporting historique mensuel: il va tenir compte des coûts, des prix, des volumes, du retour sur investissement, à terme, uniformiser les reports des différentes unités;

· La considération des coûts standards, ne variant pas et tenant compte des sensibilités du marché pour le contrôle budgétaire ;

· Le ROI (return on investments): qui sera l'élément de comparaison de la performance des différentes divisions.

La nouvelle structure, qui peut être appréhendée comme une structure de division, débouche sur l'utilisation des centres de responsabilité. Elle permet ainsi d'avoir simultanément une autonomie et la synergie nécessaire à une action commune.

En 1923, GM mensualise les budgets commerciaux et introduit les budgets flexibles; entre 1924 et 1925, il accélère la remontée d'informations (tous les dix jours) et améliore ses

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procédures de prévision avec des écarts mensuels passant à moins de 1%. Plus tard, les améliorations se font dans d'autres entreprises de divers pays en Europe, ainsi, en 1932, Mc GREGOR, dans sa théorie Y5, pose les bases de la recherche de performance humaine. Des années plus tard, ANTHONY de la Havard Busness School formalise les liens entre contrôle et stratégie.

Durant les années 80, plusieurs innovations ont été développées dans ce domaine, plus précisément au niveau des outils qui se sont considérablement perfectionnés, permettant ainsi une meilleure performance pour les entreprises. En 1987, JOHNSON et KAPLAN, critiquant les pratiques de comptabilité de gestion des entreprises américaines, reconstruisent le modèle comptable sur la base des coûts d'activité (Activity Based Consting)

Les années 90 apportent un mode de capitalisme plus financier et font émerger l'Economic Value Added.

Crées pour permettre aux entreprises américaines d'être plus compétitives face à la poussée Japonaise, les auteursde ces pratiques, sont pour la plupart, des anglo-saxons, et précisément des américains. Toutefois, des contestations existent au niveau de la paternité de certaines pratiques, souvent considérées comme une simple reformulation de concepts déjà existants6. A cet effet, nous pouvons citer l'Activity Based Consting qui ressemble considérablement à la méthode des sections homogènes de RIMHAILO en 1927.

Comme nous pouvons le remarquer, les origines du contrôle de gestion se situent non seulement au sein de la GM, mais aussi d'autres entreprises partout en Europe, car la nécessité de son avènement a été dictée par l'environnement économique exigeant de la période entre les deux guerres. De ce fait, l'évolution des pratiques et des différentes perceptions du contrôle de gestion est diversifiée selon les différents modèles et processus étudiés par les auteurs.

Les éléments de gestion décelés chez GM durant la décennie 1920 et bien après, ne sont que des prémices du contrôle de gestion. Plusieurs auteurs se sont intéressés à cette discipline,

5Cette théorie suppose que l'effort physique et mentale est aussi naturel aux humains que le repos et les loisirs, si l'individu est associé aux objectifs de son organisation, il donnera spontanément le meilleur de lui-même sans qu'il y ait besoin de contrôle ni sanction, de plus, l'individu moyen placé dans les conditions adéquates apprend à rechercher les responsabilités. La théorie Y est basée sur la confiance, la délégation et l'autocontrôle.

6 L'Economic Value Added qui a été breveté aux Etats-Unis par Stern Steward & Co.

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à ses processus, produisant ainsi des approches différentes, qui ont conduit à la mise en lumière de plusieurs typologies du contrôle de gestion. Nous étudierons en priorité le modèle SLOAN-BROWN, qui peut être considéré comme la base du contrôle de gestion, sur lequel tous les auteurs se sont appuyés pour améliorer cette discipline.

1.1.1.2. Le modèle SLOAN-BROWN

Ce modèle voit le jour au sein de la GM, et ses auteurs, Alfred P. SLOAN, et Donaldson BROWN, furent respectivement le directeur général et le directeur financier de ladite entreprise.

La question centrale de ce modèle réside dans manière de gouverner une grande entreprise en croissance et innovatrice (BOUQUIN, 2006).

Le contexte de l'époque comme nous l'avons signalé plus haut, est celui d'une grande entreprise, fonctionnant comme une entreprise de holding avec plusieurs entités restées autonomes dans leur gestion et se concurrençant même les unes les autres. SLOAN voit comme début de solution à ce problème, la création d'une direction générale, suivi de plusieurs innovations dans la gestion. Le but fondamental est de mettre en place une bonne délégation du pouvoir, tout en y alliant la coordination nécessaire à une meilleure synergie de toutes les divisions.

a. Les missions du contrôle de gestion Ce modèle distingue plusieurs missions:

· La socialisation et la mobilisation des managers

Cette socialisation se fait par la définition des missions de leurs entités (rôles dans le modèle économique de l'entreprise, dans sa chaine de valeur); des indicateurs de performance (centres de profits&)

· L'amélioration des processus de l'entreprise

Elle s'est fait par la compréhension de la formation des coûts (comptabilité des coûts), et la mise en place de plusieurs nouvelles mesures de gestion.

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· Le dialogue entre entités

Le contrôle de gestion doit permettre à la direction générale de se concentrer sur les autres tâches de l'entreprise, sans être coupée du terrain. Ceci, à travers les outils tels que le reporting, les plans et budgets&

b. Les outils du modèle

Les outils utilisés par le modèle ont plus trait à la maîtrise financière, que BROWN veut à tout prix assurer.

· Le return on investment (ROI)

Considéré comme l'une des plus grandes innovations de GM, le ROI est mis en place par BROWN. Il peut être appréhendé comme un ratio, quotient du bénéfice par rapport au total des investissements. Sa décomposition permet d'avoir deux autres indicateurs: bénéfice sur chiffre d'affaires et chiffre d'affaires sur investissements.

ROI= Bénéfice / Investissements

[(Bénéfice / Chiffre d'Affaires) * (Chiffre d'Affaires / Investissements)]

Ces sous-ratios sont respectivement le taux de marge (permettant l'analyse de la maitrise des prix de vente et coûts de revient), et le taux de rotation (pour la maximisation des actifs). Le ROI servira de mètre-étalon (yardstick) pour comparer la performance des divisions dont la gestion presque autonome, se rattache au groupe par la centralisation de la structure financière et de la stratégie.

· Les centres de responsabilité et centres de profits

Un centre de responsabilité est une unité à laquelle sont affectés des charges et des produits, ces derniers étant repartis de manière à déterminer les coûts financiers et les marges ; il peut être un centre qui ne dégage que des charges (centre de coût), ou dégager des charges et des produits (centre de profit). La répartition des activités en centres de responsabilités permet un meilleur suivi et une meilleure application des stratégies.

Le centre de responsabilité est l'unité de base du contrôle de gestion, car il permet la délégation du court terme et la mise en évidence des compétences managériales. Selon le modèle SLOAN-BROWN, il en existe cinq types:

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- Le centre de profit, qu'on retrouve le plus souvent au niveau stratégique des entreprises avec une grande délégation de pouvoirs;

- Le centre de chiffre d'affaires, dans les services commerciaux lorsque le responsable n'a pas la maîtrise des prix et des coûts de distribution ;

- Le centre d'investissement correspondant à un centre de profit qui détient aussi les décisions d'investissement au niveau le plus élevé ;

- Le centre de coûts et de frais discrétionnaires, qui ne réalise pas de bénéfices et est le plus souvent constitué des services administratifs dont l'activité est difficilement mesurable;

- Le centre de prix de cession interne ou de transfert qui permet de mesurer les performances financières locales.

· La planification et les budgets

Ils permettent la prévisibilité des résultats, et la délégation du court terme, le but étant de définir les projets que l'entreprise retient et les moyens qu'elle compte leur allouer. Dans les années 60, apparaît la norme de planification glissante (revue chaque année pour cinq ans).

· Le reporting financier

Il permet la remontée des informations financières et leur analyse auprès du groupe. Les éléments tels que les approvisionnements, les stocks, les investissements, sont utilisés pour ressortir des écarts, par rapport à des normes préétablies, et détecter ainsi des dérives à corriger. Ceci a aussi été rendu possible grâce à la compétence des dirigeants en place.

c. La critique du modèle

Le modèle SLOAN-BROWN a pris son essence chez son concurrent FORD, en empruntant sa production de masse (standardisation) et en y ajoutant une différenciation visible, encore appelée différenciation retardée. Ainsi, la domination de GM à partir de 1940 jusqu'au années 70, marquant l'avènement du Toyotisme (BOUQUIN, 1994), est surtout due à sa capacité à avoir su allier d'une part, la production de masse à la diversité des modèles d'automobiles mis sur le marché et d'autre part une décentralisation opérationnelle à la centralisation de la fonction financière et sa stratégie.

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L'outil ROI est très important dans ce modèle, étant l'outil de mesure de la performance financière des divisions, il concourt à la satisfaction des actionnaires, notamment avec l'effet néfaste de principal-agent7 qui naît de l'autonomie de ces divisions.

La stratégie tient une place très importante dans ce modèle, ainsi le contrôle de gestion vient en appui pour la définition de cette stratégie, la démarche est donc la suivante: dans un premier temps, identifier les facteurs clés de succès dont dépend la réussite de la stratégie, puis, les traduire en actions concrètes, ensuite les rattacher aux centres de responsabilités dont les missions et les indices de performance deviennent clairs.

Ce modèle s'appuie sur la délégation (découpage en centre de responsabilités), la coordination par la planification (plan stratégique, budgets) et une relation plus contractuelle que hiérarchique (avec la publication des objectifs, impliquant ainsi, un contrat moral d'atteinte). Mais, le paradoxe du modèle réside dans la difficulté à allier décentralisation et coordination; c'est le problème majeur qui pousse la GM à centraliser la direction financière, et à mettre en place l'indicateur financier majeur qui est le ROI. Pour cela, le modèle de la GM est considéré comme celui qui implique, en grande partie, l'aspect financier de l'organisation.

1.1.2. LES TYPOLOGIES MAJEURES EN CONTROLE DE GESTION

Plusieurs auteurs ont rendu nécessaire la mise en place et l'évolution du contrôle de gestion, rendant possible son utilisation concrète au sein des entreprises. Concernant les typologies, elles sont nombreuses, mais nous retiendrons ici celles qui ont un lien avec notre problématique, à travers les travaux d'ANTHONY, de SIMON et d'OUCHI.

7Selon la théorie de l'agence (JENSEN et MECKLING, 1976), il existe une relation d'agence (principal-agent) dans le monde de l'entreprise, entre l'employeur et le salarié, l'actionnaire et le gestionnaire. Le principal, détient les moyens de production et les met à la disposition de l'agent qui doit les exploiter. Le problème principal-agent nait du fait, que dans cette relation, l'agent, va vouloir tirer profit de son action, et par ricochet, entamer les parts du principal, ce dernier, pour éviter cela, va mettre en place des mécanismes de contrôle et d'incitation pour l'agent, celui-ci, de son côté, va vouloir garder pour lui, tout ce qu'il peut en tirer. Ces divergences d'intérêts, vont entrainer, une asymétrie informationnelle, mais aussi des coûts de surveillance ou encore coûts d'agence.

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1.1.2.1. La typologie d'ANTHONY

En 1965, ANTHONY définit le contrôle de gestion comme « le processus par lequel les managers obtiennent l'assurance que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente pour réaliser les objectifs de l'organisation» (BOUQUIN, 2005). Selon lui, cette définition repose sur deux idées principales: les managers sont « des personnes qui doivent faire faire des choses en travaillant avec d'autres personnes ; le contrôle de gestion est subordonné à la stratégie8 (car il s'occupe de sa mise en place dans le cadre des politiques définies).

Le modèle d'ANTHONY est plus complexe, car il induit la notion de contingence en contrôle de gestion. La contingence nous montre d'une part, qu'il existe une interdépendance entre la structure de l'entreprise, les processus de contrôle applicables et le système de contrôle de gestion, et d'autre part, que l'environnement, la technologie, la stratégie et la culture, influencent le mode de contrôle de gestion d'une organisation. Chaque organisation fonctionne ainsi d'une manière particulière, par rapport aux autres, à cause de certains facteurs qui la différencient de ces dernières. Cette assertion suscite un certain nombre de questionnements: le contrôle appliqué à GM est-il nécessaire dans une entreprise de services? Le besoin de décentralisation et de coordination est-il le même ? Peut-on parler de décentralisation dans une petite ou moyenne entreprise? Dans une entreprise à but non lucratif?

En 1965, il définit donc les premiers facteurs de contingence, qui sont:

· La personnalité des dirigeants et managers;

· La complexité de l'organisation;

· La philosophie des dirigeants sur la décentralisation;

· La vigueur de la compétition;

· Les coûts modélisables et les coûts discrétionnaires;

· La fréquence et l'ampleur des changements.

Paradoxalement, il n'y inclut pas la taille de l'organisation. De même, à cette période, la typologie ne prend pas en compte l'influence des éléments informels tel que la culture, sur le système de contrôle, seuls les aspects économiques priment.

8La stratégie peut être définie comme le choix des modes de coordination à l'intérieur ou à la périphérie de l'organisation (BOUQUIN, 1988).

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En 1988, il définit désormais le contrôle de gestion comme « le processus par lequel les managers influencent les autres membres de l'organisation pour mettre en oeuvre les stratégies de l'organisation », (ANTHONY cité par BOUQUIN, 2006). Il a donc une vision plus managériale qu'opérationnelle; de ce fait, interviennent de nouveaux facteurs de contingence:

· La structure;

· Les considérations comportementales;

· Les procédures standards;

· La culture;

· Les phases du cycle de vie des produits;

· La nature de la concurrence;

· La stratégie;

· Le degré de structuration des activités;

· Le degré de cohérence interne;

· L'interdépendance;

· La flexibilité;

· Le style de management;

· Le secteur d'activité.

Ces facteurs n'étant pas exhaustifs, ils présagent déjà une grande discussion, quant à l'impact de la contingence dans les finalités du contrôle de gestion et dans ses processus. Mais, ANTHONY préfère traiter des processus, moins contingents que des systèmes, ainsi, BOUQUIN, qualifie sa réflexion de typologie des processus. A cet effet, il distingue trois sous-ensembles du processus de contrôle:

· Le processus de planification stratégique: il « est le processus de décision concernant les objectifs de l'organisation, les modifications de ces objectifs, les ressources utilisées pour atteindre ces objectifs, et les politiques qui doivent gouverner leur acquisition, leur utilisation, et leur destruction ou cession» (ANTHONY cité par BOUQUIN, 2005) ;

· Le contrôle de gestion: C'est un dispositif pour contrôler les autres managers, finaliser, piloter et post-évaluer leur action;

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· Le contrôle opérationnel ou de tâches: qui « est le processus consistant à s'assurer que les tâches sont exécutées avec efficacité et efficience » (ANTHONY, cité par BOUQUIN, 2006) ; il s'applique donc aux tâches des simples exécutants.

1.1.2.2. Les typologies de SIMON et d'OUCHI

Ces deux typologies mettent en avant l'existence d'un lien entre le contrôle de gestion, la stratégie et la performance.

a. La typologie de SIMON

SIMON cité par BERLAND (2004) s'appuie sur les travaux de MILES et SNOW (1978), pour mettre en lumière la relation entre la stratégie et le contrôle de gestion, Il défend le fait qu'il existe une corrélation entre le système de contrôle de gestion, le type de stratégie, et la performance.

Le dirigeant, garant de la stratégie de l'entreprise, doit mettre en place le déploiement de ses activités, mais aussi, la stratégie de contrôle. A cet effet, SIMON distingue les contrôles programmés (qui garantissent une certaine normalité) des contrôles interactifs.

Il distingue donc contrôle diagnostic et contrôle interactif:

· Le contrôle diagnostic: il met en avant la performance de l'entreprise et les informations nécessaires au manager (reporting classique);

· Le contrôle interactif: c'est l'interaction entre les managers et les opérationnels pour traiter des priorités stratégiques, et orienter les décisions. Ce contrôle permet la mise en place du dialogue entre le staff stratégique et le centre opérationnel.

b. La typologie d'OUCHI

Selon OUCHI (1979), le contrôle de gestion est un processus de mesure, d'évaluation, et de rétribution de la performance. Ainsi, on peut contrôler les comportements (behavior control), les résultats (output control), mais aussi, en associant les intérêts des individus à ceux de l'organisation, on pourrait avoir un contrôle clanique. Il se base sur la connaissance du processus de transformation de l'information, et la capacité à mesurer les résultats, ceci peut se résumer dans le tableau suivant:

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Tableau 1.1 : types de contrôle et conditions préalables

Connaissance du processus de transformation

 

Parfaite

Imparfaite

Capacité à
mesurer les
résultats

Elevée

contrôle des résultats ou
des comportements

Contrôle des résultats

 

Contrôle des
comportements

Contrôle clanique

 

Source : OUCHI, 1979.

c. Synthèse des types de contrôle de gestion

Les travaux d'OUCHI ont permis de mettre en lumière trois modes de contrôle, complétés avec les types de pilotage et les mécanismes de contrôle associés (PETIT JEAN, 2000). Mais avant, il faut noter que ces types de contrôle sont fonction de plusieurs éléments, c'est ainsi que:

· En fonction de l'objet du contrôle ou du champ d'activité sur lequel ce contrôle est exercé, on distingue:

- Le contrôle des comportements (OUCHI, 1979) des actions (MERCHANT, 1982) ou encore des activités (FIOL 1991) ;

- Le contrôle des résultats ou des performances;

- Le contrôle des caractéristiques du personnel ou des qualifications (MERCHANT, 1982) ;

- Le contrôle de l'identité culturelle.

· Aux mécanismes de contrôle, on distingue:

- Le pilotage ou la supervision directe (MINTZBERG, 1982), selon lequel, le responsable effectue le contrôle lui-même;

- Le pilotage mécanique, qu'on retrouve plus dans la bureaucratie, avec une prédominance des règles et procédures, d'une standardisation des procédés de travail et d'un système d'alerte;

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- Le pilotage contractuel, dans lequel le contrôle repose plus sur la prise en compte des outputs, et donc une standardisation par les résultats

· A l'acteur qui exerce le contrôle (principal ou agent).

En fonction de tout ce qui précède, on distingue trois grands types de contrôle, qu'on peut observer par le tableau suivant:

Tableau 1.2 : les trois grands types de contrôle

Type de
contrôle

Objet du contrôle

Type de pilotage

Mécanisme de
contrôle

Acteur
principal

Administratif et Bureaucratique

Comportements et Actions

Contrôle personnel
centralisé

Supervision directe

Principal

 

Standardisation des
procédés

Principal aidé de
l'agent pour le
contrôle
d'exécution

 
 
 

Résultats

Contrôle des outputs

Incitation

Principal et
Agent

 
 

Identité et Culture

Contrôle culturel

Standardisation des
normes et des
qualifications

Acteur

essentiellement
(autocontrôle)

 
 

Source : PETIT JEAN, 2000.

· Le contrôle administratif ou bureaucratique, dont l'objet porte sur les règles, limite l'action du personnel à l'exécution des tâches prescrites par le sommet

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stratégique et ne donne pas la liberté à l'initiative personnelle. Le contrôle se caractérise donc par des règles et procédures, la supervision directe, la séparation stricte des responsabilités, la standardisation des procédés. Ce type se rapproche plus du contrôle financier et limite l'action du contrôle de gestion à son aspect opérationnel, tel que décrit par ANTHONY en 1965. Comme son nom l'indique, ce contrôle se retrouve plus dans les bureaucraties professionnelles, dans les administrations publiques, il accorde peu d'importance au respect des lignes budgétaires et des procédures qu'au résultat.

· Le contrôle marchand contrairement au précédent, se base sur les résultats, il se sert donc de l'incitation pour obtenir le meilleur du personnel, il accorde aussi une place plus importance à l'initiative, il rejoint la deuxième définition d'ANTHONY en 1988, et se place en intersection entre le sommet stratégique et le centre opérationnel pour mieux juguler les intentions de la direction générale vers le personnel. On le retrouve dans les entreprises à but lucratif, du secteur privé qui elles, ont besoin de manière fondamentale de résultats pour survivre dans un environnement par essence concurrentiel.

· Le contrôle socioculturel lui, est moins visible, et se base sur la standardisation des normes et qualifications. La particularité de ce contrôle est qu'il vient après les deux autres, et peut leur servir de support, mais, il est mieux traité par des disciplines autres, telles que l'école des ressources humaines.

1.2. LE CONTROLE DE GESTION EN MILIEU HOSPITALIER

L'objectif de modernisation de la gestion hospitalière qui découle de deux préoccupations des pouvoirs publics et des décideurs hospitaliers semble au premier abord antinomique. La première, d'ordre éthique, a pour but d'améliorer la qualité des soins dispensés à la population dans un souci de prise en charge globale au regard des objectifs de santé publique et du respect des missions de service public. L'autre, d'ordre conjoncturel, tendant à devenir structurel, s'attache à maîtriser par tous les moyens la croissance des dépenses hospitalières dans un contexte de restriction budgétaire. Cette modernisation implique des processus de gestion évolués qui vont influencer, à la fois les acteurs et la manière de travailler. Pour mieux comprendre le fonctionnement du contrôle de gestion en milieu hospitalier, nous allons présenter d'une part, le mode de gestion des entreprises publiques et d'autre part, montrer la difficulté de l'émergence du contrôle de gestion dans l'hôpital.

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1.2.1. LE MODE DE GESTION DES ENTREPRISES PUBLIQUES

Les organisations publiques se distinguent de celles privées à plusieurs égard. Pour comprendre l'action du contrôle de gestion dans le milieu hospitalier, il est nécessaire de montrer quelle a été l'évolution du mode de gestion des organisations publiques ces dernières décennies et comment s'est faite l'émergence d'un nouveau management public à l'hôpital.

1.2.1.1. Les missions et objectifs des entreprises publiques

L'entreprise publique se caractérise d'abord par un rôle déterminant de l'Etat, dans les décisions résiduelles, ensuite par l'appropriation majoritaire des gains résiduels.

De nombreuses réflexions ont été menées ces dernières années sur la gestion des entreprises publiques aux Etats-Unis avec la publication en 1993 des « principles of corporates governance» de l'American Law Institute ou au Royaume-Uni avec les rapports des comités Cadbury en 1992. Au Cameroun, le principal reproche adressé aux entreprises publiques porte sur leur assujettissement à l'Etat, car elles se sont révélées être de grandes consommatrices de subventions, favorisant une logique de consommation de budget à celle du résultat (BEKOLO, 1995). Pour mieux comprendre la cause de cette situation, il faut revoir les missions et objectifs des entreprises publiques.

La définition des missions des entreprises publiques relève de leurs choix stratégiques. On retrouve des missions à dominance économique lorsque la finalité porte sur le profit, des missions à dominance sociale lorsque la contrainte de base est la satisfaction des populations et des missions à caractère socioéconomique lorsque l'objectif social se superpose à celui de rentabilité. De manière générale, la finalité des organisations publiques est la satisfaction de l'intérêt général, c'est-à-dire la satisfaction de l'ensemble des besoins économiques sociaux et de sécurité des citoyens que l'initiative privée seule ne peut satisfaire. Au Cameroun, la plupart des entreprises publiques et parapubliques endossent des missions socioéconomiques ou tout simplement sociales.

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Ces deux derniers types de missions relèvent de la volonté de l'Etat à vouloir subvenir en priorité au bien être de ses populations, au détriment du profit dans sa forme la plus pure. Pour cela, ces entreprises sont souvent amenées à pratiquer des tarifs bas, et en contrepartie, reçoivent des subventions de l'Etat.

1.2.1.2. De la gestion par les moyens, au nouveau management public

Le management des entreprises publiques a toujours été caractérisé par une organisation centralisée de type pyramidal, avec à la tête, des ministères de tutelle, un partage des responsabilités confus, l'exécution des tâches à travers la parcellisation et la spécialisation.

Les entreprises publiques évoluent également dans un contexte culturel complexe, dû au fait qu'elles ont des contraintes plus lourdes, des acteurs multiples et des résultats difficilement mesurables. En effet, les contraintes sont inhérentes à la juridiction particulière qui définit les droits et obligations des fonctionnaires y travaillant, au budget qui sert difficilement d'outil de management, à cause de la comptabilité publique. Quant aux acteurs, outre les parties prenantes habituelles, interviennent les élus et autres personnalités influentes de la vie socioéconomique. Enfin, du fait des missions des entreprises publiques citées plus haut, les résultats sont difficilement mesurables.

La gestion est essentiellement axée sur l'utilisation des moyens, notamment des budgets, et les subventions, sans recherche du résultat. L'existence de procédures lourdes et routinières ne favorise pas l'innovation. Tous ces éléments, ont été des facteurs à l'émergence des différentes crises économiques qui ont ébranlé les pays du monde entier, et particulièrement ceux de l'OCDE. Pour y remédier, plusieurs modèles de modernisation du secteur public tels que le planning programing budgeting system (PPBS) aux Etats-Unis ou encore la rationalisation des choix budgétaires (RCB) en France, ont été mis en place, avec pour finalité principale, une meilleure utilisation des fonds publics, en se basant principalement sur la fixation d'objectifs et l'évaluation de leur réalisation par des méthodes telles que le cout-bénéfice, ou encore le coût-efficacité. Ces modèles n'ont pas mis long feu, car les évaluations étaient difficilement réalisables notamment par manque d'informations et de bonne méthodologie, ainsi, ils ont été interrompus quelques années plus tard. La réelle évolution viendra de la nécessité d'un changement profond de la gestion des entreprises publiques à travers l'émergence d'un « Nouveau Management Public» (NMP). Il fait tout d'abord son

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apparition au Royaume-Uni, suite à la privatisation de plusieurs entreprises d'Etat (British Telecom, British Airways&). Ensuite, en 1983, des mesures sont prises dans le but de diminuer les gaspillages et accroître la qualité des services. En Nouvelle-Zélande, des reformes sont appliquées sur le partage des responsabilités, la comptabilité, la fonction publique en 1984, afin de surmonter les difficultés financières. Dans les pays tels que la France, cette modernisation s'est faite plus lentement, ce n'est que dans les années 2000 qu'on assiste à des éléments importants, tels que la réduction des effectifs de la fonction publique, l'assouplissement des règles des gestionnaires.

Aux Etats-Unis, le Government and Performance Results Act en 1993, met en place un système de gestion par les performances, quant au Canada, après la reforme de sa gestion publique en 1994, il introduit la gestion par les résultats en 1997.

Les pays africains eux, optent pour des dispositifs internationaux, à travers les chartes (POLLITT et BOUCKAERT, 2000). Au Cameroun, le récent dispositif de signature du « contrat de performance » entre les entreprises publiques, parapubliques et le Ministère des finances est une illustration de la nécessité pour le management de s'arrimer à la contrainte de performance. Comme nous pouvons le constater, un NMP s'est mis en place progressivement dans les différents pays, tout en tenant compte du contexte dans lequel évolue le pays concerné. Aussi, est-il important de souligner le fait que le système de NMP appliqué dans une organisation publique dépendra donc de la sensibilité du pays dans lequel il évolue.

Le NMP se base sur le postulat selon lequel, les principes de management de la sphère privée peuvent être transposés à la gestion du service public, et permettre ainsi d'avoir un meilleur rendement et une meilleure gestion des coûts car il accorde une priorité aux résultats. Il reproche d'ailleurs au service public son inefficacité, sa lenteur en terme de procédures, sa rigidité, son manque d'innovation, et l'excès de centralisation du pouvoir dont il fait preuve. Ce concept intègre des termes nouveaux pour le secteur public tels que « l'efficacité, l'efficience, l'économie» (URIO, 1998), et considère désormais les citoyens comme des clients sur un marché compétitif pouvant intégrer des concurrents du secteur privé. Le Nouveau Management Public a une vision du management de l'organisation; il favorise la flexibilité et la réactivité, met au centre des priorités la performance et la réalisation des objectifs. ces derniers, grâce à la décentralisation, sont plus clairs et précis, l'avancement se fait au mérite. Tout ceci permet entre autres, de mettre en compétition les fournisseurs de service pour obtenir les meilleures offres possibles, de mesurer la performance des unités par

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les résultats et non les ressources, privilégier l'atteinte des missions aux règles et procédures, de mettre les citoyens au centre des priorités.

1.2.2. LA DIFFICULTE DE L'EMERGENCE D'UN SYSTEME DE

CONTROLE DE GESTION EN MILIEU HOSPITALIER

Comme nous l'avons dit précédemment, nous montrerons ici comment s'est justifiée au fil des années, la nécessité d'un processus de contrôle au sein de l'hôpital, et nous aborderons brièvement la particularité qu'a le contrôle de gestion hospitalier.

1.2.2.1. Naissance du contrôle de gestion dans l'hôpital

L'hôpital public, bien qu'étant un établissement public, a cette particularité d'avoir une certaine autonomie, toutefois la mise en place ou même la reconnaissance de l'importance de l'existence du contrôle de gestion en son sein a été un processus long et complexe. Néanmoins, il faut noter que des formes de contrôle existent depuis longtemps à l'hôpital, mais, ont toujours été orientées vers la connaissance des coûts, de par le développement de la comptabilité analytique, même si leur utilisation réelle reste limitée.

En France, dès les années 1950, les hôpitaux développent des processus de comptabilité analytique, dans le but de déterminer un « prix de journée » par département, qui sert de base de financement des hôpitaux publics à cette époque là.

Les années 70 sont marquées par le développement de l'analyse de gestion ainsi, de nombreuses données de gestion sont centralisées et traitées en vue de ressortir les indicateurs tels : le nombre d'entrées, le taux d'occupation des lits&On assiste à l'apparition des premiers ouvrages en terme de contrôle de gestion à l'hôpital. Au cours cette même décennie, sont mis en place le processus d'évaluation des politiques publiques et la planification des actions pour faire face à la défaillance des finances publiques, ce qui permet la création de la carte sanitaire, outil de planification de l'offre de soins à l'usage de la tutelle (PAGES, 2006).

Entre les années 80 et le début des années 90, le mode de financement des hôpitaux publics est modifié. Le financement proportionnel au « prix de journée» est abandonné au profit de la mise en place d'une dotation globale, qui est un peu déconnectée de l'activité et qui nécessite donc de la part des gestionnaires, une meilleure utilisation des ressources allouées, permettant de ce fait l'émergence du contrôle de gestion en milieu hospitalier. Dès

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lors, la comptabilité analytique est insérée dans le système de gestion interne ainsi que la mise en place des centres de responsabilité pour mieux gérer la comptabilité analytique.

A partir de ce moment, le contrôle de gestion en milieu hospitalier devient de plus en plus important, mais n'intègre toujours pas les outils réels d'aide à la décision. Il tient plus de la connaissance des coûts pour résoudre les problèmes de financement.

Plus tard, l'apparition de nouveaux outils, et la nécessité de l'introduction des principes de gouvernance va permettre au contrôle de gestion de prendre toute son importance à l'hôpital. Il devient un centre d'animation de la profession, d'interface entre techniciens et administratifs, d'information pour le sommet stratégique, et par ricochet, d'aide à la décision.

1.2.2.2. La particularité du contrôle de gestion à l'hôpital

Le contrôle de gestion permet d'assurer le suivi de la politique générale de l'organisation, l'hôpital dont la particularité est notamment de mettre la dimension professionnelle en première ligne de son fonctionnement, se doit pour un contrôle de gestion performant, de mettre en place des outils de suivi courants et ceux d'analyse spécifiques.

Le contrôle de gestion pour les établissements de soins doit allier le pilotage stratégique à la contrainte financière. La mise en oeuvre de la stratégie se fait notamment par la définition des activités stratégiques et leur segmentation pour en déduire entre autres les centres de responsabilité. Les plus importants pour l'hôpital sont:

· Les centres de coût, qui fournissent des prestations pour d'autres centres de responsabilité, à cet effet, citons par exemple la cuisine hospitalière;

· Les centres de profit, fournisseurs de prestations pour le marché, dont l'objectif de gestion est de maximiser les marges, tel que le plateau d'imagerie médicale proposant ses prestations à l'extérieur en plus de son activité interne;

· Les centres discrétionnaires dont les prestations sont fournies à différents stades de la production, comme illustration, parlons du service administratif.

La particularité du contrôle de gestion hospitalier réside dans l'utilisation de ses outils, la section suivante sera consacrée à la présentation de ces derniers.

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SECTION 2. LE ROLE ET LES OUTILS DU CONTROLE DE GESTION

Longtemps considérée comme une fonction sans importance dans le secteur public, le contrôle de gestion est désormais, avec la succession des crises économiques et financières, un élément important de la gestion des organisations publiques, la réduction des ressources l'a rendu nécessaire à l'hôpital également. Néanmoins, il existe toujours des difficultés par rapport à sa perception par les acteurs, aussi, est-il important de savoir quel est le rôle du contrôle de gestion, et quels sont les outils qu'il utilise pour mener à bien ce rôle.

2.1. LE ROLE MAJEUR DU CONTROLE DE GESTION

La question du rôle du contrôle de gestion est très actuelle, il s'assimile aussi à son importance réelle, ou à ses missions pour l'organisation, à ce qu'il peut apporter à celle-ci. Il faut dire que même de nos jours, surtout en Afrique et plus particulièrement au Cameroun, cette fonction est très peu connue, et souvent assimilée à la comptabilité ou au contrôle interne; ce qui ne facilite pas son action. Comprendre le rôle du contrôle de gestion nécessite de le situer dans la structure de l'organisation, et de montrer la nécessité de son existence dans cette dernière.

2.1.1. LA PLACE DU CONTROLE DE GESTION DANS L'ORGANISATION

Le contrôle de gestion peut être positionné de plusieurs manières en entreprise, il peut se placer en tant que service au sein de la direction administrative, en assistance à la direction générale. Dans ce cas, il sera en staff, sans supervision de la part d'une direction, ou encore en position divisionnelle, au même titre que les autres divisions de l'organisation (BOUIN et SIMON, 2009).

Lorsque le contrôle de gestion est sous la direction administrative, il intervient le plus souvent dans le périmètre du contrôle interne.

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2.1.1.1. Le contrôle de gestion en staff

Cette forme est la meilleure car, le contrôle de gestion qui est une fonction transversale, travaille en appui au sommet stratégique. N'ayant pas de hiérarchie directe, il peut donc aisément se déployer au sein de l'organisation, et intervenir auprès de tous les autres services de l'hôpital. Cette autonomie de la fonction contrôle de gestion qui, dans le cas présent, existe sous forme de service dans l'organisation, est très rare au sein du secteur hospitalier.

Figure 1.1: illustration d'un organigramme avec le contrôle de gestion en staff

La direction
générale

Le contrôle de
gestion

La direction des
affaires
générales

La direction des
ressources
humaines

La direction
technique

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Source : Adapté de BOUIN et SIMON, 2009.

2.1.1.2. Le contrôle de gestion en position divisionelle

Le contrôle de gestion est un service au même titre que les autres et se positionne sur la même ligne hiérarchique que les autres services de l'hôpital. Ceci permet qu'il y ait une meilleure coordination entre services, et l'autonomie qui en ressort tout comme la forme précédente, font en sorte que le contrôle de gestion ait un meilleur rendement. Toutefois, ceci peut limiter sa contribution, notamment à l'élaboration des stratégies, ou à la planification, et le situer, tout comme les autres services à un rôle d'exécution et d'application au lieu de la conception dont il se rapproche le plus.

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Figure 1.2 : illustration d'un organigramme avec le contrôle de gestion en position divisionnelle

La direction générale

Le service du contrôle de
gestion

Le service des affaires
générales

Le service du personnel

 

Source : Adapté de BOUIN et SIMON, 2009.

2.1.1.3. Le contrôle de gestion au sein de la direction administrative et financière

Lorsque la fonction du contrôle de gestion se situe au sein de la direction administrative et financière, elle est sous la coordination de cette hiérarchie, ses missions et son champ d'action s'en trouvent donc diminués. De plus, la fonction se trouve disloquée en fonction de ses outils à travers les autres services de cette direction, et cela peut créer des problèmes de coordination. On retrouve un service qui s'occupe du budget, un autre qui s'occupe plutôt de la gestion des coûts, et cette forme est la plus récurrente dans le secteur hospitalier.

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Figure 1.3 : illustration du contrôle de gestion positionné au sein de la direction administrative et financière

 

La direction
générale

 

La direction

administrative et financière

La direction des
ressources
humaines

La direction
technique

 

Le service des
affaires générales

Le service financier

Le bureau du
budget

Le bureau de la
comptabilité

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Source : Adapté de BOUIN et SIMON, 2009.

2.1.2. LE ROLE DU CONTROLE DE GESTION FACE A LA COMPLEXITE DES ORGANISATIONS

La discipline de contrôle de gestion est assez dynamique et son action prend en compte non seulement la forme de l'organisation concernée, mais aussi le contexte externe à celle-ci. Nous parlerons ici de l'évolution du rôle du contrôle de gestion sur le temps, mais aussi de sa spécificité en fonction de l'organisation dans laquelle il se déploie.

2.1.2.1. Evolution du rôle du contrôle de gestion

Les différentes définitions faites par les auteurs, en particulier celles d'ANTHONY nous montrent que l'appréhension du rôle du contrôle de gestion a évolué au fil du temps.

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· Le contrôle « gendarme »

Dans les années 60, avec la première définition d'ANTHONY (1965), le contrôle de gestion était considéré comme un outil de surveillance du centre opérationnel, pour s'assurer de la bonne utilisation des ressources, du non gaspillage, et éviter les détournements.

Il devient ensuite un thermostat qui est chargé de vérifier que les objectifs sont bien réalisés et dans le cas contraire, apporter des mesures correctrices. Ceci est restreint le plus souvent à la dimension financière.

· Le contrôle « assistant »

ANTHONY améliore sa définition en 1988, et établie désormais un lien entre contrôle de gestion et stratégie, en introduisant le fait que les managers vont influencer le comportement des autres managers pour appliquer les stratégies du sommet. De ce fait, le contrôle de gestion endosse désormais un rôle d'accompagnement, en orientant les comportements des managers de l'entreprise pour atteindre les objectifs fixés, mais aussi de lien car il se situe désormais entre le processus de planification stratégique et le processus de contrôle opérationnel (processus qui s'applique aux tâches de simple exécution). Il rapproche par conséquent le sommet stratégique du centre opérationnel, assimilé au « quotidien de l'entreprise» (BOUQUIN, 1996).

· Le contrôle « stratégique »

Dans les années 90, certains auteurs affinent un peu plus le rôle du contrôle de gestion. Dans sa définition de 1995, SIMON le perçoit comme un ensemble de processus et procédures, utilisés par les managers pour améliorer les activités de l'organisation (BERLAND, 2004, p. 19). Le contrôle de gestion utilise l'information comme source de pouvoir, pour mieux prendre les décisions : il est donc un outil d'aide à la décision.

De toute cette évolution ressortent deux rôles classiques du contrôle de gestion: l'aide à la décision et l'orientation des comportements. D'une part, il recueille les informations à partir de ses investigations et analyses pour les mettre à disposition du sommet stratégique pour la prise de décision, d'autre part, il incite les managers de l'organisation à l'application des stratégies, grâce à des outils lui permettant d'orienter leurs comportements.

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2.1.2.2. La flexibilité du contrôle par rapport aux formes d'organisation

Le rôle du contrôle de gestion n'est pas figé et peut être particulier en fonction de l'organisation dans laquelle il doit agir, MINTZBERG, dans sa typologie a su allier à chaque type d'organisation, le mécanisme de coordination correspondant et la partie de l'organisation qui en est interpellée.

Tout d'abord, il distingue cinq types de configurations de l'organisation:

· La structure simple: comme son nom l'indique, elle est composée habituellement d'un directeur général (le plus souvent propriétaire et/ou fondateur de l'entreprise) et de quelques employés, c'est le cas des PME ou PMI;

· La bureaucratie mécaniste: elle caractérise la grande entreprise, ou l'administration;

· La bureaucratie professionnelle: elle fait plus appel aux connaissances et qualifications et se rencontre dans les universités et les hôpitaux;

· La structure divisionnelle : caractéristique des très grandes entreprises dans lesquelles plusieurs départements sont nécessaires ;

· L'adhocratie qui est spécifique des entreprises de logistique, génie civil ou de support.

A chacune de ces configurations, il associe les mécanismes de coordination correspondants et la partie de l'organisation concernée9.

Le contrôle de gestion est influencé par la contingence liée aux différentes configurations structurelles que peut prendre une organisation, et à chacune d'elles, il prend un rôle spécifique.

9Voir les différentes configurations structurelles de Mintzberg qui lient à chaque type de structure de l'organisation, les coordinations dominantes, les parties clés de l'organisation associée, et le partage du pouvoir en leur sein.

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Tableau 1.3 : la spécificité du rôle du contrôle de gestion

TYPE

D'ORGANISATION

ROLE PROBABLE DU CONTRÔLE DE GESTION

Structure Simple

Ne sert pas à déléguer, outil de gestion prévisionnelle à l'usage du
dirigeant. Le contrôleur est polyvalent, s'il existe.

Bureaucratie Mécaniste

Rôle de gestion prévisionnelle notamment vers les fonctionnels.

Marginalisé.

Bureaucratie
Professionnelle

En général, à nouveau peu de rôle dans l'animation. Mais sa
situation dépend de la répartition du pouvoir entre les opérationnels
et les fonctionnels administratifs.

Structure Divisionnelle

Rôle fondamental, cette structure repose sur la délégation en
"objectifs-moyens" que permet le processus de contrôle de
gestion, "inventé" dans sa forme actuelle en même temps que cette
structure par produits et marchés (SLOAN-BROWN).

Adhocratie

Rôle fondamental de délégation et suivi des projets. Mais il a des
concurrents pour la coordination surtout si il est très comptable.

 

Source : MINTZBERG, 2006.

Le tableau précédent nous interpelle sur le rôle probable du contrôle de gestion en milieu hospitalier, dont l'organisation se rapproche d'une part de la bureaucratie mécaniste pour ce qui est des fonctionnels administratifs, et d'autre part de la bureaucratie professionnelle, pour la cohabitation en son sein de techniciens et administratifs. Ce rôle se rapproche de celui d'aide à la décision de par la gestion prévisionnelle, et de celui d'orientation des comportements à travers la délégation.

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2.2. LES OUTILS UTILISES POUR L'ATTEINTE DES OBJECTIFS

Dans cette partie nous allons parler des outils que la fonction utilise pour atteindre les objectifs qui lui sont fixés.

Le contrôle de gestion est un processus, décrit comme tel, il se déploie suivant trois phases : la planification stratégique, la phase d'action, et la phase de suivi des réalisations. Sa pratique nécessite plusieurs rubriques qui peuvent être regroupées en deux groupes: les instruments de formalisation de la prévision, et ceux qui rendent compte de la réalisation.

2.2.1. LES INSTRUMENTS DE FORMALISATION DE LA

PREVISION

Ces instruments viennent en amont de l'action dans l'organisation, ils mettent en place les objectifs ainsi que les moyens alloués pour les atteindre, tout en tenant compte du potentiel réel de celle-ci.

2.2.1.1. La planification

La planification peut être appréhendée selon GERVAIS (1990), comme un processus systématique et continu de préparation de l'avenir contenant:

· Une appréciation de l'évolution de l'environnement: elle peut se faire par l'analyse de l'environnement PESTE10 qui influence l'organisation;

· Une juste mesure des possibilités de la firme : par la mise en lumière des forces et faiblesses et sa confrontation aux opportunités et menaces qui ressortent de l'analyse de l'environnement;

· Une évolution d'action, par des méthodes de suivi qui seront abordées dans la section suivante;

· Une mise en oeuvre des choix effectués, ainsi qu'un contrôle de leur réalisation.

10 L'analyse PESTE permet de décrire l'environnement selon les différents éléments qui interviennent dans son évolution, ces éléments concernent le volet politique, économique, social, technologique, et écologique.

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La planification permet après avoir analysé les différentes possibilités, de définir les objectifs pour les années futures, c'est une démarche rationnelle, qui se base sur la réalisation de multiples simulations tenant compte d'hypothèses, elle est souvent entreprise sur plusieurs années, mais, de façon raisonnée, et nécessite des remises en questions périodiques, ainsi, la plupart des organisations préfèrent une planification glissante sur cinq ans.

2.2.1.2. Le budget

Le budget s'appréhende comme l'expression comptable et financière des plans d'actions retenus pour que les objectifs visés et les moyens disponibles sur le court terme convergent vers la réalisation des plans opérationnels (BOUQUIN, 2001).

Cet instrument est fonction du plan, on peut même parler d'une traduction chiffrée de ce dernier, les prévisions du plan sont décomposées dans les centres de responsabilité. Suivent donc des discussions entre le centre opérationnel et la ligne hiérarchique pour les attributions finales en termes de ressources financières et matérielles.

Contrairement aux entreprises industrielles ou encore commerciales, dont le budget de ventes ou de production est celui dont dépendent les autres budgets, dans le secteur hospitalier, et l'allocation de ressources aux différents départements, dépend en grande partie de la dotation reçue de la tutelle, c'est-à-dire du Ministère de la Santé Publique, et de manière substantielle d'éventuels produits financiers et donations diverses.

Le budget est donc très important car les ressources étant très limitées, l'hôpital doit s'assurer que tous les départements sont satisfaits en termes d'allocations de ressources, mais aussi, de la bonne gestion de ces dernières. A ce niveau, le contrôle de gestion implique les acteurs concernés, c'est-à-dire le personnel, aussi bien administratif que technique, il est un instrument de pédagogie; son action reste locale et provisoire, et il intervient à titre prospectif pour permettre à partir d'hypothèses de modéliser les budgets futurs.

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2.2.2. LES INSTRUMENTS QUI RENDENT COMPTE DE LA

REALISATION

Ces instruments permettent de mesurer le degré d'atteinte des objectifs fixés par le plan et les budgets, ils sont constitués des tableaux de bord et de la comptabilité.

2.2.2.1. Les tableaux de bord

Le tableau de bord peut s'appréhender à un ensemble d'indicateurs conçus pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l'état et de l'évolution des systèmes qu'ils pilotent, afin d'identifier les tendances qui les influencent sur un horizon cohérent avec la nature de leurs fonctions (BOUQUIN, 1987).

Le tableau de bord contient des indicateurs de compétitivité, permettant de contrôler en permanence les réalisations en les comparant aux objectifs fixés. Il attire l'attention sur les points clés de la gestion de l'organisation, et sur les éventuelles dérives par rapport aux normes prévues.

Cet outil d'aide à la décision a pour rôle de fournir des informations nécessaires à un responsable afin que ce dernier puisse orienter ses actions et prendre les décisions nécessaires à l'atteinte de ses objectifs, en fonction de l'évolution de l'environnement de l'entreprise. Il permet d'assurer la cohérence entre le sommet stratégique et le centre opérationnel, en étant une sorte de baromètre de la réalisation des objectifs pour une période définie. Le tableau de bord peut être utilisé dans tout service de l'organisation; pour cela les indicateurs choisis doivent être cohérents à l'action dont on veut mesurer la réalisation.

Il existe deux principaux types de tableaux de bord:

· Les tableaux de bord destinés au reporting: ils servent à mettre en lumière les résultats obtenus, et permettent le dialogue entre les différents niveaux hiérarchiques et entre les fonctions. Les indicateurs de ce type peuvent être de nature stratégique ou opérationnelle. Le but rechercher ici est d'apprécier l'adéquation de l'action à l'objectif stratégique.

· Les tableaux de bord destinés au pilotage: ils ont pour but de suivre l'évolution des plans d'action, et les résultats intermédiaires, leur diffusion est plutôt interne à un département ou un service.

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Plusieurs auteurs se sont penchés sur cet outil mais ces dernières années, ce sont les propositions de NORTON et KAPLAN, au sujet du Balanced Scorecard encore appelé tableau de bord prospectif, qui sont les plus pertinentes. En effet, ils préconisent de mesurer la performance sous tous ses aspects, en couvrant aussi bien le processus financier, la perspective du client, le processus interne, que la croissance. Ils insistent aussi sur la notion d'équilibre des tableaux de bord, un équilibre entre les données financières et non financières, entre les objectifs à court, moyen et long terme, entre la perspective externe et les performances réalisées en interne. Cette approche présente de nombreux avantages, surtout en milieu hospitalier car, il tient compte des multiples aspects de la performance, en l'orientant vers les clients, et en favorisant la croissance. Toutefois, sa mise en place reste fastidieuse surtout au sein des services, elle est plus utile pour la direction générale, car elle donne une vue globale de l'organisation dans tous les aspects nécessaires (financiers, organisationnels, clients, croissance).

L'élaboration du tableau de bord hospitalier comprend quatre étapes:

· Le recensement des dysfonctionnements de coordination;

· La définition des indicateurs à partir des dysfonctionnements observés;

· La réalisation d'une cartographie des différentes tâches du système d'information permettant d'alimenter les indicateurs;

· Le choix du pilote, c'est-à-dire déterminer le décideur, (service et acteur), et les valeurs de l'indicateur.

Illustrons cette élaboration par un exemple de tableaux de bord pour l'hôpital.

Tableau 1.4 : exemple de tableau de bord hospitalier

Centre de coût : la cuisine

 

Variable de
performance
autonome du centre
de responsabilité

Variable
d'intégration et de
cohérence avec
l'organisation

Gestion
courante

Exécution de la prestation

Maitrise de l'amont
(achat)

Produire les repas
Gérer les stocks

Profiter des
promotions;
respecter un standard

Distribuer les repas
aux lieux et heures
demandées par le
service clinique
Respecter un prix
contractuel du repas

 

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Maitrise de l'aval
(produit)

de coût
Respecter un
standard de qualité
repas

Produire la quantité

décidée par les
services (en fonction

du nombre de

patients)

Développement

Conception de la
prestation

Maitrise des
investissements

Maitrise du personnel

Définir les menus
types

Proposer les
investissements
nécessaires

Réaliser les
adéquations
nécessaires (horaires,
organisation du
travail,
qualifications...)

Travailler avec les
diététiciens pour
satisfaire les besoins
des différents
patients
S'inscrire dans un
plan
d'investissement
global de
l'institution
Améliorer la gestion
des ressources
humaines
(recrutement,
formation)

Centre discrétionnaire: service administratif (bureau des entrées)

Gestion
courante

Exécution de la
prestation

Maitrise de l'amont
(achat)

Maitrise de l'aval
(produit)

Organiser le travail

Limiter les coûts

Respecter un
standard de qualité
(forme, délais,
informations...

Suivre les
procédures
réglementaires
Intégrer les attentes
des utilisateurs
(nature des
dossiers...)
Produire le nombre
de dossiers
nécessaires en
fonction du nombre
de patients

Développement

Conception de la

Définir

S'inscrire dans

 

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prestation

l'organisation
souhaitée (travail du
chef de bureau)

l'organisation
globale des services
administratifs

 

Maitrise des

Proposer les

S'inscrire dans un

 

investissements

investissements

plan

 
 

nécessaires

d'investissement
global de
l'institution

 
 

Réaliser les

(investissements

 

Maitrise du personnel

adéquations

informatiques...)

 
 

nécessaires (horaires, organisation du

S'inscrire dans une
politique globale de

 
 

travail,

qualification...)

gestion des
ressources humaines

 

Source : CAUVIN, 1996.

Dans ce tableau, CAUVIN (1996) propose une approche de tableau de bord qui distingue la gestion courante et des actions de développement, et de cerner les variables d'action principale qui peuvent relever de la performance même du centre de responsabilité, c'est-à-dire de sa sphère d'autonomie, ou de l'intégration avec d'autres unités opérationnelles, donc de la dépendance. Remarquons que l'analyse des centres de responsabilité hospitaliers permet de construire des tableaux de bord de suivi de gestion courante et du développement, mais les logiques sont différentes en fonction de la nature du centre de responsabilité.

Pour le centre de coût (cuisine, blanchisserie...) l'objectif est de développer une efficience en maitrisant les charges et leur variation; ceci peut permettre une réallocation de ressources pour le centre lui-même ou pour d'autres centres d'activités. Quant aux centres discrétionnaires, qui sont les plus nombreux à l'hôpital, la volonté du contrôle en leur sein est d'une part la maitrise des consommations, d'autre part la réallocation des ressources en fonction des objectifs de développement retenus. Les centres de profits, vont eux permettre d'augmenter le volume de l'activité hospitalière avec les marges obtenues.

En définitive, le tableau de bord est à l'initiative de l'action, la connaissance des points faibles ou des écarts, entraine l'analyse de leurs causes, et la mise en oeuvre des actions correctives suivies et menées à leur terme.

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2.2.2.2. La comptabilité

Nous allons analyser les deux subdivisions de la comptabilité, à savoir la comptabilité de gestion et la comptabilité financière.

a. La comptabilité de gestion

Outil fondamental du contrôle de gestion, elle permet au contrôleur de calculer et d'analyser tous les coûts supportés par l'entreprise dans sa gestion quotidienne. En ce qui concerne le milieu hospitalier, l'objectif du calcul des coûts est de dégager des marges pour optimiser le choix des produits, ou des consommables. La méthode de comptabilisation des coûts la plus indiquée est celle de la « comptabilité par activités ou par processus » Elle relève de l'analyse des prestations à différents stades de la prise en charge du patient, et qui cerne les différentes possibilités d'action.

Cette méthode a été mise en lumière par les travaux de KAPLAN, COOPER et TURNEY à la fin des années 80. Elle s'appuie sur le processus et ses activités, et permet une meilleure répartition des frais généraux aux différents produits de l'organisation, améliorant ainsi l'évaluation de leur coût de revient. Sa mise en oeuvre passe par: l'identification des activités liée à chaque unité ou service en décomposant le processus selon ses activités constituantes (logigramme); la mise en place des inducteurs de coût (qui sert de base de répartition des couts de l'activité); le regroupement des activités relevant d'un même inducteur, recueillir les données sur les activités, calculer le cout unitaire d'une activité, calculer le coût de revient du produit, et enfin, analyser les données.

La comptabilité par activités associe la génération des coûts à la valeur produite pour l'utilisateur, tout en identifiant les facteurs inducteurs de coût, pour améliorer l'efficacité et l'efficience des processus de prise en charge des patients (CAUVIN, 1996).

b. La comptabilité financière

Elle représente également un outil important pour le contrôle de gestion, car certains postes comptables ont des prédispositions de contrôle très avancées à l'instar des états de synthèses (bilan, compte de résultat, TAFIRE). De plus, elle enregistre les charges par nature, qui, ayant subi des retraitements, vont être imputées aux différents coûts, et pris en compte dans la comptabilité de gestion.

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Il existe une relation d'interdépendance réciproque entre la comptabilité financière et la comptabilité de gestion, et elles doivent travailler de concert pour éviter les divergences sur certains postes (amortissements, charges de structures&).

De sa mise en place au sein de la GENERAL MOTORS en 1920, jusqu'à son utilisation dans le secteur hospitalier de nos jours, la notion et le rôle même du contrôle de gestion ont connu une évolution considérable. Longtemps considéré comme un outil gendarme, il occupe désormais une place stratégique dans l'organisation, aide à la mise en place de la stratégie, et à sa déclinaison, il soutient les actions, détecte les anomalies et après analyse, apporte les corrections nécessaires. Le contrôle de gestion peut s'exprimer de manière différente en fonction de la spécificité de l'organisation dans laquelle il se trouve. L'hôpital public qui a un fonctionnement plus administratif que marchand, aura donc un contrôle de processus, avec la mise en place et le contrôle des procédures, et des processus, et globalement le contrôle des comportements. Le contrôle de gestion en milieu hospitalier est d'autant plus difficile que l'hôpital public est une organisation assez complexe. Au Cameroun, l'hôpital, qu'il soit public ou privé est soumis à la tutelle du ministère en charge de la santé publique, ce dernier étant le garant de la politique sanitaire, et de son déploiement sur le territoire national. Notre sujet d'étude ayant pour objectif d'évaluer la contribution du contrôle de gestion à la performance des hôpitaux publics, il convient donc d'étudier non seulement le secteur hospitalier, mais aussi, l'échantillon sur lequel va porter notre analyse.

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CHAPITRE II : LE SYSTEME HOSPITALIER AU CAMEROUN

L'hôpital est un lieu destiné à prendre en charge des personnes atteintes de pathologies et de traumatismes trop complexes pour pouvoir être traités à domicile ou dans un cabinet privé11. Son rôle consiste à fournir des soins de qualité aux malades présents en son sein. Au Cameroun, le système hospitalier a été progressivement mis en place. A l'époque de la colonisation, l'hôpital était réservé aux colons et accessoirement à certains indigènes, puis progressivement, son accession a été élargie à toute la population. Toutefois son champ d'action restait limité. De nos jours, la carte sanitaire du pays est assez fournie quantitativement, et d'une certaine mesure en terme de qualité des soins dispensés, le problème actuel porte sur l'adaptation de l'hôpital public à sa mission d'administration des soins coûteux avec des ressources limitées. Ne perdant pas de vue notre objectif principal, ce chapitre a pour vocation de présenter, de manière détaillée, le système hospitalier au Cameroun, à travers son mode de fonctionnement et la récente reforme dont il fait l'objet. Pour ce faire, nous présenterons dans une première section le cadre général qui régit l'hôpital public au Cameroun, et dans la seconde, la reforme en cours du système qui sous-tend notre recherche.

SECTION 1. LE CADRE GENERAL DE L'HOPITAL AU CAMEROUN

Dans cette section, nous présenterons d'abord le fonctionnement du système hospitalier au Cameroun, à travers ses organes structurants et la récente reforme dont il a fait l'objet, puis nous décrirons le mode d'organisation d'un hôpital public par l'exercice de ses missions et sa gestion courante.

1.1. LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME HOSPITALIER AU CAMEROUN

Le Cameroun, bien qu'ayant hérité du système sanitaire laissé par la colonisation, a su depuis ses jeunes années d'indépendance jusqu'à ce jour, reconstruire un véritable système de

11 Selon la définition de l'organisation mondiale de la santé (OMS).

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santé indépendant et opérationnel. Dans cette partie nous présenterons la structure du système de santé au Cameroun ainsi que l'organisation de l'hôpital public.

1.1.1. LA STRUCTURE DU SYSTEME DE SANTE AU CAMEROUN

Le système de santé au Cameroun a une organisation très structurée. Nous présenterons ce système, ainsi que les différents organes qui y interviennent.

1.1.1.1. Organisation générale du système de sante au Cameroun

Nous présenterons de manière brève, le système de santé du Cameroun ainsi que les acteurs qui y interviennent.

a. Présentation du système de santé

L'organe chargé de garantir la santé des populations au Cameroun est le Ministère de la Santé Publique. Il est chargé de la conception et de la mise en oeuvre de la politique de santé. Pour ce faire, il élabore des stratégies de mise en oeuvre de la politique de santé; assure l'organisation, le développement et le contrôle technique de ses services et formations sanitaires publics et privés; contrôle l'exercice des professions de médecin, chirurgien dentiste, pharmacien, d'infirmier, et autres professions support; assure la tutelle des organismes de santé publique, veille au respect de la carte sanitaire et de sa mise à jour.

Le Ministère est aussi responsable de la gestion des services et formations sanitaires publics; de l'amélioration du système national de santé à travers le développement des soins promotionnels préventifs, curatifs, de la protection et de l'amélioration des infrastructures et équipements de santé.

Ce Ministère qui a la charge de tout le système de santé du pays, dispose pour accomplir ses missions d'un ensemble de structures12 :

12 Selon l'organigramme du Ministère de la santé publique au Cameroun.

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· Une administration centrale

Elle est constituée des services internes au Ministère, et communs à tous les Ministères du gouvernement.

· Des services extérieurs Ils comprennent:

- Les délégations régionales de la santé publique, qui couvrent les limites territoriales de la région, et sont chargées de l'information, de la coordination technique, de la synthèse et de gestion administrative de l'ensemble du personnel et des structures de ladite région;

- Le district de santé assure des prestations accessibles à tous avec la pleine participation des bénéficiaires, son action peut s'étendre aux unités administratives limitrophes à sa zone.

· Des formations sanitaires

Les formations sanitaires publiques sont classées en plusieurs catégories :

- Les hôpitaux de 1ère catégorie ou de 4ème référence (HG) : ce sont les hôpitaux généraux, établissements publics administratifs dotés de la personnalité juridique et jouissant de l'autonomie financière;

- Les hôpitaux de 2ème catégorie ou de 3ème référence: appelés hôpitaux centraux (HC), ils ne relèvent pas de l'autorité directe du ministère de la santé publique, et comme les précédents, sont régis par les textes particuliers;

Ensuite, viennent les autres formations sanitaires publiques qui sont placées sous l'autorité directe du Ministère de la Santé Publique, elles sont reparties ainsi :

- Les hôpitaux régionaux et assimilés (HR/HRA) qui sont de la 3ème catégorie et de 2ème

référence;

- Les hôpitaux de district (HD), hôpitaux de 4ème catégorie ou de 1ère référence;

- Les centres médicaux d'arrondissement (CMA) qui sont de la 5ème catégorie;

- Les centres de santé intégrés (CSI) ;

- Les centres de soins ambulatoires (CSA).

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s Des comités techniques spécialisés.

Ils sont chargés de l'exécution des programmes et projets relevant du domaine de la santé publique.

Notre recherche, sera effectuée au sein des hôpitaux publics de 1ère et 2ème catégorie, ainsi que dans une moindre mesure, ceux de 3ème catégorie.

b. Les intervenants dans le secteur de la santé

La mise en oeuvre de la politique nationale de santé interpelle différents acteurs dont l'Etat, les ménages, les partenaires extérieurs et le secteur privé y compris les organisations non gouvernementales:

s L'Etat

Il est le régulateur, le coordonnateur, le pourvoyeur de ressources, le producteur de soins, d'appui et de relais. Il met en place des stratégies sectorielles, permettant le développement du système sanitaire au Cameroun.

s Les ménages

Ils sont les premiers bénéficiaires des stratégies, de par leur contrepartie financière à l'accessibilité aux soins, ils contribuent à la gestion des hôpitaux publics.

s Le secteur privé

Il occupe une place très importante dans l'offre sanitaire, même si contrairement au secteur public, son offre est à majorité à un but lucratif (seulement 17% du secteur privé est à but non lucratif).

s Les partenaires extérieurs

Plusieurs partenaires internationaux interviennent dans le secteur sanitaire, en appui au gouvernement, surtout dans les zones moins développées, à travers notamment la mise en oeuvre des programmes prioritaires. A ce titre, nous pouvons citer notamment l'UNICEF, l'OMS, la Banque Mondiale, l'ONUSIDA.

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1.1.1.2. Les caractéristiques de l'offre sanitaire

L'offre sanitaire au Cameroun est sous la responsabilité du Ministère de la Santé Publique, qui met en place les stratégies de déploiement du système sanitaire, et pour cela, il doit élaborer une politique sanitaire et la mettre en action.

a. Historique du système sanitaire au Cameroun

La politique sanitaire au Cameroun a été mise en place il y a plusieurs décennies, en effet, elle commence avec la période coloniale, avec la stratégie de Eugène Jamot. Celui-ci initie l'exercice de la médecine mobile dans le Cameroun oriental, puis, la gratuité des soins médicaux aux administrateurs coloniaux, militaires, religieux et à quelques colonisés privilégiés. Apres la 1ère guerre mondiale, le réseau sanitaire est étendu aux zones rurales, la formation médicale et paramédicale sont mises en place, puis, des programmes verticaux mobiles de lutte contre les endémies locales.

Après les indépendances, le système en place est celui de la santé communautaire, et il a pour objectif l'expérimentation des approches de santé communautaire, pour assurer aux populations des soins de santé à coûts bas.

Les premières réformes élaborées en 1989, ont été adoptées en 1992 avec la déclaration sectorielle de santé (DSS) et une réorientation des soins de santé primaires est effectuée en 1993 avec des principes tels que:

· La participation communautaire dans le but de son auto responsabilisation vis-à-vis des problèmes de santé;

· La mise en place du lien entre la santé et le développement;

· Le respect des droits de l'Homme, de l'intégrité de l'individu.

Actuellement, la politique sanitaire se situe dans une approche sous-régionale, tenant compte des recommandations issues des travaux avec les autres pays africains, et les organisations internationales.

b. L'offre de soins au Cameroun

L'offre de soins est diverse comme nous l'avons souligné plus haut, elle varie de l'existence des grands hôpitaux, à celle des centres de santé intégrés, les premiers,

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fonctionnent de manière autonome, toutefois, pour mieux comprendre le système entier, nous allons dans cette section, explorer l'offre des établissements de santé de catégorie inférieure.

La dernière enquête de l'Institut National de la Statistique (INS) sur les dépenses du secteur de la santé et de l'éducation réalisée en 200313, montre à partir d'un échantillon représentatif, les caractéristiques de l'offre de soins au Cameroun.

L'enquête a porté sur un échantillon de 143 formations sanitaires, dont 26,7% des hôpitaux de District (HD), 22,9% des centres Médicaux d'arrondissement (CMA), et 51,4% des centres de santé intégrée (CSI), et 34 formations du secteur privé. Les caractéristiques portent sur les infrastructures de base, la disponibilité de certains équipements, la qualité du personnel en service et leurs conditions de travail, la disponibilité des médicaments essentiels.

· Les infrastructures de base

Elles concernent entre autres, l'accès à l'électricité, l'approvisionnement en eau courante, les communications téléphoniques et radio, le laboratoire, la chaine de froid, les salles de consultation, lits d'hospitalisation/observation. Concernant ces infrastructures, l'accès à l'électricité est disponible dans l'ensemble des HD enquêtées, un CMA sur deux n'en possède pas c'est aussi le cas pour les CSI. Malgré le fait que l'eau est une denrée indispensable pour le maintient d'une bonne hygiène dans les formations sanitaires, l'enquête de l'INS a relevé qu'environs 63% des CMA et 77% des CSI ne disposent pas d'eau courante, ceci peut expliquer non seulement la non-extension du réseau SNEC sur l'ensemble des localités du pays, mais aussi par la non disponibilité de cette eau à temps plein. Pour y remédier, les formations sanitaires utilisent des sources alternatives d'approvisionnement en eau tel que les forages, les puits ou sources aménagées. La ligne téléphonique est disponible dans 60% des hôpitaux de district, contre 37% des CMA et 10% des CSI. Quant au laboratoire d'analyse, il est disponible dans tous les HD, et dans 81,3% des CMA, les CSI n'en disposent qu'à hauteur de 46%, ce qui est une situation très préoccupante. Les congélateurs ou les réfrigérateurs servant à la conservation des vaccins et de certains médicaments sont présents dans tous les HD, dans 87,5% des CMA et 70% des CSI. Les provinces du centre, du littoral et de l'Ouest se distinguent par un nombre plus élevé de salles de consultation, avec en moyenne 70,2 lits disponibles dans les HD, 24 lits dans les CMA et 9lits dans les CSI. Néanmoins, les formations sanitaires relevant du secteur privé se distinguent par un niveau

13 Institut National de la Santé, PETS 2003, Rapport Principal, Juillet 2006.

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élevé d'équipements de base, c'est le cas de l'hôpital protestant de Ndelbé à Ngaoundéré qui possède 233 lits.

· La disponibilité des équipements

En ce qui concerne les équipements médicaux, 66,4% des formations sanitaires possèdent au moins une boite d'accouchement; 90% environ possèdent un équipement de vaccination. Les matériels de stérilisation à sec sont détenus par 51,7% des formations sanitaires contre 37,8% pour la stérilisation à eau. La logistique de transport est assez rare dans l'ensemble des formations sanitaires enquêtées, 85,1% de l'échantillon ne possède pas d'ambulances en état de marche.

· Disponibilité du personnel

L'effectif du personnel de l'échantillon n'a pas varié au cours des années, ainsi, on retrouve en termes de personnel, environ 37,4 employés dans les HD, 13 dans les CMA et 7,2 dans les CSI. Parmi les patients rencontrés lors de l'enquête, 28,8% déclarent avoir été consultés par un médecin, 32,9% par un infirmier chef et 37,5% par un infirmier ou sage-femme. Ceci traduit une réelle indisponibilité ou une insuffisance de médecins dans les hôpitaux. Toutefois la consultation d'un personnel est fonction du niveau de la formation sanitaire, de ce fait, il est plus fréquent d'être directement pris en charge par un médecin dans un HD que dans un CMA ou encore un CSI. La durée moyenne de consultation varie de 18 à 24minutes dans les formations sanitaires, avec un pic de 32 minutes pour la région de l'Ouest, et 10 minutes pour le Nord.

· La disponibilité des médicaments essentiels

L'enquête a relevé qu'une grande partie des HD détiennent les médicaments essentiels pour la guérison des maladies courantes, notamment le paludisme, la fièvre typhoïde, les maladies infantiles, néanmoins, seuls quelques CMA et CSI possèdent en leur sein une pharmacie bien fournie, les patients sont le plus souvent redirigés vers les pharmacies de la ville, malgré le fait que leur grille de prix n'est pas toujours à la portée de tout citoyen d'où l'existence du secteur informel avec les « médicaments de la rue ».

L'offre de soins au Cameroun est bien plus importante comparée aux autres pays de la sous région, néanmoins, elle connait plusieurs autres problèmes tels que la couverture de l'ensemble du territoire, (en effet, plusieurs localités se trouvent encore isolées de l'accès aux

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soins), la qualité des soins pratiqués, le coût élevé pour la population, la gestion des ressources hospitalières. Pour apporter une réponse à tous ces problèmes, une réforme du système hospitalier a été initiée par le Ministère de la Santé Publique en Mai 2003, sa présentation fera l'objet de la section suivante.

1.1.2. LA REFORME HOSPITALIERE DE MAI 2003

La réforme hospitalière de MAI 2003 a été le point de départ d'une réflexion sur la nécessité de revoir le système de gestion des hôpitaux publics au Cameroun avec une meilleure prise en compte des critères de résultats dans la performance, nous parlerons ici du contexte de la mise en place de cette réforme ainsi que des exigences de cette dernière.

1.1.2.1. Le contexte de la réforme

Suite au sommet des Nations Unies, tenu en l'an 2000 sur les objectifs du millénaire pour le développement, les dirigeants du monde entier souscrivent à un ensemble d'objectifs parmi lesquels, le secteur de la santé occupe une place très importante. Au Cameroun, un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) est mis en place, document dans lequel, une stratégie sectorielle de santé préconise: la réduction du tiers au moins de la charge morbide globale et de la morbidité des populations les plus vulnérables, développer le paquet minimum d'activité par formation sanitaire, la pratique de la gestion efficace et efficiente des ressources dans 90% des formations sanitaires et services de santé publics et privés à différents niveau de la pyramide. Pour atteindre ces objectifs, huit programmes sont mis en place, la réforme hospitalière de 2003, étant un sous programme clé de ceux-ci.

Les huit programmes initiés concernent la lutte contre la maladie, la santé de la reproduction, la promotion de la santé, les médicaments et consommables médicaux essentiels, l'amélioration de l'offre de santé, le financement du secteur de la santé, le développement institutionnel et le processus gestionnaire.

Le processus gestionnaire qui est le point essentiel de cette réforme sur lequel se base notre étude, porte sur l'amélioration de la gestion financière du secteur de la santé, des infrastructures et équipements, des ressources humaines, du système d'information sanitaire, en vue d'améliorer l'offre de soins et services de la santé.

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Notons que cette réforme est la première qui met en exergue la nécessité d'une gestion plus rigoureuse du secteur sanitaire au Cameroun, car s'il est vrai que la rationalité économique est placée au second plan, l'hôpital public étant une entité à but non lucratif, il n'en demeure pas moins que, les ressources étant de plus en plus restreintes, la nécessité d'une bonne gestion permet un meilleur rendement, et même une augmentation de l'activité, signe d'efficience.

L'objectif principal de cette réforme est de « contribuer à l'amélioration de la qualité des soins et de la prise en charge des patients dans un réseau hospitalier ».

Il se décompose en sous objectifs suivants:

· Redéfinir les missions des différentes formations sanitaires à l'horizon 2005 ;

· Augmenter l'efficacité des formations sanitaires publiques et privées contractualisées de 50% à l'horizon 2006 ;

· Amener au moins 80% des formations sanitaires à pratiquer une gestion rationnelle de leurs ressources à l'horizon 2006 ;

· Développer à l'horizon 2010 au moins deux pôles d'excellence dans chaque hôpital national.

Ces objectifs découlent d'une appréciation négative faite sur le système global de gestion des hôpitaux publics au Cameroun, le diagnostic effectué fait état de la nécessité d'un changement radical, et de la mise en place d'une nouvelle vision de la gestion de l'hôpital.

+ Le diagnostic du système hospitalier au Cameroun

Une analyse profonde du système de santé au Cameroun, effectuée par le Ministère de la Santé Publique a permis de mettre en exergue plusieurs limites et manquements, qui ont rendu nécessaire la mise en place de la réforme de Mai 2003.

Le problème central du système de soins au Cameroun est « le faible accès des populations aux soins de santé de qualité ». Les causes évoquées sont multiples :

· L'accès inéquitable des populations aux soins de santé

Cette inégalité d'accès des populations aux soins est due à l'insuffisance des formations sanitaires de 1ère référence, à une mauvaise répartition financière des ressources entre les formations sanitaires, à une non collaboration entre les grands hôpitaux et les formations de référence inférieure.

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· Une qualité des soins dispensés très peu satisfaisante

Elle est due à une gestion des ressources humaines peu satisfaisante, une inadéquation entre les ressources financières et les missions des établissements, un déficit des plateaux techniques, une absence de planification opérationnelle, une organisation technique anarchique.

Le point le plus important de ce diagnostic concernant notre recherche est celui de la gouvernance dans les formations sanitaires, celle-ci est très peu satisfaisante comme nous allons le démontrer dans les lignes qui suivent.

· Une mauvaise gouvernance des formations sanitaires

L'amélioration de l'état de santé d'une population est fonction non seulement de l'environnement dans lequel elle évolue, mais aussi des capacités de son système de soins. Le système de soins notamment dans les grands hôpitaux montre une mauvaise organisation de l'offre de soins, et des services de santé. Ceci est souvent dû à une non définition et description des missions des services, ce qui conduit à un travail sans réelle planification. En réalité, les hôpitaux sont administrés et non gérés, il y a une absence des outils de gestion (absence de la comptabilité, manque de critère économique dans la prise de décision, absence d'équilibre des comptes&), une insuffisance du système d'information hospitalier, de la gestion des équipements. Le personnel technique n'a pas de fil conducteur, et les conséquences sont multiples, à l'instar du mauvais accueil des usagers, l'absence de la permanence dans les soins, les coûts de soins élevés, la complexité des mécanismes de prise en charge des malades, une absence de protocoles dans le diagnostic et la thérapie.

Le deuxième problème est celui de la corruption qui de plus en plus, prend le pas sur l'efficacité et le dévouement du personnel hospitalier. Ceci est conséquent à l'absence de description des tâches, et postes dans les formations sanitaires, une démotivation du personnel, un faible niveau des salaires, à la non application du règlement, ce qui crée un flou total et un certain laxisme propice à des écarts dans la gestion des malades.

Une observation certaine montre également une inefficacité dans la gestion des ressources sanitaires, à ce titre, la démotivation et la mauvaise gestion du personnel sont des manifestations d'une absence de gestion des carrières, une absence ou un non respect de la règlementation dans le recrutement du personnel, la conséquence principale est donc l'insuffisance de la prise en compte du patient au sein de l'hôpital.

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De plus, la gestion financière est peu satisfaisante, la gestion des crédits de l'Etat est complexe, les recettes propres des grands hôpitaux sont peu sécurisées. En effet, les hôpitaux se contentent de l'utilisation des allocations financières de l'Etat, et de diverses subventions or le chiffre d'affaire qu'ils réalisent est très élevé.

Concernant les ressources informationnelles, il faut noter que le système d'information hospitalier, bien que très complexe, est très mal géré, la collecte des informations sanitaire est encore très insuffisante pour le suivi des malades.

Enfin, la gestion du patrimoine est encore insatisfaisante, les équipements et le matériel ne connaissent pas un suivi adéquat, ce qui entraine la détérioration de ce dernier, de ce fait, le coût des prestations se retrouve élevé, car, les ressources matérielles sont de plus en plus réduites.

· La non maîtrise des coûts des soins

Les problèmes de gouvernance cités précédemment ont pour principale conséquence, la non maîtrise du coût des soins, qui entraine une hausse anormale du prix des soins pour des populations ayant un pouvoir d'achat de plus en plus faible.

Etant admis que la gestion hospitalière a un coût, force est de constater que les dirigeants ne se préoccupent pas encore du calcul et de l'analyse de celui-ci.

Or la maîtrise de ce coût, pourrait aider à prendre un certain nombre de décisions, car il dépend non seulement de l'amortissement des équipements médicaux et des infrastructures, mais aussi des dépenses liées aux achats des services de maintenance, aux achats de consommables médicaux, à la rémunération des ressources humaines. Il pourrait aussi permettre une certaine régulation, et un arbitrage sur le choix des investissements.

De manière générale, l'hôpital public fonctionne comme une administration, dans le respect des principes de règlementation, et de hiérarchisation, sans culture du résultat, la logique dominante étant celle de l'Etat distributeur de crédits qu'il juge nécessaire pour l'apport des soins aux populations. Cette logique entraîne donc la gestion de l'hôpital à une certaine suffisance dans l'effort produit pour l'efficacité et même l'efficience de celui-ci, car elle s'oppose à la vision managériale, structurée autour de la gestion par les résultats. Toute action médicale, (hospitalisation, vaccination, chirurgie&) est un service économique, et résulte d'une activité de production, elle doit donc être traitée comme telle, s'il est admis que

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le but principal de l'hôpital public est purement bénévole, sa gestion doit être exemplaire et basée autour des résultats, pour permettre une meilleure action et si possible une augmentation de son activité.

Le diagnostic étant effectué, la réforme hospitalière recommande donc une restructuration totale des hôpitaux publics, pour permettre la réalisation des objectifs qu'elle s'est fixé, aussi, selon elle le futur système hospitalier qui va naitre de son action est complètement différent.

1.1.2.2. Les nouvelles exigences de la réforme pour les hôpitaux publics au

Cameroun

L'exigence ultime de cette réforme est de placer le patient au coeur de l'hôpital, ceci passe par une amélioration de la gouvernance des hôpitaux publics, une meilleure gestion des ressources hospitalières, une meilleure qualité des soins, et une amélioration de l'accès des populations aux soins de santé.

a. Une meilleure gouvernance des formations sanitaires

Cette première exigence veut faire passer la gestion des hôpitaux d'une logique administrative à une logique managériale, mais ceci n'est possible qu'après la réalisation de plusieurs conditions dont la principale réside dans la meilleure organisation de l'offre de soins :

· Accorder à tout hôpital la personnalité morale et l'autonomie de gestion, ceci passe par la dotation de textes particuliers, adaptés à cette logique d'autonomie de gestion;

· Donner au directeur général la pleine responsabilité de son établissement, et responsabiliser les chefs de services dans la gestion de leurs unités ;

· Mettre en place des procédures et outils de management décentralisés pour la gestion des ressources financières et matérielles;

· Assurer le suivi et l'évaluation à tous les niveaux du système de santé;

· Conduire des audits externes dans les structures sanitaires;

· Décrire les tâches et postes à tous les niveaux;

· Mettre en place un système de sanctions efficace pour lutter contre l'indiscipline du personnel;

· Mettre en place un mécanisme de lutte contre la corruption en milieu hospitalier.

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b. Une gestion efficace et efficiente des ressources hospitalières

Les ressources hospitalières sont matérielles, humaines, et financières :

· Les ressources matérielles concernent les infrastructures, les équipements,

ainsi que les médicaments, consommables, dispositifs médicaux, et réactifs, à

cet effet la reforme propose de :

- Créer au sein de chaque hôpital une unité de gestion des biens hospitaliers

durables ayant des compétences requises au sein de l'hôpital;

- Etablir un plan de développement des équipements;

- Tenir des inventaires périodiques des équipements;

- Etablir les procédures d'acquisition des équipements;

- Rendre effectives les normes des équipements et des infrastructures;

- Elaborer un document de stratégie de maintenance des équipements et des

infrastructures;

- Rendre disponibles les médicaments, consommables, dispositifs médicaux, et

réactifs.

· La gestion des ressources financières demande de :

- Mettre en adéquation les ressources financières avec les missions des établissements;

- Rationaliser la procédure d'allocation et de mise à disposition des subventions;

- Maitriser des comptes et des coûts, par la mise en place d'outils comptables tels que la comptabilité à partie double, la comptabilité analytique, le plan comptable hospitalier, les états financiers ;

- L'équilibre des comptes;

- Lier les subventions à la signature de contrats;

· La gestion des ressources humaines

- Planifier les recrutements, et les affectations du personnel;

- Définir les profils de carrières pour le personnel;

- Améliorer les conditions de travail;

- Garantir la protection du personnel contre les risques professionnels;

- Introduire la supervision effective du personnel;

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- Initier le personnel à ses droits et obligations;

- Appliquer les procédures disciplinaires sur les personnels déviants;

- Assurer une meilleure formation continue pour maintenir le niveau de compétences et adapter les compétences à l'emploi.

c. Une meilleure qualité des soins

Elle passe non seulement par une meilleure gestion des ressources hospitalières comme signalé plus haut, en particulier les ressources humaines, qui sont la ressource la plus importante de toute organisation, et qui peuvent être meilleures grâce aux formations et à la recherche, mais aussi par la mise en place de meilleures règles de fonctionnement administratif et techniques:

- La mise en place des normes et protocoles des soins adaptés à chaque niveau; - La mise en place de la charte du malade;

- L'organisation et la standardisation de l'accueil des malades et de la prise en charge des urgences;

- Développer le concept de qualité hospitalière.

d. Un meilleur accès aux soins Ceci se fera par:

- L'adaptation des tarifs au pouvoir d'achat de la majorité des usagers par la mise en place d'un mécanisme de subvention;

- Assurer le développement de l'assurance maladie;

- Assurer le remboursement aux hôpitaux, des tarifs des urgences non-recouvrées.

Cette réforme totale du système de gestion des hôpitaux, a été initiée en Mai 2003, et se donne pour délai de finalisation au courant de l'année 2010. Notre recherche aidera donc entre autres, à effectuer une certaine évaluation de l'atteinte de ses différents objectifs. Pour mieux comprendre l'utilité et le déploiement de cette reforme, pour les formations sanitaires, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement de l'hôpital, qui allie des compétences techniques, et des compétences organisationnelles.

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Pour une meilleure construction de notre analyse, il est nécessaire de connaitre le fonctionnement de l'hôpital, ses missions, ses contraintes, son organisation de manière générale.

1.2. ORGANISATION DE L'HOPITAL

L'hôpital public est souvent présenté comme le miroir d'une société, de ses détresses comme de ses joies, de ses limites comme de ses progrès. Ainsi, les valeurs qui sous-tendent l'hôpital public sont le reflet des valeurs qui fondent notre pacte social: des valeurs humanistes traduisant en termes de santé physique et morale le respect de la dignité de tout un chacun, la non-discrimination et l'égalité de traitement dus à chaque citoyen. Ceci fait partie des missions régaliennes de l'Etat.

1.2.1. L'EXERCICE DES MISSIONS DE L'HOPITAL PUBLIC

Les principales missions de l'hôpital public résident dans l'accueil et la prise en charge des patients, l'administration des soins préventifs et curatifs à ces derniers ainsi que la formation et la recherche médicale.

1.2.1.1. L'accueil et la prise en charge des patients

· L'accueil et le traitement des urgences

Les urgences, qu'on peut considérer comme la véritable porte d'entrée de l'hôpital, constituent un important révélateur des capacités de prise en charge des patients, c'est le lieu où toute personne peut, à tout instant, ou à toute heure, du jour ou de la nuit, demander secours, répondant ainsi à la mission première de « permanence des soins du service public hospitalier ». En effet, tout établissement public de santé a l'obligation de porter secours à toute personne en danger qui s'y présente. La majorité des usagers arrivent aux urgences par leurs propres moyens, cette forte attractivité est due à plusieurs raisons : l'accès aux soins 24h/24, la possibilité de réaliser des examens complémentaires, la possibilité d'être reçu par une équipe médicale, néanmoins, la possibilité de ne pas payer les frais en avance n'est pas une réalité dans notre pays. Les urgences jouent aussi un rôle supplétif de la médecine de

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jour, il est ainsi fréquent de voir des parents y emmener leurs enfants fiévreux faute de trouver des cabinets médicaux ouverts à des heures tardives. Le véritable problème des urgences réside dans l'accueil et la prise en charge des usagers longtemps, elles ont été l'apanage des étudiants internes et en fin de cycle, mais depuis quelques années, toute unité d'urgences doit contenir un médecin spécialiste à tout moment de la journée et de la nuit.

· La prise en charge des patients

La prise en charge dans les hôpitaux se fait dès l'entrée de l'usager dans l'enceinte hospitalière. L'orientation de l'usager est la première manifestation de la prise en charge, dans certains hôpitaux, les patients qui y arrivent pour la première fois, se voient octroyer une « carte d'identification » et un « dossier médical vierge » contre paiement d'un tarif, ces deux éléments permettent de suivre le patient dans le temps. Après le paiement de la consultation, le patient est orienté vers le service concerné, dans lequel il est préparé à la consultation proprement dite, notamment à travers la prise des paramètres, et la mise en place de dispositifs spécifiques.

La consultation est faite par un médecin généraliste, ou spécialiste, selon les symptômes, ou dans une large mesure par un infirmier-chef. Le diagnostic qui ressort de cette première consultation peut donner lieu à une redirection du patient vers un autre médecin (dans la plupart des cas, un médecin spécialiste), ou à une prescription d'examens en laboratoire. Toujours selon ce diagnostic, le patient peut faire l'objet d'une hospitalisation directe ou d'un suivi en externe. Une analyse des résultats d'examens peut le cas échéant donner lieu à un diagnostic final, et enclencher le processus curatif. La prise en charge concerne également le processus d'hospitalisation, dans les grands hôpitaux, l'hospitalisation est accompagnée d'une tout autre mais non moins importante prise en charge: l'hébergement. Il prend en charge la nuitée quotidienne du patient, son alimentation, son hygiène, l'administration et le suivi du traitement. Ces flux peuvent se matérialiser par le diagramme suivant:

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Figure 2.1 : diagramme d'orientation du parcours d'un patient dans l'hôpital

Unité de l'accueil:

Accueil et orientation du patient vers la caisse.

 

Facturation et
Caisse
:

-Paiement du billet de
cession
par le
patient;

-Paiement d'examens

Unité de l'accueil:
Orientation du patient vers
le service concerné.

Service concerné: Redirection vers un spécialiste ou un autre service

ou

Service concerné:
Vérification du paiement du
billet de cession; prise des
paramètres et préparation
de la consultation

Service concerné:
Consultation proprement
dite par le médecin

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(Paiement direct à la caisse de certaines prestations)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sortie : suivi en
externe par le
médecin jusqu'à la
guérison complète

 

Facturation et
Caisse
: paiement des
différents frais
restants

 
 
 
 

Source : auteur

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1.2.1.2. Les soins de prévention et les soins curatifs

La prévention et l'éducation à la santé font partie des missions du service public hospitalier. La prévention ayant pour objectif d'empêcher la survenance d'une pathologie (vaccination, hygiène de vie...), d'éviter la survenance d'une pathologie ou, lorsque celle-ci survient (dépistage), empêcher des effets secondaires liés à un traitement (chimiothérapie ou radiothérapie...)

Quant aux soins curatifs, ils peuvent être:

- De courte durée (court séjour) ou concernant des affections graves pendant leur phase aigue (médecine, chirurgie, obstétrique...);

- Des soins de suite ou de réadaptation dans le cadre d'un traitement ou d'une surveillance médicale à des maladies requérant des soins continus dans un but de réinsertion (moyen séjour);

- Des soins de longue durée comportant obligatoirement un hébergement (long séjour).

1.2.1.3. La formation et la recherche médicale

La formation est assurée par le biais des stages et autres cours pratiques exercés par les étudiants en médecine et par les médecins en spécialisation dans les grands hôpitaux. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) a la charge de cette formation, néanmoins les autres grands hôpitaux accueillent aussi ces étudiants pour leur formation.

La formation est aussi continue, le domaine de la médecine étant immense et complexe, la nécessité d'une formation continue des médecins et autre personnel paramédical est nécessaire. Elle peut se dérouler au sein de l'hôpital pour une pratique directement accessible, ou selon le niveau, dans des hôpitaux plus performants, notamment dans des pays de l'Occident.

La recherche quant à elle est un continuum, fait d'aller et retour permanent entre la connaissance fondamentale et l'étude clinique, jusqu'au lit du malade. La recherche biomédicale fait partir des missions de l'hôpital. On distingue deux grands types de recherches :

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· La recherche fondamentale, effectuée dans des unités spécialisées ou dans les laboratoires universitaires ;

· La recherche clinique qui est une recherche médicale appliquée aux soins, menée dans les services hospitaliers, jusqu'à son application sur l'être humain.

1.2.2. LA GESTION COURANTE DE L'HOPITAL

La gestion courante de l'hôpital est très complexe, pour mieux la cerner, nous présenterons d'abord le mode de gouvernance de l'hôpital, ensuite l'organisation du travail à l'hôpital, enfin le système de la tarification hospitalière.

1.2.2.1. Le mode de gouvernance de l'hôpital

Le mode d'organisation de l'hôpital est inspiré de la conception de type pyramidale du service public, visant à faire appliquer la politique de l'Etat en matière de santé. A la tête de chaque hôpital, on retrouve un directeur, en charge de sa gestion, il est nommé par le Ministre de la Santé Publique. On distingue au sein de l'hôpital trois circuits de décision : le conseil d'administration, le directeur et les médecins.

Le conseil d'administration détient les décisions politiques de l'hôpital, il en définit la politique générale et ses stratégies de déclinaison, il est souvent présidé par une autorité de la ville, tel que le Délégué de la Communauté Urbaine de Yaoundé qui est le président du conseil d'administration de l'hôpital central de Yaoundé.

Les décisions organisationnelles appartiennent au directeur de l'hôpital, lequel en assure la gestion et la conduite générale, mais sont action est souvent soumise à plusieurs contraintes:

· Il n'intervient pas dans l'organisation des soins médicaux et paramédicaux, domaine des médecins et infirmiers;

· Le directeur se retrouve être très souvent une simple courroie de transmission de décisions ministérielles prises quelques fois sans réelle concertation avec les responsables hospitaliers, alors qu'elles ont une incidence forte en matière de gestion, notamment de ressources humaines;

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· Il est soumis à de nombreux contre-pouvoirs au sein même de l'hôpital, par exemple, il ne peut affecter un personnel aux soins infirmiers sans l'avis conforme du responsable des soins infirmiers qu'il a lui-même nommé.

Les décisions techniques appartiennent aux médecins, conformément au code déontologique de la santé selon lequel tout médecin doit être autonome dans sa décision thérapeutique. Les chefs de service ont un pouvoir étendu aux horaires du personnel de leur unité.

Ainsi, face à cet enchevêtrement de pouvoirs, il est difficile de distinguer qui est le véritable responsable du bon fonctionnement d'un établissement de santé, qui doit en rendre les comptes. De ce fait, une analyse sur le terrain pourrait nous permettre de mieux comprendre le partage du pouvoir dans les hôpitaux publics du Cameroun.

1.2.2.2. L'organisation du travail à l'hôpital

L'hôpital, qu'il soit public ou privé, a des missions de service public, et doit assurer l'accès aux soins à toute la population, il doit être capable d'assurer à tout moment l'accueil des personnes en souffrance. Toutefois, l'accomplissement de ces missions est soumis à plusieurs contraintes de temps, d'espace, en particulier pour le personnel médical et soignant en ce qui concerne le travail de nuit, de weekend, ou la capacité de mobilisation à toute heure.

Le travail au sein de l'hôpital est collectif, il nécessite une forte collaboration entre les salariés, aussi, pour faire face à des périodes de suractivité et aux difficultés, l'entraide est particulièrement développée, le personnel doit pouvoir compter sur les collègues et même la hiérarchie, en cas de surcharge.

Lors de son enquête sur l'organisation du travail dans le secteur hospitalier en France14, la DRESS montre que 52% des salariés déclarent travailler fréquemment le samedi, 46% le dimanche et 22% dans la nuit. Contrairement aux autres secteurs marchands, le personnel du secteur hospitalier est à 70% astreint de manière fréquente.

Il existe aussi au sein de l'hôpital des contraintes de rythme de travail, en effet, le personnel travaille dans un contexte où le temps de réponse est très court, en ce qui concerne

14Enquête sur les changements organisationnels et l'informatisation dans le secteur hospitalier réalisée par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (DREES) au sein des professionnels de la santé du secteur public et privé en 2006.

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le problème du patient ou celui du collègue, de plus, le travail d'un praticien dépend souvent de celui de son collègue.

En période de surcharge d'activité, la qualité du travail et les délais deviennent de plus en plus courts, ces pics d'activité se rencontrent plus dans les services d'urgence et de réanimation.

1.2.2.3. La tarification hospitalière

Elle concerne la tarification des prestations sanitaires, et peut être appréhendée comme l'ensemble des méthodes de fixation, de construction ou d'édification des prix à payer par les usagers de l'hôpital, en échange des divers services qui leur sont rendus. La tarification concerne d'une part les différentes prestations et actes hospitaliers, et d'autre part, les prestations hospitalières.

a. Les prestations et actes hospitaliers

· La consultation: elle regroupe l'ensemble des prestations fournies à un malade pour diagnostiquer les maux dont il souffre et adopter la démarche la mieux adaptée pour son traitement. Le prix de la consultation est souvent fonction de la catégorie de l'hôpital, ainsi, il varie de 2000 à 5000 FCFA pour les grands hôpitaux, il est de 676 FCFA en moyenne pour les HD, 700 FCFA pour les CMA, 396 FCFA pour les CSI15. Ce prix est forfaitaire, pour ce qui concerne les consultations générales, et plus élevé pour les consultations spécialisées (gynécologie, ophtalmologie...).

· Les prestations médicales et paramédicales: les prix de ces prestations viennent en contrepartie des actes posés sur le malade par le praticien pendant son séjour dans l'hôpital. Ces prix dépendent de la nature (actes de laboratoire, acte de radiologie...) et de la nomenclature générale des actes, ils sont établis en principe par le Ministère de tutelle, toutefois, sur le terrain, ils peuvent changer de manière sensible d'un hôpital à un autre;

· Les produits hospitaliers: ils concernent en général la vente de médicaments et des consommables médicaux (séringues, thermomètre...), et leur vente se fait au sein de la pharmacie de l'hôpital à des prix censés plus bas que ceux des pharmacies extérieures.

15 Données de l'Institut National de la Statistique

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b. Le prix de la journée

Le prix- journée désigne la somme réclamée au malade ou à son tiers payant pour chaque journée d'hospitalisation dans un service déterminé (médecine, chirurgie générale, chirurgie spécialisée&).

Il découle des prévisions de dépenses nécessaires à l'hôpital pour s'occuper d'un patient pendant un jour entier. Il peut être global, sans distinction entre les services, ou alors dépendre de chaque service.

Il n'existe pas de méthode unique préétablie pour l'élaboration du prix-journée, elle dépend de chaque formation sanitaire et peut se faire selon plusieurs méthodes, nous en retiendront les plus récurrentes:

· Le prix-journée éclaté : il se calcule à travers quatre niveaux de tarification à savoir

- Le forfait d'admission;

- Le prix-journée d'hébergement et d'administration générale;

- Le prix de journée des soins établis par service;

- Le montant des prestations individualisées.

Ce mode permet une grande précision en ce qui concerne la formation des coûts, il permet

également au patient de relever les éventuelles anomalies qui peuvent se glisser dans la

facture finale, toute fois, sa mise en place demande une logistique et des coûts importants, de

plus, cette méthode ne favorise pas une généralisation de la tarification des hôpitaux.

· Le budget global par service: il établit plutôt un financement par centres de responsabilités et une dépense centralisée:

· Le paiement à l'acte: il se caractérise par l'individualisation de chaque acte médical reçu par le patient et qui lui est facturé de façon séparée et en temps réel.

Chaque hôpital peut adopter son propre mode de tarification mais de manière générale, c'est le mode de prix-journée éclaté qui est le plus répandu.

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SECTION 2. PRESENTATION DE L'ECHANTILLON DE LA RECHERCHE

Notre recherche porte sur l'évaluation de la contribution du contrôle de gestion à la performance des hôpitaux publics du Cameroun, il s'agira pour nous, dans notre enquête de montrer l'impact réel des éléments de contrôle de la gestion des hôpitaux dans la performance de ces derniers. De ce fait, l'échantillon choisi comprend les hôpitaux de 1ère et 2ème catégorie, et quelques hôpitaux régionaux. Ne pouvant pas effectuer une présentation détaillée de tout l'échantillon, nous allons nous concentrer sur une fraction importante de celui-ci dans laquelle nous allons retrouver les hôpitaux généraux, centraux, les autres hôpitaux de 1ère catégorie, et quelques hôpitaux régionaux.

2.1. LES HOPITAUX DE PREMIERE CATEGORIE

Les hôpitaux de première catégorie, selon le classement du Ministère de la Santé Publique sont les plus importants en terme de plateau technique, de ressources matérielles financières et humaines. Elle comprend les hôpitaux généraux, et d'autres grands hôpitaux publics du pays.

2.1.1. LES HOPITAUX GENERAUX

Il en existe deux au Cameroun, l'hôpital général de Douala et l'hôpital général de Yaoundé.

2.1.1.1. L'Hôpital Général de Douala (HGD)

Etablissement public administratif doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière, l'hôpital général de Douala est placé sous la tutelle technique du Ministère de la Santé Publique, et financière du Ministère des Finances. Il a la particularité de dispenser des soins médicaux et paramédicaux de très haute qualité, de servir de support pour la formation, la recherche et toute autre activité scientifique dans le domaine sanitaire ou médical.

Les organes de gestion sont constitués du conseil d'administration, et de la direction générale :

· Le conseil d'administration définit la politique générale et évalue la gestion de l'hôpital, il fixe les objectifs et approuve les programmes d'action conformément

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aux objectifs globaux du secteur de la santé, adopte sur proposition du directeur général, le règlement intérieur, le budget&

· La direction générale est placée sous l'autorité du directeur général assisté d'un directeur général adjoint. Le directeur général est chargé de la gestion et de l'application de la politique générale de l'hôpital, sous le contrôle du conseil d'administration à qui il rend compte. Il prépare également le budget, les états financiers annuels, les rapports d'activité, il assure la direction technique, administrative et financière, et tout autre acte de gestion stratégique de l'hôpital. La gestion des ressources financières est assurée par un agent comptable, et le contrôle par un contrôleur financier, tous deux nommés par le ministre des finances.

Les services administratifs sont composés du service des ressources humaines, du service économique, du service de l'hôtellerie, du service financier et comptable, du service clientèle marketing et communication, du service plan et maintenance, ainsi que des services rattachés.

Les services rattachés sont constitués du contrôle financier, de la comptabilité matière et de l'agence comptable.

Les services techniques sont constitués de :

· Un service de médecine avec une hospitalisation complète, et une hospitalisation de jour, d'une capacité de 60 lits;

· Un service de chirurgie et spécialités, d'une capacité de 60 lits, permettant d'une part l'hospitalisation des patients de traumatologie, urologie et neurochirurgie, et d'autre part, la chirurgie viscérale, l'ophtalmologie, l'ORL, la chirurgie dentaire;

· Un service « mère et enfant» constitué des unités de gynécologie obstétrique, de néonatalogie, et de pédiatrie ayant un environnement et un matériel performant pour des accouchements sécurisés et sécurisants d'une capacité de 30 lits;

· Un service de soins spécialisés constitué des unités de radiothérapie-oncologie, pour le traitement du cancer, et de néphrologie-hémodialyse contenants plusieurs appareils;

· Un service médico-technique, comprenant un laboratoire de biologie clinique, un laboratoire d'anatomo-pathologie, l'imagerie médicale, la pharmacie, la chirurgie dentaire, des blocs opératoires, la kinésithérapie, la diététique et l'orthopédie.

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2.1.1.2. L'Hôpital Général de Yaoundé (HGY)

Situé au quartier Ngousso de la ville de Yaoundé, l'hôpital général de Yaoundé est classé dans la 1ère catégorie des établissements de soins du pays. Tout comme le précédent, il est placé sous la tutelle technique du ministère de la santé publique et financière, du ministère chargé des finances, ses missions sont celles d'un hôpital de 1ère catégorie. Il est doté d'importantes ressources humaines avec près de 600 employés, dont 70 médecins spécialistes, 300 médicaux sanitaires, et 230 agents techniques.

Avec une capacité hospitalière de 300 lits, l'HGY offre des soins dans les domaines de :

· Médecine interne: cardiologie, gastro-entérologie, neurologie, pneumologie, Rhumatologie, néphrologie, dermatologie, neurochirurgie;

· Chirurgie: générale et spécialisée;

· Gynécologie obstétrique: notamment la reproduction humaine et la fécondation in-vitro;

· Psychiatrie : elle traite de difficultés scolaires;

· La cancérologie: avec des soins palliatifs, et la cobalto thérapie;

· La kinésithérapie et l'anatomie pathologique: avec des rééducations fonctionnelles et la conservation de corps;

· L'ORL, et la radiologie : les scanners, échographies, mammographies&

· Un laboratoire de biologie chimique et scintigraphie.

2.1.2. LES AUTRES GRANDS HOPITAUX

Actuellement au nombre de trois dans l'ensemble du territoire, nous présenterons ici deux hôpitaux.

2.1.2.1. L'Hôpital Gynéco-Obstétrique de Yaoundé (HGOY)

Cet hôpital, crée par décret présidentiel en Septembre 2001, et construit avec la contribution technique de la coopération chinoise au Cameroun s'est imposé comme l'un des plus importants de la ville de Yaoundé. Plus proche voisin de l'hôpital général de Yaoundé, il est spécialisé dans la gynécologie-obstétrique, tout en intervenant dans les autres domaines de

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la santé. Bénéficiant d'infrastructures récentes, et d'un matériel performant, il permet à la population de bénéficier de soins curatifs et préventifs performants, et à moindre coût.

2.1.2.2. Le Centre Hospitalier d'Essos (CHE)

Situé en plein coeur de Yaoundé, le Centre hospitalier d'Essos est une extension de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Il est considéré comme un des meilleurs hôpitaux du Pays. Ayant à sa tête un directeur général, il est structuré comme un organe décentralisé de la CNPS, avec entre autres services, celui des ressources humaines, un service administratif et financier, un service du contrôle de gestion, un service technique... Cet hôpital, a une capacité de 230 lits repartis entre plusieurs unités communes aux autres hôpitaux de première catégorie dont quelques uns sont:

· Une unité de médecine générale et diététique;

· Une unité de pédiatrie et de prévention infantile;

· Une unité de chirurgie viscérale, laparoscopie, orthopédie et traumatologie;

· Une unité de gynécologie;

· Une unité obstétrique et de prévention maternelle;

· Une unité de bloc opératoire;

· Une unité d'ophtalmologie;

· Une unité d'accueil des urgences...

2.2. LES HOPITAUX DE DEUXIEME ET TROISIEME CATEGORIE

Ce sont les hôpitaux centraux et provinciaux, les premiers étant régis de textes particuliers, et les deuxièmes, sous l'autorité du ministère de la santé.

2.2.1. LES HOPITAUX DE DEUXIEME CATEGORIE

Il s'agira ici, de présenter l'hôpital central de Yaoundé, et le Centre Hospitalier Universitaire.

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2.2.1.1. L'Hôpital Central de Yaoundé (HCY)

Créé en 1933, il est initialement prévu pour des soins du jour, mais, au fil des années, il subi des changements structurels et est considéré à présent comme un hôpital de deuxième catégorie, ayant un plateau technique de bonne qualité.

Il se donne comme objectifs entres autres: d'adapter son offre de soins pour un meilleur exercice de ses missions, de consolider sa politique d'amélioration de la qualité, de la sécurité, et des conditions de travail, améliorer sa gouvernance et son efficience, mobiliser les ressources nécessaires à son projet d'établissement. Il a comme activités, la production de soins aux populations, mais aussi, la formation médicale et paramédicale à travers la formation d'étudiants en médecine et para médecine, et la recherche.

Au sommet de cette organisation se trouve un comité de gestion, composé de membres délibératifs et de membres consultatifs, toutefois, la gestion courante est assurée par une administration ayant à sa tête un directeur général, assisté de responsables administratifs.

Les services administratifs sont: le service du personnel, un économat, un service de comptabilité, une régie financière, un bureau des mouvements, un service de la maintenance et des assainissements, et un service informatique.

Les services techniques sont les suivants :

· L'unité de médecine et spécialités: d'une capacité de 152 lits d'hospitalisation, elle comprend comme spécialités, la gastro-entérologie, la cardiologie, la diabétologie et endocrinologie, la gériatrie, l'hématologie-oncologie, l'infectiologie, la neurologie-médecine physique, la rhumatologie, la physiothérapie;

· L'unité de chirurgie: crée en 2003, elle contient les services chirurgicaux d'urologie, le service d'orthopédie-traumatologie, la chirurgie générale et digestive, la chirurgie viscérale, la chirurgie cancérologique, la neurochirurgie, l'ORL, l'ophtalmologie, la chirurgie infantile, et la stomatologie;

· L'unité d'accueil, anesthésie, réanimation et urgences : elle accueil les urgences et les repartit dans les services concernés, administre les anesthésies et les réanimations en cas de nécessité;

· L'unité de gynécologie obstétrique : chargée des maladies du genre;

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· L'unité technique: composée de supports tels que la pharmacie, la radiologie-imagerie, l'anatomie-pathologie, le laboratoire et la banque de sang.

2.2.1.2 Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU)

Un centre hospitalier universitaire est un hôpital d'enseignement qui combine l'aide aux patients à l'enseignement aux étudiants en médecine, en général, il est lié à une école de médecine. Au Cameroun, c'est le CHU de Yaoundé qui est l'hôpital par référence pour la formation pratique des étudiants en médecine de la Faculté de médecine et des Sciences Biomédicales de Yaoundé. Créé par décret présidentiel en 1978, le CHU est un établissement public scientifique et administratif doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière avec pour missions: un support pédagogique aux étudiants en médecine, de la recherche dans le domaine médico-sanitaire, des prestations de soins médicaux et paramédicaux de haut niveau, la coopération et la participation en matière de soins de santé. Le CHU est depuis quelques années un pôle d'excellence en radiologie et imagerie médicale, ainsi qu'un réseau d'excellence et un centre de formation et de remise à niveau de cette spécialité dans la sous-région d'Afrique centrale et de l'Ouest.

2.2.2 LES HOPITAUX DE TROISIEME CATEGORIE

Les hôpitaux de troisième catégories inclus dans notre échantillon sont ceux des villes de Buea, Limbe, et d'Ebolowa, nous présenterons ici, l'hôpital régional de Limbe.

Avec une capacité de 210 lits, cet hôpital a été construit en 1940, à cette époque, la ville ne comptait que 10 000 habitants, mais était considérée comme la plaque tournante du commerce grâce à son ouverture sur la mer. En 1972, il obtient le statut d'hôpital provincial avec, pour missions particulières:

· Offrir la meilleure qualité des soins aux patients;

· Offrir un support pédagogique à la formation notamment en ce qui concerne les différentes écoles de médecine et de sciences infirmières de la région du sud-ouest;

· Permettre toute recherche opérationnelle en fonction du contexte de la région pour améliorer le bien être du patient;

· Coopérer et collaborer avec les autres institutions régionales de santé publique.

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Le système hospitalier camerounais a beaucoup évolué depuis la période des indépendances. Si aujourd'hui il peut être considéré comme l'un des meilleurs de l'Afrique centrale, les attentes sont de plus en plus importantes, à cause des progrès dans le domaine de la santé, l'augmentation de l'espérance de vie et de la population. La reforme hospitalière devrait permettre une meilleure gestion des ressources des hôpitaux, et par ricochet, améliorer leur performance. Cette dernière, peut être appréhendée différemment, en fonction des attentes de chaque partie prenante de l'hôpital. Le chapitre suivant a pour but, de présenter le concept de performance en milieu hospitalier ainsi que la méthodologie de notre recherche.

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Ayant déjà étudié le contrôle de gestion et la gestion hospitalière au Cameroun, cette deuxième partie sera construite autour du concept de performance, à travers son cadre théorique et de manière pratique. Nos enquêtes nous permettrons de mesurer l'efficacité du contrôle de gestion sur la performance dans les hôpitaux publics au Cameroun.

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CHAPITRE III : LA PERFORMANCE HOSPITALIERE ET LA

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Le secteur de la santé représente 4,9% du budget total de l'Etat du Cameroun pour les années 2009 et 2010, soit 113,3 milliards de francs CFA en moyenne, et malgré le fait qu'il bénéficie de financements extérieurs, à travers plusieurs programmes, il se doit d'appliquer une gestion rigoureuse et performante de ces ressources qui se révèlent souvent insuffisantes. La notion de performance est très complexe, et son appréhension nécessite une analyse profonde, aussi la première section de ce chapitre sera consacrée à la définition de cette notion, et à l'étude de ses indicateurs. Ayant fait le lien entre le contrôle de gestion et la performance, nous pourrons véritablement effectuer notre évaluation, et pour cela, nous devrons dans notre deuxième section, construire une méthodologie adaptée à la spécificité de cette étude.

SECTION 1. LA NOTION DE PERFORMANCE A L'HOPITAL

Les établissements de santé, qu'ils soient publics ou privés, sont confrontés à une double contrainte aux fondements parfois antagonistes (BONAFINI, 2005) : une contrainte économique, due au resserrement des finances publique, du fait des différentes crises subies par les pays depuis les années 80, et une contrainte sociale qui est celle de la mise à disposition des soins de qualité à tous les citoyens. La question de la maîtrise de la gestion des ressources hospitalières, et donc de la performance, est très importante, surtout avec la réduction des allocations budgétaires de l'Etat, et du pouvoir d'achat des patients. Le terme performance est très présent dans la littérature de gestion, mais son champ d'étude est très vaste et complexe. Dans cette section, nous allons présenter le concept de performance, ainsi que les indicateurs permettant de la mesurer, tout en mettant en exergue son lien avec le contrôle de gestion.

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1.1. PRESENTATION DU CONCEPT DE PERFORMANCE

Dans cette partie, nous présenterons les différentes dimensions de la performance ainsi que le cadre que nous avons délimité pour mener à bien notre étude.

1.1.1. LES DIMENSIONS DE LA PERFORMANCE

Il existe plusieurs formes de performance, toutefois, nous allons dans un premier temps, rechercher un essai de définition de cette notion, puis en étudier les particularités.

1.1.1.1. Définition

Le concept de performance apparaît au milieu du 19ème siècle, faisant référence aux résultats de course d'un cheval, ou à l'exploit sportif d'un athlète, au 20ème siècle, il indique les capacités d'une machine. C'est au début des années 80 que les auteurs se sont attachés à

définir la notion de performance (BOUQUIN, 1986 ; BESCOS, et al. 1993 ;
BOURGUIGNON, 1995).

La notion de performance a fait l'objet de nombreuses définitions dans la littérature de gestion: selon ALBANES cité par PAYETTE (2000), la performance est la raison des postes de gestion, elle implique l'efficacité et l'efficience. MILES quant à lui, pense que c'est la capacité de l'organisation à réaliser une satisfaction minimale des attentes de sa clientèle stratégique (LEVIN et MINTON, 1986). CHANDLER (1992) appréhende la performance comme l'association de l'efficacité stratégique et l'efficacité fonctionnelle. Selon MARCHESNAY (1991) elle désigne le degré de réalisation du but recherché. Enfin, LORINO (1997) pense qu'est performant dans l'entreprise tout ce qui contribue à l'amélioration du couple valeur-coût.

Toutes ces définitions mettent en relief trois notions très importantes dans le concept de performance: l'efficacité, l'efficience et la pertinence.

L'efficacité se définit comme la capacité d'une organisation à atteindre les objectifs qui lui sont fixés, quant à l'efficience, elle s'apparente à l'atteinte de ces objectifs avec des ressources limitées. Enfin la pertinence indique l'adéquation entre la réalité et le projet, les objectifs devant être avant tout réalistes, et adaptés au projet.

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Il est donc très difficile de donner une définition unanime de la performance, toutefois, celle de BOURGUIGNON (2000), montre bien le caractère subjectif de ce concept. Selon cet auteur, la performance se définit comme « la réalisation des objectifs organisationnels quelles que soient la nature et la variété de ces objectifs. Cette réalisation pouvant se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou au sens large du processus qui mène au résultat (action)... » (p. 934). Cette définition s'applique autant à l'organisation qu'à l'individu: « est performant celui ou celle qui atteint les objectifs » (BOURGUIGNON, 1995, p. 65).

Il existe plusieurs approches du concept de performance; MORIN, SAVOIE et BEAUDIN (1994) en distinguent quatre:

· L'approche économique: elle repose sur la capacité de l'entreprise à dégager les profits et à permettre la rémunération de ses capitaux, elle est souvent énoncée en terme financier ou économique (ROI, valeur boursière de l'entreprise...);

· L'approche sociale: elle prend en compte la dimension humaine de l'organisation, mettant l'accent sur la cohésion et le moral des salariés, qui doivent garantir l'intensité et la qualité du travail;

· L'approche environnementale: par opposition aux précédentes, elle propose un modèle adapté à l'environnement, en mettant l'accent sur la protection et le développement des ressources financières ainsi que la prise en compte du marché et de la qualité des produits et services. Cette approche montre la capacité de l'organisation à s'adapter à son environnement;

· L'approche politique: mettant en cause les trois approches précédentes, elle considère que chaque acteur peut avoir ses propres critères pour juger de la performance de l'organisation. Elle serait donc une construction sociale qui dépendrait du point de vue des acteurs.

A l'hôpital, la performance recouvre à la fois l'efficacité socio-économique (la prestation

de soins répond-elle aux besoins de santé? est-elle adaptée au standard de qualité attendu ?), l'efficience (la réalisation du service se fait-elle au moindre coût ?), et la qualité du service (l'accessibilité aux soins, les délais d'attente...) selon BLANC et al. (2007). Cette définition de la performance hospitalière est complétée par l'approche de CLAVERANNE et PASCAL (2004) qui distinguent trois visions interdépendantes de cette performance:

· Une vision externe: elle est fondée sur les indicateurs sanitaires de santé publique (espérance de vie à la naissance, taux de mortalité infantile...);

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· Une vision médicale qui suppose la mesure de l'efficacité des résultats relativement à des référents et qui vise à minimiser le risque clinique (délais d'évaluation d'un accident vasculaire cérébral&);

· Une vision administrative renvoyant à l'efficience des activités d'un établissement de soins.

Notre recherche intègre les deux dernières visions de la performance hospitalière, à savoir, la vision médicale et la vision administrative. Le concept de performance est multidimensionnel, en entreprise, il existe autant d'approches que de parties prenantes.

1.1.1.2. Les différentes formes de la performance

Longtemps réduite à sa dimension purement financière qui consistait en la réalisation de la rentabilité souhaitée par les actionnaires, avec le chiffre d'affaires et la part de marché garantissant la pérennité de l'entreprise, la performance a été progressivement élargie au cours de ces dernières années, pour prendre en compte ses dimensions sociale et environnementale. C'est ZENISEK (1979) qui, en segmentant l'évolution historique de l'entreprise en quatre phases principales, montre parallèlement l'apparition d'autres formes de performances. En effet, pendant la période 1850-1910, la gestion concernait uniquement les dirigeants et les actionnaires, mais la montée progressive en puissance des syndicats (1910-1950), induit une prise en considération croissante des salariés. Les années de récession 1945-1965 ont entraîné la supériorité de l'offre sur la demande, exigeant ainsi le développement des techniques de marketing pour mieux attirer et fidéliser les rares clients. Progressivement, les nouveaux acteurs à savoir les clients, les fournisseurs et les distributeurs sont pris en compte, enfin, à partir de 1960, des exigences apparaissent au niveau de la responsabilisation des coûts sociaux et environnementaux. Nous remarquons donc qu'au fil des décennies, de nouveaux acteurs entrent dans le processus de performance de l'entreprise, entrainant la nécessité d'autant de performances que de parties prenantes: performance financière, économique, technique, sociale, humaine, organisationnelle, environnementale, éthique&nous allons en présenter les plus fréquentes.

a. La performance économique

La performance économique fait référence à l'efficacité du développement, de la production et à l'efficacité commerciale, elle privilégie la croissance du volume d'affaires et des parts de marché.

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b. La performance financière

C'est l'approche la plus privilégiée par les dirigeants et actionnaires d'une organisation, elle traduit l'efficacité de la stratégie financière et accompagne la performance économique.

c. La performance technique

Elle fait référence à l'utilisation efficace des ressources de l'entreprise, le degré d'innovation dans le système de gestion, le processus de production ainsi que les biens et services produits par l'entreprise. La performance technique est perçue différemment en fonction de l'activité de l'entreprise, ainsi, à l'hôpital, elle pourrait faire référence à l'accueil, la prise en charge des malades, à la qualité des soins dispensés, à celle des équipements&

d. La performance sociale et humaine

La performance sociale peut être définit comme le niveau de satisfaction atteint par l'individu participant à la vie de l'organisation, ou encore l'intensité avec laquelle chaque individu participe et adhère aux propos et moyens de l'organisation (DU MONCEL cité par BAYED, 1992).

La performance humaine est un facteur très sensible dans l'organisation, car l'Homme est le facteur le plus important qui participe à la performance économique dans l'organisation. Contrairement à l'époque taylorienne pendant laquelle l'Homme était considéré comme un simple outil de travail, de nos jours, le salarié est plus mis en relief, notamment avec les notions de motivation, de responsabilisation, la performance humaine permet désormais un partage du pouvoir entre les salariés et l'entreprise.

e. La performance organisationnelle

KALIKA (1985) définit la performance organisationnelle comme « les mesures portant directement sur la structure organisationnelle et non pas sur ses conséquences éventuelles de nature sociale ou économique ». Quant à BOUQUIN (1988), il l'appréhende comme « la capacité d'une organisation à déterminer et à mettre en oeuvre de bonnes stratégies dans le cadre des finalités qu'elle poursuit ».

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1.1.2. LE CADRE DE L'ETUDE

Comme indiqué précédemment, la performance dans une organisation peut revêtir de multiples formes en fonction des intérêts des parties prenantes et de l'activité de celle-ci. A l'hôpital, la performance réside dans l'amélioration continue de la qualité des soins, l'utilisation optimale des ressources disponibles (efficacité socioéconomique et efficience) ainsi que la capacité d'adaptation et l'innovation. En accord avec la conception de BLANC et al. (2007), notre étude va se concentrer sur les performances technique, humaine et financière de l'hôpital.

1.1.2.1. La performance technique à l'hôpital

La performance technique hospitalière porte sur sa raison d'être, à savoir la mise à disposition des soins de qualité aux populations. La dimension technique hospitalière se caractérise par :

· Les infrastructures techniques: les bâtiments, les moyens de transport, le matériel médical, la capacité d'accueil en termes d'hospitalisation et de plateau technique16 ;

· Les ressources humaines : le nombre de médecins, le nombre d'infirmiers, le nombre de paramédicaux;

· La prise en charge: elle concerne l'administration des soins proprement dits, qui vont emmener le patient vers la guérison escomptée, ici, on va surtout faire attention au ratio malade à l'entrée/patients à la sortie, ainsi qu'au taux de satisfaction perçu par les usagers concernant le traitement.

Etant entendu que l'hôpital n'a pas une obligation de résultats mais plutôt une obligation de moyens, la performance technique réside donc dans sa capacité à conserver et à pérenniser ses infrastructures, à mettre à la disposition du malade de bons médecins et infirmiers pour assurer sa prise en charge tout au long de son séjour au sein de cet hôpital.

1.1.2.2. La performance sociale et humaine à l'hôpital

L'Homme est la ressource principale de toute organisation, sans son action, elle ne peut atteindre ses objectifs. Cette assertion est encore plus présente au sein de l'hôpital car, sa

16Il désigne l'ensemble des installations, appareils et dispositifs médicaux concourant au diagnostic et au traitement des malades, tels que les laboratoires, les équipements d'imagerie médicale, les blocs opératoires&

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mission est à 100% assurée par les Hommes qui travaillent quotidiennement à redonner la santé aux patients. La bonne performance de l'organisation dépend de la manière dont ses Hommes sont intégrés dans le système, et de leur capacité à s'y mouvoir. La performance humaine à l'hôpital réside dans:

· Les compétences des Hommes qui travaillent dans l'hôpital, étant entendu qu'ils ont la santé et même la vie des patients entre leurs mains ;

· Le climat social de l'hôpital;

· La participation aux activités sociales.

La performance humaine à l'hôpital va de pair avec la performance sociale car ce sont les employés qui prennent en charge les patients de l'hôpital de manière globale. Cette performance sociale concerne la prise en charge du patient, elle est constituée de plusieurs étapes, notamment l'accueil de l'usager, son orientation vers un service, sa consultation par un ou plusieurs médecins, son hospitalisation si nécessaire, l'administration des soins, et la sortie du malade. Ce sont donc les patients ou les anciens patients qui peuvent évaluer cette performance sociale.

1.1.2.3. La performance financière à l'hôpital

La nécessité d'une performance financière dans la gestion de l'hôpital public se justifie par la diminution de plus en plus importante des ressources matérielles et financières qui lui sont allouées par l'Etat. En effet, les restrictions budgétaires associées à la diminution du pouvoir d'achat des populations et à leur augmentation impliquent une meilleure utilisation des ressources financières de l'hôpital public pour pouvoir couvrir tous ses besoins. De plus, malgré le fait que la raison d'être de l'hôpital public soit humanitaire et non lucrative, il doit assurer sa pérennité sur le long terme, et garantir les investissements nécessaires à son bon fonctionnement, aussi, la performance financière va reposer sur:

· L'efficience en terme de gestion des ressources financières: l'hôpital doit pouvoir gérer avec rigueur ses ressources financières pour augmenter de manière continuelle son activité;

· La rentabilité financière;

· La rentabilité des capitaux propres, le retour sur investissement;

· Le niveau des coûts;

· Le taux de croissance du chiffre d'affaires.

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La performance à l'hôpital est spécifique à l'activité de soins, les paragraphes suivants seront consacrés aux voies et moyens permettant de la mesurer, et à son lien avec le contrôle de gestion.

1.2. LA MESURE DE LA PERFORMANCE ET LE LIEN AVEC LE

CONTROLE DE GESTION

La mesure de la performance est inhérente au but recherché par l'acteur concerné, ainsi, on peut retrouver autant de formes de mesure que d'objectifs dans les organisation, nous aborderons ici, les différentes formes de mesure de performance, les indicateurs nécessaires à cette mesure, et le lien avec le contrôle de gestion.

1.2.1. LES DIFFERENTES FORMES DE MESURE DE

PERFORMANCE

Il existe plusieurs modèles d'évaluation de la performance, pour l'hôpital, nous retiendrons deux modèles dont les éléments s'apparentent les uns aux autres.

1.2.1.1. La performance selon le modèle de MORIN, GUINDON et BOULIANE

S'appuyant sur les quatre approches théoriques de l'efficacité (économique, sociale, systémique et politique), ce modèle se fonde sur quatre dimensions:

· la pérennité de l'organisation;

· l'efficience économique;

· la valeur des ressources humaines;

· la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes.

Le tableau suivant nous donne les éléments constitutifs de chacune de ces dimensions.

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Tableau 3.1 : Dimensions et critères d'indicateurs de performance

PERENNITE DE
L'ORGANISATION

EFFICIENCE ECONOMIQUE

Qualité du produit
Rentabilité financière
Compétitivité

Economie des ressources
Productivité

VALEUR DES RESSOURCES
HUMAINES

LEGITIMITE DE L'ORGANISATION
AUPRES DES GROUPES EXTERNES

Mobilisation des employés
Rendement des employés
Climat de travail
Développement des employés

Satisfaction des bailleurs de fond
Satisfaction de la clientèle

Satisfaction des organismes régulateurs
Satisfaction de la communauté

 

Source : MORIN, GUINDON et BOULIANNE, 1996.

1.2.1.2. La performance selon le modèle de SAINSAULIEU et al.

Ces auteurs, mettent en relief la diversité des fonctionnements des entreprises et la diversité des mesures de performances, et les regroupent en quatre dimensions:

· la performance économique;

· la performance commerciale;

· la performance sociale;

· la performance productive.

Le tableau suivant montre les éléments de performance de ce modèle:

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Tableau 3.2 : les variables d'analyse de la performance des entreprises selon SAINSAULIEU et al.

La performance
économique

La performance
commerciale

La performance
sociale

La performance
productive

Profitabilité
Rentabilité

Capacité

d'autofinancement

Respects des budgets

Chiffre d'affaires
Volume des ventes
Parts de marché

Grèves, absentéisme
Climat social

Rotation du
personnel

Accidents du travail

Utilisation de l'outil
de production

Productivité du
travail

La qualité du travail
Les délais

 

Source: SAINSAULIEU, 1987

Ces deux modèles de mesure de performance se complètent, et permettent surtout en ce qui concerne l'hôpital, de trouver les éléments sur lesquels s'appuyer pour mesurer la performance hospitalière. De manière générale, la mesure de la performance s'appui sur l'interprétation d'un résultat, obtenu à partir de tests se rapportant à une base commune: l'indicateur de performance.

1.2.2. LES INDICATEURS DE MESURE DE PERFORMANCE

Ils sont nombreux, nous en présenterons quelques-uns tout en spécifiant ceux relatifs à l'organisation hospitalière.

1.2.2.1. Définition et typologies des indicateurs de performance hospitalière

Un indicateur de performance est une donnée quantifiée qui exprime l'efficacité et/ou l'efficience de tout ou partie d'un système par rapport à une norme, un plan déterminé et accepté dans le cadre d'une stratégie d'entreprise. L'indicateur de performance est caractérisé par le triplet objectif-- mesure - variable.

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Il existe deux types d'indicateurs:

· Les indicateurs externes: ils mesurent la perception que le client a du système sociotechnique en termes de coûts, qualité, délais...

· Les indicateurs internes: ils peuvent être de nature stratégique (structurel comme le taux de profit, conjoncturel comme le temps de réponse ou la réactivité), tactique (performance d'un processus ou d'une unité d'organisation), opérationnelle (nombre de commandes en retard, productivité par acteur dans la réalisation d'une tâche, dépassement de la plage horaire...)

Les indicateurs peuvent être mesurés de deux façons:

· Quantitativement: il s'agit de mesures numériques ou statistiques souvent exprimées en termes d'unités d'analyse (nombre, fréquence, pourcentage, ratio, écart...);

· Qualitativement: ce sont des mesures basées sur la perception ou le jugement. Les indicateurs de performance sont caractérisés par:

· L'objectif stratégique ou opérationnel auquel il se rapporte;

· La désignation de la tâche chargée de la produire;

· La désignation de l'acteur responsable du niveau de l'indicateur;

· Le mode de diffusion;

· La périodicité de production et de suivi;

· Les sources d'information nécessaires à sa production.

1.2.2.2. Les indicateurs de performance hospitalière

Dans le domaine de la santé, depuis les travaux pionniers de DONABEDIAN (1980), on a coutume de distinguer:

· Les indicateurs de structure qui représentent les moyens humains, les équipements et les ressources financières nécessaires à la prise en charge des patients (ex : équivalent temps plein de personnel par activité) ;

· Les indicateurs de processus qui renseignent principalement sur les pratiques professionnelles appliquées au cours de la prise en charge du patient ainsi que sur les modalités de fonctionnement et de coordination des secteurs d'activités concernés (ex : délai d'obtention d'un rendez-vous);

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· Les indicateurs de résultats intermédiaires qui mesurent l'activité et la qualité des différentes étapes du processus de soins (taux de césariennes, taux de vaccination) ;

· Les indicateurs de résultats finaux qui traduisent un changement de l'état de santé des patients (taux de mortalité);

· Les indicateurs de satisfaction des patients. Ils décrivent un élément de situation ou une évolution d'un point de vue quantitatif. Leur utilisation s'inscrit dans une démarche qui répond à un objectif et se situe dans un contexte donné. Ils doivent être calculés et analysés à partir des définitions retenues et du champ considéré.

Dans le tableau suivant, nous allons montrer quelques indicateurs de performance des hôpitaux publics en fonction des dimensions choisies.

Tableau 3.3 : quelques indicateurs de la performance dans les hôpitaux publics

DIMENSIONS DE LA PERFORMANCE

 

INDICATEURS RETENUS

 

LA PERFORMANCE TECHNIQUE

 

Qualités des soins aux patients

Indicateurs de structure

 

·

Délais d'attente ;

 
 

·

Densité de la couverture infirmière de nuit;

 
 

·

Formation du personnel; profil des employés;

 
 

·

Qualité des infrastructures.

Indicateurs de procédure

 

·

Taux de césarienne par niveau de maternité;

 
 

·

Prescription contrôlée des

antibiotiques.

Indicateurs de résultats

 

·

Nombre de consultations annuel;

 
 

·

Nombre d'hospitalisations;

 
 

·

Taux de transformation

 

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· Nombre d'interventions chirurgicales;

· Taux d'occupation des lits.

Qualité du service rendu à la collectivité

Indicateur de procédure

· Accessibilité;

· Horaire de fonctionnement;

· Effectifs des assistants du service
social.

Indicateurs de résultat

Bonne utilisation des moyens

· Nombre de patients traités;

· Proportion de séjour en
hospitalisation < 24heures.

Capacité d'adaptation

Indicateur de procédure

· Taux de renouvellement du
personnel.

LA PERFORMANCE SOCIALE et HUMAINE

Organisation et conditions de travail favorables

Indicateur de résultats intermédiaires

· Existence d'une gestion
prévisionnelle des emplois.

 

Qualité de la prise en charge

Indicateur de satisfaction des patients

· Accueil, orientation, consultation;

· Hospitalisation;

· Sortie.

 

LA PERFORMANCE FINANCIERE

 

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Indicateur de structure

·

Le retour sur investissement

Indicateur de résultat

·

La rentabilité financière;

 

·

La rentabilité des capitaux propres;

 

·

Le taux de croissance du chiffre d'affaires;

 

·

Le niveau des coûts.

 

Source: solidarité santé n° 2-2001, Drees

1.2.3. LE LIEN PERFORMANCE - CONTROLE DE GESTION

Les deux concepts de notre recherche étant exposés, nous recherchons à présent l'existence d'une corrélation entre ces derniers, ceci fera l'objet de cette partie.

1.2.3.1. La corrélation entre le contrôle de gestion et la performance

Le contrôle de gestion est un outil du pilotage de la performance de l'entreprise, en effet, avec son action de participation à l'élaboration et à la déclinaison des stratégies il a pour objectif de permettre à l'organisation d'atteindre ses objectifs et être ainsi efficace et efficiente. De ce fait, il utilise ses différents outils pour s'assurer de la performance des autres fonctions, et ainsi de la performance globale de l'organisation.

· La planification: le contrôle de gestion travaille en concert avec le sommet stratégique pour mettre en place des objectifs à moyen ou long terme, et y associer les moyens nécessaires pour leur atteinte. La planification permet ainsi d'atteindre la performance espérée grâce à l'atteinte des objectifs;

· Les tableaux de bord: le contrôle de gestion met en place des indicateurs de performance pour évaluer l'action de chaque fonction de l'entreprise et l'atteinte de ses objectifs de manière périodique ou permanente, ainsi mettre en relief des éventuels relâchements dans l'activité et de corriger les erreurs;

· Les budgets : l'élaboration des budgets permet à l'organisation de réguler son activité en fonction de ses besoins, et ses investissements futurs. Le respect du budget permet à l'organisation d'être plus performante en terme d'utilisation des ressources et de respect des prévisions;

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· La comptabilité analytique: elle permet de calculer les différents coûts de l'organisation, et une optimisation des coûts permet d'accroitre les marges bénéficiaires, ce qui influence la performance commerciale, économique, globale de celle-ci.

Le travail d'animation des équipes effectué par le contrôle de gestion devrait permettre de dynamiser les ressources humaines de l'organisation pour permettre la performance globale de cette dernière.

1.2.3.2. Les éléments d'évaluation de la performance du contrôle de gestion

L'évaluation du contrôle de gestion porte sur les activités de la fonction, les compétences de ses acteurs, son pôle organisationnel et la satisfaction de ses clients (AUTISSIER, 2007). Dans son livre, AUTISSIER montre à travers le « modèle fonctionnel» comment évaluer la pertinence et l'efficacité d'une fonction de contrôle de gestion, à travers l'analyse des quatre éléments cités précédemment.

a. Les activités du contrôle de gestion Les activités du contrôle de gestion portent sur:

· La construction des schémas analytiques: elle consiste à définir les structures de l'entreprise (organigramme) ses produits, ses processus (manuel de procédure), les centres de responsabilités (centre de profits, de coûts, investissements etc.) ;

· La mise en place de la programmation budgétaire: elle se fait à travers la mise en place du processus budgétaire (top-down ou bottom-up), l'élaboration des budgets d'approvisionnement, du personnel, de trésorerie, le calcul des écarts de rendement;

· Le calcul des coûts: la méthode ABC est la mieux adaptée au système hospitalier, ce calcul permet aussi de connaître les différents seuils de rentabilité des produits de l'hôpital;

· L'élaboration des tableaux de bord et l'évaluation de la performance globale : pour chaque service de l'hôpital, sont déterminés des indicateurs et des éléments de comparaison à prendre en compte pour mesurer la performance dans l'exécution de leurs missions ;

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· La gestion des actifs des revenus et du système d'information: à travers d'une part l'évaluation des actifs, leur optimisation, leur sauvegarde et d'autre part l'évaluation périodique du système d'information.

b. Evaluation des compétences des acteurs

Elle concerne les acteurs chargés du contrôle de gestion au sein de l'organisation, et se subdivise en trois nivaux:

· Savoir technique : il mesure le niveau de maîtrise de la réalisation des activités et peut être amélioré par la formation continue ou la professionnalisation;

· Les compétences comportementales: elles facilitent la diffusion efficace des savoir techniques et peuvent être analysées à travers les éléments tels que la rigueur dans le travail, l'animation d'équipe l'organisation du travail etc. ;

· Le savoir métier: à travers la bonne connaissance de la stratégie de l'entreprise de ses métiers, de sa culture son système de valeur ses partenaires et ses grands projets.

c. Le pôle organisationnel

Il décrit:

· Le style de management: qui définit les marges de manoeuvre qui sont données à chaque acteur dans le cadre de son activité;

· La formalisation des postes: elle permet de mieux ressortir l'intitulé, les compétences nécessaires, les rattachements hiérarchiques, les activités propres à la fonction du contrôle de gestion;

· Les ressources de la fonction: leur analyse à travers la quantification du personnel inhérent à la fonction permet la détermination de son importance.

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d. La satisfaction client

Les clients de la fonction contrôle de gestion sont constitués des autres services de l'organisation, concrètement le contrôle de gestion travail pour la direction générale, les responsables hiérarchiques fonctionnels et opérationnels ainsi que les partenaires externes de l'organisation. Il s'agit donc d'évaluer la satisfaction des autres services de l'hôpital public par rapport à l'action de la fonction de contrôle au sein de l'organisation.

Pour mieux circonscrire notre travail de recherche nous analyserons uniquement le « pôle activités» et le « pôle organisationnel» du modèle fonctionnel. Nous nous limiterons aux outils les plus accessibles, notamment le programme budgétaire et les tableaux de bord que nous croiserons à l'évaluation de la performance hospitalière pour déterminer l'existence ou non d'une corrélation entre ces deux concepts.

SECTION 2. LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Tout au long des parties précédentes, nous avons étudié de manière théorique les deux thèmes du sujet à savoir le contrôle de gestion et la performance. Il s'agira donc dans le reste de notre recherche, de mesurer de manière pratique, l'impact réel du premier thème sur le second à travers notre enquête auprès des hôpitaux publics du Cameroun. Cette enquête ainsi que l'exploitation des informations qui en ressortiront se feront selon une méthodologie bien définie. Dans cette section, nous mettrons en lumière la méthodologie choisie à travers les hypothèses, le modèle d'analyse, et l'administration de l'enquête.

2.1. DEVELOPPEMENT DES HYPOTHESES ET MODELE D'ANALYSE DE LA RECHERCHE

Dans cette partie, nous développerons d'une part les hypothèses que nous avons énoncées à l'introduction, et d'autre part, le modèle d'analyse que nous avons mis en place, pour l'exploitation des données recueillies sur le terrain.

2.1.1 LES HYPOTHESES

Le contrôle de gestion est transversal au sein de l'organisation, il intervient à tous les niveaux avec pour finalité notamment la déclinaison des stratégies et l'animation des équipes. Outil de pilotage de la performance, il permet, grâce à ses instruments, de mieux atteindre les

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objectifs de l'organisation. Si le lien entre le contrôle de gestion et la performance est établi par la contingence, il reste à se demander, au vu de l'organisation hospitalière, si la contribution du contrôle à la performance est réelle en ce qui concerne l'hôpital public au Cameroun.

Dans notre évaluation, nous allons effectuer une analyse dimensionnelle de la performance, ainsi, nous étudierons la dimension financière, technique et humaine de la performance au sein de l'hôpital, par conséquent, nous formulons les hypothèses générales suivantes :

· Hypothèse 1 : Le contrôle de gestion tient une place insuffisante dans la structure de gestion des hôpitaux publics au Cameroun;

· Hypothèse 2 : Un hôpital contenant une fonction de contrôle de gestion a une meilleure performance.

2.1.1.1. La mesure de l'hypothèse 1

Notre première hypothèse de recherche fait référence à la place que tient le contrôle de gestion dans les hôpitaux publics du Cameroun. Sa mesure se fera à travers une analyse quantitative et qualitative de l'existence et du déploiement de cette fonction dans la gestion des hôpitaux de notre échantillon. Notre analyse sera circonscrite autour de la pratique des activités du contrôle de gestion, de l'utilisation de ses différents outils, et des performances technique, humaine et financière.

2.1.1.2. La mesure de l'hypothèse 2

La mesure de la deuxième hypothèse de recherche se fera à travers la pratique de quelques tests d'hypothèses :

Hypothèse 2.1 : le nombre de consultations dépend du nombre de médecins Hypothèse 2.2 : le nombre d'hospitalisations dépend du ratio infirmier/patients.

Hypothèse 2.3 : le contrôle régulier des encaissements permet un meilleur taux d'exécution du budget des recettes propres.

Hypothèse 2.4 : le contrôle régulier des décaissements permet la maitrise des coûts.

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 94

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2.1.2. LE MODELE D'ANALYSE DES DONNEES ET LES VARIABLES RETENUES

2.1.2.1. Le modèle d'analyse de la recherche

Dans un premier temps, nous ferons une analyse descriptive de l'activité des hôpitaux publics, en ce qui concerne la gestion administrative, le contrôle, la qualité des soins, et la performance .

Ensuite, nous testerons chacune des sous-hypothèses émises à l'aide des outils de la statistique inférencielle, et nous interpréterons les différents résultats obtenus.

Enfin, nous utiliserons les différents résultats, pour émettre des recommandations sur l'amélioration du système de contrôle de gestion, et par ricochet sa performance.

2.1.2.2. Les variables retenues et leur mesure.

Les variables choisies découlent des hypothèses et sous-hypothèses énumérées précédemment. Pour ce qui est de la première hypothèse, les variables seront connues au fur et à mesure de l'analyse descriptive, quant à la deuxième, sa mesure se fera par le biais de sous-hypothèses. Chaque sous hypothèse fait référence à des variables bien précises qui seront mesurées pour affirmer ou réfuter la réalité de ladite hypothèse.

Tableau 3.4 : sous-hypothèses et variables correspondantes

SOUS-HYPOTHESES

VARIABLES CORRESPONDANTES

Hypothèse 2.1

Consultations annuel (V51) ; nombre

médecins (V56)

Hypothèse 2.2

Journées hospitalisations (V53) ; ratio

infirmier / patients (Rip)

Hypothèse 2.3

Fréquence contrôle encaissements (V21) ; Taux d'exécution recettes propres (V25)

Hypothèse 2.4

Fréquence contrôle décaissements (V23) ; Taux d'exécution dépenses fonctionnement

 

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 95

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(V26)

Source : auteur

L'analyse des hypothèses se fera de deux manières, d'une part nous ferons une analyse descriptive des variables de certaines hypothèses, à travers les indicateurs de tendance centrale, de dispersion ou de forme, d'autre part, nous procéderons à des tests d'hypothèses, notamment pour les hypothèses nécessitant une analyse bidimensionnelle17.

2.2. L'ENQUETE

Dans cette partie, nous parlerons de l'échantillon sur lequel porte notre enquête, mais aussi de la manière dont elle a été menée, et celle dont les informations retenues ont été traitées en vue d'obtenir les réponses à nos hypothèses.

2.2.1. L'ADMINISTRATION DE L'ENQUETE

L'administration d'une enquête n'est pas toujours chose aisée, son efficacité dépend de plusieurs éléments dont l'échantillon de recherche, la méthodologie de collecte des données choisie, et la qualité du questionnaire.

2.2.1.1. L'échantillon et la collecte des données

a. Rappel de la structure de l'échantillon

L'échantillon de notre enquête est essentiellement composé d'hôpitaux publics situés à l'intérieur du territoire national. Nous allons rappeler la structure de cet échantillon, étant donné qu'une présentation détaillée a été effectuée précédemment18 . Il est composé d'hôpitaux de première, deuxième et troisième catégories, ainsi qu'il suit:

17L'analyse bidimensionnelle consiste à étudier conjointement deux variables : l'objet principal d'une telle étude est la liaison statistique qui peut éventuellement exister entre les deux variables. Si liaison il ya, il s'agit d'en spécifier la forme et d'en évaluer l'intensité.

18 Confère la section 2 du chapitre 2.

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 96

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Tableau 3.5 : structure de l'échantillon

LISTE DES ETABLISSEMENTS PUBLICS
DE SANTE

CATEGORIE

Hôpital Général de Yaoundé (HGY)

1ère Catégorie

Hôpital Général de Douala (HGD)

 
 
 
 

2ème Catégorie

Centre Hospitalier Universitaire (CHU)

 

3ème Catégorie

Hôpital Régional de Limbé (HRL)

 
 

Source : auteur

Notre ambition était de couvrir tous les hôpitaux correspondant aux catégories retenues sur toute l'étendue du territoire, cependant, sous des contraintes de temps et de moyens, nous n'avons pu couvrir que ceux cités plus haut, car plus accessibles du point de vue géographique, mais, ils sont assez représentatifs du paysage camerounais en terme de grands hôpitaux. L'échantillon en lui même contient une répartition de catégories comme suit:

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 97

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Tableau 3.6 : répartition en terme de fréquence

Catégorie

Fréquence (%)

1ère Catégorie

50

2ème Catégorie

20

3ème Catégorie

30

 

Source : auteur

b. La collecte des données

Par analogie à la majorité des études d'évaluation menées sur le terrain, l'outil principal de notre étude est un questionnaire détaillé permettant d'obtenir le maximum d'informations en un temps réduit. Après avoir construit ce questionnaire, nous nous sommes rendus dans chaque hôpital de l'échantillon et dans un premier temps, avons déposé une « demande d'autorisation de recherche académique» adressée au directeur ou à l'administrateur de l'hôpital selon le cas. A cette demande nous avons joint une attestation de recherche académique délivrée par l'Université Catholique d'Afrique Centrale, une photocopie de notre carte d'Etudiant, une méthodologie de la recherche, et enfin, un exemplaire du questionnaire. Quelques jours après le dépôt du dossier, nous sommes retournés dans chacun des hôpitaux pour suivre son évolution, c'est ainsi, que nous avons reçu des accords de recherche, et avons pu avoir des entretiens avec des responsables chargés de nous aider à obtenir les informations dont nous avions besoin. En outre, nous avons effectué des recherches additives au sein de certaines institutions telles que l'Institut National de la Statistique (INS), et la Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises Publiques et Parapubliques (CTR). Ces recherches nous ont permis d'effectuer certains recoupements avec les informations reçues au seins des hôpitaux. Ainsi, nous avons pu obtenir dans la mesure du possible des données utiles, et exploitables.

Dans le paragraphe qui suit, nous allons présenter de manière succincte, la manière dont le questionnaire a été élaboré.

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 98

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2.2.1.2. Le questionnaire

La qualité d'un questionnaire dépend de sa structure, mais aussi de son contenu.

a. La structure du questionnaire

Notre questionnaire contient plusieurs types de questions:

+ Des questions à réponses qualitatives : elles peuvent être ouvertes ou fermées.

· Des questions ouvertes: à réponse nominale, elles laissent la latitude à l'enquêté de s'exprimer sur une question nécessitant un avis personnel et dont des réponses toutes faites ne peuvent être significatives. Toutefois, ce type de questions est difficile à interpréter lors du dépouillement;

· Des questions fermées: elles consistent à demander à l'enquêté de choisir entre une liste d'alternatives, la réponse qui se rapproche le plus possible de son impression personnelle. Elles sont de deux ordres :

- des questions fermées à réponse nominale, qui peuvent être dichotomiques (avec pour seul choix, deux réponses, telles que « oui ou non ») ou à choix multiples (les réponses possibles étant établies à l'avance, l'enquêté a le choix entre une petite quantité de possibilités, celles-ci pouvant être exclusives ou non exclusives);

- des questions fermées à réponse ordinale, qui peuvent aussi être à réponses multiples ou uniques.

+ Des questions à réponses quantitatives : elles peuvent tout aussi être ouvertes ou fermées.

· Des questions ouvertes: elles sont à réponse numérique, à travers une variable discrète ou continue;

· Des questions fermées : ayant une échelle d'attitude régulière.

Les questions fermées offrent l'avantage d'un meilleur recueil et un meilleur dépouillement des informations.

b. Le contenu du questionnaire

Le questionnaire est composé de deux grandes parties:

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 99

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· La première traite l'évaluation de la fonction contrôle de gestion selon le périmètre retenu;

· La deuxième traite de l'évaluation de la notion de performance selon les dimensions retenues en fonction des éléments du contrôle de gestion.

Ce questionnaire unique, a été administré à tous les hôpitaux de l'échantillon, pour garantir une certaine harmonisation du traitement des données collectées.

2.2.2. L'EXPLOITATION DES DONNEES

Dans cette partie, il sera question d'expliquer de manière synthétique, la méthodologie que nous avons utilisée pour exploiter les données obtenues après l'enquête.

2.2.2.1. Le dépouillement

a. Les difficultés liées à l'administration de l'enquête

Notre enquête dont la durée fut de deux mois environs, n'a pas été facile à exécuter car nous avons été ralentis voire limités par quelques difficultés d'origines diverses.

· Difficultés d'ordre administratif

Notre recherche porte essentiellement sur les hôpitaux publics, et tout comme dans la majorité des organisations publiques, il n'est pas toujours aisé d'y avoir accès, et encore moins d'obtenir des informations aussi négligeables soient-elles.

Pour obtenir nos informations, nous avons dans un premier temps introduit une « demande d'autorisation de recherche académique» au sein de chacune des formations sanitaires de notre échantillon. A ce niveau, la première difficulté fut la compréhension de l'objet de notre recherche par les interlocuteurs rencontrés, car la majorité des recherches académiques concernent directement le domaine médical, notamment les stages académiques d'élèves médecins ou infirmiers.

La deuxième difficulté a été rencontrée dans les hôpitaux régionaux car, pour y effectuer des enquêtes, nous devions au préalable introduire une « demande d'autorisation de recherche» au sein des délégations régionales de santé, pour avoir l'autorisation d'enquêter au sein de ces hôpitaux la durée moyenne pour obtenir des réponses était de trois semaines.

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Une autre difficulté concernait essentiellement le caractère fermé et méfiant des organisations publiques. En effet, il n'a pas été facile d'obtenir les autorisations d'enquête car tous les responsables administratifs qui nous ont reçu affichaient un air suspicieux à l'égard de notre recherche et ressortaient l'argument de la confidentialité des informations.

· Difficultés d'ordre pratique

Les difficultés d'ordre pratique concernent l'administration de l'enquête proprement dite. Premièrement, nous avons été limités par l'éclatement géographique des différentes formations sanitaires de notre échantillon, et ceci proportionnellement à notre budget. De ce fait, nous avons dû effectuer plusieurs voyages entre les villes de Yaoundé, Douala, Buea, Ebolowa, Bafoussam, quelques fois dans un espace de quelques heures, ce qui fût très couteux.

Deuxièmement, nous avons eu du mal à exploiter certains questionnaires du fait d'une mauvaise compréhension des questions, ou d'un mauvais pointage des réponses, surtout dans les questions à choix multiples, en effet, certains pointages étaient faits entre deux cases, et il était difficile de savoir quelle case exacte l'enquêté avait rempli.

b. La codification des questions

La codification des questions permet de préparer le dépouillement des différents questionnaires remplis. La grille de codification contient le numéro de la question, son libellé, le type de question, le nom de la variable correspondante, le code de la variable, le code des modalités, et le type de la réponse. Le modèle de la grille de codification est le suivant19 :

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19 La grille totale de codification du questionnaire est disponible en annexe n°2 du mémoire.

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Tableau 3.7 : extrait du tableau de codification du questionnaire


ques
tion

Libellé de
la question

Type de la
question

Nom de la
variable
correspondante

Code de
la

variable

Code des modalités

Type de la répon se

 

Codes
condensés

 

Existence
d'un
manuel de
procédure

Dichotomique
fermée

Manuel procédure

V6

V6 N
V6 O

0

1

Nomi
nale

11

Parmi les
services
suivants,
cochez ceux
qui existent
dans
l'organisati
on

QCM non
exclusif, fermé

Services existants

SC

SC N
SC O

0

1

Nomi
nale

 

SAF N
SAF O

0

1

 

SCG N
SCG O

0

2

 

SRH N
SRH O

0

1

 

ST N
ST O

0

1

 

Source : auteur

c. Les opérations de tris et filtres

Les opérations de tris et filtres permettent une meilleure manipulation des données issues du dépouillement, notamment pour préparer les analyses descriptives dans le traitement des données. Ces opérations peuvent se faire grâce à des logiciels et tableurs informatiques, tels que EXCEL, EVIEWS, SPSS&

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2.2.2.2. Le traitement des données empiriques

Il est fonction de la démarche statistique choisie, et des outils statistiques utilisés.

a. La démarche statistique suivie

+ La méthode descriptive

La statistique descriptive vise à décrire les données chiffrées afin de les rendre intelligibles, ainsi les caractéristiques essentielles des observations peuvent être dégagées pour les analyses, notamment, le choix des informations à collecter, la comparaison dans le temps avec d'autres variables, l'interprétation et la généralisation dans le temps et dans l'espace. Il existe plusieurs indicateurs en statistique descriptive, nous utiliserons ceux relatifs à la tendance centrale, à la dispersion, et à la forme.

· Les indicateurs de tendance centrale : la moyenne, le mode, la médiane

Ces indicateurs permettent de mettre en relief l'ordre de grandeur des valeurs constituant une série statistique. Une mesure de tendance centrale doit être définie de manière rigoureuse et dépendre de toutes les observations, en outre, elle doit être facile à comprendre, à calculer et doit se prêter au traitement algébrique (DELMAS cité par TACHOUOLA, 2008, p. 270).

· Les indicateurs de dispersion

Ils permettent de quantifier les fluctuations des valeurs observées autour de la valeur centrale, de plus, ils permettent d'apprécier l'étalonnement d'une distribution.

· Les indicateurs de forme : coefficient de Fisher L'analyse de la forme se fait à travers l'asymétrie et l'aplatissement:

- L'asymétrie d'une distribution statistique s'analyse par rapport à sa valeur centrale, elle confronte les trois indicateurs de tendance centrale (mode, moyenne, médiane) et montre si l'asymétrie est étalée à gauche (asymétrie négative), à droite (asymétrie positive), ou au centre (asymétrie nulle);

- Quant à l'aplatissement, il mesure le degré d'étalement de la courbe autour du mode, ainsi, une distribution peut être faiblement, moyennement ou fortement aplatie.

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+ Les mesures d'association

Les mesures d'association permettent d'analyser le lien entre deux variables et tester la signification de ce lien avec la statistique inférencielle.20 Elles permettent de pallier aux limites des tris croisés, lorsqu'ils ne donnent plus une visibilité exacte de l'association de plusieurs variables. Elles s'interprètent à travers des tests tels que le Student, khi-deux, le coefficient de Cramer...

b. Les logiciels informatiques utilisés

+ Le logiciel SPSS 17.0

Le SPSS (Statistic Package for the Social Science) est un logiciel qui permet l'analyse statistique assistée par ordinateur21. Il assure plusieurs fonctions dont les principales sont:

· La gestion des données à analyser;

· La mise en forme des données pour une aide à l'interprétation;

· Le traitement statistique des données à l'aide des processus.

Ce logiciel contient plusieurs modules d'analyses, dont le module tests exacts SPSS qui calcule les valeurs exactes pour les tests statistiques lorsque de petits échantillons ne peuvent donner la précision des tests habituels.

Les fichiers du logiciel sont organisés par observations et par variables, ils forment respectivement des lignes et des colonnes, les observations représentant les individus interrogés, et les variables, les questions posées au cours de l'enquête.

Les données peuvent être saisies directement dans le logiciel SPSS ou lues à partir d'un autre logiciel de gestion des bases de données (SGBD), ou d'autres applications telles que Microsoft Excel. Lorsque les données sont importées à partir d'un fichier EXCEL, quelques règles doivent être respectées :

· Les données doivent être saisies, chacune dans une colonne, c'est-à-dire, que chaque colonne corresponde à une variable;

20La statistique inférencielle a pour but d'étendre les propriétés constatées sur l'échantillon à la population toute entière et de valider ou infirmer des hypothèses à priori formulées après une phase exploratoire.

21Il existe plusieurs autres logiciels d'analyse statistique tels que SAS( Statistical Analysis System), EVIEWS, MINITAB...

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· Les noms des variables doivent être sur la première ligne (ligne 1) et ils ne doivent pas excéder huit caractères;

· L'utilisation de certains caractères est proscrite (%, $, /, ;&)

· Il ne doit pas y avoir d'espace entre les caractères;

· Les données chiffrées ne doivent pas avoir de séparateur de milliers;

· Les données doivent débuter à la deuxième ligne du chiffrier (ligne2).

Le travail se fait sur deux feuilles : la feuille « Affichage des données» (data view) qui permet de saisir les différentes données en fonction des variables, et la feuille « Affichage des variables » (variable view) qui elle, permet de définir le contenu des différentes variables du questionnaire, dont la saisie se fait horizontalement.

+ Le tableur EXCEL

Apres le dépouillement, et l'élaboration de la matrice des données, elles ont été saisies dans Excel, afin de les exporter vers SPSS. Cette importation des données de EXCEL à partir de SPSS se fait en utilisant le fichier d'extension EXCEL (*.xls) dans la liste déroulante du type de fichier (Files of type) de SPSS.

La performance est une notion très complexe, elle regroupe autant de dimensions que de parties prenantes dans l'entreprise, ainsi, on peut aborder celles relatives aux finances, au volet social, technique, à la satisfaction clients, ou encore à l'environnement&Si il est admis que l'hôpital a une obligation de moyens et non de résultats, il n'en demeure pas moins qu'il doit utiliser avec efficacité et efficience les moyens qui lui sont alloués, et ceci est encore plus exigible dans le contexte africain, où la rareté des ressources techniques et financières n'est plus à démontrer. Le contrôle de gestion est une fonction indispensable dans un environnement tel que celui de l'hôpital, il permet non seulement de garantir l'optimisation de ses ressources matérielles, mais aussi la fédération des ressources humaines en son sein pour accomplir les missions qui sont les siennes. Notre enquête qui a porté sur un échantillon assez représentatif des grands hôpitaux publics du Cameroun s'est déroulée avec une réussite plus ou moins importante, l'analyse des données recueillies sur le terrain s'est faite à l'aide de plusieurs instruments statistiques, et nous avons effectué plusieurs tests pour vérifier les hypothèses, le chapitre suivant sera consacré aux résultats de notre recherche.

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CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'INFLUENCE DU CONTROLE DE
GESTION SUR LA PERFORMANCE DES HOPITAUX PUBLICS AU

Ce dernier chapitre de notre recherche a pour but de présenter dans son ensemble les résultats de l'enquête empirique effectuée. Ceci se fera en deux parties : la première, va consister à présenter les résultats obtenus après le traitement des données (section 1), la deuxième traitera de certains tests d'hypothèses pour mettre en évidence ou non l'influence du contrôle de gestion dans la performance globale des hôpitaux publics au Cameroun (section 2).

SECTION 1. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE

La description des résultats empiriques portera d'une part sur la gouvernance en général et le système de contrôle des hôpitaux publics au Cameroun, et d'autre part sur la performance de ces derniers.

1.1.ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA GOUVERNANCE ET DU SYSTEME DE CONTROLE

La dernière reforme hospitalière recommande à l'hôpital une gestion plus managériale qu'administrative, ceci nécessite une refonte du système managérial et une mise en place de processus de contrôle plus performants. Les différentes variables qui feront l'objet de l'analyse descriptive sont de type nominal, ainsi, leur analyse se résume à très peu de choses, la description numérique est strictement cantonnée à la détermination de la modalité modale, et la description graphique se réduit à la représentation d'un diagramme différentiel. Dans cette partie, nous privilégierons la description graphique.

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1.1.1. LA GOUVERNANCE DANS LES HOPITAUX PUBLICS

Pour mesurer l'existence et même la performance du système de gouvernance des hôpitaux publics au Cameroun nous nous sommes concentrés sur quelques éléments indispensables, dont cette partie fera l'objet.

1.1.1.1 Organisation générale et existence des structures a. Existence d'un sommet stratégique

Quatre variables ont permis d'analyser l'existence ou non d'une vision stratégique dans l'hôpital public au Cameroun à savoir:

Tableau 4.1 : présentation des variables stratégiques

Nom de la variable

Code de la variable

Autonomie de gestion

V1

Conseil médical d'établissement

V2

Conseil d'administration

V3

Projet d'établissement

V4

 

Source : auteur

L'analyse de l'existence d'une vision stratégique se fera à travers le tableau de distribution suivant:

Tableau 4.2 : tableau de distribution des variables stratégiques

Codes
variables

Effectifs

Fréquences (%)

 

Non

Oui

Non

V1

10

0

100

0

V2

9

1

90

10

V3

8

2

80

20

V4

4

6

40

60

 

Source : auteur

De ce tableau, résulte l'histogramme suivant:

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

Graphique 4.1 : état de l'existence du sommet stratégique dans les hôpitaux publics

120 100 80 60 40 20 0

 
 
 
 

Fréquence (%) Oui Fréquence (%) Non

 

V1 V2 V3 V4

L'analyse de ce graphique montre à première vue, un taux élevé de l'existence et de la pratique des structures stratégiques de l'Hôpital, particulièrement l'autonomie de gestion dont dispose la totalité des hôpitaux de l'échantillon. Néanmoins, il est à noter que cette autonomie de gestion est plus perceptible dans les hôpitaux de première catégorie, ceux de deuxième et troisième catégorie ne disposant que d'une autonomie de gestion des affaires courantes, les grandes décisions étant prises par le ministère. Nous remarquons que 90% des hôpitaux disposent d'un conseil d'établissement et 80% d'un conseil d'administration, ces taux sont assez importants et témoignent de l'existence d'un sommet et d'une vision stratégique au sein des hôpitaux publics au Cameroun. Toutefois, le projet d'établissement qui est un élément très important dans la construction de la vision de développement à moyen et à long terme de tout hôpital, n'existe que dans 40% des hôpitaux de l'échantillon, de plus au cours de nos enquêtes, nous nous sommes rendus compte que même lorsqu'il existe, il est très peu consulté.

b. Existence d'une organisation formalisée

Nous allons dans cette partie, mesurer l'existence de processus dans les hôpitaux publics au Cameroun, pour cela, nous allons examiner quelques éléments qui figurent dans le tableau suivant:

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Tableau 4.3 : présentation des variables d'organisation

Nom de la variable

Code de la variable

Manuel de procédures

V6

Organigramme détaillé

V7

Formalisation des postes

V8

Règlement intérieur

V9

Services existants

V11

 

Source : auteur

Le tableau de distribution est le suivant:

Tableau 4.4 : tableau de distribution des variables d'organisation

Codes variables

Effectifs

Fréquences (%)

 

Non

Oui

Non

V5

3

7

30

70

V6

7

3

70

30

V7

9

1

90

10

V8

4

6

40

60

V9

10

0

100

0

 

Source : auteur

Le graphique correspondant est le suivant:

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 109

Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

120 100 80 60 40 20 0

 
 
 
 

Fréquence (%) Oui
Fréquence (%) Non

 

V5 V6 V7 V8 V9

Graphique 4.2 : existence d'une organisation formalisée dans les hôpitaux publics

La question de l'existence d'une organisation formalisée au sein des hôpitaux publics au Cameroun semble connaitre des résultats plus mitigés. En effet, seul 30% des hôpitaux de l'échantillon déclarent une DSF, or cette déclaration montre non seulement l'évolution des grandes masses financières de l'entreprise, et par ricochet, implique une meilleure gestion financière, mais aussi l'évolution des statistiques de celle-ci. Le manuel de procédure existe dans 70% des hôpitaux de l'échantillon, les autres 30% contenant deux hôpitaux de troisième catégorie et un hôpital de première catégorie. 90% des hôpitaux de l'échantillon ont un organigramme détaillé, mais 60% ne contiennent pas de manuel de formalisation des postes, or ce manuel qui décrit pour chaque poste de l'organisation ses missions et les attentes de l'organisation vis-à-vis de son occupant est essentiel pour le management de l'hôpital au Cameroun. Enfin 100% des hôpitaux de l'échantillon ont un règlement intérieur, mais lors de nos enquêtes, à la question de savoir la disponibilité de ce règlement dans chaque service de l'hôpital, tous nos interlocuteurs ont répondu par la négative, ce qui est regrettable car l'efficacité de l'utilisation d'un règlement intérieur passe par sa disponibilité et sa connaissance par le personnel d'une organisation.

La question des services existants n'étant pas dichotomique, elle est traitée séparément des autres, aussi, l'histogramme qui en ressort est le suivant:

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

120 100 80 60 40 20 0

 
 
 
 

Non Oui

 

SC SAF SCG SRH ST

Graphique 4.3 : illustration de l'existence des services

Au regard de cet histogramme, on constate que le service administratif et financier et le service technique existent dans la totalité des hôpitaux de l'échantillon, le service comptable qui est essentiel dans toute organisation qui produit de la valeur existe dans 90% des hôpitaux de l'échantillon. Malgré le fait que le service de ressources humaines obtient un taux d'existence de 90%, il faut noter qu'en réalité, il est matérialisé par un « service du personnel » dont les limites au regard de la grande masse d'employés dans les hôpitaux sont évidentes. Le service de contrôle de gestion quant à lui n'existe que dans 30% des hôpitaux de l'échantillon, il y occupe une position en staff à la direction générale desdits hôpitaux.

1.1.1.2. La gestion des actifs

a. La gestion des ressources matérielles et financières

La gestion des ressources matérielles et financières se décrit à travers les variables suivantes :

Tableau 4.5 : présentation des variables de ressources matérielles et financières

Nom de la variable

Code de la variable

Unité des biens durables

V35

Plan équipements

V36

Compta OHADA

V37

 

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Plan hospitalier

V38

Facturation informatisée

V39

 

Source : auteur

Les deux premières variables concernent la gestion des bien matériels, et les suivantes, l'assurance d'une bonne gestion des ressources financières, le tableau de distribution qui en résulte est le suivant:

Tableau 4.6 : tableau de distribution des variables de ressources matérielles et

financières

Codes variables

Effectifs

Fréquences (%)

 

Non

Oui

Non

V35

4

6

40

60

V36

5

5

50

50

V37

5

5

50

50

V38

2

8

20

80

V39

7

3

70

30

 

Source : auteur

Tout comme les variables précédentes, l'analyse de celle-ci se fera à l'aide d'un histogramme:

90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

 
 
 
 

Fréquence (%) Oui
Fréquence (%) Non

 

V35 V36 V37 V38 V39

Graphique 4.4 : illustration de la gestion des ressources matérielles et financières

Rédigé et Soutenu Publiquement par: MOUTO NSIA Charlotte Page 112

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L'existence d'une unité de maintenance des biens hospitaliers durables n'est effective qu'à 40% et le plan de développement des équipements n'existe que dans 50% des hôpitaux de l'échantillon. Or ces deux éléments font partie des exigences de la dernière réforme hospitalière et sont indispensables pour le meilleur suivi des biens matériels de l'Hôpital, car celui-ci doit toujours être techniquement et technologiquement pertinent pour l'administration des soins aux patients. Concernant la protection des ressources financières, on remarque que seul 50% des hôpitaux utilisent la comptabilité selon le système OHADA, et 20% utilisent le plan comptable hospitalier, ce qui est inquiétant par rapport à la nécessité de sauvegarde de ces ressources qui sont très importantes dans les hôpitaux Camerounais. Malgré le fait que 70% des hôpitaux utilisent un système de facturation informatisé, il faut s'inquiéter de la bonne utilisation des ressources qui en ressortent au regard de l'absence de respect des procédures comptables et financières en vigueur sous prétexte du caractère non lucratif de la mission des hôpitaux publics.

b. La gestion des ressources humaines

L'analyse de la gestion des ressources humaines a pour but de décrire l'existence de certains éléments de gestion des ressources humaines indispensables pour une meilleure performance des Hommes dans l'hôpital. Les variables concernées sont les suivantes:

Tableau 4.7 : présentation des variables de ressources humaines

Nom de la variable

Code de la variable

Protection risques

V41

Formation continue

V42

Evaluation personnel

V43

 

Source : auteur

L'analyse des résultats de l'enquête permet de construire le tableau de distribution suivant:

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Tableau 4.8 : tableau de distribution des variables de ressources humaines

Codes variables

Effectifs

Fréquences (%)

 

Non

Oui

Non

V41

7

3

70

30

V42

10

0

100

0

V43

5

5

50

50

 

Source : auteur

De ce tableau de distribution, ressort le graphique suivant: Graphique 4.5 : illustration de la gestion des ressources humaines

120 100 80 60 40 20 0

 
 
 
 

Fréquence (%) Oui Fréquence (%) Non

 

V41 V42 V43

Ce graphique montre que 70% des hôpitaux de l'échantillon ont un système de protection contre les risques professionnels, remarquons que les 30% qui n'en possèdent pas, sont des hôpitaux régionaux. La totalité des hôpitaux semblent posséder un système de formation continue mais son effectivité ne peut être démontrée, 50% des hôpitaux ont un système d'évaluation du personnel, toutefois, son impact est très peu perceptible sur la gestion des carrières, il n'aboutit pas très souvent à un reclassement des employés, et très rarement à des sanctions.

De manière globale, à travers un système de moyenne simple, on remarque que l'existence des éléments d'organisation générale et des structures de gouvernance est sensiblement effective à 83%, ce qui est très positif contrairement à certaines organisations étatiques. Quant

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à la gestion des actifs, l'application des processus nécessitant leur sécurité n'est fait qu'à 45%, ce pourcentage est insuffisant au vu de l'importance pour l'hôpital de garantir une bonne gestion de ses ressources matérielles (à travers ses équipements et infrastructures) qui sont la colonne vertébrale de l'administration des soins.

1.1.2. LE SYSTEME DE CONTROLE DE GESTION

Nous avons étudié le système de contrôle de gestion à travers trois de ses activités, le programme budgétaire, le calcul des coûts, et les tableaux de bord.

1.1.2.1. Le programme budgétaire a. Le processus budgétaire

L'étude du processus budgétaire consiste à décrire la manière dont les hôpitaux utilisent cet instrument qu'est le budget dans leur gestion. Les variables retenues pour cette description sont les suivantes :

Tableau 4.9 : présentation des variables du processus budgétaires

Nom de la variable

Code de la variable

Système budgétaire

V16

Budget par service

V17

Procédure d'élaboration des budgets

V18

Types budgets

V19

 

Source: auteur

Dans un premier temps, nous avons analysé l'existence des budgets et leur processus ce qui donne le tableau de distribution suivant:

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

Tableau 4.10 : tableau de distribution des variables du processus budgétaires

Codes
Variables

Effectifs

Fréquences (%)

 

Non

Oui

Non

V16

10

0

100

0

V17

9

1

90

10

V18

5

5

50

50

 

Source : auteur

Le graphique correspondant est le suivant:

120

100

80

20

0

V16 V17 V18

Fréquence (%) Non Fréquence (%) Oui

60

40

Graphique 4.6 : description du processus budgétaire

On constate que tous les hôpitaux de l'échantillon possèdent un système budgétaire, et 90% d'entre eux élaborent un budget pour chacun des services, toutefois, le système d'élaboration de ces budgets est à revoir, car la moitié des hôpitaux utilisent un système d'élaboration descendant, c'est-à-dire de la direction générale vers les services. Ce système, assez centralisateur, a plusieurs limites, car il ne prend pas en compte les besoins réels des unités de soins et n'impliquent donc pas le personnel dans le processus d'élaboration. Or moins le personnel se sent impliqué, moins il est motivé à se surpasser pour la performance de l'hôpital. De plus, lorsque les exigences matérielles des unités de soins ne sont pas prises en comptent, ces dernières ne peuvent pas accomplir leur mission par manque de moyens.

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Il existe plusieurs types de budgets nécessaires à la bonne utilisation des ressources en entreprise, tous ne sont pas toujours utilisés, qu'en est-il des hôpitaux?

Graphique 4.7 : budgets existants

120 100 80 60 40 20

0

 
 
 
 

Fréquence (%) Non Fréquence (%) Oui

 

BR BD BT BI AU

Ce graphique montre que les hôpitaux ont une bonne connaissance des types de budgets utilisables dans une organisation car tous utilisent trois principaux types de budgets à savoir le budget de recettes, celui des dépenses et celui des investissements. Toutefois le budget de trésorerie n'est utilisé que dans 50% de ces hôpitaux, or il est nécessaire à la bonne gestion des ressources financières de l'hôpital en permettant une certaine coordination entre tous les autres budgets. Ces hôpitaux n'utilisent pas d'autres types de budgets, ce qui n'est pas forcement condamnable. Etant démontré que le processus budgétaire est assez bon dans les hôpitaux de l'échantillon, nous allons examiner son exécution réelle.

b. L'exécution budgétaire

Ici, nous avons recherché d'un coté, la périodicité du contrôle budgétaire dans les hôpitaux publics, et de l'autre, ce qui en résulte, à savoir l'exécution du budget.

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+ Le contrôle périodique

Tableau 4.11 : présentation des variables du contrôle périodique

Nom de la variable

Code de la variable

Fréquence contrôle encaissements

V21

Fréquence contrôle décaissement

V23

Périodicité contrôle budgétaire

V27

 

Source : auteur

Le tableau de distribution en fréquences est le suivant:

Tableau 4.12 : tableau de distribution des variables du contrôle périodique

Codes variables

Fréquences (%)

 

Mens

Trims

Semes

Annuel

V21

10

50

10

30

0

V23

20

30

20

20

10

V27

20

20

30

20

10

 

Source : auteur

Pour étudier ce tableau, nous avons construit trois graphiques correspondant à chacune des variables :

Fréquence contrôle encaissements (V21)

 

Hebdo (10%) Mens (50%) Trims (10%) Semes (30%) Annuel (0%)

 

Graphique 4.8 : fréquence contrôle encaissements

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Fréquence contrôle décaissements (V23)

 

Hebdo (20%) Mens (30%) Trims (20%) Semes (20%) Annuel (10%)

 

Graphique 4.9 : fréquence contrôle décaissements

Graphique 4.10 : périodicité contrôle budgétaire

Périodicité contrôle budgétaire (V27)

 

Hebdo (20%) Mens (20%) Trims (30%) Semes (20%) Annuel (10%)

 

Nous remarquons à la vue de ces graphiques que la moitié des hôpitaux de l'échantillon effectue un contrôle mensuel des encaissements, et 30% contrôlent semestriellement,, seuls 10% ont un contrôle hebdomadaire. L'hôpital est un lieu où les flux d'encaissement sont très importants et cela à des fréquences très rapprochées. Un seul hôpital effectue un contrôle hebdomadaire, ce qui est très insuffisant pour assurer la sécurité des fonds.

Du coté des décaissements, la série est très étalée, 30% des hôpitaux effectuent le contrôle mensuellement, 20% de façon trimestrielle et semestrielle. La gestion des décaissements est encore plus sensible que celle des encaissements, effectuer un contrôle mensuel est très

Rédigé et Soutenu Publiquement par: MOUTO NSIA Charlotte Page 119

Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

insuffisant, alors qu'il soit fait trimestriellement ou annuellement est dangereux pour la gestion de l'organisation.

Il n'est pas aisé de commenter la périodicité du contrôle budgétaire dans les hôpitaux publics, mais nous constatons que seuls 20% des hôpitaux l'effectuent de manière hebdomadaire, ce qui est la période adaptée à la spécificité de l'organisation hospitalière.

+ L'exécution budgétaire

Tableau 4.13 : présentation des variables de l'exécution budgétaire

Nom de la variable

Code de la variable

Taux d'exécution global

V24

Taux d'exécution recettes propres

V25

Taux d'exécution dépenses fonctionnement

V26

 

Source : auteur

Le tableau de distribution en terme de fréquences est le suivant:

Tableau 4.14 : tableau de distribution des variables de l'exécution budgétaire

Codes variables

Effectifs

 

40%

60%

80%

100%

V24

0

1

4

4

1

V25

0

0

3

4

3

V26

0

0

2

4

4

 

Source : auteur

Ce qui nous a permis de construire les graphiques suivant:

Taux d'exécution recettes propres (V25)

20% 40% 60% 80% 100%

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Graphique 4.11 : taux d'exécution budgétaire

Taux d'execution global (V24)

20% 40% 60% 80% 100%

Graphique 4.12 : taux d'exécution recettes propres

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Graphique 4.13 : taux d'exécution dépenses de fonctionnement

Taux d'exécution dépenses de fonctionnement (V26)

20% 40% 60% 80% 100%

Ces trois graphiques sont très révélateurs du taux d'exécution des budgets au sein des hôpitaux, en effet, de manière globale, 80% des hôpitaux de l'échantillon ont un taux global d'exécution du budget compris entre 60% et 80%. Les recettes propres aussi ont des taux plus ou moins élevés car 3 hôpitaux ont un taux d'exécution du budget en recettes propres de 100% , 4 ont un taux de 80%, et 3 autres en ont un de 60%. Enfin, 4 hôpitaux exécutent leur budget de dépenses à 100%, 4 autres l'exécutent à 80% et les 2 restants l'exécutent à 60%. Globalement, on remarque que 40% des hôpitaux ont un taux moyen d'exécution de 80%, et 30% un taux de 60%, et environ 20% un taux d'exécution de 100% . Toutefois, le fait que jusqu'à 50% des hôpitaux aient un taux d'exécution compris entre 40% et 60% et seuls 40% un taux d'exécution de 80% semble très insuffisant.

1.1.2.2. Le calcul des coûts et les tableaux de bord a. Le calcul des coûts

Concernant le calcul des coûts, nous avons examiné deux éléments, l'existence d'un service de comptabilité analytique et la fréquence de calcul des coûts.

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 122

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Tableau 4.15 : présentation des variables de coûts

Nom de la variable

Code de la variable

Comptabilité analytique

V28

Calcul des coûts

V29

 

Source : auteur

D'où les tableaux de distribution et graphiques suivants: Tableau 4.16 : tableau de distribution de V28

Codes variables

Effectifs

Fréquences (%)

 

Non

Oui

Non

V28

2

8

20

80

 

Source : auteur

Comptabilité analytique (V28)

Oui (20%) Non (80%)

Graphique 4.14 : existence de la comptabilité analytique

Tableau 4.17 : tableau de distributionV29

Codes variables

Fréquences (%)

 

Parfois

Souvent

Régulièrement

V29

40

30

10

20

 

Source : auteur

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 123

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Graphique 4.15 : périodicité du calcul des coûts

Calcul des coûts (V29)

Jamais (40%) Parfois (30%) Souvent (10%) Régulièrement (20%)

On remarque aisément que 80% des hôpitaux ne possèdent pas d'unité de comptabilité analytique, dès lors, comment peuvent t-ils connaitre et maîtriser les coûts de gestion, de production et même les simples coûts d'achats des produits vendus aux patients? De plus jusqu'à 40% de ces hôpitaux admettent ne jamais calculer de coûts, ceci signifie que les prix des prestations proposées aux patients ne font pas l'objet d'une étude approfondie. Dans la pratique, les prix sont fixés par le ministère de la santé publique, qui comble en quelques sortes les déficits créés par des produits ou des prestations dont le coût est énorme, à travers les subventions et autres donations, mais sur le terrain, ces prix se retrouvent doublés ou parfois triplés.

b. Les tableaux de bord

Ici, nous étudierons l'utilisation des indicateurs de mesure de l'activité médicale, et administrative.

Tableau 4.18 : présentation des variables de tableaux de bord

Nom de la variable

Code de la variable

Utilisation indicateurs activité médicale

V31

Utilisation indicateurs activité administrative

V33

 

Source : auteur

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Le tableau de distribution est le suivant:

Tableau 4.19 : tableau de distribution des variables de tableaux de bord

Codes
variables

Effectifs

Fréquences

 

Non

Oui

Non

V31

7

3

70

30

V33

2

8

20

80

 

Source : auteur

D'où le graphique suivant:

Graphique 4.16 : existence des tableaux de bord

90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

 
 
 
 

Fréquences Oui
Fréquences Non

 

V31 V33

A travers ce graphique, nous observons que 70% des hôpitaux utilisent des indicateurs de mesure de l'activité médicale, autrement dit, des tableaux de bord médicaux, ce qui est déjà très positif, car cela démontre la prise de conscience des hôpitaux de l'importance de la mesure de l'activité des plateaux techniques. Contrairement à ce bon ratio, seuls 20% des hôpitaux utilisent les indicateurs de mesure de l'activité administrative, qui est le support de la gestion de l'hôpital. Ce ratio est très faible au vu de l'importance de l'utilisation d'éléments de mesure de l'activité administrative au sein d'une organisation.

Concernant les indicateurs de mesure de l'activité médicale utilisés, leur nature diverge, toutefois il en existe quelques uns dont l'utilisation est nécessaire à la mesure de la

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performance technique des unités de soins. Nous allons déterminer leur utilisation par les hôpitaux.

Le tableau de distribution en effectifs est le suivant:

Tableau 4.20 : tableau de distribution des indicateurs de performance utilisés

 

CSa

HOSPa

TxT

ICHa

Txlits

Oui

7

5

1

2

6

Non

3

5

9

8

4

 

Source : auteur

Le graphique correspondant est le suivant:

Graphique 4.17 : utilisation des indicateurs médicaux

4

9

8

0

7

6

5

3

2

1

CSa HOSPa TxT ICHa Txlits

Oui Non

Le nombre de consultations (CSa) et le taux d'occupation des lits (Txlits) sont les deux ratios les plus utilisés avec respectivement 70% et 60% d'utilisation. Le nombre annuel d'hospitalisations (HOSPa) est utilisé dans 50% des hôpitaux, l'hospitalisation étant la deuxième plus importante activité de l'hôpital après les consultations, l'analyse de son évolution et la recherche des mesures de son amélioration doivent être effectuées de manière fréquente pour améliorer la performance des plateaux techniques et du taux d'hébergement. Le taux de transformation (TxT) qui mesure le degré de transformation des consultations en hospitalisations, en examens de laboratoires, ou en interventions chirurgicales et permet d'inciter le personnel, en particulier les médecins, à être plus performants dans leur travail

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n'est utilisé ici que dans 20% des hôpitaux, ce taux est le même pour la mesure du nombre annuel d'interventions chirurgicales (ICHa).

Rendus à la fin de cette première série d'analyses, nous remarquons que, concernant l'existence des structures et processus de gouvernance, les hôpitaux publics ont un taux d'existence et de pratique assez sérieux, supérieur à 80% dans l'ensemble, mais pour ce qui est de la gestion des ressources matérielles, financières et humaines, les résultats sont assez décevants car que ce soit l'évaluation du personnel, la gestion des ressources financières ou encore la planification, les taux de pratique sont très bas (entre 40 et 50%). Le système de contrôle de gestion quant à lui, bien qu'il soit encore à ses débuts en terme d'utilisation dans les hôpitaux est assez présent surtout en ce qui concerne les budgets, même si le fait que ce soit à travers le système budgétaire que les hôpitaux reçoivent leurs principales subventions peut expliquer cela. L'analyse des coûts est presque inexistante, et l'utilisation des tableaux de bord n'est pas approfondie.

1.2. ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA PERFORMANCE DANS LES

HOPITAUX PUBLICS

L'analyse descriptive de la performance des hôpitaux se fera à travers les trois dimensions étudiées précédemment : la dimension technique, financière et humaine.

1.2.1. LA PERFORMANCE TECHNIQUE

Nous allons effectuer cette analyse par le biais de quelques indicateurs de la performance hospitalière, elle se concentrera autour de l'activité principale de l'hôpital qui est l'administration des soins.

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 127

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1.2.1.1. L'analyse de l'activité de consultation et hospitalisation a. L'activité des consultations

L'activité de consultation est la plus importante de l'hôpital, c'est la porte d'entrée de l'hôpital pour un patient et elle génère le plus de rentrées en terme de personnes et d'argent. Nous allons étudier cette activité d'une part en étudiant l'évolution du nombre de consultations par hôpital sur une période, et d'autre part en montrant l'évolution du nombre moyen de consultations par an pour l'ensemble de l'échantillon sur cette même période.

Le tableau suivant montre la répartition du nombre de consultations annuel par hôpital: Tableau 4.21 : le nombre annuel de consultations par hôpital

Hôpitaux

2007

2008

2009

HGY

40000

40000

40000

HGD

42000

42500

42500

HCY

46786

47876

48278

CHUY

53000

56875

58610

HLQD

97530

118098

70429

HGOPY

34886

39777

36410

CHE

53754

57876

58590

HRB

31649

30800

30947

HRL

17143

17361

16133

HRE

20400

18970

25000

Moyenne

43714,8

47013,3

42689,7

 

Source : auteur

L'analyse du nombre de consultations par hôpital se fera à travers le graphique suivant:

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 128

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Graphique 4.18 : Courbe d'évolution consultations

140000

120000

100000

40000

80000

60000

20000

0

2007

2008

2009

Ce graphique montre que pour les quatre premiers hôpitaux, l'évolution est sensiblement la même, en terme de nombre de consultations et ce tout au long de la période. L'hôpital Laquintinie de Douala est celui qui enregistre le plus grand nombre de consultations annuel, cet hôpital a une très grande capacité d'accueil, et est très fréquenté, notamment à cause de ses tarifs assez accessibles. Les trois hôpitaux régionaux ont les plus bas nombre de consultations annuel, et pour chacun d'eux, il n'y a pas de réelle évolution sur la période.

Dans l'ensemble, 2008 est l'année qui a connu le plus grand nombre de consultations, toutefois, il n'y a pas de réelle évolution dans un sens comme dans l'autre sur cette période, hormis l'hôpital Laquintinie dont la variation est visible, les autres hôpitaux sont très stables en terme de nombre de consultations.

L'évolution du nombre moyen de consultation pour l'ensemble de l'échantillon est visible sur le graphique suivant:

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 129

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moyenne de l'échantillon

2007 2008 2009

moyenne de l'échantillon

Evolution consultations sur trois ans

53000

52000

51000

50000

49000

48000

47000

46000

Graphique 4.19 : évolution de la moyenne de l'échantillon des consultations

Nous remarquons que dans l'ensemble, le nombre de consultations a connu une réelle évolution entre les années 2007 et 2008, alors qu' une forte baisse apparaît pour l'année 2009. De manière générale la moyenne de l'échantillon est assez basse car elle ne va pas au-delà des 53000 consultations par an, ce qui est négligeable pour les plus grands hôpitaux du Pays.

Cette analyse est quelque peu biaisée car elle ne tient pas compte de la taille de l'hôpital et de sa capacité en terme de personnel, nous y remédierons à travers une analyse de la performance humaine dans la partie suivante.

b. L'activité d'hospitalisation

La mesure de l'activité d'hospitalisation se fera d'une part, par l'analyse du nombre annuel d'hospitalisations des hôpitaux de l'échantillon, et d'autre part, par celle du taux d'occupation des lits et de la durée moyenne de séjour.

+ L'évolution du nombre d'hospitalisations annuel de l'échantillon.

Le graphique suivant montre l'évolution de la moyenne de l'échantillon sur une période de trois ans.

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Graphique 4.20 : évolution de la moyenne de l'échantillon des hospitalisations

10000 9500 9000 8500 8000 7500

 

Moyenne de l'échantillon

 
 

Moyenne de
l'échantillon

 
 
 
 
 

7000

 
 
 
 

2007 2008 2009

Evolution hospitalisations sur trois ans

 
 
 
 
 
 

Tout comme pour les consultations, l'année 2008 est celle qui a connu le plus d'hospitalisations de manière générale, les deux principaux hôpitaux qui apportent le plus d'hospitalisations, sont comme précédemment, l'hôpital Laquintinie de Douala, et l'hôpital Central de Yaoundé. Les hôpitaux généraux, par contre ont des nombres d'hospitalisation assez peu élevées. Les hôpitaux régionaux quant à eux, ont des nombres d'hospitalisations compris entre 4000 et 6000 par an, ce qui est très élevé, par rapport à leur capacité d'accueil, l'analyse du taux d'occupation des lits permettra de mieux nous renseigner sur la performance en terme d'hospitalisation.

+ L'analyse du taux d'occupation des lits

Le taux d'occupation des lits est un indicateur essentiel de la mesure de la performance hospitalière, en effet, il permet d'évaluer le niveau d'activité de tous les services de l'hôpital, et en particulier celui des hospitalisations. Ce taux s'obtient par la formule suivante :

Taux d'occupation lits = [(Nombre journées d'hospitalisation*100) / (Nombre de lits opérationnels*365 jrs)]

L'analyse du taux d'occupation moyen des lits de l'échantillon est le suivant:

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Tableau 4.22 : Le taux d'occupation des lits de l'échantillon

Hôp

HGY

HGD

HCY

CHUY

HLQD

HGOPY

CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

T
ocp

31,4

89,6

44,2

75,2

62,3

38,4

38,3

46,1

33,9

29,4

48,88

 

Source : auteur

Le graphique est le suivant:

Graphique 4.21 : distribution du taux d'occupation des lits

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

0

 
 
 
 

HGY

HGD

HCY CHUY HLQD HGOPY CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

 

Il devrait être supérieur ou égal à 85% tout au long de l'année pour traduire le bon fonctionnement de la chaîne de soins de l'hôpital.

Le taux moyen d'occupation des lits de l'échantillon de 48,88%, est très bas au vu de la nécessité sans cesse croissante des populations du pays de bénéficier de soins médicaux. L'hôpital Général de Douala enregistre le plus grand taux d'occupation des lits, contrairement à l'hôpital Général de Yaoundé dont le taux est anormalement bas pour l'année considérée. Ceci peut s'expliquer par l'ouverture de l'hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé qui depuis quelques années draine un nombre assez important de malades, dont quelques uns viennent de l'hôpital général de Yaoundé. On observe également 70% des hôpitaux ayant un taux d'occupation des lits inférieur à 50%, ceci résulte parfois du fait que les frais élevés qu'implique une hospitalisation sont inaccessibles par le commun des Camerounais qui préfèrent une ordonnance à une hospitalisation.

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+ L'analyse de la durée moyenne de séjour

La durée moyenne de séjour permet de connaitre le nombre de jours moyen d'une hospitalisation sur une période donnée. Evidemment, l'hôpital gagne à avoir une durée de jours moyenne très basse pour éviter d'éventuels impayés, ou une surpopulation de l'hôpital. Elle s'obtient par la formule suivante:

DMS= Nombre de journées d'hospitalisation / Nombre d'hospitalisations Le tableau qui rend compte de la durée moyenne de séjour est le suivant: Tableau 4.23 : La durée moyenne de séjour de l'échantillon

Hôp

HGY

HGD

HCY

CHUY

HLQD

HGOPY

CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

DMS

4,2

7,2

5,1

4,3

6,8

4,1

4,2

2,3

5,3

4,8

4,82

 

Source : auteur

Le graphique correspondant est le suivant:

Graphique 4.22 : distribution de la DMS par hôpital

8 7 6 5 4 3 2 1 0

 
 
 
 

HGY

HGD

HCY CHUY HLQD HGOPY CHE

HRB

HRL

HRE Moyenne

 

La durée moyenne de séjour de l'échantillon est de 4,82 jours, par contre des hôpitaux comme l'HGD ou encore HLQD ont des durées assez longues de 6 à7 jours, or plus la DMS est longue plus l'hôpital s'expose aux impayés venant des patients peu nantis qui constituent la frange la plus nombreuse de la clientèle hospitalière.

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1.2.1.2 . Les interventions chirurgicales et les autres indicateurs techniques

a. Les interventions chirurgicales

Nous allons analyser le taux d'activité des salles d'opérations, ainsi que celui de leur occupation.

+ Le taux d'activité des salles d'opérations

Ce taux d'activité mesure le pourcentage de salles d'opérations fonctionnelles par rapport au nombre total de salles d'opérations existantes, le tableau est le suivant:

Tableau 4.24 : Le taux d'activité des salles d'opérations de l'échantillon

Hôp

HGY

HGD

HCY

CHUY

HLQD

HGOPY

CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

Tact

42,8

37,5

70

75

16,6

100

100

100

50

100

69,19

 

Source : auteur

Le taux moyen d'activité des salles d'opérations de 69,19% est positif dans l'ensemble, mais, seuls cinq hôpitaux ont un taux supérieur à 75%, les autres taux étant très inquiétants, à l'instar de celui de l'HLQD dans lequel 1seule salle d'opération sur les six existantes est opérationnelle, ou encore l'HGD qui lui a un taux d'activité de 37,5% malgré son statut de plus grand hôpital de la ville de Douala en terme de qualité des soins.

+ Le nombre annuel d'interventions chirurgicales

Ce nombre varie selon les hôpitaux et est visible sur le tableau suivant:

Tableau 4.25 : Le nombre annuel d'interventions chirurgicales de l'échantillon

Hôp

HGY

HGD

HCY

CHUY

HLQD

HGOPY

CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

N.int

1500

1200

1482

823

3481

2633

1927

939

492

350

1482,7

 

Source: auteur

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Le nombre moyen d'interventions chirurgicales de l'année est de 1482,7 ce chiffre est très faible pour un échantillon des dix plus grands hôpitaux du pays. Ceci peut être dû à plusieurs paramètres, dont le coût élevé des soins chirurgicaux, le manque de chirurgiens spécialistes dans les hôpitaux, ou encore un taux d'échec élevé qui limite le nombre de candidatures à une intervention chirurgicale.

Nous allons examiner d'autres indicateurs techniques: b. Les autres indicateurs techniques

Pour compléter notre analyse technique, nous allons déterminer le délais moyen d'attente pour être reçu par un médecin, et la satisfaction des clients en ce qui concerne certains éléments.

+ Le délai moyen d'attente

Nous avons recueilli le délai moyen de réception du patient par le médecin lors de la consultation, pour l'ensemble des hôpitaux de l'échantillon dans le tableau qui suit réparti en minutes:

Tableau 4.26 : Le délai moyen d'attente de l'échantillon

Le délai moyen d'attente de l'échantillon

Hôp

HGY

HGD

HCY

CHUY

HLQD

HGOPY

CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

DMA

90

90

60

180

120

120

120

60

90

60

99

 

Source: auteur

La plupart des hôpitaux ont un délai d'attente supérieur ou égal à 60mn, le délai moyen est de 99mn pour l'ensemble de l'échantillon, soit 1h39 mn d'attente en moyenne pour être reçu en médecine de jour. Ce taux est assez élevé, et le plus souvent, certains usagers préfèrent aller à l'hôpital dans la nuit, pour passer par les urgences, relativement plus rapides en terme de réception même pour des pathologies peu graves, d'autres, vont en consultation dans les cliniques privées, pour être reçus plus rapidement, ce qui crée un manque à gagner pour les hôpitaux publics.

+ La satisfaction des clients

L'hôpital comme toute organisation qui offre des services, se doit de veiller à la satisfaction de ses clients, ici, ce sont les patients, aussi, avons-nous mené une petite enquête

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d'opinion auprès de quelques patients des hôpitaux de l'échantillon, le tableau qui suit en donne les éléments:

Tableau 4.27 : présentation des variables de satisfaction client

Nom de la variable

Code de la variable

Accueil usagers

V69

Consultation usagers

V70

Prise en charge usagers

V71

Urgences

V72

Propreté

V73

 

Source: auteur

Le tableau correspondant est le suivant en terme de fréquence:

Tableau 4.28 : tableau de la satisfaction clients en fréquences

Codes
variables

Mauvais

Passable

Assez-Bien

Bien

Très-Bien

V69

0

0

30

70

0

V70

0

20

40

40

0

V71

20

50

30

0

0

V72

10

60

30

0

0

V73

10

10

60

20

0

 

Source: auteur

Sur un échantillon de 100 patients triés sur le volet dans l'ensemble des hôpitaux, à raison de 10 patients par hôpital, nous avons effectué cette enquête de satisfaction.

En ce qui concerne l'accueil des usagers, 70% des usagers de l'échantillon le trouvent bien et le reste des 30% le trouve Assez-Bien, ceci est à l'image des grands hôpitaux qu'ils sont, et ce contrairement aux aprioris .

La consultation quant à elle obtient un score moins flatteur, car 20% des usagers interrogés la trouvent passable, 40%, Assez-Bien, et 40% Bien. Ce score est assez mitigé et difficile à interpréter, mais une grande partie de l'échantillon justifiait leur choix par le manque de pédagogie de la part des médecins consultants, qui consultent avec rudesse et la plupart du temps, frustrent les patients qui ne peuvent s'exprimer avec une totale décontraction sur leurs symptômes.

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La prise en charge lors de l'hospitalisation est assez mauvaise selon les usagers interrogés car 50% la trouvent juste Passable et 20% carrément Mauvaise. Selon eux, les infirmiers ne prennent pas assez soin des patients internés, ils sont froids, distants, et presque agressifs à la moindre demande inhabituelle ou trop exigeante pour eux. Ils manquent de la douceur et la patience qu'ils sont sensés incarner. De plus le problème d'arnaque et de vente de médicaments de manière clandestine est beaucoup évoqué, surtout pour ce qui est des hôpitaux de 2ème et 3ème catégories.

Le problème des urgences est autre, jusqu'à 60% des usagers interrogés trouvent la gestion des urgences Passable et seulement 30% pense qu'elles sont Assez-Bien gérées. Il faut dire que, le véritable problème des urgences selon les usagers réside dans le fait qu'elles ne prennent en charge les patients qu'après qu'ils se soient acquittés des frais nécessaires, et ceci entraine souvent la mort de plusieurs accidentés devant les portes de ces urgences.

La propreté quant à elle reste à améliorer selon les usagers, car 60% la trouvent Assez-Bien, et seulement 20% la trouvent Bien, or l'une des premières qualités de l'hôpital réside dans sa capacité à être propre et avoir un minimum de bactéries et parasites en son sein.

La performance technique est difficilement mesurable pour un hôpital car cela nécessite la prise en compte d'une multitude d'indicateurs aussi particuliers les uns que les autres. Nous nous sommes concentrés autour des trois activités principales qui sont les consultations, les hospitalisations et les interventions chirurgicales. Globalement, les résultats sont assez moyens. Premièrement, le nombre annuel de consultations est très bas et n'a vraiment pas évolué depuis trois ans dans l'ensemble des hôpitaux de l'échantillon. Les hospitalisations sont à l'image des consultations, car, l'année 2008 semble être celle qui enregistre le plus grand nombre d'hospitalisations. Ce nombre est assez bas, et le taux d'occupation des lits le démontre avec une moyenne de 48,88% pour l'ensemble de l'échantillon, la durée moyenne de séjour est assez bonne car elle ne dépasse pas les 5 jours. Enfin le nombre d'interventions chirurgicales est assez bas, et est à l'image du taux d'activité des salles d'opérations qui est de 69,19%. Les usagers semblent assez satisfaits de l'accueil et de la consultation, ce qui n'est pas le cas, de la prise en charge, du traitement des urgences et de la propreté dans les hôpitaux.

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1.2.2. LA PERFORMANCE FINANCIERE ET HUMAINE

L'activité des différentes fonctions de l'hôpital est assez liée et complémentaire, de ce fait, les centres techniques et administratifs sont amenés à se côtoyer de manière régulière, ce qui justifie la mesure de la dimension financière et humaine de la performance à l'hôpital.

1.2.2.1. La performance financière a. Le taux de croissance des recettes propres

Ce taux de croissance nous permet de mesurer la capacité des hôpitaux à augmenter leurs recettes propres au fil des années. Les recettes propres hospitalières sont composées des produits hospitaliers (qu'on retrouve le plus souvent dans la pharmacie interne), et des prestations médicales (consultations, hospitalisations, interventions chirurgicales, examens médicaux...). La formule du taux de croissance des recettes propres est la suivante:

Taux de croissance recettes propres : [100*(recettes propres n - recettes propres n-1) / recettes propres n-1 ]

Le tableau suivant nous donne les différents taux de croissance entre les années 2008 et

2009:

Tableau 4.29 : le taux de croissance des recettes propres (%) entre 2008 et 2009

Hôp

HGY

HGD

HCY

CHUY

HLQD

HGOPY

CHE

HRB

HRL

HRE

Moyenne

T crp

-11,9

-15,8

-14

2,9

-7,4

42,3

-5,7

5,1

-9,8

-3,4

-1,77

 

Source: auteur

L'année 2008, semble comme le montrent les indicateurs techniques (consultations, hospitalisation...) avoir été meilleure que 2009 dans les hôpitaux de l'échantillon. La croissance des recettes propres est négative dans 90% des hôpitaux de l'échantillon, hormis ce fait, elle est supérieure à 2% et va jusqu'à 14% pour le plus élevé. Clairement, l'année 2009 a été très mauvaise pour les hôpitaux, seul l'HGOPY connait une croissance fulgurante due à des investissements en équipements divers qui ont permis d'augmenter ses recettes propres.

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b. La valeur ajoutée

La valeur ajoutée permet de connaitre la quantité de richesses créée par l'organisation au cours d'une période considérée, elle s'obtient par la formule suivante :

VA = Recettes propres - Charges de fonctionnement

Les différentes valeurs ajoutées des hôpitaux sont consignées dans le tableau suivant: Tableau 4.30 : la valeur ajoutée des hôpitaux

Hôpitaux

Valeur Ajoutée

HGY

-2593928258

HGD

-696196965

HCY

-930425200

CHUY

-1763652451

HLQD

-73690900

HGOPY

-16413454

CHE

-1012384538

HRB

172086325

HRL

197192873

HRE

195596873

Moyenne

-652181570

 

Source : auteur

La valeur ajoutée est négative pour les hôpitaux de première et deuxième catégorie, et positive pour ceux de troisième catégorie. La valeur ajoutée moyenne est également négative, ceci peu être dû soit au niveau assez bas des recettes propres dans les hôpitaux, soit au niveau élevé des dépenses de fonctionnement. Dans tous les cas, il traduit un besoin de contrôle des ressources et des sources de revenus de l'hôpital.

1.2.2.2. La performance humaine a. La charge de travail des médecins

Ici, nous allons mesurer la charge de travail des médecins dans les hôpitaux de l'échantillon à travers les indicateurs suivants :

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· Nombre annuel de consultations moyen par médecin = ( Nombre annuel de consultations / Nombre de médecins)

Il mesure le nombre de consultations effectué par chaque médecin dans l'hôpital pour l'année.

· Nombre moyen de malades hospitalisés par médecin par jour = (Nombre de journées d'hospitalisations / (Nombre de médecins*365jrs)

Il permet de connaitre le nombre théorique de malades hospitalisés dont chaque médecin a eu la charge par jour au cours de l'année écoulée.

· Nombre moyen de lits par médecin = Nombre de lits de l'hôpital / Nombre de médecins

Il met en relation la quantité de médecins et le nombre de lits de l'hôpital, et permet d'avoir des éléments de réponses sur des problèmes de sureffectifs ou de sous-effectifs. Le tableau d'illustration est le suivant:

Tableau 4.31 : la charge de travail des médecins

Hôpitaux

Nombre annuel de consultations moyen par médecin

Nombre moyen de
malades
hospitalisés par
médecin par jour

Nombre moyen de lits par

médecins

HGY

580

1

4,3

HGD

700

3

5,3

HCY

690

4

9,3

CHUY

977

2

2,7

HLQD

1271

4

9,1

HGOPY

860

1

3,8

CHE

1584

2

6,2

HRB

4706

6

12,5

HRL

4487

17

52,5

 

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HRE

2500

6

21

Moyenne

1835,5

4,6

21

 

Source : auteur

Le nombre moyen de consultations annuel par médecin est de 1835,5 soit seulement 5 patients par jour, ce qui est alarmant pour les plus grands hôpitaux publics du pays. De plus, certains médecins se retrouvent à effectuer un nombre plus élevé de consultation que d'autres, ou à effectuer la plus grande partie des consultations d'un service. Ceci est fréquent dans les hôpitaux de première et deuxième catégories. Les hôpitaux de troisième catégorie ont un nombre de consultation plus élevé, ceci est surement dû au fait qu'ils se retrouvent être les meilleurs de leurs régions respectives et drainent par ricochet plus de patients.

Le nombre moyen de patients hospitalisés par médecin et par jour est de 4,6 ; assez bas, il est en rapport avec le nombre d'hospitalisations annuel qui n'est pas terrible non plus, mais aussi avec le nombre de médecins (surtout généralistes) dans ces grands hôpitaux qui semble être plus élevé que les besoins. Toutefois, les hôpitaux régionaux ont une moyenne de 9,6, qui représente plus du double de la moyenne générale, et au regard du nombre de médecins dans ces hôpitaux, ces derniers semblent plutôt avoir besoin de plus de main d'oeuvre que les hôpitaux de Douala et de Yaoundé. Le nombre de lits par médecin va dans le même sens que l'indicateur précédent car contrairement à ce que montre sa moyenne, celle-ci est gonflée par les valeurs des hôpitaux régionaux dont le plus élevé est l'HRL avec 1médecin pour 52,5 lits or l'HGY lui compte 1médecin pour 4,3 lits.

b. La charge de travail des infirmiers

La charge de travail des infirmiers va dans le même sens que celle des médecins, les formules des indicateurs sont les suivantes:

· Nombre de malades hospitalisés par infirmiers par jour = Nombre de journées d'hospitalisation / (Nombre d'infirmiers*365jrs)

· Nombre de lits par infirmier = Nombre de lits de l'hôpital / Nombre d'infirmiers

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Tableau 4.32 : la charge de travail des infirmiers

Hôpitaux

Nombre de malades hospitalisés par infirmier par jour

Nombre de lits par infirmiers

HGY

0,22

0,9

HGD

0,7

1,2

HCY

0,69

1,6

CHUY

0,54

0,8

HLQD

1,14

2,4

HGOPY

0,31

0,8

CHE

0,26

0,8

HRB

0,66

1,5

HRL

0,58

1,8

HRE

0,5

1,7

Moyenne

0,56

1,35

Source: auteur

Ces deux indicateurs sont révélateurs du problème de sureffectif du personnel infirmier dans les hôpitaux. Ce tableau montre qu'en moyenne un infirmier s'occupe de 0,56 malade hospitalisé, et un infirmier a 1,35 lits à sa charge annuellement. Il est clair que le personnel infirmier est plus important que les besoins, or pour qu'un hôpital sois productif, un infirmier doit avoir entre 5 et 6 lits à sa charge selon les normes belges, ainsi, les hôpitaux gagneraient à réduire leur nombre d'infirmiers et de médecins.

Globalement, la performance des hôpitaux publics selon les dimensions retenues est mauvaise, à travers les indicateurs tels que le nombre de consultations, d'hospitalisations ou d'interventions chirurgicales annuel, nous avons pu constater tous ces déficits. La capacité d'accueil et l'opérationnalisation des salles et des équipements est à revoir, les performances des médecins ne sont pas reluisantes car leur nombre de consultations n'est pas très élevé. La consultation étant l'élément déclencheur de toutes les autres prestations médicales de l'hôpital, il est très important de maximiser ses quantités et sa qualité, ce qui peut avoir un effet sur les hospitalisations, et les autres actes médicaux. Le nombre de médecins et d'infirmiers semble trop élevé pour les besoins réels de ces hôpitaux, ou alors, ces derniers ne

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sont pas assez productifs ce qui entraine une performance financière assez basse, à l'image de la valeur ajoutée des différents hôpitaux.

SECTION 2 : TESTS D'HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS

La première section a été consacrée à une analyse descriptive des deux variables principales de notre sujet à savoir le contrôle de gestion et la performance. Toutefois, cette analyse s'est faite de manière indépendante, aussi les tests d'hypothèses dans cette section ont pour but de mettre en relief l'éventuel lien entre la performance des hôpitaux publics et le contrôle de gestion exercé en leur sein.

2.1 LES TESTS D'HYPOTHESES

Rappelons que les tests effectués dans cette partie sont de type non paramétrique car la taille de l'échantillon est très faible (10 hôpitaux), de plus ils ont été construits dans le logiciel statistique SPSS 17.0.

2.1.1 LES TESTS TECHNIQUES

Cette première vague de tests concerne essentiellement l'activité technique de l'hôpital, elle est composée de deux tests, dont l'analyse se fera à partir des lois de Student et Fisher pour une marge d'erreur #177;=5%.

+ Hypothèse 2.1 : le nombre de consultations dépend du nombre de médecins

Ce premier test d'hypothèse va nous permettre de savoir s'il existe un lien de cause à effet entre le nombre de médecins travaillant dans un hôpital et le nombre de patients qui y sont reçus chaque année. Concrètement, nous voulons savoir si l'affluence dans un hôpital dépend du nombre de médecins qui y travaillent.

Les variables concernées sont: le nombre de consultations annuelles (V51), le nombre de médecins (V56). Ces variables étant introduites dans le logiciel SPSS 17.0 on obtient les résultats suivants :

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Tableaux 4.33 : traitement des paramètres de hypothèse 2.1 sur SPSS 17.0

ANOVAb

Model

Sum of Squares

df

Mean Square

F

Sig.

1 Regression

2,051E9

1

2,051E9

7,514

,025a

Residual

2,184E9

8

2,729E8

 
 

Total

4,235E9

9

 
 
 

a. Predictors: (Constant), Nombre medecins

b. Dependent Variable: Consultations annuelles

Coefficientsa

 

Unstandardized Coefficients

Standardized
Coefficients

 
 

Model

B

Std. Error

Beta

t

Sig.

1 (Constant)

24040,292

10270,212

 

2,341

,047

Nombre medecins

524,639

191,387

,696

2,741

,025

a. Dependent Variable: Consultations annuelles

Le premier tableau nous donne la valeur du coefficient de Fisher calculé (F), et le second les paramètres estimés du modèle ainsi que les valeur calculées des coefficients de Student.

On a : H0 : le nombre de consultations annuel ne dépend pas du nombre de médecins; Et H1 : le nombre de consultations annuel dépend du nombre de médecins.

Après lecture des tableaux, on a F= 7,514 or le F lu sur la table de la loi de Fisher est F#177;= 5,32, ainsi F > F#177; de ce fait, on peut conclure que le modèle n'est pas significatif.

Le t calculé se rapporte au paramètre estimé de la variable (V56), on a t= 2,741 or le t lu sur la table de Student est t#177; = 2,306 ainsi t > t#177; on doit donc réfuter H0 et accepter H1.

En conclusion, H0 est fausse, le nombre de consultations annuel dépend bien du nombre de médecins. Toutefois, ce résultat est légèrement biaisé car les statistiques des hôpitaux ne

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tiennent pas compte des anciens patients dans la charge de travail des médecins, de plus il faut remarquer que plusieurs patients des grands hôpitaux sont détournés vers les cliniques privées de leurs médecins consultants, et ainsi détournées du circuit de la facturation des hôpitaux publics.

+ Hypothèse 2.2 : le nombre d'hospitalisations dépend du ratio infirmier/patients

Ce test a pour but de rechercher l'existence potentielle d'un lien entre le nombre annuel d'hospitalisations (V53) et le ratio infirmier / patients (rip), observons les tableaux suivants :

Tableaux 4.34 : traitement des paramètres de hypothèse 2.2 sur SPSS 17.0

ANOVAb

Model

Sum of Squares

df

Mean Square

F

Sig.

1 Regression

3,404E9

1

3,404E9

3,275

,108a

Residual

8,315E9

8

1,039E9

 
 

Total

1,172E10

9

 
 
 

a. Predictors: (Constant), ratio infirmier/patients

b. Dependent Variable: journées d'hospitalisation

Coefficientsa

 

Unstandardized Coefficients

Standardized
Coefficients

 
 

Model

B

Std. Error

Beta

t

Sig.

1 (Constant)

84705,671

22535,852

 

3,759

,006

ratio

infirmier/patien

ts

-16164,218

8932,410

-,539

-1,810

,108

a. Dependent Variable: journées d'hospitalisation

On a H0 : le nombre d'hospitalisations ne dépend pas du ratio infirmier/patients; Et H1 : le nombre d'hospitalisations dépend du ratio infirmier/patients.

Le F = 3,275 or le F lu est FOE = 5,32 ainsi F<FOE le modèle est globalement significatif, les paramètres donnés, nous allons tester le t Student.

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Le t calculé en valeur absolue est t = 1,810 et le t lu est t#177; = 2,306 on a donc t< t#177; alors, H0 est vraie.

Ainsi, nous pouvons conclure que le nombre d'hospitalisations ne dépend pas du ratio infirmier/patients. Les hôpitaux gagneraient donc à adapter la quantité d'infirmiers en leur sein, aux besoins réels.

2.1.2 LES TESTS FINANCIERS

+ Hypothèse 2.3 : le contrôle régulier des encaissements permet un meilleur taux d'exécution du budget des recettes propres

A travers ce test, nous recherchons le lien potentiel entre un contrôle régulier des encaissements et l'importance du taux d'exécution du budget des recettes propres. Pour cela, nous avons effectué un test d'indépendance entre la variable « fréquence contrôle encaissement» et la variable « taux d'exécution recettes », les résultats sont consignés dans les tableaux suivants:

Tableaux 4.35 : traitement des paramètres de hypothèse 2.3 sur SPSS 17.0

ANOVAb

Model

Sum of Squares

df

Mean Square

F

Sig.

1 Regression

1,538

1

1,538

2,759

,135a

Residual

4,462

8

,558

 
 

Total

6,000

9

 
 
 

a. Predictors: (Constant), Frequence contrôle encaissement

b. Dependent Variable: Taux d'execution recettes propres

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Coefficientsa

 
 

Unstandardized Coefficients

Standardized
Coefficients

 
 

Model

 

B

Std. Error

Beta

t

Sig.

1

(Constant)

2,692

,822

 

3,275

,011

 

Frequence contrôle encaissement

,385

,232

,506

1,661

,135

a. Dependent Variable: Taux d'execution recettes propres

Pour H0: le contrôle régulier des encaissements ne permet pas un meilleur taux d'exécution du budget des recettes propres;

Et H1 : le contrôle régulier des encaissements permet un meilleur taux d'exécution du budget des recettes propres.

Le F = 2,759 or le F lu est FOE = 5,32 ainsi F<FOE le modèle est globalement significatif, les paramètres donnés, nous allons tester le t Student.

Le t calculé en valeur absolue est t = 1,661 et le t lu est tOE = 2,306 on a donc t< tOE alors, H0 est vraie.

Ainsi, dans les hôpitaux de l'échantillon, la fréquence de contrôle des encaissements n'a pas d'effet sur le taux d'exécution du budget, ce qui est anormal. Toutefois, ceci porterait aussi à croire que les fréquences de contrôle recueillies sont éloignées des fréquences de contrôle réel.

+ Hypothèse 2.4 : le contrôle régulier des décaissements permet la maitrise des coûts

Tout comme le test précédent, celui-ci veut déterminer le rapport entre le contrôle des décaissements et le taux d'exécution du budget des dépenses de fonctionnement. Aussi, les variables concernées sont la « fréquence contrôle décaissements» et le « taux d'exécution dépenses fonctionnement ». le tableau des résultats est le suivant:

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Tableaux 4.36 : traitement des paramètres de hypothèse 2.4 sur SPSS17.0

ANOVAb

Model

Sum of Squares

df

Mean Square

F

Sig.

1 Regression

,022

1

,022

,032

,862a

Residual

5,578

8

,697

 
 

Total

5,600

9

 
 
 

a. Predictors: (Constant), Frequence contrôle et decaissement

b. Dependent Variable: Taux d'execution dépenes fonctionnement

Coefficientsa

 
 

Unstandardized Coefficients

Standardized
Coefficients

 
 

Model

 

B

Std. Error

Beta

t

Sig.

1

(Constant)

4,323

,736

 

5,876

,000

 

Frequence contrôle et decaissement

-,037

,208

-,063

-,179

,862

a. Dependent Variable: Taux d'execution dépenes fonctionnement

Avec H0: le contrôle régulier des décaissements ne permet pas un meilleur taux d'exécution du budget des dépenses de fonctionnement;

Et H1 : le contrôle régulier des décaissements permet un meilleur taux d'exécution du budget des dépenses de fonctionnement.

Le F = 0,032 or le F lu est FOE = 5,32 ainsi F<FOE le modèle est globalement significatif, les paramètres donnés, nous allons tester le t Student.

Le t calculé en valeur absolue est t = 0,179 et le t lu est tOE = 2,306 on a donc t< tOE alors, H0 est vraie.

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Ceci démontre une fois de plus que les éléments de contrôle n'influencent pas la performance financière dans les hôpitaux publics, ce qui n'est pas normal et peut expliquer le niveau élevé des coûts hospitaliers et les valeurs ajoutées négatives pour la plupart de ces hôpitaux qui recourent le plus souvent aux subventions étatiques pour survivre.

Ces tests effectués ont permis d'une part de mettre en évidence, un lien entre un meilleur rendement du personnel médical et paramédical et l'augmentation de l'activité médicale, d'autre part, de montrer le peu d'importance des éléments du contrôle tels que le contrôle des opérations et la bonne utilisation des ressources. Ces quelques tests, qui ne sont pas exhaustifs illustrent l'impact positif que peut avoir l'utilisation des éléments du contrôle de gestion sur la performance technique, humaine, mais aussi financière de l'hôpital. Le travail d'investigation étant effectué, la dernière partie sera réservée aux suggestions que nous avons émises pour l'amélioration de la gouvernance hospitalière en général, et de sa fonction de contrôle de gestion en particulier pour une meilleure performance globale.

2.2. RECOMMANDATIONS

Nos investigations auprès des hôpitaux de l'échantillon nous ont permis de découvrir de manière globale, le mode de fonctionnement des grands hôpitaux au Cameroun, rendu à la fin de nos analyses, nous nous devons d'émettre quelques suggestions pour l'amélioration du management de ces hôpitaux qui sont en quelque sorte la vitrine de la santé publique du pays dans la sous région et même dans le monde entier.

2.2.1. L'AMELIORATION DE LA GESTION ADMINISTRATIVE ET DU CONTROLE DE GESTION

2.2.1.1. Le système de gouvernance

La gouvernance a été le premier palier de nos enquêtes, nous avons relevé plusieurs éléments positifs, tels que l'existence d'une vision stratégique au sein des hôpitaux, toutefois, pour qu'elle soit plus efficace, et légitime, elle doit reposer sur une planification à long et

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moyen terme. Les hôpitaux gagneraient à illustrer ou encore à matérialiser leur réflexion stratégique, à travers la mise en place et le respect d'un projet d'établissement .

Nous avons également enquêté sur l'existence d'une organisation formalisée dans les hôpitaux publics du Cameroun, à cet effet, nous avons remarqué que, de manière globale, la mise en place des structures est récente mais s'améliore au fil des années. Toutefois, l'importance des éléments tels que la formalisation des postes, ou encore la disponibilité du règlement intérieur sont encore négligés, ceci peut être amélioré et incombe au service des ressources humaines.

La dernière réforme hospitalière recommande l'autonomie totale des hôpitaux publics du pays, or seuls 30% de ces derniers déclarent leurs statistiques et leurs impôts, la DSF est la matérialisation de cette autonomie de manière concrète. Aussi, pour améliorer leur mode de gestion, il est nécessaire pour ces hôpitaux d'avoir cette contrainte, qui peut se révéler être un élément d'amélioration de leur gestion.

Au niveau de la gestion des actifs, beaucoup reste à faire, en ce qui concerne les biens matériels, il faudrait introduire les exigences de maintenance et de sécurisation des infrastructures et des machines. Ceci aura pour effet la maîtrise du cycle de vie de ces éléments. Concrètement, prévoir le vieillissement des machines permettra de ne pas être surpris par les pannes, mieux, grâce à la pratique des amortissements, en acheter de nouvelles en temps voulu pour un meilleur service.

La gestion des ressources financières peut être améliorée, car, bien que des procédures telles que la facturation soient informatisées dans la plupart des hôpitaux, une grande partie n'utilise pas la comptabilité selon le système OHADA, ni le plan comptable spécialisé pour le système hospitalier. Une restructuration du système comptable hospitalier est donc nécessaire.

2.2.1.2. La fonction de contrôle de gestion

Le système budgétaire des hôpitaux a été le premier sujet d'analyse de notre enquête, le processus en place est globalement satisfaisant, concrètement, tous les hôpitaux utilisent les budgets, et les procédures de leur construction sont assez objectives selon les cas. Néanmoins, comme nous l'avons exprimé plus haut, les hôpitaux gagneraient à réduire leur fréquence de contrôle des opérations d'encaissement et de décaissement et à étoffer les procédures inhérentes à l'accès à ces opérations, pour sécuriser les ressources financières qui sont aussi abondantes que convoitées dans ce type d'organisation.

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La gestion des coûts est presque inexistante dans le management des hôpitaux publics au Cameroun, or dans la majorité des organisations qui offrent des services si coûteux, il est nécessaire de maîtriser les coûts pour augmenter la valeur, aussi, les hôpitaux gagneraient à initier le calcul, la réduction et la gestion des coûts, à travers une fonction de comptabilité analytique.

L'utilisation des tableaux de bord existe bien dans les grands hôpitaux publics, cependant il existe une réelle interrogation quant à leur efficacité auprès de leurs différentes cibles, notamment le personnel médical et administratif. Il est donc nécessaire d'instaurer un suivi des résultats obtenus et une réflexion entre les agents médicaux et leurs supérieurs pour l'amélioration des performances ressortant de l'analyse des résultats de ces tableaux.

De manière globale, toutes les suggestions émises dans cette première partie, incombent au service de contrôle de gestion, il est le seul service capable de mettre en place des éléments de contrôle, d'analyse et d'amélioration du management des hôpitaux publics. Or seul 30% des grands hôpitaux possèdent un service autonome de contrôle de gestion, il est donc nécessaire de mener une réflexion sur la mise en place définitive de ce service dans les hôpitaux et son rattachement direct à la direction générale pour qu'il soit plus performant.

2.2.2. L'AMELIORATION DE LA PERFORMANCE GLOBALE

En ce qui concerne la performance technique des hôpitaux publics, beaucoup reste à faire pour son amélioration. Nous avons remarqué à travers nos analyse que, les consultations et hospitalisations n'ont pas vraiment évolué depuis les trois dernières années. Leur nombre annuel reste sensiblement le même quel que soit l'hôpital, aussi il est urgent de rechercher des mesures pouvant permettre leur amélioration. Il est clairement admis qu'il existe une réelle inégalité dans la disponibilité des soins de qualité entre les populations des grandes villes, et celles des régions.

Le nombre de consultations et d'hospitalisations des hôpitaux de Douala et Yaoundé est clairement insuffisant, au regard du nombre impressionnant des médecins qui y travaillent. Le nombre annuel de consultations ou d'hospitalisations par médecin est 3 fois moins important que celui des médecins des hôpitaux régionaux. Le véritable problème est celui de l'incitation des médecins des grands hôpitaux à plus d'implication dans leurs hôpitaux d'origine qui sont souvent délaissés au profit des cliniques privées. Il peut être amélioré de différentes manières,

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telles que la mise en place de mesures incitatives telles que des primes et gratifications spéciales en fonction des performances individuelles, mais principalement par l'action pédagogue du contrôle de gestion, et l'utilisation réelle des tableaux de bord.

Une amélioration du nombre de consultations et d'hospitalisation pourrait induire un effet boule de neige sur toutes les autres activités de l'hôpital, c'est-à-dire les examens radiologiques, les interventions chirurgicales, la pharmacie, mais augmentera aussi le taux d'occupation des lits, qui est très bas par rapport au niveau de référence de ces hôpitaux.

L'analyse de la charge de travail des médecins et des infirmiers des hôpitaux à permis de montrer le niveau assez bas de celle-ci. En effet, il y a en moyenne 4,6 malades hospitalisés par médecin chaque jour, et 0,56 malade hospitalisé par infirmier chaque jour, ceci démontre la faiblesse de la charge de travail par rapport aux ressources humaines disponibles, surtout en ce qui concerne le personnel infirmier qui à notre avis est plus important que les réels besoins actuels. La solution est donc à défaut de l'augmentation de l' activité, un dégraissement de ces agents, non pas pour un chômage technique, mais plutôt une redirection vers les zones ayant le plus besoin, notamment les autres hôpitaux régionaux, ou encore les hôpitaux de district et les centres médicaux.

La meilleure alternative pour un rendement financier plus important n'est nulle autre qu'une augmentation de l'activité de l'hôpital, celle-ci passe par la mise en place des procédures administratives dynamiques, la sécurisation des ressources, l'amélioration de l'environnement de travail nécessaire au bien être de la clientèle (propreté, sécurité, modernité) et enfin l'augmentation du rendement des ressources humaines.

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CONCLUSION GENERALE

Ce travail de recherche portait sur la contribution du contrôle de gestion à la performance des hôpitaux publics au Cameroun. L'objectif principal de notre recherche était de déterminer si l'action du contrôle de gestion dans les hôpitaux publics contribue réellement à sa performance. Nous avons étudié dans la première partie , le concept théorique de contrôle de gestion, son rôle dans l'organisation, les outils qu'il utilise au quotidien, aussi, nous avons pu nous rendre compte que cette fonction, bien que très discrète concoure à la mise en place des stratégies de l'organisation, à leur déclinaison en objectifs, à l'atteinte de ces derniers, à l'amélioration de la performance globale, grâce à l'utilisation de certains outils, tels que la planification, les budgets, la comptabilité financière et de gestion, les tableaux de bord.

Après avoir effectué une présentation détaillée du système hospitalier au Cameroun, nous avons constitué notre échantillon qui regroupe la totalité des hôpitaux publics de première et deuxième catégorie, et quelques hôpitaux régionaux. Cet échantillon a été l'objet de notre enquête pratique sur le terrain, celle-ci bien que menée avec beaucoup de difficultés, nous a permis de rentrer en possession de plusieurs informations. L'analyse de ces informations nous a amené à mettre en lumière plusieurs dysfonctionnements et limites de la pratique du contrôle de gestion dans les hôpitaux, et de mesurer la performance de ces derniers selon les dimensions choisies par nous.

De manière globale, l'action de la fonction de contrôle de gestion, bien que progressivement admise et comprise dans les hôpitaux publics au Cameroun, peut encore être améliorée et devenir plus performante. Ceci passera par une amélioration des processus en place, une réelle utilisation des éléments de mesure de l'activité et une amélioration de la gestion des actifs. Les dimensions de la performance technique, humaine et financière ont été choisies pour circonscrire au mieux notre recherche. Sur le plan technique, la mesure des indicateurs nous montre que beaucoup de choses restent à faire car le niveau de l'activité est très faible dans l'ensemble de l'échantillon, ceci est dû à plusieurs causes exogènes et endogènes. Cependant, la faiblesse de la charge de travail des ressources humaines, la mauvaise gestion des actifs, le manque d'incitation à la performance humaine sont les causes les plus importantes. La continuité dans la gestion entraine le fait que cette faible activité a un impact sur la performance financière qui est assez moyenne, ceci est également visible dans l'exécution du budget des recettes propres.

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Depuis la mise en place de la reforme hospitalière, en 2003, l'administration hospitalière s'est enrichie de plusieurs processus de contrôle et adopte de plus en plus les éléments de contrôle de gestion. Cette fonction est devenue partie intégrante du système de gestion des hôpitaux au Cameroun, le véritable problème réside aujourd'hui dans son degré d'intégration dans la gestion de l'hôpital. Seuls quelques hôpitaux ont un service autonome de contrôle de gestion directement rattaché à la direction générale. De plus, rendus à 2011, nous avons remarqué que la majorité des objectifs de cette réforme hospitalière, inspirés du document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) ont été repris dans le document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), signe que cette reforme n'a pas atteint ses objectifs.

En définitive, nous pensons que, le contrôle de gestion, déjà existant dans les hôpitaux publics au Cameroun, concourt réellement à l'amélioration de la performance de ces derniers, toutefois, celle-ci peut être améliorée et ceci, pour le bien-être des populations qui en seront les premières bénéficiaires.

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BIBLIOGRAPHIE

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&....i DEDICACE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...&.ii REMERCIEMENTS&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&&.iii

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES&&&&&&&..&&&&&&&&&&& .iv

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET GRAPHIQUES&&&&&&&&&&&&. vi

INTRODUCTION GENERALE&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&...1 PREMIERE PARTIE: CONTROLE DE GESTION ET SYSTEME HOSPITALIER AU

CAMEROUN&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&&.&&&..10 Chapitre I : LE CADRE THEORIQUE DU CONTROLE DE GESTION&&.&&&&&..11 Section 1 : Notion de contrôle de gestion, de l'émergence à son introduction en milieu

hospitalier&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&&&&&&..11 1.1. Les fondements du contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&.11 1.1.1. Origines du contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&..12

1.1.1.1. L'émergence du contrôle de gestion dans le monde industriel&&&&&. 12

1.1.1.2. Le modèle SLOAN-BROWN&&&&&&&&&&&. &&&&&&& 15

a. Les missions du contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&.&&&&&&.15

b. Les outils du modèle&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.16

c. La critique du modèle&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&17 1.1.2. Les typologies majeures en contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&..18 1.1.2.1. La typologie d'ANTHONY&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&19 1.1.2.2. Les typologies de SIMON et OUCHI&&&&&&&&&&&&&&&&.21

a. La typologie de SIMON&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&21

b. La typologie d'OUCHI&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..21

c. Synthèse des types de contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&.22 1.2. Le contrôle de gestion en milieu hospitalier&&&&&&&&&&&&&&&&.24 1.2.1. Le mode de gestion de l'entreprise publique&&&&&&&&&&&&&&..25 1.2.1.1. Les missions et objectifs des entreprises publiques&&&&&&&&&&..25 1.2.1.2. De la gestion par les moyens au nouveau management public&&&&&&.26

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 160

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1.2.2. La difficulté de l'émergence d'un système de contrôle de gestion en milieu

hospitalier&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...28 1.2.2.1. Naissance du contrôle de gestion à l'hôpital&&&&&&&&&&&&&..28 1.2.2.2. La particularité du contrôle de gestion à l'hôpital&&&&&&&&&&&..29

Section 2 : Le rôle et les outils du contrôle de gestion&&&&&&..&&&&&&&.&30

2.1. Le rôle majeur du contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&...30 2.1.1. La place du contrôle de gestion dans l'organisation&&&&&&&&&&&&30 2.1.1.1. Le contrôle de gestion en staff&&&&&&&&&&&&&&&&&&&31 2.1.1.2. Le contrôle de gestion en position divisionnelle&&&&&&&&&&&&31 2.1.1.3. Le contrôle de gestion au sein de la direction administrative et financière&&32 2.1.2. Le rôle du contrôle de gestion face à la complexité des organisations&&&&&33 2.1.2.1. Evolution du contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&33 2.1.2.2. La flexibilité du contrôle par rapport aux formes d'organisation&&&&&..35

2.2. Les outils utilisés pour l'atteinte des objectifs&&&&&&&&&&&&&&&..37 2.2.1. Les instruments de formalisation de la prévision&&&&&&&&&&&&&37 2.2.1.1. La planification&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..37 2.2.1.2. Le budget&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&38 2.2.2. Les instruments qui rendent compte de la réalisation&&&&&&&&&&&.39 2.2.2.1. Les tableaux de bord&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..39 2.2.2.2. La comptabilité&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&..43

a. La comptabilité de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.43

b. La comptabilité financière&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.44 Chapitre II : LE SYSTEME HOSPITALIER AU CAMEROUN&&&&&&&&&&&.45 Section 1 :Le cadre général de l'hôpital au Cameroun&&&&&&&&&&&&&..&.45 1.1. Le fonctionnement du système hospitalier au Cameroun&&&&&&&&&&&.45 1.1.1. La structure du système de santé au Cameroun&&&&&&&&&&&&&...46 1.1.1.1. Organisation générale du système de santé au Cameroun&&&&&&..&...46

a. Présentation du système de santé&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..46

b. Les intervenants dans le secteur de la santé&&&&&&&&&&&&&&&..48 1.1.1.2. Les caractéristiques de l'offre sanitaire&&&&&&&&&&&&&&&.49

Rédigé et Soutenu Publiquement par: MOUTO NSIA Charlotte Page 161

Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

a. Historique du système sanitaire au Cameroun&&&&&&..&&&&&&&&49

b. L'offre de soins au Cameroun&&&&&&&&&. &&&&&&&&&&&.49 1.1.2. La réforme hospitalière de MAI 2003&&&&&&&&&&&&&&&&&.52 1.1.2.1. Le contexte de la réforme&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...52 1.1.2.2. Les nouvelles exigences de la reforme pour les hôpitaux publics au

Cameroun&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.56

a. Une meilleure gouvernance des formations sanitaires&&&&&&&&&&&..56

b. Une gestion efficace et efficiente des ressources hospitalières&&&&&&&&57

c. Une meilleure qualité des soins&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.58

d. Un meilleur accès aux soins&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..58 1.2. Organisation de l'hôpital&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...59 1.2.1. L'exercice des missions de l'hôpital public&&&&&&&&&&&&&&&.59 1.2.1.1. L'accueil et la prise en charge des patients&&&&&&&&&&&&&&59 1.2.1.2. Les soins de prévention et les soins curatifs&&&&&&&&&&&&&..62 1.2.1.3. La formation et la recherche médicale&&&&&&&&&&&&&&&...62 1.2.2. La gestion courante de l'hôpital&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...63 1.2.2.1. Le mode de gouvernance de l'hôpital&&&&&&&&&&&&&&&&.63 1.2.2.2. L'organisation du travail à l'hôpital&&&&&&&&&&&&&&&&...64 1.2.2.3. La tarification hospitalière&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..65

a. Les prestations et actes hospitaliers&&&&&&&&&&&&&&&&&&...65

b. Le prix de la journée&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..66 Section2 : Présentation de l'échantillon de la recherche&&&&&&&.&&&&&&...67 2.1. Les hôpitaux de première catégorie&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..67 2.1.1. Les hôpitaux généraux&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.67 2.1.1.1. L'hôpital général de Douala&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...67 2.1.1.2. L'hôpital général de Yaoundé&&&&&&&&&&&&&&&&&&&69 2.1.2. Les autres grands hôpitaux&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...70 2.1.2.1. L'hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé&&&&&&&&&&&&&&.70 2.1.2.2. Le centre hospitalier d'Essos&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..70 2.2. Les hôpitaux de deuxième et troisième catégorie&&&&&&&&&&&&&&.71

Rédigé et Soutenu Publiquement par : MOUTO NSIA Charlotte Page 162

Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

2.2.1. Les hôpitaux de deuxième catégorie&&&&&&&&&&&&&&&&&&71

2.2.1.1. L'hôpital central de Yaoundé&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.71

2.2.1.2. Le centre hospitalier universitaire&&&&&&&&&&&&&&&&&..72 2.2.2. Les hôpitaux de troisième catégorie&&&&&&&&&&&&&&&&&&.72

DEUXIEME PARTIE: L'INFLUENCE DU CONTROLE DE GESTION SUR LA

PERFORMANCE DES HOPITAUX PUBLICS AU CAMEROUN&&&&&&&&&...74 Chapitre III: LA PERFORMANCE HOSPITALIERE ET LA METHODOLOGIE DE

RECHERCHE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..&&&&&&&&&&&.75 Section 1 : La notion de performance à l'hôpital&&&&&&.&&&&&&&&.&&.75 1.1. Présentation du concept de performance&&&&&&&&&&&&&&&&&..76 1.1.1. Les dimensions de la performance&&&&&&&&&&&&&&&&&&..76 1.1.1.1. Définition&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&76 1.1.1.2. Les différentes formes de la performance&&&&&&&&&&&&&&..78

a. La performance économique&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.78

b. La performance financière&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&79

c. La performance technique&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.79

d. La performance sociale et humaine&&&&&&&&&&&&&&&&&&...79

e. La performance organisationnelle&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&79 1.1.2. Le cadre de l'étude&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...80 1.1.2.1. La performance technique à l'hôpital&&&&&&&&&&&&&&&&.80 1.1.2.2. La performance sociale et humaine à l'hôpital&&&&&&&&&&&&...80 1.1.2.3. La performance financière à l'hôpital&&&&&&&&&&&&&&&&.81

1.2. La mesure de la performance et le lien avec le contrôle de gestion&&&&&&&&82 1.2.1. Les différentes formes de mesure de performance&&&&&&&&&&&.&.82 1.2.1.1. La performance selon le modèle de MORIN, GUINDON et BOULIANE&&82 1.2.1.2. La performance selon le modèle de SAINSAULIEU et al&&&&&&&&.83 1.2.2. Les indicateurs de mesure de performance&&&&&&&&&&&&&&&..84 1.2.2.1. Définition et typologies des indicateurs de performance hospitalière&&&&84 1.2.2.2. Les indicateurs de performance hospitalière&&&&&&&&&&&&&..85 1.2.3. Le lien performance-contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&.88

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

1.2.3.1. La corrélation contrôle de gestion et performance&&&&&&&&&&&.88 1.2.3.2. Les éléments d'évaluation de la performance du contrôle de gestion&&&&89

a. Les activités du contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&...89

b. L'évaluation des compétences des acteurs&&&&&&&&&&&&&&&&90

c. Le pôle organisationnel&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&90

d. La satisfaction clients&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&91 Section 2 : La démarche méthodologique&&&&&&&&..&&&&&&&&&&&91 2.1. Développement des hypothèses et modèle d'analyse de la recherche&&&&&&.91 2.1.1. Les hypothèses&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&91 2.1.1.1. La mesure de l'hypothèse 1&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&92 2.1.1.2. La mesure de l'hypothèse 2&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&92 2.1.2. Le modèle d'analyse des données et les variables retenues&&&&&&&&&.93 2.1.2.1. Le modèle d'analyse de la recherche&&&&&&&&&&&&&&&&..93 2.1.2.2. Les variables retenues et leur mesure&&&&&&&&&&&&&&&&.93 2.2. L'enquête&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.94 2.2.1. L'administration de l'enquête&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..94 2.2.1.1. L'échantillon et la collecte des données&&&&&&&&&&&&&&&.94

a. Rappel de la structure de l'échantillon&&&&&&&&&&&&&&&&&..94

b. La collecte des données&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.96 2.2.1.2. Le questionnaire&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.97

a. La structure du questionnaire&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&97

b. Le contenu du questionnaire&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.97 2.2.2. L'exploitation des données&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..98 2.2.2.1. Le dépouillement&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&98

a. Les difficultés liées à l'administration de l'enquête&&&&&&&&&&&&..98

b. La codification des questions&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&99

c. Les opérations de tris et filtres&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.100 2.2.2.2. Le traitement des données empiriques&&&&&&&&&&&&&&&.101 a. La démarche statistique suivie&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.101

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b. Les logiciels informatiques utilisés&&&&&&&&&&&&&&&&&&.102 Chapitre IV : ANALYSE DE L'INFLUENCE DU CONTROLE DE GESTION SUR LA

PERFORMANCE DES HOPITAUX PUBLICS AU CAMEROUN&&&&&&&&&.104 Section 1 : Présentation des résultats de l'enquête&&&..&&&&&&&&&&&&.104 1.1. Analyse descriptive de la gouvernance et du système de contrôle &&&&&&&104 1.1.1. La gouvernance dans les hôpitaux publics&&&&&&&&&&&&&&&.105 1.1.1.1. Organisation générale et existence des structures&&&&&&&&&&&105

a. Existence d'un sommet stratégique&&&&&&&&&&&&&&&&&&.105

b. Existence d'une organisation formalisée&&&&&&&&&&&&&&&&106 1.1.1.2. La gestion des actifs&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.109

a. La gestion des ressources matérielles et financières&&&&&&&&&&.&..109

b. La gestion des ressources humaines&&&&&&&&&&&&&&&&&&111 1.1.2. Le système de contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&&&.113 1.1.2.1. Le programme budgétaire&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&113

a. Le processus budgétaire&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..113

b. L'exécution budgétaire&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&115 1.1.2.2. Le calcul des coûts et les tableaux de bord&&&&&&&&&&&&&..120

a. Le calcul des coûts&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...120

b. Les tableaux de bord&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...122 1.2. Analyse descriptive de la performance dans les hôpitaux publics&&.&&&&&.125 1.2.1. La performance technique&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..125 1.2.1.1. l'analyse de l'activité de consultation et hospitalisation&&&&&&&&..126

a. L'activité de consultation&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&....126

b. L'activité d'hospitalisation&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&.128 1.2.1.2. Les interventions chirurgicales et les autres indicateurs techniques&&&&132

a. Les interventions chirurgicales&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&132

b. Les autres indicateurs techniques&&&&&&&&&&&&&&&&&&&133 1.2.2. La performance financière et humaine&&&&&&&&&&&&&&&&...136 1.2.2.1. La performance financière&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&136 a. Le taux de croissance des recettes propres&&&&&&&&&&&&&&&.136

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

b. La valeur ajoutée&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.137 1.2.2.2. La performance humaine&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..137

a. La charge de travail des médecins&&&&&&&&&&&&&&&&&&...137

b. La charge de travail des infirmiers&&&&&&&&&&&&&&&&&&.139 Section 2 : Tests d'hypothèses et recommandations&&&&&&&&&&&&&&&141 2.1. Les tests d'hypothèse&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...141 2.1.1. Les tests techniques&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&141 2.1.2. Les tests financiers&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.144 2.2. Recommandations&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...147 2.2.1. L'amélioration de la gestion administrative et du contrôle de gestion&&&&..147 2.2.1.1. Le système de gouvernance&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..147 2.2.1.2. La fonction de contrôle de gestion&&&&&&&&&&&&&&&&...148 2.2.2. L'amélioration de la performance globale&&&&&&&&&&&&&&&.149 CONCLUSION GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.151 BIBLIOGRAPHIE&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&&&&&&&.153

TABLE DES MATIERES&&&&&&&&&. &&&&&&&&&. &&&&&&158
ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..165

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ANNEXES

Annexe 1 : le questionnaire

Annexe 2 : le tableau de codification du questionnaire

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Annexe 1 : le questionnaire

MOUTO NSIA Charlotte

Université Catholique d'Afrique Centrale

Institut Catholique de Yaoundé

Master en Administration des Entreprises

B.P 11628 Ydé

Tel. &&&&&&&&&& Email&&&&&&&&&&

QUESTIONNAIRE D'ORIENTATION DES RECHERCHES SUR LE SYSTEME
HOSPITALIER AU CAMEROUN

Rendus à la fin de notre formation pour l'obtention du diplôme de « Master en Administration des Entreprises », nous devons soutenir un mémoire de recherche sur le thème de notre choix. Cette recherche devant être utile aussi bien pour le monde universitaire, que pour la gouvernance nationale. Notre sujet de recherche porte sur la « contribution du contrôle de gestion à la performance des hôpitaux publics au Cameroun », ainsi, nous avons besoin de toutes les informations nécessaires, concernant ce secteur, aussi bien sur le cadre général du système sanitaire, que sur la gestion hospitalière au Cameroun.

Le questionnaire qui suit nous permettra de mesurer les différentes hypothèses de notre recherche et de modéliser le système de gestion des hôpitaux publics au Cameroun en insistant sur l'apport que peut avoir le contrôle de gestion dans la performance de ces hôpitaux.

MOUTO NSIA Charlotte

Nom de l'hôpital

Catégorie

Nombre d'employés

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1ère PARTIE : EVALUATION DE LA FONCTION DE CONTROLE DE GESTION

1. Organisation générale et existence des structures de l'hôpital

 
 

·

Q1. L'hôpital a t-il l'autonomie de gestion?

oui

non

·

Q2. Y a-t-il un conseil médical d'établissement?

oui

non

·

Q3. Y a-t-il un conseil d'administration?

oui

non

·

Q4. Existe-t-il un projet d'établissement?

oui

non

 

·

Q5.L'hôpital déclare t-il une déclaration statistique et fiscale?

oui

non

·

Q6.Existe-t-il un manuel de procédure?

oui

non

·

Q7. Existe-t-il un organigramme détaillé?

oui

non

·

Q8. Existe-t-il un manuel de formalisation des postes?

oui

non

·

Q9. Existe-t-il un règlement intérieur?

oui

non

 

Q10. Si oui, est-il disponible dans tous les services?

oui

non

 

· Q11. Parmi les services suivant, cochez ceux qui existent dans votre entreprise:

Service comptable service administratif et financier service du contrôle de

gestion service des ressources humaines service technique

autres :

· Q12. Existe-t-il un système d'informatisation de l'hôpital? oui non

Q13. Si oui, quels sont les activités informatisées ?

· Q14. Quels sont les activités qui génèrent des profits dans votre hôpital?

· Q15. Quels sont celles qui ne génèrent que des charges?

2. Le programme budgétaire

· Q16. Existe-t-il un système budgétaire dans la gestion de l'hôpital? oui non

· Q17.Existe-t-il un budget par service? oui non

· Q18.Quelle est la procédure d'élaboration des budgets dans l'hôpital?

Direction vers les services Services vers la direction

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Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

· Q19.Quels sont les types de budgets que vous utilisez? budget des recettes

budget des dépenses budget de trésorerie budget des investissements

autres à préciser ? - - - - -

· Q20. Effectuez vous un contrôle périodique des recettes? oui non

Q21. Si oui, à quelle fréquence? hebdomadaire mensuelle trimestrielle

semestrielle annuelle

· Q22. Effectuez vous un contrôle périodique des dépenses? oui non

Q23. Si oui, à quelle fréquence? hebdomadaire mensuelle trimestrielle

semestrielle annuelle

· Q24. Quel est le pourcentage global d'exécution du budget annuel? 20% 40%

60% 80% 100%

· Q25. Quel est le pourcentage global d'exécution du budget en recettes propres? 20%

40% 60% 80% 100%

· Q26. Quel est le pourcentage global d'exécution du budget en dépenses de

fonctionnement? 20% 40% 60% 80% 100%

· Q27. Quelle est la périodicité du contrôle budgétaire? hebdomadaire mensuelle

trimestrielle semestrielle annuelle

3. Calcul des coûts

· Q28. Existe-t-il un service de comptabilité analytique? oui non

· Q29. Effectuez-vous le calcul des coûts? jamais parfois souvent
régulièrement

· Q30. Comment calculez vous vos coûts ?

4. Les tableaux de bord

· Q31.Utilisez-vous des indicateurs de mesure de l'activité médicale? oui non

· Q32. Quels indicateurs utilisez vous?

· Q33. Utilisez vous des indicateurs de mesure de l'activité administrative? oui non

Contribution du Contrôle de Gestion à la Performance des Hôpitaux Publics au Cameroun

5.

Q34. si oui, quels sont les services qui les utilisent?

La gestion des actifs

V' Ressources matérielles

 

·

Q35. Y a-t-il une unité spéciale de maintenance des biens hospitaliers durables?

oui

·

Q36. Y a-t-il un plan de développement des équipements?

oui

 

V' Ressources financières

 

·

Q37. Utilisez vous une comptabilité générale selon les normes OHADA ?

oui

·

Q38. Le plan comptable hospitalier est-il respecté?

oui

·

Q39. Le système de facturation est-il informatisé?

oui

 

Q40. Si oui quel est le logiciel utilisé ?

 
 
 

V' Ressources humaines

 

·

Q41. Y a-t-il un système de protection contre les risques professionnels?

oui

·

Q42. Y a-t-il un système de formation continue?

oui

·

Q43. Y a-t-il un système d'évaluation du personnel?

oui

 

non non

non non non

non non non

2ème PARTIE : EVALUATION DE LA PERFORMANCE 1. La performance technique

· Q44. Quel est le délai d'attente par le patient pour être reçu par le médecin? 30mn

40mn 60mn 90mn 120mn 180mn autres :

· Q45. Pendant la nuit, quel est le nombre moyen d'infirmiers de garde ?

· Q46. Quel est le taux de mortalité de l'hôpital ?

· Q47. Quel est le nombre de lits de l'hôpital ?

· Q48.Quel est le nombre de lits fonctionnels de l'hôpital ?

· Q49. Quel est le nombre de salles d'opération de l'hôpital ?

· Q50. Quel est le nombre de salles d'opération fonctionnelles de l'hôpital ?

· Q51. Quel est le nombre de décès moyen par an ?

· Q52. Veuillez remplir le tableau suivant:

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ANNEES

NOMBRE DE CONSULATIONS

ANNUELLES

OMBRE D'HOSPITALISATIONS

ANNUELLES

2009

 
 

2008

 
 

2007

 
 

2006

 
 

2005

 
 
 

· Q54. Veuillez remplir le tableau suivant:

ANNES

NOMBRE ANNUEL DE JOURNEES

D'HOSPITALISATION

NOMBRE ANNUEL D'INTERVENTIONS CHIRURGICALES

2009

 
 

2008

 
 

2007

 
 

2006

 
 

2005

 
 
 

2. La performance humaine

· Q56. Veuillez remplir le tableau suivant:

QUALITE DU PERSONNEL

NOMBRE

Médecins

 

Spécialistes

 

Pharmaciens

 

Chirurgiens

 

Infirmiers

 

Personnel d'appui (services généraux)

 
 

3. La performance financière

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· Q62. Veuillez remplir le tableau suivant concernant les comptes de gestion :

ELEMENTS

MONTANT PREVU

MONTANT REALISE

 

2009

2008

2009

2008

Produits

hospitaliers

 
 
 
 

Prestations médicales

 
 
 
 

Dépenses de fonctionne

ment

 
 
 
 

Dépenses du personnel

 
 
 
 
 

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Questionnaire concernant les usagers

· Q71. Comment jugez-vous l'accueil et l'orientation? mauvais passable

assez-bien bien très-bien

· Q72. Comment jugez-vous la qualité de la consultation? mauvaise passable

assez-bien bien très-bien

· Q73. Comment jugez-vous la qualité de la prise en charge lors de l'hospitalisation?

mauvaise passable assez-bien bien très-bien

· Q74. Comment jugez-vous le traitement des urgences? mauvais passable

assez-bien bien très-bien

· Q75. Comment jugez-vous la propreté de l'hôpital? mauvaise passable

assez-bien bien très-bien

· Q76. Comment jugez-vous la sécurité dans les hôpitaux? faible passable

assez-bien bien très-bien

· Q77. Y'a-t-il des aménagements pour le repos des accompagnants? oui non

· Q78. Y'a-t-il des plaintes de vol? oui non

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Annexe 2 : le tableau de codification du questionnaire

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus