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Impact de la structure sur la performance des entreprises. Etude théorique

( Télécharger le fichier original )
par Thomas André/ Bosson Mages TCHAMGA NTICHI/ AMA FATOU
Institut privé polytechnique des sciences avancées de Sfax ( Tunisie ) - Maà®trise en sciences de gestion, option management  2011
  

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

République Tunisienne
Ministère de l'enseignement supérieur
Et de la recherche scientifique
Université de Sfax

INSTITUT PRIVE POLYTECHNIQUE DES SCIENCES AVANCEES DE SFAX

Mémoire de Fin d'Etudes

Pour l'obtention de la Maîtrise en Sciences de gestion option :

MANAGEMENT

Impact de la structure sur la

performance des entreprises : Etude Théorique

Elaboré par :

Tchamga Ntichi Thomas André & Ama Fatou Bosson Mages

Sous la direction de:

M. Mohamed Zghal

Année Universitaire: 2010-2011

Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

mages1@live.fr Sous la direction de M. Mohamed Zghal IPPSAS 2010/2011

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

MES REMERCIEMENTS

J'adresse mes sincères remerciements à mes parents en France : mon père NTICHI JEAN BAPTISTE et ma mère DECHI MADELEINE qui m'ont soutenu durant mes études maternelles, primaires, secondaires et supérieures. Ma famille en France, mes frères et soeurs qui m'ont soutenu financièrement et moralement:

> MOUGA NTICHI Patricia, agent comptable, à Paris

> TIENTCHEU NTICHI Honoré Valery, Capitaine de Corvette de la Marine

Nationale camerounaise et ingénieur Télécom à ORANCE France Paris > NGUEUKAM NTICHI Elvis Ruben, Expert en Transport et Logistique, Paris > KAMENI NTICHI Abelin, Docteur en Sciences Mathématiques, Paris > KAKCHA NTICHI Yvan Fabrice, étudiant ingénieur en Télécom, Nantes

J'adresse aussi mes remerciements à ma famille au Cameroun qui a toujours pensé à moi et qui m'a aussi encouragé durant ce long parcours, mes soeurs :

> DJIEMENI NTICHI Marthe Eugénie, étudiante en Droit

> KEUMENI NTICHI Florence Gisèle, étudiante en Sciences économies > KAMENI NTICHI Rosalie Flore, étudiante

> MOUGUEN NTICHI Yvonne Béatrice, étudiante

Je remercie mon encadreur M. MOHAMED ZGHAL, M. Najib KAMMOUN, M. TAKTAK et toute l'équipe de l'université qui a toujours été à notre disposition et du bon encadrement fourni.

J'adresse un remerciement très spécial à M. HATEM KAMMOUN, Docteur en Sciences de Gestion qui m'a donné toute l'envi du monde à me spécialiser dans la Gestion des Ressources Humaines, qui a toujours été très proche de mes camarades et moi ; je l'ai surnommé le « L'imam de la GRH ».

Je ne pourrais oublier toute la communauté camerounaise et en particulier mes colocataires TOMME GOUVOH Eric et NGO NLOGA Marie. Une pensée très spéciale à NGO YEBGA Dorine.

Une pensée spéciale à ma chère amie SLIMENE Malek qui m'a offerte son amitié très sincère durant mon séjour académique.

Je ne saurais oublier M. TAREK BEN AYED de la Société PARIS MODE pour son logement, son soutien, sa disponibilité durant cette année académique et ainsi à ses employés tels que Manel GHERIANI, Sabeur ABBASSI, Lilia AZEIEZ, Mehrez CHRIF, Wafa HALOUANI, Rakia EL GHOUL et les autres...

TCHAMGA NTICHI Thomas André

Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

mages1@live.fr Sous la direction de M. Mohamed Zghal IPPSAS 2010/2011

Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

MES REMERCIEMENTS

A travers ce mémoire de fin d'études, je voudrais remercier :

~ Ma mère DAMA Nabintou pour tout ce qu'elle a fait pour moi et continue de faire.

~ M. DOSSO Moussa pour son soutien sans faille et sa patience à mon endroit.

~ M. SOW Serge pour sa sollicitude à mon endroit

~ M. Najib KAMMOUN Président de l'université

~ M. Mohamed ZGHAL mon encadreur.

~ Tous mes professeurs de l'université pour leur encadrement durant ma formation.

~ Tous mes amis et tous ceux dont les noms ne figurent pas dans ce document, qui de près ou de loin m'ont apporté un soutien moral et/ou matériel, qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude.

AMA FATOU MARIE-LOUISE MAGES BOSSON

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Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

mages1@live.fr Sous la direction de M. Mohamed Zghal IPPSAS 2010/2011

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

Je dédie ce travail
A
Mes parents M et Mme NTICHI en France
Mes frères, soeur, neveux et nièce en France
Mes soeurs, mes nièces et neveux au Cameroun
Ma grande famille NGUEUSAYAP au Cameroun et dans le monde
La grande famille EMAGA au Cameroun et dans le monde
M. Hatem KAMMOUN,
Mlle Amel BACCAR
M. Daoud Mohamed
Mlle Raoudha Bejaoui à Bizerte
Mlle Zahra ASSOUL à Montpellier
Mlle Naïma Mahdhaoui à Dubaï
Mlle Ameni Missaoui, MM Wassim Kchaou et Mohamed d' Attijari wafa Bank
M. Tarek Ben Ayed et le personnel de la Société Paris Mode
Mme Monthé Aline Léocardie en Autriche
Mlle AMA FATOU BOSSON Mages en Côte d'ivoire
Mes Camarades MANAGER et FINANCIER de SG 4 à l'IPSAS
M. NGALE Armand Richard mon ami personnel
Mme OBAMA née SIMEU TINFANG Alice en Belgique
M. DJOUGUELA TEGUIA Eddy Robain à Boston aux USA
M. KOUGUOM Ridel en Afrique Du SUD
Tous ceux qui pensent à moi

Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

Avant tout j'aimerais dire merci à mon dieu qui est miséricorde pour toute la grâce et le bonheur qui m'apporte.

Je lui serais infiniment reconnaissant pour m'avoir guidé dans ma vie, dans mes études jusqu'à ce jour.

Je dédie ce mémoire :

- A ma mère DAMA Nabintou pour m'avoir donné le jour, que Dieu le tout puissant

veille sur elle, la protège, la garde le plus longtemps possible à mes côtés.

- A M. DOSSO Moussa pour ses encouragements, ses conseils, sa patience, son

assistance morale et financière.

- A mes tantes et oncles, cousins et cousines, à toute ma famille qui ne cesse de m'encourager dans mes activités, que le seigneur vous bénisse.

A tous ceux que j'aime, que Dieu le tout puissant vous donne longue vie, afin que vos efforts soient récompensés un jour et qui vous inonde de joie, de prospérité et de longévité.

AMA FATOU MARIE-LOUISE MAGES BOSSON

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Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

PLAN :

10

..11

INTRODUCTION GENERALE

Chap. 1 : Organisation : Naissance Et Sources

1- La naissance de la théorie de l'organisation et du management

11

1-1Des formes d'organisation importantes

11

1-2 Corps de métier (guildes)

11

1-3) Le 'Putting-out system' ou le travail à domicile

.11

1-4) Les manufactures

11

2- Le capitalisme industriel

.12

2 -1) La première révolution industrielle (1760-1890)

12

2 -2) Le système d'usine

.12

2 -3) La mécanisation

..12

2 -4) Organiser le facteur humain

12

2 -5) Le passage de l'usine à la société en commandite

.13

2 -6) L'industriel

13

2 -7) Le manager

.13

3 L'ère des organisateurs

.13

3 -1) La seconde révolution industrielle (1890-1960)

13

3 -2) La révolution dans les transports et dans la communication

.14

3 -3) Le 'American system of Manufacturing'

14

3 -4) La technologie

14

3 -5) L'intégration

..14

3 -6) Le 'systematic management'

..15

3 -7) La direction scientifique des entreprises

15

3 -8) La chaîne d'assemblage

..15

3 -9) Les développements européens

.16

3 -10) L'organisation d'une entreprise

16

3 -11) L'organisation administrative

16

3 -12) Le contrôle bureaucratique

17

3 -13) L'organisation à base de plusieurs divisions

.17

3 -14) L'organisation comme phénomène social

.17

3 -15) Les expériences de Hawthorne

.18

3 -16) L'organisation informelle

.18

Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

Chap.2 : les Théories de l'organisation : Revue de la littérature..... 19

1- Ecole Classique (1900) 19

1.1. Le taylorisme (OST) ..19

1.1.1 Principes : 19

1.1.2. Limites : 19

1.2. FAYOL et la gestion administrative : 20

1.2.1. Les fonctions de l'entreprise selon FAYOL : .20

1.2.2. Les principes de FAYOL : .20

1.3. WEBER et la bureaucratie : .21

Conclusion 22

2. L'école des relations humaines (1930) .22

2.1. Les principaux auteurs 23

2.1.1. ELTON MAYO : l'expérience de Hawthorne : 23

2.1.2. KURT LEWIN et la dynamique de groupe : 23

2.1.3. FREDERICK HERZBERG et l'étude des motivations : .24

2.1.4. Les études d'organisation du travail : 24

2.2. Apports et limites : 25

3. L'école des systèmes sociaux et la psychologie POST-HAWTHORNIENNE »..25

3.1. La théorie de MAC GREGOR ..25

3.2. Le modèle de LIKERT : .27

3.3. La théorie de la décision : 27

3.3.1. La critique de l'école classique : 27

Conclusion 28

4. L'école néo-classique 29

4.1. Théorie et pratique : 29

4.2.1. Alfred P. SLOAN 29

4.2.2. OCTAVE GELINIER .30

4.2.3. PETER FERDINAND DRUCKER 30

4.2.4 Les apports de Henri Mintzberg 31

1. Les variables organisationnelles 32

1.1. Division et coordination du travail .32

1.1.1. Division des tâches 32

1.1.2. Coordination des tâches 32

1.2. Les buts 33

1.3. La distribution du pouvoir ..33

2. Les configurations organisationnelles 34

Conclusion .35

4.2.5- L'apport de Porter 36

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

Chap. 3. : LES STRUCTURES ORGANISATIONNELLES DE L'ENTREPRISE 37

Introduction 37

I - Organisation et Entreprise 37

1-ORGANISATION 37

1.1 Définition .37

1.2 Objectif 37

1.3 But 37

1.4 Type .38

1.5 Importance 38

2- ENTREPRISE 38

2.1 Définition 38

2.2 Objectif ..38

2.3 But .39

3- Lien entre Organisation et Entreprise 39

II- STRUCTURE D'ENTREPRISE .40

1- Définition .40

2- Types de structure 41

3- Opérationnel et Fonctionnel .42

4- Les nouvelles formes structurelles 42

4.1 La Structure réseau .44

4.2 L'organisation virtuelle 45

4.3 La structure en N 45

5- La détermination de la structure d'une entreprise 46

6- Les configurations structurelles .47

III - ORGANISATION : STRUCTURE ET PERFORMANCE 47

1- Performance : 47

2- Les 3 éléments pour la performance des entreprises .48

2.1-Le Design Organisationnel : 48

2.2-La Stratégie : 48

2.3-Environnement : 48

3- L'approche du Gestionnaire : 48

4 Mesure de la Performance : 49

4.1 Modèles de la Performance : 49

4.2 Recommandations de la Littérature pour la Mesure de la Performance

Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

en l'absence de critères objectifs : 50

4.3 La Méthodologie de la Recherche : 51

4.3.1 Les variables retenues et la collecte des données : 51

4.3.2. Résultats et Analyses 52

4.3.3. L'analyse des sous groupes : 52

5- Lien entre Organisation et Performance : 53

5.1-Performance dans la poursuite de la mission (Efficacité) 54

5.2-Performance liée à l'efficience 54

5.3-Performance liée à la pertinence continue 55

Chap.4 LA GESTION DU CHANGEMENT 56

INTRODUCTION 56

1-Le changement dans les organisations : 56

2-Performance et changement : l'élargissement du champ de la réflexion .56

3-L'approche rationnelle et les outils du changement .57

4-Changement technocratique versus changement participatif 58

5-Les facteurs influençant le processus de changement 58

Notion sur Changement Organisationnel 60

I - Revue de la Littérature 60

1-Définition : ..60

1.1. Définition du Changement : 60

1.2. Définitions du changement organisationnel 60

2- Historique du changement organisationnel : 61

3. Typologie du changement organisationnel .62

4 Les facteurs déclencheurs du changement : 63

4.1 Facteurs externes : 63

4.2 Facteurs internes .66

5. Le processus de changement 66

5.1 Le modèle de Lewin 66

5.2 Le modèle de Collerette et al. (1997) 67

6. Les trois dimensions des changements 68

7. Les résistances aux changements 68

7.1 Définitions des résistances au changement 69

7.2 Les facteurs de résistance du changement .70

7.2.1 Les résistances reliées à l'individu 70

7.2.2 Les résistances reliées au système social .71

7.2.3 Les résistances reliées au mode d'introduction du changement .....71

8. L'adaptation au changement 72

CONCLUSION GENERALE ..73

Résumé 73

Bibliographie 74

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

INTRODUCTION

En introduction de ce thème, il nous parait indispensable de répondre à des questions fondamentales :

· Pourquoi étudier les organisations ?

· Quelles sont les fondements théoriques de l'étude des organisations ?

· Quel lien existe-t-il entre l'organisation, sa structure et sa performance ?

· Comment gérer le changement organisationnel ?

Deux raisons sont avancées pour justifier l'utilité de l'enseignement sur le fonctionnement des organisations : l'importance et le rôle que jouent les organisations dans nos sociétés et la nécessité d'y avoir recours dans la pratique de presque tous les métiers, c'est-à-dire pendant l'exercice de toute activité professionnelle.

Les organisations sont partout, elles envahissent notre existence quotidienne :

- nous naissons dans des organisations : hôpital ou maternité,

- nous grandissons dans des organisations : crèche, école, collège, lycée, université,

- nous travaillons dans des organisations privées ou publiques : entreprises, associations, administration

- nous achetons des biens et des services à des entreprises,

- nous utilisons les services des administrations,

- il arrive fréquemment que nous passions la fin de notre existence terrestre dans une maison de retraite, une organisation,

- et finalement c'est une organisation de pompes funèbres qui se charge de notre dépouille. Ce caractère prégnant des organisations dans notre existence justifie, dans le cadre d'une culture générale, que soient enseigné le fonctionnement des organisations, leurs structures et la performance organisationnelle.

Il est important de souligner qu'au cours de ces trente dernières années, il y a eu de nombreuses tentatives de définir la performance en général et d'en appliquer les concepts à différents types d'organisations.

Si, dans toute société, les organisations évoluent et se développent lentement, elles doivent avec le temps faire en sorte de pouvoir s'adapter à des capacités et des contextes nouveaux, c'est-à-dire être capable de gérer le changement qu'il soit interne ou externe à l'organisation, un élément fondamentale à la survie d'une organisation.

Afin de mieux comprendre le fonctionnement de l'organisation et tout ce qui l'entoure, nous parlerons :

- De la naissance et sources de l'organisation

- De ses théories

- De ses structures organisationnelles

- De la gestion du changement

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

Chap. 1 : Organisation : Naissance Et Sources

1- La naissance de la théorie de l'organisation et du management

La théorie des organisations est née au début du siècle des efforts déployés par certains chefs d'entreprise, comme Taylor ou Fayol, pour dégager des principes d'administration et de direction du travail. Elle s'est développée tout particulièrement dans les années trente, avec l'enquête effectuée à l'usine de la Western Electric, dans la ville de Hawthorne. Elle s'est alors constituée en discipline scientifique autonome, regroupant des chercheurs des diverses branches des sciences humaines: psychologues et psychosociologues, sociologues, économistes, juristes et historiens, spécialistes du management. La théorie des organisations est, à l'heure actuelle, enseignée dans les écoles d'ingénieurs et de préparation aux professions commerciales, ainsi que dans les universités (psychologie, sociologie et gestion).

Elle a pour but de rassembler, dans un corps de doctrine unique, les connaissances acquises sur le fonctionnement des organisations, sur la manière dont il convient de les diriger, sur le comportement des différents membres qui les composent, sur les motivations de ceux-ci, sur les processus qui régissent la communication entre eux et la manière dont ils prennent leur décision

1 -1) Des formes d'organisation importantes

Dans la civilisation occidentale il y eut une période pendant laquelle l'église surveillait l'ordre social ; Les hauts dignitaires fonctionnaient comme conseillers des rois et des empereurs. A la fin du Moyen Age, Les juristes commençaient à en conseiller les rois en ce qui concerne l'organisation de leur empire. Le juriste italien Niccolò Machiavelli combinait pour la première fois la manière de pratiquer la politique ainsi que la façon de structurer l'organisation.

1 -2) Corps de métier (guildes)

Machiavelli s'intéressait surtout aux modes d'administration des organisations politiques et à l'accroissement du pouvoir des cités. Par contre il ne portait pas intérêt aux rapports économiques. Entre temps, plusieurs cités d'Italie se développaient comme des centres d'affaires économiques où apparaissaient les organisations syndicales professionnelles ou guildes. Dans l'Europe occidentale, les premières guildes sont apparues au 13ème siècle pour protéger leur profession.

1 -3) Le 'Putting-out system' ou le travail à domicile

Les débouchés prospères en cours de développement ont crée des conflits pas seulement entre les guildes de marchands et ceux des artisans mais aussi dans les guildes eux-mêmes. Dans le secteur du textile les marchands confiaient les travaux aux sous-traitants (campagnards qui travaillaient à domicile), c'est l'approche `putting out'.

1 -4) Les manufactures

A la fin du 16ème siècle l'Angleterre avait réussi à acquérir une position commerciale avantageuse. La géographie nouvelle du commerce mondial, née après les voyages de découverte de Colomb, était pour l'Angleterre un avantage compétitif. Aux siècles suivants,

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

l'Angleterre développait les secteurs industriels existants en introduisant des techniques nouvelles et en passant a l'usage du charbon. Les commerçants profitaient du commerce florissant pour développer et organiser les moyens de production, c'était le début de la manufacture. L'expansion du marché s'intensifiait tandis que les techniques n'évoluaient pas parallèlement. Les innovations, les nouvelles techniques et les nouvelles ressources ont contribués à la création de nouvelles structures économiques.

2 Le capitalisme industriel

2 -1) La première révolution industrielle (1760-1890)

La 'Révolution Industrielle' a commencé en Angleterre. Ensuite cela fit tache d'huile en Europe et en Amérique du Nord. La transformation interne du système de production capitaliste était la conséquence inévitable de l'éclatement des guildes dans les villes. Une meilleure organisation et optimisation du travail faisaient augmenter les bénéfices de l'entrepreneur. La formation de capitaux et la multiplication devenaient la base et la logique des processus de production. Au 19ème siècle Le capitalisme industriel connut un succès grandissant. Le système d'usine jouait un rôle prépondérant. C'était dans l'usine que les innovations techniques s'épanouissaient et que les entrepreneurs commençaient à remplir des nouvelles fonctions. C'est dans ce contexte que la pensée sur l'organisation et le management est née.

2 -2) Le système d'usine

La révolution industrielle a constitué la base du développement de la production centralisée et industrielle et par conséquent la naissance du système d'usine. Afin d'augmenter la production au profit des entrepreneurs, on développait des règlements d'usines pour stipuler le comportement souhaitable des ouvriers. De nouvelles procédures administratives ont été développées pour optimiser le temps de travail.

2 -3) La mécanisation

Grâce aux nouvelles inventions et afin de satisfaire la demande, le processus de mécanisation se développait en premier dans l'industrie textile qui a connu une révolution sur le plan technique et sur le plan de l'offre de main d'oeuvre. Cela avait pour conséquence qu'au lieu de mettre l'accent sur l'amélioration des processus de production on le mettait sur l'extension des techniques de production en vigueur.

D'autres industries ont introduit la mécanisation dans leur processus de production. Pendant la révolution industrielle ces idées de réforme concernant l'organisation et la technique se développaient au même niveau et constituaient la base de ce système d'usine. La naissance de l'industrie mécanisée, jointe à l'augmentation des proportions et l'extension des applications d'autres inventions, provoquaient une transformation complète de la société.

2 -4) Organiser le facteur humain

La naissance de grandes entreprises posait de nombreux problèmes organisationnels. Robert Owen s'occupait déjà en 1830 de la question de la responsabilité de l'entrepreneur envers son personnel ainsi que les conditions de travail. Ces idées d'Owen ne recevaient pas un accueil favorable.

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

2 -5) Le passage de l'usine à la société en commandite

La croissance du système d'usine ne menait pas seulement aux problèmes concernant le facteur 'travail'. Le financement ainsi que l'innovation des méthodes de production étaient aussi des sources d'inquiétude pour les entrepreneurs. Ainsi on commençait à prendre l'initiative de fonder des sociétés en commandite. La direction d'une telle société s'occupait de la constitution d'un capital afin de faire des investissements et de conquérir le marché. La direction d'une usine s'occupait plus de l'amélioration des processus de production et de l'agrandissement de la capacité de production. Malgré le contrôle sévère le processus de production et l'analyse des coûts restaient un phénomène impénétrable. Ce qui a poussé les scientifiques à étudier le rôle et la fonction de l'entrepreneur.

2 -6) L'industriel

Avec la naissance d'une société industrielle, les entrepreneurs capitalistes commençaient à avoir le pouvoir et on commençait à accorder plus d'importance au rôle de l'entrepreneur comme fondateur d'usine. Apres 1860, le terme 'industriel' s'est intégré. Les industriels essayaient d'augmenter la rentabilité a travers la production en série.

2 -7) Le manager

La mécanisation nécessitait un processus de production régulier mais les ouvriers manifestaient sans cesse leur hostilité à ce rythme de travail sévère. Les industriels occupés par les problèmes généraux de l'usine, engageaient des managers pour s'occuper de la gestion de l'entreprise. Ils contrôlaient le cours quotidien des choses dans l'usine. Le training du manager se faisait dans la pratique et en travaillant il se familiarisait avec le processus de production, le système commercial et les prescriptions légales. Au moment où l'industrialisation s'intensifiait et que l'on s'habituait dans la société industrielle aux entreprises à grande échelle, des questions se posaient sur les modes d'administration de ces grandes entreprises.

3 L'ère des organisateurs

3 -1) La seconde révolution industrielle (1890-1960)

A la fin du 19ème siècle l'équilibre international dans le domaine du développement industriel était perdu. En Angleterre l'industrie se développait à un rythme constant et peu élevé. En Amérique au contraire il y avait un développement rapide et les caractéristiques changeaient. La concurrence entre les petites entreprises familiales menait à la création de grandes firmes qui se développaient en gigantesques groupes de sociétés multifonctionnelles. Mais aussi de nouveaux secteurs industriels voyaient le jour ces derniers se développaient grâce a la science ainsi des scientifiques se transformaient en hommes d'affaire. Les progrès scientifique et technique ont bouleversés les industries ce qui a enclenché la seconde révolution industrielle. L'apparition des entreprises à grande échelle entraîna le début d'une nouvelle tâche administrative à savoir la coordination. Dans l'ère des organisateurs, les managers, les directeurs forment une nouvelle classe sociale et prennent conscience de leur force. La technocratie, l'ère des organisateurs, succédera finalement au capitalisme

Elaboré par : Tchamga Ntichi Thomas André ntichithomas@yahoo.fr & Ama Fatou Bosson Mages

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Thème : Impacts de la structure sur la performance des entreprises : Revue de la littérature

3 -2) La révolution dans les transports et dans la communication

Cette seconde révolution industrielle se déroulait en grande partie aux Etats-Unis. Vers 1890 on commençait à extraire et à exploiter les richesses naturelles et minérales. Les innovations se produisirent d'abord dans les transports et dans la communication. Ensuite un changement brusque se fit sentir aussi dans le domaine de la distribution et du processus de production. Les chemins de fer aux Etats-Unis avaient un apport considérable sur le plan économique et organisationnel. Suite au développement exponentiel du réseau ferroviaire, les sociétés des chemins de fer se voyaient obligées d'adapter leur organisation en divisant ce réseau en plusieurs divisions géographiques et d'en standardiser le fonctionnement. L'innovation en termes organisationnels qui en résultait était une structure décentralisée. Ensuite les sociétés des chemins de fer se sont organisées en sociétés multidivisionnelles. La découverte du courant électrique et l'invention du télégraphe électromagnétique ont contribués efficacement au développent des échanges commerciaux. Les Etats-Unis en expansion connaissaient un manque de main d'oeuvre des sociétés de production. Ainsi Les industriels américains s'efforçaient de développer des techniques de production permettant de faire une sérieuse économie sur le travail en même temps cette production de masse était la réponse à la demande croissante du marché.

3 -3) Le 'American system of Manufacturing'

Les techniques de fabrication de masse se sont basées sur des spécifications standardisées. Ainsi Roswell Lee réalisait des innovations sur le plan organisationnel :

- premièrement il effectuait un système d'inspection et de contrôle de chaque pièce, faite par l'artisan.

- deuxièmement il effectuait un système d'enregistrement des matériaux usés, du travail en exécution et des pièces aptes à l'assemblage se trouvant en stock.

Les principes de Lee établissaient la base d'une production mécanisée et bien coordonnée des instruments et des machines.

3 -4) La technologie

Les développements technologiques menaient aux innovations dans le processus de production. La recherche scientifique permettait le développement de l'industrie chimique et donna naissance à une industrie de transformation pour la production de différents produits. Quelques chimistes H. Bessemer, devenaient des entrepreneurs afin de mettre en pratique leurs connaissances scientifiques. L'Allemagne et surtout les Etats-Unis étaient les centres de l'industrie lourde.

3 -5) L'intégration

L'industriel américain Andrew Carnegie fut un des premiers qui effectua dans l'industrie de l'acier et dans la métallurgie une intégration totale en réunissant les différents processus de production et de traitement. Carnegie développait également des procédures administratives afin de ne pas perdre le contrôle sur les coûts ; Il créait une sorte de pyramide d'administration hiérarchique afin de coordonner optimalement son usine de l'acier. Grâce à la production sur une grande échelle, les prix diminuaient et le débouché augmentait. En 1902 l'industrie américaine de l'acier avait la capacité de produire des millions de tonnes d'acier.

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3 -6) Le 'systematic management'

La croissance de la vie économique américaine, l'extension des entreprises, la variété des produits finis et des processus de productions par conséquent l'amélioration du management des entreprises s'imposait. Faire dérouler la production efficacement nécessitait une meilleure coordination et une coordination adéquate nécessitait à son tour une information pertinente. Un cheminement de l'information efficace demandait le développement des procédures administratives c'était la problématique dont le `systematic management' s'occupait. Les trois aspects suivants y étaient essentiels : les systèmes de contrôle de la production, l'administration des coûts de production et le système des salaires.

3 -7) La direction scientifique des entreprises

La 'Americain Society of Mechanical Engineers' (ASME), fondée en 1880 avait pour but d'attirer l'attention sur les problèmes de production et de management. Plusieurs travaux ont été faits par des chercheurs comme Taylor (1856-1915) et Gantt (1861-1919) pour améliorer la productivité des ouvriers et optimiser le processus de production. Les travaux de recherches de Taylor créaient quatre principes fondamentaux du 'système de direction scientifique':

- L'étude scientifique des méthodes de travail afin de réaliser des gains de temps et des économies des gestes.

- La sélection scientifique des ouvriers et le perfectionnement de leurs connaissances et qualités.

- La mise en application de la science du travail par des ouvriers scientifiquement entraînés.

- La répartition presque égale du travail exécuté dans l'entreprise entre les ouvriers et les membres de la direction.

Taylor a apporté également un changement organisationnel :

- Division verticale du travail où on confiait les taches principales aux différentes personnes.

- Division horizontale où on divise le processus de production en taches élémentaires confiées aux techniciens spécialisés.

Le juriste L.D. Brandeis introduisit le terme 'scientific management' comme qualification des idées de Taylor. Cela se passait pendant une période qui se caractérise par la discussion sur la rationalisation de l'organisation.

Frank Bunker Gilbreth (1868-1924) se consacra lui aux études systématiques des mouvements humains pour diminuer les signes de fatigue des ouvriers afin d'augmenter la productivité dans le processus de production.

3 -8) La chaîne d'assemblage

La chaîne d'assemblage est le phénomène par excellence qui montre la position de l'ouvrier comme pièce interchangeable. Henri Ford fut le premier à construire la chaîne d'assemblage pour la fabrication des voitures afin de tirer profits de ses avantages. Des améliorations et des innovations ont été apportées à la chaîne d'assemblage ce qui s'accompagnait d'une augmentation de la production et d'une diminution du prix. Il y avait également réduction du temps de travail et augmentation des salaires ce qui a encouragé la consommation de masse.

Contrairement à Taylor, pour Ford ce n'étaient plus les managers qui expliquaient le travail ou fixaient le rythme de travail, c'était la chaîne qui le dictait comme un métronome. Ford améliorait à la fois les méthodes de production et l'organisation de l'entreprise. Il réalisait ainsi une intégration verticale. La faiblesse de l'approche de Ford résidait dans le fait que ces

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innovations se rapportaient à la production plutôt qu'au produit lui-même. Sous la conduite de Alfred Sloan GM commençait à se restructurer selon des principes absolument contraires à ceux de Ford et se consacrait a la production des voitures dont les modèles changeaient tout les ans. En plus de ce que Ford faisait GM inscrivait le marketing et la vente à son programme.

3 -9) Les développements européens

Les développements industriels en Europe se faisaient sentir également. Mais les innovations entraînaient aussi des problèmes. Des chercheurs européens et les réformateurs sociaux travaillaient sur les conditions de travail et la productivité des ouvriers. Contrairement à l'approche américaine, la science du travail européenne était d'avis que des conditions du travail améliorées mèneraient à un bien-être social.

Avant la première guerre mondiale une confrontation entre les deux approches semblait inévitable.

L'ingénieur français Henry le Chatelier par exemple faisait paraître des traductions de l'oeuvre de Taylor et stimulait les études de mouvement et de temps dans les usines. Au début de la première guerre mondiale en Allemagne aussi bien qu'en France le gouvernement faisait introduire les idées de Taylor dans les usines afin de stimuler l'industrie de guerre. Dans les années vingt la Science de travail attirait de nouveau l'attention par une discipline qui s'occupait du recrutement et de la sélection du personnel (la psychotechnique). Pourtant l'effet n'était pas grand car un mouvement pro-Taylor technocratique des ingénieurs commençait à dominer en Europe aussi.

3 -10) L'organisation d'une entreprise

Pendant la seconde révolution industrielle des méthodes de production standard était adoptée dans un grand nombre d'industries aux Etats-Unis. Au début du 20ème siècle aux Etats-Unis les industries métallurgiques se développaient aux grandes entreprises. Une intégration horizontale aussi bien que verticale en était à la base. La production et la distribution des produits se faisaient dans les petites entreprises dirigées par les propriétaires. La circulation des marchandises entre ces entreprises était influencée par le mécanisme du marché qui à son tour subissait l'influence des tarifs, des régimes des subventions et des limitations de commerce du côté des autorités nationales.

Le phénomène d'intégration engendre des entreprises à grande échelle dont l'organisation et le fonctionnement posaient problèmes.

3 -11) L'organisation administrative

Henry Fayol (1841-1925) est considéré comme le fondateur du management général, une approche dans laquelle on accentue les tâches administratives dans l'organisation. Fayol avait fondé ses idées sur ses propres expériences. Son approche menait à une intégration horizontale et verticale dans l'organisation. En 1916, il écrivait 'Administration industrielle et générale'. Fayol accordait de l'importance a la structure hiérarchique et distinguait six fonctions dans l'entreprise à savoir la fonction technique de production, la fonction commerciale, la fonction financière, la fonction sécurité, la fonction comptabilité et la fonction administrative.

Comme Taylor, Fayol était d'avis que le management général d'une entreprise doit être fondé sur une analyse scientifique c.à.d. les principes du management général se font par des observations méthodiques et par des recherches fondées. Une organisation devait être gérée par

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des principes comme la division du travail, l'autorité, la discipline, la hiérarchie, la rémunération du personnel, l'équité, ...etc.

3 -12) Le contrôle bureaucratique

L'allemand Max Weber (1864-1920), juriste et économiste, est connu comme auteur écrivant sur l'organisation bureaucratique. Weber était intéressé aux développements sociaux de son époque. Weber considérait l'organisation comme un ensemble d'individus et de relations interpersonnelles et étudiait le phénomène bureaucratique sous l'angle de la rationalisation et évoquait également le rôle de la religion sur l'esprit d'entreprise et sur la dynamique du capitalisme. Weber constatait que c'était l'autorité charismatique et traditionnelle qui dominait les structures organisationnelles d'autrefois.

L'autorité de type légal-rationnel s'impose en vertu de la croyance en la validité d'un statut légal et d'une compétence positive fondée sur des règles établies rationnellement.

A ce type de légitimité correspond une forme d'organisation que Weber appelle bureaucratie et qui se caractérise par:

~?l'individu n'est pas propriétaire de sa fonction et il ne peut la transmettre;

~?la bureaucratie fonctionne selon les règles et refuse toute acceptation de personne comme tout cas particulier;

~?les postes sont rigoureusement définis;

~?à la définition des postes correspond la spécialisation des fonctions et des compétences de l'individu qui les remplit;

1?une organisation bureaucratique est organisée comme une hiérarchie;

~?une bureaucratie emploie des fonctionnaires c.à.d. des spécialistes à plein temps qui y font carrière.

L'éducation et la formation pourraient stimuler la manière de voir les choses dans un cadre d'interdépendance et stimuler la rationalité substantielle; aujourd'hui on parle d'une démarche de la pensée multidisciplinaire afin de promouvoir la rationalité substantielle.

3 -13) L'organisation à base de plusieurs divisions

Une des plus importantes innovations du 20ème siècle est sans doute le développement de l'organisation qui se caractérise par l'existence de plusieurs divisions. Aux Etats-Unis comme en Europe les grands groupes industriels se composaient de plusieurs divisions étaient menés d'une manière centralisée et bureaucratique. Le désavantage de cette approche c'est que le management devait s'occuper du cours ordinaire des différentes divisions d'un côté et des questions à long terme de l'autre côté. Afin de permettre à la direction centrale de s'occupait du développement et de l'analyse stratégique, on fondait des divisions autonomes s'occupant du management des affaires courantes.

L'entreprise à structure divisionnaire se caractérise par quelques aspects importants : une technologie de production qui exige un contrôle sur la qualité des produits, une supervision de la circulation des matériaux et une coordination constante et précise par des managers juniors et seniors. En plus le marketing et la distribution des marchandises demandent des investissements dans des gens spécialisés à ces tâches

.

3 -14) L'organisation comme phénomène social

Mary Parker Follett (1868-1933) fut la première à reconnaître que les développements ne devaient pas être menés seulement aux organisations à grande échelle mais aussi aux méthodes

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de production changeantes avec ses conséquences pour les ouvriers. A son avis l'homme ne pouvait se développer que dans un groupe. Selon Parker Follett les hommes vivent et réagissent par association et pas comme des individus autonomes. L'intégration mène à une solution soutenue par les partis intéressés sans consentir à un compromis et sans créer une situation dans laquelle l'un se soumet à l'autre. A son avis une entreprise est une unité interagissant constamment avec son entourage. Dans sa conception il n'est plus question de pouvoir 'sur' mais de pouvoir 'avec'.

Parker Follet mettait beaucoup de confiance dans la science comme moyen d'améliorer la gestion et le service personnalisé. A son avis une intégration entre la recherche du profit et le service était possible.

3 -15) Les expériences de Hawthorne

Les psychologues sont les premiers qui attirèrent l'attention sur la psychologie de l'homme dans l'organisation. C'est William Stern, psychologue allemand, qui utilisa le terme 'psychotechniques' dans ce sens. Dans les années vingt et trente (du 20ème siècle) on jeta les bases de la psychologie sociale et ses applications sur la problématique du travail et de l'organisation. Les expériences de Hawthorne, Les managers étaient d'avis que le 'scientific management' est un moyen adéquat d'améliorer les méthodes de production et d'augmenter l'efficacité. Plusieurs expériences ont été faites pour déterminer les facteurs qui influençaient la motivation des ouvriers et l'amélioraient de la productivité. La dimension sociale du personnel semble avoir de l'effet sur la motivation au travail du côté des ouvriers. Les effets positifs n'étaient pas imputables aux facteurs techniques et physiques mais au fait de l'attention pour les employés, au fait que les chercheurs et les managers s'intéressaient à eux! Le soi-disant 'effet Hawthorne' était né. Les gens réagissent positivement au fait que l'on s'occupe d'eux pour améliorer leur situation. La vie de groupe a un rôle important sur le comportement de chacun des membres. Dans plusieurs expériences on s'est aperçu d'une certaine unanimité dans le niveau de production. Il existait une norme informelle de production qui contraignait chacun à produire autant que les autres

.

3 -16) L'organisation informelle

Dans plusieurs expériences on s'est aperçu d'une certaine unanimité dans le niveau de production. Il existait une norme informelle de production qui contraignait chacun à produire autant que les autres. Les connaissances et les idées sur les aspects informels d'une organisation sont de la même importance que celles sur l'organisation formelle. Le management prend des décisions en arrêtant son choix entre les alternatives sans se faire influencer par des préférences personnelles.

Conclusion :

Au cours des développements historiques du capitalisme industriel nous avons pu constater que les auteurs commençaient à s'occuper de plus en plus des problèmes d'organisation et de management. Sous l'influence de la première Révolution Industrielle les méthodes de production traditionnelles ont disparu peu à peu. On cherchait de nouvelles formes d'organisation. Fayol, Weber et d'autres, considéraient l'organisation comme un moyen de surveiller le personnel pour le besoin des buts définis par la direction de l'organisation. Après la seconde guerre mondiale les deux courants sur le comportement de l'individu et du système ont de plus en plus fait appel aux idées scientifiques afin de justifier leurs points de vue.

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Chap.2 : les Théories de l'organisation : Revue de la littérature

1- Ecole Classique (1900)

Conséquence de la révolution industrielle amorcée au 19ème siècle et de la concentration des moyens de production, une nouvelle forme de production émerge au début de 20ème siècle. Le secteur industriel attire une nombreuse main-d'oeuvre agricole peu adaptée à la production technique. C'est dans ce contexte que l'école classique se développe. Elle regroupe :

l'organisation scientifique du travail avec l'Américain F.W. TAYLOR (1856-1915) qui s'intéresse à la production dans les ateliers,

L'organisation administrative du travail avec le français H. FAYOL (1841-1925) et l'anglais L. F. URWICK (1891).

L'Allemand M. WEBER (1864-1920) qui, avec ses théories sur la bureaucratie, apporte une contribution d'inspiration sociologique.

1.1. Le taylorisme (OST)

D'abord apprenti dans un petit atelier de mécanique à Philadelphie puis ouvrier, contremaître, ingénieur en chef et enfin consultant en organisation industrielle, F. W. Taylor est le fondateur de l'organisation scientifique du travail (O.S.T). Ses vues, exprimées notamment dans Shop Management (1903) et PRINCI··ES OF SCIENTIFIC MANAGEMENT (1909), rayassent sur l'idée directrice selon laquelle on peut augmenter la productivité de l'ouvrier sans augmenter sa fatigue et en le gratifiant de meilleurs salaires.

1.1.1Principes :

La recherche systématique de l'amélioration de la productivité repose sur des principes de gestion de l'atelier.

L'étude scientifique du travail préconise l'analyse, la délimitation et le chronométrage des opérations préalablement à leur standardisation.

La conception du travail, revient à la direction ; l'ouvrier, lui, est destiné à devenir un habile exécutant. A la spécialisation des individus, qui a toujours été observée comme phénomène social, TAYLOR substitue donc la spécialisation des tâches, phénomène organisationnel. C'est l'essor des services d'études, des bureaux de méthodes et de la gestion des temps standard.

La rémunération est liée à la productivité de l'ouvrier et à ses rendements.

1.1.2. Limites :

Les méthodes de TAYLOR ont été vivement critiquées parce qu'elles ont donné lieu à des déviations et à des schématisations éloignées de sa pensée originelle. Le modèle de TAYLOR a souvent été associé à des conditions de travails déplorables, voire inhumaines.

En tout état de cause il importe de retenir que la logique taylorienne de production s'est avérée particulièrement adaptée aux conditions sociales du début du 20ème siècle.

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1.2. FAYOL et la gestion administrative :

Ingénieur puis directeur des mines de Decazeville, H. FAYOL est à la direction ce que F. W. TAYLOR est à l'atelier.

1.2.1. Les fonctions de l'entreprise selon FAYOL :

Dans son ouvrage « Administration industrielle et générale» (1920), FAYOL analyse et classe les activités de l'entreprise en six groupes de fonctions :

Fonction

Activités

Technique

Produire, transformer

Commerciale

Acheter, Vendre

Financière

Rechercher et gérer des capitaux

Sécurité

Assurer la protection du personnel et des biens

Comptable

Faire l'inventaire, établir le bilan, calculer les coûts de revient...

Administrative (Direction)

Prévoir, Organiser, Commander, Coordonner, Contrôler (POCCC)

 

FAYOL privilégie largement la fonction administrative. « La capacité essentielle des agents inférieurs est la capacité professionnelle ; la capacité essentielle des grands chefs est la capacité administrative ». Ce sont les capacités morales et intellectuelles du chef qui lui permettent de régler avec efficacité les activités des autres fonctions en tenant compte d'un certain nombre de principes.

1.2.2. Les principes de FAYOL :

Quatorze principes régissent les activités d'administration :

Division du travail : fait d'ordre naturel, la division du travail a pour conséquences la spécialisation des fonctions et la séparation des pouvoirs.

Autorité et responsabilité : l'autorité, droit de commander et pouvoir de se faire obéir, a pour corollaire la responsabilité (sanction qui accompagne l'exercice du pouvoir),

Discipline : mise en place de conventions qui ont pour objet l'assiduité et le respect des règlements.

Unité de commandement : règle fondamentale qui édicte que, pour une action quelconque, un agent ne doit recevoir des ordres que d'un seul chef.

Unité de direction : un seul chef et un seul programme d`opération visant le même but. Subordination de l'intérêt particulier à l'intérêt général

Rémunération : la rémunération dépend de l'effort de chacun, elle doit être équitable et aussi satisfaisante que possible.

Centralisation : est un fait d'ordre naturel, mais le degré de centralisation et de décentralisation, est fonction de l'activité et de la qualité du personnel.

Hiérarchie : la voie hiérarchique est le chemin que suivent, en passant par tous les degrés de la hiérarchie, les communications qui partent de l'autorité supérieure ou qui lui sont adressées. Ce chemin est imposé à la fois par le besoin d'une transmission assurée et par l'unité de commandement. Les passerelles, dans la mesure où elles ont été autorisées par la hiérarchie, sont parfois recommandées parce que plus simples et plus rapides.

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Ordre matériel et social : « une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Une place pour chaque personne et chaque personne à sa place ».

Equité : elle résulte de la combinaison de la bienveillance et de la justice

Stabilité du personnel.

Initiative : « toutes choses égales par ailleurs, un chef qui sait donner de l'initiative à son personnel est infiniment supérieur à un autre qui ne le sait pas ».

Union et harmonie du personnel : tout en insistant sur le principe de l'unité de commandement Fayol recommande d'éviter les démarches de type « diviser pour régner ». Il recommande également d'éviter l'abus des communications écrites.

FAYOL a ainsi été le premier à élaborer une « théorie de l'organisation » à l'intention des dirigeants. Ses travaux et ceux de TAYLOR sont complémentaires bien qu'ils divergent sur le principe de l'unité de commandement.

1.3. WEBER et la bureaucratie :

Le sociologue Max WEBER dégage une typologie des organisations basée sur l'origine de l'autorité, « aptitude à faire observer volontairement les ordres », qu'il distingue du pouvoir, « aptitude à forcer l'obéissance ». Dans ce sens, il met en évidence trois types d'autorité.

L'autorité charismatique est basée sur la personnalité du « leader » perçu à la limite comme un « être exceptionnel »... (exemples : Les prophètes MUHAMMAD ou MOISE, BOURGUIBA, ABDENNASSER). « L'organisation dont l'autorité est basée sur une seule personne est instable par construction, la question de la succession est toujours un problème ».

L'autorité traditionnelle est fondée sur les précédents et les usages (« les tabous » traditionnels de la société). « Le leader tient son autorité du statut social dont il a hérité et l'extension de cette autorité est fixée par la coutume ».

Dans l'organisation bureaucratique (rationnelle et légale), l'autorité du leader repose sur des procédures et des règles juridiques formalisées.

Dans l'esprit de M. WEBER, le terme de bureaucratique n'a rien de péjoratif. C'est, d'après lui,

la forme la plus efficace d'organisation. Elle s'appuie sur :

une stricte définition des objectifs, des tâches et de l'autorité de chacun,

une structure hiérarchique qui contrôle tout,

un système cohérent de règles abstraites applicables à chaque cas particulier,

des relations réduites, impersonnelles et formalisées, entre fonctions et non entre

personnes,

un emploi qui dépend des qualifications professionnelles et de l'existence de

possibilités d'avancement.

Le modèle bureaucratique, rationnel et sécurisant, suppose un environnement stable. Son formalisme peut s'accompagner de dysfonctionnements : insatisfaction du personnel, rejet de la nouveauté et de l'innovation, rigidité des réponses aux sollicitations et l'environnement.

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Conclusion :

La doctrine classique repose sur un certain nombre de fondement (postulats et principes) implicites :

Postulats

conceptions dominantes

Principes

règles évidentes

L'homme :

Il est possible de dégager des principes

· est un être logique et raisonnable

universels :

· est naturellement paresseux et
fraudeur

Supervision (contrôle) nécessaire

· est un être économique, motivé
uniquement par le salaire

Coordination imposée par le haut

· recherche la sécurité et la définition
stricte de son travail

Délégation d'autorité de haut en bas

· assimile bien les tâches simples et
faciles

Système équitable de rémunération

 

Définition des tâches rigoureuse, objective et

L'entreprise est un système :

y' rationnel

y' mécaniste

impersonnelle

Division du travail, spécialisation

La productivité est la mesure de l'efficacité

Il existe un « ONE BEST WAY » de

Le profit est la mesure de la performance

production qui doit s'imposer à tous

On peut faire abstraction des facteurs

humains.

 
 

2. L'école des relations humaines (1930)

Trop exclusivement centrée sur la tâche et en particulier sur sa normalisation, l'organisation scientifique du travail néglige l'opérateur. L'évolution des techniques de production et les transformations de la nature du travail ont donné naissance à une nouvelle science, l'ergonomie, dont la finalité est justement l'adaptation du travail à l'homme. Par ailleurs, la psychologie appliquée, issue des travaux de S. FREUD (1856-1939), a fait ressortir l'importance des facteurs liés à l'environnement physique et aux conditions de travail sur la productivité des travailleurs. Enfin, la crise de 1929 est à l'origine d'un certain mouvement de contestation de la pensée classique et de son rationalisme. Tel est le contexte dans lequel se développe l'école des relations humaines, en réaction aux limites de l'école classique.

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2.1. Les principaux auteurs

2.1.1. ELTON MAYO : l'expérience de Hawthorne :

Emigré aux Etats-Unis en 1922, l'Australien G. E. MAYO (1880-1949) est considéré comme le fondateur du mouvement des relations humaines et de la sociologie du travail. Professeur et chercheur, il réalisa plusieurs enquêtes sur la psychologie industrielle. La plus connue, dite « expérience de HAWTHORNE » fut menée entre 1927 et 1932 dans un atelier de la « WESTERN ELECTRIC» à Chicago avec ses collaborateurs de la HARVARD BUSINESS SCHOOL.

V' L'expérience :

Son objet a consisté à étudier les effets de certaines variations de l'environnement physique et des conditions de travail (éclairage, horaires, primes, temps de repos) sur la productivité d'un groupe expérimental de six ouvrières volontaires dans un atelier de bobinage.

V' Les résultats :

Les résultats du groupe expérimental, comparés à ceux d'un groupe témoin, ont montré que la productivité augmentait avec l'amélioration des conditions de travail (effet attendu) et continuait d'augmenter quand on détériorait ces conditions (effet inattendu).

V' Les conclusions :

Cette expérience a amené E. MAYO à conclure que les gains de productivité constatés ne résultaient pas de l'amélioration des conditions de travail mais du changement des relations sociales entre les membres du groupe, devenus une équipe homogène, et entre le groupe et la direction. La motivation économique n'était donc pas le seul élément moteur du comportement. C'est la raison pour laquelle E. MAYO préconise la mise en place de structures d'autorité laissant plus de responsabilité aux travailleurs.

2.1.2. KURT LEWIN et la dynamique de groupe :

Psychologue américain d'origine allemande, K.LEWIN (1890-1947) développe la théorie du champ de la personnalité et de la motivation qu'il applique au domaine social avec l'étude expérimentale des comportements de groupes restreints. K. LEWIN est à l'origine de la dynamique de groupe. Il lança en 1944 le RESEARCH CENTER FOR GROUP DYNAMICS du MIT (MASSACHUSSETS INSTITUTE OF TECHNOLOGY). La dynamique de groupe s'applique notamment :

A la décision en tant que procédure de changement : il est plus facile de changer des individus formés en groupe que de changer chacun d'eux séparément. L'influence sociale permet de résorber le malaise lié à l'incertitude ressentie par les individus qui sont en conflit d'idées et de jugement avec d'autres éléments du groupe. Elle s'exerce selon trois modalités différentes : normalisation, conformité du groupe, innovation.

Aux styles de leadership et à leur influence sur l'atmosphère et le fonctionnement d'un groupe. Aux processus d'émergence de structures de groupes en relation avec les processus d'influence.

K. LEWIN démontra en particulier la supériorité de l'autorité démocratique et le laisser-faire en matière de rendement et de satisfaction.

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2.1.3. FREDERICK HERZBERG et l'étude des motivations :

Professeur de psychologie à Cleveland (U.S.A.), F. HERZBERG (1923) a conduit de nombreuses recherches sur les motivations de l'homme au travail et sur l'adéquation des méthodes d'organisation du travail à ses besoins.

L'étude des motivations :

Les études qu'il mena en ce sens le conduisirent à conclure que l'homme connaît deux catégories de besoins :

Des besoins d'entretien (hygiène au travail et maintenance)

- politique et administration de la firme

- supervision

- salaire

- relations personnelles

- conditions de travail

La non-satisfaction de ces besoins engendre des conflits, mais leur satisfaction n'apporte aucun contentement supplémentaire.

Des besoins de réalisation :

· achèvement

· reconnaissance

· attraction du travail lui-même

· responsabilité

· avancement

La réponse à ce type de besoin est un facteur de satisfaction. 2.1.4. Les études d'organisation du travail :

L'organisation du travail doit apporter une réponse satisfaisante aux deux catégories de besoins mises en évidence précédemment.

Eviter le mécontentement :

Les facteurs de mécontentement peuvent facilement être éliminés et cela fait partie des revendications des travailleurs. La réponse réside dans une prise en compte de l'environnement du travail et dans la mise en oeuvre d'une politique sécurisante, axée sur l'amélioration :

Des conditions de travail,

De la rémunération.

Provoquer la satisfaction :

Rationalisation et simplification du travail en ont appauvri le contenu ; il faut donc « l'enrichir » en donnant au travailleur des « tâches plus complexes, plus de liberté et de responsabilité ». F. HERBERG, préconise donc une nouvelle organisation du travail orientée vers :

L'élargissement des tâches, c'est-à-dire le rassemblement sur un même poste de travail d'un ensemble de tâches élémentaires précédemment réparties entre plusieurs opérateurs.

L'enrichissement des tâches (JOB ENRICHMENT), qui est un mode de restructuration des tâches visant à donner un contenu plus qualifié et plus responsable à un poste de travail.

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2.2. Apports et limites :

L'école des relations humaines a marqué une transition entre l'école classique, dont elle est le complément indispensable, et les mouvements contemporains. Les différences essentielles entre la théorie classique de l'organisation et celle des relations humaines sont schématisées dans le tableau ci-dessous :

 

Ecole classique

Ecole des relations

humaines

Décision

Centralisée

Décentralisée

Unité de base de

l'organisation

Individu

Groupe

 

Formelle

Formelle (et) informelle

Structure

 
 
 

Autorité

confiance

Force d'intégration

 
 
 

Représentant de l'autorité

Agent de communication

Fonction du supérieur

 

inter et intra groupe

 

Contrôle extérieur

Responsabilité

Attitude vis-à-vis du travail

 
 
 

Le grand mérite de cette école a été la mise en évidence du sentiment d'appartenance mais on lui reproche :

· Son inefficacité opérationnelle (la coopération amicale ne constitue pas une motivation suffisante) ;

· Une méconnaissance du rôle de la technologie ;

· D'ignorer le poids de l'environnement ;

· Une certaine naïveté car ses idées sont sous-tendues par la conception suivante : plus l'homme est heureux et plus il est productif. Le paternalisme constitue une forme caricaturale de cette conception.

3. L'école des systèmes sociaux et la psychologie POST-HAWTHORNIENNE »

L'école des systèmes sociaux se propose d'étudier les facteurs psychologiques et décisionnels dont les interdépendances facilitent l'ajustement mutuel et la conformité des activités de l'entreprise à ses objectifs. L'organisation est efficace si elle atteint ses objectifs et efficiente dans la mesure où les motifs de l'action de ses membres sont satisfaits. Les psychologues de l'école des relations humaines ont montré l'importance de la satisfaction du groupe de travail pour l'atteinte des objectifs de l'entreprise, sans toutefois tenir compte du paramètre humain dans toute sa complexité. Les théories de MAC GREGOR et LIKERT, notamment, prolongent et affinent cette approche.

3.1. La théorie de MAC GREGOR :

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Le psychologue Douglas MAC GREGOR (1906-1964) oppose deux styles de direction qui reposent sur les postulats différents :

La théorie X :

Selon cette théorie pessimiste :

- L'homme moyen éprouve une répugnance naturelle pour le travail, il cherche donc à l'éviter ;

- Pour réaliser les objectifs de l'entreprise, les hommes doivent être dirigés, contrôlés, contraints ;

- L'homme ordinaire préfère être dirigé, il fuit la responsabilité et a peu d'ambition. Ce qu'il recherche avant tout c'est la sécurité.

Il est logique alors de préconiser une direction par le contrôle et la contrainte (bâton / carotte). Critique de la théorie X :

D. MAC GREGOR reproche à la théorie X d'ignorer une partie des besoins de l'homme ; c'est précisément à partir de la hiérarchie de ces besoins, établie par le psychologue Abraham MASLOW, qu'il fonde sa théorie Y du management. Les méthodes de sanctions qui découlent de la théorie X sont inadaptées et peu efficaces car elles reposent sur des motivations peu importantes.

La théorie Y :

D'après MAC GREGOR1:

· La consommation d'énergie physique ou mentale pour le travail est aussi naturelle que le jeu ou le repos.

· Le contrôle par une autorité extérieure et les menaces de sanctions ne sont pas les seuls moyens pour susciter les efforts en vue des objectifs de l'organisation entreprise. L'homme est capable de motivations personnelles et d'autocontrôle au service des objectifs qu'il doit prendre en charge.

· L'énergie mobilisée en vue de conquérir les objectifs est fonction de l'anticipation de la satisfaction (récompense) liée à leur réalisation effective.

· L'être humain ordinaire apprend, lorsqu'il se trouve placé dans des conditions favorables, non seulement à accepter les responsabilités, mais encore à les rechercher.

· La capacité d'exercer à un niveau relativement élevé, l'imagination, l'ingéniosité, la créativité, au service des solutions des problèmes, de l'organisation (entreprise) est largement et non pas étroitement distribuée dans la population.

· Dans les conditions actuelles de la vie industrielle moderne, les potentialités intellectuelles de l'être humain ordinaire ne sont utilisées que partiellement.

Cette théorie s'ouvre donc sur une direction dont la tâche essentielle est d'organiser les conditions et les méthodes de travail pour que le personnel puisse mieux atteindre ses propres buts en orientant ses propres efforts vers les objectifs organisationnels. La théorie Y et le style

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de direction correspondant sont mieux adaptés car ils reposent sur des motivations profondes et permettent d'intégrer les buts individuels et ceux de l'organisation.

3.2. Le modèle de LIKERT :

Les études de RENSIS LIKERT prolongent celles de MAYO et LEWIN sur les relations de l'homme au travail. Psychologue américain, professeur de psychologie industrielle, il préconise une organisation par groupe qui autorise la prise en compte des valeurs personnelles de chacun.

Il détaille une cinquantaine de traits caractéristiques des organisations sur chacun desquels se différencient quatre styles de direction :

· Le style autoritaire exploiteur : les subordonnés sont contraints par un système de sanctions ;

· Le style autoritaire paternaliste : les subordonnés sont contraints par un système de bâton / carotte ;

· Le style consultatif : les subordonnés sont consultés mais n'ont pas de véritable influence sur la décision ;

· Le style participatif de groupe qui s'appuie sur des rapports de coopération entre membre de l'organisation, sur la prise de décision et le contrôle en groupe et enfin sur La fixation en groupe d'objectifs globaux et personnels ambitieux.

LIKERT conseille la constitution de groupes pour réduire les distorsions dans le cheminement des informations. Le mode de direction participatif est souvent celui qui est le plus compatible avec les attentes des membres de l'organisation.

3.3. La théorie de la décision :

C'est surtout dans l'étude de la prise de décision que l'école des systèmes sociaux a fait preuve d'originalité. Economiste américain, prix Nobel d'économie en 1978, Herbert Alexander SIMON (1916) analyse l'économie comme une science du comportement, notion qu'il applique aux organisations et au processus de décision dans l'entreprise. Remettant en cause la valeur opératoire des modèles mathématiques, il approfondit le concept de rationalité limitée, basé sur la connaissance approximative des choix possibles.

3.3.1. La critique de l'école classique :

Les classiques voyaient dans l'organisation un ensemble d'activité et de processus stables, où l'homme occupe une place quasiment accessoire. Il allait de soi que le dirigeant commandait et que l'employé obéissait. A l'opposé, pour H.A. SIMON l'organisation est principalement un lieu de problèmes et de décisions individuelles. Toute analyse de l'organisation passe par l'étude des choix individuels. Il étudie donc les décisions conscientes et rationnelles, et la pertinence des choix quant à l'atteinte des buts visés.

Le processus de décision

Pour étudier le processus de décision, H.A. SIMON le décompose en trois phases :

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Intelligence : identification du problème ;

Design : modélisation ou conception des solutions ;

Choix : sélection de la meilleure solution.

Les limites de la rationalité

L'étude du processus de décision montre que la rationalité des décisions, c'est-à-dire leur

adéquation aux buts, est limitée. En effet :

L'environnement en trop complexe pour être appréhendé dans sa totalité ;

La connaissance des conséquences de la décision est toujours fragmentaire ;

Il est difficile de préciser la valeur à attacher aux conséquences futures de l'action ;

En pratique, on n'examine qu'un nombre très restreint de choix possibles.

Dans la plupart des cas, l'individu confronté à un choix construit un modèle simplifié de la réalité en se référant à sa propre expérience (comportement habituel plutôt que raisonné).

S'il ne peut se référer à une expérience passée, il va rechercher une solution qui lui apporte un niveau de satisfaction minimum, en effet, ses contraintes (faute de temps, d'information, de capacité) ne lui permettent pas de trouver une solution optimale.

Les applications

H.A. SIMON a précisé comment son analyse de la décision pouvait servir aux entreprises. Il distingue deux classes de décisions :

les décisions programmées (procédures répétitives et routinières), exemple : traitement des commandes, facturations, etc.

les décisions non programmées (problèmes non structurés ou de grande importance), exemple : lancement d'un nouveau produit, investissement.. etc.

Pour traiter ces décisions, il existe des techniques traditionnelles et des techniques nouvelles (cf. tableau ci-dessous) qui tendent à réduire le nombre de décisions non programmées.

Techniques traditionnelles et techniques

Modernes de prise de décision

Techniques de prise de décision

Types de décision

Traditionnelles

Modernes

Programmées :

Décisions routinières et répétitives. L'organisation développe des processus spécifiques pour y faire face.

L'habitude

La routine administrative : Procédures opérationnelles standardisées.

La structure de

l'organisation : les attentes communes, des systèmes de sous objectifs, des canaux d'information sont bien définis.

La recherche opérationnelle, l'analyse mathématique, les modèles, la simulation par ordinateur.

Le traitement informatique de données.

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Non programmées :

Le jugement, l'intuition et

Les techniques heuristiques

Décisions politiques uniques, nouvelles

la créativité.

de résolution de problèmes

et mal structurées.

 

appliquées à :

Application de processus généraux de

Les règles empiriques.

La formation des hommes

résolution des problèmes.

La sélection et la formation

qui prennent des décisions.

 

des dirigeants.

La construction de programmes heuristiques pour l'ordinateur.

Conséquence sur le management

Les décisions non programmées sont du ressort des responsables de l'organisation. Le rôle des dirigeants est alors de coordonner les contributions des membres de l'organisation en vue de l'atteinte des objectifs communs et du bien-être individuel. La coordination doit donc permettre de stabiliser les attentes du personnel et de les axer vers la réalisation des objectifs. D'après SIMON, divers mécanismes d'influence de l'action individuelle facilitent la coordination :

La division du travail,

La définition de procédures et de programmes d'action,

La communication des décisions,

L'établissement des consignes,

L'endoctrinement.

Conclusion

L'école des systèmes sociaux a fortement souligné l'importance des différences perceptives dans l'origine des conflits. L'organisation est un système social où nombreux groupes interagissent et où se nouent des conflits de personnes et de groupes. Ces conflits n'ont pas nécessairement pour origine de mauvaises relations humaines ou une inadéquation entre les motivations personnelles et l'objectif de l'organisation. Les conflits les plus difficiles à résoudre sont dus à des différences dans la perception de l'environnement.

4. L'école néo-classique 4.1. Théorie et pratique :

Ingénieurs, psychologues, mathématiciens, sociologues, ont successivement élaboré des concepts et des outils d'une complexité croissante, d'où une perplexité également croissante des chefs d'entreprises. La théorie néo-classique, très bien accueillie par les dirigeants, répond donc au besoin de clarification ressenti par ceux qui sont chargés de la conduite des organisations. L'école néo-classique se situe dans le prolongement de l'école classique : son approche est à la fois :

Normative : elle propose des principes clairs, simples, praticables, valables pour toute organisation ;

Pragmatique : elle est orientée vers l'action pratique, l'efficacité.

Par ailleurs, l'école néo-classique n'a pas échappé à l'influence de l'école des relations humaines et de celle des systèmes sociaux, influence qui se traduit par une prise de conscience aiguë du rôle de l'homme dans son milieu et de l'importance des conflits.

4.2.1. Alfred P. SLOAN

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Dans son célèbre ouvrage « MES ANNEES A LA GENERAL MOTORS » SLOAN (18751966) raconte comment il réussit, progressivement, à diriger son entreprise en appliquant des principes de décentralisation coordonnée.

Décentralisation

La décentralisation de l'autorité entraîne initiative, responsabilité et flexibilité. Les décisions sont proches des problèmes, par conséquent les réponses sont mieux adaptées aux changements de situation. La décentralisation a pour corollaires :

l'autonomie des décisions dans les limites définies par la politique générale de l'entreprise, un contrôle par les résultats.

Coordination

Parce qu'elle est source d'économie et d'efficacité, la coordination est nécessaire. Elle se traduit par :

La mise en place de structures sans responsabilité hiérarchique (structures consultatives),

L'uniformisation des méthodes de gestion (généralisation des budgets et des standards) et la centralisation des décisions financières (analyse des résultats, centralisation des informations grâce à l'informatique).

4.2.2. OCTAVE GELINIER

Ingénieur français, directeur de la GEGOS, O. GELINIER est l'auteur de nombreux ouvrages sur la direction des entreprises. Il énonce deux règles pour l'efficacité des entreprises : concurrence et innovation, auxquelles il ajoutera la finalité humaine. Pour que l'entreprise soit efficace, O. GELINIER définit les tâches de la direction générale. C'est à celle-ci que revient notamment la définition de la politique générale et de la structure des responsabilités. La politique générale

C'est le choix des buts à l'aide de politiques et d'objectifs et de l'organisation des moyens par le biais de plans et de budgets.

La structure des responsabilités

Pour que la structure soit légère, O. GELINIER préconise la délégation des responsabilités avec

ou sans délégation de pouvoir sachant que déléguer, c'est confier à un subordonné la mission d'atteindre un objectif en lui laissant une certaine latitude dans le choix des moyens.

4.2.3. PETER FERDINAND DRUCKER

Pour ce praticien, conseiller auprès des entreprises aux Etats-Unis, le management est devenu la fonction essentielle de notre société. C'est un travail spécifique qui requiert donc savoirs et outils particuliers.

Les tâches majeures du management :

La fixation de la mission et la détermination d'objectifs clairs pour l'organisation. Pour P.F. DUKER, l'objectif principal n'est pas la maximisation du profit qu'il perçoit comme un concept minimal : il doit couvrir les risques de l'activité économique. L'objectif principal de l'entreprise est de créer une clientèle, les fonctions de base sont donc le marketing et l'innovation ; le profit est la mesure de la rentabilité de ces fonctions.

L'établissement d'un travail productif et d'une satisfaction au travail. Cette tâche se réalise à travers l'organisation de la responsabilité des employés. Cette dernière se fait par un apprentissage progressif et continu ;

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Le manager

DRUCKER définit le manager par les tâches qui lui incombent à savoir, fixer les objectifs, analyser et organiser le travail en une structure, motiver et communiquer, mesurer grâce à des normes et former les employés.

Synthèse des postulats et principes de l'école néoclassique

Postulats

Principes

Conséquences sur

Le profit est le facteur

Maximisation du profit.

Les structures :

essentiel de survie et de

 

unités autonomes

développement de

l'entreprise.

 

Structures par produits

La prise de décision doit se

Décentralisation des

Les hommes :

situer aussi près que possible

responsabilités et des

Formation

du lieu de l'action.

décisions

Mesure objective des résultats

 
 

;

 
 

Système de récompense et sanction avec droit à l'erreur

 
 

Contrôle par les résultats

Il faut faire coïncider

DPO et D.P.P.O2.

Les objectifs :

l'objectif de l'entreprise et les

Contrôle par exception et

Définition d'objectifs

objectifs de l'homme et donc

autocontrôle des unités

principaux et secondaires.

s'appuyer sur ses motivations

autonomes.

 

positives.

Motivation par la

compétitivité.

 

4.2.4 Les apports d'Henri Mintzberg

L'approche systémique pour mieux comprendre les organisations

Henry Mintzberg est une figure de référence internationale dans le domaine de la sociologie des organisations. Les modèles qu'il a élaborés permettent de mieux comprendre le fonctionnement d'une organisation. Le canadien Henri Mintzberg est apparu depuis les années 70 et 80 comme le théoricien de référence dans le domaine de l'analyse des organisations. Mintzberg s'est nourri du concept moderne de système qui est né dans les années 40 et l'a intégré dans son étude des organisations, initiant ainsi le courant systémique en sociologie et management. Le paradigme systémique a bouleversé l'approche classique d'un l'objet d'étude. En effet, le systémisme, pour décrire le fonctionnement d'un système, privilégie l'analyse globale des échanges entre ses parties à l'analyse de chacune d'entre-elles.

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Au fur et à mesure des essais d'Henry Mintzberg s'est profilée une théorie qui est depuis lors abondamment utilisée, commentée et soumise à la critique et qui s'avère d'un intérêt fondamental pour analyser une organisation avant d'envisager la manière d'y opérer un changement. Les organisations d'éducation peuvent donc, elles aussi, tirer profit de ces travaux. L'apport majeur de Mintzberg est d'avoir élaboré une typologie permettant de catégoriser les diverses composantes internes d'une organisation. Nous allons dans un premier temps passer en revue ces variables, après quoi nous verrons les différents profils d'organisations déterminés en fonction de la combinaison de ces dimensions.

1. Les variables organisationnelles

Mintzberg distingue en effet trois composantes essentielles des organisations, étroitement coordonnées entre elles :

- la coordination des opérateurs et la division du travail ;

- les buts organisationnels ;

- la distribution du pouvoir.

1.1. Division et coordination du travail

Selon Mintzberg, toute organisation définit sa structure par les moyens utilisés pour la division et la coordination du travail et des tâches.

La première nuance à poser est la distinction entre les opérateurs, à la base de la structure c'est-à-dire le personnel en contact avec le produit ou le client, et l'instance qui conçoit le travail à réaliser.

1.1.1. Division des tâches

Mintzberg répartit la division du travail en deux dimensions : la dimension horizontale et la dimension verticale.

La dimension horizontale On parlera de division horizontale forte lorsque les opérateurs effectuent un nombre limité de tâches répétitives, ou de division horizontale faible s'`ils réalisent beaucoup de tâches très diversifiées.

Exemple : le travail d'un professeur d'université qui enseigne des matières très spécifiques est davantage divisé horizontalement que la tâche d'un instituteur primaire qui enseigne des matières plutôt variées.

La dimension verticale

La division verticale sera forte si il existe une séparation claire entre la conception des tâches à réaliser et leur exécution ; faible si les opérateurs qui réalisent le travail sont aussi ceux qui le conçoivent. Exemple : le professeur d'université conçoit son programme d'enseignement avec plus d'autonomie (division verticale plus faible) qu'un instituteur, soumis à un programme, aux inspections (division verticale plus forte).

1.1.2. Coordination des tâches

Parallèlement, il est nécessaire de concevoir des mécanismes de coordination assurant l'articulation entre ces différentes tâches et personnes. Mintzberg identifie les modes suivants. L'ajustement mutuel : la coordination se réalise au travers d'une communication informelle entre les travailleurs.

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La supervision directe : une personne donne des instructions à plusieurs autres qui travaillent en inter-relations.

La standardisation des procédés : chaque poste de travail est défini en précisant les tâches que l'opérateur doit effectuer. Généralement ce sont les analystes de la technostructure qui conçoivent les postes de travail. L'exemple le plus illustratif est le travail à la chaîne.

La standardisation des résultats : des standards sont définis par rapport aux caractéristiques et au volume de la production attendue des opérateurs.

La standardisation des qualifications : la coordination se fait par le biais de la formation spécifique de celui qui exécute le travail.

La standardisation des normes : ce sont des normes, des valeurs établies pour l'organisation dans sa globalité, qui dictent le travail et auxquelles les membres adhérent. Ce mode de coordination apparaît notamment dans certains ordres religieux.

Mintzberg relève ainsi que chaque organisation intègre plusieurs mécanismes de coordination mais que dans de nombreux cas, il existe un mode dominant qui constitue le ciment de l'organisation.

1.2. Les buts

Mintzberg est également très attentif à une deuxième composante essentielle des organisations : les buts poursuivis par chaque organisation, qu'il distingue en buts de mission et buts de système.

Les buts de mission ont trait aux produits, aux services ou encore aux clients de l'organisation. Exemple : Un groupe d'alphabétisation veut améliorer l'apprentissage de la lecture et de l'écriture au premier niveau.

Les buts de système se rapportent aux caractéristiques de l'organisation ou de ses membres, indépendamment des biens ou services qu'elle produit. Exemple : Un Conseil d'Administration décide de fusionner deux associations, pour atteindre les normes.

1.3. La distribution du pouvoir

Mintzberg relève les acteurs fondamentaux suivants entre lesquels se répartit le pouvoir dans les organisations.

Le centre opérationnel constitué par les travailleurs, qui réalisent l'activité de production des biens ou services proposés par l'organisation. Si ces travailleurs sont faiblement qualifiés on parle d'opérateurs, si leur degré de qualification est élevé on parlera plutôt de professionnels. Le sommet stratégique, composé par la direction et ses adjoints directs. C'est là que se prennent généralement les décisions stratégiques pour l'organisation.

La ligne hiérarchique intégrant les cadres intermédiaires. Elle représente une hiérarchie d'autorité entre le centre opérationnel et le sommet stratégique.

Les analystes de la technostructure représentant ceux qui sont chargés de la standardisation du travail : recrutement, formation du personnel, règlements, programmes de

Travail.

Le personnel de soutien logistique, ceux qui aident les opérateurs : nettoyage, restauration, service juridique.

Les propriétaires de l'organisation, qu'ils soient financiers (actionnaires d'une entreprise privée) ou légaux (ministre ayant la responsabilité d'un organisme d'état).

Les associations d'employés : syndicat pour le personnel peu qualifié et corporations professionnelles pour le personnel qualifié.

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Enfin chaque organisation est traversée par une idéologie, certains préfèrent le terme de culture.

Selon les types d'organisation ces différents acteurs détiendront plus ou moins de pouvoir c'est-à-dire influenceront, à des degrés divers, les prises de décisions stratégiques de l'organisation.

2. Les configurations organisationnelles

L'articulation entre toutes ces modalités permet de construire une typologie des configurations des organisations, qui sera particulièrement utile dans une étude de changement organisationnel.

La configuration entrepreneuriale

Il s'agit d'une organisation dirigée par une seule personne qui centralise les prises de décisions stratégiques.

Au niveau de la structure, la division horizontale est généralement faible puisque les opérateurs effectuent des tâches variées. La division verticale, quant à elle, est plutôt forte car l'entreprise fonctionne par supervision directe de la hiérarchie sur des travailleurs peu qualifiés.

Ce type d'organisation se développe quand le marché est plutôt instable ce qui explique le modèle de supervision directe, le plus apte à réagir rapidement en fonction des fluctuations du marché, qui peuvent donc représenter une menace pour l'organisation. La survie de celle-ci est donc prioritaire, ce qui explique la centralisation de pouvoir et des ressources entre les mains du sommet stratégique : le directeur, également fondateur et propriétaire, occupe une position dominante.

La configuration missionnaire

Les buts prédominants dans ce type d'organisations sont les buts de mission c'est-à-dire les buts qui ont trait aux clients-mêmes de l'organisation. Les buts de système ne sont donc réalisés que pour pouvoir assurer les buts de mission.

Pour ce qui est de la structure, la coordination des opérateurs fonctionne par standardisation des normes : ce sont les normes, les valeurs de l'organisation qui dirigent le travail à accomplir. Les travailleurs adhèrent donc à ces buts et s'impliquent pleinement dans le fonctionnement de l'organisation. Il arrive fréquemment dans ce genre d'organisations que des membres travaillent bénévolement.

Outre cette standardisation des normes les travailleurs opèrent également par ajustement mutuel.

Sur le plan vertical, la division est faible puisque chacun dispose d'une certaine liberté pour concevoir et réaliser ses tâches tandis que la division horizontale est également faible car les tâches réalisées sont le plus souvent variées.

Le marché au sein duquel évolue ce type d'organisation est stable et peu hostile car la standardisation des normes ne permettrait pas de travailler dans un environnement instable.

Le pouvoir reste relativement centralisé : les dirigeants définissent les missions de l'organisation et prennent les décisions stratégiques, même si les acteurs, qui ont assimilé ces valeurs, peuvent prendre certaines décisions moins importantes.

La configuration bureaucratique

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L'entreprise de type bureaucratique se caractérise par une division horizontale et verticale forte. Les opérateurs, peu qualifiés, effectuent un nombre restreint de tâches et ne participent pas à la conception du travail. La coordination s'effectue par standardisation des procédés ou des résultats.

Pour ce genre d'organisation, le marché se doit d'être stable et prévisible, et l'organisation est régie par des buts de système.

Le pouvoir est fortement centralisé au niveau du sommet stratégique et les opérateurs, démunis de toute prise de pouvoir à cause de la standardisation des procédés et des résultats, se regroupent en associations exerçant une influence importante.

La configuration professionnelle

Dans ce type d'organisation, les travailleurs possèdent un haut niveau de qualification et utilisent donc abondamment leurs savoirs acquis au cours de leur formation pour accomplir leur travail.

Sur le plan de la structure, la division du travail au niveau horizontal est forte. Les travailleurs, de par leur formation spécifique, opèrent dans des créneaux très étroits.

Au contraire, sur le plan vertical, la division est faible : ayant une qualification poussée les membres conçoivent eux-mêmes leur travail et effectuent leurs tâches en toute autonomie. Quant à la coordination, elle fonctionne par standardisation des qualifications. De par leur formation, les opérateurs sont jugés qualifiés pour coordonner et accomplir leurs tâches efficacement.

Le marché se doit d'être relativement stable étant donné le mécanisme de coordination, tout en étant complexe au vu des savoirs élaborés demandés aux professionnels.

Les buts apparaissent flous et peu opérationnels dans ces organisations : chaque professionnel poursuit un but spécifique et est mu plus par des préoccupations professionnelles que par les missions propres à l'organisation.

Il en résulte, évidemment, un pouvoir décentralisé où les professionnels exercent beaucoup de pouvoir et orientent les décisions les plus importantes.

La configuration adhocratique

Le terme adhocratique provient du latin « ad hoc » : les travailleurs travaillent en groupes de projet pour répondre aux besoins spécifiques des clients.

Ce genre d'organisation fonctionne par ajustement mutuel : les opérateurs, même s'ils sont très qualifiés, se réfèrent plus aux formations complémentaires et aux capacités développées dans le cadre de leur travail, notamment par échange entre professionnels.

La coordination entre unités fonctionne par des mécanismes de liaison.

La division du travail est faible tant au niveau vertical (les projets exigent une autonomie des opérateurs) qu'horizontal (importance d'une polyvalence puisque les tâches varient selon les projets).

Le marché de ce genre d'organisation est complexe pour répondre aux demandes des clients qui nécessitent des savoir-faire élevés, et instable puisque les demandes de la clientèle sont très variables, exigeant des professionnels des compétences variées et mises en oeuvre simultanément.

Au vu de la complexité des tâches des travailleurs et de l'imprévisibilité du marché, les buts seront assez peu opérationnels.

Le pouvoir se localise dans les équipes de projets, entraînant une certaine décentralisation.

Mais la direction doit cependant assurer la coordination de différentes unités et détient les prises de décision stratégiques.

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Conclusion

Il s'agit là de formes théoriques. Dans la réalité, on rencontre peu d'organisations pures. Le plus souvent les organisations concrètes sont hybrides. Dans certains cas, on peut trouver une organisation ou une partie d'organisation concrète correspondant à une seule de ces configurations. L'éventualité la plus fréquente est celle des organisations qui correspondent à plusieurs configurations, habituellement à deux. Très fréquemment une organisation hybride est en pleine phase de transition d'une configuration à une autre.

Le modèle de Mintzberg, on l'aura compris, se révèle extrêmement éclairant pour mieux comprendre les organisations et y envisager des changements. La notion de configuration, en proposant une analyse du contexte organisationnel, est aussi d'une grande utilité pour préparer l'action en permettant de clarifier les enjeux des interventions.

Le lecteur peut s'interroger sur ce qu'il advient des représentations qu'il se fait de son organisation (de son fonctionnement, de sa raison d'être, de son évolution et de l'orientation qu'elle prend pour le moment, de sa place en son sein, etc.), quand il réalise une analyse mobilisant les concepts de Mintzberg.

4.2.5- L'apport de Porter

Porter est le premier a parlé de chaîne de valeurs. Une chaîne de valeur est l'ensemble des activités d'une entreprise créatrice de valeurs.

Il a mis en relief 2 grands types d'activité : l'activité principale et l'activité de soutien.

- Activités principales

a. La logistique interne (elle existe et est indispensable).

b. La production (transformation de la matière, fonction des machines, entretien, emballage, traitement des informations relatives à la production).

c. La logistique externe (recherche d'une optimisation comme la logistique interne).

d. Les services (installation, formation, adaptation du produit, service après vente...).
- Activités de soutien

a. L'approvisionnement (au sens large).

b. Le développement technologique (technologies employées par l'entreprise).

c. La gestion des ressources humaines (gestion de carrière).

d. L'infrastructure de la firme (service de planification de l'entreprise, service comptable, service financier, service juridique, gestion de la qualité, gestion des systèmes d'information...).

Conclusion :

A la suite de ces différents développements, il est difficile de ne pas ressentir un malaise devant la diversité méthodologique des différentes approches et le caractère hétéroclite des conclusions établies. Certaines théories apparaissent purement normatives, d'autres ont une vocation scientifique beaucoup plus affirmée. Les organisations sont considérées soit comme des agrégats d'individus aux objectifs conflictuels, soit comme des entités ayant leurs propres buts. Même si nous avons nos propres préférences, nous ne trancherons pas entre ces différentes approches, nous réfugiant dans un pluralisme méthodologique de façade, en

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considérant que chaque théorie peut contribuer de façon productive à une meilleure compréhension du comportement et du fonctionnement des organisations.

Chap. 3. : LES STRUCTURES ORGANISATIONNELLES DE L'ENTREPRISE

Introduction

Une organisation existe à travers les personnes qui interagissent afin de remplir des fonctions essentielles pour atteindre des objectifs. L'objectif de ce travail est de démontrer que la structure d'entreprise est un déterminant sur la performance des entreprises. Pour cela nous allons parler dans le chapitre 1 de la partie empirique de l'organisation en général divisant le chapitre en 3 parties : en montrant son interaction avec l'entreprise et les structures dans la 1ère partie, en évoquant quelques théories de grands auteurs connus dans la 2e partie et le lien entre la structure et performance dans la 3e partie du chapitre.

I - Organisation et Entreprise

1 - ORGANISATION :

1.1 Définition :

Organisation : On peut définir l'organisation comme une structure suivant une logique propre pour atteindre un but précis. On parle alors de la société dans sa globalité ou de l'organisation d'une partie de l'effectif de la société visant la résolution d'un problème ou l'accomplissement d'une tâche.

L'organisation désigne aussi l'ensemble des responsabilités, pouvoirs et relations entre les personnes permettant à un organisme d'atteindre ses objectifs.

1.2 OBJECTIFS

L'organisation a pour objectif de faciliter la circulation des flux et ainsi d'atteindre des objectifs déterminés. La circulation des flux sera améliorée s'il n'y a pas de déformation de ceux-ci et s'il est possible de les accélérer. Pour limiter la déformation, il faut augmenter le niveau d'uniformisation de ce qui encadre le flux (gestion de base de données, procédures, systèmes

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anti-erreurs...) ou la flexibilité de l'organisation. Pour augmenter la vitesse du flux, il faut mettre en oeuvre les synergies existantes au sein de l'organisation.

1.3 BUT

La finalité d'une organisation peut être représentée par l'ensemble des valeurs qui justifient son existence. C'est donc l'ensemble des raisons d'être de l'entreprise, implicites ou explicite vis à vis des partenaires internes (salariés, investisseurs propriétaires) ou externe (ménages et État) comme vis-à-vis de la société (environnement et développement durable).

1.4 Type :

On distingue plusieurs types d'organisations du travail: pyramidale (la plus classique : les informations circulent de façon verticale du chef, tout en haut, au personnel de la base, tout en bas, en passant par des échelons intermédiaires), en comité ou jury (un groupe d'employés décide en tant que groupe, par vote par exemple), matricielle (une structure verticale associée à une structure horizontale), etc.

1.5 Importance :

L'organisation réunit des ressources pour accomplir les objectifs et les résultats désirés. Elle produit des biens et services de manière efficace et efficiente, facilite l'innovation, utilise les techniques modernes de fabrication et les nouvelles technologies. L'organisation s'adapte et influence l'environnement. Elle crée de la valeur pour les propriétaires, les consommateurs et les employés. L'organisation concilie les défis continus de la diversité, de l'éthique, de la motivation et de la coordination des employés.

2- ENTREPRISE

2.1 Définition :

Une entreprise est une structure économique et sociale qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels (service) et financiers, qui sont combinés de manière organisée pour fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole) avec un objectif de rentabilité. Une entreprise est généralement une structure légale : une société - anonyme, par actions, à responsabilité limitée, coopérative, etc.

2.2 Objectif :

La fonction première d'une entreprise varie selon l'entreprise ou même selon les points de vue au sein d'une même entreprise (par exemple, point de vue de l'actionnaire, de l'employé, du

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syndicat, de la direction...). Parmi les différentes fonctions opérationnelles habituellement observées, on trouve :

~ servir le marché, en produisant et distribuant des biens et services correspondant à une demande solvable. C'est sa seule justification économique, aucune entreprise ne pouvant survivre sans en faire sa priorité, à moins d'être protégée et en dehors du champ de la concurrence (ex. : cas de certains services publics), ce qui, d'un point de vue purement économique, peut la conduire à consommer plus de ressources qu'elle ne présente d'utilité.

~ gagner de l'argent, c'est-à-dire extraire des bénéfices financiers en « récoltant plus d'argent que d'argent investi », notamment pour attirer les investisseurs institutionnels et les petits actionnaires,

~ produire un excédent de trésorerie, qui sera investi avec un plus grand profit dans le développement des activités ou une autre entreprise (dans le cadre d'un « groupe »).

~ maximiser, selon le statut, l'utilité sociale (améliorer la situation de la société) ou le profit (différence entre le prix de vente et le coût des ressources consommées).

2.3 But :

Parmi les différents buts possibles pour une entreprise, la recherche du bénéfice occupe une place importante. Le bénéfice de l'entreprise (différent du profit) sert avant tout à rémunérer le capital investi. Les entreprises peuvent prendre plusieurs formes juridiques correspondant à des caractéristiques différentes de l'apporteur de capital : entreprises individuelles, sociétés de personnes, sociétés de capitaux. Les grandes entreprises sont en général des sociétés de capitaux.

3 - Lien entre organisation et entreprise :

L'organisation au sein des entreprises peut varier considérablement d'une entreprise à une autre. Cette variation est due à des facteurs externes (Activité, clientèle, nouvelle technologie, situation concurrentielle, taille et maturité) et des facteurs internes (histoire, valeur et culture, stratégie, avantage concurrentielle, chaine de valeur, processus opérationnel, politique, structure, moyen, méthode...

Une entreprise repose sur un certain nombre de fonctions vitales qui assurent son fonctionnement. Henri Fayol en a distingué six: technique, commerciale, financière, de sécurité, comptable

(informationnelle), administrative (de gestion).

Généralement, les entreprises instaurent une hiérarchie parmi leurs employés : ceux qui sont situés à un échelon inférieur (ex. : équipiers, collaborateurs, employés...) obéissent à ceux situés à un échelon supérieur (managers, cadres, chefs de projet...). Cette organisation hiérarchique peut se justifier par l'existence de coûts de transaction, justification qui découle du théorème de Coase et est développée par les travaux d'Oliver Williamson. La hiérarchisation est combinée à une spécialisation des activités dans la structure organisationnelle de l'entreprise. Cette question de l'organisation a été étudiée notamment par Henry Mintzberg dans son ouvrage: Structure et dynamique des organisations.

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Les entreprises sont généralement organisées avec :

· Des entités opérationnelles, qui sont généralement axées sur les métiers (par exemple, en 2008, le groupe Danone est organisé en trois pôles : produits laitiers frais, biscuits et produits céréaliers, boissons). Les grandes entreprises mono métiers peuvent être organisées en entités régionales (par exemple, Amériques, Europe-Moyen-Orient-Afrique (ou Emea, regroupement courant dans les entreprises au début du XXIe siècle), Asie).

· Des fonctions transversales, fonctions "de siège" communes au groupe, ou parfois décentralisées par pôle ou région du monde. Classiquement, on trouve là les fonction de direction générale, de direction financière (dont la gestion, la comptabilité, le contrôle de gestion), de ressources humaines, de marketing et communication, de recherche et développement, d'informatique, etc.

Les fonctions transversales peuvent être :

· exercées en interne par des salariés de l'entreprise.

· sous-traitées à des entreprises extérieures prestataires de service (ex: communication externe, prestations de recherche et développement).

· voire exercées par une personne travaillant seule, en général intervenant comme consultant externe (ex: expert qualité).

Récapitulatif :

Activité (acte d'organiser)

Cadre de référence

(état après l'acte d'organiser)

Institution (système)

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Structurer, (ré) organiser, se comporter de telle manière qu'on réalise un ordre.

Réseaux de relations et d'interactions, structures et

processus formels et

informels, qui sont créés,

Système sociotechnique

composé d'individus, de

moyens techniques, de

matériels réunis en vue d'un

 

consciemment ou non, pour atteindre un but et des objectifs.

but, et d'objectifs.

C'est-à-dire :

C'est-à-dire :

C'est-à-dire :

Créer des règles, formaliser

Des relations et des

Un système né formellement

des relations entre

humains, mais aussi entre

interactions entre individus, informations, machines, ...

ou informellement.

Un système composé

humains et machines.

Des éléments culturels

d'acteurs jouant différents

Définir des valeurs, les comportements souhaités, les objectifs.

spécifiques à chaque système, concrets ou symboliques.

rôles, remplissant diverses

activités.

Conduire le personnel en :

Un ensemble d'instruments:

Une institution :

- groupant les tâches

- organigramme

- entreprise

- créant des unités

- diagramme de fonctions

- hôpital

- structurant les relations

- schéma de flux

- département administratif

- guidant le comportement

- charte d'entreprise

- parti politique

des collaborateurs

- système de valeurs

- organisation non

- etc.

- etc.

gouvernementale

 
 

- etc.

Soit aussi :

 
 

ORGANISER

l'ORGANISATION

de l'ORGANISATION

 

II- La Structure des Entreprises :

1) Définition :

La structure d'une entreprise peut être définie comme l'ensemble des dispositifs par lesquels une entreprise répartit, organise, coordonne et contrôle ses activités.

L'ensemble de la structure d'une entreprise est représenté par un organigramme qui montre la répartition des domaines d'activité et de supervision/dépendance des différents agents, la direction générale figurant au sommet.

2) Types de structures.

Il existe plusieurs types de structures :

a) Structure hiérarchique : elle repose sur le principe d'unicité du commandement, chaque salarié ne dépendant que d'un seul supérieur hiérarchique.

Avantages : simplicité du commandement, clarté et sécurité.

Inconvénients : cloisonnement, mauvaise circulation de l'information, lourdeur,

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b) Structure fonctionnelle : elle repose sur le principe de division fonctionnelle de l'autorité et de pluralité du commandement, tout salarié dépendant de plusieurs chefs, chacun n'ayant autorité que dans son domaine de compétence.

Avantages : spécialisation très efficace du personnel, regroupement des compétences.

Inconvénients : possibilité de conflits engendrés par la multiplicité du commandement, risque de dilution des responsabilités.

C) Structure hiérarchico-fonctionnelle : elle repose sur le principe d'unicité du commandement et de la nécessité de recourir à des organes de conseil composés de spécialistes.

Des conseillers spécialisés dans des domaines précis sont attachés aux chefs hiérarchiques. La hiérarchie décide. Les responsables fonctionnels aident à la décision.

On a alors 2 lignes :

- la ligne de commandement (directeurs opérationnels).

- la ligne de conseil (directeurs fonctionnels qui ne donnent pas d'ordre).

Cette structure s'appelle aussi « staff and line » (staff : conseille - line : pouvoir de décision).

Inconvénient : risque de relations difficiles entre les opérationnels et les fonctionnels.

D) Structure divisionnelle : elle repose sur le principe de la décentralisation du pouvoir et de la décentralisation des décisions. La forme divisionnelle distingue très nettement la direction générale et les directions opérationnelles.

Dans cette structure l'activité est découpée en sous-ensembles disposant d'une certaine autonomie appelés divisions. Celles-ci sont créées selon une logique de marché, de produit, de couple produit-marché, d'activité ou de type de clientèle.

Avantages : autonomie des divisions, culture commune du produit, taille humaine des divisions (meilleures relations de travail), bonne coordination car le responsable s'occupe de toute la vie du produit et la direction générale peut se consacrer à son rôle de stratégie.

Inconvénient : des économies d'échelle peuvent être perdues à cause de la multiplication des services fonctionnels (comptabilité, marketing, etc. ), répartition des moyens communs entre plusieurs divisions coûteuse et perte en expertise, intérêt du groupe moins important par rapport aux intérêts de la division (qui devient autonome).

e).Structure matricielle : elle repose sur un principe de dualité de commandement.

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Elle combine le découpage par fonction et par division, chaque individu ayant 2 supérieurs, un chef de projet évoluant en fonction des besoins et un supérieur permanent. Elle est axée sur l'idée de "groupe de projet". Le découpage des activités se fait selon 2 critères

- par fonction spécialisée (commercialisation, production, ...). - par produit ou par projet.

Avantage : bien adaptée à une gestion par produit ou par marché, permet de profiter des compétences de deux responsables.

Inconvénient : manque parfois de coordination (dualité du commandement), risque de conflits, coûts élevés.

f).Structure par projet : c'est une structure dans laquelle les organes sont mis en place pour réaliser un ou plusieurs projets particuliers. La structure par projet se superpose à la structure hiérarchique dans les entreprises innovatrices. Après réalisation du projet, on assiste à une disparition de l'organe crée au départ et la structure principale reprend en charge les activités créées. Il n'existe pas de structure par projet pur.

g) Structure formelle : La mise en place d'une structure formelle au sein d'une entreprise ou

organisation est censée :

- Définir les tâches, les rôles et les responsabilités de chaque acteur de l'organisation.

- Préciser les relations de pouvoir et d'interdépendance entre les acteurs.

- Élaborer des consignes qui encadrent les activités et organisent la communication.

-

Avantage : Il est possible grâce à des procédures de réduire les risques, en particulier lors d'événements inopinés.

La procédure permet de clarifier les responsabilités. Cette clarification est nécessaire, en particulier pour les opérateurs, qui au bas de l'échelle sont souvent l'objet de rapport de pouvoir en leur défaveur.

Inconvénient : La stricte application des procédures peut être perçue comme une dérive bureaucratique qui contribue à alourdir le fonctionnement de l'organisation et à allonger les délais de réponse de l'entreprise.

Dans les entreprises qui fonctionnent relativement longtemps selon une structure informelle, les cadres supérieurs et intermédiaires s'habituent à une gestion dominée par le flou et perçoivent la formalisation de la structure comme un changement qui leur est défavorable (rendre compte, être évalué, sanctionné...Etc.)

3. Opérationnel et fonctionnels.

L'entreprise est structurée en deux niveaux : décision et exécution, et réflexion et aide à la décision, opérationnel et fonctionnel.

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a) Les organes opérationnels :

Les organes opérationnels concourent directement à l'activité de l'entreprise : services Achats, Ventes, Livraisons, Magasin. Si un opérationnel cesse de travailler, la production correspondante n'est pas fournie. Les opérationnels font partie de la ligne hiérarchique. Ils comprennent les responsables des directions, des services et les employés.

B) Les organes fonctionnels :

Les organes fonctionnels ont pour rôle de conseiller, d'assister : Recherche, Contrôle, Marketing, DRIFT., fonction de Secrétaire Général, fonction d'Assistant.

Il peut exister ce que l'on appelle un état-major, qui est composé de spécialistes qui ont un rôle de conseil. Ils peuvent être chargés d'étudier un dossier spécifique afin de proposer une solution. En cas d'absence d'un fonctionnel, l'entreprise va continuer à produire même si certaines décisions doivent être retardées.

Dans la réalité de l'entreprise, la frontière est souvent difficile à établir entre ces deux catégories. En effet, les services fonctionnels ont un rôle de conseil mais ont souvent une délégation d'autorité sur les services dans leur domaine de compétence (ex : Directeur Marketing sur Service Commercial.

4. Les nouvelles formes structurelles

Les mutations profondes de l'environnement et les nouvelles exigences en matière de compétitivité ont poussé les organisations d'aujourd'hui à réviser leurs modes de structuration de manière qui leur permet d'être moins lourdes, plus flexibles et surtout suffisamment réactive face aux changements imprévisibles de l'environnement. L'adoption de nouvelles formes organisationnelles qui rompent avec les structures hiérarchiques classiques est sans doute un choix organisationnel assez judicieux qui prend en compte, et de manière simultanée, les trois réalités suivantes :

· L'évolution récente des relations interentreprises. En effet, les partenariats, les franchises, les alliances sont autant de manoeuvres communes donnant lieu à de nouvelles formes organisationnelles : les réseaux par exemple ou encore l'organisation éclatée (BOUNDARYLESS ORGANIZATION).

· Les besoins de flexibilité stratégique, d'agilité organisationnelle et d'intégration des compétences. Les organisations sont en effet confrontées à la nécessité de réagir au moins aussi rapidement que les concurrents face aux exigences de l'environnement. Les implications pour le design organisationnel sont fortes. Révolue l'époque où l'on faisait l'apologie des grands holdings. Désormais, ce sont les structures flexibles, à niveaux hiérarchiques réduits, voire plates qui ont le vent en poupe et semblent être mieux adaptées à un environnement dynamique et hyper compétitif.

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· Les opportunités qu'offrent les TIC, technologies d'information et de communication, en autorisant le travail collaboratif à distance entre des partenaires géographiquement (et culturellement) dispersés.

Trois types de nouvelles structures seront brièvement analysés : la structure réseau, la structure virtuelle et la structure en N (qui demeure moins connue que les deux premières).

4.1. La structure réseau

La structure réseau est une forme d'organisation qui met en relation plusieurs intervenants (fournisseurs, clients et même les concurrents) sur une base contractuelle et temporaire pour la réalisation d'un objectif commun. Dans une structure réseau, des organisations différentes se chargent d'activités complémentaires pour une durée déterminée, et ce sur une base transactionnelle (reposant sur des accords formels d'échange de services). Les partenariats et les alliances entre entreprises donnent lieu à des structures de type réseau où les partenaires interagissent sur la base de la complémentarité des services qu'ils offrent les uns aux autres. L'entreprise réseau est dotée d'une structure flexible qui lui permet de mieux composer avec la dynamique changeante de l'environnement. Elle a généralement une structure décloisonnée, un effectif réduit et un système de communication efficace. L'adoption d'une structure en réseau a de fortes implications pour l'entreprise :

Le recentrage sur le coeur de métier. Les entreprises réseaux optent souvent pour une focalisation sur leurs activités principales afin d'y développer une compétence distinctive et donc un avantage concurrentiel durable.

L'externalisation des activités secondaires de moindre importance (faire-faire ou sous-traitance) qui seront prises en charge par des prestataires de services externes à l'entreprise. La comptabilité, la gestion administrative, la gestion des recrutements et la gestion de la paie semblent être aujourd'hui les fonctions les plus externalisées.

Le développement de relations de partenariat avec des entités externes, optant ainsi pour des modalités de régulation contractuelle plus souples que les mécanismes internes de coordination des activités.

Permettre, simultanément, l'exploitation interne de compétences distinctives (associées au choix de focalisation sur le coeur de métier de l'entreprise) et la constitution de véritables réseaux stratégiques.

Cumuler les avantages des structures fonctionnelles (spécialisation technique dans un coeur de métier) et les structures divisionnelles (adaptation souple des couples produit/marché).

Le passage de l'entreprise patrimoniale à l'entreprise transactionnelle. Dans le réseau, la notion de contrôle financier est moins pesante car chaque partenaire dispose de son propre statut et de son métier. Le réseau est finalement un contrat, un accord d'échange. L'entreprise réseau est un noeud de contrats qui matérialisent des accords de coopération variables et temporaires.

4.2. L'organisation virtuelle

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L'entreprise virtuelle est à la base une entreprise projet composée de plusieurs équipes multifonctionnelles qui agissent sur une base temporaire pour la réalisation d'une mission spécifique. Selon Cohen et Gibson (2003), il est possible de distinguer plusieurs types d'organisations virtuelles : globales, multiculturelles, transnationales, etc. Mais quelque en soit la forme, une organisation virtuelle présente les caractéristiques suivantes :

Elle est faite d'individus ou d'équipes fonctionnelles mobilisant des compétences distinctives et complémentaires et qui interagissent sur des bases contractuelles avec des frontières mobiles et variables ;

Les membres de l'organisation virtuelle sont solidairement responsables des résultats de leur activité ;

Les membres de l'organisation virtuelle sont géographiquement dispersés. Ils ne travaillent pas dans un même local, parfois dans des pays différents, avec des fuseaux horaires différents ;

Leurs interactions se font sur l'unique base électronique en utilisant intensivement les technologies d'information et de communication.

Elle est une forme particulière de l'organisation réseau dans la mesure où elle en respecte tous les principes structurants. L'entreprise virtuelle est un réseau de noeuds contractuels entre plusieurs entreprises, équipes ou individus cherchant à profiter de plusieurs compétences distinctives et à partager le risque, le coût et les expertises des différents partenaires.

· La gestion de la structure virtuelle est très complexe surtout dans le cas où les partenaires appartiennent à des nationalités et cultures différentes. La dispersion géographique et culturelle et le recours aux TIC comme seule interface de communication font émerger le problème de la confiance entre partenaires dans ce genre d'organisations. Pour atténuer l'effet de ce problème, il est important que les différents managers fassent valoir des compétences multiculturelles qui leur permettent de tirer profit de la richesse culturelle qui caractérise ce genre d'organisation.

4.3. La structure en N

Moins connue que les deux précédentes, la structure en N, proposée par HEDLUND en

1994 comme une structure apprenante et ouverte, n'a pas connu dans les milieux académiques tout le succès auquel elle semblait destinée. Dans la pratique néanmoins, elle semble être acceptée et adoptée par plusieurs organisations. La lettre N signifie qu'elle est nouvelle et qu'elle succède à la lettre M qui renvoie aux structures classiques MULTIFONCTIONNELLES et MULTIDIVISIONNELLES. Selon HEDLUND, cette structure est intéressante pour deux raisons principales. D'abord, parce qu'elle part des limites des structures classiques pour revisiter les principes modes de division et de coordination du travail ; ensuite parce qu'elle fait intervenir simultanément tous les principes relatifs aux nouvelles formes organisationnelles comme l'équipe, le réseau, la transversalité, etc. Par nature ouverte et dynamique, la structure en N privilégie une organisation du travail autour d'équipes temporaires et flexibles. Elle rompt avec les structures hiérarchiques en proposant la transversalité comme principe de base de l'organisation. Le tableau suivant inspiré des travaux de HEDLUND (1994) et de TARONDEAU (1998) propose une comparaison intéressante entre l'organisation en N et la structure divisionnelle.

 

Structure divisionnelle

Structure en N

Interdépendance

Division des savoirs

Combinaison des savoirs

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technologique

 
 

Configurations de base

Structures permanentes

Structures temporaires

Niveau organisationnel

critique

Top management

Middle management

Type de communication

Verticale

Horizontale

Rôle du top management

Alloueur de ressources

Catalyseur - animateur

Frontières de l'entreprise

Hiérarchie fermée

Réseaux dynamiques

transversalité

5. Détermination de la structure d'une entreprise :

L'entreprise va définir la structure qui lui est la mieux adaptée en se fondant sur la prise en compte d'un certain nombre de critères :

La taille de l'entreprise : plus une entreprise augmente sa taille et plus sa structure va devenir complexe. Les structures fonctionnelles par exemple sont adaptées à des petites entreprises où il n'y a qu'un seul dirigeant capable de gérer l'ensemble de la structure.

La stratégie poursuivie : la stratégie de l'entreprise rentre en compte dans la définition de la structure (exemple : structure par projet). Cette complexification de la structure s'accompagne alors d'une certaine bureaucratisation de l'entreprise ou le poids des services annexes à la

production augmente dans le total de l'entreprise.

L'âge de l'entreprise : une jeune entreprise aura une structure relativement simple alors qu'une entreprise plus ancienne sera souvent victime de l'effet de bureaucratisation qui se

traduira par une complexification de l'organigramme.

La technologie utilisée par l'entreprise : une production à l'unité se traduira par une structure simple alors qu'une production de masse entraînera souvent la mise en place d'une

structure par produit.

L'environnement de l'entreprise : dans un environnement stable, l'entreprise aura tendance a privilégier une structure formelle centralisée alors que dans un environnement incertain, l'entreprise mettra en place une structure souple facilement adaptable.

6-Les configurations structurelles

Le chiffre cinq apparaît très régulièrement lors de la présente étude : parties de l'organisation, mécanismes de coordination, type de décentralisation puis configuration. Il existe également une correspondance entre chaque élément des groupes de cinq. Il est possible d'expliquer cette correspondance en considérant que l'organisation est tirée dans cinq directions différentes :

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a). Le sommet stratégique : Il pousse à la centralisation par laquelle il peut conserver le contrôle sur les décisions. Dans la mesure où les conditions favorisent cette poussée, la configuration qui en résulte est la structure simple.

b). La technostructure : Elle pousse à la standardisation, en particulier celle des procédés de travail, cette standardisation étant sa raison d'être. Dans la mesure où les conditions favorisent cette poussée, la configuration qui en résulte est la bureaucratie mécanique

c). Le centre opérationnel : Les membres de cette partie de l'organisation cherchent à minimiser l'influence des dirigeants et celle des analystes sur leur travail. Ils encouragent une décentralisation à la fois horizontale et verticale. Quand ils réussissent, ils travaillent de façon relativement autonome et la coordination nécessaire est faite par la standardisation des qualifications. Dans la mesure où les conditions favorisent cette poussée, la configuration qui en résulte est la bureaucratie professionnelle.

d). La ligne hiérarchique : Pour obtenir plus d'autonomie, les cadres de la ligne hiérarchie doivent tendre à faire descendre le pouvoir du sommet stratégique, ainsi qu'a le faire remonter du centre opérationnel. Ce faisant, ils favorisent une tendance à la balkanisation de la structure ainsi que sa division en unités basées sur des segments de marché afin d'exercer un contrôle sur leurs propres décisions. Dans la mesure où les conditions favorisent cette poussée, la configuration qui en résulte est la divisionnalisation.

e). Les fonctions de support logistiques : Le personnel de cette part de l'organisation peut quant à lui gagner de l'influence dans l'organisation non pas quand il reste autonome mais quand on fait appel à sa collaboration, à son expertise. Ce phénomène survient généralement quand l'organisation se structure en constellations de travail au profit desquelles le pouvoir est décentralisé sélectivement et qui demeurent libres de se coordonner elles-mêmes et entre elles par une adaptation mutuelle. Dans la mesure où les conditions favorisent cette poussée, la configuration qui en résulte est l'Adhocratie.

III - Organisation : Structure et Performance

1- Performance :

La performance de l'entreprise est fondée sur le couple valeur-coût. Les deux termes sont indissociables car il ne s'agit, ni de minimiser les coûts, ni de maximiser la valeur produite (réponse aux besoins d'un client ou d'un groupe social), mais d'optimiser le rapport entre les deux.

On peut définir la performance dans l'entreprise comme étant tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à améliorer le couple valeur-coût, c'est-à-dire à améliorer la création nette de valeur. Par contre, l'action qui contribue à diminuer le coût ou à augmenter la valeur, isolement, n'est pas forcement une performance sauf si cela améliore le ratio valeur/coût ou le solde valeur - coût.

2- Les 3 éléments pour la performance des entreprises :

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Afin d'aboutir à la performance, l'entreprise doit établir et maintenir la cohérence entre 3 éléments :

- La stratégie de la firme,

- Le design organisationnel,

- L'environnement dans lequel elle opère.

2.1-Le Design Organisationnel :

Le design organisationnel prend en compte l'environnement économique, légal, social et technique dans lequel la firme opère comme une donnée et suppose que la stratégie est formulée. Le design organisationnel cherche alors à créer l'organisation pour mettre en oeuvre cette stratégie dans un environnement particulier.

2.2-La Stratégie :

C'est la spécification de la façon par laquelle la firme crée de la valeur. Il faut clairement :

- formuler un but dans des termes opérationnels

- La portée de la stratégie (aide à déterminer les opportunités que la firme ne poursuivra pas)

- Spécifier la nature de l'avantage compétitif de la firme

- Expliquer pourquoi l'avantage compétitif sera concrètement réalisé (pièce souvent manquante).

2.3-Environnement :

· Les compétiteurs, leur stratégie et leur design organisationnel,

· L'état des autres marchés et des autres firmes (fournisseurs, clients, compléments, substituts)

· La technologie

· Le contexte légal et le contexte de la régulation, le contexte politique, social, démographique

3-L'approche du Gestionnaire :

L'approche contingente : décrit comment le choix des variables structurelles pour la conception d'une organisation dépend d'une ou de plusieurs variables de contexte appelées « facteurs de contingence » :

· La technologie (Wooward (1965))

· La taille (Blau (1970))

· L'environnement extérieur de l'entreprise (Laurence et Lorsch (1967))

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Le Programme d'Aston (Pugh et Alii (1968)) : est de découvrir la manière dont les entreprises structurent leur activité, d'identifier les différences structurelles entre les organisations et d'examiner les contraintes que le contexte de l'organisation impose sur sa structure

Mintzberg (1981) affirme que la structure d'une organisation rassemble l'ensemble des moyens utilisés pour diviser le travail entre taches distinctes et pour assurer la coordination entre ces taches.

4- Mesure de la Performance :

La performance de l'organisation demeure un enjeu central pour la recherche en gestion. Dans de nombreuses analyses, la justification principale de l'objet étudié repose sur son lien supposé, voire simplement postuler, avec la performance de l'entreprise. Cependant, les données économiques ne sont pas toujours accessibles et les évaluations subjectives de la performance deviennent alors le seul recours pour les chercheurs.

Hormis le caractère équivoque du terme même de performance, E.M. Morin et al. [1994] recensent quatre grandes approches théoriques de l'efficacité ou performance : une approche économique, une approche sociale, une approche systémique et une approche politique. Le regard porté sur la performance guide les préconisations en matière de mesure de la performance. Afin de mieux présenter la mesure de la performance, nous allons nous inspirer de l'article « Mesurer la performance des entreprises en l'absence d'indicateurs objectifs : quelle validité ? Analyse de la pertinence de certains indicateurs » tiré de l'ouvrage « Finance Contrôle Stratégie - Volume 3, N° 2, juin 2000, p. 145 - 165. » de Claire GAUZENTE Maître de conférences à la Faculté de Droit, d'Économie et des Sciences Sociales de l'Université d'Angers, membre du Largo (Laboratoire Angevin de Recherche en Gestion des Organisations).

4.1 Modèles de la Performance :

a)L'approche économique repose sur la notion centrale d'objectifs à atteindre. Ces derniers traduisant les attentes des propriétaires dirigeants, ils sont donc souvent énoncés en termes économiques et financiers. L'illustration de cette approche est reflétée dans la récente étude de J. Caby et al. [1996] qui souligne les prolongements stratégiques d'une telle conception. Pour eux, la création de valeur passée ou anticipée se fonde soit sur une croissance de l'activité, soit sur une politique de dividendes raisonnée en fonction des investissements futurs soit, encore, sur une préférence pour les financements externes.

b) L'approche sociale découle des apports de l'école des relations humaines qui met l'accent sur les dimensions humaines de l'organisation. R.E. Quinn, J. Rohrbaugh [1981] indiquent que cette approche ne néglige pas les aspects précédents mais intègre les activités nécessaires au maintien de l'organisation. Pour cette raison, le point central devient la morale et la cohésion au sein de l'entité considérée. Cette conception est défendue par B.M. Bass qui, dès 1952, enjoint de considérer comme ultime critère de valeur organisationnelle, celle des hommes. Néanmoins l'acceptation de cette hypothèse dépend du postulat suivant : atteindre les objectifs sociaux permet d'atteindre les objectifs économiques et financiers.

c)L'approche systémique est développée par opposition aux approches précédentes, considérées comme trop partielles. Elle met en exergue les capacités de l'organisation : « l'efficacité organisationnelle est le degré auquel une organisation, en tant que système social disposant de ressources et moyens, remplit ses objectifs sans obérer ses moyens et ressources

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et sans mettre une pression indue sur ses membres. » [B.S. Georgopoulous, A.S. Tannenbaum 1957, p. 535].

L'harmonisation, la pérennité des sous-systèmes au regard de l'environnement du système entreprise sont alors cruciaux.

d) L'approche politique par E.M. Morin et al. Repose sur une critique des précédentes. En effet, chacune des trois approches précédentes assigne certaines fonctions et certains buts à l'entreprise ; or, d'un point de vue distancié, tout individu peut avoir ses propres critères pour juger la performance d'une organisation. Cette conception consacre le règne du relativisme. Plusieurs exemples l'illustrent [R.G. Eccles 1991 ; T. Connolly et al., 1980 ; R.F. Zammuto 1984 ; M. Keeley 1984].

En réalité, R.H. Hall [1980] distingue deux voies majeures pour concevoir la performance : l'approche par les buts (goal achievement model) et l'approche par les ressources (resource acquisition model).

Un troisième modèle, dit de la satisfaction des parties prenantes, est évoqué mais considéré comme marginal. Bien que ce clivage soit nié par certains auteurs [A.C. Bluedorn 1980], il apparaît utile pour appréhender la mesure des performances.

4.2 Recommandations de la Littérature pour la Mesure de la Performance en l'absence de critères objectifs :

Tout d'abord, les regards théoriques portés sur la performance encouragent le recours à certains indicateurs plutôt que d'autres. Ensuite, se pose le problème de l'absence d'indicateurs objectifs laquelle semble pourtant avoir la préférence des auteurs.

Malgré les critiques adressées à l'approche par les buts de la performance considérée comme trop restrictive, J.L. Price [1971] défend cette approche pour ce qui est de la mesure. Il ne souligne que les déficiences des mesures développées dans ce cadre peuvent être palliées en concentrant la recherche sur les buts poursuivis par les décideurs de l'entreprise. Il indique [p. 12] : « la recherche portant sur l'identification des buts doit précéder l'utilisation des critères suggérés ».

En outre, afin d'affiner l'appréhension de la performance, il recommande un recours plus fréquent aux données objectives. Ce recours aux données objectives n'est cependant pas une panacée.

En effet, le problème lié à la stabilité des critères dans le temps et aux horizons d'analyse (court, moyen ou long terme) se pose [R.M. Steers 1975]. Plus généralement, on trouve une correspondance entre la définition de la performance et les dimensions utilisées pour sa mesure, ce que retracent E.M. Morin et al. [op. cit.].

Tableau 1 - Les conceptions de la performance et les dimensions.

Définition de la performance

Cadre théorique sous-jacent

Dimensions à mesurer

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Degré d'atteinte d'objectifs

EI1?rationnel économique LI?relations humaines

EI1?économiques et financières LI?humaines

Capacité d'acquisition de ressources

~?systémique ~?contingence

~?adaptation à l'environnement ~?efficience

~?complémentarité des sous
systèmes

Satisfaction de groupes variés

EII?politique

~?autant de dimensions que d'acteurs concernés

 

D'après le tableau 1, la diversité des indicateurs potentiels est importante. Il paraît a priori souhaitable de se rattacher à une définition particulière de la performance pour ensuite choisir sa mesure. Cependant, certaines définitions suggèrent des solutions de mesure plus ou moins praticables. En outre, comme le soulignent G.G. Dess, R.B. Robinson [1986], la réalité des informations disponibles vient parfois contrarier et contraindre la démarche de mesure. Pour cette raison, ces auteurs examinent la possibilité d'utiliser des mesures subjectives de la performance, lorsque des indicateurs objectifs ne sont pas accessibles.

4.3 La Méthodologie de la Recherche :

Les variables retenues et le mode de collecte des données tout d'abord sont discutés, avant d'étudier l'échantillon et les biais potentiels de non-participation à l'enquête.

4.3.1 Les variables retenues et la collecte des données :

À la suite des développements théoriques précédents, cinq types d'indicateurs ont été retenus pour ce qui est de l'évaluation de la performance organisationnelle par les répondants. Ils reflètent les deux principales approches de la performance : approche par les buts et approche par les ressources

Tableau 2 - Les approches de la performance et le choix des indicateurs subjectifs de performance

Définition de la performance

Dimensions de la performance

Indicateurs subjectifs

Degré d'atteinte d'objectifs

~?économiques et financières ~?humaines

~?atteinte des objectifs stratégiques ~?climat social

EII?position sur le marché

Capacité d'acquisition de

ressources

EII?adaptation à l'environnement ~?efficience

~?complémentarité des sous-systèmes

EII?position sur le marché ~?maîtrise des coûts

~?survie

 

Alors que G.G. Dess et R.B. Robinson ou J. Dawes ont une approche directe de l'évaluation des performances par les répondants, une autre optique a été adoptée ici. En effet, ces derniers supposent le bon vouloir des interviewés pour indiquer les performances de leur entreprise.

Or, lorsque les informations économiques sur les entreprises ne sont pas disponibles, les dirigeants et cadres sont rarement enclins à les communiquer sur simple demande. Il est donc apparu intéressant de formuler des questions d'ordre plus général, reflétant de surcroît les deux approches principales décrites en première partie.

Tableau 3 - Les indicateurs subjectifs de performance retenus

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Indicateurs

Echelle différentielle
sémantique en 7 points

Abréviation

Climat

Le climat social de notre

entreprise est : tendu - serein.

CLIM

Objectifs stratégiques

Nous atteignons les objectifs

stratégiques qui sont fixés :
jamais

- toujours.

OBJSTRA

Position sur le marché

La position de notre entreprise sur ses marchés est : dominée - dominante.

POSIT

Maîtrise des coûts

Nos coûts sont : incontrôlés - contrôlés.

COUT

Survie

Nous craignons pour la survie à moyen terme de l'entreprise : jamais - toujours.

SURV

 

4.3.2. Résultats et Analyses :

Pour tester l'hypothèse de convergence entre indicateurs subjectifs et indicateurs objectifs de performance, deux types d'analyses sont menés.

Une analyse de corrélations permettra de rechercher une relation linéaire. À strictement parler, une authentique convergence devrait conduire à une relation linéaire entre évaluations des répondants et données économiques. Toutefois, derrière l'absence de corrélations ou des corrélations faibles, peuvent se cacher des liaisons non linéaires.

4.3.3. L'analyse des sous groupes :

Trois analyses de sous-groupes sont présentées. La première s'appuie sur la rentabilité en synthétisant la rentabilité économique et la rentabilité financière. La deuxième repose sur la croissance. La dernière s'attache à l'examen de la productivité.

-La Rentabilité : L'évaluation de la survie de l'entreprise suit globalement le schéma suivant : plus la rentabilité est forte, moins les cadres et dirigeants s'inquiètent pour la survie de l'entreprise.

-La Croissance : Les entreprises en matière de croissance se distinguent les unes des autres pour ce qui est du jugement porté par les cadres ou dirigeants sur plusieurs points : l'atteinte des objectifs stratégiques, la position sur le marché, la crainte pour la suivie de l'entreprise, la performance perçue. Ainsi, il est fort possible que la définition des objectifs stratégiques et, corrélativement, la nature de ces objectifs soient différentes, selon la situation économique de l'entreprise. Une entreprise en difficulté sur ses marchés aura pour objectif de rétablir sa position au travers d'un accroissement du chiffre d'affaires. Alors qu'une entreprise en position favorable se tournera vers de nouveaux objectifs stratégiques.

-La Productivité : Plus le climat social est bon, plus les performances des membres de l'entreprise sont bonnes, la valeur ajoutée par salarié s'accroît. Il est donc possible qu'un effet de seuil se manifeste : un climat social serein permet d'atteindre de plus forts niveaux de

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productivité, mais au-delà d'une certaine pression à la productivité, le climat se dégrade fortement.

SYNTHESE :

Concernant ces implications méthodologiques, il semble que l'hypothèse générale posée d'une convergence entre indicateurs subjectifs et indicateurs objectifs de performance soit corroborée. Pour la conceptualisation de la performance, on constate qu'il est possible de traduire avec une certaine fiabilité les deux positions majeures : approche par les buts et approche par les ressources.

Les questions qui semblent les plus porteuses d'informations sur la réalité des performances économiques de l'entreprise sont celles qui portent sur l'atteinte des objectifs stratégiques, la crainte pour la survie de l'entreprise à moyen terme et l'appréciation du climat social.

Néanmoins ces indicateurs ne reflètent pas strictement et linéairement les performances économiques d'une entreprise. Ainsi deux analyses peuvent être prises en compte :

-La notion d'effet de seuil qui conduirait le responsable à considérer qu'en deçà d'un certain niveau de performance objective, la performance organisationnelle est mauvaise et que, dans le cas contraire, elle est bonne. Ce seuil peut évidemment varier selon les individus et les caractéristiques de leur entreprise, et il agirait comme une heuristique simplificatrice.

-la notion de rationalité limitée Considérant que le cadre qui doit évaluer la performance de son entreprise n'est pas en situation d'information parfaite - puisqu'il connaît certes les résultats de son entreprise mais pas ceux de l'ensemble des entreprises de son secteur - son évaluation n'est pas strictement et linéairement liée aux résultats objectifs.

De même, l'évaluation de la performance réalisée par le cadre n'est pas le fruit d'un processus purement calculatoire, strictement rationnel. Ce processus imparfait conduit à une évaluation différente de la performance objective de l'organisation.

Dans tous les cas, l'évaluation subjective n'est cependant pas sans lien avec les résultats économiques.

5- Lien entre Organisation et Performance :

Dans ce cadre destiné à tracer le profil d'une organisation, la performance globale est considérée comme fonction de l'interaction entre la motivation qui distingue l'organisation, sa capacité organisationnelle et les forces du contexte externe.

Au cours des trente dernières années, il y a eu de nombreuses tentatives de définir la performance en général et d'en appliquer les concepts à différents types d'organisations. Plusieurs idées émergent de la littérature sur le sujet :

· Dans toutes les organisations, la performance est liée au but organisationnel poursuivi.

· La performance doit également refléter les résultats obtenus selon les ressources dépensées par l'organisation.

· La performance doit être considérée dans le contexte où l'organisation agit.

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La première idée reflète la mission de l'organisation, la seconde met en évidence la qualité de la gestion des ressources et la troisième sa capacité d'adaptation en fonction du contexte externe.

Au sein des institutions de recherche, le nombre et la qualité des projets menés à bien sont un élément essentiel à l'accomplissement de leur mission. Mais leur performance se fonde également sur des aspects du fonctionnement organisationnel qui sont la condition sous-jacente de la productivité des chercheurs.

Pour que l'on puisse étendre la terminologie courante des processus d'évaluation aux institutions de recherche, il y a lieu d'intégrer à la notion de performance les concepts d'«efficacité» et d'«efficience». Autrement dit, l'organisation doit être capable d'atteindre ses objectifs (efficacité), sans dépense excessive de ressources (efficience), et il est également essentielle pour elle de maintenir sa viabilité à long terme (pertinence continue). L'institution doit être en mesure d'élaborer et de mettre en oeuvre des stratégies qui garantiront les résultats de la recherche sur de longues périodes de temps. Pour ce faire, ses activités et ses services doivent demeurer réalistes et répondre aux besoins de l'intervenant. Si ces activités et ces services n'étaient pas pertinents ou hors d'atteinte et trop coûteux, c'est la survie même de l'organisation qui serait en jeu.

5.1-Performance dans la poursuite de la mission (Efficacité)

La performance d'une organisation apparaît au travers de l'ensemble de ses activités et de ses projets (et parfois de formation) qu'elle entreprend dans la poursuite de sa mission. Ces résultats et ces effets sont les aspects les plus manifestes de la performance organisationnelle.

Les notions de performance organisationnelle dans l'accomplissement de leur mission varient considérablement. Chaque dirigeant ou intervenant peut avoir une conception tout à fait différente de ce qui compte à ses yeux.

Bien que peu d'organisations disposent de données sur la performance de leurs travaux de recherche et des programmes et services de formation qu'elles offrent, il n'est pas difficile de développer des mécanismes et des approches permettant de recueillir des données sur les retombées obtenues. L'information utilisée par les organisations peut prendre la forme d'entrées (par exemple, le nombre de personnes ou d'employés), de données de processus (le nombre de projets de recherche en cours), de retombées (le nombre de projets acceptés pour réalisation).

Tandis qu'il est relativement facile de développer un système d'information qui aide les institutions à évaluer leur performance, il est beaucoup plus difficile de réunir un consensus sur les avantages de tel ou tel autre indicateur de performance, et plus dur encore de formuler des jugements de valeur concernant les seuils qualitatifs et quantitatifs acceptables de chaque indicateur de performance. L'enjeu consiste à savoir quelle définition l'organisation donne de sa «bonne» performance et, plus essentiel encore, si une telle performance lui permet de tendre à la poursuite de sa mission.

5.2-Performance liée à l'efficience

Dans l'économie d'aujourd'hui, les organisations doivent non seulement pouvoir fournir des services et une formation de qualité exceptionnelle mais également pouvoir le faire à des coûts raisonnables. Dans une telle conjoncture, la performance est de plus en plus jugée sous l'angle

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de l'efficience de l'organisation, par exemple le coût du service rendu, le nombre de retombées par cadres ou employés, les projets réalisés par année, la valeur moyenne des subventions par personne. Quelle que soit la taille de l'entité, les organisations performantes sont celles qui offrent de bons résultats par rapport aux investissements consentis au préalable.

5.3-Performance liée à la pertinence continue

Si, dans toute société, les organisations évoluent et se développent lentement, elles doivent avec le temps faire en sorte que leur institutionnalisation consolide leurs points forts. Elles traversent nécessairement des crises internes et externes mais seules celles qui réussissent à s'adapter à des capacités et des contextes nouveaux survivent. En outre, aucune organisation n'est à l'abri de tomber en désuétude, de perdre sa pertinence ou de fermer. Dans ce contexte fragile, la performance organisationnelle dépendra de la capacité à ne pas s'éloigner de sa mission et de maintenir ses objectifs, ses programmes et ses activités en rapport avec les exigences des principaux intervenants-clés. La survie d'une organisation est liée à des facteurs multiples, allant de la réputation dont elle jouit auprès de la collectivité aux répercussions des programmes, des services et de la gestion de l'organisation sur le moral de son personnel.

Conclusion :

En résumé, la performance organisationnelle a une triple dimension : la performance dans les activités qui supportent la mission de l'organisation (efficacité), la performance liée aux ressources disponibles (efficience) et la performance en relation avec la viabilité à long terme ou la continuité d'action (pertinence continue).

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Chap.4 LA GESTION DU CHANGEMENT

INTRODUCTION

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Les évolutions qui affectent de manière quasi continue l'environnement des entreprises conduisent à placer au centre des préoccupations des managers la conduite du changement dans l'organisation. Pascal Charpentier souligne que les méthodes de mise en oeuvre du changement et la phase de consolidation de ce dernier, passant souvent par une modification radicale des systèmes de gestion, importent autant que sa raison même. La diffusion de la démarche participative a réduit l'influence des approches plus technocratiques. Les technologies de l'information occupent un rôle très spécifique dans la gestion du changement en ce qu'elles interfèrent désormais autant sur sa conduite que sur sa motivation.

1-Le changement dans les organisations :

La question du changement concerne aujourd'hui, mais cela n'a pas toujours été le cas, l'ensemble des niveaux de décision au sein de l'entreprise, correspondant à la typologie d'Igor Ansoff : décisions stratégiques, tactiques, et de gestion courante. Malgré les différences d'enjeux évidentes entre ces trois dimensions, les objectifs sont identiques puisqu'il s'agit dans tous les cas de tendre vers l'efficience de l'organisation. De plus, quelles que soient la nature et l'importance des transformations envisagées, on retrouve toujours dans les processus de conduite du changement le même souci de rationalité, celle-ci étant supposée garantir l'optimalité des solutions à mettre en oeuvre.

2-Performance et changement : l'élargissement du champ de la réflexion

La notion de changement dans les organisations est indissociable de celle de performance. Or, cette dernière, longtemps restreinte à la qualité de l'organisation des ateliers de production et à l'adaptation des principes d'administration des entreprises, s'est progressivement élargie à toutes les dimensions de la firme.

La réflexion sur l'organisation a en effet été longtemps dominée par les travaux des grands organisateurs du début du siècle. Par leurs complémentarités, l'approche taylorienne de rationalisation par « le bas » (les ateliers de production) et la rationalisation par « le haut » de Fayol (les principes d'administration de l'entreprise) ont constitué les fondements d'un modèle d'efficience qui s'est rapidement et durablement imposé comme référence en matière d'organisation des entreprises.

Ce que l'on appelle le « modèle américain » a influencé les entreprises de tous secteurs en imposant des standards en matière d'organisation et de performance.

De nouvelles approches théoriques, l'expérimentation de nouvelles formes d'organisation, l'émergence de systèmes productifs alternatifs ont ébranlé les assises du modèle dominant à partir des années 70. Même la théorie économique, qui a longtemps ignoré l'organisation, variable échappant aux calculs d'optimisation de la combinaison productive, a commencé à s'y intéresser.

Le facteur d'efficience « X » (2) (c'est-à-dire l'organisation) a trouvé dans les années 80 une illustration saisissante lorsque les firmes japonaises ont montré que les performances dépendaient moins des caractéristiques intrinsèques des facteurs de production que de la manière dont ils étaient agencés.

La réhabilitation « théorique » de l'organisation comme facteur de production à part entière reflète la prise de conscience, au sein des entreprises, du rôle de l'organisation dans la réalisation de la performance.

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L'analyse sociotechnique, comme les autres écoles se réclamant de la théorie des systèmes, offraient alors des perspectives permettant d'appréhender la complexité des organisations. Le point commun entre ces différentes approches est d'inciter à une analyse globale de l'entreprise et à une prise en compte simultanée de ses différentes dimensions : technique, économique, sociale, politique, organisationnelle.

Du coup, la question du changement ne se limite plus désormais à la mise en place de la « meilleure » organisation de la production et du travail ; elle touche l'ensemble des dimensions de l'entreprise, depuis l'implantation des équipements et la conception des postes de travail jusqu'aux orientations de stratégie, aux choix de structure, en passant par les dispositifs de coordination, d'information, de gestion et les relations avec les partenaires et l'environnement de l'entreprise. Il va sans dire que le caractère complexe et mouvant de ce dernier accentue la nécessité du changement et incite les firmes à rechercher une plus grande flexibilité pour pouvoir s'adapter aux contraintes extérieures.

3-L'approche rationnelle et les outils du changement

On s'en doute, l'ampleur des choix à effectuer influence les processus de conduite du changement. Modifier les orientations stratégiques de l'entreprise, changer la structure, réorganiser un atelier ou réviser une procédure administrative mobilisent des outils d'analyse et de traitement différents parce que le risque lié à ces décisions est d'importance variable, parce que l'information est plus ou moins complète et fiable, plus ou moins exogène, parce que les décideurs sont différents, les acteurs concernés plus ou moins nombreux, etc. Ces paramètres ont une influence sur les modalités de mise en oeuvre du changement (cf. infra).

Pourtant, à la base de chacune des décisions, on retrouve le même modèle générique de résolution de problème fondé sur une approche rationnelle de la prise de décision. Toutes les démarches de changement s'inscrivent ainsi dans une logique de rationalité qui a inspiré la plupart des modèles de raisonnement en économie et en sciences de gestion.

Ce modèle générique rationnel comprend une succession de phases, allant du diagnostic de la situation à la mise en oeuvre et au contrôle des actions :

1- Définition du problème : c'est une étape essentielle qui permet de définir les objectifs que l'entreprise souhaite atteindre et les enjeux du changement envisagé ;

2- Évocation de solutions au problème ;

3- Choix d'une solution après évaluation des différentes possibilités (sur la base des critères d'efficacité correspondant aux objectifs de l'entreprise) ;

4- Planification et mise en oeuvre des actions envisagées ;

5- Contrôle de la mise en oeuvre et ajustements éventuels.

En théorie, le résultat d'une telle démarche est optimal sous les hypothèses restrictives de rationalité parfaite des acteurs, d'information parfaite et d'unicité du décideur (on suppose qu'il n'y a pas de conflit dans l'organisation sur les objectifs à atteindre). Ces hypothèses sont loin d'être vérifiées dans la réalité, et elles le sont d'autant moins que le changement envisagé est important. De plus, la rationalité du processus peut être aussi limitée par les défauts de raisonnement des acteurs impliqués dans la démarche, ce que Schwenk appelle les « biais cognitifs » (3). D'où le recours à des outils d'analyse qui ont pour vocation de répondre à une triple contrainte : rationaliser le processus de conduite du changement, appréhender la complexité croissante des organisations, fournir aux acteurs de l'entreprise des instruments d'analyse pertinents et rapidement mobilisables.

Les outils se présentent sous de multiples formes : grilles d'analyse, questionnaires, schémas, diagrammes, listes de contrôle, etc. Leur abondance est justifiée par l'importance et la variété des thèmes à traiter, mais aussi par les facilités ouvertes par le développement des technologies

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de l'information et de la communication (TIC) ; leur sophistication s'explique par le caractère souvent transversal de l'analyse. Par exemple, une réflexion sur l'organisation du temps de travail soulève des problèmes de nature différente et mobilise des outils variés relatifs à l'emploi, aux qualifications, à la performance, aux conditions de travail, mais aussi aux relations avec les partenaires extérieurs de la firme.

Les outils d'analyse apparaissent et se diffusent au gré des préoccupations dominantes des entreprises.

On ne saurait toutefois leur attribuer plus de vertus qu'ils n'en ont réellement. Les outils ont une valeur marchande (ils sont souvent conçus par des consultants) et leur utilisation n'est pas toujours neutre dans la conduite du changement (le choix de l'outil peut influencer les options d'organisation).

Le domaine de l'analyse stratégique est une bonne illustration de la multiplication et de la sophistication des outils produits par les cabinets de conseil, des enjeux commerciaux qu'ils suscitent et des implications sur les choix opérés (la similitude des outils proposés induit, dans certains secteurs d'activité, un véritable « mimétisme » en matière de stratégie).

4-Changement technocratique versus changement participatif

Après la phase de diagnostic, le processus de changement dans une logique rationnelle peut se poursuivre lors de la mise en oeuvre des actions retenues. Le calendrier du changement et les budgets sont planifiés, puis exécutés et contrôlés. Mais cette conception raisonnée ne doit pas masquer l'enjeu essentiel des processus de changement dans les organisations : faut-il (et comment) associer les salariés à ce processus ? La rationalité de la démarche peut être au service d'une approche technocratique du changement, c'est-à-dire entièrement déterminée par les « organisateurs » ou, au contraire, être au service d'une gestion plus participative et concertée. Le choix entre ces deux conceptions opposées n'est pas seulement affaire de philosophie personnelle des dirigeants. De nombreux autres paramètres influencent la manière dont les entreprises gèrent le changement.

5-Les facteurs influençant le processus de changement

La question de la participation des salariés aux processus de changement concerne principalement les décisions d'importance intermédiaire : changement d'organisation, modification structurelle, choix d'investissement... Elle ne se pose pas, ou peu, pour les décisions les plus simples de gestion courante qui relèvent d'ailleurs fréquemment de la responsabilité directe des salariés eux-mêmes. Quant aux décisions stratégiques qui sont des choix de direction générale, elles entrent peu dans le cadre du « management participatif », tant la capacité des salariés à influencer le processus décisionnel paraît faible. Elle n'est cependant pas nulle, comme le montrent les situations où les représentants des salariés exercent réellement un rôle de contre-pouvoir, dans le secteur public par exemple.

Si on en reste donc aux changements « intermédiaires » (les transformations de l'organisation), la question de la participation des salariés dépend de toute une série de paramètres. Le contexte économique joue évidemment un rôle qui est d'autant plus important que les changements envisagés ont des implications sociales sur l'emploi ou les conditions de travail. En règle générale, les situations économiques difficiles ou la gestion des situations d'urgence ne sont guère favorables à la conduite participative du changement. L'urgence est parfois liée à une contrainte extérieure non anticipée ou gérée au dernier moment, comme le montre l'exemple des firmes qui ont attendu la date butoir de l'attribution des aides publiques pour négocier des compromis organisationnels sur les 35 heures, souvent dans la précipitation. Mais l'urgence

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peut être aussi une arme permettant de contourner certaines résistances au changement, la crise ou le conflit étant alors un des outils possibles à la disposition des managers. On voit alors que la gestion du changement est largement influencée par la culture locale, plus ou moins rétive au changement, mais reflète aussi les rapports de force qui règnent au sein des organisations. Arrêtons-nous un instant aux dirigeants car leur rôle dans la conduite du changement ne se limite pas à la gestion des jeux de pouvoir internes et externes. Leurs convictions personnelles, leur mode de management, les contraintes spécifiques qu'ils subissent eux-mêmes, de la part des actionnaires ou des acteurs en amont et en aval de leur filière, sont autant d'éléments déterminants de leur approche du changement. Ils contribuent en effet à modeler ce l'on appelle la culture organisationnelle de la firme à savoir le caractère plus ou moins hiérarchique du mode de leadership, la conception plutôt X (mode de direction par contrôle et sanction) ou plutôt Y (approche participative) du management (4), et la nature des modes de coordination au sein de l'organisation (rigides et autoritaires ou au contraire plus souples et orientés vers l'ajustement mutuel).

Mais au-delà de leurs convictions personnelles, les managers gèrent le changement aussi et surtout en fonction de leurs représentations de l'organisation et plus précisément du rôle qu'ils assignent à l'individu dans la réalisation de la performance.

C'est peu dire qu'ils ont été depuis longtemps invités à une approche plus participative du management par les différents courants théoriques comme l'école des relations humaines ou surtout le courant sociotechnique

(5). Ce dernier a pris en effet le contre-pied de l'organisation scientifique du travail (OST) en dénonçant le rôle essentiel du déterminisme technique dans la conception de l'organisation. En offrant une alternative à l'analyse taylorienne du travail, l'ergonomie a aussi apporté sa pierre à l'édifice du management participatif ; elle a en particulier légitimé l'idée que les organisateurs n'étaient pas les seuls à avoir un point de vue sur le travail et l'organisation, et a donc discrédité les approches technocratiques du changement où seuls les détenteurs de la science (les ingénieurs des méthodes) sont habilités à concevoir l'organisation.

L'État n'a pas été en reste puisqu'il a relancé les débats sur le thème du management participatif et de la démocratie dans l'entreprise avec les lois Auroux de 1982 qui prévoyaient la mise en place de dispositifs d'expression libre et directe des salariés au sein des organisations. Mais la prise de conscience des managers s'est produite véritablement lors du changement de paradigme productif, correspondant à l'épuisement du modèle taylorien-fordien et à la montée en puissance du modèle japonais dans les

années 80. À ce moment, en effet, les managers ont admis non seulement le rôle central joué par l'individu dans la réalisation de la performance mais aussi le fait que les salariés étaient une force de proposition sur le changement, à travers les démarches qualité par exemple. L'initiative individuelle, l'autonomie et la responsabilité étant devenues les principes-clés de l'efficience productive, le participatif trouvait sa propre légitimité économique.

Notion sur Changement Organisationnel

I - Revue de la Littérature

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1-Définition :

Dans les Sciences de la Gestion, le Changement est encore un thème qui « englobe de nombreuses significations différentes. Changer c'est tout à la fois devenir, s'ajuster, s'adapter et transformer ». (Beaudoin, 1990, p.43).

Il nous semble essentiel, devant la pluralité des significations, souvent contradictoires d'ailleurs, qui entoure notre concept, d'éclaircir et de définir dès à présent la notion du Changement.

1.1 Définition du Changement :

Certains auteurs ont défini le changement comme étant « le passage d'un état à un autre, qui est observé dans l'environnement et qui a un caractère relativement durable » (Collerette et al. 1997. p.20).

De son côté, Bélanger (1994) donne une définition très proche de la première et le changement serait « le passage d'un état actuel à un état désiré, une situation originale actuelle, jugée inadéquate, à une autre considérée comme étant plus adaptée, qui répond mieux aux exigences du milieu ou aux nouvelles aspirations des personnes considérées » (p.357). Ainsi, selon Bélanger le changement constitue une sorte de rupture d'équilibre. Il peut donc être créateur d'une situation plus ou moins inconfortable ou égale à la recherche d'un nouvel équilibre.

D' après Grouard et Meston (1998), « le changement est l'état de ce qui évolue, se modifie » (p.6). Pour Hafsi et Fabi (1997), « le changement naît de la différence entre un état vécu et un état désiré dont la prise de conscience provient d'un surcroît d'information externe ou interne qui génère un « stress » organisationnel » (p.98).

Quant à Bateson, il existe selon lui deux niveaux de changement. Le premier est celui qui s'opère dans un système sans le modifier et le deuxième est celui qui introduit une transformation du système auquel il s'applique. Il implique donc la modification des connaissances et des représentations (dans Emery, 2000).

A partir de ces définitions, nous pouvons constater que la notion de changement englobe plusieurs éléments parfois complémentaires. Cependant, nous voulons cibler davantage le concept de changement organisationnel, car il correspond mieux au type de changement sur lequel nous allons nous attarder dans cette partie.

1.2 Définitions du changement organisationnel :

D'après Grouard et Meston (1998), le changement organisationnel est le « processus de transformation radicale ou marginale des structures et des compétences qui ponctue le processus d'évolution des organisations » (p.98).

Pour Collerette et al. (1997), le changement organisationnel est « toute modification relativement durable dans un sous-système de l'organisation, pourvu que cette modification soit observable par ses membres ou les gens qui sont en relation avec ce système » (p.20).

2.Historique du changement organisationnel :

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Demers (1999) énumère trois grandes périodes de recherche sur le changement organisationnel (et stratégique). D' abord, celle qui suit la 2ème guerre mondiale, puis celle de la fin des années 70, et finalement, la période actuelle qui commence dès la fin des années 80. Pour chacune, Demers (1999) décrit brièvement le contexte socio-économique qui l'accompagne, donne les principales perspectives théoriques et souligne sa contribution à la recherche proprement dite. Dans le tableau 1.1 intitulé synthèse de l'historique du changement, nous avons synthétisé les propos de Demers (1999).

Tableau1.1 Synthèse de l'historique du Changement

Les périodes

Le contexte socio- perspectives économique

Définition du

changement

Les principales

perspectives économiques

1. Fin de la 2ème
guerre mondiale

Croissance et stabilité économique

-Synonyme de progrès

-de développement
organisationnel

-de croissance et
d'adaptation

-Théorie de la

croissance

-de cycle de vie -de contingence

-de développement
organisationnel

2. Fin des années 70

Récession et

décroissance :

-crise pétrolière 1973 -arrivée de nouveaux

concurrents sur la
scène internationale

-Processus discontinu et révolutionnaire -Evènement dramatique

-Une crise dans la vie de l'organisation

-Approche de

l'écologie des

populations -Approche

configurationnelle

-Théories culturelles
et cognitives

-Théories de
l'équilibre ponctué

3. Fin des années 80

jusqu'à la période
actuelle

Crises de toute

nature :

-concurrence accrue

-précarisation de
l'emploi

La seule chose

prévisible, une réalité

quotidienne, un

processus continu

d'apprentissage qui

permet l'innovation -L'affaire de tous les

membres de
l'organisation

-Théories de

l'apprentissage -Théories

évolutionnistes

- Théories de la

complexité (Théorie
du chaos)

- Les approches
constructivistes

 

D'abord, il y a la période qui suit la 2ème guerre mondiale et qui est reconnue comme une période de croissance et d'adaptation. En effet, ces années glorieuses d'après guerre ont été marquées par une croissance miraculeuse et par une stabilité économique qui se sont poursuivies jusqu'au milieu des années 70. Le changement est ici synonyme de progrès puisque l'environnement est favorable et prévisible et que le processus de changement y est graduel et continu. Les changements qui ont marqué cette période se définissent en termes de développement organisationnel, de croissance et d'adaptation (Demers, 1999). Les changements organisationnels les plus en vogue touchaient les structures et les stratégies.

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Par ailleurs, l'organisation était considérée comme un instrument manoeuvrable par ses dirigeants.

Ensuite, arrive la deuxième période à la fin des années 70, nommée aussi la période de mort ou de la transformation (Demers, 1999). Elle est dite aussi période de l'ère économique et de la loi du marché. Cette période reste marquée par une récession économique attribuable aux deux crises pétrolières de 1970 et de 1973 et également à l'arrivée de nouveaux concurrents, notamment la concurrence asiatique, sur la scène internationale au début des années 80. À ce moment-là, surviennent aussi les premières privatisations des sociétés d'État. Les changements sont perçus comme des événements dramatiques et négatifs, ils sont synonymes de crise dans la vie d'une organisation. Le processus de changement paraît plutôt radical et mené le plus souvent par des dirigeants super héroïques ou des visionnaires qui agissent sur la culture, la structure et les stratégies afin de les transformer. À la différence de la première période, les organisations ne sont pas perçues comme un instrument manipulable par ses dirigeants.

Finalement, la période actuelle est marquée par la mondialisation des marchés, par la précarité du travail et par les mises à pied massives. Elle est dite aussi période d'apprentissage et d'évolution (Demers, 1999). Le changement fait ici partie de la réalité des organisations et de leur quotidien, il devient même la seule chose prévisible. Il est ainsi durable et continu. Il n'est plus alors composé d'événements rares ou bouleversants, mais il s'apparente plutôt à un vécu quotidien et à un processus continu d'apprentissage permettant l'innovation. Le changement est alors l'affaire de tous et non seulement la propriété de dirigeants héroïques. Tous les membres de l'organisation sont susceptibles de devenir des initiateurs de changement tout autant que ses dirigeants. Ainsi, le processus de changement est véritablement proactif et réactif.

3 Typologie du changement organisationnel

Grouard et Meston (1998) reconnaissent plusieurs sortes de changements. En effet, ils peuvent être brefs ou profonds, rapides ou violents, consensuels ou imposés. Grouard et Meston (1998) donnent deux types de changements, ceux qui sont provoqués et ceux qui sont subis. Le changement provoqué, ou changement choisi, souhaité, volontaire, etc., est celui qui «est décidé alors que les performances de l'entreprise demeurent bonnes et n'exigent donc pas, a priori, d'actions de redressement : la part de marché et la rentabilité correspondent aux objectifs, la satisfaction des clients est bonne, le fonctionnement est satisfaisant, la technologie utilisée est performante. Le changement est décidé soit pour améliorer une situation, soit pour anticiper une possible dégradation de celle-ci» (Grouard et Meston, 1998, p. 9). Le changement subi ou imposé «est celui [qui est] engagé tardivement. Il devient alors la condition nécessaire à la survie de l'entreprise ou de la partie concernée de celle-ci » (Grouard et Meston, 1998, p. 9).

Généralement, le changement provoqué est perçu comme étant plus confortable et plus efficient. Il est plus confortable parce que les acteurs ont plus de marge de manoeuvre et ont plus de temps pour gérer les changements. Généralement, ce type de changement ne se heurte pas à des formes de blocages très contraignantes. Pour ce qui est du changement subi, les acteurs ont moins de marge de manoeuvre. Ils doivent souvent brusquer les événements afin d'arriver à

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leurs fins. Dans la plupart des cas, ils sont contraints de faire plus dans un laps de temps le plus court possible. C'est alors la survie de l'entreprise qui en dépend.

Quant au changement imposé, nous pouvons dire qu'il peut tout autant exister dans des entreprises fortement hiérarchisées que dans des organisations plus ouvertes au dialogue. Pour le mener à bonne fin, l'adhésion des personnes concernées est toujours requise et cela, dès le commencement du projet.

Dans le même sens, Demers (1999) parle de changement radical, c'est-à-dire «un changement global et rapide plutôt que graduel et à la pièce» (p. 5). Un tel type de changement serait nécessaire afin de briser l'inertie, de minimiser les risques d'incohérence et de réduire les coûts liés au passage d'une configuration à une autre. Ce type de changement est généralement initié par des dirigeants dans les situations de crise. De son côté, Johson (1966) définit le changement radical comme étant un changement dans le système des valeurs de base d'une entreprise.

Quant à Dupuis et Kuzminski (1998), ils parlent de changement planifié par opposition à changement spontané ou non planifié. Selon eux, le changement planifié est celui qui «vise à des objectifs précis pour ce qui est de son contenu, bien que ceux-ci ne soient pas toujours atteints. Ils sous-tendent un projet explicite, des intentions formulées, des objectifs à atteindre, tandis que, dans le cas du changement spontané, ces éléments sont absents la plupart du temps» (Dupuis et Kuzminski, 1998, p. 360).

Demers (1999) met l'accent sur le fait que le changement que nous vivons est celui de l'apprentissage et de l'évolution. Elle considère que le changement n'est plus un événement rare et bouleversant mais une réalité quotidienne. Il n'est plus l'affaire du dirigeant du sommet, mais au contraire, l'affaire de tous les membres de l'organisation. Cette nouvelle conception du changement réhabilite le rôle des membres de l'organisation et des intéressés qui ne sont plus considérés comme utilisant surtout leur marge de manoeuvre pour résister au changement décrété par la direction. Ils deviennent des initiateurs de changement ayant un projet qui peut être utile pour l'organisation. En même temps, les dirigeants deviennent des agents de changement parmi d'autres. Ils ont certes plus de pouvoir que les autres, cependant, leur pouvoir leur sert davantage à faciliter le changement plutôt qu'à le contrôler.

Le tableau 1.2 synthétise les différents types de changements organisationnels que nous venons d'expliciter. Par la suite, nous traiterons des facteurs déclencheurs de changement organisationnel.

Tableau 1.2 : Synthèse des différents types de changement

Auteur(s)

Types de changement

-Gouard et Meston(1998)

-le changement provoqué et le changement subi

-Demers(1999)

-le changement radical

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-Johson(1966)

 

-Dupuis et Kuzminski

-le changement planifié et le changement spontané

-Demers(1999)

-l'apprentissage et l'évolution

4 Les facteurs déclencheurs du changement :

Cette section présente les facteurs qui contribuent à engager l'organisation dans un processus de changement organisationnel. Cependant, nous sommes bien conscients que le changement peut résulter d'autres phénomènes aussi nombreux que différents. C'est la spécificité de chaque entreprise qui fait alors que chaque changement reste finalement unique. Néanmoins, il y a quelques causes communes qui déclenchent généralement le changement et qui s'expliquent par des facteurs externes ou internes.

4.1 Facteurs externes

Les facteurs externes sont généralement associés à l'environnement dans lequel se trouve l'organisation ou à des éléments qui lui sont extérieurs et qui changent.

Grouard et Meston (1998) ont identifié six facteurs externes principaux, facteurs qui sont aussi des motifs de changement : le marché, la concurrence, les innovations technologiques, l'évolution de la législation et de la réglementation, la modification de l'actionnariat et enfin l'évolution de la société, des modes de vie et des modes de penser.

De son côté Rondeau (1999) parle de quatre forces qui façonnent l'environnement d'aujourd'hui : les changements économiques, politiques, technologiques et sociaux. Ces différents éléments se retrouvent presque tous dans la plupart des ouvrages qui traitent du changement organisationnel.

Tableau 1.3 : Les diverses de transformation majeures de l'environnement organisationnel

Sources de nature économique

- Mondialisation des économies

- Accroissement de la concurrence

- Evolution d'une économie de masse

vers une économie du savoir

Sources de nature technologique :

- NTIC

- Echange de données (EDI..etc)

- Systèmes de gestion intégrés-ERP
(ex. : SAP, Peoplesoft, etc.

- Gestion du savoir

Source de nature politique

- Déréglementation des marchés

- Précarité des structures de contrôle

Sources de nature sociale

- Diversification de la main d'oeuvre

- Déclin des traditions et de la
hiérarchie

- Croissance de l'autonomie et du libre
arbitre dans les choix sociaux

Source : Rondeau (1999)

Nous retrouvons d'abord les changements économiques associés aux phénomènes de la mondialisation des économies et à l'accroissement de la concurrence qui forcent les organisations à mieux se positionner stratégiquement afin de tirer le maximum de leur situation. Cependant, elles sont à l'origine de pressions sur les organisations qui doivent, pour survivre, contrôler leurs coûts. Parmi les stratégies d'ajustement adoptées par les

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organisations afin d'accroître leur flexibilité et diminuer leurs dépenses, nous retrouvons la rationalisation, la décroissance (downsizing), l'aplatissement des structures ou l'impartition (outsourcing).

Une autre force active dans l'environnement des entreprises, c'est l'évolution de leur environnement politique. En effet, la déréglementation des marchés et la diminution des structures de contrôle de l'État ont entraîné l'organisation vers de nouvelles stratégies d'ajustement. On parle alors de partenariats ou d'alliances stratégiques tels que des fusions, des acquisitions, etc. En outre, de nouvelles formes d'organisation sont de plus en plus fréquentes. La déréglementation et le désengagement de l'État ont également servi à remettre en cause les anciennes manières de gérer l'organisation.

C'est ainsi que dans ce nouveau contexte, on parle de plus en plus de changement de paradigme pour expliquer la transformation à laquelle les entreprises se sont prêtées. En effet, le changement de paradigme est devenu une nécessité, car nos modèles théoriques peuvent facilement devenir de véritables carcans. Ils ont tendance à nous conditionner à voir et interpréter la réalité d'une certaine façon et à ignorer plusieurs autres facettes de la réalité. À vrai dire, nos paradigmes ne sont pas toujours justes et ils peuvent nous mener à poser des jugements hasardeux et à prendre des décisions erronées. Pour cette raison, dans une phase de changement, l'organisation est souvent forcée de rechercher de nouveaux paradigmes afin de survivre.

Enfin, nous retrouvons les changements technologiques qui modifient souvent la configuration des organisations et l'aménagement du travail. D'évidence, les nouvelles technologies rendent possible le développement de nouvelles formes de travail telles que le télétravail, le travail à distance, etc.

De la même façon, l'évolution de la société conjuguée à l'avancement des nouvelles technologies a contribué à la transformation des organisations. C'est ainsi que les années 80 ont eu pour effet d'accroître l'incertitude chez elles. Alors, par souci de flexibilité, elles ont développé une stratégie qui consiste à réduire leur main-d'oeuvre et à diminuer leur engagement social, plus spécialement en matière de sécurité d'emploi. Dès lors, les emplois qui sont créés sont de plus en plus de caractère précaire.

Nous pouvons aisément le constater, toutes ces transformations sont associées à des pressions externes aux organisations elles-mêmes. Ce contexte dans lequel celles-ci naviguent peut devenir une des sources de leur transformation. D'autres raisons, que nous appelons les facteurs internes, peuvent aussi être à la source de cette transformation. En vérité, la plupart du temps, les changements n'ont pas une cause unique. Ils sont généralement le résultat d'un amalgame de facteurs externes et internes qui peuvent occasionner des réactions tout à fait différentes même dans des organisations d'un même secteur.

4.2 Facteurs internes

Les facteurs internes sont associés à l'organisation elle-même. Ils peuvent apparaître dans une organisation tout entière ou dans une de ses composantes, unités ou services. Ils

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sont aussi généralement reliés aux facteurs externes qui agissent alors comme déclencheurs de changements.

Grouard et Meston (1998) ont identifié deux facteurs internes, appelés aussi mobiles des changements : (1) le développement de l'entreprise et sa croissance, et (2) la vision du dirigeant.

On peut conclure que les facteurs externes et internes constituent des événements déclencheurs du changement. Il faut bien les identifier si nous voulons comprendre le changement organisationnel et ce qui conduit les organisations à changer. L'analyse que l'on peut en faire donne une vision globale et holistique du changement organisationnel et permet de mieux le juger et le gérer. Il faut alors se rappeler qu'il peut ne pas être relié à une cause unique, mais venir d'une combinaison de causes externes et internes.

L'étude d'Industrie Canada (Magun, 1998) donne ainsi plusieurs raisons qui sont à l'origine de la restructuration des entreprises canadiennes. Parmi celles-ci, nous trouvons des facteurs internes et des facteurs externes. Les cinq raisons à l'origine d'une restructuration sont, par ordre d'importance, les suivantes : maintenir ou accroître la part de marché, affronter la concurrence sur le marché intérieur, affronter la concurrence sur le marché international, hausser le prix des actions et adopter de nouvelles technologies (Magun, 1998). Une autre étude faite par la Banque du Canada (Kwan, 2000) donne onze motifs à la restructuration, motifs évoqués par des entreprises ayant subi une restructuration. Celui qui revient le plus fréquemment est celui de la disponibilité et du coût abordable des nouvelles technologies. Industrie Canada (Magun, 1998) accordait une moindre importance à ce facteur.

5 Le processus de changement

Dans cette partie, nous vous présentons d'abord le modèle de Lewin (1958) et par la suite, celui de Collerette et al. (1997).

5.1 Le modèle de Lewin

La contribution de Kurt Lewin (1958) sur la compréhension du processus de changement est indéniable. En effet, le modèle de Lewin est un classique qu'on trouve dans la plupart des ouvrages sur le changement organisationnel. Il s'attarde surtout au changement des attitudes. Le processus de changement est divisé en trois étapes: (1) le dégel ou la décristallisation, (2) la transition et (3) enfin, le regel ou la recristallisation (Lewin, 1958).

Le dégel ou la décristallisation constitue la première phase du modèle de Lewin et correspond à une période de remise en question des comportements, des attitudes et des perceptions, que ce soit d'une façon volontaire ou non. Cette phase reflète la prise de conscience des inconvénients d'une situation, soit de l'écart entre une situation présente et une autre plus agréable (Bélanger, 1994). Pourtant, le changement n'est pas encore acquis pour autant. En effet, il ne se limite pas uniquement à l'abandon d'anciens comportements, attitudes ou perceptions, mais il suppose également l'acquisition d'autres manières de faire.

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La transition correspond à la phase d'apprentissage de nouveaux modes de fonctionnement, d'expérimentation de nouvelles attitudes et d'adoption de nouveaux comportements. Durant cette phase, les individus investissent l'essentiel de leurs énergies.

Le regel ou la recristallisation est la phase du changement proprement dit. Pendant cette phase, le changement serait intégré spontanément dans les nouvelles façons de faire. Par ailleurs, les nouvelles attitudes, valeurs et comportements commencent à se stabiliser et à se recristalliser (Burnes, 2004).

5.2 Le modèle de Collerette et al. (1997)

Collerette et al. (1997), tout en s'inspirant du modèle de Lewin, proposent d'examiner les expériences des acteurs qui vivent le changement afin de pouvoir comprendre ce qu'ils ressentent et comment ils s'y adaptent. Ainsi, ce modèle explique les interactions entre les individus et entre les groupes pendant que le changement a cours.

Le modèle proposé par Collerette et al. (1997) est constitué de quatre phases : l'éveil, la désintégration, la reconstruction et l'intégration. Ces quatre phases rejoignent celles du modèle de Lewin. En effet «la majeure partie de la désintégration et toute la reconstruction se déroulent pendant la transition. Et finalement, l'intégration engloberait toutes les activités de recristallisation» (Collerette et al. 1997, p. 25).

L'éveil représente une activité mentale consistant à s'interroger sur l'utilité de porter ou non attention aux pressions en présence. Il s'agit donc d'une opération de triage. C'est à ce moment-là que l'individu accepte ou refuse de remettre en cause sa représentation du réel. Lorsque l'individu l'accepte, la désintégration est amorcée.

La désintégration consiste à «déterminer quels sont les aspects jugés non adaptés dans le système de représentation et dans les pratiques qui en découlent, pour les écarter ou en réduire la valeur relative» (Collerette et al. 1997, p. 26). Cette phase ne conduit pas nécessairement au changement.

En effet, ce sont les phases d'éveil et d'amorce de désintégration qui correspondent au début du changement. Pendant cette période, les individus commencent à développer certaines attitudes vis-à-vis du changement et choisissent alors d'être réceptifs ou réfractaires. À ce moment-là aussi, des alliances et des coalitions commencent à se former entre les membres des groupes.

Cette période est généralement accompagnée d'insécurité et d'anxiété. C'est le moment où il y a plus de questions que de réponses et où les individus ressentent un mélange d'espoir et de méfiance, d'enthousiasme et d'exaspération (Collerette et al. 1997).

Durant la phase de la reconstruction, l'individu se met à la recherche de significations nouvelles qui vont l'aider à réagir de façon satisfaisante aux situations qui se présentent. Il est en train de s'approprier de nouvelles significations qui lui permettent de reconstruire sa perception du monde. Cette phase se déroule concurremment à la désintégration. Cependant, nous ne sommes pas à la phase de remise en question et non plus à celle du choix final.

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La phase d'intégration correspond à celle de la recristallisation dans le modèle de Lewin. Pendant cette période, «les nouvelles pratiques deviennent plus naturelles, elles s'harmonisent avec les autres dimensions du quotidien et font désormais de plus en plus partie des habitudes» (Collerette et al. 1997, p. 36). Ces auteurs parlent de deux types d'intégration : l'intégration intrasystémique et l'intégration inter systémique.

6. Les trois dimensions des changements

D'après Grouard et Meston (1998), trois dimensions principales caractérisent les types de changements : (1) la profondeur du changement, (2) la rapidité du changement et (3) son mode d'imposition.

La profondeur du changement est relative à la manière dont celui-ci affecte la réalité organisationnelle. Lorsqu'on parle de la profondeur du changement, on évoque également deux pôles, soit les changements superficiels ou en profondeur.

D'après Grouard et Meston (1998), les changements superficiels sont des petits changements continuels ayant un rôle essentiel. Ils ne doivent en aucun cas être considérés comme des sous changements ou des changements de second ordre. Ils sont faciles à opérer, leurs conséquences sont moins lourdes en cas d'échec et leurs coûts restent limités.

Les changements en profondeur sont ceux qui opèrent des transformations dans la réalité organisationnelle. Contrairement aux changements superficiels, ils sont coûteux et provoquent des bouleversements majeurs, par exemple, des transformations au plan de la stratégie, des structures, des systèmes, des ressources humaines, de la culture, etc.

La deuxième dimension est la rapidité du changement qui se mesure par la combinaison de la durée et de la profondeur du changement. Cette dimension rend compte du temps nécessaire à une entreprise pour effectuer des changements. (Grouard et Meston, 1998).

La troisième dimension est le mode d'imposition des changements. Ceux-ci sont généralement considérés comme étant initiés par la haute direction ou imposés par des intérêts contradictoires, etc. À l'opposé du changement imposé, on trouve le changement consensuel qui privilégie la motivation et l'adhésion des différentes personnes intéressées.

7- Les résistances aux changements

Nous avons défini le changement comme le passage d'un état d'équilibre à un autre de déséquilibre, avec l'ambition de rejoindre un nouvel état d'équilibre qui soit plus satisfaisant. Cette quête d'état d'équilibre fait que les destinataires réagissent d'une certaine façon aux phénomènes qui risquent de leur faire perdre leur équilibre premier et les amener à résister à tout changement. Nous voulons préciser que ses réactions sont bien légitimes. Il ne faut pas les considérer comme des réactions négatives, ce qui se produit malheureusement trop souvent. Au contraire, il faut bien les comprendre afin de pouvoir les utiliser comme des leviers de changement.

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Si les employés résistent souvent au changement, c'est que ceux-ci sont souvent associés à plusieurs types de perte : perte de sécurité, de compétences, de relations, de pouvoirs, de territoires, etc. Chacune de ces pertes est susceptible de déclencher une réponse émotionnelle comme du chagrin, de l'anxiété, etc. Dans la section suivante, nous allons d'abord définir les résistances au changement et essayer de comprendre leur signification. Ensuite, nous présenterons les facteurs de résistance au changement.

7.1-Définitions des résistances au changement

Collerette et al. (1997) définissent la résistance au changement comme «l'expression implicite ou explicite de réactions de défense à l'endroit de l'intention de changement» (p. 94). Quant à eux, Bareil et Savoie (1999) la définissent comme suit : «expression implicite ou explicite de réactions négatives ou défensives face au changement, ou de forces restrictives qui s'opposent à la réorganisation des façons de faire et à l'acquisition des nouvelles compétences, la résistance au changement est sans aucune doute la bête noire de tous ceux qui véhiculent des idées de changement» (p. 151)

Les résistances peuvent se manifester de plusieurs manières. Comme nous l'avons vu avec ces définitions, elles peuvent être implicites, c'est-à-dire indirectes, ou explicites quand elles traduisent en hostilité ou en refus. Ces réactions peuvent être parfois ennuyeuses en ce qui concerne la réussite du changement organisationnel et elles peuvent même le ralentir. Cependant, il ne faut pas trop s'arrêter à ces significations négatives. Elles contiennent en même temps des informations et des significations qui ont l'avantage de nous renseigner sur l'importance que les acteurs accordent au changement ainsi que sur leur ouverture au changement. Ces réactions peuvent parfois témoigner des erreurs faites par l'agent de changement ou par la direction au moment de l'élaboration du projet.

Les résistances doivent être considérées comme des réponses rationnelles et raisonnables de la part des destinataires du changement. Ces réponses sont dites rationnelles parce qu'elles sont sensées et satisfaisantes du point du vue des acteurs qui la supportent. Puisque ces comportements sont rationnels, il ne faut pas essayer de les vaincre ni de les éliminer. Pourtant, un grand nombre de gestionnaires croient encore que la seule façon de gérer le changement est de vaincre les résistances. Celles-ci sont parfois troublantes et inquiétantes, mais en même temps, elles constituent des phénomènes inévitables.

Kets de Vries et al. (1985) associent le concept de résistance à des mécanismes de défense. Selon eux et d'après le modèle psychanalytique, ce sont les mécanismes de défense qui sont responsables des résistances. À y regarder de près, les résistances ne sont que des mécanismes de protection contre des menaces réelles ou perçues. Ainsi, lorsque survient un changement dans une organisation, il traumatise les personnes qui sont exposées. Celles-ci vont alors mobiliser leurs mécanismes de défense et établir des stratégies de résistance afin de se protéger et pour neutraliser l'anxiété qu'elles ressentent.

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Il y a six mécanismes de défense, à savoir le refoulement, la régression, l'identification, la projection, la formation réactionnelle et le déni de la réalité (Kets de Vries et al. 1985). Ces mécanismes jouent un rôle important pour bloquer ou entraver tout changement.

7.2-les facteurs de résistance du changement

Il existe plusieurs facteurs de résistance au changement. Boneu et al. (1992) en identifient deux types: les facteurs psychosociologiques et les facteurs stratégiques. Nous tenons cependant à rappeler qu'il y a bien des différences individuelles dans la perception des risques reliés au changement. En effet, ce qui est interprété comme un risque par une personne peut être perçu par une autre comme un avantage.

Parfois, les changements peuvent entraîner des pertes, pertes d'estime de soi, de relations affectives avec les collègues, etc. Elles peuvent aisément être associées à la perte d'un proche dont la disparition provoque une souffrance. Ainsi, lorsqu'arrive un changement dans une organisation, certaines personnes peuvent entrer dans une phase de deuil, car le changement leur fait perdre des acquis et des avantages.

Pour ce qui est des facteurs stratégiques de résistance au changement, ils sont relatifs à la perte ou la transformation des intérêts et des buts que chacun trouve dans le changement. Ainsi, les acteurs peuvent avoir des buts contraires à ceux des décideurs et pour cela, s'opposer au changement. D'après Boneu et al. (1992), plus il y a divergence entre les buts des acteurs et ceux de l'organisation, plus le lancement d'un changement se révélera difficile.

Collerette et al. (1997) regroupent les résistances en trois catégories : les résistances liées à l'individu, celles liées au système social et les résistances liées au mode d'introduction du changement. Nous voulons préciser que les deux premières catégories ne sont pas différentes des facteurs psychologiques. De la même façon, les facteurs stratégiques de résistance sont complémentaires à la troisième catégorie de Collerette et al. (1997). Dans la section qui suit, nous reprenons plus en détail chacune de ces catégories afin de mieux expliquer les facteurs de résistance au changement.

7.2.1 Les résistances reliées à l'individu

Généralement, les personnes résistent à toute tentative de changement, car elles se sentent souvent contraintes à changer leurs anciennes habitudes et à en adopter de nouvelles. Elles préfèrent aussi souvent s'en tenir au statu quo parce changer représente l'inconnu dont elles ont peur, et cette crainte est proportionnelle à leur degré de tolérance à l'ambiguïté.

Pour l'individu, le travail constitue une part nécessaire de son identité et il lui permet d'acquérir certaines valeurs ou croyances et d'en rejeter d'autres. Lorsqu'il y survient des changements, ceux-ci entraînent une remise en question de l'identité professionnelle. Ils peuvent occasionner des problèmes de perturbation de l'identité chez l'individu. D'ailleurs, lorsqu'on a demandé à Freud ce qu'était une vie saine ? Il a répondu brièvement mais clairement que c'était une vie où il y avait l'amour et le travail. Ce sont là deux sources très importantes de la formation de l'identité (Erikson, 1978).

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C'est aussi à travers les leaders que les employés sont encouragés à faire une série d'identifications avec différents aspects de l'organisation. Cette forme d'identité est dite identité acquise. Elle est souvent reliée à la position socioprofessionnelle (Gaulejac, 2003). Selon le même auteur, «les identités professionnelles produisent des sentiments d'appartenance à des collectifs qui rassemblent tous ceux qui ont suivi les mêmes études, passés des diplômes équivalents, qui exercent des métiers similaires ou qui occupent les mêmes fonctions» (p. 174). C'est l'organisation et ses leaders, par des moyens symboliques, matériels et autres, qui permettent de satisfaire les besoins de l'employé de telle façon qu'il voie sa propre identité en termes de contexte de travail.

L'individu peut avoir des problèmes identitaires quand arrive un changement organisationnel. C'est surtout son identité professionnelle qui est touchée dans ce cas. Il peut alors douter de lui-même, se sentir perdu et anxieux, car il a perdu son existence sociale ou encore son identité professionnelle.

C'est pourquoi, lorsqu'un changement se produit, l'individu se sent perdu ou menacé par la perte des avantages qu'il considérait comme acquis. Cependant, son comportement par rapport à cette perte dépend généralement de son degré d'identification à son organisation ou à ses leaders. Selon Gaulejac (2003) «les conflits identitaires sont plus ou moins profonds selon la nature des rapports entre les groupes d'appartenance» (176).

Les changements peuvent également plonger l'employé dans un processus de deuil. En effet, les individus n'acceptent généralement pas les réformes organisationnelles et ils ont de la difficulté à s'attacher aux nouveaux leaders, aux nouvelles valeurs ou cultures, etc. Le deuil est un comportement normal de la part de l'employé qui vit des changements. En ces moments de deuil et de chagrin, il faut donner aux membres de l'organisation le temps et l'aide nécessaires afin qu'ils puissent s'adapter aux changements.

7.2.2 Les résistances reliées au système social

En ce qui concerne le système social, nous pouvons dire qu'il y a résistance parce que les changements provoquent souvent des bouleversements dans les normes établies, dans les standards de caractère sacré, tabous, moeurs ou rituels, et font perdre des droits acquis, par exemple, un certain degré de pouvoir. Les individus résistent généralement à tout ce qui est étrange, inconnu et perçu comme étant menaçant.

7.2.3 Les résistances reliées au mode d'introduction du changement

Ces résistances reliées au mode d'introduction du changement font que les individus préfèrent être consultés et impliqués dans toute démarche de changement, sinon ils risquent de s'y opposer. En effet, la participation offre la possibilité aux travailleurs d'apporter leurs idées, de contribuer au processus de changement, de l'influencer. Elle leur permet ainsi de s'intégrer graduellement au projet du changement. Et l'engagement et l'adhésion qui en découlent augmentent leur motivation à l'égard du projet de changement (Grouard et Meston, 1998).

Certaines personnes peuvent offrir de la résistance au changement si on ne leur donne ni le temps, ni les moyens dont elles ont besoin pour s'y adapter. Elles se sentent bousculées par les événements et elles résistent.

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Parfois, certains s'opposent au changement parce que les agents ou les leaders qui le portent ne semblent pas crédibles à leurs yeux ou encore parce qu'ils ne reçoivent pas toute l'information qu'ils jugent nécessaire.

En somme, il faut bien comprendre que la résistance fait partie du processus de changement. Il ne faut donc pas chercher à l'éliminer à tout prix sans en comprendre le sens. Le tableau 1.6 présente les facteurs de résistance aux changements. Par la suite, nous abordons l'adaptation au changement.

Tableau 1.4 Synthèse des facteurs de résistance aux changements

Auteur / Date

Les facteurs de résistance

Boneu et al (1992)

1-les facteurs psychologiques 2-Les facteurs stratégiques

Collerette et al (1997)

1-les résistances reliées à la personnalité
2-les résistances reliées au système social

3-les résistances reliées au mode
d'introduction du changement

8-L'adaptation au changement

Face aux différents changements, économiques, technologiques, sociodémographiques ou politico juridiques, etc., les acteurs de l'organisation doivent revoir leurs façons de faire et de penser afin de s'adapter à la nouvelle réalité organisationnelle. L'adaptation consiste alors à retrouver un certain état d'équilibre. Cependant, celui-ci reste virtuel et il ne peut jamais être atteint, car c'est plutôt au chaos et au déséquilibre que les systèmes tendent généralement.

Morin (1996) distingue et oppose deux types d'ajustement, à savoir l'adaptation à une situation et se tirer d'affaire, c'est-à-dire le coping. L'adaptation à une situation «suppose que l'événement ou le stimulus échappe au contrôle de l'individu ; ses comportements doivent s'ajuster aux circonstances [...] alors que se tirer d'affaire implique que les conséquences de l'action dépendent des décisions de l'individu » (Morin, 1996, p. 231). Selon Luminet (2002), les stratégies de coping sont les «réponses mises en place par un individu en vue de faire face à un événement stressant et aux émotions qui lui sont associées» (p. 24).

L'adaptation à une situation consiste à fournir des efforts cognitifs et comportementaux pour répondre à satisfaire à des exigences externes et internes perçues par la personne comme mettant à l'épreuve ou dépassant ses capacités (Lazarus, 1991b).

Morin (1996) distingue «deux types de réponses de l'organisme devant une demande d'adaptation : les émotions, qui sont des réponses spécifiques à un stimulus, et le stress, qui est une réponse non spécifique à toute demande d'adaptation» (p. 233). Une fois expliqué le changement organisationnel et la manière n'y répondre, il convient de poursuivre ce chapitre en seconde partie avec l'étude des émotions et du stress au travail.

CONCLUSION GENERALE

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Au terme de notre mémoire, nous pouvons retenir que l'organisation existe depuis la nuit des temps. Cependant elle a connu une transformation considérable au fil de ces dernières années en s'adaptant aux changements de son environnement. Ce qui lui a permis de mettre plus l'accent sur son efficacité, son efficience et sa performance. Par ailleurs la notion de performance dans les organisations est indissociable à celle du changement car la première notion est essentielle pour la survie de l'organisation mais surtout maintenir sa validité à long terme et anticiper sur les aléas dus à son environnement interne ou externe.

La gestion du changement dans les organisations est liée à une multitude de facteurs qui déterminent non seulement la nature et l'ampleur des modifications envisagées, mais aussi la manière dont le processus est conduit. On a souligné ici le rôle prépondérant du modèle organisationnel de référence et des représentations de la performance chez les managers. L'épuisement du modèle taylorien-fordien au tournant des années 70 s'est ainsi traduit par un élargissement du champ des transformations et par la diffusion d'approches participatives du changement, notamment dans les domaines de l'organisation de la production et du travail.

Ainsi durant cette évolution de l'organisation, quel serait l'impact de la GRIT sur la performance des entreprises ?

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Bibliographie

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- Fayol, H., Administration industrielle et générale: prévoyance, organisation, commandement, coordination, controle, Dunod, Paris 1956.

- Weber, M., Economy and society: an outline of interpretive sociology, Bedminster Press, New York 1968. Traduction de: 'Wirtschaft und Gesellschaft: Grundriss der verstehenden

- CHARREAUX, et al. "De nouvelles théories pour gérer l'entreprise", Economica, 1987.

- TAYLOR (F.W) : Scientific Management. New York. Harper & Brothers. Traduction française, La direction scientifique des entreprises. Paris. Dunod 1957.

- LEWIN (K.): Field theory in social science. Harper & Row, 1951. - HERZBERG (F.) et al.: The motivation to work. John Wiley, 1959. - McGREGOR (D.) : The human side of enterprise. New York. McGraw-Hill, 1960. - LIKERT (R.): New patterns of management. Mcgraw-Hill, 1961

-Nizet, J., Huybrechts, C., "Interventions systémiques dans les organisations", De Boeck Université, 1998.

Pichault, F., Nizet, J., "Les pratiques de gestion des ressources humaines", Seuil, 2000.

-WOODWARD (J.): Management and Technology, HMSO, 1958.

- Collerette, Pierre et Gilles Delisle. 1982. Le changement planifié : Une approche pour intervenir dans les systèmes organisationnels. Les éditions agence d'ARC Inc., Montréal, 213 p.

- Grouard, Benoit et Meston, Francis. 1998. L'Entreprise en mouvement : conduire et réussir le changement. Dunod, 336 p.

- Demers, Christiane. 1999. «De la gestion du changement à la capacité de changer : process of change». Journal of Organizational Change Management, vol. 14, no 5, p. 421-434.

RESUME :

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Dans notre travail, nous démontrons que la structure est un déterminant pour la performance des entreprises. Pour cela nous avons commencé par donner l'origine de l'organisation en parlant de la naissance et quelques sources telles que le capitalisme industriel et l'ère des organisateurs. Ensuite nous avons parlé des théories de l'organisation à travers quelques théoriciens de l'école classique (1900) comme Taylor (OST), Fayol (Administration du travail), Ford (le travail à la chaîne et la production de masse), ceux de l'école des relations humaines (1930) avec Elton Mayo, Kurt Lewin (la dynamique de groupe), Herzberg (l'étude des motivations) et les autres théoriciens des autres écoles de la pensée. Par la suite nous avons parlé des structures organisationnelles d'entreprises en énumérant quelques unes telles que structure hiérarchique, structure fonctionnelle, structure matricielle et autres. Il a été démontré les interactions entre l'organisation et l'entreprise, structure et performance, organisation et performance. Par la fin nous avons parlé de la gestion du changement dans l'organisation, l'interaction entre performance et changement, les outils du changement et les facteurs de changement. Nous avons fait un balayage sur le changement organisationnel en faisant une revue de la littérature simple (définition, historique, typologie), les facteurs déclencheurs du changement, le processus de changement, les résistances a changement et l'adaptation au changement.

Donc en définitif nous avons démontré qu'une entreprise bien structurée est un déterminant pour sa performance. Il n'existe pas de structure universelle, chaque entreprise adapte un style de structure par rapport à ses objectifs, le marché dans lequel elle développe son activité. L'organisation doit s'adapter aux changements de son environnement afin d'accroître sa performance économique, politique et sociale.

Mots clés : performance, efficacité, efficience, structure organisationnelle

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille