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Politiques publiques en faveur de l'autonomie. Vers une convergence "personnes à¢gées / personnes handicapées" ?

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par Audrey VANDWALLE
Université Charles de Gaulle - Lille 3 - Master humanités et formation administrative, spécialité administration territoriale 2013
  

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3. 4. Une autre évaluation de la perte d'autonomie

Le Docteur Jean-Pierre JERECZEK, diplômé de Géronto-Psychiatrie et président du CLIC d'Hénin / Carvin a mené, il y a quelques années, lorsqu'il suivait ses études à l'Université Paris-VI, une enquête comparative sur la grilleAGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources) et la grille DAD (DisabilityAssessment of Dementia).

Lors de ses recherches, il en est venu à plusieurs constats intéressants.

L'espérance de vie sans handicap augmentant, il n'en demeure pas moins que la fin de vie sera invalidée par une perte d'autonomie induite par une pathologie médicale, avec des conséquences sociales ou l'inverse.

Rappelons que la perte d'autonomie est évaluée par les services de l'APA à l'aide de la grille AGGIR.

Dans cette évaluation de la perte d`autonomie, Jean-Pierre JERECZEK s'est alors posé la question de savoir s'il était possible d'améliorer la coordination de notre prise en charge médico-administrative.

Il serait nécessaire, d'après lui, d'effectuer une évaluation au service de la personne.

Le but serait de pallier à un état de dépendance de celle-ci, afin de lui redonner l'autonomie au sens de liberté de choix de critères de vie (nous pouvons nous rapporter à la définition, page 7), de lui donner la maîtrise sur le monde extérieur.

Il serait alors pertinent d'utiliser ces grilles dans un esprit de complémentarité.

La grille AGGIR a pour but de fixer le montant de l'aide financière pour mettre en place les aides à domicile.

Elle est :

- légalement imposée

- commune à toute pathologie

- non spécifique de l'évaluation de la perte d'autonomie en cas de démence

- sous-évaluative des pathologies psychiatriques en général et des états démentiels en particulier.

En fait, elle ne met en évidence que l'incapacité de « faire ».

La grille DAD, quant à elle, n'a pas pour but de fixer le montant de l'aide financière pour mettre en place les aides à domicile.

Elle est :

- non légalement imposée

- spécifique de l'évaluation de la perte d'autonomie en cas de démence.

Elle met en évidence l'incapacité de «  faire » (la possibilité de faire) et le« vouloir faire »(la volonté de faire).

La grille DAD reprend des variables contenues dans la grille AGGIR, soit des activités de la vie quotidienne (hygiène, habillage, continence, alimentation)et des activités instrumentales de la vie quotidienne (usage du téléphone, travaux ménagers, utilisation des moyens de transport, gestion de ses biens) auxquelles s'ajoutent les sorties, le courrier, les loisirs (40 variables au total) (annexe 6).

Elle va non seulement s'intéresser à la performance effective (le « faire ») de ces variables mais aussi à leur initiation, leur planification et leur organisation (le « vouloir faire  »),avec comme finalité la définition de la perte d'autonomie de la personne ou plus exactement, ce que le Docteur nomme « l'évaluation de l'incapacité fonctionnelle » : ce que peut faireactuellementet ce que fait effectivement le patient.

La DAD est remplie au cours d'un entretien avec l'aidant principal, il dure une dizaine de minutes.

Après avoir fait l'analyse de l'usage combiné de la grille AGGIR et de la grille DAD, ce spécialiste en Géronto-Psychiatrie en est venu à plusieurs conclusions.

La grille DAD combinée à la grille AGGIR peut être d'une aide précieuse.

En effet, elle permet de mieux définir le classement en GIR de la personne en perte d'autonomie en analysant le « faire » et le « vouloir faire » de la personne, alors que la grille AGGIR n'analyse que la capacité de « faire ».

Il va plus loin, en préconisant, à l'emploi de ces deux grilles, l'ajout de l'usage du NPI (Neuro-PsychiatricInvotory) afin de ne pas méconnaître les troubles psycho-comportementaux, d'évaluer le fardeau d'aidant ainsi que l'isolement de la personne.

Selon lui, la perte d'autonomie ne peut pas être résumée symboliquement à un chiffre en GIRouà un pourcentage d'autonomie. Elle concerne des personnes nécessitant un plan d'aide individualisé coordonné. C'est pourquoi il ne faut pas appréhender la perte d'autonomie sous l'angle de l'incapacité, invalidant la personne (vision « négative »: ne fait pas), mais bien l'appréhender sous l'angle de la personne invalidée par la perte de capacité, ou plus exactement par la perte de maîtrise sur le monde extérieur (vision « positive » : pourra faire avec aide).

L'aide des psychologues est dès lors indispensable et nécessaire pour cette évaluation.

Il conclut son mémoire sur l'idée qu'une prise en charge interdisciplinaire médico-psycho-sociale du type « care management » (gestion de cas individualisés) s'avère nécessaire avec redéfinition de la finalité de chaque grille d'évaluation, soit l'obtention de l'aide financière à l'aide de la cotation en GIR par la grille AGGIR et la mise en place des aides à domicile par l'usage combiné de la grille DAD (interactive aussi) avec la grille AGGIR et la fiche de coordination médico-psycho-sociale.

Il ne faut pas non plus oublier la nécessité de redéfinir les rôles de chacun et leur complémentarité dans la prise en charge globale « médico-psycho-socio-associative et administrative de la perte d'autonomie »au bénéfice de la personne et de son autonomie ; c'est-à-dire « la capacité pour tout individu de se donner des critères de vie fondés sur sa tridimensionnalité physique, psychique et symbolique ».

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