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Consommation des ménages en énergies domestiques dans la ville de Niamey au Niger

( Télécharger le fichier original )
par Ousmane Mamane Moustapha BELLO
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Master es sciences agronomiques 2012
  

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REPUBLIQUE DU NIGER

Fraternité - Travail - Progrès

 
 
 

UNIVERSITE ABDOU

En Territoir

MOUMOUNI

orester

FACULTE

D'AGRONOMIE

MASTER ès SCIENCES
AGRONOMIQUES

MEMOIRE DE FIN DU CYCLE

En vue de l'obtention du diplôme de Master II ès-Sciences Agronomiques
Mention : Territoires, Ressources et Stratégies de Développement Rural

Option : Agroforesterie

Thème : Mise en oeuvre de la Stratégie Energie Domestique : Etat des lieux de la consommation des ménages en énergie domestique dans la ville de Niamey (Niger)

Présenté le 11 mai 2012 par : MAMANE MOUSTAPHA BELLO Ousmane

Directeur de stage : Directeur de mémoire :

Dr ICHAOU ABOUBACAR Prof. AWAISS ABOUBACAR

Co-directeur de stage : Co-directeur de mémoire :

M. AMADOU OUMAROU, Msc Dr ADAMOU MAHAMAN MOUSTAPHA

Membres du jury :

Président: Prof. MAXIME BANOIN

Membres: Dr ADAMOU MAHAMAN MOUSTAPHA Monsieur AMANI ABDOU, Msc

Année académique 2009-2010

1

2

Remerciements

Ce travail est arrivé à terme grâce au concours de plusieurs personnes et institutions que nous voudrions remercier sincèrement. Il s'agit de:

Projet GESFORCOM, qui a mis à notre disposition les moyens financiers pour mener les enquêtes terrains et la rédaction du document;

Feu AMADOU OUMAROU, Coordonnateur du projet GESFORCOM, pour ses conseils et ses encouragements ; nous lui sommes reconnaissants;

PROFESSEUR MAXIME BANOIN, Coordonnateur du Master 2 « Territoires, Ressources et Stratégie de Développement Rural » ; à qui nous témoignons notre profonde gratitude.

DOCTEUR ICHAOU ABOUBACAR, Directeur du CERRA de Niamey, qui nous a orientés pour améliorer ce travail par ses critiques et son encadrement;

PROFESSEUR AWAISS ABOUBACAR, Maitre de conférences/ UAM, qui a accepté de diriger ce travail;

DOCTEUR TOUDOU ADAM, Maitre de conférences /UAM Doyen de la FA/UAM, pour ses conseils;

DOCTEUR GUERO YADJI, Maitre de conférences /UAM, qui nous a encouragé à suivre cette formation à l'occasion de la réunion annuelle des cadres des EAUX et FORETS tenue à Tahoua en 2008 ;

DOCTEUR ADAMOU MAHAMAN MOUSTAPHA, Maitre assistant, chef de département Eaux et Forêts et Génie Rural/FA/UAM qui nous a accepté parmi les étudiants qu'il encadre.

MONSIEUR ABDOU AMANI, Doctorant au CERRA de Niamey, pour ses observations et ses suggestions tant sur le protocole et le premier draft du mémoire;

MONSIEUR IDRISSA KIMBA, Doctorant au CERRA de Niamey, pour ses observations et ses suggestions;

MONSIEUR SOUKARADJI BARMO, Doctorant au CERRA de Niamey, pour ses observations et ses suggestions;

MONSIEUR DJIBRIL ABDOU MALAM, Informaticien, qui nous a aidés dans le traitement des données;

Le corps professoral de la Faculté d'Agronomie/UAM pour les enseignements reçus;

Le Personnel Technique et Administratif de la Faculté d'Agronomie/UAM pour nous avoir facilité toutes les tâches administratives;

Tous nos promotionnaires pour avoir partagé ensemble nos expériences de terrain; Notre famille, pour toute l'attention qu'elle nous a portée.

3

Sommaire

Première partie : Généralités

1.1 Introduction

1.1.1 Contexte et justification

1.1.2 Problématique

1.2 Cadre théorique

.1

1

.4

6

1.2.1 Définition des concepts

6

1.2.2 Objectif général

7

1.2.3 Objectifs spécifiques

7

1.2.4 Hypothèses de recherche

..7

1.2.5 Potentiel énergétique du sous secteur de la biomasse

8

1.2.6 Etudes antérieures sur la consommation de bois de feu

.10

Deuxième parie : Présentation de la structure d'accueil et de la zone d'étude

 

2.1 Présentation de la structure d'accueil

.13

2.2 Ville de Niamey

..14

2.2.1 Caractéristiques socio démographiques

..14

2.2.2 Activités socio-économiques

16

2.3 Bassin d'approvisionnement en bois-énergie de la ville de Niamey

.17

2.3.1 Localisation et ressources 17

2.3.2 Mode d'exploitation de la ressource ligneuse .20

Troisième partie : Méthodologie

3.1 Matériel 22

3.1.1 Matériels techniques utilisés 22

3.2 Méthodes 22

3.2.1 Echantillonnage 22

3.2.2 Collecte des données .23

3.2.2.1 Recherche documentaire .23

3.2.2.2 Pesée journalière de bois de feu consommé dans les ménages 24

3.2.2.2.1Principes de la méthode 24

3.2.2.2.2 Limites de la méthode 24

3.2.2.3 Enquête socio économique 24

3.2.2.4 Déroulement des activités sur le terrain 25

3.2.2.5 Traitement des données 26

4

Quatrième partie : Résultats et discussion

4.1 Principales sources d'énergie 27

4.2 Facteurs d'adoption du bois-énergie 27

4.3 Facteurs d'adoption des énergies de substitution au bois .28

4.4 Associations de sources d'énergie dans les ménages 30

4.5 Equipements de cuisson à économie d'énergie recensés dans les ménages 30

4.6 Facteurs d'adoption des équipements d'économie d'énergie 32

4.7 Proposition d'une typologie des équipements de cuisson ..34

4.8 Consommation de bois-énergie dans la ville de Niamey 36

4.8.1 Consommation des ménages 36
4.8.2 Consommation moyenne journalière de combustibles domestiques

par les groupes spéciaux 40
4.8.3 Consommation moyenne journalière de bois de feu par les

groupes socio professionnels .42

4.8.4 Estimation de la consommation de bois de feu dans la ville de Niamey 42

4.9 Appui institutionnel à la Stratégie Energie Domestique .44
Cinquième partie : Recommandations et Conclusion

5.1 Recommandations 48

5.2 Conclusion 50

Références citées .51

Liste des figures et tableaux

Figure 1 : Evolution de la population de la ville de Niamey entre 1977 et 2010 15

Figure 2 : Communes dont les formations forestières approvisionnent la ville de

Niamey en bois-énergie 19

Figure 3 : causes du rejet du pétrole .29

Figure 4: causes du rejet du gaz 29

Figure 5: causes de rejet du charbon minéral 29

Figure 6: causes rejet de l'électricité 29

Figure 7: causes rejet énergie solaire 29

Figure 8: Différentes associations de sources d'énergies pratiquées par les ménages 30

Figure 9 : Photo du foyer type trois pierres .31

5

Figure 10 : Photo du foyer à bois ou charbon de bois amélioré

 

35

Figure 11 : Photo d'un foyer à charbon minéral

36

Figure 12 : Photo d'un foyer à gaz de 6 kg de contenance

36

Figure 13 : Photo de bois pesée

.37

Figure 14 : Photo de bois restant pesé

37

Figure 15 : Consommation de bois de feu de 1977 à 2010 en fonction de la population..38 Figure 16: Evolution du prix du kilo de bois et consommation individuelle journalière...39 Figure 17 : Consommation journalière de bois de feu par les groupes spéciaux (tonnes).41

Tableau 1 : Consommation de bois de feu par les ménages entre 1977 et 2007

 

dans la ville de Niamey

.11

Tableau 2 : Répartition du nombre de ménages enquêtes par quartiers

23

Tableau 3 : Combustibles domestiques utilisées par les ménages

27

Tableau 4 : Facteurs d'adoption du bois-énergie

..28

Tableau 5 : Différents types d'équipements de cuisson utilisés par les ménages

.31

Tableau 6 : Principales difficultés d'adoption des équipements à économie d'énergie...33

Tableau 7 : Classification des équipements de cuisson en fonction des paramètres 34

Tableau 8 : Typologie des équipements de cuisson ..35

Tableau 9 : Consommation journalière moyenne de bois / personne et dépense journalière

moyenne pour le bois de feu / ménage dans les quartiers enquêtés .37

Tableau 10 : Comparaison des consommations de bois de feu au niveau des ménages obtenues

en 2005 et 2010 40

Tableau 11: Dépense moyenne et consommation moyenne de bois par jour des groupes socio

professionnels 42

Tableau 12 : Estimation de la quantité de bois consommé dans la ville de Niamey 43

Tableau13 : Situation des marchés ruraux dans le bassin d'approvisionnement en 1994 45

Tableau 14 : Consommation nationale de charbon minéral de 2000 à 2008 47

Annexes 55

6

Résumé

L'étude porte sur l'état des lieux de la consommation des ménages en énergie domestique dans la ville de Niamey de 1989, date du début de la mise en oeuvre de la Stratégie Energie Domestique (SED), à 2010.

L'objectif du travail est de mettre en évidence la transition énergétique du bois de chauffe vers d'autres énergies domestiques alternatives à travers un recensement des équipements de cuisson et l'évaluation de la consommation de biomasse.

La méthode consiste à peser le bois de feu consommé dans les ménages et dresser une typologie des équipements de cuisson grâce à des enquêtes.

Les principaux résultats obtenus sont :

Y' la consommation moyenne de bois de feu par personne par jour est 0,66 kg #177; 0,24; Y' La consommation totale de bois de feu dans la ville est estimée à 387778,31 tonnes.

Y' Les foyers améliorés représentent 86,71% de l'effectif des équipements de cuisson.

Y' Le coût des énergies de substitution au bois-énergie est élevé.

Les principales recommandations concernent la réactualisation du Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois énergie de la ville de Niamey (SDAN), la promotion de la Recherche-Développement dans le domaine des énergies renouvelables en vue d'une valorisation des ressources endogènes, le renforcement des capacités des acteurs publics et privés de la filière avale du bois-énergie et la sensibilisation des ménages sur une utilisation rationnelle des énergies domestiques.

Mots clés : Niamey, Niger - Bois-énergie - Energie de substitution - Stratégie Energie Domestique - Ménage

7

Abstract

The study focuses on the status of the places of the consumption of households in home energy in the city of Niamey in 1989 date of the beginning of the implementation of the Domestic Energy Strategy (SED) in 2010.

The objective of the work is to highlight the transition energy of firewood to other domestic energy alternatives through a census of cooking equipment and evaluation of biomass consumption. The method is to weigh the firewood consumed in households and a typology of cooking equipment through surveys. The main results obtained are:

V' The average consumption of fuel wood per person per day is 0.66 kg #177; 0.24;

V' The total consumption of fuel wood in the city is estimated at 387778, 31 tones;

V' The improved stoves represent 86.71 % of the strength of the cooking equipment; V' The expense of energies of substitution in wood-energy is well brought up.

Main recommendations concern the updating of the Schema wooden manager energy of the city of Niamey (SDAN), the promotion of Research-development in the field of renewable energy sources with the aim of a promotion of endogenous means, the strengthening of the capacities of the actors public and deprived of course of study swallows some wood-energy and the sensitization of household on a rational use of domestic energies.

Key words: Niamey, Niger - Wood-energy - Energy of substitution - Strategy Energy Domesticates - Household

8

Sigles et acronymes

ABC-Ecologie : Association pour le bien-être collectif

ACCT : Agence de Coopération Culturelle et Technique

ANEB : Association Nigérienne des Exploitants de bois

BIT : Bureau International du Travail

°C : Degré Celsius

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CILSS : Comité inter Etats de Lutte contre la sécheresse au Sahel

CNEDD : Conseil national de l'Environnement pour un développement Durable

CNES : Centre National d'Energie Solaire

CR: Commune Rurale

CSPPN : Caisse de Stabilisation des Produits Pétroliers du Niger

CTFED : Cellule Technique des Foyers Améliorés et Energie Domestique

CTFT : Centre technique Forestier Tropical

CUN : Communauté Urbaine de Niamey

DE : Direction de l'Environnement

DGEEF : Direction Générale de l'Environnement et des Eaux et Forêts

DMN : Direction de la météorologie Nationale

DREIN : Projet de Développement du Réseau Electrique Interconnecté du Niger

FA : Faculté d'Agronomie

FAN : Forces Armées Nigériennes

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

FED : Fonds Européen de Développement

F CFA : Francs de la Communauté Franco-Africaine

GESFORCOM : Projet de Gestion Forestière Communale et Communautaire

GIE : Groupement d'Intérêt Economique

GTA : Groupe Technique d'Appui

Gwh : Jiga watts

Ha : Hectare

9

ICRISAT: International Crops Research Institute for Semi-Arid Tropics/Institut international

de recherches sur les cultures dans les zones tropicales semi-arides

IDA/FAC/CCE : Agence internationale pour le développement Agricole/Fonds d'Aide à la

Coopération/Commission de la Communauté Européenne

IEPF : Institut de l'Energie des Pays ayant en partage le Français

ILRI: International Livestock Research Institute

INRAN : Institut National de la Recherche Agronomique du Niger

INS: Institut national de la Statique

Kcal: Kilocalorie

Kg: Kilogramme

Km: Kilomètre

km2: Kilomètre carré

KV: Kilovolts

m/s : mètre par seconde

ME/LCD: Ministère de l'Environnement et de la Lutte Contre la Désertification

MH/E/LCD : Ministère de l'Hydraulique, de l'Environnement et de la Lutte Contre la

Désertification

MRC: Marché Rural Contrôlé

MRO: Marché Rural Orienté

MW: Mégawatts

Mwh: Mégawatts par heure

NIGELEC : Société Nigérienne d'Electricité

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONERSOL : Office National de l'Energie Solaire

ONVPE : Organisation Nigérienne des Volontaires pour la Préservation de l'Environnement

PAFN : Projet Aménagement des Forêts Naturelles

PDC : Plan de Développement Communal

PED II : Projet Energie II

PEII-ED : Projet Energie II-Energie Domestique

PERREN : Projet d'Extension et de Renforcement du Réseau Électrique du Niger

PIB: Produit Intérieur Brut

10

PVAF : Plan Villageois d'Aménagement Forestier

PREDAS : Programme Régional de Promotion des Energies Domestiques et Alternatives au

Sahel

PRISME : Programme International de Soutien à la Maîtrise de l'Energie

PRS : Programme Régional Solaire

PUSF : Projet Utilisation des Sols et des Forêts

UAM : Université Abdou Moumouni

RGP/H : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SDAN : Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois énergie de la ville de Niamey

SE/SDR : Secrétariat Exécutif/ Stratégie de Développement Rural

SED : Stratégie Energie Domestique

SIE : Système d'Information Energétique

SLG : Structure Locale de Gestion

SONICHAR : Société Nigérienne de Charbon

SONIDEP : Société Nigérienne de Dépôt de Produits Pétroliers

SONIHY : Société Nigérienne des hydrocarbures

TEP : Tonnes Equivalent Pétrole

T : tonnes

VITA : Volontaires de l'Assistance Technique Américaine

11

Première partie : Généralités

12

1.1 Introduction

1.1.1 Contexte et justification

Le Niger est un pays sahélien, avec une superficie de 1.267 .000 km2 dont les 2/3 sont désertiques. La population est estimée à 15.203.822 habitants (INS, 2010) avec une forte proportion de ruraux (83 %) et un croît annuel de 3, 3 %. Un PIB par habitant de 141800 F CFA (284 $ US) en 2006 le place parmi les pays les plus pauvres de la planète (Cabinet du premier ministre, 2008).

Le pays exploite de l'uranium dont le dynamisme du marché a permis d'augmenter substantiellement les revenus d'exportation entre 1975 et 1982. Malheureusement à partir de 1983 une longue récession fait chuter le taux de croissance à moins de 0,4 %, à la suite de la dégradation du marché de l'uranium et de la baisse des revenus d'exportation qui en étaient tirés. Cette situation a engendré la morosité de l'économie qui devait de nouveau se baser sur le secteur rural : l'agriculture, l'élevage, la foresterie et la pêche très dépendants des aléas climatiques. Ce secteur qui participe au PIB pour environ 42,8 %, représentant 16 % du volume des exportations et pourvoyant 90 % de la population active (CNEDD, 2004) se plongeait déjà dans une phase de régression marquée par une diminution considérable des ressources disponibles soumises au double poids d'une démographie galopante et des conditions climatiques critiques entrainant la pauvreté de la population.

Dans ce contexte de paupérisation où le poids de la dette constitue une contrainte majeure et où les performances de l'économie reposent essentiellement sur un secteur rural en difficulté, la gestion de l'environnement, que l'on associe à la sauvegarde du capital-ressources, devient économiquement une priorité majeure : Le prélèvement excessif de bois énergie combiné à l'extension de nouvelles terres de cultures engendrerait au Niger une perte annuelle des superficies forestières de l'ordre de 150.000 à 200.000 ha (Hamidil, 2004).

Dès lors d'importantes réflexions agronomiques sont entamées dont spécifiquement l'engagement de Maradi sur la lutte contre la désertification en 1984 et une étude économique des filières bois énergie réalisée la même année par le projet IDA/FAC/CCE qui seront le point de départ de la conception de la Stratégie Energie Domestique (SED).

Cependant la superficie du couvert forestier national n'est pas connue avec exactitude : en 1984 le Projet Utilisation des Sols Forestiers (PUSF) la située à 13 millions d'hectares ; par contre la FAO (1996) in (Hamidil, 2004) a estimé que les ressources forestières couvraient

13

une superficie comprise entre 10 et 16 millions d'hectares en 1996, représentant 02 % du territoire dont 600.000 ha de forêts classées, 4.400.000 ha de formations forestières aménageables et 11.000.000 ha de terres forestières dites marginales.

Le Projet d'Aménagement des Forêts Naturelles (PAFN) note que les formations forestières couvrent 05 millions d'hectares en 2006 et fournissent 87 % des besoins énergétiques nationaux ainsi que 96,4 % de la consommation énergétique des ménages.

Le Plan National de Lutte Contre la Désertification (PNLCD) situait en 1991 la demande nationale en bois-énergie à 3,1 millions de tonnes, soit environ 12,916 millions de stères en l'an 2000 et environ 4,248 millions de tonnes, soit une projection de 17,7 millions de stères en 2010 (CNEDD, 2003).

L'ampleur de la pauvreté estimée à 62,1 % en 2005 (cabinet du premier ministre, 2008) pousse des populations de plus en plus démunies à dégrader les ressources forestières qui parfois sont la seule source de revenu monétaire en zone rurale.

Le chiffre d'affaires annuel de la filière bois est estimé à 3,75 milliards CFA pour la seule ville de Niamey dont 0,5 milliards à la production (Montagne et Hamadou, 2006). Vu les sommes générées, les enjeux sont plus qu'importants d'où un regard de l'Etat en vue de mieux répartir les bénéfices liés à cette filière mais aussi et surtout de garantir une gestion durable des écosystèmes forestiers en les préservant d'une exploitation minière.

Aussi, pour inverser la tendance à la dégradation des formations forestières l'Etat a initié depuis les années 80 une politique de préservation de l'environnement où les communautés villageoises sont responsabilisées dans la gestion des ressources naturelles de leur terroir. Cela marque la naissance des premières coopératives forestières (Guesselbodi entre 19861987 grâce au PUSF) qui sont des organisations inter villageoises qui s'appuient sur des plans d'aménagement forestier légers pour valoriser les ressources naturelles situées sur leur portion de territoire notamment le potentiel ligneux producteur de bois énergie dont la demande croît à un rythme exponentiel.

D'ailleurs le bilan entre l'offre et la demande de bois énergie à l'échelle du pays était négatif avec un déficit de 488.000 tonnes en 1989, passant à 1.648.000 tonnes en l'an 2000 et pourrait se situer autour de 3.024.000 tonnes à l'horizon 2010 (Laouali, 1999).

14

Les besoins énormes des populations urbaines en bois énergie combinés à la paupérisation des ruraux vont davantage augmenter la pression sur les formations forestières dont la part à la satisfaction du besoin global passe de 77 % en 1989 à 47 % en 2000 ; les projections étaient de l'ordre de 29 % en 2010 ( Laouali, 1999 ) donc toute chose égale par ailleurs environ 71 % de la demande nationale en bois énergie devront être couverts sous autre forme que par la biomasse traditionnelle.

Face aux insuffisances des coopératives forestières et la demande vertigineuse de bois énergie surtout dans les centres urbains qui ne pourrait être satisfaite autrement que par la destruction des formations ligneuses, l'Etat Nigérien s'est engagé dans une nouvelle politique forestière qui allie production et prélèvement en concert avec les populations riveraines des forêts pour une gestion durable des ressources naturelles. C'est l'approche Stratégie Energie Domestique (SED) qui s'impose d'ailleurs car toutes les études ont montré que le bois restera le combustible le moins cher accessible simultanément pour les ruraux et les citadins. La SED a été mise en oeuvre de 1989 à 1998 par le Projet Energie II (PED II). Elle est axée sur quatre fondements : le Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois des centres urbains (SDA); la réforme de la législation sur le bois ; la Structure Locale de Gestion (SLG) des forêts et des marchés ruraux de bois énergie puis le renforcement du contrôle forestier et le suivi administratif. Elle s'appuie sur des mesures techniques, réglementaires et législatives dans l'optique d'organiser les ruraux et leur transférer le pouvoir de gestion de leurs forêts d'une part (volet Offre) et d'économiser le bois énergie voire le remplacer à la longue par des substituts accessibles et acceptables (volet Demande).

A partir de 1999 le Projet Aménagement des Forêts Naturelles (PAFN) s'est approprié de cette stratégie à travers une extension des types de formations mises sous aménagement en incluant les doumeraies, les gommerais, la prise en compte de la composante pastorale dans les aménagements et la simplification méthodologique (inventaire et élaboration des quotas). Ainsi pour l'approvisionnement de la ville de Niamey, plusieurs terroirs villageois situés dans les communes de Kollo, Say et Téra ont fait l'objet d'un plan d'aménagement forestier suivi de formations tant au niveau des SLG, des commerçants-transporteurs de bois, des autorités communales que des agents chargés du contrôle forestier.

A partir de 2007, à la faveur du processus de décentralisation en cours depuis 2004, le Projet de Gestion Forestière Communale et Communautaire (GESFORCOM) dont l'objectif est d'accompagner les entités décentralisées dans la gestion des ressources forestières, a initié une approche schéma d'aménagement forestier à une échelle communale. Le schéma est un

15

document de planification élaboré par les acteurs impliqués dans la gestion des ressources forestières sous l'égide de l'administration communale. Il est un instrument de travail qui comporte des mesures techniques, administratives, économiques, fiscales et sociales visant l'exploitation durable des ressources forestières en conformité avec le cadre juridique national. Il définit les grands axes d'orientation et les actions à mettre en oeuvre pour améliorer la gestion. Les acteurs de mise en oeuvre sont identifiés et la responsabilité de chaque acteur y est définie.

Les projets Energie II, PAFN (Projet Aménagement des Forêts Naturelles) et très récemment GESFORCOM ont effectivement, à travers la SED, mis l'accent sur l'amont de la filière bois-énergie avec beaucoup de réalisations qui ont été capitalisées ; cependant les questions qui se posent vingt ans après la mise en oeuvre de cette stratégie sont relatives à la filière avale alors même que la durabilité des acquis commence à susciter des interrogations.

Le diagnostic effectué par Gesforcom en 2007 a conclu que le contrôle forestier qui est la charnière centrale du dispositif a connu un relâchement engendrant un dysfonctionnement de la filière : 5 % des SLG seulement respectent les normes techniques dans la commune de Torodi et les commerçants transporteurs de bois énergie ne s'inscrivent plus dans l'esprit de la SED en approvisionnant la ville de Niamey avec du bois vert ou du bois provenant des marchés parallèles. Selon les même travaux, le flux de bois de la Commune de Torodi vers Niamey est de 297 590 stères en 2007; Les statistiques forestières au cours de la même période établissent à 158 430 stères la quantité de bois taxée soit un gap théorique de l'ordre de 140 000 stères (47%) de bois non taxé qui proviendrait essentiellement des transports clandestins et surtout des chargements hors gabarit des camions qui ont des taux de remplissage rarement en dessous de 100 %, le surplus étant exempté de paiement de la taxe. Ceci dénote des insuffisances du contrôle.

Pour contribuer à la réflexion globale sur la SED, un sujet intitulé : Mise en oeuvre de la Stratégie Energie Domestique : Etat des lieux de la consommation des ménages en énergies domestiques dans la ville de Niamey (Niger) a été initié.

Ce document de mémoire traitera des acquis en aval notamment la situation des énergies domestiques alternatives et des équipements de cuisson à économie d'énergie selon la structuration suivante : Généralités - Présentation de la structure d'accueil et de la zone d'étude - Méthodologie - Résultats et discussion puis les recommandations.

16

1.1.2 Problématique

La consommation annuelle d'énergie par habitant au Niger est très faible, 0,14 tonne équivalent pétrole (tep) comparée aux moyennes africaines (0,5 tep) et mondiale (1,2 tep). Cette faible consommation énergétique est imputable au sous développement du tissu industriel et à la précarité du pouvoir d'achat des nigériens. La biomasse, consommée essentiellement par les ménages, prédomine la consommation finale d'énergie avec une part de 87 % (MME/SIE-Niger, 2007).

L'énergie consommée est essentiellement constituée d'énergies traditionnelles (94%), de produits pétroliers (4,8 %) et d'électricité (1,2 %). Les produits pétroliers sont entièrement importés du marché international et 58 % de l'électricité consommée sont fournis par le Nigeria, ce qui place le pays en dépendance de l'extérieur (CNEDD, 2003).

Les ressources énergétiques domestiques utilisées au Niger sont la biomasse traditionnelle, les hydrocarbures, le charbon minéral, les énergies éolienne, solaire, hydroélectrique et potentiellement le biogaz. La biomasse consommée est constituée de bois-énergie (bois de chauffe et charbon de bois), de résidus de récolte et de déjections d'animaux ; plus de 90% des ménages y ont accès car les ressources ligneuses sont considérées comme gratuites pour la satisfaction des besoins primaires d'où leur exploitation minière. Cependant, dès 1989 cette exploitation malthusienne en vue d'approvisionner les centres urbains et satisfaire les besoins des ruraux a été freinée par la mise en oeuvre de la SED qui a apporté une réponse adéquate en faisant le lien entre l'offre et la demande de combustibles ligneux. En effet, son but est de réduire la consommation de combustibles ligneux par la substitution et l'économie de bois dans un premier temps et de remplacer à la longue l'exploitation anarchique des forêts par un système contrôlé qui puisse permettre une gestion durable des ressources naturelles.

La SED a eu le mérite d'organiser la filière bois énergie en proposant un aménagement des massifs forestiers, réglementant le transport-commercialisation de bois de feu, créant les marchés ruraux et les conditions d'une répartition équitable des taxes perçues entre les différents acteurs (SLG, collectivités, Etat, agents forestiers) grâce à une batterie de mesures législative et réglementaire notamment l'ordonnance 92-037 du 21/08/92, le décret 96-390/PRN/MHE du 22/10/96 et l'arrêté 0039/MHE/DE du 15/07/97.

On constate une avancée importante dans l'exploitation et la commercialisation du ligneux combustible. Cependant beaucoup reste à faire, par exemple on estime à seulement 18 à 20 %

17

la part du bois issu des marchés ruraux dans l'approvisionnement de la ville de Niamey (Laouali, 1999) alors même que les quantités de bois énergie ont augmenté parallèlement à la création des marchés ruraux entre 1992-1997.

Ainsi on estimait les ressources forestières du bassin d'approvisionnement de la ville de Niamey en 1992 à 2.438.100 ha (Projet Energie II/SDAN, 1991). En 1996, les 90 marchés ruraux de bois énergie mis en place par le PEII-VO dans les arrondissements de Kollo, Say et Boboye couvraient une superficie de 400.000 ha, ce qui représente un taux d'occupation de 16 %. En 2002, il a été dénombré 123 marchés ruraux dans ce bassin d'approvisionnement totalisant une superficie totale de 537.447 ha soit un taux d'occupation de 22 %.

Les besoins en bois énergie de la ville de Niamey étaient de 153.000 tonnes en 1996 et de 188.063 tonnes en 2002. Les marchés ruraux ravitaillent le centre urbain de Niamey en bois pour des quantités respectives de 25.000 et 37.898 tonnes soit des taux de satisfaction de 16 et 20 % (Hamidil, 2004). Le reste des besoins est couvert par le système d'exploitation incontrôlé. D'autre part, ces marchés ruraux ne couvrent que 13 % des possibilités de bois exploitable en 2003 au niveau du bassin d'approvisionnement et seulement 8 % en 1996 (Hamidil, 2004).

On assiste progressivement à la déliquescence des marchés et une reprise de l'exploitation anarchique des formations forestières qui ravitaillent la ville de Niamey : 70 % de SLG de Téra, 100 % de Filingué et 84,2 % de Tillabéry ne respectent pas les normes techniques d'exploitation d'après Baba (2006); Ce retour au mode d'exploitation minier des forêts ne trouve probablement pas son explication au niveau de la filière amont seulement du bois-énergie; en effet la filière avale censée engendrer la diversification des sources d'énergies a-t-elle joué son rôle pleinement ?

Ainsi, il serait légitime de se demander si les objectifs de la SED en ce qui concerne la diversification des sources d'énergie domestique permettant une économie de bois sont atteints ? Si non quels sont les dysfonctionnements de la filière qui ont limité la substitution du bois-énergie par les énergies alternatives dans la communauté urbaine de Niamey. Quelles sont les responsabilités des différents acteurs ?

1.2 Cadre théorique

1.2.1 Définition des concepts

18

Pour une meilleure compréhension du thème, quelques termes sont définis ci-après :

Energie domestique moderne: énergie qui répond aux attentes et aux exigences des consommateurs à différents niveaux dont le prix du combustible et des équipements, la facilité d'emploi et l'adaptation au mode d'habitat et aux pratiques culinaires.

Energie renouvelable : les énergies renouvelables sont essentiellement tirées des éléments (terre, eau, air) et du soleil. On désigne aujourd'hui par énergies renouvelables un ensemble de filières diversifiées dont la mise en oeuvre n'entraîne en aucune façon l'extinction de la ressource initiale. Les énergies renouvelables sont ainsi multiples et fondamentalement diverses par leurs mécanismes physiques, chimiques ou biologiques. L'énergie étant une grandeur physique, on parlera en théorie de "sources d'énergie renouvelables" ou d'"énergies d'origine renouvelable" la forme courte est toutefois consacrée par l'usage.

Biomasse traditionnelle : sous l'appellation de biomasse traditionnelle, on désigne un ensemble hétéroclite de produits plus ou moins directs de la photosynthèse : bois de chauffe, déchets agricole et déjections animales.

Bois-énergie : le bois-énergie se dit de toutes les applications du bois en tant que combustible. le bois-énergie est le type de bioénergie utilisant l'élément de la biomasse constitué par le bois..

L'Énergie verte : désigne l'énergie qui est produite à partir de sources d'énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, géothermique ou biomasse) et de cogénération de qualité : production combinée de chaleur et d'électricité permettant une efficacité énergétique plus élevée.

Les combustibles fossiles ou minéraux (matériaux fissiles) ne sont pas des sources d'énergie renouvelables, les ressources étant consommées à une vitesse bien supérieure à la vitesse à laquelle celles-ci sont naturellement créées ou disponible.

1.2.2 Objectif général

L'objectif général de cette étude est d'évaluer l'impact de la Stratégie Energie Domestique sur la consommation de bois-énergie dans la ville de Niamey après vingt ans de mise en oeuvre.

1.2.3 Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de cette étude sont :

19

évaluer la consommation annuelle de bois-énergie des ménages, des groupes socioprofessionnels (restaurateurs, vendeuses de beignet, boulangers traditionnel, vendeurs de thé, bouchers et grossiste bois) et des groupes spéciaux formés par les institutions (UAM - INJS - FDS - hôpitaux - les grands hôtels) ;

établir la typologie des équipements de cuisson à économie d'énergie ;

estimer la consommation de bois- énergie dans la ville de Niamey. 1.2.4 Hypothèses de recherche

Pour atteindre les objectifs énumérés ci-haut, une hypothèse principale et trois hypothèses secondaires ont été avancées :

Hypothèse principale : la faible substitution du bois par les énergies alternatives s'explique par le fait que plus de 50 % des ménages de la ville de Niamey utilisent le bois-énergie comme combustible principal.

Première hypothèse secondaire : la faible substitution du bois énergie par les énergies alternatives trouve son fondement dans une logique culturelle qui fait que la population préfère le bois aux autres types d'énergie.

Deuxième hypothèse secondaire : la faible substitution du bois énergie par les énergies alternatives est due à l'inadéquation des équipements d'économie d'énergie, à la plus grande accessibilité du bois, et aux coûts élevés des énergies alternatives et des équipements.

Troisième hypothèse secondaire : la faible substitution du bois énergie par les énergies alternatives s'explique par l'insuffisance d'appui institutionnel.

Notons que, pour vérifier la véracité ou non des hypothèses avancées ci-dessus, il faut se référer à des indicateurs objectivement vérifiables ou IOV (annexe 4). Ainsi, les hypothèses sont scindées en deux types de variables : La variable dépendante et la variable indépendante. La variable dépendante est celle dont on veut expliquer les variations tandis que la variable indépendante à un effet sur la variable dépendante, elle est la conséquence de la première.

1.2.5 Potentiel énergétique du sous secteur de l'énergie domestique

Les énergies domestiques sont celles utilisées par les ménages pour la cuisson, le chauffage, l'éclairage ou tout autre usage domestique nécessaire à la satisfaction des besoins

20

élémentaires des populations. Parmi les ressources énergétiques domestiques utilisées au Niger on dénombre la biomasse, les hydrocarbures, le charbon minéral, l'énergie solaire, l'énergie éolienne et hydroélectrique.

Entre 2000 et 2004, la consommation finale en énergie a enregistré une croissance de 15 % pour passer à 1762 ktep soit 0,14 tep/habitant. La répartition par type d'énergie relève une prédominance de la biomasse avec 86,73 %, les produits pétroliers 11,28 %, l'énergie électrique 1,96 % et 0,03 % pour le charbon minéral. D'autre part la répartition de la consommation finale par secteur est dominée par celui des ménages qui représente la quasi-totalité de la consommation finale, soit 89,3 %. Le secteur des transports représente 8,4 %, l'industrie reste très faible avec 2 % des consommations, le secteur des services 0,28 % et l'agriculture consomme 0,02 %. Les énergies domestiques concernent le secteur des ménages dont la répartition des consommations est la suivante en 2004 : 98 % biomasse, électricité 1% et 1% également pour les produits pétroliers. Les consommations de gaz butane et de charbon minéral restent très faible (1356 tonnes de gaz butane et 806 tonnes de charbon minéral en 2004 ce qui représente moins de 1 % de la consommation des ménages). (MME/SIE, 2007).

Donc les besoins énergétiques de cuisson sont presque exclusivement satisfaits par le bois énergie.

La revue littéraire fait ressortir qu'après l'avènement de l'engagement de Maradi en 1984, l'Etat et ses partenaires ont développé et mis en oeuvre des stratégies et actions visant à promouvoir le sous secteur de l'énergie domestique.

Ainsi, une Cellule Technique des Foyers Améliorés et Energie Domestique (CTFED) a été mise en place en vue d'élaborer une stratégie nationale pour la promotion des foyers améliorés et des énergies domestiques. C'est de cette cellule que sont issues les références nationales sur la consommation du bois de feu en 1989 grâce à un appui de la coopération française. Il s'agit de 0,6 kg/jour/personne pour les grands centres urbains ; les villes moyennes 0,7 kg/jour/personne et le milieu rural 0,8 kg/jour/personne.

Dans le cadre de la coopération technique nigéro-allemande, le Programme Spécial Energie a été initié dans les années 80 avec pour but principal la vulgarisation et la promotion des énergies renouvelables au Niger par la réalisation des foyers améliorés.

21

Après l'engagement de Maradi sur la lutte contre la désertification et l'étude économique des filières bois énergie en 1984 réalisée par le projet IDA /FAC/CCE, plusieurs programmes et projets ont contribué à la mise en oeuvre de la SED dont les plus marquants:

Le Projet Energie II (PEII-ED) démarré en 1989 avec une composante énergie domestique. Ce projet à contribuer à l'élaboration d'un cadre global permettant de satisfaire les besoins croissants en bois énergie des populations urbaines, de leur garantir un approvisionnement qui soit à la fois durable, régulier, performant, au meilleur coût pour le consommateur et la collectivité, tout en assurant une gestion conservatoire et rationnelle des ressources ligneuses (Bertrand et al, 1995).

Le projet PAFN démarré sous tutelle du MH/E/LCD avait pour objectifs l'aménagement de 220000 ha de forêts naturelles et la création de 110 marchés ruraux de bois énergie sur l'ensemble du territoire.

Le projet GESFORCOM qui contribue à la réduction de la pauvreté des populations rurales forestières par la promotion d'une bonne gouvernance des forêts, décentralisée vers les communautés locales et générant des revenus de nature fiscale ou non à tous les niveaux des concernés soit en premier lieu les populations mais aussi, les communes et l'Etat au travers de ses administrations déconcentrées ;

L'énergie provenant de la biomasse est essentiellement constituée de bois-énergie (bois de chauffe et charbon de bois), de résidus de récolte (paille, balle de riz, tiges de coton, de mil, de sorgho et de maïs etc.) et de déjections des animaux. Ceci constitue en termes de consommation finale environ 94 % de bois-énergie (MME/bilan énergétique 2000). Cette énergie traditionnelle représente 63 % et 37 % en termes de consommation finale respectivement pour le bois-énergie et les résidus de récolte. A l'heure actuelle, il n'existe pas de données fiables sur le potentiel en bois-énergie. En 1970, les superficies boisées étaient estimées à 16 096 400 ha (Club du Sahel,1981 in FAO, 1999); d'autres sources, FAO (1999) et Catinot (1991 in FAO 1999) ont estimé respectivement les surfaces forestières (terrains forestiers marginaux ou non) à 10 et 16 millions d'hectares et se situent dans la partie sud du pays dont 35 % de steppe arborée, 20 % de jachère, 25 % de savane arborée et 20 % d'autres types de formation agro-sylvo-pastorale. L'étude sur la vulnérabilité des formations forestières nigériennes aux changements climatiques faite par Hamadou et Gambo en 1999 a évalué la superficie des formations naturelles à 5 741 917 ha. Enfin une estimation faite en 2002 par le Ministère de l'Energie souligne que le potentiel énergétique consommé sous

22

forme de résidus de culture se situe autour de 8 millions de tonnes par an. Ainsi, le potentiel de production ligneuse annuelle est estimé à 1,5 millions de tonnes, tandis que la demande est estimée à plus de 2 millions de tonnes. Ce couvert, localisé dans la bande sud du pays possède un taux d'accroissement annuel qui varie entre 0,34 stère/ha (PUSF, 1984) et 3,1 stères/ha (INRAN 1974-1983).

Le sommet mondial sur le Développement Durable tenu à Johannesburg en 2002 reconnaît le lien explicite entre l'accès aux services énergétiques, la réduction de la pauvreté et le développement durable, et depuis, le rôle de l'énergie a été admis comme essentiel dans l'atteinte des objectifs du millénaire. C'est pourquoi l'Etat du Niger s'est engagé à accroitre l'accès aux services énergétiques modernes et plus spécifiquement l'accès aux combustibles modernes de cuisson à l'horizon 2015 par la moitié de la population. Cet ambitieux objectif se traduirait par la diffusion de 2 500 000 foyers à charbon minéral, 312 500 réchauds et bouteilles de gaz et 375 000 réchauds à pétrole.

Cependant, le contexte économique et financier du pays est marqué par la pauvreté qui constitue un obstacle majeur à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l'horizon 2015.

1.2.6 Etudes antérieures sur la consommation de bois de feu

Il existe plusieurs méthodes de collecte des données pour l'évaluation des quantités

consommées de bois-énergie dont:

- La méthode de la conversion des dépenses élaborée et utilisée pour la 1ère fois par Ouédraogo en 1996 ;

- La méthode de la pesée qui a été définie, en 1982, lors du séminaire VITA à Arlington (USA) pour standardiser les données d'enquête de consommation de bois de feu. Cette dernière a été beaucoup utilisée en Afrique de l'ouest (De Backer 1980 et Chavin, 1981 in CILSS, 2005).

- Les enquêtes filières.

Les méthodes pour l'évaluation de la consommation de bois dans la ville de Niamey ont

donné des résultats différents (tableau 1).

23

Tableau 1 : Consommation de bois de feu par les ménages entre 1977 et 2007 dans la ville de

Niamey.

Année Population1 Consommation moyenne de bois de

feu /personne/jour (kg)

Estimation de la consommation annuelle
(tonne)

1977

 
 
 
 
 
 

méthode de
pesée

enquête filière

méthode de pesée

enquête filière

242973

0,69

 

61192,75005

-

1983

315566

-

0,91

-

110000

1984

329547

0,73

 

87989,049

-

1989

410481

0,6

 

89895,339

-

1990

435606

-

0,82

-

130000

1996

552229

-

0,76

-

153000

2001

709869

-

0,71

-

184000

2005

808313

0,609

-

179675,8552

-

2007

1006324

0,92

-

337923,5992

-

A l'issue de l'alerte donnée par le CTFT-Niger en 1974 sur la problématique du bois-énergie comme élément fondamental de la situation forestière des pays sahéliens, plusieurs personnes et/ou institutions se sont exercées à évaluer la consommation de bois par les ménages.

Deux modes d'évaluation sont jusque là appliqués au Niger à savoir, la méthode de pesée et les enquêtes filières (tableau 1).

Ainsi, les travaux d'Alio en 1977 dans le cadre de son mémoire de fin de cycle d'études agronomiques ont abouti à une consommation journalière individuelle de 0,69 kg/personne/jour.

Les enquêtes financées par la Banque Mondiale sous la supervision de Dechambre en 19841985 en vue d'évaluer la consommation quotidienne de bois de feu dans les ménages utilisant

1 Les populations de 1987 et 1989 sont calculées au taux d'accroissement réel de la ville respectivement 4,45 et 4,67.

24

les foyers traditionnels et améliorés ont eu comme résultat 1,11 stères/jour soit 0 ,73 kg/personne/jour. Cette étude note qu'un stère équivaut à 240 kg.

En 1989, les enquêtes du CTFT ont permis d'évaluer la consommation individuelle de bois de chauffage à 0,8 kg/jour pour les zones rurales et 0,6 kg/jour pour les grands centres urbains.

Dans le cadre de la politique régionale d'intégration des énergies renouvelables, l'UEMOA a commandité une étude auprès du CILSS pour évaluer la consommation d'énergies domestiques au Niger en 2005 ; le résultat pour le bois de feu à Niamey est estimé à 0,609 kg/individu/jour.

Dans le cadre du bilan énergétique 2006, le SIE-Niger a réactualisé les résultats sur la consommation de bois de feu de 2005 pour donner en 2007 le chiffre de 0,92 kg/personne/jour pour la communauté urbaine de Niamey.

La seconde méthode est une enquête filière standardisée qui a pour objet la géographie de l'exploitation de la ressource, les flux de produits, la géographie de la distribution, la sociologie des chaînes et l'économie des chaînes.

Ainsi, en 1983, le projet forestier Niger IDA FAC-CCE utilisant ce mode d'évaluation à quantifier la consommation de la ville de Niamey à 110000 tonnes.

Enfin les enquêtes filières réalisées par le projet Energie II pour la mise en place du SIEP et du SDAN en 1990 et 1996 ont abouti respectivement à 130000 et 153000 tonnes de bois consommés dans la ville de Niamey.

25

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE

26

2.1 Présentation de la structure d'accueil

Le Projet de Gestion Forestière Communale et Communautaire (GESFORCOM) intervient au Niger essentiellement dans la commune rurale de Torodi grâce à un financement de l'Union Européenne. Une cellule basée à Niamey assure la coordination du projet et mène les activités avec les partenaires suivant : CIRAD, INRAN, DGEEF, ABC-Ecologie et la Commune Rurale de Torodi.

Il vise les objectifs ci-après :

Contribuer à la réduction de la pauvreté des populations rurales forestières par la promotion d'une bonne gouvernance des forêts, décentralisée vers les communautés locales et générant des revenus de nature fiscale ou non à tous les niveaux des concernés soit en premier lieu les populations mais aussi, les communes et l'Etat au travers de ses administrations déconcentrées ;

contribuer au transfert de la gestion des ressources forestières par l'adaptation des contextes institutionnel, législatif et réglementaire dans une perspective de gestion durable des forêts ;

appuyer le secteur privé dans l'économie forestière locale, communale et nationale, par la professionnalisation des acteurs pour la gestion partenariale des ressources forestières.

Les activités menées se résument ainsi :

> la promotion d'un schéma de développement forestier communal qui organise à moyen et long terme la contribution des produits forestiers au développement économique communal,

> l'appui à la mise en place de plans d'aménagement forestiers communautaires concertés,

> le transfert réel et efficace de la gestion des ressources à la commune et aux communautés selon les cadres locaux existants,

> le renforcement des capacités des différents groupes d'acteurs concernés,

> la valorisation de produits forestiers non ligneux.

La mise en oeuvre des activités a nécessité l'élaboration d'une méthodologie de travail axée sur les thèmes qui suivent :

27

+ l'organisation de la concertation intra et inter communale, puis préparation des

schémas de développement forestier communal,

+ la préparation et mise en place des plans d'aménagement forestier communautaires,

+ la préparation et mise en place d'actions locales de valorisation des ressources

forestières,

+ le suivi environnemental de la durabilité forestière et Suivi évaluation,

+ la formation et capitalisation, et

+ les propositions d'améliorations réglementaires et institutionnelles.

2.2 Ville Niamey

Capitale du Niger, Niamey est située dans la partie ouest du pays entre les parallèles 13°35 et 13° 24 sud et les méridiens 2° et 29°15 Est avec une altitude comprise entre 160 m et 250 m. Elle couvre une superficie de 239,263 km2 (Motcho. 2004). Sa population estimée à 1.222.066 habitants en 2010 comprend 191.393 ménages. Le taux d'accroissement est 4,5% par an contre 3,3 % au niveau national (INS, 2010).

La Communauté urbaine de Niamey (CUN) a été érigée par l'ordonnance n°2010-56 du 17 septembre 2010 en ville composée de cinq arrondissements communaux ; le décret n°2010679 du 17 septembre 2010 a fixé le nombre de conseillers à 45 (Souleymane, 2011) qui ont la lourde responsabilité de conduire la destinée d'une capitale où se côtoient ruraux et urbains avec des défis relatifs à la sécurité, l'urbanisme galopante, l'assainissement, la gestion des ressources naturelles et particulièrement ceux de l'approvisionnement en énergies domestiques.

Aborder le problème de l'approvisionnement en énergie traditionnelle ne peut se faire sans tenir compte de quelques données et considérations majeures. En effet, le système d'approvisionnement évolue dans un cadre holistique avec des liens intersectoriels entre l'énergie et les autres problématiques de l'économie nationale : foresterie, agriculture, élevage, démographie, urbanisation, pauvreté. Aussi est-il mieux indiqué de prendre en considération quelques données majeures qui constituent les facteurs déterminants de la demande urbaine en combustibles domestiques.

2.2.1 Caractéristiques sociodémographiques

Niamey connaît une croissance accélérée de sa population (figure 1). En l'espace de 50 ans, la superficie urbanisée de la ville est passée de 800 ha en 1960 à plus de 20 000 aujourd'hui

28

tandis que la population est multipliée par 41. L'une des conséquences de cette croissance démographique est l'extension spatiale de la ville. Ainsi, le Recensement Général de la Population (RGP) de 1977 a évalué la population de Niamey à 242 973 habitants pour une superficie de 4400 ha. Au RGP de 1988, on chiffrait cette population à 398 265 habitants. La ville continue de s'accroître à un rythme rapide. Le flux de l'exode rural alimente cette croissance. Le Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGP/H) de 2001 donne un effectif de 709869 habitants. La superficie quant à elle est passée de 44 km2 à 255 km2. La projection 2004-2050 estimait la population à 1 000 000 habitants en 2010 et 1 959 077 habitants en 2025.

H

a

b i t a n t s

1400000

1200000

1000000

400000

800000

600000

200000

0

1977 1983 1984 1989 1990 1996 2001 2005 2007 2010

Années

Figure 1 : Evolution de la population de la ville de Niamey entre 1977 et 2010 (source INS, 2010)

L'explosion démographique est d'abord la résultante d'une forte natalité et d'une faible mortalité. Les flux épisodiques et imprévisibles de populations notamment rurales accentuent la pression démographique déjà forte

Le poids de cette ville reste tout aussi un facteur explicatif de la dégradation des ressources de ce milieu. Toutes les formations forestières situées à proximité de la capitale Niamey sont exposées à toute sorte d'emprise et de pression humaine. Il est facile de constater de nouveaux espaces aménagés et lotis ou des terrains en plein chantier de construction à la périphérie de la ville. Ce nouveau lotissement est réalisé au détriment des aires de cultures le plus souvent expropriées aux populations.

Cette extension de la ville de Niamey vers ses périphéries immédiates et la croissance rapide de sa population s'accompagne aussi d'autres besoins pour le quotidien des populations. L'on peut citer notamment le besoin en énergie de bois de chauffe, des terres de cultures nouvelles

29

ou de jardinage ou encore l'eau d'abreuvement du bétail ou même de consommation pour certains villageois.

La population de Niamey se caractérise par sa jeunesse avec un âge moyen de 21,5 ans et 55% de la population ont moins de 20 ans. Les femmes représentent 51 % de la population. Les modèles dominants de la typologie des ménages sont les familles élargies (42 %) et les couples avec enfants (41%). Sur l'ensemble de la population de la capitale, 52,5 % des individus sont scolarisés. Le taux d'analphabétisme se situe à 42,7 %. Au sens du BIT (Djimrao, 2004), 12,3% des actifs sont classés comme chômeurs. Les jeunes de moins de 30 ans sont les plus touchés par le phénomène avec un taux de chômage de 17,4 %, principalement du fait de la restriction de l'offre de travail (Djimrao, 2004)

2.2.2 Activités socio économiques

La population de Niamey pratique simultanément les activités purement urbaines et les activités purement rurales. En effet, la ville remplit pleinement ses fonctions de production des services. On y retrouve les activités tertiaires de toutes sortes. Mais comme dans toutes les capitales du tiers monde, on pratique à Niamey des activités comme l'agriculture, le ramassage et le commerce du bois, la pêche et même l'élevage. Les populations, surtout les immigrants installés généralement à la périphérie de la ville continuent de pratiquer l'agriculture. Mais cette activité n'est pas l'apanage de ces seuls nouveaux venus. De riches citadins possèdent eux aussi des grands domaines qu'ils font cultiver par des ouvriers agricoles. Le long du fleuve se pratique la riziculture et les cultures de contre saison.

La ville a aussi besoin de bois de chauffage que ses habitants utilisent comme source d'énergie domestique et le bois de service pour la construction. L'approvisionnement en bois de la ville amène la population à couper les arbres et arbustes et expose le sol à l'érosion. Ces différentes activités qui relèvent de la campagne entraînent un changement d'usage des sols. La vente du bois est organisée soit par des grossistes soit par des détaillants grâce à un circuit qui renferme une multitude d'intermédiaires ; les principaux clients sont les ménages et les particuliers exerçant les Activités Génératrices de Revenu (AGR) dont la friture de poisson, tubercules et beignet, la grillade de la viande, la vente de thé, etc.

La forge est peu développée avec d'un côté des artisans fondeurs (de bronze) qui ravitaillent une clientèle spécialisée composée en majorité d'expatriés et de l'autre côté des fer-blantiers fabricant les marmites et les foyers améliorés ; ces derniers ravitaillent outre Niamey les grandes villes du Niger aussi.

30

La population est en très forte croissance avec comme conséquence l'expansion de la ville et une pression sur les ressources naturelles à sa périphérie donc au niveau du bassin d'approvisionnement en bois-énergie aussi.

2.3 Bassin d'approvisionnement en bois-énergie de la ville de Niamey

Il existe une relation étroite entre croissance démographique, urbanisation et demande d'énergie (Minvielle, 2001); ainsi au regard des quantités de bois consommées par les ménages et le taux élevé de croissance de la population, on doit s'interroger sur la capacité du bassin d'approvisionnement à soutenir durablement les prélèvements effectués, d'où cette présentation.

2.3.1 Localisation et ressources

La longue période de sécheresse qui commença à la fin des années 1960 bouleversa la société sahélienne à bien des égards en provoquant un déplacement massif des populations rurales vers les grands centres urbains. Au Niger la concentration de la population dans la ville créa une forte demande en bois-énergie au détriment des formations forestières d'où un élargissement spectaculaire du rayon d'approvisionnement.

Le rapport Delwalle (1973) sur le bois de feu précise que dans les années 1970, la plus longue rotation pour approvisionner Niamey est de 100 km sur l'axe Tillabéri du fait des zones de cultures et la topographie ; viennent ensuite l'axe Dosso 70 km, l'axe Ouallam 60 km et Torodi 50 km qui prend un essor grâce à la construction du pont Kennedy. Les sources de bois de feu sont les parcelles défrichées en vue de l'établissement de nouveaux champs. Les forêts qui n'entraient pas dans le cycle des cultures ont commencé à être exploitées lentement dans un rayon de 50 à 60 km de Niamey. La forêt classée de l'Aviation a été rasée en délit sur une grande surface au début de 1972 et l'armée est autorisée à s'approvisionner dans la forêt classée de Guesselbodi. Delwalle note que les boisements qui servaient à approvisionner la ville de Niamey en bois de chauffage sont dominés par quatre espèces dont : Guiera senegalensis, Combretum micranthum, Combretum nigricans et Combretum glutinosum. Ce même auteur écrivait que la productivité de ces boisements après la coupe de plusieurs parcelles d'âge connu était comprise entre 0,33 et 1 stère/ha/an et qu'il était prudent, dans la généralité des cas, de ne pas espérer plus de 0,5 stère/ha/an.

Catinot (1991) in FAO (1999), souligne que les productivités en zones non protégées peuvent être de 0,5 à 0,750 m3/ha/an sous pluviométrie 400 - 800 mm.

31

En fait cette productivité est très variable en fonction de : l'espèce qui domine la strate (PUSF, 1984, estime la productivité des formations à Combrétacées autour de Niamey à 0,34 stère/ha/an) - des sites (Ichaou, 1995, a eu 3,259 stères/ha/an en brousse tigrée et 2,076 stères/ha/an en brousse non structurée) -de la couverture (PEII-VO, 1990, avance 0,2 ; 0,6 et 1 stère/ha/an selon le degré de recouvrement).

La classification des formations forestières au Niger élaborée par Saadou (1990) in FAO (1999) basée sur la trilogie climat-flore-végétation met en évidence les substrats et la végétation caractéristiques des milieux. Cette subdivision phytogéographique a mis en relief une dizaine de compartiments dont celui du sud-sahélien occidental qui concerne cette étude avec comme centre de référence Niamey-Tillabéri-Dogondoutchi-Bouza-Madaoua et Tahoua.

Ainsi, le substrat est composé de sédiments du continental terminal (CT3 dans la partie ouest et CT1 dans la partie Est) sur les plateaux latéritiques et sables constituant les dunes fixées, les terrasses sableuses et occupant le fonds des vallées sèches.

La végétation est constituée de fourrés à Combretum sur les plateaux latéritiques, les steppes sur les terrasses sableuses, dans les vallées sèches et les dunes fixées. Ces fourrés désignés par le terme brousse tigrée sont des formations contractées reparties entre les 13 ème et 15 ème parallèles (Ambouta, 1984) ; ce dernier a élaboré une typologie de ces structures qui tient compte de la latitude et du gradient de pluviométrie et indique que ces formations tigrées s'étendent sur les plateaux latéritiques de l'ouest nigérien où elles couvrent environ 22000 km2 (2200000 ha). Les autres formations forestières contractées sans structure particulière (brousse diffuse, brousse mixte) couvrent 2800000 ha.

On peut retenir de Ambouta (2011) que la brousse tigrée qui est le faciès le plus caractéristique des formations contractées est inféodée aux plateaux gréseux du Continental Terminal aussi estime t-il que Combretum micranthum et Guiera senegalensis représentent respectivement 60% et 13% de la surface terrière des ligneux. Ces formations fournissent l'essentiel du bois-énergie consommé dans la ville de Niamey.

A défaut d'un inventaire forestier exhaustif plusieurs études ont été menées pour estimer les superficies des formations forestières du bassin. Le PUSF a évalué les ressources forestières naturelles des régions de Tillabéri et Dosso qui abritent le bassin à 9290400 ha en 1993. Dans le cadre de l'élaboration du SDAN 1991, le Projet Energie II a estimé la superficie du bassin à 2438000 ha et le volume de bois sur pied à 5,22 stères/ha.) ; Ce potentiel fournissait 130000

32

tonnes de bois-énergie pour des besoins estimés à 150000 tonnes dans la ville. Le gap pourrait être compensé à travers les prélèvements ligneux des champs et jachères dont la productivité est estimée à 4,5 stères/ha (Montagne et al, 2000).

Malgré la faible proportion des zones sous aménagement contrôlées ou orientées (22% du potentiel-contenance), les résultats de l'enquête PED 2003 indiquent que 76% de bois acheminé dans la ville de Niamey est prélevé à une distance comprise entre 40 et 80 km, tandis que celle prélevée à plus de 80 km représente près de 20% de l'ensemble.

Le SDAN élaboré en 1990 limitait le rayon du bassin d'approvisionnement à 150 km ; Actuellement, il s'étend sur un rayon d'environ 230 km et englobe 22 communes situées dans huit départements appartenant aux deux régions de Tillabéri et Dosso (figure 2) : Commune Rurale (CR) de Kirtachi, Bitinkodji et Youri dans le département de Kollo - CR Tagazar, CR Tondikandia et CR Kourfèye centre dans le département de Filingué - CR Simiri, CR Dingajdi et CR Tondikiwindi dans le département de Ouallam - CR kourthèye, CR Sakoira, CR Anzourou, Commune Urbaine (CU) Tillabéri dans le département de Tillabéri - CR Torodi, CR Makalondi, CR Guéladjo, CR Tamou et CU Say dans le département de Say - CR de Gothèye dans le département de Téra - CR de Fakara dans le département de Boboye - CR de Sarrey et Kargui Bangou dans le département de Dosso.

33

Figure 2 : Communes dont les formations forestières approvisionnent la ville de Niamey en bois-énergie

2.3.2 Mode d'exploitation de la ressource ligneuse

Il existe trois principaux modes d'exploitation des ressources forestières dans la zone : l'exploitation incontrôlée et les marchés ruraux de bois qui sont de deux sortes : marchés ruraux orientés (MRO) et marchés ruraux contrôlés (MRC).

Le marché rural de bois est défini par l'ordonnance 92-037 du 21 août 1992 comme « un endroit où sont installées des structures organisées pour l'exploitation du bois-énergie à des fins commerciales hors des grandes agglomérations » ; il est la charpente de la SED dans son volet approvisionnement en bois-énergie. Autrement c'est un site de vente de bois-énergie géré par une Structure Locale de Gestion (SLG) et agrée par l'administration de l'Environnement et des Eaux et Forêts qui est approvisionné par une zone d'exploitation limitée d'un commun accord entre la population locale, la SLG et l'administration. C'est aussi le moyen d'initier un processus de négociation interne et externe pour définir les règles d'appropriation des ressources renouvelables de l'espace villageois. C'est la base légale d'opposition aux prélèvements illégaux des transporteurs commerçants.

En l'absence d'un marché rural, l'exploitation est incontrôlée, Il n'y a donc pas une exploitation organisée du bois par la population locale à des fins de vente. Cependant, on note

34

des cas de ramassage du bois mort par les commerçants-transporteurs de bois qui prennent une quittance auprès des services de l'Environnement et des Eaux et Forêts et s'approvisionnent dans le massif forestier de leur choix parce que la forêt appartient à l'Etat.

Dans ce cas, les populations locales ne se sentent pas suffisamment responsabilisées pour empêcher la coupe de bois par une personne étrangère au terroir.

Les MRO sont approvisionnés à partir d'une zone délimitée et non aménagée. Ces types de marchés exploitent uniquement le bois mort d'origines diverses dont les déficits pluviométriques, les attaques parasitaires, fin de cycle, etc. Il s'agit de coupe d'assainissement.

Un inventaire forestier est au préalable conduit pour déterminer la quantité de bois mort disponible et déterminer un quota d'exploitation annuelle.

Sur ce type de MR, ce sont des coupons jaunes qui sont délivrés par le Service de l'Environnement et la SLG. A la fin de l'exploitation du bois mort, le MRO peut évoluer en un marché rural de forme contrôlée. Les MRC constituent la forme d'organisation la plus élaborée dans l'exploitation du bois énergie du bassin d'approvisionnement de la ville de Niamey. Ils sont approvisionnés à partir d'une zone délimitée et aménagée et exploitent aussi bien le bois mort que le bois vert. Avant l'exploitation, un inventaire forestier est d'abord conduit pour déterminer la quantité de bois exploitable. Après l'évaluation du potentiel ligneux, le massif forestier est subdivisé en parcelles. Un quota d'exploitation est défini par la SLG et le Service de l'Environnement et des Eaux et Forêts. Sur ce type de marché, ce sont des coupons bleus qui sont délivrés aux Commerçants-transporteurs de bois par la S L G.

Les formations forestières situées dans le bassin sont soumises à plusieurs contingences :

V' la forte concentration des populations dans la ville provoquée par un exode rural massif des populations « victimes de la sécheresse » ou « réfugiés environnementaux» (l'augmentation moyenne de la population urbaine des pays du Sahel est estimée à 600 % au cours de ces quarante dernières années ; Ozer, 2004). Ces dernières sont utilisatrices uniquement de bois de feu et ne sont pas au même rythme pour une transition vers des énergies alternatives que les citadins ;

V' une forte emprise des terres de culture, dont les besoins sont estimés à 0,6 ha/ an / habitant rural (Montagne, 1997), sur les formations forestières ;

V' la diminution de la durée de la jachère,

35

Ces facteurs anthropiques sont associés à divers paramètres qui sous-tendent le fonctionnement de la brousse tigrée dont les principaux sont la géomorphologie, la pluviométrie et la pente mis en évidence par de nombreux chercheurs (Ambouta, 1984 ; D'Herbés et al, 1997 et Ichaou, 2000).

36

TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE

37

3.1 Matériel

3.1.1 Matériels techniques utilisés

Plusieurs matériels ont été utilisés pour la collecte et le traitement des informations, dont :

· Peson à ressort : le bois-énergie est pesé dans les ménages à l'aide d'un peson à ressort de précision #177; 0,1 kg.

· La peinture à huile : utilisée pour marquer le bois de feu qui fait l'objet de pesée ;

· Appareil photo : pour matérialiser de visu le travail effectué ;

· Questionnaire : élaborés pour servir de support à l'enquêteur au cours des entretiens ;

· Motocyclettes : pour faciliter le déplacement des superviseurs

· Ordinateur portable : pour la saisie et le traitement des données collectées

3. 2 Méthodes

3.2.1 Echantillonnage

L'unité de sondage est le ménage qui se définit comme un ensemble de personnes apparentées ou non qui vivent habituellement dans un même logement, partageant le repas préparé sur le même feu, gérant en commun tout ou une partie de leurs ressources et reconnaissant l'autorité d'une même personne appelée chef de ménage (INS, 2010).

La ville de Niamey compte 191 393 ménages répartis dans cinq arrondissements. Pour déterminer l'échantillon, on admet que le coût de l'enquête est proportionnel à la taille de l'échantillon, ainsi le nombre de ménages est essentiellement guidé par celui des enquêteurs : neuf personnes ont enquêté 173 ménages pendant une semaine soit un taux de sondage de 0,09 %.

Le choix des quartiers à investiguer se justifie par le souci de réduire la dispersion des enquêteurs car la principale difficulté pour cette étude réside dans le fait que le bois est pesé dans le même ménage pendant une semaine au moins. L'enquêteur doit peser chaque matin le bois inutilisé de la veille et celui du jour. C'est d'autant plus compliqué que la marmite est posée sur le feu presque à la même heure dans tous les ménages. L'habileté de l'enquêteur sera mise à l'épreuve et ce choix des quartiers va lui éviter une perte de temps en passant d'un ménage à un autre. Cette considération a permis de sélectionner neuf quartiers au sein de quatre arrondissements communaux (tableau 2) : quatre quartiers dans la commune 3, la plus peuplée, pour avoir tous les types de sources d'énergie domestiques et d'équipements de cuisson ; deux quartiers dans la commune 5 qui abritent des populations ayant les réflexes des ruraux dans la récolte du bois de feu ; deux quartiers également dans la commune 2 qui

38

héberge des ruraux en déphasage avec les urbains dans la transition énergétique et un quartier au niveau de la commune 2.

Le choix de ces quartiers se justifie également par les objectifs de notre thème qui met l'accent sur le bois-énergie.

Tableau 2 : Répartition du nombre de ménages enquêtes par quartiers

Arrondissements communaux Quartiers Nombre de ménages enquêtés

Sabon gari 20

III

Dan gao 21

Poudrière 20

Nouveau marché 12

 

kirkisoye 20

V

Banga bana 20

Banifandou 20

II

lazaret 20

I Recasement yantala 20

Total 173

Avec un taux de sondage de 0,009, les résultats de cette étude sont plus significatifs à l'échelle des quartiers enquêtés qu'une extrapolation sur l'ensemble de la ville de Niamey.

3.2.2 Collecte des données

Les différentes informations ont été recueillies à travers la recherche documentaire, la pesée de bois de feu dans les ménages et une enquête socio économique.

3.2.2.1 Recherche documentaire

La recherche documentaire est une revue des données secondaires qui consiste à rechercher les informations voulues à travers les documents écrits. Cette méthode permet d'avoir un aperçu sur les données disponibles concernant les caractéristiques et l'environnement du sujet

39

à traiter. Les informations à rechercher pourraient déjà y préfigurer. Recourir à d'autres moyens serait ainsi une perte de temps et engendrerait des dépenses inutiles. L'analyse de contenu des documents donne de l'efficience au travail de recherche.

L'accès aux documents peut poser problème. De même, certaines données ne sont pas à jour, influençant ainsi la viabilité des informations recueillies.

Ainsi, la bibliothèque de la faculté d'agronomie/ UAM, les archives des ministères de l'Environnement, de l'Energie et de l'INRAN ont fournis l'essentiel des documents consultés ; les recherches sur le web ont étés d'un apport inestimable.

3.2.2.2 Pesée journalière de bois de feu consommé dans les ménages

La méthode utilisée est celle de la pesée qui a consisté à peser les quantités de bois-énergie disponibles pour le ménage pendant sept jours (annexe 1). Ainsi dans chaque ménage choisi un enquêteur a déterminé la quantité de bois de chauffe qui a servi à cuir les deux plats principaux du jour grâce à deux pesées: le matin avant de poser la marmite la quantité de bois est pesée et marquée à la peinture. Après la cuisson du repas, l'enquêteur revient pour peser le bois restant facilement identifié car peint ; la même opération est répétée pour le bois qui a servi à cuir le plat du soir.

3.2.2.2.1 Principes de la méthode

La méthode de pesée de bois de feu requiert un certain nombre de principe dont :

· La durée de l'enquête est d'une semaine ;

· En absence de stock de bois, les pesées sont effectuées peu de temps après l'achat ;

· Le bois pesé est marqué afin de distinguer, le lendemain, le reste et l'ajout (bois acheté) ;

· Tout invité ou membre absent du ménage à un seul repas compte pour #177;une demi-personne ;

· La collecte d'informations ménages : revenu moyen du chef de ménage, variations de la taille, nombre de repas et type de menu, événement exceptionnel (baptême, mariage...).

3.2.2.2.2 Limites de la méthode par pesée

La méthode de pesée de bois de feu a des limites qu'il faut prendre en compte :

·

40

L'enquête coûte cher ;

· Il est conseillé de mener les enquêtes à deux périodes de consommation différente de bois de feu dans l'année (périodes de grande et petite consommation) puis de faire une moyenne de la quantité de biomasse utilisée.

3.2.2.3 Enquête socio économique

Elle a été réalisée grâce à une investigation qui consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à un certain point qui intéresse le chercheur (Quivy & Van Campenhoudt 1995 in Andry 2010). Les questions sont posées de façon semi-ouverte, les principales réponses possibles sont prévues, comme dans une question fermée, mais on laisse la possibilité d'ajouter des réponses libres en dehors de l'éventail proposé. L'enquête par questionnaire constitue l'une des méthodes les plus adaptées pour arriver à la fois à avoir des données uniformes, quantitatives, en un temps minimum et permet un traitement facile des informations collectées. Son point faible se situe au niveau de la fiabilité des données collectées et les réponses obtenues peuvent être superficielles. De même, elle favorise les réponses individuelles et tient moins compte des interactions sociales.

Ainsi, outre les ménages quatre groupes cibles ont fait l'objet de questionnement (voir annexe 1):

1. Au niveau des ménages, une fiche a été administré pour enregistrer les combustibles de substitution au bois énergie, les équipements d'économie d'énergie utilisés et la somme journalière allouée à l'achat de bois énergie. On a noté également les raisons du choix du/des type(s) d'énergie(s) et de foyers de cuisson ;

2. Les groupes socioprofessionnels constitués par les restaurateurs, vendeuses de beignet, , vendeurs de thé, bouchers: on relève ici les types d'énergies utilisés, les fréquences d'approvisionnement, les raisons du choix et les dépenses par le biais d'une fiche d'enquête ;

3. Les groupes spéciaux formés par les institutions (CNOU, FDS, hôpitaux, les grands hôtels, prison civile) ont fait l'objet d'enquête sur la quantité de bois acheté et la fréquence de ravitaillement ainsi que les énergies de substitution utilisées ;

4.

41

Les professionnels étatiques de l'énergie et associations (GTA, ANEB, MEE/LCD, MME) ont donné des réponses sur l'évolution du prix du bois de chauffe durant les vingt dernières années et les impacts de la SED grâce à un questionnaire;

5. Les professionnels privés de l'énergie dont la SONIDEP, SONIHY, SONICHAR, TCHIPIMPORT, NIGELEC, TENERE GAZ, ONERSOL, SNCC ont répondu par questionnaire également sur les importations ou productions de combustibles, les équipements à économie d'énergie et le régime des prix.

3.2.2.4 Déroulement des activités sur le terrain

· Pour la pesée du bois énergie consommé par les ménages: Si le ménage achète une seule fois le bois journalier :

- Au 1er jour, le bois ajouté (bois non utilisé de la veille + bois acheté) est pesé et peint;

- Le lendemain, le bois restant donc peint la veille est pesé ; ensuite on pèse et marque le bois ajouté.

Si le ménage achète le bois selon ses possibilités financières du menu journalier, l'enquêteur doit s'en informer et revenir autant de fois pour procéder de la même façon.

Au dernier jour de l'enquête, on pèse le bois restant seulement.

· Pour le bois - énergie consommé par les groupes socio professionnels: Un enquêteur a interrogé les restaurateurs, vendeuses de beignet, vendeur de thé et bouchers.

· Pour le bois - énergie consommé par les groupes spéciaux:

Un enquêteur est chargé spécialement pour administrer le questionnaire aux services ci-après : prison civile, hôpitaux nationaux, gendarmerie, garde républicaine, police - militaire, Centre National des oeuvres Universitaires (CNOU).

Notons que les enquêteurs ont reçu une formation d'une journée pour internaliser la méthode de pesée et l'administration du questionnaire. Au total neuf (09) enquêteurs et deux (02) superviseurs ont effectués le travail durant une semaine (du 11 au 18 octobre 2010).

3.2.2.5 Traitement des données

On procède au calcul de la consommation de bois-énergie dans les ménages selon le mode ci-dessous :

42

Calcul de la consommation moyenne journalière de combustible (Cmj) :

Cmj = (X-Y)/t (1)

avec X =somme des quantités de combustible approvisionné durant les jours d'enquête ; Y= quantité de combustible restant le dernier jour et t = temps d'enquête en jour.

Calcul de la consommation moyenne de combustible par jour et par personne (Cmjp):

Cmjp = Cmj/N (2)

Avec N = Nm #177; Ne ; Nm= nombre de personnes formant le ménage ayant effectivement mangé et Ne= somme des variations quotidiennes du nombre de personnes étrangères partageant les deux principaux repas du ménage.

Pour les groupes socio professionnels et spéciaux, la consommation de bois de feu est calculée en rapportant la dépense allouée au bois sur le prix du kilo de bois.

L'analyse par statistique descriptive est une opération de réduction de données sous forme graphique ou numérique afin d'étudier leurs particularités (Concordet in Andry, 2010) ; ainsi les données récoltées sont saisies sur Excel puis traitées avec le logiciel SPSS par l'analyse descriptive et la carte est obtenue grâce au logiciel Arcgis.

43

44

QUATRIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

45

4.1 Principales sources d'énergie

A l'issue de l'enquête, six combustibles domestiques ont été inventoriés (tableau 3) :

Tableau 3 : Combustibles domestiques utilisées par les ménages

Source d'énergie

Combustibles

Fréquence (%)

1

Biomasse

Bois

53,18

2

 

Charbon de bois

16,18

3

 

Gaz butane

26,59

4

Fossile

Pétrole

1,73

5

 

Charbon minéral

1,73

 

Hydroélectrique

 
 

6

Ou thermique

Electricité

0,58

 

Total

 

100

 

Le principal combustible utilisé par les ménages de la ville de Niamey est le bois dont le taux d'utilisation est de 53,18 %, suivi par le gaz butane avec une proportion de 26,59 %.

Le taux d'utilisation du bois-énergie (bois + charbon de bois = 69,36%) est inférieur à ceux obtenus par le CILSS en 2005 (98,22 %) et le Ministère des Mines et de l'Energie en 2007 (97 %). Il en résulte ainsi une baisse du taux d'utilisation du bois-énergie d'environ 27 % bien que la population ait augmenté. Cette réduction pourrait se justifier par le recours de la population aux autres sources d'énergie de substitution notamment le gaz butane.

4.2 Facteurs d'adoption du bois-énergie

Les différents facteurs d'adoption du bois énergie retenus par les ménages (tableau 4) sont le coût, la disponibilité, la facilité de combustion, l'adéquation à la cuisine, la pratique culturelle et la sécurité. Il faut souligner que seuls les trois premiers facteurs pris

46

individuellement sont les plus avancés par la population. Mais de façon générale, c'est la combinaison de plusieurs facteurs qui justifie la préférence du bois énergie.

Tableau 4 : Facteurs d'adoption du bois-énergie

Facteurs Fréquence

%

prix abordable 16,18

prix abordable + facilité de combustion+ disponibilité 45,09

disponibilité 15,03

Disponibilité + sécurité+goût du mets+ approprié à la cuisine 9,83

combustion facile 5,78

facilité de combustion + goût 4,05

approprié à la cuisine 1,16

approprié à la cuisine+ sécurité 1,16

culturel 1,16

sécurité 0,58

Total 100,00

Ainsi, 16,18 % des ménages interrogés préfèrent le bois- énergie pour uniquement son prix abordable contre 15,3 % pour sa disponibilité et 5,78 % pour sa combustion facile. Par contre 45,09% des ménages ont justifié leur choix du bois-énergie par la combinaison de trois facteurs : prix abordable, facilité de combustion et disponibilité. Il ressort aussi que le facteur

47

culturel (1,16%) n'est pas déterminant dans la préférence du bois-énergie aux autres types d'énergie.

4.3 Facteurs d'adoption des énergies de substitution au bois

La dominance du bois de chauffe ne s'explique pas uniquement par les facteurs d'adoption énumérés plus haut mais aussi par les difficultés d'adoption des énergies alternatives (figures 3, 4, 5, 6 et 7).

Ainsi le coût est évoqué systématiquement avec la proportion la plus élevée par les ménages, suivi par le déficit d'information, la combustion difficile, l'odeur du combustible dans le repas et la disponibilité comme entrave à l'adoption des énergies alternatives.

37.65

3.53 0.59

9.41 5.29

43.53

coût élevé indisponible inapproprié

odeur du combustible

insécurité

sous informé

Raisons pour lesquelles l'électricité n'est

5,81 pas adopté

94,19

coût élevé sous informé

15.03

20.81

5.78

58.38

sous informé indisponible coût élevé inapproprié

Figure 3 : causes du rejet du pétrole

7.09

0.79 0.792.36

2.36

86.61

coût élevé insécurité inapproprié sous informé goût du plat indisponible

Figure 4: causes du rejet du gaz

Figure 6: causes rejet de l'électricité

Figure 7: causes rejet énergie solaire

4.12 12.35

28.82

3.53

20.59

30.59

combus tion difficile

coût élevé

48

Figure 5: causes de rejet du CM

49

Les énergies de substitution retenues par la SED, notamment le pétrole et le gaz ne sont pas adoptées par les ménages pour leur coût exorbitant respectivement pour (43,53 %) et (86,61%). L'énergie solaire est peu connue (58,38 %) tandis que le charbon minéral est confronté à une difficulté de combustion.

4.4 Associations de sources d'énergie dans les ménages

On observe que les ménages ont tendance à utiliser simultanément plusieurs sources d'énergies (figure 8).

2,47

22,22

Différentes associations des sources d'énergies utilisées

2,47 1,23

7,41

1,23

11,11

24,69

charbon de bois +gaz butane

gaz butane+charbon minéral

gaz butane+électricité

bois+charbon

bois+charbon de bois+gaz butane bois+charbon de bois+gaz butane+petrole bois+gaz butane

bois+petrole

Figure 8: Différentes associations de sources d'énergies pratiquées par les ménages

Les ménages associent souvent le bois de feu au charbon de bois (24,69 %) ou au gaz butane (22,22 %) ou encore les trois types d'énergies domestiques (bois de feu + charbon de bois + gaz butane 11,11 %).

Le gaz butane est beaucoup plus accepté par les ménages que le pétrole dont l'adoption est freinée par l'arrêt de la subvention à l'importation et l'odeur du combustible après la cuisson.

50

4.5 Equipements de cuisson à économie d'énergie recensés dans les ménages

A l'issue de l'enquête, il ressort deux grands groupes d'équipements de cuisson : les

foyers traditionnels et les foyers améliorés mais on remarque également une combinaison des deux dans certains ménages (tableau 5).

Tableau 5 : Différents types d'équipements de cuisson utilisés par les ménages

Types d'équipements de cuisine

Fréquence%

 

Foyer traditionnel

Foyer trois pierres

6,94

Foyers améliorés

Foyer Mai sauki

56,07

 

2,31

 

0,58

 

6,94

 

0,58

 

0,58

 

0,58

 

RG 12 kg + foyer mai sauki

8,09

 

10,4

 

0,58

 

Association foyers traditionnel et
améliorés

F oyer Mai sauki + Foyer trois pierres 6,36

Total

100

 

Nb : RG x kg = réchaud à gaz dont la bouteille est x kg de contenance

Les foyers à bois ou charbon de bois traditionnels (trois pierres ou trois pieds) ne permettent aucune économie de bois-énergie (figure 9).

51

Figure 9 : Photo du foyer type trois pierres

Les foyers améliorés s'adaptent aux conditions modernes de cuisson et permettent une réduction de la consommation de combustible. Ils sont composés des foyers à bois ou charbon de bois améliorés (mai sauki, multi marmites, albarka) et des réchauds (à gaz, pétrole, charbon minéral et électrique).

NB : le foyer multi marmite est à l'origine une variante du foyer à charbon minéral conçu par la SONICHAR que les ménagères ont adopté au bois de feu.

Les foyers améliorés représentent 86,71 % de taux d'utilisation des équipements de cuisson par les ménages ; ce chiffre est supérieur à celui donné par le CILSS en 2005 (80,45 %) soit une hausse de 6,26 % durant les cinq dernières années engendrée par l'adoption massive du foyer à bois amélioré type mai sauki. En effet ce dernier représente environ 65 % de l'effectif des foyers améliorés.

Le taux d'utilisation du foyer trois pierres régresse de 10,53 % à 6,94 % entre 2005 et 2010 ; cette tendance pourrait s'expliquer par la hausse du prix du bois observé dans cet intervalle de temps et la diversification des sources d'énergies notamment le gaz butane dont le taux d'utilisation du réchaud de contenance 12 kg passe de 1,88 % à 5,78 %.

Les réchauds à gaz sont souvent combinés au foyer mai sauki et l'association avec la bouteille de 6 kg est supérieure à celle de 12 kg ; ce qui s'explique par le prix d'acquisition moins élevé de la bouteille de gaz de 6 kg.

L'utilisation du foyer à charbon minéral diminue de 1,88 % en 2005 à 0,58 % en 2010; cette observation s'explique en partie par le niveau de vie des ménages car 30,59 % affirment que

52

le charbon fossile est cher même si le prix du sac de 50 kg fixé à 2500 est resté constant depuis 2005. La proportion d'utilisation du réchaud Tchip a légèrement régressé (0,38 % contre 0,58 % en 2005) ; cette situation est imputable au coût élevé du pétrole également affirmé par 43,53 % des ménages. Cependant les caractéristiques physique et chimique des deux combustibles sont aussi un mobile de cette piètre performance du réchaud Tchip et du foyer à charbon minéral puisque 37,65 % des ménages ne supportent pas l'odeur du pétrole et 20,59 % jugent très difficile la combustion du charbon minéral.

Le réchaud électrique qui est presque inexistant antérieurement est mentionné une première fois au moins malgré le coût exorbitant de l'énergie électrique cité par 94,19 % des ménages.

4.6 Facteurs d'adoption des équipements d'économie d'énergie

L'enquête réalisée révèle que la principale contrainte des ménages à l'acquisition d'équipements modernes de cuisson est le prix élevé, l'inappropriation et un déficit d'information sur leur existence ou leur utilisation (tableau 6).

Tableau 6 : Principales difficultés d'adoption des équipements à économie d'énergie

Type de réponses Fréquence (%)

coût élevé 63,58

coût élevé + insécurité+inapproprié+sous informé 6,36

indisponible 5,78

Indisponible + insécurité + sous informé 6,94

inapproprié + marmite familiale + culturel 9,25

Insécurité + sous informé 0,58

sous informé 7,51

Total 100

53

Environ 70 % des ménages affirment que le coût est le principal facteur de possession des équipements à économie d'énergie dont 64 % pour la cherté stricto sensu et 6 % l'associent à l'insécurité, à la sous information et la non appropriation. La dépense journalière pour l'achat de bois de feu d'environ 195 F soit 5850 F par mois nous renseigne sur le faible niveau du revenu d'un ménage moyen qui ne permet pas d'acquérir du matériel moderne de cuisson.

Les ménages expriment à hauteur de 9,25 % que les équipements modernes sont inappropriés à cause de la taille des ménages et du type de menu. En effet la majorité des ménages cuisinent la pâte (à base de mil, mais ou sorgho) dont la préparation s'adapte peu aux équipements modernes de cuisson.

Une frange importante des ménages soit 7,51 % disent qu'ils ne sont pas informés de la gamme des équipements modernes disponibles sur les marchés ; ceci concerne essentiellement les matériels utilisant les énergies solaire, électrique et minérale.

En définitive, l'investissement pour l'achat d'équipement moderne de cuisson et le combustible sont des facteurs déterminants dans la diversification des sources d'énergie domestique.

4.7 Proposition d'une typologie des équipements de cuisson

Six paramètres ont servi à établir une typologie des équipements de cuisson recensés dans les ménages de Niamey dont le coût, l'appropriation, l'économie du bois et la durabilité pour le matériel de cuisson et l'accessibilité (coût+disponibilité) concernant le combustible (tableau7).

Le coût des équipements est retenu car plus de 60 % des ménages l'ont exprimé. 9,25 % des ménages se sont prononcés pour l'appropriation c'est-à-dire l'adéquation entre les équipements et les plats préparés ; ces deux paramètres sont aussi exprimés dans nos hypothèses.

L'économie du bois représente le gain de bois de feu si le plat est cuisiné avec un foyer trois pierres ; elle est un objectif de la SED également.

La durabilité concerne le nombre d'années d'utilisation du matériel au bout desquelles on procède à son renouvellement.

54

Tableau 7 : Classification des équipements de cuisson en fonction des paramètres

 

Paramètres des équipements de cuisson

 

Paramètres du combustible

Types de Foyers

Coût (F
CFA)

Appropriation

économie
du bois (%)

Durabilité
(ans)

Coût

Disponibilité

Mai sauki

Pas élevé

Oui

passable

Moyenne

Peu élevé

Oui

Albarka

Nul

Oui

passable

Moyenne

Peu élevé

Oui

Trois pierres

nul

Oui

Nulle

-

Peu élevé

Oui

Multimarmites

Pas élevé

Oui

passable

Moyenne

Peu élevé

Oui

Réchaud à pétrole Tchip

Elevé

moyenne

Très bon

Bonne

Elevé

Non

Foyer à charbon minéral

Elevé

Non

moyenne

Bonne

Elevé

Non

Micro onde

Très élevé

Non

Très bon

Très bonne

Très élevé

Non

Réchaud à gaz

Très élevé

Non

Très bon

Très bonne

Très élevé

Non

 

(Voir en annexes 2 et 3 la grille utilisée et les données relatives aux paramètres)

Il ressort ainsi une typologie des équipements de cuisson composée d'équipement local artisanal, d'équipement local de technologie moyenne et d'équipement importé de haute technologie (tableau 8).

Tableau 8 : Typologie des équipements de cuisson

Equipement local artisanal

Equipement local de technologie moyenne

Equipement importé de haute
technologie


·

Coût très peu élevé à


·

Coût peu élevé à élevé


·

Coût très élevé

 

peu élevé


·

Economie moyenne du


·

Très bonne économie


·

Economie passable du

 

bois

 

du bois

 

bois


·

Durabilité moyenne à


·

Durabilité très bonne


·

durabilité moyenne

 

bonne


·

Très peu adéquat pour


·

Adéquat pour la cuisine


·

Peu adéquat pour la

 

la cuisine


·

combustible accessible

 

cuisine


·

Combustible pas

 

55

 

· Combustible peu
accessible

accessible

Types : Mai sauki ; Albarka ; Multimarmites

Types : Réchaud à pétrole Tchip ; Foyer à charbon minéral

Types : Micro onde ; Réchaud à gaz

L`équipement local artisanal est constitué des foyers améliorés à bois ou charbon de bois (mai sauki, multimarmites, albarka) fabriqués par les artisans sur les différents marchés de la ville de Niamey en utilisant la ferraille de récupération (figure 10). Très accessibles aux ménages moyens avec un prix de 300F à 3500F CFA, ces types de foyers utilisent essentiellement le bois-énergie qui demeure le combustible le plus proche des ménages et le moins cher (47 F CFA / kg). Ces foyers répondent parfaitement aux conditions d'utilisations des ménages relatives à la quantité et le type de repas préparé (taille importante du ménage et un plat sur deux est le touwo) ; cependant ils ne permettent pas une grande économie de bois-énergie donc préservent peu les écosystèmes forestiers.

Figure 10 : Photo du foyer à bois ou charbon de bois amélioré

L'équipement local de technologie moyenne est représenté par les foyers améliorés (foyers à charbon minéral et à pétrole) fabriqués localement grâce à une technologie moyenne par des petites unités industrielles ; il est peu accessible pour les ménages moyens. Le prix varie de 2500F à 15000F CFA en fonction de la qualité du fer et la technologie utilisée pour fabriquer le foyer (figure 11). Le combustible, importé ou extrait des mines locales, est cher donc difficilement adopté par les ménages. La préservation de l'environnement forestier est moyenne.

56

Figure 11 : Photo d'un foyer à charbon minéral

L'équipement importé de haute technologie regroupe les foyers améliorés fabriqués grâce à la haute technologie en provenance d'autres pays (Micro onde, Réchaud à gaz). Ces foyers sont très peu accessibles pour les ménages moyens mais préservent totalement nos formations forestières d'une dégradation liée à la coupe abusive de bois de feu (figure 12).

Figure 12 : Photo d'un foyer à gaz de 6 kg de contenance

4.8 Consommation de bois-énergie dans la ville de Niamey

4.8.1 Consommation des ménages

La méthode de pesée (figure 13 et 14) a permis d'avoir un indicateur de consommation de bois de feu et la dépense moyenne allouée à l'achat de bois de feu par les ménages.

Figure 13 : Photo de bois pesée Figure 14 : Photo de bois restant pesé

Les consommations moyennes de bois par jour par personne dans les différents quartiers ont varié de 0,34 kg à 0,97 kg (tableau 9).

Tableau 9 : Consommation journalière moyenne de bois / personne et dépense journalière moyenne pour le bois de feu / ménage dans les quartiers enquêtés.

Consommation Dépense journalière Nombre moyen de

journalière moyenne de moyenne allouée au personne par

bois par personne (kg) bois par ménage ménage

(F CFA)

Banifandou

0,75

184,61

6

Poudrière

0,6

195,83

6

Lazaret

0,44

225,34

11

Bangabana

0,46

161,66

7

Dangao

0,97

244,04

6

Sabongari

0,77

213,68

7

Kirkisoye

0,97

163,45

7

Recasement

0,34

167,64

8

Moyenne

0,66

194,53

7,25

57

58

Ecartype 0,24 30,79 1,66

A l'issue de l'enquête dans les quartiers :

V' la consommation moyenne journalière de bois de feu par personne est 0,66 kg #177; 0,24; V' La consommation moyenne journalière de bois /ménage de 7 personnes est 4,79 kg #177; 0,36.

V' la dépense moyenne journalière pour le bois de feu d'un ménage de 7 personnes est 194,53 F CFA #177; 30,79;

Ainsi avec une population de 1222066 habitants, les ménages consomment 294395,6994 tonnes de bois de feu en 2010.

Les quartiers ayant une taille de ménage élevé comme Lazaret, Recasement et Bangabana ont une consommation individuelle très basse ; ces constats sont différents des résultats des enquêtes menées entre 1984-1985 par Dechambre (1986) qui ont abouti à l'inverse. Ainsi la taille de la famille ne parait plus comme un facteur de consommation de bois domestique mais pourrait être celui d'un changement de comportement dans la gestion du bois de chauffe ou d'adoption d'équipements à économie d'énergie. La consommation élevée par personne du quartier Dan Gao s'explique essentiellement par l'adoption d'une variante moins économisatrice d'énergie (foyer multi marmites) de foyer amélioré. La forte consommation enregistrée dans le quartier Kirkisoye peut s'expliquer par le bas niveau de vie des ménages qui ne favorise pas l'achat d'équipements de cuisson à économie d'énergie et l'utilisation du bois de feu récolté à la périphérie du quartier.

Banifandou et Sabongari sont des quartiers en plein centre ville où côtoient citadins et ruraux, ces derniers semblent ne pas encore adopter les réflexes de la ville : utilisation rationnelle du bois domestique et de foyers améliorés performants.

La dépense journalière allouée au bois de feu par les ménages est 227,6 en 2005 (CILSS, 2005) soit une diminution de 14,5 % en 2010 ; ceci s'explique par la diversification des sources d'énergie et l'augmentation du prix du bois.

h 1200000

a 1000000

b 800000

i t a n t

s années

1400000

400000

600000

200000

0

1977 1983 1984 1989 1990 1996 2001 2005 2007 2010

400000

300000

200000

0

100000

t o n n e s

population consommation annuelle de bois

C
F
A

F

45

40

50

35

30

25

20

15

10

5

0

années

prix du kilo de bois consommation de bois

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

1

k g / p e

r

s

/ J

59

(Source : INS, 2010)

Figure 15 : Consommation de bois de feu de 1977 à 2010 en fonction de la population

Entre 1996 et 2010 (Figure 15), le nombre d'habitants de la ville à presque doublé et parallèlement la consommation théorique du bois a augmenté. A partir de 2000 il ya eu la création de SONIHY et l'arrivée du charbon fossile qui ont eu pour effet une diminution de la consommation de bois de feu. La mauvaise pluviométrie de 2005 a relancé l'activité de bûcheronnage dans le bassin, l'offre de bois étant importante d'où la chutte de la consommation de bois de feu à partir de cette période. La baisse de la consommation de bois à partir de 2007 s'explique en partie par la hausse du prix du bois (Figure 16) et une augmentation du volume de gaz consumé dans la ville de Niamey due à l'implantation d'une troisième société de distribution nommée Ténéré Gaz.

60

(Source : INS, 2010)

Figure 16: Evolution du prix du kilo de bois et consommation individuelle journalière

Entre 1977 et 1983, la consommation individuelle de bois de feu a varié de 0,69 à 0,91 kg/jour soit une augmentation de 31,88 % à cause du faible prix (12 F/kg (INS, 2010)) de bois (Figure 16). De 1984 à 1989, on constate une chute due aux effets néfastes des sécheresses de1982 à 1983 et à l'introduction du foyer amélioré par les premiers projets Stratégie Energie Domestique. En 1990 la consommation individuelle a augmenté malgré la hausse du prix mais aussitôt elle chute jusqu'en 2005 car pendant cette période les équipements à économie d'énergie ont été adoptés massivement par les ménages moyens, le prix du foyer mai sauki est passé de 3500 à 850 F CFA. D'autre part la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 a réduit considérablement le pouvoir d'achat des ménages avec pour conséquence plus d'attention accordée au bois donc moins de gaspillage ; c'est la phase où le bois de feu est devenu une denrée. En 2007 la baisse du prix du kilo de bois a entraîné une consommation individuelle record de 0,9 kg par jour ; cependant la tendance est renversée depuis 2008.

La biomasse consommée évolue donc en fonction de la population mais c'est surtout le prix du bois qui la détermine.

On constate que depuis l'avènement de la SED, la consommation individuelle a chuté de 1990 à 2005, ce qui dénote un changement de comportement dans l'utilisation rationnelle de bois de feu et une diversification de sources d'énergies domestiques.

Tableau 10 : Comparaison des consommations de bois de feu au niveau des ménages obtenues en 2005 et 2010

Année

Population Consommation de bois de feu par individu par jour

Consommation totale
théorique de bois de feu par
les ménages par an en tonnes

2005

808313

0,609

179675,8552

2010

1222066

0,66

294395,6994

Moyenne

 

0,6345

237035,7773

Ecartype

 

0,0361

81119,17977

61

La consommation journalière individuelle de bois de chauffe de 2005 n'est pas significativement différente de celle de 2010 au seuil de 5 % (P = 0,27). Ainsi, de 2005 à 2010, la consommation moyenne individuelle est restée statistiquement stationnaire malgré l'augmentation de la population (tableau 10). En effet, c'est la période où le nombre de foyers améliorés type mai sauki a plus que doublé (de 26 à 56,07 %). L'acquisition de ces équipements à économie d'énergie aurait donc eu pour effet de stabiliser la consommation individuelle de bois.

Mais la quantité de bois consommée en 2010 a augmenté de 114719,844 tonnes soit une hausse de 63,84 % par rapport à celle de 2005. Cette augmentation pourrait s'expliquer par une forte croissance de la population de la ville de Niamey.

4.8.2 Consommation moyenne journalière de combustibles domestiques par les groupes spéciaux

L'enquête a concerné l'Université Abdou Moumouni, six grands hôtels (Nikki, Univers, Sahel, Gaweye, Terminus, le Grand), trois camps militaires (GCNS, Bagagi Iya, 6ème Garba Hassane ), quatre écoles de formation militaire et para militaire (Prytanée, Ecole de la Police, Ecole de gendarmerie, Ecole de la Garde Républicaine), trois hôpitaux ( National, CHU, Régional) et la prison civile (figure 17).

4470

1290

1500

800

900

100

UAM Hôpitaux

Hôtels

Camps militaires et paramilitaires

Ecoles militaires et paramilitaires

Figure 17 : Consommation journalière de bois de feu par les groupes spéciaux (tonnes)

Les hôtels Univers et Nikki ne consomment pas de bois-énergie tandis que Gaweye, Terminus et Sahel utilisent le charbon de bois importé.

Le Groupement des Compagnies Nationales de Sécurité (GCNS) est la seule institution qui utilise exclusivement du charbon minéral à hauteur de 350 kg/jour en moyenne.

62

L'université Abdou Moumouni qui a le plus grand restaurant par sa taille n'est pas le plus gros consommateur car les réchauds électriques sont utilisés pour presque un quart d'heure dans la cuisson. Il faut noter que le charbon minéral fut expérimenté ici mais très vite délaissé pour sa combustion difficile mais surtout pour les tâches supplémentaires qu'il a occasionné (pré-allumage, lavage, séchage) qui nécessiteraient un recrutement de manoeuvres.

En 2005 une enquête au niveau de cinq institutions (Hôpital National, Gendarmerie nationale, Garde Républicaine, Prison civile et le Groupement d'Instruction de Tondibia) a révélé une consommation journalière de 2,887 tonnes/Jour. Nous avons obtenus 9,06 tonnes/jour en 2010 pour un échantillon de 18 institutions; ces chiffres pourraient aller bien au-delà car pour la plupart des camps militaires ce sont les montants mensuels alloués à l'achat de bois qui sont communiqués (notamment les écoles de la police, Gendarmerie et Garde Républicaine). Notons que les corvées bois gratuites assurées par les nouvelles recrues et les détenus pourraient êtres nettement supérieures aux quantités de bois mentionnées ici.

On constate que le bois de feu peut être utilisé en association avec les énergies alternatives, c'est le cas du camp Bagagi Iya ; cette situation est expliquée par des raisons de coût essentiellement mais aussi de rupture de stock dans la chaîne d'approvisionnement des énergies de substitution (gasoil, pétrole).

4.8.3 Consommation moyenne journalière de bois de feu par les groupes socio professionnels

L'enquête a concerné un échantillon composé de 12 bouchers (grand rôtisseur de viande rouge), 15 friteuses de beignet, 7 vendeurs de thé et 3 restaurants de quartiers (tableau 11).

Tableau 11: Dépense moyenne et consommation moyenne de bois par jour des groupes socio professionnels

Catégorie socio professionnelle Nombre Dépense moyenne Consommation moyenne

 
 

par jour (F CFA)

De bois/jour (kg)

Boucher

12

2974,4

63,29

Friteuse de beignet

15

670

14,26

Vendeur de thé

7

425

9,04

Restaurateur

3

1277,78

27,19

63

La consommation moyenne de bois de feu a été calculée en rapportant la dépense moyenne par le prix du kilo de bois au moment de l'enquête.

Les bouchers sont les plus grands consommateurs de bois de feu (63,29 kg/jour/boucher) ; cette consommation est supérieure aux résultats communiqués par le CILSS sur un échantillon 35 bouchers soit 37 kg/jour/ boucher en 2005. Ce résultat s'explique par la nature de leur activité (quantité de viande à griller importante) mais aussi par le type de four utilisé ; en effet 54 % des enquêtés possèdent le four en banco contre 46 % pour le four demi-tonneau qui économise moins le bois de chauffe (résultats de notre enquête).

Les vendeurs de thé sont ceux qui sont installés avec comme activité principale de servir le petit déjeuner. Ils consomment moins de bois d'autant plus que rare sont ceux qui utilisent uniquement le bois de feu. Dans cette catégorie, environ 67% combinent le bois-énergie au gaz et 17% au pétrole.

La consommation moyenne des vendeuses de beignet est élevé (14,26 kg) car 37 % des femmes sont en possession de four traditionnel trois pierres. Ce chiffre est en augmentation par rapport à celui obtenu par le CILSS en 2005 sur un échantillon de 10 femmes soit 10kg/jour/friteuse.

4.8.4 Estimation de la consommation de bois de feu dans la ville de Niamey

Cette évaluation prend en compte les consommations de bois de feu des ménages, des groupes spéciaux et socio professionnels (tableau 12).

Chez les professionnels de l'abattage d'animaux, 432 grossistes se sont regroupés pour créer 7 GIE ayant chacun 250 rôtisseurs en moyenne.

En 2010, l'Association des Chaymans Nescafé du Niger (ACNEN) a recensé environ 3000 adhérents.

64

Tableau 12 : Estimation de la quantité de bois consommé dans la ville de Niamey

Groupes

consommation
moyenne de
bois/personne/jour
(kg)

Nombr

e

Consommation
moyenne de
bois/groupe/jour
(T)

Consommation
annuelle de
bois de feu (T)

Population de Niamey

0,66

122206

6

806,56356

294395,6994

Groupes socio professionnels

 
 

246,78878

90077,9047

Boucher

63,29

2182

138,09878

50406,0547

Friteuse de beignet

14,26

nd

nd

nd

Vendeur de thé

9,04

3000

27,12

9898,8

Restaurateur

27,19

3

81,57

29773,05

Groupes spéciaux

 
 

9,054

3304,71

UAM

1500

1

1,5

547,5

Hôpitaux

266

3

0,798

291,27

Hôtels

16

6

0,096

35,04

Camps militaires et paramilitaires

300

3

0,9

328,5

Ecoles militaires et paramilitaires

1117,5

4

4,47

1631,55

Prison civile

1290

1

1,29

470,85

Total

 
 
 

387778,3141

La consommation de bois de feu dans la ville de Niamey en 2010 est de 387778,31 tonnes ; celle-ci ne prend pas en compte les friteuses de beignet.

Une comparaison des chiffres obtenus par notre enquête et ceux obtenus auprès des services des Eaux et Forêts entre 2000 et 2008 (voir tableau en annexe 5) met en exergue la problématique du contrôle forestier et la sous évaluation du volume du bois prélevé dans le bassin d'approvisionnement. Avec en moyenne 66479,2677 tonnes/an de bois enlevés du bassin au cours de cette période, on remarque que la majeure partie échappe au contrôle.

65

Cependant si l'on considère qu'environ 47% du volume de bois de chauffe entrant dans la ville de Niamey est frauduleux (GESFORCOM, 2007), on se retrouve avec un volume moyen de bois entrant dans Niamey de 141445,251 tonnes qui reste très en deçà de nos résultats. On peut alors affirmer qu'environ 74% du bois de chauffe consommé dans la ville de Niamey échappe au contrôle forestier depuis 2008.

4.9 Appui institutionnel à la Stratégie Energie Domestique

Les questions d'énergies domestiques relèvent d'un caractère transversal, cependant la politique énergétique est mise en oeuvre par deux principaux ministères : Le ministère des Mines et de l'Energie responsable formelle de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique nationale de l'énergie tandis que le ministère de l'Environnement et des Eaux et forêts est responsable de la gestion durable de la ressource forestière.

Les institutions privées (SNCC-SA, SONIHY, SONIGAZ, Tchip-Import, SONICHAR), les ONG (GTA/CR, ONVPE) et associations (ANEB) concourent également à la mise en oeuvre de la politique énergétique.

Des comités interministériels ont été créés dont les plus opérationnels sont le Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable (CNEDD), le Conseil Solaire National (CSN), le Comité National d'Electricité et le Comité National de Concertation sur les Energies Domestiques et Alternatives au Niger.

La mise en oeuvre de la SED devait aboutir à la satisfaction des besoins énergétiques des populations rurales et urbaines par la gestion durable des formations forestières pourvoyeur de plus de 50% de l'énergie domestique, la promotion des énergies alternatives en substitution au bois-énergie et des équipements de cuisson à économie d'énergie.

La gestion durable des formations forestières a été développée en fonction de quatre (4) axes suivant: le SDAN, les marchés ruraux, le système de contrôle et de suivi de l'exploitation du bois-énergie et la réforme réglementaire et fiscale.

Grâce à la planification et à l'orientation de l'exploitation des ressources forestières, le SDAN définit les zones prioritaires d'intervention et détermine le mode de gestion à appliquer ; c'est l'outil principal qui met en exergue l'état de la ressource forestière et fournit des informations décisives pour l'implantation des marchés ruraux.

66

Le SDAN de la ville de Niamey a été élaboré par le PE II à partir de 1990 donc les données de base sont à ce jour obsolètes au regard de la dynamique des formations contractées qui fournissent l'essentiel du bois-énergie consommé dans la ville; malheureusement aucun mécanisme n'a été prévu pour actualiser la base.

En 2002, il a été dénombré au total 123 MR dans le bassin d'approvisionnement qui couvre une superficie totale de 537.447 ha soit un taux d'occupation de 22%.

L'évaluation effectuée en 2004 (tableau 13) par la Cellule d'appui à la mise en place et au suivi des MR a recensé 169 MR qui ont livrés 1217004 stères sur une surface exploitée de 533660 ha. En moyenne seulement 44% des MR fonctionnent avec des disparités énormes entre les zones car plus il ya de MR dans un département plus ceux-ci sont fonctionnels.

Oubarakou (2006) a comptabilisé 56 MRC supplémentaires en 2006 mis en place par le PAFN et a fait ressortir à l'instar de Alio en 2004 les mêmes faiblesses liées à leur fonctionnement dont l'instabilité des SLG, la mauvaise situation financière, la non tenue des assemblées générales, la mauvaise application des normes techniques et des documents comptables et la non mise en oeuvre des Plan Villageois d'Aménagement Forestier (PVAF). Le fonctionnement des MR s'estompe essentiellement suite au relâchement du contrôle administratif.

Tableau* 13 : Situation des marchés ruraux dans le bassin d'approvisionnement en 1994

Zones

Nombre de Marchés Ruraux

Superficie
exploitée (ha)

 

Quota (stère)

Nombre de
bûcherons
concernés

Quota/
bûcheron

Orientés

Contrôlés

Total

%
fonc.

Say

34

50

84

86%

426

065

 

729

484

2

187

334

Kollo

2

22

24

75%

54

223

 

79

461

 

601

132

Boboye

1

14

15

33%

57

159

 

76

630

 

367

209

Dosso

5

30

35

71%

50

436

 

331

429

 

956

347

Téra

5

 

5

0%

 

-

 
 

-

 

-

 

Filingué

6

 

6

0%

 

-

 
 

-

 

-

 

Total

53

116

169

 

533

660

1

217

004

4

111

 

67

* adapté du tableau sur la situation des Marchés Ruraux en 2004 dressé par Hamidil (2004).

Le Niger peut être considéré comme pionnier dans la réforme réglementaire et fiscale car sa fiscalité est un instrument de politique forestière pour la gestion durable des ressources, le développement local et la lutte contre la pauvreté. La pression fiscale théorique sur le bois-énergie est faible, 8% (CILSS, 2008) mais la pression réelle, dépendante du contrôle forestier, est beaucoup plus faible.

Le système de perception et de contrôle des taxes sur le bois de chauffe et le charbon de bois produits localement au Niger est régie par l'ordonnance 92-037 du 21 août 1992 et ses textes d'application dont le décret n°96-390 du 22/10/1996 et l'arrêté n°39/MHE/DE du 15/7/1997.

La fiscalité du bois au Niger est très jeune et est présentée comme inspiratrice de celle d'autres pays (Burkina, mali), donc acceptable à juste titre mais doit être révisée pour prendre en compte certains nouveaux paramètres relatifs au PIB surtout avec les perspectives pétrolières qui s'annoncent.

Le système de contrôle et de suivi de l'exploitation du bois-énergie est assuré d'une part par le service de l'Environnement et des Eaux et forêts qui souffre de l'insuffisance des moyens (logistique, motivation financière, effectif) et d'autre part par les SLG qui dans la plupart des cas ne maitrisent pas leurs rôles.

Dans le cadre de la promotion des énergies alternatives, le pétrole lampant et le gaz butane ont été retenus pour substituer progressivement, dans les ménages, le bois de chauffage.

Pour le pétrole le PEII-ED a favorisé l'installation d'un distributeur privé en vue de libéraliser la commercialisation et rendre plus accessible le produit. Ce dernier a bénéficié d'une subvention de la CSPPN qui permettrait à terme de stabiliser le prix autour de 100 F CFA/Litre. Ce mécanisme a résisté à la dévaluation de 1994 mais en 1996 il a cessé de fonctionner car la CSPPN n'avait plus de ressources. Ainsi Le prix du litre de pétrole lampant a doublé en l'espace de dix ans passant de 110 F CFA à 240 F CFA entre 1980 et 2000 ; actuellement (Mars 2012) le litre à la pompe coûte 500 F CFA .

On remarque qu'il n'y a pas eu de réflexions pour mettre en place d'autres stratégies parallèles en vue de garder le prix du litre de pétrole voisin de 100 F CFA ; le fait de retenir

68

un seul mécanisme et l'unique distributeur sont, au niveau local, responsable de la flambée des prix du pétrole donc de la non substitution du bois-énergie par celui-ci.

La composante Niger du Programme Régional Gaz avait démarré en début 1990 uniquement dans la ville de Niamey dans le but de soulager la pression de la demande urbaine en combustible ligneux prélevé sur le patrimoine forestier national. A l'instar du pétrole, cette énergie alternative est subventionnée à hauteur de 17% mais aussitôt l'opération est arrêtée en 1993 pour des résultats apparents jugés négatifs car la consommation de base de 400 tonnes est passé à seulement 667 tonnes or l'objectif était 2100 tonnes. Cet objectif n'est atteint qu'à partir des années 2000 avec l'implantation de deux nouvelles sociétés de distribution de gaz domestique, notamment Ténéré holding Gaz et SONIHY qui livrent 2200 tonnes de gaz butane par an pour l'ensemble du pays.

L'Etat avait pris le relais dans la subvention à hauteur de 30% mais son caractère irrégulier, la faible capacité de stockage sur place et l'indisponibilité du produit à la source d'approvisionnement ont concourus à entraver une transition vers le gaz butane des ménages de la capitale.

Malgré l'arrivé providentielle du charbon minéral, troisième source d'énergie alternative au bois de chauffage dans les ménages, la substitution du bois-énergie est demeurée timide.

La ville de Niamey a consommé respectivement en 2008, 2009, et 2010, 400 tonnes, 625 T et 442 T. La consommation nationale du charbon minéralisé est très étriquée (Tableau 14).

Tableau 14 : Consommation nationale de charbon minéral de 2000 à 2008

Année

2000

2001

2002

2003

2004

2006

2007

2008

Consommation nationale de charbon minéral (T)

125,66

1666,6

617,22

678,8

806

1201

665,415

997,65

Source : Direction générale des Mines et de l'Energie/service statistique (2011)

Dans le domaine des équipements à économie d'énergie le réchaud à pétrole asiatique type Thomas Cup 36 (TC 36) a fait l'objet d'une adaptation aux réalités locales de cuisine et une société nigérienne, Tchip-import, a été identifiée pour promouvoir la filière en 1994. Cette société a bénéficié de subventions du PEII-ED jusqu'en 1996 et chinoise à partir de 2000. Comme pour le pétrole un seul opérateur a été choisi et subventionné sur une longue période

69

qui n'a pas permis l'éclosion d'une véritable industrie qui pourrait livrer sur le marché des réchauds à pétrole moins chers et peu énergétivores.

Le Programme Régional Gaz avait subventionné la production, la commercialisation et les conditionnements de la bouteille de 3 et 6 kg à hauteur de 50 % dans les années 90. Tchip-import obtint la commercialisation des produits grâce à une subvention mais à partir des années 2000 les sociétés Sonihy et Ténéré ont également vendu les réchauds à gaz.

Là également il se pose le problème de subvention et de choix unique d'opérateur qui sont de nature à griser la marche vers l'utilisation massive du gaz butane.

L'histoire de la SED est indissociable de celle des foyers améliorés qui ont fait leur apparition à l'aube des années 80. Les ONG et associations qui sont le fer de lance de l'utilisation des foyers améliorés ont mis l'accent sur la production, la vulgarisation, la commercialisation du produit et la formation des producteurs ; les résultats étaient très probants. L'adaptation des foyers améliorés est un grand succès qui a contribué à réduire significativement la consommation de bois de feu donc de sauvegarder de superficies importantes de forêts.

70

CINQUIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION

71

5.1 Recommandations

A l'issue de ces résultats, nous formulons les recommandations suivantes à l'endroit du projet GESFORCOM, aux autorités de la ville de Niamey et à l'Etat :

Le projet GESGORCOM a élaboré un schéma d'aménagement forestier (SAF) pour la commune rurale de Torodi ; dans ce cadre le flux de bois de feu vers Niamey est maîtrisé ainsi que la valorisation des produits forestiers non ligneux (exemple de la gomme arabique) grâce à une structuration de la population. Nous souhaitons l'élaboration du SAF à toutes les communes dont les formations forestières approvisionnent la ville de Niamey en bois-énergie. Le projet pourrait créer des « espaces énergies domestiques (aires aménagées) » où seront vendus outre le bois et les énergies de substitution (pétrole, charbon minéral, gaz,...), les équipements de cuisson moins énergétivores (foyers améliorés, réchauds à gaz, réchaud à pétrole, ...) ; il faut dissiper les hésitations des ménages en leur offrant les possibilités dans le choix. Les aires de vente des vendeurs grossistes de bois de feu peuvent servir d'espaces énergies domestiques ; l'objectif est de réduire la consommation de bois de feu en cassant la chaine d'approvisionnement en bois de chauffe par la reconversion des vendeurs grossistes de bois-énergie.

La ville de Niamey ne doit pas rester comme bénéficiaire mais partie prenante qui s'impliquera dans la réactualisation du SDAN en l'inscrivant dans son PDC.

L'Etat doit :

o Promouvoir la Recherche-Développement dans le domaine des énergies renouvelables en vue d'une valorisation des ressources locales telles que Typha australis comme combustible dans les casernes militaires (la fabrication de briquettes de charbon à partir de la biomasse étant déjà expérimentée dans la sous région); le biogaz pour l'alimentation des abattoirs frigorifiques ou les maisons d'arrêt et de correction;

o Réactualiser le SDAN en tenant compte des capacités réelles des massifs forestiers situés dans le bassin d'approvisionnement et les politiques d'aménagement en vigueur ;

o

72

Renforcer les capacités des acteurs publics et privés en organisant des ateliers de formations sur les énergies domestiques alternatives au bois-énergie et les équipements modernes de cuisson ;

o Redynamiser les activités de sensibilisation et encadrement des ménages dans l'utilisation des foyers améliorés et de combustibles domestiques de substitution; les foyers améliorés ont été massivement adoptés depuis trois décennies et contribuent à limiter la consommation de bois-énergie ; leurs succès étant d'actualité, l'Etat doit reprendre les spots publicitaires à travers les médias ;

o Augmenter la capacité de stockage de gaz butane par la construction d'un dépôt à l'image de celui de la SONIDEP pour les produits pétroliers ;

o Rendre les équipements à énergies renouvelables accessibles aux ménages à travers une politique de vente (prix promotionnels);

o Détaxer tous les nouveaux investissements pour l'installation d'unité de fabrication de foyers améliorés ou production d'énergies alternatives au bois de chauffage ;

o Une frange importante des chefs de ménages sont sous informés sur l'utilisation domestique du charbon minéral et de l'énergie solaire : l'Etat doit reprendre une campagne de vulgarisation spécifique aux deux sources d'énergies (nationales) et pallier dans un court terme la combustion difficile du charbon fossile ;

o L'association du bois de feu et du gaz butane est fréquente dans les ménages (22,22 %). En subventionnant le gaz butane (335 F/kg en mars 2012) et la bouteille de contenance 12 kg, cette classe pourrait finir sa transition énergétique ; ce qui permettrait d'alléger la pression de prélèvement de bois sur les formations forestières du bassin d'approvisionnement de la ville de Niamey.

73

5.2 Conclusion

Cette étude qui s'inscrit dans le cadre des activités du Projet de Gestion Forestière Communale et Communautaire se veut comme une évaluation des impacts de la SED en ce qui concerne la diversification des sources d'énergie domestique permettant une économie de bois. Elle révèle qu'après plus de vingt ans de mise en oeuvre, la stratégie a permis un changement de comportement de la population de Niamey dans l'utilisation rationnelle du bois de feu et une adoption importante des foyers améliorés .

Malgré une consommation individuelle de bois de feu restée longtemps stable, la consommation totale de bois de feu dans la capitale est importante parallèlement à l'augmentation de la population surtout rurale qui est en partie responsable du retard dans la transition du bois de feu vers d'autres énergies alternatives car elle peine à adopter les nouvelles technologies de cuisson.

Plutôt qu'un fait culturel, la dépendance à la biomasse résulte pour l'essentiel d'une incapacité économique des ménages à avoir recours à des énergies et équipements modernes de cuisson.

L'absence de synergie entre les différents acteurs chargés de la mise en oeuvre de la stratégie et les difficultés pour l'Etat à subventionner le gaz butane et le pétrole lampant ont constitué aussi des écueils vers une transition énergétique.

Cette transition énergétique est synonyme de modifications de mode de vie et de comportement donc se réalise sur une période relativement longue qui implique des efforts importants à consacrer par tous les acteurs dans la sensibilisation de la population et la structuration de la filière énergie domestique en aval comme en amont. Cependant la mise en oeuvre de nos recommandations pourrait sensiblement réduire cette période et préserver les écosystèmes du bassin d'approvisionnement en bois-énergie de la ville de Niamey.

Nos enquêtes se sont déroulées en octobre 2010, qui correspond à une saison où l'activité de bûcheronnage démarre ; il serait souhaitable de procéder à l'aune de la même méthode à l'évaluation de la quantité de bois de feu consommé dans la ville de Niamey à une période différente pour garantir l'utilisation de nos résultats.

Les journées exceptionnelles de grande consommation de bois de feu à l'instar du jour de fête de tabaski pourraient également être la cible d'enquête pour évaluer la biomasse consommée.

74

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78

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79

Annexes

80

Annexe 1 : Enquête et questionnaire sur les sources d'énergies et les équipements de cuisson

A. Enquête ménages sur les énergies domestiques et les équipements à économie d'énergie -(cocher la case ou les cases correspondante(s))- Autres veut dire à préciser

Commune :

Quartier :

Nom du ménage : ou Porte N°.....

I Chef de ménage :

Homme Cl Femme Cl Dépense mensuelle Cl Profession

Cl

II Les sources d'énergies

2.1 Quels sont les sources d'énergies que vous utilisez pour la cuisine

Bois Cl Charbon de bois Cl Pétrole Cl Gaz butaneCl charbon minéral Cl

Electricité Cl Energie solaireCl AutresCl

2.2 Pourquoi avez-vous fait ce ou ces choix ?

Prix abordable Cl Disponibilité Cl Facilité de combustion Cl Adéquation

à la cuisine Cl

SécuritéCl culturel Cl Goût Cl Autres Cl

2.3 Si le ménage utilise le bois-énergie uniquement (bois +charbon de bois ou l'un des

deux), demandez pourquoi le ménage n'a pas adopté les énergies alternatives

pourquoi le ménage n'a pas adopté les énergies alternatives suivantes

Raisons possibles

Pétrole Cl

Sous informé (pas sensibilisé) Cl ;

Coût élevé Cl; Indisponible Cl; inapproprié pour des raisons culturellesCl ; odeur du combustibleCl ; Combustion difficileCl.

Gaz butaneCl

Sous informé (pas sensibilisé) Cl ;

Coût élevé Cl; Indisponible Cl; inapproprié pour des raisons culturellesCl ; odeur du combustibleCl ; Combustion difficileCl.

charbon minéral Cl

Sous informé (pas sensibilisé) Cl ;

Coût élevé Cl; Indisponible Cl; inapproprié pour des raisons culturellesCl ; odeur du combustibleCl ; Combustion difficileCl.

81

Electricité

Sous informé (pas sensibilisé) ;

Coût élevé ; Indisponible ; inapproprié pour des raisons culturelles ; odeur du combustible ; Combustion difficile.

Energie solaire

Sous informé (pas sensibilisé) ;

Coût élevé ; Indisponible ; inapproprié pour des raisons culturelles ; odeur du combustible ; Combustion difficile.

Autres

Sous informé (pas sensibilisé) ;

Coût élevé ; Indisponible ; inapproprié pour des raisons culturelles ; odeur du combustible ; Combustion difficile.

III Les équipements à économie d'énergie

3.1 Quels sont les équipements que vous utilisez pour la cuisine

Foyers améliorés

Réchauds à pétrole

Réchauds à gaz

Cuisinières

Autres :

Foyer trois pied Mai sauki Multi marmites Malgache bois Autres

Tchip Autres

Be.6kg Be.3kg Autres

Electrique Solaire Autres

A préciser

Be= bouteille

3.2 Donnez les raisons de votre choix

Prix abordable Disponibilité Approprié sécurité

Autres

3.3 Si le ménage utilise uniquement les foyers à combustion de bois, demandez

pourquoi les équipements utilisant le combustible fossile ou autres ne sont pas adoptés

Coût élevé Inapproprié pour marmite familiale Indisponible Insécurité

Sous informé

3.3 Fréquence d'utilisation des sources d'énergies utilisées

Sources d'énergie

jour

semaine

mois

Jamais

82

Bois

 
 
 
 

Charbon de bois

 
 
 
 

Pétrole

 
 
 
 

Gaz butane

 
 
 
 

Charbon minéral

 
 
 
 

Electricité

 
 
 
 

Solaire

 
 
 
 

Autres

 
 
 
 

B. Enquête sur la consommation journalière de bois énergie dans les ménages

Nom du ménage ...Taille du ménage :...Date de début enquête...Date de fin enquête ...

 

Jour 1

Jour 2

Jour 3

Jour 4

Jour 5

Jour 6

Jour 7

Jour 8

Bois restant (kg)

xxxxxx

 
 
 
 
 
 
 

Bois ajouté (kg)

 
 
 
 
 
 
 

xxxxx

Nb. Personnes

 
 
 
 
 
 
 
 

Nb.repas

 
 
 
 
 
 
 
 

Cérémonies

 
 
 
 
 
 
 
 

Dépenses

 
 
 
 
 
 
 
 

NB : Bois restant=bois pesé non consommé de la veille ; Bois ajouté= bois pesé qui doit servir à la cuisson du jour ; Nb.personnes= nombre de personnes ayant pris le(s) repas journalier(s) ; Nb.repas= nombre de repas servi dans la journée ; Cérémonies= événement à caractère social célébré (mariage, baptême , décès...)les pesées ne sont pas effectuées ce jour ; Dépenses= montant journalier alloué à l'achat de bois.

Taille ménage : Chaque individu du ménage compte pour une part. Un invité ayant pris un repas compte pour une demi part et pour une part entière s'il a consommé les deux repas principaux. Un membre du ménage qui s'absente à un repas diminue la taille d'une demie part, s'il ne consomme pas les deux repas ce ménage est dépourvue d'une part entière.

Au premier jour d'enquête le bois restant n'est pas pesé tandis qu'au dernier jour seul la quantité de bois restant est pesée

Enquêteur :

Nom et prénom : observations

xiii

C. Enquêtes sur la consommation d'énergies domestiques par les groupes socioprofessionnels

(Restaurateur, vendeuse de beignet, vendeur de thé, boucher, grossiste bois)

Catégories socioprofessionnelles

Energie domestique utilisée

Equipement à économie d'énergie utilisée

Nom et prénom

Profession

Type (s)

Fréquence

d'approvisionnement

Montant

Raison du
choix

Type(s)

Fréquence
d'utilisation

Montant

Raison du
choix

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D. Enquête sur la consommation d'énergies domestiques par les groupes spéciaux

(UAM- FDS - hôpitaux- les grands hôtels - prison civile)

Structures

Energie domestique utilisée

Equipement à économie d'énergie utilisée

 

Type (s)

Fréquence

d'approvisionnement

Montant

Raison du
choix

Type(s)

Fréquence
d'utilisation

Montant

Raison du choix

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

84

E. Questionnaire sur les importations de combustibles, les équipements à économie

d'énergie et les prix au niveau des professionnels privés de l'énergie

(SONIDEP, SONIHY, SONICHAR, TCHIPIMPORT, NIGELEC, TENERE GAZ, ONERSOL, SNCC)

1. Nom de la structure et date de création :

2. Quels sont les combustibles importés ou produits ?indiquez les sources d'importation ou de production :

3. Quels est le prix unitaire/combustible :

4. Quel est l'évolution des prix au cours des dix dernières années ?

5. quels sont les quantités produites ou importées annuellement ?

6. Quels types d'équipements à économie d'énergie vous produisez ou importez ? indiquez les

sources?

7. Quel est le prix unitaire par type d'équipement ? Indiquez l'évolution des prix des équipements ?

8. Indiquez la quantité totale d'équipements produits ou importés :

9. Quels sont les difficultés rencontrées ?

10. Quels sont les opportunités et perspectives à long terme?

11. Quels sont les limites de la SED ?

F. Questionnaire sur la consommation de bois-énergie et les prix au niveau des

professionnels étatiques et associations (GTA, ANEB, MHE/LCD, MME)

1. Donnez l'évolution du prix du bois durant les dix dernières années dans la CUN.

2. Quels sont les quantités de bois-énergie enregistrées au cours des dix dernières années ?

3. Quels sont les atouts de la SED ?

4. Quels sont les limites de la SED ?

5. Quels sont les perspectives relativement à la SED ?

Annexe 2: Caractéristiques des équipements de cuisson et des sources d'énergies

 

Equipements

Sources d'énergies

Types de Foyers

Coût (F CFA)

Approprié

économie du bois

(%)

Durabilité (ans)

Coût (F CFA)

Disponibilité

Mai sauki

850 à 3500

oui

40

1 à 5

47 F/kg

oui

Albarka

0F

oui

41,5

1 à2

47 F/kg

oui

Trois pierres

0F

oui

0

-

47 F/kg

oui

Multimarmites

300 à 1000

oui

nd

1 à 2

47 F/kg

oui

Foyer à charbon minéral

2500 à15000

non

100

2 à 6

50 F / kg

non

Micro onde

> 50000

non

100

> 10

79,25 F/KWh

non

Réchaud à gaz

14000à 35000

non

100

> 10

335 F/kg

non

Réchaud à pétrole Tchip

8000 à 12500

non

50

6 à 10

500 F/l

non

NB : Les données relatives au coût, l'économie du bois et la durabilité des équipements sont ceux retenues officiellement par le MME. Celles sur le coût des sources d'énergie, l'appropriation et la disponibilité sont issues de nos enquêtes.

Annexe 3: Grille des prix utilisée

Coût équipement: 0F - 1000F= très peu élevé ; 1001F à 3500F = peu élevé ; 3501F à 5000F = moyen ; 5001F à 8500F = élevé ; > 8500F = très élevé

Economie du bois : < 45 % = passable ; 46% à 75 % = bonne ; >76 % = très bonne Durabilité : 1 à 5 ans = moyenne; 6 à 9 ans = bonne ; > 10 ans = très bonne

Coût source d'énergie : 0F à 50F=peu élevé ; 51Fà 100F = élevé ; > 100F= Très élevé

85

xv

Annexe 4 : Hypothèses, variables et modes de vérifications

Hypothèses

Variables

Indicateurs

Mode de vérifications

Type

Contenu

Nombre et types de sources d'énergie

nouvellement adoptées par les
ménages et les professionnels ; -Pourcentage des ménages qui ont substitué le bois énergie ;

-Taux de substitution du bois par
d'autres sources d'énergie

-Pourcentage des ménages qui ont

substitué le bois énergie < à 50%;

-Le taux de substitution du bois énergie est < à 50%

la faible substitution du bois énergie par les énergies alternatives peut trouver son fondement dans une logique culturelle

Dépendante

La substitution du bois par les énergies alternatives est faible

Indépendante

Fondement culturel : La mentalité locale a encré le bois dans les esprits et les populations supposent que le bois cuit mieux le repas donc irremplaçable

Pourcentage des ménages qui pensent que le bois cuit mieux et demeure irremplaçable ;

-Proportion de la catégorie
socioprofessionnelle qui soutient que le bois est irremplaçable

.

Pourcentage des ménages qui pensent

que le bois cuit mieux et est
irremplaçable > à celui des ménages qui pensent que le bois peut être substitué ; -Proportion de la catégorie socioprofessionnelle qui soutient que le bois est irremplaçable > celle de la catégorie socioprofessionnelle qui soutient que le bois peut être substitué

La faible substitution du bois énergie par les énergies alternatives est due à l'inadéquation

Dépendante

La substitution du bois par les énergies alternatives est faible

Nombre et types de sources d'énergie

nouvellement adoptées par les
ménages et les professionnels ; -Pourcentage des ménages qui ont

Pourcentage des ménages qui ont

substitué le bois énergie < à 50%;

-Le taux de substitution du bois énergie est < à 50%

des équipements

d'économie d'énergie, à la plus grande accessibilité du bois, et aux coûts élevés des énergies alternatives et des équipements.

 
 

substitué le bois énergie ;

-Taux de substitution du bois par d'autres sources d'énergie

 

Indépendante

Inadéquation des équipements : si les équipements d'économie d'énergie sont appropriés le consommateur aurait peut être changé de combustible

Pourcentage des ménages qui pensent que les équipements de substitution sont inappropriés ;

Pourcentage des ménages qui pensent que les équipements de substitution sont inappropriés >50% ;

 

Indépendante

Raisons économiques : Le coût des énergies alternatives et des équipements d'économie d'énergie est élevé ; le ménage moyen ne peut pas s'en procurer par incapacité financière

Niveau de prix des différents combustibles

-Pourcentage des ménages qui supposent que les équipements sont chers

-Plus de 50% des ménages estiment que les prix ne sont pas à leur portée.

-Pourcentage des ménages qui supposent que les équipements sont chers >50% ;

 

Indépendante

Accessibilité : Le bois énergie est plus accessible en termes de

-Evolution du prix moyen du kilo de bois par rapport au revenu moyen du ménage durant les 20 dernières années

Prix moyen actuel du kilo de bois VS au prix moyen du kilo de bois avant mise en oeuvre SED ;

xviii

 
 

produit plus proche des ménages

 
 

La faible substitution du

Dépendante

La substitution du bois par

-Nombre et types de sources d'énergie

Pourcentage des ménages qui ont

bois énergie par les

 

les énergies alternatives est

nouvellement adoptées par les

substitué le bois énergie < à 50%;

énergies alternatives

 

faible

ménages et les professionnels ;

-Le taux de substitution du bois énergie

peut s'expliquer par une insuffisance d'appui institutionnel.

 
 

-Pourcentage des ménages qui ont substitué le bois énergie ;

-Taux de substitution du bois par
d'autres sources d'énergie

est < à 50%

 

Indépendante

Insuffisance d'appui

-politique de l'Etat pour substituer le

-plus de 50% des ménages affirment ne

 
 

institutionnel : La politique menée par l'Etat et ses

bois-énergie

pas être associé dans le choix de combustibles et d'équipements à

 
 

partenaires pour diversifier les sources d'énergies et les

-niveau de la subvention de l'Etat

économie d'énergie.

 
 

équipements à économie d'énergie n'est pas appropriée

 

-plus de 50% des Sociétés importatrices d'énergies alternatives et équipements à économie d'énergie se déclarent insatisfaites de la politique menée par l'Etat (subvention).

4

Annexe 5 : volume de bois prélevé dans le bassin d'approvisionnement entre 2000-2008

xix

 
 

volume bois (tonnes)

 

Années

TVGG

ZI

ZC

ZO

Total

2000

1390,86828

57197,8176

3422,832

10115,8327

72127,35057

2001

817,071

39998,7539

3321,2976

9735,52251

53872,64503

2002

1555,113

37683,0355

5787,5312

7121,64549

52147,32521

2003

1373,4138

33864,3296

7827,6448

5057,06126

48122,44946

2004

1314,5076

35939,3203

10274,2088

12447,8427

59975,87946

2005

1605,651

17251,3747

30634,824

17871,8811

67363,73086

2006

2267,6526

19133,9238

34600,928

26429,7854

82432,28981

2007

2807,35452

34745,8944

18973,6336

15650,6853

72177,56778

2008

1637,325

88456,8467

0

0

90094,17172

Total

14768,9568

364271,297

114842,9

104430,256

598313,4099

Moyenne

 
 
 
 

66479,26777

Ecartype

 
 
 
 

14234,26627






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera