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Consommation des ménages en énergies domestiques dans la ville de Niamey au Niger

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par Ousmane Mamane Moustapha BELLO
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Master es sciences agronomiques 2012
  

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4.9 Appui institutionnel à la Stratégie Energie Domestique

Les questions d'énergies domestiques relèvent d'un caractère transversal, cependant la politique énergétique est mise en oeuvre par deux principaux ministères : Le ministère des Mines et de l'Energie responsable formelle de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique nationale de l'énergie tandis que le ministère de l'Environnement et des Eaux et forêts est responsable de la gestion durable de la ressource forestière.

Les institutions privées (SNCC-SA, SONIHY, SONIGAZ, Tchip-Import, SONICHAR), les ONG (GTA/CR, ONVPE) et associations (ANEB) concourent également à la mise en oeuvre de la politique énergétique.

Des comités interministériels ont été créés dont les plus opérationnels sont le Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable (CNEDD), le Conseil Solaire National (CSN), le Comité National d'Electricité et le Comité National de Concertation sur les Energies Domestiques et Alternatives au Niger.

La mise en oeuvre de la SED devait aboutir à la satisfaction des besoins énergétiques des populations rurales et urbaines par la gestion durable des formations forestières pourvoyeur de plus de 50% de l'énergie domestique, la promotion des énergies alternatives en substitution au bois-énergie et des équipements de cuisson à économie d'énergie.

La gestion durable des formations forestières a été développée en fonction de quatre (4) axes suivant: le SDAN, les marchés ruraux, le système de contrôle et de suivi de l'exploitation du bois-énergie et la réforme réglementaire et fiscale.

Grâce à la planification et à l'orientation de l'exploitation des ressources forestières, le SDAN définit les zones prioritaires d'intervention et détermine le mode de gestion à appliquer ; c'est l'outil principal qui met en exergue l'état de la ressource forestière et fournit des informations décisives pour l'implantation des marchés ruraux.

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Le SDAN de la ville de Niamey a été élaboré par le PE II à partir de 1990 donc les données de base sont à ce jour obsolètes au regard de la dynamique des formations contractées qui fournissent l'essentiel du bois-énergie consommé dans la ville; malheureusement aucun mécanisme n'a été prévu pour actualiser la base.

En 2002, il a été dénombré au total 123 MR dans le bassin d'approvisionnement qui couvre une superficie totale de 537.447 ha soit un taux d'occupation de 22%.

L'évaluation effectuée en 2004 (tableau 13) par la Cellule d'appui à la mise en place et au suivi des MR a recensé 169 MR qui ont livrés 1217004 stères sur une surface exploitée de 533660 ha. En moyenne seulement 44% des MR fonctionnent avec des disparités énormes entre les zones car plus il ya de MR dans un département plus ceux-ci sont fonctionnels.

Oubarakou (2006) a comptabilisé 56 MRC supplémentaires en 2006 mis en place par le PAFN et a fait ressortir à l'instar de Alio en 2004 les mêmes faiblesses liées à leur fonctionnement dont l'instabilité des SLG, la mauvaise situation financière, la non tenue des assemblées générales, la mauvaise application des normes techniques et des documents comptables et la non mise en oeuvre des Plan Villageois d'Aménagement Forestier (PVAF). Le fonctionnement des MR s'estompe essentiellement suite au relâchement du contrôle administratif.

Tableau* 13 : Situation des marchés ruraux dans le bassin d'approvisionnement en 1994

Zones

Nombre de Marchés Ruraux

Superficie
exploitée (ha)

 

Quota (stère)

Nombre de
bûcherons
concernés

Quota/
bûcheron

Orientés

Contrôlés

Total

%
fonc.

Say

34

50

84

86%

426

065

 

729

484

2

187

334

Kollo

2

22

24

75%

54

223

 

79

461

 

601

132

Boboye

1

14

15

33%

57

159

 

76

630

 

367

209

Dosso

5

30

35

71%

50

436

 

331

429

 

956

347

Téra

5

 

5

0%

 

-

 
 

-

 

-

 

Filingué

6

 

6

0%

 

-

 
 

-

 

-

 

Total

53

116

169

 

533

660

1

217

004

4

111

 

67

* adapté du tableau sur la situation des Marchés Ruraux en 2004 dressé par Hamidil (2004).

Le Niger peut être considéré comme pionnier dans la réforme réglementaire et fiscale car sa fiscalité est un instrument de politique forestière pour la gestion durable des ressources, le développement local et la lutte contre la pauvreté. La pression fiscale théorique sur le bois-énergie est faible, 8% (CILSS, 2008) mais la pression réelle, dépendante du contrôle forestier, est beaucoup plus faible.

Le système de perception et de contrôle des taxes sur le bois de chauffe et le charbon de bois produits localement au Niger est régie par l'ordonnance 92-037 du 21 août 1992 et ses textes d'application dont le décret n°96-390 du 22/10/1996 et l'arrêté n°39/MHE/DE du 15/7/1997.

La fiscalité du bois au Niger est très jeune et est présentée comme inspiratrice de celle d'autres pays (Burkina, mali), donc acceptable à juste titre mais doit être révisée pour prendre en compte certains nouveaux paramètres relatifs au PIB surtout avec les perspectives pétrolières qui s'annoncent.

Le système de contrôle et de suivi de l'exploitation du bois-énergie est assuré d'une part par le service de l'Environnement et des Eaux et forêts qui souffre de l'insuffisance des moyens (logistique, motivation financière, effectif) et d'autre part par les SLG qui dans la plupart des cas ne maitrisent pas leurs rôles.

Dans le cadre de la promotion des énergies alternatives, le pétrole lampant et le gaz butane ont été retenus pour substituer progressivement, dans les ménages, le bois de chauffage.

Pour le pétrole le PEII-ED a favorisé l'installation d'un distributeur privé en vue de libéraliser la commercialisation et rendre plus accessible le produit. Ce dernier a bénéficié d'une subvention de la CSPPN qui permettrait à terme de stabiliser le prix autour de 100 F CFA/Litre. Ce mécanisme a résisté à la dévaluation de 1994 mais en 1996 il a cessé de fonctionner car la CSPPN n'avait plus de ressources. Ainsi Le prix du litre de pétrole lampant a doublé en l'espace de dix ans passant de 110 F CFA à 240 F CFA entre 1980 et 2000 ; actuellement (Mars 2012) le litre à la pompe coûte 500 F CFA .

On remarque qu'il n'y a pas eu de réflexions pour mettre en place d'autres stratégies parallèles en vue de garder le prix du litre de pétrole voisin de 100 F CFA ; le fait de retenir

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un seul mécanisme et l'unique distributeur sont, au niveau local, responsable de la flambée des prix du pétrole donc de la non substitution du bois-énergie par celui-ci.

La composante Niger du Programme Régional Gaz avait démarré en début 1990 uniquement dans la ville de Niamey dans le but de soulager la pression de la demande urbaine en combustible ligneux prélevé sur le patrimoine forestier national. A l'instar du pétrole, cette énergie alternative est subventionnée à hauteur de 17% mais aussitôt l'opération est arrêtée en 1993 pour des résultats apparents jugés négatifs car la consommation de base de 400 tonnes est passé à seulement 667 tonnes or l'objectif était 2100 tonnes. Cet objectif n'est atteint qu'à partir des années 2000 avec l'implantation de deux nouvelles sociétés de distribution de gaz domestique, notamment Ténéré holding Gaz et SONIHY qui livrent 2200 tonnes de gaz butane par an pour l'ensemble du pays.

L'Etat avait pris le relais dans la subvention à hauteur de 30% mais son caractère irrégulier, la faible capacité de stockage sur place et l'indisponibilité du produit à la source d'approvisionnement ont concourus à entraver une transition vers le gaz butane des ménages de la capitale.

Malgré l'arrivé providentielle du charbon minéral, troisième source d'énergie alternative au bois de chauffage dans les ménages, la substitution du bois-énergie est demeurée timide.

La ville de Niamey a consommé respectivement en 2008, 2009, et 2010, 400 tonnes, 625 T et 442 T. La consommation nationale du charbon minéralisé est très étriquée (Tableau 14).

Tableau 14 : Consommation nationale de charbon minéral de 2000 à 2008

Année

2000

2001

2002

2003

2004

2006

2007

2008

Consommation nationale de charbon minéral (T)

125,66

1666,6

617,22

678,8

806

1201

665,415

997,65

Source : Direction générale des Mines et de l'Energie/service statistique (2011)

Dans le domaine des équipements à économie d'énergie le réchaud à pétrole asiatique type Thomas Cup 36 (TC 36) a fait l'objet d'une adaptation aux réalités locales de cuisine et une société nigérienne, Tchip-import, a été identifiée pour promouvoir la filière en 1994. Cette société a bénéficié de subventions du PEII-ED jusqu'en 1996 et chinoise à partir de 2000. Comme pour le pétrole un seul opérateur a été choisi et subventionné sur une longue période

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qui n'a pas permis l'éclosion d'une véritable industrie qui pourrait livrer sur le marché des réchauds à pétrole moins chers et peu énergétivores.

Le Programme Régional Gaz avait subventionné la production, la commercialisation et les conditionnements de la bouteille de 3 et 6 kg à hauteur de 50 % dans les années 90. Tchip-import obtint la commercialisation des produits grâce à une subvention mais à partir des années 2000 les sociétés Sonihy et Ténéré ont également vendu les réchauds à gaz.

Là également il se pose le problème de subvention et de choix unique d'opérateur qui sont de nature à griser la marche vers l'utilisation massive du gaz butane.

L'histoire de la SED est indissociable de celle des foyers améliorés qui ont fait leur apparition à l'aube des années 80. Les ONG et associations qui sont le fer de lance de l'utilisation des foyers améliorés ont mis l'accent sur la production, la vulgarisation, la commercialisation du produit et la formation des producteurs ; les résultats étaient très probants. L'adaptation des foyers améliorés est un grand succès qui a contribué à réduire significativement la consommation de bois de feu donc de sauvegarder de superficies importantes de forêts.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon