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L'application de l'économie de l'offre pour la relance économique de la République démocratique du Congo. Approche théorique

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par Raphaël KAUNDA MWANZA
Université de Lubumbashi RDC - Diplôme d'études approfondies en sciences économiques et de gestion 2012
  

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L'APPLICATION DE L'ECONOMIE DE L'OFFRE POUR LA RELANCE ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : APPROCHE THEORIQUE

Par : RAPHAEL KAUNDA MWANZA

Assistant à l'Université de LUBUMBASHI

INTRODUCTION GENERALE

Il est rare qu'un faisceau d'idées s'impose aussi fortement aux décideurs politiques et transforme aussi fondamentalement leurs directives que l'a fait ce qu'on appelle "L'Economie de l'Offre", au cours des dernières années. Il faut admettre que les concepts qui forment la théorie de l'offre et qui la distinguent d'une approche plus conventionnelle de la politique économique ne sont pas bien compris de tous, ou même de la plupart de ses protagonistes, mais son impact concret est du jour au lendemain mieux reçu. Les origines conceptuelles se retrouvent dans la traduction néoclassique, et ses diverses applications concrètes sont de mieux en mieux acceptées suite aux éventails des opinions politiques.

L'Economie de l'offre doit se traduire par un souci plus ardent, de la part des pouvoirs· publics, de favoriser l'offre de services productifs fournis par le secteur privé, c'est à dire de relancer la production, au lieu de se concentrer sur la demande globale.

A cet effet, nous avons poussé notre analyse à l'application de l'économie de l'offre au Congo, de savoir quel est l'effet de l'économie de l'offre sur la vie économique en République Démocratique du Congo ?

Telle est la question à laquelle nous tenterons de répondre et qui pourra être un sauf conduit efficace dans l'objectif de la relance économique en République Démocratique du Congo.

En guise de la réponse à la question posée, nous pensons, d'une manière plus générale, l'économie de l'offre suggère de restreindre la croissance de la demande globale nominale par la réduction des dépenses publiques et par le ralentissement du rythme d'exploitation de la masse monétaire, tout en éliminant ou en réduisant les obstacles que la fiscalité opposait à tout effort sur un marché libre, ou à l'épargne suivie d'investissement1(*) On peut prétendre que cet ensemble de mesures peut à la fois, augmenter l'emploi et la production et réduire l'inflation.

En ce qui concerne la République Démocratique du Congo, nous estimons que l'application de l'économie de l'offre pourrait être l'une des meilleures solutions pour relancer la croissance, car les réductions du taux d'imposition pourront être une mesure solitaire incitative de l'activité économique dans tous les secteurs de la vie nationale.

Nous pensons également qu'en cas de la baisse de la pression fiscale, les revenus des ménages augmenteront et ces derniers seront amenés à augmenter leur consommation; en outre, les entreprises pour satisfaire la demande, seront appelées à accroître leur niveau d'investissement en créant également l'emploi et en augmentant le niveau de production dont l'excédent sur la demande sera destiné à l'exportation dans le but d'améliorer la position d'échange de la République Démocratique du Congo.

Cet article est subdivisé en trois parties.

- La première partie traite de l'approche théorique et conceptuelle.

- La deuxième partie traite de la structure sectorielle de la production intérieure de la République Démocratique du Congo.

- La troisième partie parlera enfin de l'application de l'Economie de l'offre pour la relance de la croissance Economique au Congo

I. APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE

1.1. Notions sur l'Economie de l'offre

1.1.1. Notion sur l'offre

L'offre d'un bien ou d'un service est la quantité de ce bien ou service que les agents économiques seraient, à un moment donné disposés à vendre pour un prix. La relation existant entre le prix2(*) du marché et les quantités que les producteurs désire fournir, est établie par la courbe d'offre.

Pour BARRE R. ; l'offre d'un facteur dépend du coût supporté par l'agent économique qui offre ce facteur3(*) . Par ailleurs, l'offre totale obéit à la loi générale de l'offre: les quantités offertes sur un marché, sont toutes choses restant égales par ailleurs fonction croissante du prix du bien considéré.

En micro-économie aussi bien qu'en macro-économie, l'offre d'un bien est comprise comme la production de ce bien.

1.1.2. L'Economie de l'offre.

Cette expression, bien connue aujourd'hui, n'est pas née avec l'administration Reagan. Bien avant 1980, des économistes d'entreprise ou de l'Université avaient montré l'insuffisance de la gestion de l'économie par la "demande" et suggéré que l'on .s'intéresse davantage aux moyens d'accroître l'offre plutôt qu'à ceux qui permettent de réduire la demande.

L'Economie de l'offre est l'oeuvre de l'école conduite par Arthur Latter, Norman Ture et Pal Graig Roberts soutenait que les effets désincitatifs des taux d'impositions marginaux élevés étaient à la base d'un grand nombre des maux de la société : épargne insuffisante, récession, productivité stagnante et inflation élevée4(*)

Ces maux n'ont pas échappé à la République Démocratique du Congo qui a traversé des moments impossibles où toute l'économie était paralysée; c'est ainsi que durant la période antérieure à notre étude, il s'est dégagé une chute de production dans tous les secteurs. L'école de l'offre préconise comme remède de bénéficier de faibles taux d'imposition marginaux pour obtenir de bonnes performances économiques. La chute de la production dans les différents secteurs se dégage par le fait qu'à mesure que les taux d'imposition s'accroissent à partir de zéro, les recettes totales augmentent, puis à partir d'un certain point, les gens commencent à travailler moins car l'impôt plus élevé décourage; c'est qui entraîne une diminution de la production, des recettes et de l'épargne. Les gens vont préférer transférer leurs activités dans une économie informelle ou non identifiée par le pouvoir public. Cette situation est provoquée par le fait que lorsque le taux d'imposition continue à augmenter et dépasse le niveau considéré comme maximum, le gain tiré dans cette activité devient faible car la grande partie est versée à l'Etat.

L'Ecole de l'offre préconise une situation intermédiaire qui est bénéfique pour toutes les deux parties; c'est à dire l'Etat d'une part et le ménage et/ou l'agent entreprise d'autre part; et la solution proposée est que le taux d'imposition soit faible, ce qui inciterait beaucoup de ménages à investir et ferait gagner à l'Etat des recettes plus importantes en fonction de nombre des ménages et/ou d'entreprises qui paieront l'impôt. D'autre part, les ménages et/ou les entreprises gagneront de gains favorables qui les motiveront toujours à travailler plus.

1.1.2.1. Analyse des recettes par LAFFER.

Pour mieux appréhender le niveau des recettes tel que présenté par l'école de l'offre, nous présentons la courbe dite de Latter qui nous donne le rapport qui se dégage entre les recettes fiscales totales et le taux d'imposition.

25 50 75

Graphique n° 1

Recettes fiscales totales

Taux d'imposition

Source : SAMUELSON P.A. ; Microéconomie éd des organisations Paris 1995, p.483

Cette courbe appelée courbe de Laffer présente la relation entre les recettes fiscales et les taux d'imposition. Sur la courbe nous avons un impôt de 50% qui donne des recettes maximales, et si on réduit le taux d'imposition du point A au point B, les recettes augmentent bien que les taux d'imposition baissent de 75% à 25%. Cette situation s'explique par le fait que les gens retournent dans l'activité et paient valablement leur impôt et par le fait également que le taux d'imposition devient faible, la fraude et l'évasion fiscale diminuent.

De part l'observation de ce graphique, il nous montre également que les recettes fiscales augmentent au fur et à mesure que le taux d'imposition augmente, jusqu'à 50% les recettes fiscales atteignent le point maximum et commencent à décroître lorsque le taux d'imposition ne fait qu'augmenter. Les recettes deviennent nulles lorsque le taux atteint 100% car personne ne peut accepter de travailler pour verser tout son revenu à l'Etat. D'où par conséquent l'effet de désincitation l'emporte sur l'effet revenu.

C'est pourquoi les recettes fiscales de l'Etat commencent effectivement à décliner bien que les taux d'imposition soient augmentés. Il faudra noter que le niveau d'incitation ne doit pas être plus élevé car il ne fera pas accroître les recettes, c'est pourquoi la plupart d'Economistes ont été sceptiques quant à l'importance quantitative des désincitations provoquées par les taux d'imposition élevés.

Notons qu'il est rare qu'un faisceau d'idées s'impose aussi fortement aux décideurs politiques et transforme aussi fondamentalement leurs directives que l'a fait ce qu'on appelle "l'économie de l'offre", au cours des dernières années5(*) Il faut admettre que les concepts qui forment la théorie de l'offre et qui la distinguent d'une approche plus conventionnelle de la politique économique ne sont pas bien compris de tous, ou même de la plupart de ses protagonistes, mais son impact concret est de jour en jour mieux reçu.

Aux yeux du grand public, l'économie de l'offre doit, semble t-il se traduire par un souci plus grand, de la part des pouvoirs publics, de favoriser l'offre de services productifs fournis par le secteur privé; donc de favoriser la production, au lieu de se concentrer sur la demande globale.

L'aspect essentiel de cette politique consiste en ce qu'elle n'admet pas que la baisse du niveau ou du rythme de la hausse de la demande globale nominale conduise fatalement à une baisse de l'emploi et de la production. Cette politique en fait, prétend qu'un freinage de la demande nominale aide à la croissance de l'emploi, de la production et du revenu réel.

On estime cependant que la principale force qui conduit à l'accélération de la croissance de grandeurs économiques réelles résulte d'un abaissement des barrières qu'avait érigées le système fiscal en vigueur.

1.2. La croissance économique

Si nous observons par exemple les dix dernières années, la situation économique de notre pays et nous regardons également l'un des pays d'Europe comme la France et nous procédons à une comparaison: certes, la première impression que nous aurons est que tout paraîtrait plus grand en France; nous constaterons par exemple que les firmes françaises ont acquis des tailles trop importantes et que le système de marché lui-même a pris de l'ampleur. Par contre, pour la République Démocratique du Congo, nous aurons un sentiment de décroissance car rien ne marche; la production a sensiblement baissée. Cependant qu'appelle-t-on croissance économique? comment la mesure-t-on et quels sont les facteurs de la croissance? telles sont les questions que nous traiterons dans cette deuxième section de cette partie.

1.2.1. Définition de la croissance économique

La croissance économique peut être définit en première approximation, comme l'expansion de la production ou du produit national en longue période6(*)

Heilbroner estime quant à lui que la croissance d'une économie nationale est l'augmentation soutenue sur une longue période du produit national7(*) ou du revenu national Elle entraîne inévitablement des modifications profondes dans les structures économiques et sociales.

Ces deux définitions appellent les précisions suivantes:

a) L'augmentation de la production suppose à la fois que la capacité de produire se développe et que cette capacité de produit soit utilisée, en outre, le critère de la croissance est l'augmentation de la capacité de production.

b) Les instruments de mesure de la production globale le plus fréquemment employés sont le produit national brut, le revenu national ou la production intérieure brute exprimés en volume, c'est à dire à prix constants.

c) pour faciliter les comparaisons entre périodes ou entre pays différents, il est souvent plus commode d'exprimer le processus de croissance par un taux d'accroissement annuel moyen de la production plutôt que par une augmentation en termes absolus.

La croissance est une notion quantitative qui se distingue du développement de nature qualitative, mais les deux phénomènes sont liés.

1.2.2. Sortes de la croissance économique

La croissance économique peut être extensive, intensive, potentielle, équilibrée, zéro, exponentielle, amortie ou logistique.

a) La croissance extensive: si pour augmenter la production, il a fallu principalement employer plus de travailleurs, plus de machines, de matières premières. La croissance extensive est donc une croissance obtenue principalement par l'augmentation des facteurs mis en oeuvre.

b) La croissance intensive: désigne la croissance obtenue principalement par une utilisation plus efficace de forces productives, augmentation de la valeur ajoutée par salarié, progrès dans l'efficacité des machines incorporant du progrès techniques.

c) La croissance potentielle: elle désigne le taux d'augmentation maximum des indicateurs économiques étant donné les moyens disponibles (P.N.B). Cette croissance potentielle correspond à l'utilisation maximale de tous les équipements, la productivité optimale étant donné la qualification de la main d'oeuvre et le savoir-faire.

d) La croissance équilibrée: elle désigne une croissance obtenue dans les équilibres macro-économiques classiques, équilibre du budget de l'Etat, de la balance des paiements, sans tensions inflationnistes, plein emploi.

La croissance équilibrée est la croissance simultanée de la demande et des capacités de production telle que la masse de revenu crée par l'accroissement de l'investissement (effet multiplicateur), permet d'écouler la masse de biens supplémentaires produits par l'accroissement de la capacité que constitue l'investissement (effet de capacité)8(*)

La condition de la croissance équilibrée s'écrit? D/I/I = ST.DI/I est l'accroissement de l'investissement I le montant de l'investissement réalisé, (DI/I est le taux de croissance de l'investissement), S propension marginale à épargner; T la productivité moyenne du capital nouveau ou inverse du coefficient de capital.

Selon Harrod, le taux de croissance DI/I nécessaire pour les entrepreneurs (ou taux de croissance garanti) pour réaliser les espérances de profit est compatible avec le chômage des hommes. L'égalité entre ST et le taux de croissance naturel de la population active (n), c'est l'expansion permanente dans l'inflation. Dans le cas contraire, c'est la dépression sans fin.

e) La croissance zéro: elle désigne un taux de croissance nul qui n'empêche pas des mutations, les secteurs connaissant une croissance négative et les secteurs polluants étant en extension. La croissance exponentielle: elle désigne la croissance à taux constant, l'indicateur choisi (P.N.B) augmente de façon multiplicative.

f) La croissance amortie: c'est une croissance ayant l'allure d'une fonction logarithmique.

g) La croissance logistique= est une combinaison de deux dernières formes (exponentielle et amortie). Au début, elle est exponentielle, puis en un point d'inflexion elle change l'allure. On parle dans ce cas de la croissance autofreinée ou décroissance en S.

1.2.3. Les mesures de la croissance

La croissance économique au niveau global de l'économie d'un pays est mesurée par divers indicateurs.

1.2.3.1. Les indicateurs de la croissance au niveau global.

Il existe une approche très approximative de la mesure de la croissance économique qui consiste à mesurer les variations de quantités produites ou consommées d'un bien considéré comme représentatif de la croissance économique. Dans le cas de notre pays, il peut s'agir dans le domaine industriel de la production du cuivre, du cobalt, du diamant, de l'or et d'autres minerais; dans le domaine agricole de la quantité de denrées récoltées ainsi que du nombre de têtes de bétails.

L'évolution de chacune de ces grandeurs est observée par un indice qui est le rapport entre la valeur à la date déterminée et la valeur de cette grandeur à la date de référence; ce rapport est généralement multiplié par 100.

Le P.I.B mesure la croissance économique, son augmentation en valeur résulte à la fois de l'augmentation des biens et des services disponibles produits par les unités résidentes et de la hausse de prix. Pour comparer les quantités des biens et des services produits à deux périodes données, il est nécessaire d'éliminer l'influence de la variation de prix en exprimant les agrégats à prix constant par rapport à une date de référence.

Pour effectuer des comparaisons dans le temps et l'espace, il est nécessaire d'exprimer la variation par le taux de croissance plutôt que par l'augmentation en valeur absolue des agrégats.

Le PIB, PNB, et RN permettent d'apprécier la puissance de production d'un pays indépendamment de l'importance de sa population. Dans la comparaison entre plusieurs pays ou dans l'étude de l'évolution d'un pays donné, on calcule les agrégats par tête qui permettent une meilleure approche dans l'étude du niveau de vie ou du bien être. On convertit enfin les agrégats exprimés en monnaie nationale en une même unité monétaire (US) sur la base du taux de change courant à l'époque considérée.

Notons finalement qu'à l'intérieur d'un même pays, la croissance économique ne s'effectue pas de la manière identique.

1.2.4. Les facteurs de la croissance

15

Les facteurs de la croissance retenus dans les modèles de croissances sont, la quantité du capital, le volume de la main d'oeuvre, la qualité de la main d'oeuvre (l'éducation, le progrès technique et l'innovation). Les modèles mesurant les deux premiers mais résument dans la nation de facteurs résiduels tes éléments quantitatifs.

1.2.4.1. Le capital.

Le capital doit être clair, sans augmentation de la quantité de capital, la croissance ne serait jamais très forte. Une main d'oeuvre accrue devrait travailler avec le même volume de machines, de bâtiments, d'équipements de transport etc ... et des rendements décroissants diminuerait vite et fortement la productivité. Nous devons donc élargie le capital au moins maintenir le volume de capital par travailleur en suivant l'accroissement de la main d'oeuvre si nous voulons avoir une croissance de la moindre importance.

1.2.4.2. Le travail.

Les changements dans la qualité de nos capacités de travail peuvent intervenir de deux façons.

a) L'augmentation du capital humain.

Par capital humain, nous entendons les qualifications et les connaissances de la main d'oeuvre. Même si la mesure du capital humain est parsemée de difficultés, il est impossible d'ignorer cet élément contributif, d'importance vitale, dans la productivité de la main d'oeuvre.

b) Les changements dans les métiers exercés par la main d'oeuvre.

Une deuxième source de croissance de la productivité provient du passage d'emplois dans des secteurs à faible productivité à des emplois dans des secteurs à forte productivité.

La croissance a encore d'autres sources, comme les changements de secteur d'activité et les économies dues à un fonctionnement à grande échelle, mais les principales sont l'augmentation de la quantité et l'amélioration de la qualité des facteurs de production.

En ce qui concerne l'amélioration de la qualité des facteurs de production - amélioration des qualifications humaines, l'amélioration de la conception des équipements a eu beaucoup plus d'importance que la simple augmentation de la quantité des facteurs de production.

L'amélioration des qualifications et de la technologie permettent à la main d' oeuvre d'accroître la productivité.

1.2.4.3. La technologie.

Le capital et le progrès technique sont intimement liés car le progrès technique est souvent incorporé au capital et apparaît dans des usines nouvelles, des machines nouvelles et des équipements nouveaux plus performants.

De façon générale, le progrès technique peut se définir comme l'application aux activités économiques de progrès scientifiques. C'est la connaissance, comment utiliser la force travail et capital en vue de la production des biens et services. Celui-ci nous permet d'expliquer comment la production est obtenue à partir du travail et du capital.

La technologie est probablement le facteur déterminant les plus importants du rythme de la croissance, personne ne comprend parfaitement bien comment le progrès technique apparaît. Des études ont montré que les inventions suivent souvent la demande de l'économie.9(*)

Ainsi, la technologie provient des sources indépendantes sur lesquelles nous n'avons guère ou pas du tout de maîtrise. Mais il ne fait aucun doute que le progrès technique peut être alimenté par des études, des recherches et des développements systématiques.

II. STRUCTURE SECTORIELLE DE LA PRODUCTION INTERIEURE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

2.1. Structure de la production.

La structure de la production congolaise est basée dans divers secteurs mais ceux qui sont retenus par l'économie nationale se trouvent représentés dans les secteurs suivants :

- La production agricole

- La production minière et métallurgique

- La production industrielle et manufacturière

- Les constructions et travaux publics

- La télécommunication

- L'énergie et le transport

Pendant la période sous notre étude ces différents secteurs ont connus des fluctuations suite à la politique qui était utilisée par le gouvernement mais alors, cette politique qui devrait relancer la production n'a pas atteint ses objectifs de promouvoir l'offre sur le marché et d'avoir des effets significatifs sur le P.I.B et la croissance. L'Economie a été en général perturbée par l'inefficacité de la politique adoptée.

En vu de soutenir l'offre globale, plusieurs mesures furent décidées à savoir10(*)

- La poursuite de l'exécution du programme d'autosuffisance alimentaire;

- Le maintien d'une politique active d'entretien des routes de desserte agricole ;

- L'application des décisions visant la promotion des P.M.E ;

- Le déblocage du fonds de garantie en faveur de P.M.E.

Dans cette partie, nous allons montrer d'abord, comment était le comportement de chaque secteur; quels étaient les effets de la politique utilisée sur l'augmentation de l'offre, nous verrons ensuite la structure des investissements, des dépenses publiques, la situation des exportations et importations et enfin l'incidence de tous ces éléments sur le produit intérieur Brut.

2.1.1. La production Agricole.

Dans l'objectif d'accroître la production agricole, le gouvernement avait mis sur pied un programme d'action basé sur l'autosuffisance alimentaire et l'entretien des routes des dessertes agricoles. Cette politique mise par le gouvernement devrait avoir comme effet, l'augmentation de la production agricole et l'évacuation de cette production vers les centres de consommation urbaines.

L'inefficacité de la politique appliquée a fait que la production dans tout le secteur agricole n'a fait que diminuer. Cette diminution était due notamment au mauvais comportement de la production du café, des produits du palmier du caoutchouc et du cacao, la vétusté des équipements, le vieillissement des plantations et le désintéressement des paysans.

La période de 2000 - 2010, en général, nous avons assisté à une baisse de la production agricole ce qui n'a pas permis d'abord de couvrir la consommation locale et par conséquent, on devrait recourir à l'importation pour couvrir la demande locale. La faiblesse observée au sein de cette activité fait qu'on ne pouvait pas compter sur ce secteur pour l'accroissement de notre P.I.B. En outre, les recettes fiscales tirées de cette activité étaient très faibles ou inexistantes, car le secteur ne tournait plus.

La politique gouvernementale attendue en ce temps devrait être celle de l'exonération totale en vu d'encourager le secteur; ce qui permettrait à d'autres secteurs utilisant les produits agricoles de se développer après l'explosion du secteur agricole. Les entreprises utilisant les produits agricoles comme matières premières devraient alors trouver un marché local à bon prix. Ces entreprises réduiraient le chômage à leur tour et l'Etat pouvait alors accroître ses recettes en prélevant la contribution sur le revenu professionnel, la contribution sur le bénéfice qui est fonction du résultat réalisé par l'entreprise.

Notons que la chute de la production agricole observée était essentiellement due à l'insuffisance des crédits de campagne, à la limitation des timbres d'exploitation, ainsi qu'aux difficultés d'évacuation. Cependant, à partir de l'année 2007, une bonne évolution de la production agricole se fait sentir suite aux conditions climatiques favorables, à l'augmentation des surfaces ensemencées ainsi qu'à une bonne situation phytosanitaire.

2.1.2. La production minière et métallurgique.

La production totale du cuivre a atteint le niveau le plus élevé de ces deux dernières décennies. En effet, elle s'est accrue de 60,9 % en 2010, passant de 309.181,0 tonnes en 2009 à 497.537,0 tonnes durant l'année sous étude.

Rapprochées à l'année 2009, les productions de la GECAMINES et de ses partenaires

ont enregistré des augmentations significatives de 50,8 % et de 61,4 % à fin décembre 2010, se situant respectivement à 20.015,0 tonnes et 477.522,0 tonnes contre 13.274,0 tonnes et 295.907,0 tonnes. Cette évolution est consécutive principalement à l'envolée des cours sur le marché mondial et à l'incidence cumulée des investissements réalisés au cours de ces dernières années.

Quant au cobalt, la production est passée d'une année à l'autre de 56.258,0 tonnes à 97.693,0 tonnes, soit un accroissement de 73,7 %. Les productions de la GECAMINES et de ses partenaires se sont élevées respectivement à 877,0 tonnes et 96.816,0 tonnes en 2010 contre 456,0 tonnes et 55.802,0 une année plus tôt, soit des accroissements respectifs de 92,3 % et 73,5 %.

Concernant le Zinc, la production en 2010 a une fois de plus reculé comparativement à son niveau de 2009. Elle a baissé de 53,7 % passant de 19.936,0 tonnes à 9.223,0 tonnes d'une année à l'autre. Les difficultés d'approvisionnement en oxyde de zinc sont à la base de ce faible rendement.

La production du diamant s'est contractée de 8,1 %. Elle s'est située à 16.800,0 milliers de carats contre 18.275,0 milliers en 2009. Cette contre-performance est imputable aussi bien à la cessation d'activités de la société Sengamines qu'à la baisse de la production artisanale. Aussi, il sied de noter que la chute de cette dernière serait due notamment au désintérêt de certains opérateurs du secteur contraints de procéder à la désoxydation avant exportation sur décision du Ministère des Mines.

Tableau II.1. Production minière et métallurgique

Produits

Unité

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Cuivre

Dont - GECAMINES

Partenaires

Zinc

Cobalt

Dont - GECAMINES

Partenaires

Cassitérite

Or fin

Diamant

Charbon

Colombo-tautalite

Pétrole brut

Tonnes

Tonnes

Tonnes

Tonnes

Tonnes

Tonnes

Tonnes

Tonnes

Kilos

M. carats

Tonnes

tonnes

M. barils

26 311

18 172

8 139

829

11 865

1 780

10 085

-

2 154

22 503

16 176

-

8 425

16 359

9 369

6 990

4 886

7 341

1 358

5 983

1 728

819

26 981

19 141

1 728

9 246

18 995

7 691

11 304

5 067

8 851

1 412

7 439

9 545

1 202

29 502

21 646

77

10 119

26 389

16 055

10 334

15 110

8 234

934

7 300

8 950

2 244

32 214

26 839

152

9 216

99 121

24 201

74 920

33 784

15 384

738

14 646

8 439

254

28 949

26 034

299

9 009

235 742

23 025

212 717

11 925

41 464

730

40 734

14 693

122

28 270

27 297

393

8 816

355066,1

23 474,6

311 592

15 465

42 461

314

42 147

19 719

150

20 947

20 146

630

8 365

309181

13 274

295 907

19 636

56 288

456

55 802

15 512

220

18 275

16 998

464

9 382

497537

20 015

477 512

92 223

97 693

877

96 816

15 941

178

16 800

16 800

359

8 856

Indice de la

production

 

44,8

35,2

14,6

22,7

30,0

32,5

82,5

100,0

156,4

Source : Rapport annuel Banque Nationale 2002-2010

2.1.3. La production Industrielle et Manufacturées.

En 2010, l'activité des industries manufacturière a progressé de 1,6 % après une amélioration de 1,4 % enregistrée une année auparavant. Le bon comportement de cette branche est également attesté à travers l'évolution de son indice de production qui, d'une année à l'autre, est passé de 126,1 points à 128,3 points, soit une amélioration de 1,7 %, sous l'impulsion des industries des biens de consommation.

La reprise de l'activité de production, après la grande crise économique des années 2008 et 2009, explique la bonne tenue de la sous branche des industries des biens de consommation tandis que la mesure relative à l'interdiction de l'exploitation forestière a plombé l'activité des industries des biens d'équipement et d'approvisionnement.

2.1.4. La production dans les autres secteurs.

A) Construction ·et travaux publics.

Les activités de construction se sont accrues de 9,4 %, soit 0,3 point de pourcentage de plus qu'en 2009. Cette évolution s'explique par l'exécution des travaux d'infrastructures dans le cadre de cinq chantiers de la République et la construction des bâtiments par le secteur privé.

Ces constructions ont tiré à la hausse la consommation des matériaux dont le ciment.

En effet, d'une année à l'autre, la consommation interne du ciment local a augmenté de 9,4 %, passant de 369,0 milliers de tonnes à 403,7 milliers.

B) Energie.

La production de la Société Nationale d'Electricité a fléchi de 2,8 %, suite à une production de 7.454,0 millions de MWh en 2010 après avoir atteint le pic de 7.665,0 millions en 2009. L'indice est par conséquent passé de 100,0 points à 97,2 points. La consommation a plutôt évolué à la hausse, s'élevant à 6.630,0 millions de MWh contre 6.104,0 millions, soit une progression de 8,6 %.

Le manque des moyens importants pour financer les investissements dans ce secteur en vue de remédier à la vétusté de l'outil de production, demeure la principale cause de la contre-performance. La production brute de l'énergie électrique s'est élevée à 5.520 mwh en 1987, le résultat tait lié à la progression de 6,6% de la production des centrales hydroélectriques, celle des centrales thermiques ayant été en baisse.

C) Les transports.

L'indice de trafic de cette activité s'est accru de 17,6 % en 2010 principalement sous l'impulsion du trafic des marchandises. En effet, au cours de l'année sous revue, les trafics des marchandises par les voies aérienne et routière ont progressé respectivement de 16,7 % et 20,1 %. La réhabilitation des routes nationales, des dessertes agricoles ainsi que quelques aéroports dans le cadre des cinq chantiers expliquent cette évolution.

Le trafic des voyageurs est demeuré pratiquement à son niveau de 2009, se situant à 708,8 voyageurs/Km contre 707,5 voyageurs/Km.

D) Communication

Comparé à l'année 2009, l'activité de téléphonie mobile s'est améliorée au regard de l'évolution du temps de consommation qui, d'une année à l'autre, s'est inscrite en hausse de 10,3 %. A l'instar des autres branches de l'activité économique, cet accroissement reflète la relance des activités économiques après la grande crise financière.

III. L'APLICATION DE L'ECONOMIE DE L'OFFRE POUR LA RELANCE DE LA CROISSANCES ECONOMIQUE EN R. D. CONGO

3.1. Les incitations fiscales et ses effets budgétaires

Les incitations fiscales consistent à créer un environnement fiscal favorable à augmenter directement les investissements qui permettront à l'Etat de disposer des recettes maximales capables de lui permettre de faire face à ses dépenses.

Selon les méthodes préconisées par la théorie de l'offre, les incitations fiscales consistent à la réduction de taux d'imposition afin d'élargir assiette fiscale en transformant le secteur informel en formel.

C'est ainsi que pour atteindre cet objectif de maximisation de recettes fiscales qui constituent la grosse mamelle de l'Etat, une reforme fiscale est initiée dans notre pays visant l'élargissement de l'assiette fiscale et la détermination de la matière imposable.

Au niveau macro-économique les incitations fiscales peuvent avoir deux effets :

- Les effets sur les recettes budgétaires

- Les effets sur le produit Intérieur Brut.

3.1.1. Effets sur les recettes budgétaires.

Les recettes budgétaires de la R.D. Congo sont constituées en grande partie par les recettes de contributions, celles-ci sont du tout plus important dans la mesure qu'elles doivent augmenter pour être en mesure de financer l'ensemble de dépenses. L'école l'offre propose la réduction de taux d'imposition pour accroître les recettes car trop d'impôt tue l'impôt.

L'augmentation des recettes ne peut se réaliser que lorsqu'il y a augmentation de l'assiette fiscale. Les réductions fiscales sont très importantes pour stimuler les investissements qui constitueront des matières imposables. Notons également que les réductions fiscales augmentent le revenu de ménages d'où par conséquent, en application de la fonction de l'épargne de Keynes R - C = S où :

R : Revenu

C : Consommation

S : Epargne

Si la consommation reste constante, l'épargne va augmenter ainsi que la contribution sur la taxe sur la valeur ajoutée d'argent placé en banque. En outre, au niveau des entreprises, les réductions de taux d'imposition incitent les investisseurs à placer leurs capitaux: d'où augmentation de la matière imposable: l'impôt sur le bénéfice, la TVA à la consommation, la contribution sur le revenu professionnel des personnels employés. Ces différents impôts feront croître les recettes budgétaires.

3.1.2. Les Effets sur le Produit Intérieur Brut.

L'investissement étant égal à l'épargne; du fait de l'augmentation de l'épargne, il y aura également l'augmentation de l'investissement d'où par conséquent l'accroissement de notre P.I.B car l'investissement est un déterminant du P.I.B: c'est à dire le P.I.B augmente lorsque l'investissement augmente.

Considérons l'identité Y = C + G + 1 + (X - M) où

C : Consommation

G : Dépenses gouvernementales

I : Investissement

X : Exportation

M : Importation

Y : Produit Intérieur Brut.

Analysons par la suite le comportement de chaque agrégat après incitation. Considérons une réduction du taux d'imposition sur le revenu des ménages. Le revenu disponible va augmenter et améliorer le pouvoir d'achat des ménages, d'où augmentation de la consommation.

Par conséquent, une forte demande s'observera sur le marché des biens et services et poussera les entreprises à augmenter leur investissement pour accroître l'offre a fin de restaurer l'équilibre sur le marché.

Si les investissements sont trop importants et ont une très grande capacité de production, ils couvriront toute la demande locale et l'excédent de la production sera destiné à l'exportation et améliorera le solde de la balance commerciale d'où l'exportation nette va croître.

L'augmentation de la consommation, de l'investissement, de la production ainsi que de l'exportation observée fera bénéficier à l'Etat plusieurs impôts et taxes qui augmenteront les recettes fiscales, et l'Etat sera poussé à accroître ses dépenses d'investissements. Nous rencontrerons donc l'augmentation de toutes les composantes du produit intérieur Brut (P.I.B) c'est à dire la consommation, les dépenses gouvernementales, les investissements, et les exportations d'où une forte augmentation du P.I.B.

3.2. Les orientations gouvernementales.

Idéalement, une économie parfaitement concurrentielle où l'échange des biens contre la monnaie aux prix du marché décide de l'allocation des ressources, permet d'obtenir la quantité maximale de biens et de services utiles à partir des ressources disponibles d'une société. Mais le marché ne satisfait pas toujours à ces critères de perfection idéale.

Bien au contraire, les économies de marché subissent le monopole et la pollution, avec, en plus, le chômage et l'inflation, et la répartition du revenu dans une société de pur laissez-faire semble inégalitaire.

Pour lutter contre les défauts du mécanisme du marché, les nations ajoutent la main visible de l'Etat à la main invisible des marchés11(*)

L'Etat utilise alors l'impôt par son rôle économique pour réglementer les activités économiques et orienter ainsi les investissements; c'est ainsi que l'Etat procède soit par l'augmentation du taux d'imposition fiscale pour décourager une activité, soit par une diminution du taux d'imposition dans le but d'encourager une activité; ou encore par des exonérations fiscales.

3.2.1. Les réductions fiscales.

La théorie de l'offre défendue par l'école de Laffer et ses compagnons montre que les recettes augmentent lorsque le taux d'imposition est faible. Les recettes augmentent au fur et à mesure que le taux d'imposition augmente et atteignent le point maximum généralement lorsque le taux d'imposition atteint 50% et commence à diminuer lorsque le taux d'imposition ne fait qu'augmenter. Ainsi donc, lorsque le taux d'imposition est faible l'Etat maximise ses recettes car toutes les activités seront encouragées et la fraude fiscale sera très réduite.

Les réductions fiscales permettent aux entreprises existantes de se constituer un autofinancement efficace à la suite des diminutions des impôts qui sont des charges. Cet autofinancent permettra à l'entreprise d'accroître le volume de ses activités par des investissements nouveaux. En outre les réductions fiscales créent une incitation à l'investissement. Dans les deux cas, il y aura augmentation de l'offre globale de la production et également une création de l'emploi qui réduira le chômage.

En outre, l'offre ainsi créé restaurera l'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché et diminuera le volume des importations, de l'inflation et stabilisera le niveau général de prix de biens et services.

Toutes choses restant égales par ailleurs, la croissance (l'augmentation quantitative des investissements) ainsi observée élargira l'assiette fiscale et permettra à l'Etat de se saisir des plusieurs matières imposables et d'augmenter par conséquent ses recettes. Au cours de la période sous notre étude, les réductions des impôts n'étaient pas appliquées d'où le développement du secteur dit informel qui échappait au contrôle de l'Etat. L'insuffisance des recettes ainsi créée a fait que l'Etat n'arrivait pas à couvrir ses dépenses d'où augmentation de la dette publique.

Notons cependant que l'augmentation du taux d'imposition dans notre pays a eu pour effet l'abandon des investisseurs dans les secteurs de développement et le transfert de placement dans le secteur informel; d'où une forte récession par manque de la production nationale et le développement des importations de tous les biens de consommation.

39

3.2.2. Les exonérations fiscales.

Elles incitent l'investissement du fait qu'elles réduisent les charges d'exploitation. Nous pouvons noter les cas des exonérations accordées par le code minier et le nouveau code des investissements.

3.2.3. L'intégration Economique Nationale.

Pendant longtemps, l'économie congolaise était orientée vers un seul secteur à savoir le secteur minier; cependant, les perturbations dans ce secteur bouleversent l'économie nationale dans son ensemble. L'intégration économique nationale consiste à diversifier les activités économiques productrices; d'où la nécessité de lancer plusieurs projets d'investissements dans divers secteurs capables d'assurer une forte production et qui doivent avoir des effets en amont et en aval efficace et capable de résoudre notamment les problèmes de :

- Chômage

- Inflation

- Réduction des importations

- Ravitaillement des marchés locaux

Dans le cadre de cette intégration nationale, les mesures visant la diversification des activités ont été prises; c'est notamment le cas du projet d'agriculture imposé à toutes les entreprises minières dans la province du Katanga qui consiste à produire une grande quantité de produits agricoles.

3.3. L'économie de l'offre et ses effets microéconomiques.

Nous avons déjà montré que (les incitations fiscales) la baisse du taux d'imposition a des effets important sur le revenu des ménages et sur l'investissement au niveau des entreprises; c'est ainsi d'une part, lorsqu'il y a baisse de taux d'imposition le revenu disponible des ménages augmente et accroît la consommation.

Si le taux d'intérêt réel est positif, les gens ont tendance à reporter leur dépense et à épargner, ce report peut être mesuré en termes de taux de temps de préférence12(*)

Au niveau des entreprises, les réductions fiscales incitent les investissements, d'ailleurs le pouvoir public procède à des réductions fiscales pour orienter les investissements. Cependant l'investissement est une fonction négative du taux d'intérêt c'est à dire si le taux d'intérêt est faible l'investissement augmente. Ainsi donc les réductions fiscales doivent être suivies, d'une réduction du taux d'intérêt.

3.4. Les politiques économiques qui affectent la croissance.

3.4. 1. Politiques Economiques.

On appelle politique économique; l'ensemble des interventions des pouvoirs publics dans l'économie caractérisées par la hiérarchie des objectifs poursuivis et le choix des instruments mis en oeuvre pour les atteindre.

La politique économique s'inspire d'une certaine grille d'analyse, le Keynésianisme et le libéralisme constituent deux inspirations des politiques économiques.

Les principaux objectifs sont: la croissance économique, le plein emploi, la stabilité des prix, l'équilibre des échanges extérieurs.

3.4.2. Politique monétaire.

La politique monétaire est une politique économique qui consiste en des actions délibérées des autorités monétaires sur la masse monétaire et les actifs financiers en vu de la régularisation de l'économie à court terme et moyen terme. Elle comprend les politiques de crédits et la politique de change.

La politique monétaire vise de façon globale sur les variations économiques, prix, niveau d'activité, emploi et équilibre externe. Cette action s'exerce par le truchement de variables monétaires elles-mêmes imparfaitement contrôlables et qu'elle se donne pour mission de maîtriser. La politique monétaire s'exerce de deux façons principales, l'action sur le coût du crédit, et l'action sur le volume de la monnaie mis à la disposition de l'économie.

Les objectifs intermédiaires correspondant à ces deux modalités d'interventions sont donc les taux d'intérêt et les agrégats monétaires ou les crédits.

3.4.3. Politique budgétaire.

La politique budgétaire est l'une des politiques économiques conduites au moyen du budget de l'Etat pris globalement, incluant l'action par des dépenses publiques et par les recettes. Elle est le moyen le plus efficace pour résorber le chômage et entretenir une forte croissance. Le mécanisme des multiplicateurs budgétaires montre qu'une baisse du taux d'impôt ou une augmentation des dépenses publiques engendre un accroissement du revenu plus important que le montant du déficit budgétaire suscité par l'une ou l'autre mesure. Au plus cette croissance de revenu permet l'augmentation des recettes fiscales qui couvre alors le déficit.13(*)

La politique budgétaire se sert de la dépense publique et de la fiscalité pour influer sur le niveau de l'activité économique.

Elle consiste en des efforts du gouvernement pour contrôler le niveau de l'emploi ou des prix pour les dépenses ou les impôts plutôt que par la politique monétaire. En effet, cette politique peut emprunter deux voies:

- Accroître ou diminuer les dépenses publiques

- Augmenter ou diminuer les impôts14(*)

Il faut par ailleurs distinguer les mesures délibérées, des effets automatiques de la politique budgétaires. Les premières résultent d'une modification du volume ou de la structure des recettes et des dépenses décidées par les pouvoirs publics; les fonds sont induits par les variations du revenu national.

3.4.3.1. Les mesures délibérées.

Toute mesure budgétaire délibérée induit des effets multiplicateurs mais agit sur l'activité économique selon des modalités spécifiques.

3.4.3.2. Les effets automatiques.

Ils sont moins connus que les mesures délibérées mais sont très importants pour la compréhension de la politique budgétaire. En effet, la politique budgétaire possède des « stabilisateurs automatiques » qui réduisent la croissance de la dépense globale et contribuent à la lutte inflationniste en l'absence de toute mesure spécifique.

Ainsi par exemple, toutes choses restant égales par ailleurs, un déclin du revenu national entraîne une baisse des recettes et une hausse des dépenses de transfert; il engendre spontanément un déficit budgétaire qui tend à maintenir les revenus disponibles ou le pouvoir d'achat privé; c'est à dire stabiliser ou à relancer la demande. Un accroissement du produit national, en revanche tendra naturellement à causer un surplus ou à réduire le déficit budgétaire, car les ressources de l'Etat augmenteront par suite de la consommation et de l'investissement accrus tandis que ses dépenses seront moindres en raison de la disparition du chômage.15(*)

Les dépenses publiques, à travers les transferts de revenu vers le secteur privé peuvent aussi exercer une action auto stabilisante dans la mesure où elles augmentent en période de récession et/ou elles baissent en période de prospérité.

Plus les dépenses publiques augmentent fortement lorsque le revenu augmente, plus le degré de stabilisation automatique est faible.

Concrètement, en période de dépression, les sources de rentrées fiscales tarissent; les recettes se font moins fortes que prévu, les dépenses vont excéder les recettes car elles ont une forte dose d'inertie et certaines charges liées à la dépression s'accroissent.

Les stabilisateurs automatiques sont un sous-produit imprévu des politiques adoptées à l'origine d'autres raisons. Aussi apparaît-il que le jeu des mécanismes de stabilisateurs est conditionné par l'existence de certaines conditions favorables préalable, notamment:

- Un système fiscal efficace, l'impôt progressif produisant un effet plus marqué.

- Un système efficace de transferts publics vers le secteur privé:

KEYNES, par contre dans son livre "Théorie générales de l'intérêt, de la monnaie et de l'emploi" publié en 1936 ne croit pas aux stabilisateurs automatiques et pour lui, il est nécessaire d'instituer une politique économique qui visera à accroître les dépenses de consommation et plus les dépenses d'investissement, quitte à faire prendre le relais de la demande privée par la dépense publique.

3.4.4. Rôle des politiques économiques dans une économie du marché.

3.4.4.1. La politique budgétaire expansionniste.

La mise en oeuvre d'une augmentation de la dépense publique provoque un déplacement de la courbe IS vers la droite. Une semblable mesure provoque une augmentation du revenu national, mais aussi un relèvement des taux d'intérêt. La raison de ce deuxième effet est claire.

Un niveau plus élevé de revenu appelle normalement un supplément d'encaisses pour motif de transaction, comme nous supposons que la politique monétaire est inchangée (la courbe LM n'est pas modifié), il n'y a pas d'accroissement de l'offre de monnaie pour répondre à cette demande supplémentaire d'encaisses dans leur désir collectif de récupérer des liquidités, les agents vendent leurs titres, ce qui ne crée pas au total, mais fait seulement baisser les cours ou monter le taux.

La hausse du taux d'intérêt provoque à son tour une baise de l'investissement privé. La figure n°1 ci-dessous indique que l'incidence de la politique budgétaire expansionniste aurait été plus forte sans cet effet négatif. La dépense publique crée une érection de l'investissement privé16(*)

Graphique n° 2

R

Effet d'éviction de l'investissement privé par la dépense publique

r2

r1

Iso

Is

LM

3.4.4.2. Politique monétaire Expansionniste.

Elle consiste pour la banque centrale à injecter des liquidités en achetant des titres. Cet accroissement de liquidités ne correspond pas au départ, au financement d'une dépense supplémentaire dans le cas où il s'agit d'une politique monétaire pure (par opposition, un mélange de la politique budgétaire et monétaire consisterait à financer une dépense publique par émission monétaire). Cette politique monétaire pure consiste donc à provoquer un changement dans la composition "monnaie - titres" du portefeuille des agents économiques. Pour inciter les détenteurs des titres à se dessaisir de leurs actifs, la banque centrale doit faire monter les cours ou encore faire baisser les taux d'intérêt.

Cette baisse incite les agents privés à investir, ce qui provoque une augmentation du Revenu National par effet multiplicateur. On notera que, contrairement à la politique budgétaire, la politique monétaire exerce un effet d'entraînement et non d'érection de l'investissement privé.17(*)

Graphique n° 3

R

Hausse du revenu national par effet d'entraînement

r1

r2

Is

LMo

LM1

CONCLUSION GENERALE.

Les difficultés que traverse notre pays "la République Démocratique du Congo" poussent toutes les congolaises et tous les congolais à envisager les solutions capables de remédier à la crise économique et de lancer le pays vers une nouvelle phase d'expansion pour atteindre une croissance. Voilà pourquoi nous avons envisagé l'économie de l'offre qui consiste en la réduction de taux marginal d'imposition pour accroître les recettes totales de l'Etat, car il est vrai que l'impôt élevé décourage l'activité économique et facilite la fraude fiscale.

L'Economie de l'offre doit également être appliquée pour relancer tous les secteurs de l'activité économique qui sont en dessous de la moyenne, et là où la production n'existe plus du fait soit de l'abandon des investisseurs dans le secteur par manque d'une bonne politique d'encadrement de l'Etat (Impôt très élevé) soit encore par la baisse du niveau d'activités.

L'impôt qui constitue la grosse mamelle de l'Etat devrait être en mesure de financer le budget de l'Etat, cependant, l'inefficacité de la politique gouvernementale en matière d'impôt n'a pas facilité la récolte de recettes maximales.

D'où l'impossibilité de l'Etat de financer les dépenses gouvernementales d'investissement qui devraient avoir des effets efficaces sur la production. Et compte tenu de la crise politique intervenue dans le pays pendant toute cette période, il était impossible de recourir à l'endettement extérieur pour financer le budget.

L'impôt élevé qui s'est pratiqué dans le pays n'a pas permis non seulement l'accroissement de recettes budgétaires (les déficits budgétaires se suivaient chaque année) mais aussi celui du revenu disponible au sein des ménages d'où insuffisance de l'épargne qui a eu pour conséquence la baisse du niveau d'investissement par manque des ressources de financement qui devrait provenir de l'épargne.

Cependant, depuis le changement des institutions politiques une nouvelle politique visant à accroître l'offre global s'est développée dans le pays ; c'est ainsi que nous avons observé les mesures d'encouragement des investissements enfin d'accroître l'offre globale des biens et services et également d'accroître les recettes gouvernementales qui doivent servir pour financer les dépenses publiques, cette politique s'est observée par l'application des exonérations qui ont eu pour effet :

- La réduction du chômage;

- L'augmentation des investissements privés;

- L'augmentation des recettes au niveau des différents services mobilisateurs.

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Enfin de promouvoir la croissance économique, il faudra donc changer des stratégies et concentrer les efforts sur un relèvement non de la courbe de la demande globale, mais de la courbe d'offre globale. D'où l'expression choisie "Economie de l'offre". Cette solution apparaît évidente cependant nous devons être d'accord quant à la meilleure façon de susciter un accroissement de l'offre globale. Il faudrait donc protéger l'investissement existant et favoriser les investissements nouveaux par les méthodes d'encouragement que nous avons préconisé dans cet article.

L'offre globale ne peut être accrue qu'en faisant respecter les lois Antitrust de façon impitoyable, en empêchant les grandes entreprises d'abuser de leur puissance et en démantelant les plus gros contrevenants. Une autre solution d'accroissement de l'offre doit se trouver dans la planification de l'Etat qui doit être conçue comme un ensemble soigneusement structuré d'incitations et de désexcitations, qui dirigerait la réallocation des ressources nationales des emplois moins productifs vers des emplois plus productifs. Ainsi nous atteindrons l'augmentation de notre production, le P.I.B.

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5. DEBONNEUIL XAVIER; Politique monétaire et son contexte économique, éd DALLOZ, Paris 1996.

6. HEILBRONER R ; Comprendre la macro-économie éd. Economica, paris 1986.

7. KEYNES J.M ; La Théorie Générale de l'emploi, de l'intérêt et de la Monnaie ; Traduction de Jean de Largentaye ; 1942

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12. OLIVIER BLANCHARD, DANIEL COHEN ; Macroéconomie ; éd. Person ; Paris 2009

13. SAMUELSON P.A. Macro-économie; éd des organisations; Paris 1995.

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2. SILEM A et Cie; lexique d'économie; éd DALLOZ, Paris 1987.

III. SYLLABUS & RAPPORT

1. MBONKO ; Législation financière et pratique douanière; L2 ECAP. UNILU 1998.

2. NGUBA M ; Cours de macro-économie, L 1 ECAP UNILU 2012.

3. RAPPORTS Annuels de la Banque Centrale du Congo; 2000- 2010.

* 1 DAVID, ROBOY, ED. : L'économie de l'offre, éd. Economica ; Paris 1984 ; p 13.

* 2 Loriaux J.P. Economie Politique Contemporaine, éd. Economica, Paris 1980 ; p. 323

* 3 BARRER R. ; Economie Politique, TII. PUF. Paris 1964 p.61.

* 4 SAMUELLSON P.A., Macroéconomie éd. Des organisations Paris, p. 782

* 5 DAVID G., & RABOY ED. ; L'Economie de l'offre ; éd. Tendances actuelles ; Paris 1984, p 10.

* 6 LEGAILLON J. : La croissance Economique, Ed Cujas, paris 1972, p 10.

* 7 Heilbroner R ; Comprendre la macroéconomie, éd Economica ; Paris 1986 p

* 8 SILEM A. et lie ; L'éxique d'économie : éd DALLOZ Paris 1987.

* 9 HEILBRONER R. et lie ; comprendre la macroéconomique ; éd. Economica ; Paris 1986 p 164.

* 10 RAPPORT ANNUEL Banque Centrale 2007

* 11 SAMUELSON P.A ; Microéconomique ; éd d'organisation Paris ; 1995 ; p. 100

* 12 NGUBA M ; Cours de Macroéconomique ; L1 Eco ; UNILU 1998.

* 13 MOURGUES M. ; La monnaie, système financier et théorie monétaire ; éd. Economica 3è éd. Paris 1993 ; P.301

* 14 HEILBRONER R & THUROWE. Op. cit

* 15 BRUYE P. ; Politique et gestion des finances publiques congolaises éd. Vander, Bruxelles 1965 ; p. 23

* 16 DEBONNEUIL XAVIER ; Politique monétaire et son contexte économique ; éd. DALLOZ, Paris 1986, p.436

* 17 DEPONNEUIL XAVIER ; op.cit p.437






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